Requiescat in patch
C’est ainsi qu’il conviendrait de sous-titrer le dernier ouvrage de Jean-Louis Fournier, juste histoire de tenter d’arracher un mince sourire aux tenants du nouvel ordre moral, néohygiénistes officiellement grands pourfendeurs de la tabagie passive et officieusement organisateurs d’actives rafles antifumeurs. Cependant, les Jorge de Burgos étant toujours prompts à s’opposer aux Guillaume de Baskerville afin de contester que le rire est le propre de l’homme, il y a fort à parier que « A ma dernière cigarette » ne fera s’esclaffer que les fumeurs. Et probablement aussi cette espèce particulièrement dérangeante d’individus qualifiés de « non-fumeurs libertaires » par un grand ponte de la lutte prétendument antitabac.
En tout cas, ce petit ouvrage, paru en janvier 2007, recèle des perles d’intelligence et en matière de cynisme supplante les Confessions d’un fumeur de tabac français publié par Roland Dubillard en 1974. Ce sont 190 pages de bonheur, lues en une poignée d’heures, tout doucement comme on fume un bon cigare, afin de laisser s’exprimer le plaisir jusqu’à l’extase. Mais attention, ce livre ne prête pas que matière à rire. Il offre aussi, et ce n’est évidemment pas du goût de tout le monde, matière à penser. On peut à juste titre se demander si, par certains côtés, il ne prend pas des allures prophétiques...
Vous y trouverez en fil rouge le Roman d’un fumeur s’étirant sur sept épisodes interrompus par des chapitres comme : A quoi reconnaît-on un fumeur ?, A quoi reconnaît-on un antifumeurs ?, Discours du Docteur Ayatoleau, La Sainte Nicotine, La Sainte Nitouche, Le Fumeur et le serial killer..., Le Tabacophobe, Lettres de rupture à une cigarette, Dieu et le tabac, Crise chez les antifumeurs, Adoptez un fumeur, j’en passe et des meilleures. Parsemé de puissants mots d’esprit, cet ouvrage est à mettre entre toutes les mains, en espérant qu’il permette de prendre un peu de recul dans un contexte social où le besoin de boucs émissaires conduit des gens initialement instruits et intelligents à verser dans le pire obscurantisme.
Reste à savoir si Jean-Louis Fournier ne va pas se faire traîner en justice pour incitation à la tabagie ou pour le moins à... la non-tabagie libertaire ! Nous vivons une époque formidable, n’est-elle pas ?
Références :
« A ma dernière cigarette »
de Jean-Louis Fournier
Editeur : Hoëbeke
Date de Parution : 04/01/2007
Présentation : Broché - 338 g - 14 cm x 20 cm - 189 pg
ISBN : 2842302745 - EAN : 9782842302740
Prix : 18€
Extraits choisis :
L’antifumeurs qui a abattu dans la rue un fumeur a été relaxé. La légitime défense a été retenue, le fumeur fumait.
Après la fumée, le ministère de la Santé songe à interdire le feu.
Le ministre de l’Intérieur a décidé d’interdire l’entrée en France et le droit d’asile aux étrangers qui fument.
L’antifumeur veut faire croire à son petit garçon que, dans les cimetières, il n’y a que des fumeurs.
L’instituteur inconscient a fait conjuguer, à ses élèves de CM1, le futur du verbe du premier groupe : fumer. Son procès aura lieu en mai prochain.
Les fumeurs vont désormais avoir un casier judiciaire. Il sera en acajou avec un humidificateur à l’intérieur.
Au dernier congrès des oiseaux non-fumeurs, il a été signé une pétition pour interdire l’expression « cigarette au bec ».
L’antifumeurs affirme que la nicotine rend bête, pourtant il ne fume pas.
Une équipe de cambrioleurs, entrés par effraction dans une maison particulière, ont décidé de porter plainte. Ils ont été incommodés pendant leur travail par une forte odeur de tabac. Après un long interrogatoire, le propriétaire, qui s’était présenté spontanément au commissariat, a avoué avoir fumé un cigare moins de douze heures avant leur intervention. Il a été mis en examen.
A partir du 1er Septembre, la mention « Fumé » ne doit plus figurer sur les emballages de denrées alimentaires. Elle doit être remplacée par « Parfumé au feu de bois ».
Sur le CV, la carte d’identité nationale et le passeport, la mention fumeur (ou non-fumeur) va bientôt être obligatoire.
Avant l’interdiction des cigarettes, une femme qui voulait quitter son domicile conjugal disait à son mari : Je vais acheter des cigarettes... et elle ne revenait pas. Qu’est-ce qu’elle va pouvoir dire maintenant ? Elle ne dira rien, elle restera au domicile conjugal. Ce sera mieux pour tout le monde, a déclaré le président des antifumeurs.
Bonne nouvelle pour les fumeurs : La consommation d’un paquet de cigarettes équivaut à une heure de jogging dans Paris.
Mauvaise nouvelle pour les sportifs : Une heure de jogging dans Paris équivaut à la consommation d’un paquet de cigarettes.
Des détecteurs de fumée vont être installés dans les toilettes publiques.
Le forcené s’est enfermé dans les w-c. On craint qu’il mette sa menace à exécution. Aux dernières nouvelles, il aurait sur lui des cigarettes. On ignore s’il a du feu. Il a certainement l’intention de fumer, mais quand ? L’ambiance est tendue. Les gendarmes, sur les dents, préparent l’assaut final...
Fin de repas tragique. Tout le monde se sentait bien, on plaisantait. Le vin aidant, certains s’assoupissaient, un sourire aux lèvres. Et alors que tout allait bien, vous savez ce qu’il a fait ?
- Non.
- il a sorti de sa poche... C’est à peine croyable...
- Un poignard ?
- Pire. Un cigare.
- Il l’a allumé ?
- Non, grâce au ciel il n’a pas eu le temps. Il a pu être maîtrisé avant.
Dieu reconnaît qu’il a créé le feu. Mais la fumée, il dit que c’est pas lui, c’est le diable. La cigarette, ce serait l’homme...
L’encensoir va être interdit à l’intérieur des églises. Il devrait être remplacé par des vaporisateurs qui diffuseront une odeur de sainteté.
D’après des scientifiques américains, il paraît que le soir, les éléphants se réunissent autour d’un feu pour fumer des cigares.
La dernière cigarette.
Avant c’était celle du condamné à mort. Maintenant c’est celle du condamné à vivre...
Un homme entièrement nu interpellé par la police. Il fumait devant la cour de récréation de l’école maternelle. La police, appelée, l’a contraint à éteindre sa cigarette.
14 réactions
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Marsupilami
23 janvier 2007 11:39
Très drôle et politiquement incorrect. Bravo !
Au fond de mon cendrier est écrit « Je fume, tu fumes, nous fûmes... ». Heureusement je ne vois jamais cette terrible phrase, vu qu’elle est masquée par les cendres et les mégots...
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LE CHAT
23 janvier 2007 11:56
j’aime pas le chien des baskerville , il a voulu me bouffer !
merci azur de nous avoir bien fait rigoler !le tabac est une drogue létale , on dit fumer quelqu’un !
le tabac ça fait mal , on tabasse les gens
)le tabac c’est tabou on en viendra tous à bout ..........
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merci azur de nous avoir bien fait rigoler !
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