lundi 21 décembre 2015 - par Kevin Queral

Sur notre servitude consentie

rapides réflexions au regard de la leçon de Thrasybule ?

 

« Pareillement les tyrans, plus ils pillent, plus ils exigent, plus ils ruinent et détruisent, plus on leur baille, plus on les sert, de tant plus ils se fortifient et deviennent toujours plus forts et plus frais pour anéantir et détruire tout ; et si on ne leur baille rien, si on ne leur obéit point, sans combattre, sans frapper, ils demeurent nus et défaits et ne sont plus rien, sinon que comme la racine, n’ayant plus d’humeur ou aliment, la branche devient sèche et morte. »

Étienne de La Boétie [1530-1563], Discours de la servitude volontaire1, 1548.

 

C'est une vieille lune que le génial paradoxe du Contr'un : « Soyez donc résolus à ne plus servir et vous voila libres ! ». Logiquement imparable, cent fois débattu, et pour autant, jusqu'à nos jours, sans force opératoire connue.

Sommairement, et à toutes fins utiles, la pensée d'Étienne de la Boétie, repose sur un constat sans appel : toute tyrannie, qu'elle soit de nature oligarchique ou monarchique, élective ou héréditaire, ne possède guère pour toute arme, afin d'asservir le grand nombre, que les bras obéissants et dévoués du peuple lui-même2. Comment donc, dès lors, le monde entier peut-il se trouver dans les fers, alors qu'il lui suffirait de cesser de prêter son appui à ses maîtres, pour que ces derniers se trouvent sans secours ? Postulant que toute être aspire à la liberté, tout comme aucun animal ne saurait avoir pour nature l'état de servitude, La Boétie est fatalement contraint de tenter d'identifier les causes de cette invraisemblable contradiction : pouvant être libre sans effort, l'homme est toutefois partout assujetti.

Cet essai consiste ainsi à élucider, comment un agencement pyramidale de la société, disposition favorable seulement donc au plus petit nombre, a su de tout temps se perpétuer.

 

Les courtisans, la pyramide et la plèbe.

Tout en haut de notre édifice, se trouvent nos tyrans. Pour l'auteur du Contr'un, les oligarques n'exercent leur empire sur le grand nombre que par le truchement de quelques courtisans, à leur tour flagornés et redoutés par d'autres courtisans, le tout formant une grande féodalité du vice et de l'immoralité. Toujours selon La Boétie, ces courtisans sont mus par leurs appétits égoïstes et par le goût du lucre. Cependant, en acceptant les présents et les grâces des despotes, les courtisans perdent les premiers leur liberté : leur position privilégiée ne dépend plus que du maintien de l'ordre établi et, de surcroît, ils sont désormais liés scélératement à leurs maîtres et complices de leurs crimes.

Si la chaîne de nos courtisans peut être importante, le plus grand nombre n'a pour autant aucun intérêt à ces arrangements et leur vie demeure une existence de dessaisissement, leur force et leurs travaux ne servant qu'à rendre les maîtres plus riches et plus puissants. Si elle continue de porter sur ses épaules le poids d'une caste qui l'écrase impitoyablement, c'est que la plèbe souffre irrémédiablement de deux maux.

Le premier est son abrutissement par les « drogueries3 » que sont ses distractions, ses divertissements, soit toutes choses qui la retiennent de découvrir sa lamentable condition. En somme, le panem circensesque. La seconde est son inexpérience de la liberté : « Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance ». En somme, la fausse évidence du Tina4.

La Boétie fait enfin la constatation suivante, qui ne manque pas de sel, et dans laquelle nous ne manquerons pas de reconnaître nos temps présents : « Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu'il est assujetti, tombe soudain dans un si profond oubli de sa liberté qu'il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir : il sert si bien, et si volontiers, qu'on dirait à le voir qu'il n'a pas seulement perdu sa liberté mais gagné sa servitude... »

Pour se soustraire individuellement à la fatalité de la servitude se trouve chez notre auteur un remède, un seul, et il est sans surprise frappé du sceau des idéaux humanistes : rectifier son jugement par le savoir et par l'étude5. Relisons alors nos classiques pour y trouver secours.

 

Repenser la démonstration silencieuse de Thrasybule.

Voici donc une anecdote inspirante qui nous est rapportée par Hérodote, au livre V de ses Enquêtes. Périandre6, tyran de Corinthe du VIIe siècle avant notre ère, décida un jour d'envoyer un messager au maître de la cité ionienne de Milet7, Thrasybule8. Périandre voulait apprendre de lui la manière la plus sûre de gouverner et de mener les choses de l'État. Or voici ce qu'il advint :

« Périandre avait fait demander à ce prince quelle forme de gouvernement il pourrait établir, afin de régner honorablement et plus sûrement. Thrasybule conduisit l'envoyé de Périandre hors de la ville, se promenant avec lui dans les blés, et faisant à cet envoyé des questions sur son départ de Corinthe ; et revenant souvent sur cet objet, il coupait tous les épis plus élevés que les autres, et les jetait par terre ; de sorte qu'il détruisit ce qu'il y avait de plus beau et de plus grand parmi ces blés. Quand il eut parcouru ce champ, il renvoya le député de Périandre sans lui donner aucune sorte de conseils.

Ce député ne fut pas plutôt de retour à Corinthe, que Périandre s'empressa de lui demander quels conseils lui donnait Thrasybule : il lui répondit qu'il ne lui en avait donné aucun, mais qu'il était surpris qu'il l'eût envoyé auprès d'un homme assez insensé pour détruire son propre bien ; et en même temps il lui raconta ce qu'il lui avait vu faire. »9

Périandre apprécie très hâtivement cette leçon comme étant une incitation à mettre à mort les citoyens éminents à même de menacer son pouvoir10, et se livre durant le restant de son règne à toutes sortes de répressions et d'infamies.

Si tel était le conseil de Thrasybule, il fut maintes fois rebattu. Il s'agirait d'affirmer simplement que le Prince, s'il ne peut être aimé et craint d'un même mouvement, doit préférer être craint pour asseoir son autorité.

Mais il faut croire qu'il ne s'agit pas ici de l'interprétation la plus sage. Aristote, dans la Politique11 (voir tout le développement en lien), soupçonne déjà Périandre de s'être mépris sur le sens de la fable. Pour le philosophe, « l'accroissement disproportionné de quelque classe de la cité est la cause des désordres politiques ». Ce serait là la véritable arrière pensée du tyran de Milet.

Tout individu devenu trop puissant, trop populaire ou trop riche serait aussi un danger pour la préservation de l'État. Pour Aristote, la fable de Thrasybule vaut donc pour tous les types de gouvernements, et m'est avis qu'il a parfaitement raison. Voyons un peu :

Dans une tyrannie, l'autocrate doit bien entendu supprimer tout homme susceptible de le détrôner en puissance et en prestige. Dans une démocratie directe12, le peuple cherche à se prémunir du retour du despotisme ou de l'oligarchie : c'est là la justification théorique de l'ostracisme13.

Mais de quoi devrait avoir peur une oligarchie ? Certainement de perdre son hégémonie au profit d'un seul homme, mais aussi de voir germer dans la glèbe du peuple une nouvelle aristocratie qui la détrônera14 : il faudra donc se passer des plus beaux épis pour continuer à gouverner... Aristote fait aussi remarquer que le passage de l'oligarchie à la démocratie est souvent assuré par des hommes issus de l'oligarchie même, ou l'ayant intégrée peu auparavant.

Toute oligarchie éclairée se doit donc d'harmoniser son champs pour assurer sa propre perpétuation.

L'oligarchie contemporaine, certes toujours en s'appuyant sur nos forces qui sont seules à la soutenir, abat donc ses plus beaux épis continuellement. Elle use alors des pouvoirs populaires inaliénables que nous lui avons pourtant délégués. Sa main déborde de ces mandats usurpés.

Si rien visiblement ne s'élève plus au dessus des herbages, c'est que nous sommes tenus par ces droits délégués aux tyrans et à leurs clients : celui d'abord d'organiser notre subsistance (chantage à l'emploi, rareté d'accès aux richesses et à la monnaie, etc.) ; celui aussi qui lui offre l'autonomie (écrire elle-même les lois) et la violence de les faire appliquer (justice) ; Celui enfin qui lui offre le magistère de la raison et de la parole publique (marginalisation, diffamation, injure, etc.)

La peur, qui était exclue dès les premières lignes du Contr'un comme cause de notre servitude volontaire, refait ici son apparition. Car pour sortir du rang, nous goûtons à la lame de la faux. Et la crainte qui en naît n'est ni feinte, ni illégitime, car le champs en voyant ses belles têtes tomber, plie d'ordinaire ses tiges pour s'humilier davantage.

 

Quand le Bon devient l'ennemi du Bien... commun.

Nous semblions amèrement désapprouver la veulerie du grand nombre, et pourtant, un autre grand paradoxe, est que c'est certainement sa grande vertu qui guide ses renoncements.

Si en effet, les tyrans et leur cour aspirent à une domination criminelle, à ignorer dignité et humilité, persistent dans leurs appétits capricieux et meurtriers, au contraire, l'homme de bien sincère ne veut rien que d'éprouver le sort du commun.

Il méprise les excès et l'immoralité de ses maîtres et ne veut gouverner personne sinon lui-même. Sa vie est nourrie d'un amor fati15.

Tout en abhorrant les tyrans, son regard se méfie des plus beaux épis du champs, de ceux qui aspirent à plus, à trop, à renverser l'ordonnancement du monde. Et c'est raison que de réprouver ces ambitions qui sont si cousines des vices des tyrans.

Ce faisant, la sagesse véritable du peuple devient le meilleur bouclier des monstres qui le dévorent et le parasitent. Et offre encore une nouvelle source singulière à sa sujétion.

 

 

2Il en irait de même dans une hypothétique « dictature du prolétariat », si ce n'est que la majorité des forces serviraient ici l'intérêt de la majorité des volontés.

3« Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les peuples les appâts de la servitude, la compensation de leur liberté ravie, les instruments de la tyrannie »

5 « Ceux-là ayant l’entendement net et l’esprit clairvoyant, ne se contentent pas, comme les ignorants encroûtés, de voir ce qui est à leurs pieds, sans regarder ni derrière, ni devant ; ils rappellent au contraire les choses passées pour juger plus sainement le présent et prévoir l’avenir. Ce sont ceux qui ayant d’eux-mêmes l’esprit droit, l’ont encore rectifié par l’étude et le savoir. Ceux-là, quand la liberté serait entièrement perdue et bannie de ce monde, l’y ramèneraient ; car la sentant vivement, l’ayant savourée et conservant son germe en leur esprit, la servitude ne pourrait jamais les séduire, pour si bien qu’on l’accoutrât. » Tout le monde aura compris que La Boétie ne parle pas ici d'éducation civique et morale... :)

9Hérodote, Enquêtes, Livre V, 92 f. / en bilingue : http://remacle.org/bloodwolf/historiens/herodote/terpsichore.htm

10 Hérodote, Enquêtes, Livre V, 92 f : « Périandre, comprenant le sens de cette action, et persuadé que Thracybule lui conseillait de faire mourir les citoyens les plus élevés, se porta, dès ce moment, à toutes sortes de méchancetés envers ses concitoyens. »

11 Aristote, Politique. II, 8.

Tout l'argumentaire sur le geste de Thrasybule se trouve livre V, chapître8, § 7-8. :

http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/ARISTOTE/arist_politique_05_fr.txt

12 Aristote n'appelle pas démocratie la démocratie représentative, mais aristocratie.

14 Ce mouvement rend d'ailleurs grossièrement compte de l'histoire moderne : l'oligarchie nobiliaire lutte au XVIe et XVIIe contre la centralisation monarchique qui diminue ses prérogatives. Dans ce combat, elle laisse germer au sein du tiers état une nouvelle aristocratie qu'elle aurait dû étêter afin de perdurer, la bourgeoisie. Cette dernière devenue plus puissante, installera une nouvelle oligarchie à l'occasion de la révolution, qui supplantera et la monarchie « absolue » et l'aristocratie féodale. La parenthèse montagnarde qui voulut la démocratie plutôt que l'oligarchie bourgeoise confirme l'idée que chaque oligarchie porte en son sein des éléments démocrates : St Just, Danton, Marat, Robespierre sont tous bourgeois, issus de la nouvelle oligarchie.



20 réactions


  • howahkan Hotah 21 décembre 2015 08:54

    Salut, dès le dessin du début tout est dit..un article vital pour moi.+ le discours de la boétie.

    le seul drame que je vois est que c’est un type de « malade » mental dément violent et aigu qui dirigent d’autres moins malades certes..mais surement pas au fait de la vie, et qui surnageons juste dans une sorte de non vie entourés de choses et d’un futur glorieux qui n’arrive jamais tel que rêvé...

    on assiste pour moi a un désastre global humain, un échec, un raté...

    commencer par voir ce fait me semble être la première marche la premier pas du malade convalescent que nous sommes ..
    on peut me sortir toutes nos belles machines , héla pour moi rien n’efface notre coté criminel passif et ou actif..

    le dormeur doit s’éveiller à lui même et cesser de courir après des chimères de la pensée qui n’existeront jamais telles que nous les voulons d’où la démence de + en + grave !! ....sauf des machines..car la pensée est une machine qui fait des machines...

    merci donc de ce salutaire propos , de mon point de vue...de celui du maitre ce propos est une horreur bien sur..


  • Clark Kent M de Sourcessure 21 décembre 2015 09:15

    Le pouvoir des imposteurs ne repose que sur l’abandon du pouvoir du peuple. Ces élus sont des hommes ordinaires, « normaux », faibles, comme les autres. Seuls les naïfs peuvent croire à leur intégrité.

    Les électeurs sont responsables de leur propre mise sous tutelle, mais il faut dire que les fanatiques du pouvoir créent une structure très élaborée, une hiérarchie à plusieurs niveaux, composée d’une conspiration des complices manipulateurs.

    La Boétie avait déjà mis tout ça en evidence il y a cinq cents ans, à l’âge de dix-huit ans.


    • howahkan Hotah 21 décembre 2015 09:26

      @M de Sourcessure

      salut, l’éveil de la boetie laisse songeur je trouve...par comparaison je veux dire..


    • Clark Kent M de Sourcessure 21 décembre 2015 09:47

      @howahkan Hotah

      Ça peut signifier que les mécanismes humains sont constants même s’il débouchent sur des résultats différents en fonction des époques : la servitude télévisée et connectée n’est pas la même que celle des constructeurs de pyramide.

      Le lucidité et le discernement consistent à repérer les constantes invisibles aux regards superficiels, enfouis sous le décorum.

      La Boétie fait partie de ces rares intelligences que certains qualifient de « génies ».

    • leypanou 21 décembre 2015 10:54

      @M de Sourcessure
      Le pouvoir des imposteurs ne repose que sur l’abandon du pouvoir du peuple.  : mais aussi sur la collaboration/complicité d’intermédiaires étudiée dans La Deuxième Droite de Jean-Pierre Garnier & Louis Janover.

      La passivité/neutralité des électeurs est très positive pour les profiteurs du système : les passifs/neutres en prennent plein la figure comme tout le monde. Mais l’endormissement de masse via les MSM est là pour faire durer la léthargie ou pire se mobiliser pour des sujets/revendications bidon.


  • César Castique César Castique 21 décembre 2015 10:40

    N’oublions jamais que le Contre’Un est la réaction outrée d’un gamin, ne connaissant ni le besoin ni la crainte de l’avenir, qui n’avait pas assez d’estomac pour digérer le rude « machiavélisme » du Prince et qui n’avait pas assez d’expérience de la vie et de l’homme pour savoir que la sérénité de la cité résulte d’un clivage harmonieux entre dominants et dominés. 

    P.S. - On notera que la même règle s’applique dans les mêmes termes aux relations de couple.


    • Clark Kent M de Sourcessure 21 décembre 2015 10:53

      @César Castique

      «  On notera que la même règle s’applique dans les mêmes termes aux relations de couple. »

      Ça sent le vécu !

    • César Castique César Castique 21 décembre 2015 11:17

      @M de Sourcessure

      « Ça sent le vécu ! »


      Si vous n’êtes pas marié, efforcez-vous - ce n’est pas vraiment difficile - de déterminer qui porte la culotte au sein des couples que vous avez le loisir d’observer, ou qu’en d’autres temps, vous avez eu le loisir d’observer. Et ne vous laissez abuser par celui ou celle qui parle le plus fort.

    • Kevin Queral Kevin Queral 21 décembre 2015 13:16

      @César Castique

      Oui, César, c’est une idée politique toute aristotélicienne que l’équilibre des conditions. Je ne suis pas tout à fait certain par ailleurs que La Boétie ait eu une très bonne connaissance de Machiavel, enfin je ne sais pas. Il faudrait que je fouille un peu. Si vous en savez davantage je suis preneur.

      Cela dit, je ne vois pas d’opposition théorique entre le Prince (livre que tout citoyen devrait lire !) et le traité de la servitude.

      PS : quant au couple, j’en touche de ce pas deux mots à mon épouse ! ;)


    • Clark Kent M de Sourcessure 21 décembre 2015 15:04

      @Kevin Queral



      Dans le livre « De la servitude volontaire » Rhétorique et politique en France sous les derniers Valois

      de Jean Balsamo et Déborah Knop (Éditeur Presses universitaires de Rouen et du Havre), on peut lire page 21 :

      « La Boétie avait probablement lu Machiavel, mais c’était le Machiavel républicain, celui des Histoires Florentines, où il pouvait trouver la notion même de « servitude volontaire ». »


    • César Castique César Castique 21 décembre 2015 17:07

      @Kevin Queral

      « Je ne suis pas tout à fait certain par ailleurs que La Boétie ait eu une très bonne connaissance de Machiavel, enfin je ne sais pas. »



      Trente-six ans séparent la parution du Prince et du Discours sur la servitude volontaire et je conçois qu’un jeune homme, plein de nobles idéaux donc d’illusions, protégé des misères de ce monde, soit choqué par l’art de rendre tolérable la domination qu’on exerce sur ses semblables. 


      « Si vous en savez davantage je suis preneur. »


      Vous pourriez commencer par Joseph Barrère, « La Boétie et Machiavel » . Imp. J. Gounouilhou, Bordeaux 1909


      «  quant au couple, j’en touche de ce pas deux mots à mon épouse ! »


      Est-ce bien prudent ? Ne conviendrait-il plutôt de passer Noël dans une douce quiétude ?

  • philippe baron-abrioux 21 décembre 2015 11:23

    BONJOUR ,

    LA FONTAINE reprend une partie de ce constat dans la fable « le chien et le loup » .

     nous n’avons besoin de personne pour nous asservir !

     cela au moins nous le réussissons .

     en être conscient est déjà un premier pas vers la liberté .au moins celle de penser de façon autonome !

     P.B.A


  • alinea alinea 21 décembre 2015 12:25

    Bonjour Kevin,
    Certes un tyran ne pourrait donner cette leçon, mais enfin, cette fable nous dit que le tyran détruit son bien, ainsi, l’oligarchie, la tyrannie, la dictature ne sont-elles qu’un abus de pouvoir : on peut concevoir un pouvoir sur quelque-chose ou quelqu’un, l’arrivée de l’abus anéantit ce sur quoi ce pouvoir se portait.
    N’est-ce pas ce que l’on voit aujourd’hui ?
    Quel peut être l’intérêt d’être au pouvoir sans l’exigence de ses capacités à le faire ? Mentir, oser, sans aucune répartie, c’est régner sur du vide.
    Nous avons bien affaire là à une pathologie qui en réalité éloigne les tenants du pouvoir du pouvoir réel !
    Disons qu’il y a une différence de taille entre un dictateur et ses bras armés achetés, qui matent un peuple, et un chef d’orchestre qui engage la cohésion d’un groupe pour faire oeuvre belle ! le pouvoir du second est de fait plus grand.


    • Kevin Queral Kevin Queral 21 décembre 2015 13:20

      @alinea
      Bonjour Alinea,
      Merci de votre commentaire.
      Bien sûr Alinea ! Je dirais que le chef d’orchestre ne peut régner sur des esclaves mais sur des hommes libres seulement.
      Et oui, je crois que tout pouvoir tyrannique détruit ses plus belles fleurs...
      C’est en fait d’une actualité toute brûlante.


  • gogoRat gogoRat 21 décembre 2015 13:57

    ’Si les grands esprits se rencontrent, les petits aussi’ - abrutitude con-sentie est (cf cette courte video ) Heu, pourquoi sommes-nous là en fait ?


  • Piere CHALORY Piere Chalory 21 décembre 2015 14:08

    Bonjour,


    Le dessin de l’illustration trace une métaphore visuelle très intéressante ; le petit bonhomme qui s’en va, lassé, dégoûté du baratin du tribun au bout de la planche suspendue dans le vide, tenue par le seul poids des crétins qui écoutent encore.

    C’est pourtant vrai, ces imposteurs, voleurs, menteurs qui parlent fort n’existent que par la légitimité ô combien contestable que la foule ahurie leur accorde.

    Et si, au lieu de brandir des pancartes, les imbéciles cessaient d’écouter des sornettes, ces affreux politocs tomberaient au fond du gouffre. Emportés par la foule, ou plutôt par son absence.



  • Neymare Neymare 21 décembre 2015 16:34

    "C’est pourtant vrai, ces imposteurs, voleurs, menteurs qui parlent fort n’existent que par la légitimité ô combien contestable que la foule ahurie leur accorde.« 

    C’est vrai, mais virez les, et vous en verrez illico arriver d’autres exactement pareils (voir pire si c’est possible).
    Il faut bien quelqu’un pour gouverner, et nous savons tous, qu’à moins d’avoir une personnalité au dessus du lot, tous ceux qui arrivent au pouvoir sont verolés, et/ou ne sont que les pantins d’un pouvoir encore plus élevé.

    Dire il y a le pouvoir et nous pauvre peuple qui le subissons est, à mon sens, faux : le pouvoir et le peuple ne font qu’un.
    On a beau se dire »si j’y étais je ferais ceci ou celà« , c’est faux aussi, la plupart des hommes dans tout ce qu’ils font n’ont tout simplement pas le choix.
    Dire »ils nous font prendre la mauvaise direction, on va dans le mur« risque aussi d’etre faux : est ce que finalement l’humanité a le choix de la direction qu’elle prend ?
    L’humanité est un eco système comme un autre, elle est gérée à ce titre par la nature. Alors nous on se dit »le réchauffement, c’est pas bon, des millions vont sans doute en mourrir d’une façon ou d’une autre, idem pour les guerres", est ce que finalement ce ne serait pas ce que veut la nature pour réussir à survivre ?
    Comme l’homme individuel, l’humanité n’a pas réellement le choix de son destin, ce qui doit arriver arrivera à plus ou moins brève échéance.
    Plutot que de rechercher la liberté à titre collectif, il est plus malin de la rechercher à titre individuel, si on arrive à comprendre qu’elle ne peut etre que dans l’esprit


    • Piere CHALORY Piere Chalory 21 décembre 2015 18:03

      @Neymare


      ’’C’est pourtant vrai, ces imposteurs, voleurs, menteurs qui parlent fort n’existent que par la légitimité ô combien contestable que la foule ahurie leur accorde.« 

      C’est vrai, mais virez les, et vous en verrez illico arriver d’autres exactement pareils (voir pire si c’est possible).

      ’’Il faut bien quelqu’un pour gouverner’’


      Je ne vois pas en quoi un gouvernement est nécessaire. Ici, il s’agit plus de parasites gras & inutiles, in-capables et dangereux ! 


      La preuve, ils conduisent le pays au chaos. 


      En Belgique jusqu’en 2014, pendant 541 jours consécutifs, il n’y avait pas de gouvernement ; y a-t-il eu une révolution ? des attentats ? des bains de sang ? 


      Non. 



  • ddacoudre ddacoudre 22 décembre 2015 00:44

    bonjour queral
    aujourd’hui nous pouvons reconnaitre et renommer cette nécessité de servitude qui ne sait pas encore émancipé d’une distorsion de la sélection naturelle avec laquelle l’homme c’est accommodé pour faire dire à la nature qu’il est normal qu’elle est sélectionné des dominants pour dominer les autres.or ce n’est pas cela que nous pouvons observer aujourd’hui c’est seulement que le dominant alpha n’a pour mission que de n’être le meilleur géniteur. ce qui le met en position de se nourrir le premier afin de conserver tout ses chances de rester en bonne santé et vigoureux ,ensuite il monte toute les femelles n’ont par perversité mais pour multiplier les chance de faire naitre celui qui lui succédera. chez donc une majorité de mammifère c’est cette conduite qui prédomine.
    sauf que les hommes par la sédentarisation lié à la nécessité de produire ont distordu cette réglé pour sortir du cloaque dans lequel la concentration humaine sur des espaces restreints les entrainait. c’est règle ont abouti au tyran que désigne la Boétie et qui aujourd’hui peut être désigné comme le dominant de la règle , du système et que j’appelle le « dominant systémique ».
    ainsi ce n’est pas un dominant alpha mais un dominant de bêta de deuxième rang, il ne règne plus pour perpétuer l’espèce mais pour son égo. nous avons également remplacé le dominant alpha par des systèmes idéologiques politiques qui se choisissent un ou des leader et se radicalise ou se fondamentaliste par le développement d’une pensée unique qui se désigne des représentants qu’elle coopte par toute forme de désignation et qui se font reconnaitre par leur capacité a édifier des ploutocraties ou oligarchies dont la définition des lois qu’ils éditent soumettent les autres à une servitude volontaire par la possession des moyens de production garantie par le « dominant systémique » et dont ils se sont appropriés l’usage tout en dispensant un « paternalisme » distribuant les moyens de disposer d’une autonomie à consommer par le travail, (l’emploi).
    la réponse des populations aux « dominants systémiques » fut le développement du socialisme et du syndicalisme qui aujourd’hui se mesure par son échec après avoir durant deux siècles démontré son efficacité. De 1831 à aujourd’hui nous sommes passés de 18h j 7/7 à 35h ebdo avec 5 semaines de congé. Le développement du socialisme à reposé sur la conscience de classe et sur une minorité agissantes d’hommes émancipés disposant d’une idéologie humaniste, la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme.
    ainsi pour reprendre ton exemple les épies à couper seraient ceux qui exploitent les autres.
    or ce sont aujourd’hui ceux que nous nourrissons le mieux sans qu’ils soient capables d’assurer la pérennisation de l’espèce.
    cordialementhttp://ddacoudre.over-blog.com/article-le-pouvoir-de-transgression-des-dogmes-63823734.html.
     


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