Tout est possible !
Vive la démocratie !
En ce moment (5 décembre 2019) se déroule à Paris la plus grande manifestation de tous les temps vue en France. C’est l’expression du refus de la politique de Macron et, par la même, de la politique de l'Union Européenne qui est à l'initiative de la réforme des retraites. Les français expriment ainsi un choix radicalement opposé à celui de l'élection présidentielle de 2017.
Cela pose la question du pouvoir et de la démocratie. Il s'agit bien d'une seule et même question puisque la démocratie est, par définition, le pouvoir du peuple.
La grève générale, "le rassemblement au grand jour des exploités contre les exploiteurs, le début classique de toute révolution" pose évidemment aussi cette question.
Cette grève est, dans la plupart des entreprises, reconductible et, bien évidemment, dans un pays où il n'y a plus que 8% des travailleurs qui sont syndiqués, ce n’est pas aux syndicats de décider de la reconduction de la grève mais aux assemblées générales de grévistes qui doivent s'imposer comme instances démocratiques pour organiser le mouvement. Il faudra coordonner les comités de grèves d'entreprises en élisant des délégués pour former des comités de ville et même, peut-être, un Comité Central National de Grève qui sera alors l'instance suprême de la démocratie (ie. du pouvoir du peuple).
Dans le même temps la question du gouvernement va se trouver posée car le gouvernement actuel des milliardaires ne pourra plus tenir face au peuple en lutte. Il faudra lui opposer un gouvernement des travailleurs en mesure de satisfaire immédiatement les revendications en commençant par l'amnistie de tous les manifestants condamnés depuis un an et l'indemnisation des militants estropiés par Macron et sa police. Non seulement, il faudra abandonner la réforme des retraites mais il faudra aussi détricoter toutes les réformes réactionnaires qui ont été exigées par l'Union Européenne au cours des dernières années (Loi Macron, loi El Khomri...).
Pour se diriger vers un gouvernement des travailleurs, il faudra commencer par mettre en place un gouvernement provisoire des grandes organisations du mouvement ouvrier PCF, FI et PS. Cependant, cela pose à nouveau un problème de démocratie puisque tous les états-majors des partis politiques sont opposés au Frexit alors qu'en 2005 les français ont voté pour le "Non" au référendum. Ils ont voté contre la constitution européenne qui leur était alors proposée et qui était la même que celle à laquelle obéissent actuellement tous les gouvernements d'Europe. Il faudra donc, par respect de la démocratie, que ce gouvernement provisoire fasse sortir la France de l'Union Européenne en même temps qu'il devra convoquer une assemblée constituante faute de quoi, il devra être remplacé.
Au cours de tout ce processus, les travailleurs devront garder le contrôle sur leur mouvement avec des assemblées générales souveraines et des comités de grèves coordonnés entre eux. Ces comités de grèves pourront éventuellement se transformer en comités d'usines, d'entreprise, d'administration, de ville... Il reviendra aux assemblées générales souveraines et à chacun des comités de prendre toutes les mesures qui s’imposeront pour gérer les situations.