mardi 24 juillet 2007 - par Philippe Vassé

Taïwan : un ancien général en prison pour corruption

La presse taïwanaise a pour le moment été très discrète et prudente sur la mise en détention immédiate du lieutenant-général Cheng Shih-Yu, ancien chef de la sixième armée taïwanaise, pour corruption dans l’exercice de ses fonctions. Et pourtant...

L’annonce a été faite par une simple dépêche de l’agence de presse taïwanaise CNA parue hier, 22 juillet 2007, et que j’ai mise en copie en langue anglaise sous cet article pour la vérification de la source par tous les lecteurs intéressés.

Plusieurs éléments sont en effet très instructifs dans cette dépêche qu’il faut, comme on dit généralement, lire avec minutie afin d’en tirer les profonds enseignements pour le futur.

Historique des faits et analyse du contexte

Tout d’abord, suivons l’historique relaté par la dépêche de CNA car sa rédaction même apporte des éléments très instructifs sur ce qui est en cours au sein des forces armées taïwanaises.

Le lieutenant-général Cheng Shih-Yu a été placé en état d’arrestation vendredi officiellement alors qu’il a été présenté au juge d’instruction jeudi, donc le jour précédent.

L’information n’a été rendue publique, fort discrètement, que dimanche. Le délai entre l’événement survenu et la publication de l’information est à souligner car il témoigne d’un hiatus de 72 heures.

On apprend ainsi, au passage, qu’une équipe d’enquêteurs est au travail depuis plus d’un mois - officiellement - afin de vérifier les comptes financiers de la sixième armée. Pourquoi et comment cet audit est né ? Pour l’heure, rien n’est dit.

Chose aussi étonnante et rarissime qui honore cependant la jeune démocratie taïwanaise : c’est le bureau du procureur du haut tribunal militaire (BPHTM) lui-même qui a annoncé qu’il avait fait interrogé l’accusé sur des faits de corruption impliquant des fonds publics militaires que le mis en examen est soupçonné d’avoir détourné à son profit personnel.

Autre fait important : c’est encore le BPHTM qui a indiqué que, afin de permettre la manifestation des faits dans ce dossier, et notamment l’identification d’autres personnes impliquées, l’officier de très haut rang avait été immédiatement placé au secret - sur décision motivée du haut tribunal militaire - HTM -, afin de ne pouvoir communiquer avec ses éventuels complices et détruire des preuves existantes sur les faits dont il est accusé.

A l’évidence, que des miliatires de haut rang "accablent" de cette manière, sous forme judiciaire, un de leurs collègues, n’est pas habituel.

Pour que les autorités du BPHTM et la HTM aient pris ces décisions si brutales et promptes, c’est que les raisons en sont, au moins pour les observateurs, profondes, nécessaires et d’une importance collective essentielle pour l’armée.

Après les frégates, réglements de comptes dans l’armée ?

Si on remet les faits en perspective, afin d’en appréhendre clairement les processus, nous avons le tableau suivant :

- depuis 2006, Taïwan et la Suisse négocient, via la justice fédérale helvétique, la restitution de 524 millions de dollars à Taïwan, dont 34 sont déjà revenus ;

- des contacts discrets, mais permanents sont en cours pour activer la restitution des 490 millions de dollars. Et toutes les sources officieuses annoncent que l’on se rapproche de la date du rapatriement des fonds ;

- des enquêtes ont été lancées depuis quelques jours sur l’ancien président Lee Teng Hui et aussi sur le candidat du parti au pouvoir, Frank Hsieh, visiblement "documentées" par des sources proches du KMT ;

- on apprend donc, dans ce contexte assez agité et toujours pré-électoral, qu’une longue enquête d’audit -au moins un mois - vient d’aboutir à la mise en détention préventive et à l’islolement carcéral d’un ancien lieutenant-général ayant dirigé une armée alors que la justice militaire laisse clairement entendre, via CNA, que l’officier arrêté ne serait pas le seul présumé coupable, mais qu’il pourrait y avoir un vrai et vaste réseau de corruption derrière lui ;

- de même, pour qu’un audit ait eu lieu durant tout ce temps reconnu par les autorités, et que l’on évoque des complicités, c’est que, probablement, les sommes détournées et les ramifications du réseau de corruption sont assez importantes.

Un jeu de dénonciations croisées

Jusqu’ici, les dénonciations ayant amené à des enquêtes ont visé plutôt des personnalités proches du pouvoir actuel, membres des partis DPP et TSU.

Il est donc utile de savoir ici que la majorité de la hiérarchie militaire est, comme une fraction significative de la haute administration d’Etat, plus proche du parti d’opposition KMT.

C’est la raison pour laquelle des observateurs estiment que ce scandale qui prend son essor pourrait être une réponse, dans ce jeu de dénonciations croisées, des autorités, donc du gouvernement à ce parti.

Ceci étant, et quoi qu’il en soit, la machine judiciaire est lancée et la lumière des projecteurs est placée sur les hauts responsables militaires.

Tant de coïncidences ne peuvent qu’émouvoir et intriguer le public.

Après les frégates, la corruption dans l’armée dans le collimateur de la justice

Après les célèbres frégates qui n’ont pas fini de faire parler d’elle, cette surprenante affaire, dans sa forme comme dans son fond à venir, peut sembler intéressante à faire connaître au public français, partant du principe que les médias du pays risquent de ne pas avoir "lu" cette dépêche ou ne pas y avoir "vu" un "intérêt" médiatique suffisant.

Les lecteurs ayant une bonne mémoire se rappelleront que, dans l’affaire des frégates, et c’est d’ailleurs par ce maillon faible que les enquêteurs taïwanais ont démarré leur travail d’enquête, c’est un officier taïwanais de marine qui a été retrouvé mort, officier en charge des achats de matériel militaire et du contrôle des fonds affectés à ces acquisitions.

Ce sont des citoyens taïwanais qui, en juin 2007, ont aussi accepté, après négociations avec leurs autorités, de reverser 34 millions de dollars à leur pays, avec l’accord de la justice suisse. Ces deux citoyens sont à ce jour en prison à Taïwan.

Certaines sources taïwanaises tendent à accréditer l’idée que ces deux personnes auraient échangé argent rendu et informations en leur possession contre une indulgence bienveillante de la justice de leur pays et une situation "favorable" au sein du système carcéral surpeuplé de Taïwan.

C’est donc, ces rappels factuels en tête, que les lecteurs apprécieront que, soudain, un scandale de corruption concernant les fonds publics militaires explose à Taipei et annonce une nouvelle saga sur ce sujet délicat à Taïwan.

Les fruits qui tombent de l’arbre du hasard sont vraiment surprenants !

---------------------------------------------------------------------------- Military official detained on charges of corruption

STAFF WRITER, WITH CNA Sunday, Jul 22, 2007, Page 4

Lieutenant General Cheng Shih-yu (程士瑜), a former head of the Sixth Army, was taken into custody on Friday on charges of corruption, the Prosecutors Office of the Military High Court (POMHC) said in a press release late that day. Cheng is the highest-ranking military officer to be detained in recent years, Ministry of National Defense (MND) sources said.

According to the POMHC statement, Cheng was subpoenaed the previous day. During the interrogation, Cheng was accused of having abused his position to secure illegal financial gains. As military prosecutors asked that Cheng be detained as they were afraid he might destroy evidence with the help of other suspects involved in the case.

The Military High Court approved the request to hold Cheng incommunicado pending further investigations. An MND audit team began last month to look into the Sixth Army’s annual budget appropriations over the past few years and discovered serious irregularities, including administrative fee misappropriation and accounting fraud.

Note : le MND est l’abréviation pour ministère de la Défense



13 réactions


  • Avatar 24 juillet 2007 12:37

    A l’auteur,

    Article autant instructif que bien écrit.

    Excusez-moi d’être hors-sujet, mais comme vous résidez à Taiwan, j’ai une ptite question à vous poser :

    J’ai eu l’occasion en 2006, dans l’exercice de mon travail (je suis fonctionnaire) de rencontrer brièvement ( une heure ou deux) la présidente de la cour suprême de taiwan accompagnée d’un autre haut magistrat et d’une traductrice. (en tout cas elle fut présentée avec ce titre par mon directeur général... elle est sur cette photo en bas à droite :

    http://www.judicial.gov.tw/constitutionalcourt/en/p01_03.asp

    Après des échanges fort interessants mais laborieux à cause de la traduction sur les pratiques françaises inhérentes à ma fonction, elle nous remis qq menus cadeaux avant de nous dire au revoir...(nous, on avait qu’un dossier de photocopies illisibles et en français à lui offrir...)

    Parmi ces cadeaux, un, attira mon attention : c’était un truc magnétique énorme et en relief à coller sur mon frigo représentant the judicial Yuan avec la mention : « The judicial Yuan of the republic of china »

    Or, sur leur site web, nulle mention de la chine...

    Pouvez-vous m’éclairer sur le statut juridique de Taiwan actuellement et éventuellement : Les lois de Taiwan sont-elles des lois chinoises ou non ???

    Merci d’avance.

    Avatar.


    • (---.---.185.102) 24 juillet 2007 14:53

      Avatar,

      J’ai bien apprécié votre humour sur le sens des cadeaux faits par les autorités françaises à la personne que vous avez rencontrée.

      Si je lis bien les informaations que vous m’avez transmises et le site qui est associée, vous avez rencontrée une personne haut placée du Ministère de la Justice (Judicial Yuan).

      Il faut savoir que les lois à Taiwan dont le nom officiel est République de Chine (par différenciation avec République Populaire de Chine)sont issues de la première République née en Chine en 1911, avec la révolution qui renversa définitivement l’Empereur en place. Ce sont des lois différentes en partie, semblables pour le reste par rapport à celles existant en Chine.

      C’est la raison pour laquelle à Taiwan, pour marquer cet événement fondateur, deux systèmes de dates ont cours parallèle si je puis dire : la datation internationale et celle qui part du 10 octobre 1911.

      Ainsi, aujourd’hui, à Taipei, sur un ticket de caisse d’un magasin, nous sommes en même temps le 24 juillet 2007 et le 24 juillet 96.

      Votre difficulté à retrouver des sites parlant de la République de Chine est, à mon humble avis, due à la problématique politique actuelle où s’affrontent deux camps politiques locaux : ceux qui veulent changer le nom officiel du pays en République de Taiwan ou Taiwan (le DPP et ses alliés), et ceux qui veulent garder le titre République de Chine(KMT).

      Pour vous aider, si vous voulez des informations sur Taiwan, le Bureau de Représentation de Taiwan en France est situé 78 rue de l’Université 75007 Paris.

      Ils ont un site internet en français -voir Bureau de Représentation de Taiwan en France ou BRTF sur Google.

      Vous pouvez aussi poser des questions en français via ce site internet sur les sujet que vous souhaitez aborder.

      Espérant vous avoir apporté les éclairages nécessaires et avoir répondu à vos questions,

      Bien cordialement vôtre,


    • Avatar 24 juillet 2007 16:57

      Merci beaucoup...


  • Avatar 24 juillet 2007 17:16

    Mais comme vous écrivez :

    « Ce sont des lois différentes en partie, semblables pour le reste par rapport à celles existant en Chine. »

    Je serai curieux de connaitre ces différences en matière de code pénal, de lois sociales ou en matière de liberté d’expression.

    Cela doit être bien instructif de voir ces différences entre la République Populaire de Chine et La République de Chine...

    Je vais peut-être leur en envoyer un mail mais si vous avez déjà la réponse Mr Vassé...


    • Avatar 24 juillet 2007 19:15

      Et question subsidiaire, est-on plus libre à Taiwan qu’en France ?


    • (---.---.185.102) 25 juillet 2007 04:52

      Avatar,

      Je reviens encore vers vous en espérant ne pas trop vous importuner.

      Si vous aviez des difficultés avec la langue anglaise, je vous propose de contacter de ma part mon « vieil » ami de 17 ans maintenant, Cai Chongguo, qui fut un des responsables étudiants en mai-juin 1989, témoin direct visuel du massacre du 4 juin 1989 à Pékin.

      Il parle français, édite des documents sur les syndicats indépendants chinois et les opposants à la dictature. Il représente les syndicats libres chinois en France.

      Son adresse électronique est : [email protected]

      Si vous le joignez de ma part, et s’il est en France (il voyage beaucoup à l’étranger pour ses activités), il vous accueillera avec plaisir et vous apportera les informations de « première main » en français.

      Bien sûr, si des amis(es) à vous veulent agir de même et contacter les personnes citées, Han Dong Fang ou Chongguo, ou s’abonner, tout est libre et ouvert.

      Bien cordialement vôtre,


  • alberto alberto 24 juillet 2007 17:39

    Philippe Vassé : les procès devant la haute cour de justice militaire sont-il publics à Taïwan ? Histoire de connaitre la suite !

    Bien à vous.


    • (---.---.185.102) 25 juillet 2007 03:32

      Alberto,

      Merci tout d’abord de votre question fort intéressante sur ce point.

      Selon le Code Pénal et le Code militaire, et sous réserve que mes sources via Internet soient périmées entre-temps, il semble que les procès pour ce motif (corruption en bande organisée) sont publics car, après vérification des faits allégués par l’enquête, la Justice militaire renvoie devant un Tribunal correctionnel commun les personnes accusées.

      Mais, comme ces sources (notamment celle du Ministère de la Justiceà peuvent ici prêter à discussion, je vous propose de revenir vers vous dès que le procès sera annoncé afin de vous donner la réponse publique officielle.

      Bien cordialement vôtre,


  • (---.---.185.102) 25 juillet 2007 04:39

    Avatar,

    Merci de vos questions auxquelles je vais essayer de répondre le plus objectivement possible.

    Mais, comme ce que je peux dire ici n’est pas un dogme achevé, ni la vérité ultime, surtout sur la Chine, je vous donne aussi ce lien d’abonnement afin de recevoir si vous le voulez la lettre électronique régulière d’informations des syndicalistes indépendants chinois, lettre qu’anime mon ami Han Fong Fang depuis Hong-Kong, le tout en anglais.

    [email protected]

    Han Dong Fang est un cheminot d’origine professionnelle, fondateur des syndicats libres de Pékin en mai-juin 1989 et depuis syndicaliste indépendant sur cette ville au statut particulier.

    Vous pouvez demander par cette adresse l’envoi de leurs documents électroniques sur le Code du Travail dont je parle ci-dessous.

    Vous pouvez aussi vous y abonner gratuitement par cette même adresse électronique, d’autant que c’est une des meilleures et plus précises sources d’information sur les conflits sociaux et la vague croissante de révoltes populaires en Chine.

    Pour être simple, les lois civiles et pénales sont en gros de même nature dans les deux pays, avec des légères différences ici ou là.

    Sur le plan social, l’Assemblée Populaire Nationale chinoise a voté voici quelques jours un Code du Travail qui serait un outil de protection merveilleux des travailleurs s’il...était appliqué et soutenu par une véritable administration de contrôle du travail.

    Or, si les paroles de la loi sont belles et généreuses, les services de contrôle du travail en charge de son application sont dramatiquement insuffisants, quand la corruption par les employeurs ne vient pas s’y ajouter.

    En Chine, l’esclavage réel de salariés soumis à des conditions de labeur pires que celles décrites dans Germinal existe, comme celui des enfants. Plusieurs cas ont été « sortis » récemment avec ensuite des sanctions « dures » contre les employeurs esclavagistes découverts.

    En Chine, tout est possible contre les salariés et les enfants en réalité bien qu’interdit par la loi, mais il ne fait pas que cela se sache publiquement, sinon cela finit très mal. Parfois par des exécutions publiques !

    Concernant Taiwan, qui vient de fêter le 20ème anniversaire de la fin de la dictature militaire, on y jouit sur tous les plans d’une totale liberté d’expression, y compris de manifestation contre les autorités, d’impression et d’édition, comme d’association.

    C’est d’ailleurs un pays où les députés en arrivent parfois à se battre en public, devant les caméras de télévision...et où les échanges verbaux publics sont souvent peu « consensuels ». On est loin du climat politique « français ».

    Ainsi, un citoyen peut dénoncer un fait de corruption devant les médias en toute liberté, si la Justice a fait par exemple la « sourde oreille » à ses courriers argumentés. Il ne peut être poursuivi pour ce motif.

    C’est ainsi qu’une partie de l’entourage de l’actuel Président-Chen Chu Bian- est en prison pour corruption suite à de lourdes condamnations (directeur de cabinet, conseillers divers, gendre et beau-père), tandis que sa propre femme est poursuivie pour des délits financiers d’initiés à la Bourse, suite à des déclarations publiques de citoyens qui montraient à la télévision les preuves de corruption qu’au début, certains magistrats « timorés » n’avaient pas souhaité étudier plus avant.... !!!

    Sur le plan social, depuis 15 ans, et j’ai bien suivi ce dossier, les lois sociales appliquées s’accumulent et commencent à ressembler à un Code du Travail.

    Outre les libertés syndicales très développées ici (refuser de négocier avec un syndicat ou de répondre à une lettre de leur part est un délit d’entrave pénalement sanctionné et lourdement : 40000 euros d’amende au minimum), vous avez un système de Sécurité Sociale à deux branches.
    - l’assurance maladie ou NHI qui protège les travailleurs, salariés et professions libérales ensemble) face à la maladie ou au handicap
    - une assurance retraite double : personnelle via un système géré en commun par l’Etat, le patronat et les syndicats (cotisations des employeurs et employés) et un complément de l’Etat (récemment revalosrisé- élections obligent).

    Avec cela, un fonds d’assurance chômage-NLA- est en place, avec des fonds mixtes (entreprises et Etat).

    Il y a aussi un Salaire Minimum Garanti -17500 NT$ soit un peu plus que 430 euros (équivalant en pouvoir d’achat local à un salaire français minimum de près de 1300 euros nets) et surtout, en appui à cela, une Administration du Travail qui a de larges pouvoirs d’investigation et de sanction en cas d’infractions (sécurité au travail, salaires, libertés syndicales, etc...).

    Je m’en suis aperçu lors d’un déplacement sur un chantier de construction où l’employeur avait « oublié » de déclarer à la NHI 6 salariés, dont trois étrangers. L’employeur est aujourd’hui en prison (3 ans ferme), ses 6 salariés ont été indemnisés par le Tribunal social et les trois étrangers ont été intégrés aux effectifs légaux de la société de construcion, avec salaire égal à leurs collègues taiwanais.

    Enfin, il convient de dire que, lorsque les systèmes sociaux publics ne suffisent pas ou plus, Taiwan est le pays du record mondial des Fondations à objet social (création et entretien d’hôpitaux gratuits pour les plus démunis, aides à la construction de maisons « habitables » dans des zones pauvres, bourses d’études pour les jeunes déshérités, allocations aux familles victimes de catastrophes naturelles, etc...).

    De nombreuses personnes fort riches, surtout pour assurer leur réincarnation selon les croyances bouddhistes dans une vie ultérieure, sont très généreuses avec ces Fondations.

    Une amie en gère une pour les enfants pauvres au niveau national, notamment visant les jeunes aborigènes -200.000 citoyens. J’ai vu, comme invité étranger à une réunion du Conseil d’Administration de cette Fondation, un homme arriver en voiture de luxe, mettre sur la table au sens propre du mot, une somme astronomique (équivalent à, selon mon calcul, 3 millions de US $, en émettant juste le voeu que son nom de bienfaiteur-trice soit cité publiquement par la Fondation et que le directeur lui rédige une lettre de remerciement qu’il utilisera, comme c’est la tradition ici, auprès d’un Maître bouddhiste connu pour que celui-ci prie pour sa vie ultérieure plus élévée.

    L’influence du bouddhisme sur le comportement des classes riches de Taiwan est un phénomène très intéressant et particulier que je traiterai probablement un jour. Il ne cesse pas de m’étonner.

    Espérant vous avoir apporté quelques humbles éclairages sur les questions évoquées,

    Bien cordialement vôtre,


  • Emile Mourey Emile Mourey 25 juillet 2007 19:53

    @ Philippe Vassé

    Je suis très intrigué par le personnage que vous êtes.

    En effet, votre série d’articles sur les frégates de Taïwan vous confèrent auprès des lecteurs d’Agoravox une stature d’honnête homme dans le sens qu’on lui donnait au XVIIème siècle, c’est-à-dire calme, réfléchi et posé.

    Il s’agit, hélas, d’une image de façade qui ne correspond en rien à l’image violente, agressive, voire haineuse, que vous avez révélée dans vos commentaires suite à mon dernier article du 19 juillet « Arguments en faveur de l’historicité des évangiles ».

    Image de façade qui ne correspond en rien à l’image de l’expert en délations qu’on découvre dans votre feuille de chou d’Asnières, délations pour lesquelles vous avez été effectivement condamné. Quand je pense que vous avez réussi à rallier à votre cause certains commentateurs d’Avox comme Le Furtif, Voltaire, Muabid et d’autres, en vous présentant comme une victime de la délation même ! Quand je pense que vous avez échappé à une condamnation financière parce que la justice a cru en votre bonne foi ! Quand je pense que vous êtes présenté par un de vos supporters comme « un paisible citoyen d’Asnières » face à un maire qui vous en veut ! Tout cela est sur le web.

    Oui, vous êtes très fort dans l’art de la subversion et de la manipulation d’opinions. Cela n’est pas une insulte mais une constatation.

    Vous l’avez montré dans votre action de syndiqué et d’agitateur politique contre le maire d’Asnières. Par exemple, lorsque certains même de vos amis vous ont reproché d’instrumentaliser contre lui la question de l’antisémitisme. Autre exemple, en prenant la défense contre lui, d’une entreprise en faillite soupçonnée de couvrir une secte iranienne. Tout cela est sur le web. Autre exemple, votre sympathie dans les commentaires d’Agoravox pour un « Zen » ainsi que pour un certain Avatar qui ne cache pas sa croyance en Bouddha, sachant par ailleurs que « les avatars sont des êtres à l’aura blanche ou dorée, qui viennent sur la Terre pour aider et sauver l’humanité lorsque celle-ci est en crise. » Et vous-même n’avez-vous pas écrit : « L’influence du bouddhisme sur le comportement des classes riches de Taiwan est un phénomène très intéressant et particulier que je traiterai probablement un jour. Il ne cesse pas de m’étonner. » Nous sommes bien loin de la laïcité à la française. Décidemment, vous connaissez bien mieux que moi le monde des religions alternatives et des sectes, un monde de subversion, riche en informateurs divers.

    Pour qui travaillez-vous, M. Vassé ? Pour le Canard enchaîné ? Pour la société World Trade Center de Taïwan dont vous êtes ou avez été un correspondant dit économique ? Pour un parti politique de la République de Chine ? Pour ce pays d’adoption ?

    Dans quel réseau travaillez-vous quand vous écrivez : « J’ai en effet quelques « éléments » dont je souhaiterais vous entretenir de manière plus discrète et directe, afin de concourir le cas échéant à la manifestation de faits publics très « instructifs » »

    Comme la majorité des lecteurs d’Agoravox, j’aurais aimé que, dans cette affaire des frégates de Taïwan, vous ayez été motivé par la recherche de la seule vérité. La réalité est bien différente. Vous avez écrit au sujet des retentissements que cette affaire pourrait avoir en France : « Sans déborder d’originalité, on pourrait penser que le scandale serait retentissant, surtout s’il touchait des personnalités de tous bords politiques... Et que le gouvernement en place serait bien « ennuyé » sur le plan international, mais aussi intérieur. » C’est clair.

    Vous êtes venu m’insulter et polluer le débat sur le fil des commentaires de mon article du 19 juillet. Ne vous étonnez pas maintenant si je viens sur votre propre fil, non pas pour vous insulter, mais tout simplement pour montrer aux lecteurs d’Agoravox l’homme que vous êtes vraiment et les véritables motivations de votre enquête.

    PS. Si, dans ce texte, il existe des éléments qui se révèleraient infondés, je suis prêt à les rectifier, sinon à en donner la justification.

    E. Mourey

    http.//www.bibracte.com


    • Avatar 26 juillet 2007 12:48

      Droit de réponse au lieutenant-colonel victime de lui-même :

      Emile Mourey,

      Vous me citez, dans votre commentaire jaloux et haineux ci-dessus.

      Pour le lecteur ne connaissant pas « l’affaire Mourey/Adama », il faut avoir le courage de lire les nombreux commentaires citoyens qui vous ont tous les deux remis à votre place :

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=27009

      Comme vous le soulignez dans votre post-scriptum, vous avez encore écrit n’importe quoi afin d’essayer une fois de plus de tromper les lecteurs les plus crédules...

      Je ne connaissais pas Mr Vassé.

      En fait, c’est sur votre fil et à cause des procédés vichystes D’ADAMA, votre fidèle ami, que je me suis interessé à cet auteur et à ses démêlés judiciaires avec la ville d’Asnières.

      Procédés vichystes constitant en une dénonciation public de faits jugés à l’encontre ou en faveur de Mr Vassé et de son association, que vous avez soutenus.

      Le lecteur recherchant l’objectivité peut faire comme nous et faire ses propres recherches sur internet ou ailleurs concernant les litiges l’ayant opposés à la mairie d’Asnières.

      C’est ce que nous avons fait tous les deux mais en faisant une analyse bien différente...

      Je vous reproche, en tant qu’auteur, de ne pas avoir dénoncé publiquement les méthodes pétainistes D’Adama et même de les avoir entretenues...

      D’autant que j’avais signalé publiquement qu’Adama copiait/collait sa dénonciation sous toutes les déclarations récentes de Vassé...

      Vous croyiez ainsi récupérer le peu de crédit qui vous restait après votre article sur « l’historicité des évangiles » smiley.

      Article que je n’ai d’ailleurs pas commenté dans le fond, vous pouvez vérifier...

      Et c’est tout l’inverse que vous avez récolté.

      Vous avez été entrainé dans votre chute par Adama qui croyait ainsi vous venir en aide...

      La lettre finale que vous avez envoyé pour dénoncer vos détracteurs (vrais historiens et archéologues, eux...) au ministère de la Culture, a fini de vous enterrer....

      Moralité de cette histoire :

      Vous fûtes d’abord victime d’Adama, puis de vous-même.

      Mais cela aura eu le mérite de faire connaitre à tous et à jamais vos « qualités » smiley respectives...

      Cordialement et compassionnellement...

      Avatar


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 2 août 2007 08:00

      Cher Emile Mourey,

      Vos débordements d’affection tendre pour mon humble personne me touchent sincèrement. Autant que votre compassion que je sens profonde et honnête.

      Vous posez de vraies questions essentielles qui passionneront les lecteurs : pour qui je « travaille » donc, avec vos sous-entendus tout en finesse ? Quelle autorité, secte, religion, services secrets, groupes inconnus, quel(s) gouvernements(s) ?

      Cela me rappelle la subtilité éléphantesque des questions semblables des policiers de la STASI que j’avais pu apprécier en Allemagne en 1989, ce qui tend à faire croire que l’esprit militaire qui vous est cher est au moins « international », à défaut d’être original.

      Il convient d’admirer votre infantilisme ou, c’est selon, l’esprit sénilisime, qui vous anime afin de vous « enfoncer » sans cesse.

      Afin d’arrêter votre chute qui vous stupéfie, permettez-moi, mon cher Emile Mourey, des conseils modestes : respectez les lecteurs, appréciez vos interlocuteurs, retirez votre ego des débats entre contradicteurs, ayez un peu de vrai coeur, un coeur ouvert sur les êtres humains, sur leur valeur.

      Le respect scrpuleux d’autrui, l’appel permanent à la raison, la souplesse incessante dans la discussion, tels sont peut-être les secrets qui pourraient vous faire « apprécier » autrement des personnes qui vous lisent.

      Mais, votre diatribe incohérente ci-dessus, aux relents malodorants, n’est pas un pas dans cette direction.

      Au contraire, cela vous dessert.

      Puissiez-vous un jour comprendre la signification de la sérénité ; celle de l’esprit et du coeur qui assure la distanciation face à l’agression, la paix face à l’agressivité et la confiance face à la méfiance.

      C’est tout le bien que je vous souhaite car vous semblez en avoir bien besoin, au vu de ce post d’une insondable stérilité pour tous les lecteurs et vous-même.

      Avec toute ma compassion attristée de vous voir tomber aussi bas dans la forme et dans le fond,


Réagir