Totalitarisme
ou régimes totalitaires
Autant dire tout de suite que ce mot ne me convient pas, presque pas du tout, parce qu’il est synonyme de « autoritaire » et que l’autorité est celle, naturelle, du guide, du père, de celui qui se trouve en responsabilité en haut de la hiérarchie, à une époque ou dans des structures non dévoyées, celle du savant, du sage…
Or nos gouvernements aujourd’hui sont absolument dépourvus d’une telle qualité et même dans son sens usuel aujourd’hui de chape de plomb couvrant notre ciel, nos gouvernements ne sont pas autoritaires mais pernicieux, affabulateurs, amoraux – l’autorité se référant toujours à des idées supérieures - imprévisibles, irrespectueux, capricieux et pour tout dire culottés, sachant que le culot, c’est ce qui reste au fond !
Mais c’est un mot que l’on retrouve souvent pour décrire nos mondes d’aujourd’hui.
J’ai écouté Ariane Bilheran en entrevue avec Clémence Houdiakova sur Tocsin.
Ariane Bilheran est une femme respectable, si ce n’est admirable, dans son ouvrage toujours sur le métier. Cependant, à peine avait-elle commencé à parler des causes de l’obéissance au totalitarisme, que mes poils se hérissèrent, mes yeux se froncèrent et ma plume s’agita dans l’encrier.
En effet, elle dit, comme une introduction à sa réflexion : l’Homme a les interdits qui le font sortir de la sauvagerie, qui nous apporte rationalité et empathie, remparts qui font la civilisation. Et ceci se détricote quand on subit l’ordre totalitaire, aussi l’homme étant réduit à peau de chagrin, va-t-il se laisser mener par le bout du nez, puis redevenir sauvage ; un ensauvagement dit-elle.
Mon sang n’a fait qu’un tour, et je vais expliquer pourquoi.
Si elle expliquait que soumis à des ordres, des consignes, des mœurs absurdes, iniques, injustes et injustifiés, l’homme se rebelle, envoie tout péter, je dirais : oui, il brise ses consignes enfantines de « savoir-vivre » et redevient animal : libre. Et ceux qui se sont rebiffés au moment du covid et du vaxxin, sont des hommes libres et ont bravé les interdits civilisationnels, sociétaux.
L’empathie est animale, la compassion est civilisationnelle : elle confond les deux. Quand on est empathique, on ne peut pas confondre, mais quand l’empathie, qui est mammifère à tout le moins, n’existe plus, remplacée par la compassion qui est une vertu religieuse, une invention civilisée, effectivement on peut l’oublier. Peu importe le fond du cœur.
Je pense donc exactement le contraire de Ariane Bilheran.
Dans les milieux bourgeois, .. dans les milieux bourgeois on élève ses enfants avec moult règles, les mêmes chez tous ; il s’agit en effet de faire prospérer des êtres qui auront en charge de diriger, dominer, dans quelque domaine que ce soit, politique, économique, éducatif, sanitaire, etc. Aussi leur apprend-on l’obéissance, parfois jusqu’à l’humiliation, tous les codes de conduite qui ont cours dans leur milieu, plus l’instruction idoine. On ne peut pas ordonner, obliger, si l’on n’a pas obéi ; on dirige avec équité si l’équité était la règle mais si l’on a été trop humilié, on dominera sans oublier d’humilier.
Il arrive, mais il est rare que de ces milieux sortent des créateurs, des maîtres-penseurs qui apportent à leurs congénères des ouvertures. Cependant la plupart est névrosée, bien éduquée dit-on, convaincue de sa supériorité et qui saura faire perdurer les codes sociaux en cours, assumer sa tâche et sans évènement ou drame extérieurs, faire ronronner la machine sans défaillir.
Bien sûr la fabrication de ce ronron a des failles qui laisse parfois échapper des monstres à face humaine. Les psychosés sont légion qui ne donnent place qu’à l’apparence, au leurre. On les a à la tête des états, chez nous en occident.
Aussi tous ceux qui seront sous leur coupe arbitraire obéiront aux injonctions de délation, pour se faire bien voir ou se protéger, de violence à l’égard du récalcitrant, pour la même raison, se laisseront acheter… par peur de l’ensauvagement ( ne disent-ils pas que l’instinct chez l’homme n’existe plus ? ) ou bien pour les moins atteints, finiront par se rebiffer et, comme toute bête qui a été emprisonnée à vie et a perdu tout instinct, le feront tous azimuts, en désarroi et peu efficaces à prendre le pouvoir sur eux-mêmes.
Les désobéissants du vaxxin sont ceux qui ont eu une « faille » dans leur éducation bourgeoise, qui leur a laissé la force, le courage de prendre leur liberté d’agir, tant pis pour leur confort. Ils sont peu nombreux. Et comme par hasard la banalisation du mal acceptée le fut par les peureux, les impuissants, tandis qu’elle fut actée par les ratés, les psychosés. Un psychosé n’est pas autonome, il a besoin du groupe pour l’adouber, alors il ne sent plus ! On en a un clone au palais.
Quand on est sain dans un monde sain on accepte d’être le dernier petit veau qui ira boire à la rivière, on accepte de n’être pas le mâle dominant de la harde, du troupeau, parce que, en échange on a la protection, la nourriture, le jeu, le groupe… la vie ! on n’a pas de comptes à rendre à un plus abruti que soi qui, dans l’artifice de la domestication s’y croit ! on nous fout la paix. Le psychotique ne sait pas où il habite, et ça le rend violent : rien d’animal là dedans, les animaux mal foutus ou mal élevés meurent d’incapacité à vivre !
Chez les humains il y a eu un schisme qui, pour vendre et faire de la tune, a incité ceux qui avaient tout compris du nouveau système « libéral » d’utiliser la flatterie pour s’enrichir, plus, pour jouir de son hubris. Ils s’auto-autorisent. Faisons d’eux notre risée.
Ensuite, les choses s’affinent un peu sur les actions des humains en société, quand elle se met à parler des régimes totalitaires qui éjectent une partie de la population parce qu’elle ne plaît pas et rien de plus n’est décrit dans les arguments et les prétextes des « totalitaires » pour dire qu’une population ne plaît pas..
Ici intervient, à mon sens, le fond du problème.
La réalité de l’expérience est animale, c’est le je ici maintenant, dénudé, naïf, mais qui fera de ce vécu une expérience qui fera grandir la conscience, parce que l’humain devrait être attentif et retenir, comme un animal, mais mettre en relation et tirer leçons, comme un humain. Nous sommes des animaux spirituels, c’est tout. Commencer à poser une hiérarchie entre la fourmi et l’éléphant, entre le singe et l’homme, c’est déjà poser les jalons de toutes les perversions dérives et ignominies que l’on prend en pleine gueule actuellement, mais qui ont depuis la nuit des Lumières existé !
Elle parle d’images qui choquent, mais chaque période a eu ses « images » choc ! c’est juste... qu’est ce qui en nous est fragile, globalement, et qui nous fera craquer, nous fera nous jeter sous le joug protecteur du dictateur ? Il faut comprendre qu’il y a là, en amont, une sacrée carence d’assurance !! Il y a en amont, une confiance extorquée, et c’est la pire des malhonnêtetés.
Le contrôle des populations est la perversion des puissants qui ne le sont pas, et qui ne font pas confiance ; les parents faibles n’assurent pas leurs enfants dans leurs quêtes et curiosités du monde, parce qu’ils ont peur, ce faisant ils les abîment et contribuent à la perpétuation de la domination, puis de la répression puisque ces enfants insécures peuvent faire effectivement, n’importe quoi ou au contraire ne rien oser.
Ariane Bilheran fait œuvre utile, comme beaucoup d’autres gens qui ont appris dans les livres, parce que sinon, nous recommencerions tous tout au début et nous n’avancerions pas plus vite que l’espèce. Aujourd’hui beaucoup de choses sont comprises, mais peu encore rentrent en action pour nous faire évoluer pour de bon.
Et l’important est là : notre évolution est lente, chaque instant y contribue, tandis que chaque autre évènement provoqué nous ramène à l’âge de pierre dont nous ne sommes pas loin si on excepte la mousse technique scientifique technologique, qui a changé un peu le décor, mais pas du tout notre essence. Enfin pas vite et peu depuis l’écriture !!
Le temps long est le temps du monde auquel étaient soumis les peuples anciens ; le temps rapide hors contrôle parce que hors nature que nous vivons aujourd’hui, forcément nous perturbe. Nous ne sommes pas obligés de le prendre pour la Vérité après laquelle nous nous devons de courir.
Pour conclure, quand même, jusqu’au bout de son texte elle pose nos abus, nos faiblesses sur le compte de notre animalité… et même si pour tout le reste je la trouve utile, franchement cette partie, fondamentale chez elle apparemment, n’est pas acceptable. Elle est convenue, impensée, non dépassée.
Quand l’humanité se sera réconciliée avec son animalité, avec son inconscient disait Jung, avec son animalité disait Roustang, alors nous pourrons franchir l’étape qui nous sépare de notre évolution vraie.
Je voulais juste rajouter que ce ressenti, cette évidence n’est chez moi ni chez personne qui le sait, due à une lecture quelconque ; cela est dans la profondeur de notre instinct, instinct qui seul nous protège, la vérité de notre animalité non réprimée qui n’exclue absolument pas notre intelligence humaine mais qui, au contraire, la nourrit.
C’est juste une prise de conscience à faire, ça se fait sans bruit : notre animalité nous sauverait si nous ne l’avions pas prise en honte ( 1 ) et remplacée par une domestication qui fit de chaque être un objet manipulable : dans le règne animal, la perversion n’existe pas, et ce serait déjà un grand pas que nous franchirions si nous, humains, enfin l’admettions et ne reposerions plus sur les prismes de quelques « penseurs » et leurs soutiens atrabilaires !
( 1 ) : ça me fait penser au « peuple » à qui on a fait honte d’être peuple, à qui on a donné la vie en HLM en ville, travail à l’usine, comme un progrès qui le sortirait de la honte d’être un péquenot ; il suffit juste d’y penser trente secondes… on comprend tout.
En illustration : beauté de notre espéce civilisée ; laideur de la nature sauvage !