Sarkozy hué et insulté à Bayonne
Pour sa première « immersion populaire », le président des riches Nicolas Sarkozy a été accueilli sans grande surprise sous les huées et les insultes. Bayonne, première ville de France libérée du sarkozysme.
Bayonne fut un dur retour à la réalité pour le président des riches.
Jeudi 1er mars 2012, pour sa première et véritable « immersion populaire » de candidat sans le cirque sécuritaire qui le protège « du peuple » depuis maintenant cinq ans, Nicolas Sarkozy a été accueilli sans grande surprise sous les huées et les insultes de plusieurs centaines de Bayonnais... très remontés. Dès sa descente de voiture, le plus célèbre yachtman de France a donc été reçu aux cris de « Sarko président des riches ! », « Sarkozy dégage ! », « Casse-toi pauvre con ! », et autres joyeusetés langagières impubliables ici. Des mots d'amour couvrant largement les timides « Nicolas président ! » venus des rares partisans du chef de l'Etat, amenés manu militari en bus par les autorités de l'UMP locale.
Bousculé, malmené, raillé, le malheureux Sarkozy, tourneboulé par cet accueil « chaleureux » et les oeufs qui lui atterrissait sur la tête, s'est douloureusement frayé un passage dans les rues étroites du petit Bayonne avant de devoir se retrancher, sous la pression d'une foule devenue enragée, dans un bar, rue d'Espagne, couvert d'une pluie de bulletins de vote de Batera, un collectif réclamant une collectivité territoriale pour le Pays basque.
Une foule compacte et menaçante composée de jeunes, de retraités, de badauds et de quelques militants socialistes, s'étant formée devant l'établissement, deux compagnies de CRS ont été appelées d'urgence à la rescousse pour exfiltrer « le président du peuple » qui fuira Bayonne dans la foulée sans demander son reste.
Fini, les pauvres cons !
Difficile, donc, ce premier contact avec le peuple, le vrai... celui qui a été méprisé et dépouillé durant cinq longues années. Le Sarko a enfin rencontré de vrais Français, et non pas des militants UMP soigneusement sélectionnés ou des gamins d'écoles primaires qu'on oblige à scander des « Sarkozy, Sarkozy ! », en agitant des drapeaux qu'on leur a distribués, sans prévenir au préalable leurs parents.
Et oui, mon bon Sarkozy, c'est terminé les déplacements manipulés de type « Village Potemkine » aux frais de l'Etat, sous contrôle policiers total, accompagné d'autant de CRS que d'habitants vivants dans les localités envahies, avec un quarteron de jeunes crétins (im)populaires extatiques pour faire la claque devant les caméras de TF1 et France 2. Et maintenant qu'il admet avoir besoin du peuple, fini aussi les « pauvres cons » choisis sur catalogue parce qu'ils ne sont pas plus grands que « Sa Magnificence ». Terminé, les acteurs triés sur le volet pour soigner son égo, et donner l'impression qu'il est apprécié, quand il est vomis sur les chantiers et dans les usines. Fini le peuple, sale, tenu à distance pour que sa majesté ne puisse pas entendre les huées, ou recevoir quelques tomates sur son gros pif.
Bayonne, première ville de France libérée
C'est clair que ça lui a fait tout drôle, à l'abominable Sarkozy, d'être confronté à la réalité du terrain, d'une écrasante majorité de français qui ne veut plus de lui, de sa bouille, de son fric et de sa clique. Maintenant que l'homme du Fouquet's en est réduit à s'abaisser à aller vers la foule, pour quémander quelques voix, il n'a pas à s'étonner des réactions du peuple qu'il a tant méprisé et trahi.
Jamais Charles de Gaulle, Jacques Chirac, François Mitterrand n'ont été pris à partie de la sorte. Alors, si Sarkozy n'est pas satisfait de la cruelle réalité qui l'accable, il ne peut s'en prendre qu'à lui même ; à Bayonne, première ville de France libérée du sarkozysme, le président des riches et de la division a récolté ce qu'il a semé depuis cinq ans.