samedi 9 juillet 2016 - par Saltz

Taxis, 100 millions pour racheter des licences : le prix du numerus clausus

Ce qui est rare est cher.

Telle est la devise de ceux qui ont décidé de faire monter les droits d'entrée dans un métier : taxi.

Si vous êtes épicier ou modiste, vous pouvez ouvrir boutique quel que soit le nombre de vos concurrents.

Si vous êtes plombier ou ingénieur qualité, de même.

Comment une corporation a-t-elle réussi à imposer aux pouvoirs publics la défense de ses propres intérêts ?

 

Un peu d'histoire. Merci wikipedia.

 

1898 : Débuts de l'ancêtre du taxi parisien dont les premiers véhicules étaient des fiacres électriques, concurrents directs des cochers.

Contrairement au conflit taxi-VTC, je n'ai pas trouvé trace d'aide de l'état envers les cochets, métier devenant obsolète.

 

1929 : à cause de la crise, des nombreux Français se précipitent vers la profession de taxi (alors totalement libre) et leur nombre passe de 15.000 en 1923 à 25.000 en 1932.

 

1937 : Comme suite aux accords signés en 1936, le Front Populaire légifère et le numerus clausus est instauré par décret préfectoral faisant passer les taxis de 32 000 à 14 000.

Un gouvernement de gauche, le Front Populaire, est donc venu à la rescousse d'entrepreneurs privés, en influant fortement sur un service à destination de tous, le transport payant de passagers et de leurs bagages, de porte à porte.

 

1938 : La préfecture de police crée une brigade spécialisée dans le contrôle des taxis.

L'administration augmente donc le coût du transport en créant cette brigade et en le faisant supporter à l'ensemble des contribuables.

 

1948 : La profession souffre d'une pénurie de chauffeurs, sur plus de 14 000 taxis autorisés seuls 8 500 sont en service. Les chauffeurs en fin de carrière doivent rendre leurs licences à la préfecture.

La décision des pouvoirs publics était inutile : le nombre de chauffeurs est largement en dessous du numerus clausus .

 

1950 : En raison de la pénurie de chauffeurs, les syndicats d'artisans font pression pour baisser le numerus clausus qui passe à 11 000.

Il manque des chauffeurs. La loi de l'offre et de la demande tenderait à appeler des candidats à se tourner vers ce métier. La logique du lobby incline à limiter le nombre d'autorisations.

 

1980 : Le nombre des taxis est limité à 14 000.

Les décennies passent, les mauvais réflexes perdurent.

 

2002 : Une nouvelle pénurie de chauffeurs frappe les sociétés de taxis. Certaines commencent à organiser des campagnes de recrutement et, pour trouver des candidats, passent par l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE).

La réponse semble cette fois normale.

 

2006 : alors que la capitale compte 15 300 taxis, la mairie de Paris et la préfecture de police de Paris s’accordent sur le besoin de moderniser la profession afin de répondre à la pénurie de taxis aux heures de pointe à Paris.

Le nombre de taxis a augmenté de 5 %, mais cela « reste toutefois insuffisant au regard des besoins exprimés » selon le maire de Paris.

Le contrôle par les pouvoirs publics du numerus clausus reste sous l'influence du corporatisme, sans que les clients puissent s'exprimer.

 

2008 : Le rapport Attali propose notamment la déréglementation de la profession des taxis et l’abandon des licences en réponse au dysfonctionnement du secteur observé par le Gouvernement, lequel déclare vouloir faire évoluer la profession afin qu’elle « réponde mieux aux besoins des usagers ». Les chauffeurs de taxi, effrayés de voir leur monopole et l’argent qu’ils ont investi dans leur licence s’envoler, organisent plusieurs manifestations en France et obtiennent une audience auprès de Nicolas Sarkozy. Le Gouvernement décidera alors d’enterrer les propositions de Jacques Attali.

Tout le monde reconnait que la fonction de transport individuel de porte à porte des personnes et des bagages est mal assurée, mais les pouvoirs publics ont mis le doigt dans l'engrenage de la protection d'une profession et n'arrivent plus à l'en dégager.

 

2010 : Hervé Novelli, secrétaire d'État chargé entre autres de l’Artisanat, met en place un décret de modernisation du tourisme qui permet l’expansion des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC).

L'esprit bureaucratique règne. S'il avait régné ainsi dans l'informatique naissante, ne serions-nous pas toujours à utiliser des ardoises magiques ?

 

2011 : Le système Autolib' est inauguré par Bertrand Delanoë, maire de Paris. La même année, une entreprise de mise en relation de chauffeur de VTC et de particuliers par le biais de smartphones, Uber, se lance à Paris. Suivent ensuite plusieurs sociétés de VTC : Allocab, Les voitures jaunes, Le Cab, Snapcar, chauffeur-privé, etc. Ces entreprises proposent les mêmes services que les taxis, mais avec un système de géolocalisation, de réservation et pour certains un prix réduit. Cette nouvelle profession est réglementée à partir d’avril 2011 par l’État qui délivre 86 cartes professionnelles.

La fonction de transport individuel de porte à porte des personnes et des bagages est remplie par un nouveau modèle économique avec prise en compte de l'évolution technologique. Mais l'état ne peut s'empêcher d'intervenir dans un sens restrictif pour les innovateurs et protecteurs pour les conservateurs.

 

S'il avait eu la même attitude lors de l'invention de la photocopie, n'en serions-nous pas toujours à utiliser du papier carbone ?

 

2012 : Les taxis parisiens tentent de réagir face à la prolifération d’offres concurrentes. Le nombre de taxis passe à 19 500 véhicules. Les heures de pointe restent cependant des périodes difficiles pour les usagers, avec 20 à 40 % des demandes de taxi restant insatisfaites.

La réaction semble se limiter à bouger les paramètres traditionnels (le numerus clausus), mais pas à se tourner vers les nouvelles technologies et le nouveau mode de vie des clients, à savoir l'usage intensif des smartphones.

 

2013 : En août 2013, le site Frenchweb relaie une lettre de Dave Ashton, fondateur de Snapcar, à l’attention du président du groupe des taxis G7 dans laquelle il déplore la condamnation de la concurrence des taxis « pour assurer le maintien du cours de la licence de taxi et poursuivre le chemin de la pénurie ».

Didier Hogrel, président de la Fédération nationale des taxis, lui répond le 24 août et l’invite «  à retourner en Californie » et à se « tourner vers d’autres pays émergents afin d’installer et de déployer (son) système organisationnel de transport de personne à la demande ». 

No comment.

 

Afin de préserver le prix élevé des licences de taxis à la revente, les chauffeurs de taxi et le gouvernement essaient de limiter le nombre d’attributions de licences chaque année. Mais pour faire face à la pénurie de taxis aux heures de pointe, toujours d’actualité à la fin de l'année 2013, le Gouvernement, malgré le désaccord des chauffeurs de taxi, décide d’accepter la création de 1 000 plaques supplémentaires à Paris et d’imposer aux chauffeurs de travailler durant les heures de pointe.

Encore une fois, les pouvoirs publics, malgré le changement de couleur du gourvernement, ne peut s'empêcher d'intervenir en jouant sur les paramètres mis en place, mais sans changer le fonds du problème.

 

2014. Depuis le 1er octobre 2014, les licences délivrées sont incessibles. Elles sont valables cinq ans renouvelables. Seules les licences attribuées avant cette date peuvent être revendues.

 

Dans un autre domaine, y compris la santé, celui qui excerce un métier peut revendre son fonds de commerce. Les pouvoirs publics interviennent à nouveau dans un sens restricitf.

 

2014. Protestant contre le refus d’interdiction d’UberPOP du tribunal de commerce de Paris, le 15 décembre 2014, les taxis parisiens appellent à la grève.

En France il est permis de commenter une décision de justice. Ce qui est interdit, par l'article 434-25 du Code pénal, c'est

Le fait de chercher à jeter le discrédit, publiquement par actes, paroles, écrits ou images de toute nature, sur un acte ou une décision juridictionnelle, dans des conditions de nature à porter atteinte à l'autorité de la justice ou à son indépendance.

cet appel à la grève doit donc être compris comme un commentaire et non pas comme une atteinte à l'autorité de la justice ou à son indépendance.

 

En conclusion, une décision d'un gouvernement a été prise dans des circonstances particulières, avec des aboutissants qui n'ont pas permis au fil des décennies de satisfaire la fonction de transport.

Elle a permis de contenter, pas toujours pleinement, les acteurs économiques qui remplissent cette fonction.

C'est un gouvernement de gauche, le Front Populaire, qui a accordé des privilèges à une corporation.

C'est un gouvernement qui se prétend de gauche qui va prendre une fortune pour tenter de régler le problème.

 

Le bouleversement technologique qui impacte la vie de tout un chacun est vécu

- comme un avantage par les usagers des transports,

- comme une menace par les professionnels traditionnels,

- comme une source de ponction monétaire par les autorité publiques

- comme un champ de mines par les innovateurs.



32 réactions


  • jef88 jef88 9 juillet 2016 12:11

    LE PROBLÈME ?

    LE NUMERUS CLAUSUS + LE COUT DE LA LICENCE !
    cela casse les bonnes volontés ...
    N’en serait il pas de même pour la pénurie de médecins généralistes en campagne ?


    • Saltz Saltz 9 juillet 2016 12:57

      @jef88

      LE PROBLÈME ? LE NUMERUS CLAUSUS + LE COUT DE LA LICENCE !

      Vous avez raison.

      J’ai voulu isoler ici une seule composante pour montrer qu’elle était suffisante pour créer un ensemble de problèmes.


    • Alren Alren 9 juillet 2016 15:58

      @jef88

      Étonnant que les ordolibéraux de BerBrux (Berlin-Bruxelles) n’aient pas encore mis le nez dans ces affaires intérieures françaises en rappelant l’exigence de « concurrence libre et non faussée ».

      Ah ! mais c’est vrai : c’est quand il s’agit débattre le service public et de favorisé le privé et ses actionnaires que ce principe sacré s’applique.

      Et la défense des « privilèges acquis » et le « corporatisme » ne concerne que les fonctionnaires !

      Merci à Saltz pour son historique précis.

      Je me permets d’ajouter ce fait d’histoire : après la guerre de 14-18, le nombre d’hommes ayant le permis de conduire les automobilistes avait fortement baissé.

      Justement des nobles russes, chassé par la Révolution d’Octobre affluaient en France dont ils avaient appris la prestigieuse langue et que beaucoup parlaient de préférence au russe à la maison ne serait-ce que pour ne pas être compris des domestiques.

      La plupart ayant fui en catastrophe, arrivaient ruinés dans notre pays et ne connaissaient aucun travail susceptible de les nourrir.

      Mais les jeunes avaient le permis de conduire, un luxe en Russie. Pour survivre, beaucoup devinrent ainsi chauffeurs de taxis.

      Ils transportaient les riches Français(es) seul(e)s capables de s’offrir ce moyen de transport de luxe. Les belles manières des aristocrates russes et même leur accent plaisait beaucoup.

      Mais le nombre de prolétaires français conquérant ce diplôme professionnel qu’était le permis de conduire augmentant régulièrement au fil des années, existait le risque que le revenu des nobles russes s’effondrât.

      L’augmentation excessive des taxis en 1936, toujours réservés aux gens aisés, pouvait provoquer paradoxalement une pénurie dramatique. C’est peut-être pourquoi le Front populaire a créé un numerus clausus.


  • Jo.Di Jo.Di 9 juillet 2016 13:39

     
    PLUS DE MÉDECINS BÉNINOIS AU BOOBALAND QU’AU BÉNIN !
     

    Le numerus clausus des étudiants en médecine souchiens justifie le grand remplacement des médecins d’hôpitaux ....
     

    « Ah !!!! si on avait pas les médecins africains .... souchien serait pas soigné ! » Castiste


  • njama njama 9 juillet 2016 14:11

    Il faut plus d’Agnès Saal pour résoudre le problème des taxis ...
    mdr

    Les prix des taxis sont carrément prohibitifs en France, inaccessibles aux petits revenus ... d’ailleurs la plupart travaillent avec des berlines de luxe, cherchez l’erreur ...


  • Phoébée 9 juillet 2016 14:12

    La main libre du marché dans la culote d’un pédophile *


  • Rincevent Rincevent 9 juillet 2016 15:00

    « Depuis le 1er octobre 2014, les licences délivrées sont incessibles. Elles sont valables cinq ans renouvelables. Seules les licences attribuées avant cette date peuvent être revendues. Dans un autre domaine, y compris la santé, celui qui exerce un métier peut revendre son fonds de commerce. Les pouvoirs publics interviennent à nouveau dans un sens restrictif. »

    Il faudrait savoir ce que l’on veut : le problème est bien fortement lié à cette foutue licence revendable, non ?

    Alors, soit elle disparait progressivement, (ce qui a l’air d’être mis en route) et c’est la remise à plat possible (mais avec remboursement à ceux qui s’en vont et ça serait long et cher)

    Soit quoi ? Une extension rampante des Uber & co qui finirait par avoir la peau des taxis conventionnels ?

    Il faudra bien que les pouvoirs publics tranchent et je leur souhaite bien du plaisir…

    Pour ce qui est du domaine de la santé, le « marché » a commencé à faire le tri sans s’embarrasser de décisions publiques : combien de généralistes qui partent en retraite sans trouver un repreneur pour leur cabinet ? J’en connais quelques uns autour de moi (et je ne suis pas dans une zone défavorisée, loin de là).


    • njama njama 9 juillet 2016 15:25


      Dans un autre domaine, y compris la santé, celui qui exerce un métier peut revendre son fonds de commerce.

      en général c’est relatif au chiffre d’affaires pour les commerces, ce qui donne la mesure.
      dans le domaine de la santé c’était vrai une époque, mais maintenant une clientèle euh excusez « patientèle » de médecin ça ne vaut rien, et je ne pense pas que les banques prêteraient un seul kopeck pour ce genre de transaction

      les jeunes médecins sont pas si bêtes, pourquoi racheter quand il suffit de poser sa plaque juste à côté, ...je les comprends
      Les taxis, c’est ce qui leur pend au nez


  • njama njama 9 juillet 2016 15:38

    La loi Pasqua, pour lutter contre la marché noir, notez qu’à l’époque le PS et le PC votaient contre ...

    Taxis : le Sénat a voté la loi Pasqua
    21 décembre 1994

    Ils étaient moins d’une dizaine de sénateurs, lundi soir, pour

    assister à la présentation par Charles Pasqua de sa loi sur la profession d’exploitant de taxi. Après un débat de deux heures, RPR et UDF ont adopté le texte du ministre de l’Intérieur, PS et PC votant contre.

    Depuis sa présentation le 29 juin dernier au Sénat, la loi Pasqua a été âprement discutée entre chauffeurs parisiens. Et pour cause : sur les 33.000 taxis français, ils sont 15.600 sur Paris et la proche banlieue.

    Lundi soir, Charles Pasqua s’est présenté comme le premier ministre de l’Intérieur depuis la guerre à vouloir « moraliser » cette profession, dont la dernière réglementation remonte à 1937. Après le premier volet consacré à l’obligation d’une formation (déjà existante sur Paris et 40 départements) et voté sans difficulté, fut abordée la question complexe de l’attribution des licences. Depuis un décret du 2 mars 1973, ont été mises en circulation sur Paris des plaques tournantes, distribuées gratuitement et développant un marché noir au vu et au su de tous les partenaires concernés. Ainsi, pour devenir artisan, doit-on payer la fiscalité (autour de 200.000 F., plus un dessous de table de 200.000 F.

    Pour mettre fin à ces transactions, Charles Pasqua propose de rendre toutes les licences cessibles, avec permission de les vendre après quinze ans d’exploitation pour celles acquises gratuitement, et cinq ans pour celles achetées. Cette volonté de rendre « plus claire la profession, de manière qu’elle aille vers un développement cohérent », est celle de la puissante Fédération nationale des artisans de taxi (Fnat), dont le président Armand Arianer a influencé l’écriture du projet de loi, et s’enorgueillit d’avoir reçu le ministre de l’Intérieur au dernier Congrès de la Fnat.

    Pour le sénateur communiste Louis Minetti et le socialiste Jacques Bellanger, cette loi « ne réglait aucun des problèmes d’une profession où l’anarchie et l’illégalité sont de règle (...) Les salariés sont contraints à la fraude, les artisans obérés et les locataires pieds et poings liés aux sociétés ».
    http://www.liberation.fr/libe-3-metro/1994/12/21/taxis-le-senat-a-vote-la-loi-pasqua_116551
    --------
    * 200.000 F en 1994 x 2 soit 41234 €uros x 2


    • njama njama 9 juillet 2016 15:42

      le prix des licences multiplié par 4 sur Paris depuis 1994 !
      ... ???
      c’est quoi le bug ? une bulle spéculative ?

      4/ La licence à prix d’or… mais pas partout. La licence de taxi, ce droit d’exercer la profession en stationnant son véhicule dans un endroit réservé, revendue à la fin de la carrière, n’a pas la même valeur partout. Elle est généralement évaluée à 240 000 euros à Paris, mais elle vaut 100 000 euros à Marseille, 80 000 euros à Arras et même « 40 000 euros en Saône-et-Loire », signale M. Thévenoud. En revanche, à Aix-en-Provence, la licence s’échange 300 000 euros, et à l’aéroport de Marignane, 350 000 euros. Nice bat les records, avec 400 000 euros. On notera qu’à Paris les taxis affirment que la valeur de leur rente est en train de baisser, les échanges se situant autour de 200 000 euros, un fléchissement qu’ils imputent à la concurrence des voitures de tourisme avec chauffeur. Bref, ça eut payé, mais ça paie plus.

      http://transports.blog.lemonde.fr/2014/04/24/les-12-choses-que-vous-ne-savez-pas-sur-les-taxis/


    • njama njama 9 juillet 2016 15:45

      erreur dsl
      le prix des licences multiplié par TROIS sur Paris depuis 1994 !

      environ 80.000 € en 1994 dont la moitié qu black, 240.000 aujourd’hui


    • njama njama 9 juillet 2016 15:57

      VTC 100 €uros

      TAXIS 240.000 €uros

      (photo : Loïc Venance / AFP avril 2016)
      le problème n’est pas du côté du consommateur ...

      @ Saltz

      100 millions d’€uros correspondrait au rachat de 400 licences seulement ...
      ça ne serait pas un milliard d’€uros plutôt ?


    • Saltz Saltz 10 juillet 2016 00:54

      @njama

      La presse répète

      • L’Etat propose un fonds annuel de 100 millions d’euros pour compenser la chute de la valeur des licences de taxi face à l’émergence des VTC
      Mais je n’ai pas trouvé de précisions.
      Est-ce 100 millions d’euros chaque nouvelle année ?

      Que ce soit du côté des taxis ou des VTC, soit la partie consacrée au fonds diminue leurs marges, soit ils augmentent les tarifs, et ce sont les consommateurs qui paient.


  • Eschyle 49 Eschyle 49 9 juillet 2016 16:46

    Le rapport ATTALI ( anagramme de ATTILA , origine commune , à preuve cette chronique , alinéa 9 , lignes 3 et 4 : http://www.claudereichman.com/articles/martoiamareenoire.htm ) réclamait la suppression de 4 professions : les taxis , les pharmaciens , les notaires , les avoués ) . Pour les pharmaciens , Mme BACHELOT a fait enterrer le dossier . Pour les taxis , depuis le décès d’André ROUSSELET , c’est en train de se faire ubériser . Pour les notaires , avec la loi Macron et les aberrants décrets d’application , dans quelques mois , on aura les premières faillites et les premières assignations de l’Etat en responsabilité . Quant aux avoués , ils ont disparu au 1er janvier 2012 . L’ancien président du CNB ( http://www.charriere-bournazel.com/ ) m’a dit textuellement : « La suppression des avoués ? Ne m’en parlez pas , c’est une horreur ! » François GRANDSARD , agonisé d’injures par Rachida DATI en 25 minutes , après 13 mois d’antichambre : « Au siècle des Lumières , le despotisme était supportable , parce qu’éclairé ! » Patrice GELARD , vice-président de la Commission des Lois du Sénat ( http://www.senat.fr/rap/r13-580/r13-5801.pdf ) : « Un carnage social ! » Je m’abstiendrai d’en dire plus , la Justice , l’une des trois fonctions régaliennes de l’Etat , est en train d’exploser , pas une ligne n’en a filtré , mais vous allez salement morfler ... 


  • Anthrax 9 juillet 2016 17:29

    @

    A l’auteur,
    Je trouve ton article intéressant, mais le chiffre de rachat est de 100 millions PAR AN pour atteindre un montant prévu de 4,5 milliards.

    • Saltz Saltz 10 juillet 2016 00:59

      @Anthrax

      Tu as raison.
      Il s’agit d’un montant annuel.
      Mais je n’ai lu nulle part le nombre d’années.
      Si ma calculette est juste, 4,5 milliards divisés par 100 millions nous donnent 45 ans.
      Je ne serai plus de ce monde.
      Et beaucoup de chauffeurs de taxis également.


  • Le p’tit Charles 9 juillet 2016 17:42

    Bof..c’est la mafia-taxi..Ces enfoirés de mafieux sont partout..et les politichiens-véreux juste derrière.. !


  • Anthrax 9 juillet 2016 17:54

    Disons que les taxis sont entrés brutalement dans l’air de la concurrence. 

    Les VTC ont obligé les G7 à plus de clarté dans les tarifs, l’obligation de renouveller l’auto tous les 4 ans, d’utiliser l’application de géolocalisation, d’accepter les règlements CB, bref de s’ubériser au meilleur sens du terme et d’entrer dans le 21 eme siècle en attendant la deuxième révolution qui leur fatale, celle de la voiture autonome. Taxi, c’est pas un métier d’avenir. 

    • Saltz Saltz 10 juillet 2016 01:02

      @Anthrax

      J’ai l’impression que la voiture autonome va nous arriver très vite et que le fonds de 100 millions va concerner quelques petites années seulement.


    • Anthrax 10 juillet 2016 10:37

      @Saltz

      C’est justement là-dessus et sur l’âge des taxiteurs que comptent les gouvernements... C’est ça la grande subtilité des budgets publiques, il suffit d’inscrire une somme X sur une ligne budgétaire, d’annoncer à grands renforts de communiqués que ça y est c’est fait, on a réglé le problème, et puis le temps passe, la ligne budgétaire est utilisée ou pas, ou en partie, au bout d’un moment elle entre dans le décompte général. C’est exactement ce qu’il s’est passé quand on a inventé la vignette qui devait aller au 3eme âge... 

  • sleeping-zombie 9 juillet 2016 18:41

    Hello,

    Je me permet de continuer ce bon article :

    2035 : Le consortium Google-Tesla-Uber commercialise les 1eres voitures 100% autonomes. La profession de taxi disparait. Le monde politique et économique se lamente encore de notre soumission aux US.

    2050 : La notion de voiture « individuelle » disparait, chaque ville entretenant une flotte de véhicule comme mobilier urbain, utilisable par tout un chacun. la profession de taxi disparait des mémoires à l’instar des allumeurs de réverbères.


    • sleeping-zombie 9 juillet 2016 18:43

      @sleeping-zombie
      rectification :
      2020 : les 1eres voitures autonomes sont commercialisées.
      2020 + 1 jours : les taxis se mettent en grève.
      2035 : comme 90% de la population les utilise déjà, elles finissent par être légalisées.


    • HELIOS HELIOS 9 juillet 2016 19:17

      @sleeping-zombie
      ... je roulerai donc sur mon tracteur !


    • Anthrax 9 juillet 2016 19:20

      @sleeping-zombie

      Cette deuxième version me semble plus réaliste. A condition que la France ne s’endorme pas sur la production de ses propres supercalculateurs pour gérer les millions d’informations nécessaires à la gestion des voitures autonomes. 

    • Anthrax 9 juillet 2016 19:21

      @HELIOS

      Excuse, je t’ai mi une étoile, je voulais en mettre 3 parce que la plupart des agriculteurs sont aujourd’hui plus avance technologiquement avec leurs tracteurs que la moitié des taxis en France.

    • Saltz Saltz 10 juillet 2016 01:17

      @sleeping-zombie

      La « guerre » taxis-VTC me rappelle la guerre fratricide du dernier empereur de l’Empire inca indépendant qui l’oppose à son demi-frère Huascar pour le pouvoir après la mort de leur père Huayna Capac.
      Sa victoire coïncide toutefois avec l’arrivée au Pérou des conquistadors espagnols menés par Francisco Pizarro, par lesquels il est capturé en 1532 lors de la bataille de Cajamarca, puis exécuté en 1533.
      Les conquistadors sont ici les voitures autonomes.


  • Ruut Ruut 10 juillet 2016 06:19

    Le plus simple c’est une licence numérique qui une fois a la retraite du chauffeur, est automatiquement réattribuée gratuitement a une jeune recrue.


    • Saltz Saltz 10 juillet 2016 09:49

      @Ruut

      • réattribuée gratuitement

      Dans ce cas, nous gardons le même concept de limitation du nombre de licences, sans considération des besoins qui varient selon les années et les endroits.

      Les dirigeants politiques ont introduit le libéralisme dans notre pays, à l’exception de quelques secteurs dont les lobbies sont suffisamment puissants pour résister.

      Au niveau national, la première importance est la satisfaction d’un besoin, les transports. Mais plus sont faibles les moyens financiers de celui qui veut se déplacer, moins il le pourra.


    • Anthrax 10 juillet 2016 10:40

      @Ruut

      Marche pas. 
      Au bout d’un moment toutes les licences seraient gratuites, l’Etat perdrait une jolie taxe.

  • Saltz Saltz 10 juillet 2016 16:46

    Bonjour à tous,

    En passant je remercie tous les lecteurs :
    Le cap de 200.000 articles lus a été franchi.


  • politzer1 (---.---.38.228) 11 juillet 2016 07:41

    J ai fait l expérience Uber 3 fois : deux fois je gagne 30% par rapport au prix taxi et une fois je perds 50%. Je suis.pas sûr de renouveler l expérience. Les taxis « au black » sont moins chers et les transports en commun encore et bcp moins


    • Saltz Saltz 11 juillet 2016 09:10

      @politzer1

      Les transports en commun sont moins chers, mais ils ne sont pas toujours disponibles,
      bien qu’ils soient automatisés, comme la ligne 14 à Paris, ou le métro à Lille.

      Ils ne permettent pas d’assurer tous les déplacements dont les usagers ont besoin.
      Dans la région parisienne, tout converge vers la capitale, et à Lille il n’y a que 2 lignes de métro.

      Les correspondances peuvent être très longues, surtout la nuit.

      La baisse du prix du Pass Navigo a été une réponse inadaptée imaginée par des bobos qui n’habitent pas la banlieue.
      Les Franciliens veulent pouvoir se déplacer.
      Taxis et VTC sont des réponses à une offre en transport en commun insuffisante.


Réagir