vendredi 31 octobre 2008 - par
	
	 D’accord, les salaires, eux, ne montaient pas ! Mais comprenez-les bien, nos patrons ! Pour leur bien-être, pardon, pour le 	maintien du système, pour éviter la catastrophique 	crise qui ne manquerait pas d’apparaître si nous réclamions 	un peu du bien-être qu’ils s’octroyaient, il était 	quand même nécessaire de se serrer la ceinture ! 	
	Et ma foi, tout se passait « normalement »... 	Hormis, bien entendu, pour les PRESQUE, c’est-à-dire les 	retraités qui touchaient moins que le minimum nécessaire 	à leur survie, pour les handicapés placés sous 	le seuil de pauvreté, pour les Rmistes et les chômeurs, 	victimes des délocalisations sauvages nécessaires à 	l’augmentation du rythme de vie de ces patrons, pour les 	travailleurs qui voyaient fondre leur pouvoir d’achat année 	après année et augmenter proportionnellement le 	niveau d’effort qu’on leur réclamait alors que le peu 	d’acquis sociaux obtenus après de dures luttes 	disparaissaient, pour les femmes au foyer à qui on 	reconnaissait à peine le droit de « citoyenner », 	pour les travailleurs immigrés avec papiers qu’on exploitait 	honteusement, les plaçant volontairement dans une vie 	tellement proche de ce que l’on peut lire de l’esclavage qu’on 	créait plusieurs générations de révoltés 	chez leurs descendants, pour les malades désignés 	comme responsables, coupables, de n’être pas bien portants et 	de creuser le trou de la Sécu, pour les biens portants 	coupables, eux, de ne pas en faire assez pour le rester, de ne pas 	manger leurs cinq fruits et légumes par jour, de ne pas acheter 	leurs cigarettes sans les consommer pour participer à l’impôt 	sans risquer de cancer, pour les amoureux qui risquaient, les 	inconscients, le sida, pour les célibataires qui, eux, 	risquaient la dépression, pour les syndicalistes qui 	plombaient l’atmosphère bienveillante des entreprises en 	réclamant le maintien de conditions de travail dignes et d’un 	minimum de sécurité sur le lieu de travail, pour les 	militants et contestataires qui usaient volontairement les matraques 	achetées si chèrement aux sociétés et 	qui coûtaient si cher en écoute, en espionnage, et en 	logement carcéraux, pour les enfants qui croulaient dès 	leur naissance sous les dettes de leurs prédécesseurs 	et obligeaient l’Etat à dilapider le peu d’argent 	qu’il a en éducation plutôt qu’en armes de destruction 	massive ou en dons à nos braves et si courageux capitalistes 	de patrons, pour les étrangers chez eux qui n’avaient pas de 	quoi manger, pour les étrangers ici qui n’avaient pas de quoi 	se loger, pour les pauvres officiels qui n’avaient pas de quoi se 	loger et se nourrir... bref pour 95 % de la population mondiale ! 	
	 Mais tout se passait bien ! À peine 15 % de la population 	des pays riches croulaient sur l’or accumulé sur le dos des 	85 % restant (si on considère la population mondiale, on en 	est même à un rapport de 5/95) ! 	
	 Et patatras ! Tout s’écroule, c’est la crise ! Le CAC 40 	s’effondre, entraînant une récession sans précédent 	 ! Rendez-vous compte : la BNP voit son résultat de bénéfice 	passer de 7 308 milliards d’euros à 7 822 milliards soit à 	peine plus de 5 % d’augmentation ! Et encore ne sont-ils pas les 	plus touchés par cette crise ! Le Crédit agricole, par 	exemple, doit se contenter d’un modeste résultat de 2 503 	milliards d’euros ! A peine de quoi vivre décemment pour les 	dirigeants sur leur yacht ! Et à peine de quoi payer le 	parachute de tous ces employeurs qui prennent des risques avec 	l’argent des autres (en le perdant), à peine de quoi nourrir 	la population mondiale pendant deux ans ! 	
	 Il va falloir que la population se serre un peu plus la ceinture 	 ! Sinon, rendez-vous compte de la catastrophe pour les populations, 	pour les retraités qui toucheraient moins que le minimum 	nécessaire à leur survie, pour les handicapés 	placés sous le seuil de pauvreté, pour les Rmistes et 	les chômeurs, victimes des délocalisations sauvages 	nécessaires à l’augmentation du rythme de vie de ces 	patrons, pour les travailleurs qui verraient fondre leur pouvoir 	d’achat année après année et augmenter 	proportionnellement le niveau d’effort qu’on leur réclamerait 	alors que le peu d’acquis sociaux obtenus après de dures 	luttes disparaîtraient, pour les femmes au foyer à qui on 	reconnaîtrait à peine le droit de « citoyenner », 	pour les travailleurs immigrés avec papiers qu’on 	exploiterait honteusement, les plaçant volontairement dans 	une vie tellement proche de ce que l’on peut lire de l’esclavage 	qu’on créerait plusieurs générations de 	révoltés chez leurs descendants, pour les malades 	désignés comme responsables, coupables, de n’être 	pas bien portants et de creuser le trou de la Sécu, pour les 	biens portants coupables, eux, de ne pas en faire assez pour le 	rester, de ne pas manger leurs cinq fruits et légumes par jour, 	de ne pas acheter leurs cigarettes sans les consommer pour 	participer à l’impôt sans risquer de cancer, pour les 	amoureux qui risqueraient, les inconscients, le sida, pour les 	célibataires qui, eux, risqueraient la dépression, 	pour les syndicalistes qui plomberaient l’atmosphère 	bienveillante des entreprises en réclamant le maintien de 	conditions de travail dignes et d’un minimum de sécurité 	sur le lieu de travail, pour les militants et contestataires qui 	useraient volontairement les matraques, Tasers et autres joyeux 	accessoires achetés si chèrement aux sociétés 	et qui coûteraient si cher en écoute et espionnage, pour les 	enfants qui crouleraient dès leur naissance sous les dettes 	de leurs prédécesseurs et obligeraient l’Etat à 	dilapider le peu d’argent qu’il a en éducation plutôt 	qu’en armes de destruction massive ou en dons à nos braves et 	si courageux capitalistes de patrons, pour les étrangers chez 	eux qui n’auraient pas de quoi manger, pour les étrangers ici 	qui n’auraient pas de quoi se loger, pour les pauvres officiels qui 	n’auraient pas de quoi se loger et se nourrir... 	
	 Sans compter qu’on pourrait très vite sombrer dans un 	système inhumain où chacun serait l’égal de l’autre, 	où les richesses seraient réparties équitablement, où 	le travail ne serait plus « librement » imposé, 	mais deviendrait volontaire, où l’éducation et 	l’apprentissage se feraient selon les besoins de l’individu et selon 	ses désirs et non plus dans le but de produire des richesses 	pour les patrons... L’ANARCHIE, quoi ! Quelle horreur ! 	
	 Bien heureusement, la conscience morale de la population veille 	 ! Sainte télé, prenant le relais de l’Eglise, 	diffuse encore le message de maintien et la population l’accepte 	servilement ! Nous voilà sauvés ! Et l’Etat si 	judicieusement choisi par nos vrais dirigeants, par les patrons, 	ouvre en grand les portes de ses réserves monétaires 	offrant à ce système humain l’équivalent de 36 	années de nourriture pour la population mondiale afin de 	maintenir un état de privilège si cher à tous, 	et un niveau de vie à nos chers patrons en rapport avec 	l’image que doit avoir cette société : le patron en 	yacht, Ferrari et hôtel de luxe pendant que l’ouvrier trime 	pour se payer son carton pour éviter la pluie le soir ! 	
	 Le capitalisme et Dieu sont saufs ! Espérons juste que les 	petits, les exploités, continueront à se crever les 	yeux et se couper les c... choses de la vie en refusant de voir la 	réalité de leur monde en face ! C’est qu’ils 	pourraient, avec un peu de courage, foutre le bordel dans tout ça 	en réclamant leur part de vie, en plus !
Un monde parfait
Je me souviens d’un temps où tout allait bien. Les bourses 	montaient, gagnant 140 % en à peine plus de dix ans. Nous 	n’étions officiellement en guerre contre personne, le niveau 	de vie augmentait pour PRESQUE tous...