Sarkozy président, résultat improbable ?
Le résultat du 22 avril, bien qu’inévitable en
a surpris plus d’un. C’est pourquoi, une fois n’est pas coutume, faudrait
remercier les
sondeurs. Tout en s’attendant à une présence certaine du candidat de
Caution morale
Après son sacre au débat
interne du Parti socialiste devant les éléphants Fabius et DSK, il s’en est
malheureusement suivi plusieurs grosses bourdes. Et la présence du Parti
socialiste au deuxième tour n’est dû qu’à la capacité que Royal et son équipe
ont eu à récupérer ces mêmes éléphants. D’abord l’ancien centriste Chevènement
puis avec le pacte
présidentiel, les Jospin,
DSK, Fabius, Kouchner, Mauroy, Emmanuelli, Delanoë et Collomb, Aubry, et Ayrault
ont formé cette équipe
qui, il faut le dire, permet aujourd’hui à la gauche d’appliquer pour la job de
l’Élysée. Si Royal et son désir d’avenir
représentent l’avenir du PS et d’une partie de la France, son enracinement ne
se fera que dans l’optique d’une garantie et d’une caution morale et c’est
pourquoi cette équipe a permis de lui donner des voix qu’elle n’aurait jamais
pu obtenir. Aujourd’hui, maintenant qu’il faut passer à l’ultime manœuvre, elle
devra enfin jouer la carte personnelle et sortir le joker qu’elle a tant caché
à la France.
Un débat important
Il lui faudra convaincre tous les Français du
centre et même quelques-uns de la droite qu’elle est la seule capable de diriger
(politique
agricole commune) après l’échec des négociations ? Et les poches des Français ?
Réforme des retraites, de l’éducation, de la justice ? Sans compter sur l’explosif
dossier de l’intégration, de l’immigration et leur corollaire, la situation
dans les banlieues ? Et la dette astronomique ? Et les PME ? Et le sort de tous ces Français qui s’en vont de leur mère patrie du fait du chômage ? Voilà les
dossiers pour lesquels Ségolène Royal devra enfin donner sa version des faits
pour aspirer à diriger le pays de Tocqueville, Bonaparte, Faure, Poincaré et Blum.
Royal, coque vide ?
Le faux
discours n’est pas juste le fait de Sarkozy. Sur Ségolène Royal, il y a
comme un courant de pensés populaires auprès de l’opinion publique selon
lequel Ségolène Royal serait incompétente.
Entre ne pas dire ce qu’on pense et ne dire que des absurdités, il y a tout un
fossé. Ce qui a surtout manqué dans le discours de la candidate socialiste
depuis le début de cette aventure c’est la capacité de dire aux Français son
opinion sur les grands sujets qui préoccupent les Français. Faire de la
politique c’est une chose, mais être président c’est avant tout représenter
tous les Français, peu importe leur couleur politique. Pour cela, il faut qu’ils
sachent votre opinion sur un certain nombre de sujets. Peut-être qu’ils ne seront
pas toujours en accord, mais au moins, ils respecteront vos aspirations et vous
donneront le bénéfice du doute en vous laissant carte blanche pendant un
moment. C’est seulement si vous faites fausse route qu’ils vous le feront
comprendre, comme ce fut le cas avec le CPE de Dominique de Villepin.
Victoire sans l’UDF ?
Aujourd’hui, tous les sondages donnent Sarkozy
gagnant avec 6 points d’écarts. Pas évident de prédire ce score. Même en
faisant abstraction du vote centriste, la candidate socialiste a toutes les
chances. D’abord, le phénomène Sarkozy fait peur. Les Français ont eu peur de
ce que Sarkozy représentait depuis cinq ans et le 6 mai, seuls face à l’isoloir,
ils se poseront la question deux fois avant de voter pour Sarkozy. Avec un
résultat de presque 35% au premier tour, c’est aussi 65% des Français qui a
priori ne voulaient pas de Nicolas Sarkozy (on peut faire le même constat pour
Royal). La grande question qui se pose aujourd’hui pour les Français et surtout
les indécis est la suivante : est-ce que « l’incompétence de Royal » est pire que «
RVD le 6 mai, un peu avant 20h...