vendredi 29 août 2008 - par Candide

RMI, RSA, l’embrouille

Martin Hirsch, fort honorable au demeurant, crée le RSA pour venir en aide aux plus démunis. Ce n’est pas idiot a priori, tant il est urgent dans ce pays de redonner de l’espoir. Mais, hélas, les technocrates étant passés par là, ce dispositif risque fort de se transformer en fiasco social. Je vais tâcher de m’en expliquer, à travers un cas très concret et très proche de moi-même.

Tout d’abord, la population concernée est très importante puisqu’elle compte 1 300 000 personnes assujetties au RMI. Je dis bien assujetties et non « bénéficiaires », comme le dit le gouvernement. Certains profitent sans doute de ce système pour ne rien faire, et les politiques ont une fâcheuse tendance à l’heure actuelle de fustiger l’ensemble des RMIstes, en dressant la population laborieuse contre eux. Le mot « assistanat » est employé trop souvent pour être tout à fait innocent. Et diviser pour régner est souvent une excellente manière de se faire bien voir quand on dirige un pays aussi disparate et égoïste que la France. Mais la réalité est tout autre. La très grande majorité des RMIstes n’ont pas choisi leur situation.

Depuis de nombreuses années, les entreprises privées, surtaxées, surchargées, ont été contraintes de délocaliser leur main-d’œuvre pour garder une compétitivité vitale à leur survie. Le résultat des politiques menées depuis vingt ans en France est aujourd’hui un chômage de masse qui est plus proche de 20 % de la population active que des 7 ou 8 % de la classe 1 (sur 8) de l’ANPE, annoncés hypocritement par le gouvernement. On conviendra que la plupart des chômeurs n’ont aucune responsabilité dans leur situation. Des pans entiers de l’économie française ont purement et simplement disparu. Textiles (Vosges et Nord), électroménager (Moulinex), automobiles (Peugeot, Renault), aéronautique (EADS, Latécoère), agriculture (Pac européenne, politique de la jachère, grande distribution), sidérurgie (Nord-Est, Usinor), mines, verreries (Baccarat, Duralex, BSN) et tant d’autres.

Certaines activités ont été transférées dans des pays à moindre coût salarial, ce sont les délocalisations. D’autres ont été purement et simplement abandonnées, détruites sur l’autel de la modernisation. Parallèlement, nous n’avons pas adapté nos dépenses publiques à la nouvelle donne et la démographie a fait le reste. De plus en plus de monde pour de moins en moins de travail. Et, bien sûr, toujours aucune esquisse de meilleure répartition des richesses obtenues grâce à la productivité.

D’où une baisse continue des salaires, une dévalorisation constante des qualifications (le Smic est le salaire commun maintenant alors qu’il avait été créé pour les moins qualifiés au départ). Voilà le constat nécessairement succinct de la situation.
Une frange de plus en plus importante de la population active se retrouve marginalisée, exclue du monde du travail. Et, contrairement à une idée reçue (voire répandue), il n’y a pas que des analphabètes et des gens peu qualifiés (diplômés) parmi les RMIstes.
Posons-nous la question : comment devient-on RMIste ? Rien de plus facile !
L’entreprise délocalise ou dépose son bilan et vous voilà chômeur sans que vous ayez démérité en aucune façon. Le gouvernement vote la Loi « De Lalande » qui interdit de licencier après 50 ans et vous voilà chômeur à 49 ans (les DRH ne prennent pas de risque dans les multinationales).
Ensuite, les choses vont très vite. Vous perdez bien sûr tout contact avec vos « amis » dans l’entreprise, vous êtes « malade », atteint du virus de l’« infréquentabilité », exclus. Les Assedic vous versent 57 % de votre ancien salaire au mieux pendant douze mois. Douze mois pendant lesquels vous allez remuer ciel et terre pour retrouver un boulot qui n’existe pas ou plus. On va vous former à des trucs inutiles comme de savoir faire un CV, taper à la machine, faire du tricot. Douze mois ça passe vite, très vite. Et pendant ce temps-là, les factures s’amoncellent car le loyer, l’EDF, le téléphone, la bouffe n’ont pas diminué comme vos revenus, eux. Ils ont même augmenté.
Et, un beau matin, vous recevez une lettre des Assedic comme quoi vous n’avez plus aucun droit, plus d’argent et on vous informe que votre couverture sociale (la Sécu) ne vous garde encore qu’un an. On vous « aide » en vous joignant les papiers du RMI, de la CMU, de l’ASS, si vous y avez droit. Et voilà, fermez le rideau, la société vous remercie d’avoir cotisé trente ans ou plus et vous souhaite bonne chance.
Alors, on rame de plus en plus, on est prêt à accepter une diminution de salaire. Il faut bosser rien que pour vivre, s’en sortir. On va voir des psys car il paraît que c’est vous qui déconnez, pas le système. Pour un peu vous finiriez par le croire.

Et puis, on ne retrouve toujours pas de boulot, trop qualifié, trop vieux, trop cher (on ne vous demande même pas combien vous voulez, mais vous êtes trop cher de toute façon).
Bien sûr, l’ANPE vous voit encore un peu de temps en temps (normal, vous êtes encore inscrit, mais plus dans la liste 1 donc plus comptabilisé dans les « vrais » chômeurs), et puis de moins en moins sans jamais rien vous proposer (vous savez, trop qualifié, trop vieux, etc.) Et, un beau jour, vous recevez un courrier de radiation pur et simple. Fermez le ban, vous n’avez plus aucune existence sociale. Vos diplômes, votre expérience, votre culture, on s’en fout, vous n’existez plus. Le cas dont je parle était cadre supérieur et gagnait, il y a dix ans, plus de 15 000 euros par mois. Il a aussi cotisé trente-cinq ans, mais pas dans un régime spécial ni dans la fonction publique.
 
Le RMI institué par le gouvernement Rocard est aujourd’hui de 440 € par mois. Si vous êtes à la rue. Mais si vous avez la chance d’être logé gratuitement, il est amputé de 12,5 % soit un RMI net de 396 €. C’est une assistante sociale qui vous l’accorde. Normal, vous êtes un cas social.
Des années plus tard, on vous annonce que le RSA est LA solution. Depuis des années, vous entendez parler de plan sénior et autres foutaises qui n’ont jamais marché, alors vous êtes un peu sceptique quand même. Mais vous regardez, par curiosité.
Le RSA, annoncé comme une grande réforme par notre (très) cher président, va permettre aux RMIstes de reprendre un travail à moitié du Smic (mi-temps) sans perdre les « avantages » du RMI. Concrètement, au lieu de 396 € de RMI, vous percevrez 160 € supplémentaires si vous « acceptez » un emploi à mi-temps au Smic (soit 500 €). Sachant que l’Etat bon prince ne vous enlèvera que 68 % de ce magnifique salaire pour vous conserver le RMI. Les 32 % restants font bien les 160 € de plus. Donc vous allez bosser, souvent prendre votre voiture, manger hors de chez vous pour 160 €. Magnifique non ? À peine moins qu’un Chinois moyen. Et encore il va falloir le trouver ce merveilleux boulot. Car, même avec une loi aussi généreuse, il n’y a toujours pas de travail. Surtout de travail qualifié.
Pour financer ce merveilleux outil à vaincre la pauvreté (selon Hirsch) et à éradiquer la fainéantise (selon Sarkozy), on crée une taxe supplémentaire sur les revenus du capital d’1,5 milliard d’euros. Pas sur tout le capital, bien sûr, seulement sur les petits épargnants, l’assurance-vie, les petits revenus fonciers, les maigres dividendes. Les grands fonds de pension, hedges funds s’en foutent complètement, ils sont étrangers et donc pas assujettis aux taxes françaises. D’ailleurs la bourse a monté de 2 % le jour de l’annonce par Sarko (28 août).
Petit calcul bien innocent : 1,5 milliard de taxes, c’est grosso modo 800 000 RMIstes à 160 € (1 920 € par an). Donc les 2/3 des RMIstes retrouvant un boulot ! Bravo à nos technocrates pour cette embrouille, ce magnifique tour de passe-passe ! Gageons qu’au mieux 100 000 RMIstes retrouveront un job, et difficilement car pendant ce temps-là on n’a pas créé un seul emploi, on en a même détruit, grâce au RSA. Mais que le 1,5 milliard sera lui ponctionné chaque année sur la petite épargne et reversé comme d’habitude au budget général qui alimente la gabegie des fonds publics.

Moralité, une fois encore, on va dresser les Français les uns contre les autres, faire croire à ceux qui travaillent et gagnent péniblement juste de quoi survivre qu’ils financent les fainéants. Alors qu’en fait on utilise un procédé odieux, puisque s’appuyant sur la misère, pour inventer une nouvelle taxe !
Curieusement aucun journaliste, aucun syndicaliste, aucun économiste n’a fait ce calcul…
Circulez braves gens, on réfléchit à la prochaine taxe (ça n’en fera que douze en un an et les caisses sont toujours vides, et la dette augmente, augmente, augmente…).
 
Merci d’avoir pris le temps de me lire.


138 réactions


  • Philou017 Philou017 29 août 2008 19:35

    Article absolument remarquable et bien argumenté.

    J’en tire deux extraits :
    diviser pour régner est souvent une excellente manière de se faire bien voir quand on dirige un pays aussi disparate et égoïste que la France. Mais la réalité est tout autre. La très grande majorité des RMIstes n’ont pas choisi leur situation.
    Tout à fait. Cette culpabilisation des chômeurs et RMIstes est scandaleuse. La plupart de ceux qui paraissent profiter de leurs maigres revenus sociaux, sont des gens qui ont été obligés d’abandonner toute ambition sociale et qui vivotent avec des revenus tres modestes. Pas mal ont été cassés psychologiquement. Le chomage, l’inactivité, la marginalisation sont des choses souvent tres dures à vivre.
    Seuls ceux qui n’ont jamais approché cette situation peuvent se méprendre sur la vraie situation de ces gens. Allez vivre avec 460E et vous verrez. La part des vrais profiteurs est infime, à mon avis.

    Gageons qu’au mieux 100 000 RMIstes retrouveront un job, et difficilement car pendant ce temps-là on n’a pas créé un seul emploi, on en a même détruit, grâce au RSA.
    Il est certain que le RSA va supprimer de ’vrais’ emplois. Il y a beaucoup d’emplois à mi-temps tres mal payés. Les entreprises vont licencier ou ne pas reconduire des contrats pour embaucher des gens en RSA, ca qui va détruire de vrais emplois (même à temps partiels) et créer de nouveaux vrais chomeurs ou RSAistes.

    Ceci dit, j’approuve la remise en activité de certaines personnes à l’écart de toute intégration sociale. Mais il aurait fallu un encadrement bien autre que celui-là.

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    • Soleil2B Soleil2B 29 août 2008 20:28

      Le RSA est une chose formidable !

      D’abord il ne changera rien ;

      Ensuite il ne coûte pas un kopeck à l’Etat.

      Fermez le ban.


  • Parpaillot Parpaillot 29 août 2008 21:48

    @ l’Auteur :

    J’ai lu votre article avec beaucoup d’intérêt et j’éprouve vraiment énormément de compréhension, de compassion, voire de tristesse à l’égard de tous les gens qui perdent leur emploi et qui doivent malgré tout trimer pour nouer les deux bouts pour survivre et assurer l’essentiel à leur famille...

    J’ai connu et connais encore de telles personnes qui n’y sont pour rien dans la perte de leur emploi.

    Pourtant certains de vos propos m’interpellent et je m’interroge, par exemple lorsque vous écrivez dans votre premier commentaire, en réponse à un intervenant et s’agissant de votre connaissance qui aurait gagné 15’000 € / mois :

    " Oui, bien sûr. C’était un salaire courant pour un cadre supérieur de multinationale, dans les années 90. Avant la mondialisation... "

    Ce n’est pas le montant que je mets en doute, mais ce qui me choque c’est le fait que vous précisiez qu’il s’agit d’une multinationale et de conditions de salaire avant la mondialisation ! Car enfin comment peut-on imaginer une multinationale sans mondialisation ?... N’est-ce pas tout simplement contradictoire, pour ne pas dire absurde ???

    Bien à vous !

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    • Soleil2B Soleil2B 29 août 2008 21:59

      Ce cher Parpaillot !
      Tant qu’à faire, pourquoi tu ne signales pas aussi à l’auteur qu’en 1990 on ne pouvait pas gagner 15.000  !


    • K K 30 août 2008 11:05

      certains hauts dirigeants gagnaient déjà 100000 F par mois. Cétait très rare mais cela existait. Je ne sais pas si l’un d’entre eux a terminé au RMI, mais je connais des personnes très riches qui ont tout perdu. En général, perte du travail, divorce difficile plus des ennuis judiciaires et enfin le fisc qui s’en mèle alors que tout commence à tourner mal. La suite ? Revente des valeurs immobiliaires dans l’urgence donc à prix très inférieur au marché et tout s’enchaine...


    • Soleil2B Soleil2B 30 août 2008 20:11

      Ce n’est pas de la somme que parle mais de la monnaie !


    • Soleil2B Soleil2B 30 août 2008 20:24

      L’Homme Méchant s’est invité à la réunion des copropriétaires du Cap Nègre et a promis "de les aider" pour la réalisation du tout à l’égout !

      Ca c’est du social !


  • tvargentine.com lerma 30 août 2008 01:31

    Je pense que le Président fait le pari que le changement en France passe par la suppression du RMI et des restos du coeur,car ce n’est pas une fatalité d’être travailleur pauvre pour tous les salariés,de finir aux restos du coeur et de vivre dans une tente

    En éliminant par un bon projet le RMI du paysage économique et social,la mentalité des citoyens changent et l’image de la France change dans l’esprit des citoyens car le politique apporte de vrai projet pour aider les citoyens à s’en sortir




  • Céphale Céphale 30 août 2008 08:27

    @ Candide

    Comme beaucoup de Français, je n’avais pas pensé que « le 1,5 milliard sera lui ponctionné chaque année sur la petite épargne et reversé comme d’habitude au budget général qui alimente la gabegie des fonds publics.  »

    Vous estimez que le RSA concernera au mieux 100.000 chômeurs, ce qui représentera pour l’Etat une dépense de 200 millions. Bénéfice = 1,3 milliard. Belle arnaque en effet !

    Bercy saura dans un an quel est le coût réel du RSA. Il faudrait alors que la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale se penche sur la question.


  • Candide Candide 30 août 2008 09:09
    D’abord merci à tous ceux qui ont pris la peine de me lire et de commenter cet article.
     
    Je souhaite ici faire une réponse aux questions qui me sont posées et plus généralement faire la synthèse de mes propos.
     
    - Le RSA ne s’adresse aujourd’hui qu’aux « bénéficiaires » des minimas sociaux, RMI, API…et dans 34 départements. Il sera généralisé aux travailleurs pauvres, ceux qui gagnent en travaillant le rmi, voire moins, en 2009. On ne sait pas encore quand exactement. On ne sait pas non plus l’impact réel obtenu dans les départements qui l’expérimentent, car on n’a toujours pas mis en place d’indicateur fiable (qui a vraiment retrouvé un travail ? quel est l’effet d’aubaine ? que deviennent les travailleurs clandestins ? et surtout combien de boulots et à quel salaire ont été crées grâce et uniquement grâce au RSA ?). On ne sait pas non plus quel sera le plafond de ressources au-delà duquel on sortira du dispositif (à part l’indication gouvernementale du smic à mi temps soit 500€). Comme on le voit, le gouvernement et ses technocrates sont une fois de plus dans le flou et l’effet d’annonce.
    - Quelle est la portée de cette Loi dite sociale ? Effectivement et de prime abord vouloir remettre au travail les gens qui en sont privés pour quelque raison que ce soit, est une bonne idée. Les braves gens seront contents. Sauf que contrairement à une tendance bien « franco- énarchique » on ne décrète pas le travail par une Loi. Le travail est le résultat de l’activité d’une entreprise et de sa pérennité. Sans création de véritables tissus industriels, de véritables pôles de compétitivité, de grands travaux, de vraies PME (pas les sociétés à personnel unique, le créateur, comme c’est la majorité des créations aujourd’hui par des chômeurs et des rmistes), on ne créera pas d’emploi. On attend du bâtiment et des Cafés hôtels restaurant qu’ils assurent le gros de l’embauche des petits boulots, des RSAistes. Sauf que ce sont précisément les deux secteurs qui sombrent le plus vite. Le bâtiment à cause de la crise immobilière qui s’amplifie en France (-34% de mises en chantier au dernier trimestre, raréfaction des crédits bancaires) et les CHR qui sont le premier secteur à déposer leur bilan (crise de la consommation, interdiction de fumer).
    - Dans mon article je chiffre à 100.000 le nombre maximum de boulots crées chez les rmistes grâce au RSA. C’est, je l’admets, mon évaluation car il en faut bien une. Et je suis persuadé d’être encore au dessus de la réalité. Les grandes entreprises (CAC 40, SBF 250) ne créent plus d’emploi en France, les grosses PME (+ de 250 salariés) sont rares contrairement à l’Allemagne, l’innovation fout le camp avec nos cerveaux vers des cieux moins taxés, ainsi que les capitaux (TEPA ou pas). Christine Lagarde est toute fière d’annoncer moins de 40.000 emplois (en 2006. A quel prix et quelles subventions ça elle ne le dit pas) grâce aux investissements étrangers en France. La belle affaire dans un pays qui compte 7.5 million de pauvres.
    - La taxe supplémentaire sur le petit capital rapportera bien 1.5Milliard d’euros en année pleine. Le dispositif RSA coûtera d’après le gouvernement 13 Milliards d’euros. J’aimerais bien que l’on m’explique combien d’emplois nouveaux seront effectivement crées, je dis bien nouveaux. Pas les travaux au noir, les clandestins, les archi-précaires, les effets d’aubaine (comme avec les heures sup). L’Anpe nous dit officiellement que la grande majorité des emplois proposés actuellement sont des « missions » de un mois maximum, en CDD et au smic.
    - 15000€ en 1999, c’était un salaire en fin de carrière bien évidemment. Compte tenu des impôts, des crédits immobiliers et de dix ans de galère il ne peut plus rien rester au bout de dix ans.
     
    En conclusion mon article voulait mettre l’accent sur le fait que le RSA pour social qu’il paraisse ne résoudra pas le problème de la pauvreté et de la précarité dans ce pays. C’est une loi technocratique de plus qui n’aborde pas le problème structurel et réel de notre économie. Et qui évite soigneusement de toucher à la dépense publique pharaonique (voir à ce sujet le numéro de Capital de Juillet 2008). C’est une loi qui crée une taxe supplémentaire qui ne profitera que partiellement aux « bénéficiaires » et dont le solde sera reversé, comme d’habitude, au budget général.
    Mais comme il ne faut pas se contenter de critiquer, il faut faire des propositions :
    Et si on remettait à plat le système ? Je ne suis pas révolutionnaire, je n’ai pas d’appartenance politique autre que celle du bon sens. Si avant de créer toujours de nouvelles taxes on commençait par regarder les dépenses inutiles, on sanctionnait vraiment les magouilles financières, on abrogeait les lois obsolètes ou redondantes, si nos gouvernants se contentaient d’un train de vie « normal » comme en Suède par exemple ? Nos caisses sont vides, nos arrières petits enfants sont déjà endettés jusqu’au cou, et on n’a pas commencé le plus petit début de diminution de la dette. C’est à nos politiques de montrer l’exemple en commençant par eux-mêmes.
    Mais tout ceci fera l’objet d’un autre article.
    Cordialement.
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  • Phil29 30 août 2008 09:29

    C’est certain que la taxe de 1,1% pour financer le RSA peut prêter à controverses. D’autant plus que les plus riches, protégés par le bouclier fiscal, ne seront pas touchés. On ne touche pas non plus aux stock-options, on ne supprime pas les parachutes dorés et le gouvernement ne revient surtout pas sur le paquet fiscal de 15 milliards d’euros de l’année dernière. Pour le volet social, il faudra attendre fin 2009 pour faire un réel bilan et quelques soient le nombre de Rmistes pouvant bénéficier de 160, 00 euros en plus (qui seront partis dans les frais de transports et la nourriture, voire d’hébergement si le travail proposé se trouve éloigné du domicile...), la taxe, elle sera maintenue et touchera les personnes qui auront économisé dans l’immobilier, les assurances vie avec leur travail... S’il avait été encore en vie, l’Abbé Pierre n’aurait-il pas dit : "Mais, c’est pas possible...". Hein Martin... ?!

     http://phil195829.overblog.com


  • arroc 30 août 2008 09:55

    Merci pour l’article.

    Avec cette mesure, on comprend qu’il n’y a qu’une seule catégorie qui use et abuse en permanence de "l’assistanat" : la grande entreprise.
    Outre les 60 et quelques milliards d’Euros annuels, les facilités faites par les localités lors de l’implantation de sites industriels, etc etc, désormais on lui ouvre la voie vers un immense réservoir de main d’oeuvre "obligatoire" payée indécemment.

    D’aucuns font le rapprochement avec les emplois 1€/h d’Allemagne : si l’on considère qu’un emploi apporte un complément de 160€ mensuels, il est aisé de calculer le salaire horaire :
    A mi-temps : 21h/semaine soit 90h par mois : 160/(2*94.5) = 0.85€/h
    A temps plein : 40h/semaine soit 180h/mois : 160/180 = 0.89€/h (40h = temps moyen travaillé réel)
    Donc finalement, le travailleur non qualifié français aura même (sic, gasp et re-gasp) de bonnes raisons d’envier son homologue allemand, à hauteur de 11 à 15cts d’Euro de l’heure. Si cette mesure n’est pas pathétique...

    C’est donc bien ce que gagnera à présent un balayeur (société d’entretien), une caissière d’hypermarché, etc..., enfin tous ces jobs pour lesquels 2 reconductions de contrat puis l’embauche d’un nouvel exclu suffiront à tout employeur, du fait de l’absence de qualification requise pour le poste.

    Honte à Hirsch, son nom demeurera dans les annales de la république comme étant celui qui aura permis la paupérisation absolue des plus faibles.

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  • Merlin 30 août 2008 10:37

    Il serait intéressant d’examiner le rôle de l’immigration dans le nivellement des salaires et le chômage.
     

    Le patronat réclame à grands cris la régularisations des sans papiers et une ouverture plus souple des frontières. Ce n’est bien sûr pas, à priori, pour les même raisons « humanistes » que la gauche, l’extrême-gauche et les associations mais les conséquences seront les mêmes : plus il y aura de candidats sur le marché du travail, plus les salaires auront tendance à baisser.

    De plus, l’augmentation phénoménale du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur aboutit à la situation qu’un diplôme ne garantit plus d’obtenir un emploi correspondant à ses compétences.

    Et lorsque des critères de « non-discrimination » et de « diversité » seront mis en place , la situation ne fera qu’empirer. Dans un entretien accordé au journal Le Monde (12 juillet 2007), Jean-Paul Agon , président de L’Oréal avait déclaré sans fard : « L’Oréal fait de la discrimination positive et l’assume (…) aujourd’hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chance d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche. »

    Comment s’étonner dès lors que de plus en plus de jeunes Français (trop pâles sans doute) envisagent de s’expatrier ?

    D’après Michel Godet, Professeur au CNAM, 60 % des étrangers présents sur le territoire français n’ont pas d’emploi.
    http://www.valeursactuelles.com/public/valeurs-actuelles/html/fr/articles.php?article_id=2999

    Ce vaste réservoir de personnes nécessite donc des aides sociales, crée une tension en matière de logement, d’éducation ….

    Malgré ces chiffres, rien n’est réellement fait pour remédier à cette situation. D’autant plus que ce sont les plus modestes qui en subissent toutes les conséquences et que certains y trouvent leur compte.

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  • Céphale Céphale 30 août 2008 10:38

    @ Candide

    J’admire votre article, et j’admire la synthèse très claire que vous avez faite ce matin. J’espère voir bientôt d’autres articles aussi intéressants.

    Cordialement


  • sisyphe sisyphe 30 août 2008 10:56
    Le RSA est-il plus intéressant que le RMI ?

    les chiffres ...

    • K K 30 août 2008 11:08

      bon article, merci beaucoup pour l’éclairage qu’il apporte sur la question. Toutefois, je pense que le financement, s’il n’est pas parfait’ est plutot bien pensé.


    • La Taverne des Poètes 30 août 2008 11:09

      Notons que Le Monde ne se risque pas à répondre à la question. Et pour cause, dificile de comparer ! Avec le RMI, les 3 premiers mois de reprise du travail sont plus intéressants mais dès le 3ème mois ça chute et la deuxième année c’est nada ! Avec le RSA, le revenu est stable pendant 2 ans. Au total, sur 2 ans , c’est le RSA qui est de loin le plus avantageux vu que RMI s’arrête à 12 mois. En contrepartie, le bonus des 3 premiers mois disparaît. C’est un système qui favorise ceux qui reprennent un travail et le garde plus de 3 mois.



    • La Taverne des Poètes 30 août 2008 11:12

      Le titre du Monde est un peu mensonger : "Selon nos calculs, une personne seule embauchée au smic et qui travaillerait moins de 78 heures par mois gagnerait sensiblement moins d’argent sur la première année avec le RSA qu’avec le RMI."

      Il faut en outre tenir compte du calcul selon les départements, lesquels peuvent aller dans un sens plus favorable que les textes.





    • sisyphe sisyphe 30 août 2008 11:19

      . Au total, sur 2 ans , c’est le RSA qui est de loin le plus avantageux vu que RMI s’arrête à 12 mois.

      Sur 2 ans, donc ; (sur un plein temps)

      - RMI : 24.912 €

      - RSA : 26.197 €

      Effectivement plus "avantageux" de 1.285 € ; soit à peu près 100€/ mois !
      Champagne !

       smiley


    • sisyphe sisyphe 30 août 2008 11:21

      Non ; pardon, c’est sur 2 ans : donc, à peu près 50 € de mieux par mois !
      Bon ; mousseux !
       smiley


    • La Taverne des Poètes 30 août 2008 11:41

      Moins peut-etre car Le Monde ne dit pas s’il a tenu compte dans ses "mystérieux" (1) calculs de la PPE, prime pour l’emploi qui sera mensualisée et intégrée au RSA.

      (1) Détails et sources non fournies.


    • foufouille foufouille 31 août 2008 16:49

      ceux qui auront le rsa paieront la taxe d’habitation, la taxe redevance tele plus le cout du travail
      ils auront aussi la joie d’etre controle par la mairie


  • Radix Radix 30 août 2008 16:55

    Bonjour

    Dans le financement du RSA il est fait mention d’une taxe sur les revenus immobilier, que vont faire les bailleurs ? Augmenter les loyés pour compenser cette taxe et qui paye ces loyers ? Les plus riches ?

    Encore une belle arnaque !

    Radix


  • Nexuses 30 août 2008 19:50

    il est vrai qu’on peut tomber très facilement dans le RMI. et en lisant ton article candide j’ai eu le sentiment de lire mon histoire. chomage, mais trop qualifié, trop cher. le boulot il y en avait. arrivé presqu’en fin de droit (il me restait 3mois) j’ai du m’expatrier en Ireland pour eviter le RMI. à l’etranger 3 candidatures seulement, 3 reponses positives. j’ai pris un poste. j’y suis toujours. En france près de 200 candidatures, et zero resultat. et même en etant déjà en poste, il y a des entreprises qui ont le culot de me repondre que je ne correspond pas au profil !! alors que je sais, j’y corresponds point par point. mais surtout, comme tu dis, trop d’experience, trop cher ! et j’ajoute : pas très maléable.
    quand j’etais en france et que je cherchais du boulot, aux entretiens on me disait :" vous etes surdimensionnée pour le poste, on a peur que si on vous prend, vous partez au bout de 3 mois, vous allez vous ennuyer" en d’autres termes c’est surtout pour me rendre service qu’ils ne me prennent pas !!

    Merci pour l’article smiley

    nexuses
    http://www.nexus-et-jonction.com

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    • Jean-paul 31 août 2008 17:23

      @ nexusses

      Malheureusement j’ai adore votre article sur votre site :le grain de sable .....
      Je dis bien malheureusement car c’est la triste realite en France
      Devoir quitter son pays pour ne pas se trouver dans une situation precaire et trouver du travail et un bon salaire dans un pays voisin,ca a ete aussi ma realite ,je suis parti a Londres .J avais postule sur internet et je suis parti avec 3 entretiens et mon CV ecrit en anglais .J ai ete accepte a un tout de suite ,entretien tres cordial meme si mon anglais n’etait pas fameux ,on s’appelle directement par le prenom ,pas de vouvoiement ,et on vous offre le the ,pas de discrimination d’age ,pas de bureaucratie ( aides aux entreprises qui emploie des chomeurs etc.....)
      Pas de RMI ou maintenant RSA mais du travail et avec des salaires corrects .



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    • foufouille foufouille 31 août 2008 20:59

      ton angleterre ?
      a chaque fois qu’un type reussit il se prend pour un modele........

      http://www.icanard.com/index.php?2006/06/10/74-chomage-en-angleterre


    • Nexuses 4 septembre 2008 21:03

      merci Jean Paul d’avoir adoré mon billet malheureusement !!! oui !
      ça a été mon coup de gueule quand j’ai appris cette loi scelerate. il y ’a des gens qui sont au chomage et qui se demènent comme des diables pour trouver du boulot, ils sont compétents, ils ont des qualifications, de l’experience mais les entreprises leur ferment les portes au nez. et le temps passe vite et ils se retrouvent très vite pendant des mois au chomage, pour finalement être taxés de faineants, de parasites et que sais je encore.

      les employeurs français sont-ils les plus bêtes du monde ? pourquoi un employeur en Ireland, en Angleterre ou ailleurs nous prend tout de suite alors qu’’en France on rame comme des forçats pour aucun resultat ?

      je suis sûre que si on se penchait sur les methodes de recrutement des entreprises françaises (exigences, entretiens, salaires) pour les recadrer un peu cela baisserait considérablement le chomage, au lieu d’essayer de le reduire a coup de ORE et de RSA et ce qu’ils pourraient pondre encore. je ne suis pas economiste (juste historienne, lol) mais une ex-chomeuse-galerienne en France, qui a vu par experience, que le comportement des entreprises est un des plus gros freins a l’emploi........

      bon, je vais m’arrêter là, sinon je ne m’arrête plus, parce que ce qui se passe en ce moment en france me donne une grosse gastro ! LOL

      a bientôt

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  • Soleil2B Soleil2B 30 août 2008 20:25


    L’Homme Méchant s’est invité à la réunion des copropriétaires du Cap Nègre et a promis "de les aider" pour la réalisation du tout à l’égout !

    Ca c’est du social !


    (Pardon pour le doublon)


  • ARFF 31 août 2008 17:10

    "Martin Hirsch, fort honorable au demeurant" ???

    il n’y a rien d ’honorable chez martin hirsh, collabo et hypocrite seraient plus approprié pour le décrire.


  • Yohan Yohan 31 août 2008 18:36

    Franchement, quand je vois le consensus mou autour de ce RSA, je me dis que les français sont décidemment des gens hors norme. Plus fort pour faire de l’ingenierie sociale que pour développer l’activité économique et booster l’emploi 


  • La Taverne des Poètes 1er septembre 2008 09:33

    Mauvaise nouvelle :

    La taxe RSA restera dans le bouclier fiscal, a déclaré la ministre de l’Economie Christine Lagarde, dans un entretien au quotidien La Tribune, après avoir très certainement eu la confirmation de l’Elysée alors que Sarkozy envisageait, dit-on, de faire contribuer les riches.

    Du coup, le RSA risque de devenir le cheval de bataille de la rentrée.

    Personnellement, je suis pour la solidarité nationale, c’est-à-dire pour un effort de tous :

    - des intéressés eux-même (pas financièrement puisqu’ils ne peuvent pas mais par le principe d’un bonus à ceux qui travaillent)

    - des classes moyennes dont je fais partie (ça fait jamais plaisir de payer plus mais c’est limité et la solidarité est indispensable)

    - l’application d’une taxe (taux à définir) pour les riches bénéficiaires du bouclier fiscal (par les bas revenus des Dom Tom bénéficiaires du bouclier)

    Si l’un de ces maillons de la chaîne de la solidarité nationale n’est pas sollicité, je crie au scandale !

    Source : AFP 01/09/2008

    La taxe sur les revenus des capitaux prévue pour financer le RSA (Revenu minimum de solidarité) entrera dans le calcul du bouclier fiscal, a déclaré "Je crois qu’il ne faut pas changer la logique du bouclier, parce qu’elle est bonne. Cela conduit naturellement à inclure la nouvelle contribution RSA dans le bouclier fiscal", a affirmé la ministre. Ce dispositif plafonne à 50% des revenus le niveau des impôts directs, CSG (Contribution sociale généralisée) et CRDS (Contribution au remboursement de la dette sociale) comprises.

     

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    • La Taverne des Poètes 1er septembre 2008 09:43

      Pas de contribution des riches et même un cadeau de plus aux entreprises : suppression de l’impôt forfaitaire annuel (IFA). Voir ici

      La rentrée sera très anti sarkosiste. Guerre, guerre, guerre !


  • sisyphe sisyphe 1er septembre 2008 09:50
    RSA : un risque de "trappe à temps partiel"
    C’est ce qu’a reconnu le secrétaire d’Etat à l’Emploi, Laurent Wauquiez, proposant un "rendez-vous" pour évaluer l’efficacité du revenu de solidarité active au bout d’"un certain nombre de mois, voire un an". L’action du RSA sur la reprise d’emploi est incertaine selon de nombreux experts.

    • La Taverne des Poètes 1er septembre 2008 10:06

      Le fait que le gouvernement évoque ce risque de développement de temps très partiel et l’intègre dans la démarche du projet signifie qu’il le prend en compteest bon signe. Mais il est difficile de contrer par avance les effets pervers du système et le bilan annuel d’évaluation devrait permettre de corriger le tir. De la même façon que la réforme du RMI a été ajustée après bilans.

      En revanche, le non financement par les bénéficiaires de la loi TEPA sera source de mécontentement justifié chez les classe moyennes, mécontentement dont l’oppostion (PS et MoDem) sauront tirer profit. Et ce ne sera que justtice de dénoncer ce manquement des riches à l’obligation de solidarité nationale alors même que les autres paieront y compris les plus pauvres qui contribuent à leur façon (plafonnement de la prime pour l’emploi, du RMI, du SMIC, bonus du RSA réservé à ceux qui travaillent...)


  • foufouille foufouille 1er septembre 2008 10:22

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