mercredi 3 avril 2024 - par Fanny

Une guerre normale

L’année 2024 fixera l’orientation définitive de cette guerre d’Ukraine, avec les élections américaines. Soit une négociation, ou un prolongement sans limite de la guerre ou encore une tragédie européenne. L’article propose un plan de paix.

Tout part de Pologne et d’un Polonais. L’invasion de la Pologne, c’est le point de départ de la deuxième guerre mondiale. C’est l’analyse magistrale du Polono-Américain, Zbigniew Brzezinski (Le Grand Échiquier), qui fonde la guerre d’Ukraine : sans l’Ukraine, la Russie n’est qu’une puissance moyenne comme l’ont affirmé Obama et Macron, anticipant une Russie sans Ukraine. Russie = le PIB de l’Italie, autant dire pas grand-chose dans l’ordre des grandes puissances.

L’OTAN et l’UE, adossés aux USA, ont donc engagé les travaux pratiques de la « mission Brzezinski » à l’aube des années 2000 : basculer l’Ukraine dans le camp UE-OTAN, la séparer de la Russie. Les USA sont à la manœuvre, l’UE-OTAN en appui.

Milliards déversés sur le pays, bases militaires/biologiques secrètes, formations militaires, armements, perspective d’alliance avec l’UE puis d’adhésion, achats massifs de terres agricoles ukrainiennes par les fonds de pension occidentaux, regime change par coup d’Etat. Les Français ne sont tenus au courant de rien, sauf au moment de Maïdan : BHL est monté sur l’estrade à Kiev.

Le savoir-faire occidental est à son zénith, pas un bouton de guêtre ne manque, pas même l’Eurovision, c’est complet : le soft power occidental avec menace de hard si besoin fonctionne sans opposition sérieuse, ça déroule.

Il ne restait plus qu’à s’occuper des Ukrainiens russophiles/phones, ces « russes » présents sur le territoire de l’Ukraine peu disposés à quitter le monde russe, difficilement assimilables aux nouvelles valeurs de l’UE importées des USA. Combiner une pression politique/policière-militaire avec une délégitimation de leur langue et de leur culture devait les pousser à migrer vers « leur pays » pensait-on à Kiev, réglant ainsi le problème.

Un journaliste français macronien/mainstream - Jean Quatremer - proposait sur LCI de résoudre cet « obstacle », la présence d’un « monde russe » en Ukraine, par nettoyage ethnique en commençant par la Crimée, la vidant de sa population russe soit 60 à 70% de ses habitants.

Cela indique que cette idée de déplacement vers l’Est des Ukrainiens de culture russe était dans l’air dans le camp occidental, ainsi que chez les nationalistes ukrainiens, Quatremer ne faisant que reprendre un plan Zelensky. Version moderne du Drang Nach Osten et de l’accroissement de l’espace vital pour les « civilisés » (les cultures et civilisations, pas les races dans cette version modernisée, mondialisée du D.N.O.).

Et c’est là que ça a coincé, car « leur pays », c’est là où ils se trouvent actuellement, depuis longtemps et indépendamment des frontières administratives dessinées par Staline/Kroutchev.

Ukraine-Palestine, même combat pour/contre l’ingénierie géopolitique soviéto-occidentale (un million de Soviétiques émigrés en Palestine) ?

Comme en Palestine, cette ingénierie provoque le déclenchement d’une guerre civile, avec basculement d’une partie des militaires ukrainiens des régions Est et de la Crimée du côté russophile/phone. C’est ce qui explique que la Crimée ait changé de camp sans combats en 2014.

La Russie, qui ne peut se résoudre à n’être qu’une puissance moyenne vu son passé impérial et communiste à l’échelle mondiale, vu la menace potentielle d’installation de l’OTAN à Sébastopol et à sa frontière avec l’Ukraine, a répondu à l’assaut occidental, à la « mission Brzezinski » : elle s’est emparée de la Crimée en 2014 et encore d’une partie du Sud et de l’Est de l’Ukraine dans un second temps, après 8 années de guerre civile.

Telle est la situation début 2024, au prix de centaines de millier de pertes ukrainiennes et russes au combat. Il resterait encore aux Russes, pour compléter leur « opération spéciale » à conquérir Kharkov, Odessa et une partie du Donbass selon certains de leurs dirigeants.

Cette réponse russe au plan Brzezinski, c’est 1/3 - 2/3. Les deux-tiers de l’Ukraine de Staline-Kroutchev revenant à Kiev (c.à.d. à l’UE-OTAN), le tiers restant à la Russie.

Ça peut paraître raisonnable comme partage, compte tenu de l’Histoire et des forces en présence. L’Histoire est plutôt côté russe, la puissance économique et militaire côté OTAN-UE dans un rapport 10/1 (si l’on exclut le nucléaire).

Si les Anglo-Saxons avaient accepté la négociation de mars 2022, il est possible que la Russie se serait montrée plus conciliante quant à ses objectifs. Le 1/3-2/3 se serait limité à 1/5-4/5. Cela aurait évité des centaines de milliers de morts.

Mais l’OTAN avait sans doute un agenda plus ambitieux que le simple intérêt de l’Ukraine, en visant une défaite militaire de la Russie, une remise de la Russie dans son état moribond de 1991, une conclusion définitive à la victoire dans la guerre froide. Le statut géopolitique de la Russie est clairement au menu « Brzezinski », l’Ukraine n’est qu’un moyen.

Jusque-là, rien de surprenant, c’est l’Histoire telle qu’elle se déroule depuis plus de 2000 ans avec ses affrontements entre puissances, ses conquêtes et ses morts par millions. La Russie devait rejoindre le camp des vaincus : Allemagne, Japon, France (en 40), … alignés sur l’oligarchie mondialiste qui gouverne l’Amérique Démocrate (mais pas totalement l’Amérique Républicaine), mais que contestent les nouveaux géants du Sud Global.

Le problème de cette guerre est que, comme souvent, tout le monde s’est trompé, rien ne s’est déroulé comme prévu. Les conséquences en sont désastreuses, tant pour l’Ukraine que pour l’Europe et la Russie.

L’UE-OTAN pensait gagner facilement, croyant que la Russie se replierait dans son immensité sans bouger, comme quand l’OTAN bombardait (illégalement) Belgrade. Que de toute façon, si elle bougeait, l’Occident avait les moyens de la tuer économiquement (cf. notre Argentier), l’armée ukrainienne devant remporter la guerre grâce à la supériorité de l’armement occidental de l’OTAN (cf. nos généraux de plateaux TV). Rien de tout cela n’a fonctionné, première surprise. 

La Russie, de son côté, ne s’attendait pas à une mobilisation occidentale d’une telle ampleur derrière l’Ukraine, un tel appui à la « mission Brzezinski » d’où une guerre longue et le passage en économie de guerre, puis le passage d’une opération spéciale à la guerre. Deuxième surprise.

La troisième surprise, c’est notre Président. Après une étape avortée de négociation-séduction face à Poutine, Macron a basculé sur les positions des nationalistes de Kiev. S’imaginant peut-être futur président d’Europe à la tête d’une armée européenne (il est le seul dans l’UE à disposer de l’arme nucléaire), il a fixé une ligne rouge du côté d’Odessa.

Une première : la guerre froide n’avait jamais vu l’un des deux camps, puissances nucléaires, menacer l’autre de confrontation sur le terrain par troupe armée. Macron innove, dangereusement.

Son argument est que notre sécurité serait en jeu en Ukraine. Personne n’y croit, pas même lui qui se prend pour Napoléon III dans sa guerre de Crimée. Mais il est dans son rôle, dans son ambition européenne, appuyé sans doute par les néo-conservateurs américains entourant Biden et momentanément empêchés par le parti Républicain.

Cette ligne rouge, mobilisant potentiellement des troupes d’un pays de l’OTAN en Ukraine, fait planer la menace d’une guerre nucléaire en Europe. Macron, qui n’a pas réussi grand-chose en France en 7 ans sinon à exploser la dette (il n’a pas eu de chance, dit-on), s’en trouve soudainement grandi. Il a revêtu le costume d’un grand homme, d’un grand européen solitaire (l’Allemagne ne le suit pas) après Robert Schuman, Jean Monnet ou encore Jacques Delors.

Il ne manquait plus que ça à notre pays, en grande difficulté par ailleurs : s’engager dans une guerre de haute intensité, même si ce n’est pour le moment qu’un rêve conçu pour agrémenter les élections européennes.

Enfin, une énorme incertitude entoure cette guerre : que vont faire les USA en 2025, quel prix sont-ils prêts payer pour cette « mission Brzezinski » ? C’est le grand suspense, car tout dépendra des USA au final. Jamais Macron n’osera prendre la moindre initiative importante sans leur feu vert, même revêtu du costume de généralissime européen.

Là-dessus, Poutine obtient le soutien massif de son peuple. Pas vraiment une bonne nouvelle pour la suite des événements.

Un conflit « normal » en effet, simple à comprendre tant il est banal au regard de l’Histoire, avec son jeu de puissances et d’ambitions. Avec cependant un inconvénient majeur : il peut se terminer très mal pour nous tous.

Et c’est ici que Macron a quand même raison tout en ayant tort. Cette guerre menace effectivement notre sécurité, celle de l’Europe, mais pas en cas de victoire de la Russie comme il le prétend, mais en cas de défaite de la Russie.

Les Russes considèreraient en effet la perte de la Crimée comme une atteinte à leur territoire national. L’Alsace-Lorraine a contribué à la montée vers la guerre de 14, Macron devrait s’en souvenir.

 

NB : mon plan de paix n’est probablement pas « poutinien », plan dont j’ignore le contenu. Le mien comporte une Crimée russe, des régions de l’Est et du Sud de l’Ukraine (Petite Russie) jouissant d’une très grande autonomie vis-à-vis de Kiev (Fédération), une Ukraine dans l’UE dans ses frontières de 1991 hors Crimée, protégée par des accords militaires bilatéraux avec les pays occidentaux, hors OTAN.

Tout ceci complété par un accord de Sécurité Européenne éloignant autant que faire se peut les missiles et anti-missiles nucléaires du territoire de l’Europe.

Un tel accord mettrait fin à la période de décolonisation de l’URSS/Russie engagée en 1991, par rapatriement (Crimée) et reconnaissance dans la Fédération Ukrainienne du dernier ensemble significatif du monde russe (Petite Russie) resté hors frontière après 91.

Mais certains préfèreront, peut-être, une « mission Brzezinski » menée à son terme (défaite de la Russie), au prix d’une guerre nucléaire en Europe, voire d’une guerre mondiale. Au choix.

 



129 réactions


    • Dudule 6 avril 2024 23:43

      @Fanny

      Je suis tout à fait d’accord. La soit disant invasion de l’Ukraine était au départ une opération militaire limitée visant à imposer l’application des accords de Minsk, ce que les néocons refusaient.

      Étant bien entendu que l’application des susdits accords n’impliquait l’annexion d’aucun territoire ukrainien.

      Il est par ailleurs fascinant de lire ou entendre les malheureux esprits contaminés par les néoconservateurs s’affoler des volontés expansionnistes de la Fédération de Russie, alors qu’il est absolument manifeste que ses dirigeants sont tout à fait conscient de leur faiblesse démographique face aux immenses territoires qu’ils ont déjà à contrôler, et qu’ils n’en voulaient pas d’autres, Donbass compris. Mais dorénavant, le soutient inconditionnel des néocons aux maboules de Kiev a monté la barre géopolitique si haut que les Russes se sentent obliger d’annexer une zone tampon. Rien d’autre.

      Mais s’adressant à un esprit de plomb comme le bien connu Fergus, la pédagogie impose de ne pas se noyer dans les détails...

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    • Fanny 6 avril 2024 23:46

      @Eric F
      En effet, il y a des gradations 

      Victoire absolue hors de question. Le régime de Kiev sur ce que sera devenue l’Ukraine sera très hostile à la Russie, c’est bien normal.
      Victoire militaire totale improbable compte tenu du rapport de forces OTAN/Russie.
      Victoire partielle probable, car logique, ce nouveau découpage des frontières de l’Ukraine étant plus conforme aux réalités que le découpage Staline/Kroutchev.
      (j’écris ça pour me relire dans 5 ans, si je suis encore de ce monde, à cause de mon âge d’une part (surtout) et à cause de cette guerre d’autre part (tout peut arriver)).


    • laertes laertes 7 avril 2024 17:48

      @Fergus : Vous êtes un fou. Vous ne comprenez rien à la Russie. Jamais la Russie n’a voulu des gains territoriaux. Elle laisse cela aux imbéciles ukrainiens et aux Americains. Elle n’a à présent qu’un seul objectif : détruire les capacités de l’OTAN via l’Ukraine et obtiendra un changement de régime dans ce pays. Le danger pour la Russie c’est lOtan . Elle est prête à accepter une Ukraine désotanisée et faible. Et croyez moi elle l’obtiendra. Elle a pour elle les immenses ressources de son territoire, son nombre incroyable d’ingénieurs et le futur développement de son armement. Vous me faites penser à Hitler qui disait en 1940 41 42 43  : les russes sont faibles......


    • laertes laertes 7 avril 2024 17:49

      @Fergus : Vous êtes un fou. Vous ne comprenez rien à la Russie. Jamais la Russie n’a voulu des gains territoriaux. Elle laisse cela aux imbéciles ukrainiens et aux Americains. Elle n’a à présent qu’un seul objectif : détruire les capacités de l’OTAN via l’Ukraine et obtiendra un changement de régime dans ce pays. Le danger pour la Russie c’est lOtan . Elle est prête à accepter une Ukraine désotanisée et faible. Et croyez moi elle l’obtiendra. Elle a pour elle les immenses ressources de son territoire, son nombre incroyable d’ingénieurs et le futur développement de son armement. Vous me faites penser à Hitler qui disait en 1940 41 42 43  : les russes sont faibles......


    • njama njama 7 avril 2024 18:27

      @laertes
      Je crois que comme il grenouille beaucoup dans la Renew, qu’il est un €uropéiste forcené (il ne s’en est pas caché ici même, ce projet politique pharaonique le fascine...) il ne peut que raisonner U€, et donc macronie et l’OTAN la gardienne US qui nous protège comme les vaxxins Pfizer... de la très méchante Russie et de son fürher sans moustache
       smiley


    • laertes laertes 8 avril 2024 22:26

      @Fergus « D’autre part, au dévoilement à la face du monde de l’insigne faiblesse de l’armée russe, pourtant annoncée avant février 2022 comme l’une des plus puissantes de la planète. »
      Vous ne connaissez manifestement pas la Russie. La Russie possède la plus forte armée qui soit en Ukraine. Elle n’a jamais eu pour objectif d’envahir l’Ukraine. C’est une absurdité. Elle voulait au départ forcer le régime de Kiev à la négociation. Cela a failli réussir . La Russie pouvait anihiler l’Ukraine si elle avait été réellement en guerre, mais pas en trois jours comme l’a dit l’idiot Miley. Poutine est trop intelligent pour cela. Quant à l’avenir de l’Ukraine je vous invite à lire cet article du pro ukrainien politico :
      "https://www.politico.eu/article/ukraine-great-risk-front-line-collapse-war-russia/


    • laertes laertes 8 avril 2024 22:36

      @Fanny
      « Aujourd’hui, c’est armement moderne contre armement moderne »
      Non ! La Russie possède l’armement le plus moderne et.....en grandes quantités. Elle a déjà détruit deux armées ukrainiennes (leur matériel). Rappelez vous les « game changer » Javelins, 777, Howitzer, Bradley, Leopards, Abrams, Césars et bientôt Patriots . Que sont_ils devenus ? Il ne reste à l’Ukraine que les drones qui sont là aussi inférieurs aux drones russes. L’armée ukrainienne n’a pas de pièces et de réparateurs comme la Russie. Personnellement je crois que l’Ukraine de gré ou de force va bientôt changer de régime. Aucun pays ne peut résister à ce qui va bientôt arriver.
       https://www.politico.eu/article/ukraine-great-risk-front-line-collapse-war-russia/


  • GoldoBlack 4 avril 2024 20:14

    Merci de nous avoir fait part de vos immenses compétences en relations internationales.

    Décidément, le bistrot des Sports regorge de talents méconnus !

    Qu’attend donc l’ONU pour faire appel à un génie des Alpes comme toi ?

    PS ; bien entendu, cette communication présentement commentée par mes soins vous est offerte par le Propagandastaffel ruSSe.

    PPS : Fanny, tu connais l’expression ! Paie à boire !


    • Fanny 4 avril 2024 22:17

      @GoldoBlack

      un génie des Alpes

       

      Bien visé. J’ai longtemps pratiqué l’alpinisme. Avec quelques années de moins, je vous aurais donné rendez-vous au sommet du Cervin (Matterhorn) pour boire un coup, magnifique montagne que j’ai gravie autrefois. Pas trop difficile, on dort à 3000 m et il reste 1500 m à monter par l’arête. Dans les passages délicats, il y a des câbles. Au sommet, le coup d’œil ne s’oublie pas (mais c’est aussi chargé de monde que le quai du métro Gare de Lyon à 18h).


    • Fergus Fergus 5 avril 2024 10:12

      Bonjour, Fanny

      Plutôt que boire un coup au sommet du Cervin, mieux vaut le faire à la terrasse d’un des mazots de Zmutt avec vue sur ledit Cervin. smiley


    • GoldoBlack 6 avril 2024 09:09

      @Fanny
      T’aurais pas dû sortir de ton domaine de compétence.
      Ce qui est bien avec les génies des Alpes, c’est que le second degré leur est inaccessible. Un sommet de trop pour eux.


  • jjwaDal jjwaDal 5 avril 2024 11:48

    L’Ukraine sera un jour membre de l’OTAN. Blinken l’a encore martelé hier. A la Russie de décider de la taille du territoire que sera ce que nous devrons appeler « Ukraine » à ce moment là. Avec les pertes humaines et économiques de la guerre et l’exode massif avant elle et depuis 2004, l’Ukraine actuelle est déjà méconnaissable comparée au pays de 1991 par ex.
    C’est l’unique façon que je vois pour concilier deux positions irréconciliables si personne ne ment (chose discutable côté US).
    Se méfier de la notion de PIB. En PPP (parité de pouvoir d’achat) déjà plus parlant la Russie a une puissance économique supérieure à l’Allemagne, seulement dépassée par Chine, Inde, Japon et USA.
    Mais la PPP dissimule bien des choses, car vous pouvez avoir un PIB reposant massivement sur la prestation de services (financiers et autres) et un reposant sur une puissance manufacturière (capacité à faire des poutrelles métalliques, des produits chimiques, des missiles et des chars, etc).
    Un pays ayant un PIB en « carton pâte » comme beaucoup de pays occidentaux peut se trouver fort dépourvu en cas de conflit armé et l’apothéose aura été de croire qu’on pouvait noyer un poisson dans l’eau, les sanctions économiques ayant échouées partout ailleurs et le principal dépôt de ressources minérales de la planète, potentiellement celui qui aura le pouvoir de nourrir une large portion de la planète, pouvait être étranglé économiquement ?
    A noter que Mearsheimer qui avait prédit cette guerre en 2015 ne voit aucune issue possible au conflit, les deux adversaires s’étant mis dos au mur, et entre deux nations nucléaires c’est la méga boulette. Aucun des deux ne pouvant décamper la « queue basse » on n’est pas à l’abri d’une saison de champignons inattendue.

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    • Krokodilo Krokodilo 5 avril 2024 14:06

      @jjwaDal Nos Européens et la GB ne semblent pas vouloir assumer leurs erreurs et leur responsabilité, mais les USA, eux, n’en sont pas à un retrait près, parfois même avec un bilan lamentable comme en Afghanistan. Mais là, ils ont quand même engrangé de gros succès (gazoduc détruit, gaz de schiste, regain et extension de l’Otan, vente d’armes, etc.), ils n’auront donc aucun problème à lâcher l’Ukraine et à nous refiler la patate chaude ! Ni en terme de bilan ni en politique intérieure vis-à-vis de leur population.


    • Fanny 6 avril 2024 17:24

      @Krokodilo
       ils ont quand même engrangé de gros succès (gazoduc détruit, gaz de schiste, regain et extension de l’Otan, vente d’armes, etc.),

      Comme ce sont d’abord et avant tout des commerçants (au contraire des idéologues de Bruxelles et leurs prétendues « valeurs »), cela va compter dans la balance au moment de décider d’impliquer davantage l’OTAN. Un espoir de paix ...


    • Fanny 6 avril 2024 19:53

      @jjwaDal
       on n’est pas à l’abri d’une saison de champignons inattendue.

      Il y a pas mal de temps que des esprits éclairés ont lancé un décompte « il est minuit moins une ».
      Si par malheur, ça devait survenir, ce serait d’abord limité au territoire ukrainien, avec des bombes dites « tactiques » mais tout de même de la puissance de celles du Japon.
      Si quelques dirigeants lucides ne disent pas stop, on discute autour d’une table, les bases militaires des pays de l’OTAN et de Russie seront visées.
      A ce stade, on peut espérer que des négociations, d’abord secrètes, seront engagées.
      On a donc encore quelque chance de rester vivants. Mais dans quel état ! Avec le Sud Gloal qui se marre (si pas touchés par des nuages de radiations).


    • Krokodilo Krokodilo 6 avril 2024 20:50

      @Fanny Pragmatiques et décomplexés : aucune honte à nous faire du chantage ou menacer leurs alliés, comme nous en ce moment avec l’uranium russe (qu’ils achètent eux aussi).


    • Fanny 6 avril 2024 23:22

      @jjwaDal
      Un pays ayant un PIB en « carton pâte » comme beaucoup de pays occidentaux

      Le PIB est à mon sens secondaire par rapport à la fragilité structurelle de nos sociétés.
      Je suis surpris de la résistance de l’Ukraine à une guerre de haute intensité sur son territoire. Je doute que nos sociétés occidentales soient en capacité de soutenir longtemps la perturbation par la guerre de leurs chaînes logistiques très pointues, notamment dans l’alimentation et l’électricité. Je ne suis pas sûr que les militaires et l’Etat aient bien anticipé ce genre de situation. Chacun son métier, et en cas de désordre général produit par la guerre, je ne vois pas bien qui est le professionnel en charge de gérer le désordre.


  • Krokodilo Krokodilo 5 avril 2024 14:01

    Le dernier billet du site Russie politics est bien vu sur l’espèce de statut quo actuel, et du risque d’escalade que représenterait une percée significative, que de plus en plus d’experts reconnaissent comme probable d’ici l’été... Tandis que le dialogue de sourds, comme elle dit, continue.


  • Krokodilo Krokodilo 5 avril 2024 18:21

    Intéressant entretien de J. Baud qui détaille en quoi l’attentat de Moscou diffère d’un attentat islamique « classique », ce qui rend plausible l’hypothèse d’autres commanditaires...


  • SilentArrow 6 avril 2024 18:16

    @Fanny

    Bon article.

    Mais il y a un oubli, à moins que cela ne m’ait échappé : les avoirs russes bloqués illégalement dans les pays occidentaux et qui font saliver certains.

    Pour avoir une chance de les récupérer, à mon avis, la Russie doit mettre la main sur toutes les terres agricoles ukrainiennes, surtout celles qui ont été achetées par des parasites comme Blackrock. Le capital à rembourser devrait évidemment être majoré d’un intérêt dont le taux devrait être fixé par la Russie.


  • Guerre en Ukraine : selon des officiers ukrainiens, « le risque est grand que les lignes de front cèdent »

    4 avr. 2024, 17:16

    Dans un article de Politico paru le 3 avril, des officiers ukrainiens ont fait part de leurs craintes d’une possible rupture du front en cas d’offensive russe. L’Ukraine fait face à une double pénurie d’hommes et de matériel.

    Lire aussi Russie : l’armée rapporte une « hausse significative » des recrutements depuis l’attentat de Moscou

    « Il n’y a rien désormais qui puisse aider l’Ukraine car aucune technologie ne permet de faire face aux troupes massives que la Russie va probablement faire déferler sur nous », a confié un officier ukrainien souhaitant rester anonyme à Politico dans une enquête publiée le 3 avril.

    Ils sont ainsi plusieurs hauts gradés du régime de Kiev ayant servi sous les ordres du général Zaloujny – remplacé le 8 février par le général Syrsky – à avoir fait part de leur pessimisme quant aux prochaines évolutions du front.


    Leurs inquiétudes font écho à l’interview de Volodymyr Zelensky du 29 mars au Washington Post, qui déclarait qu’en cas d’absence de soutien de la part des États-Unis, faute de défense aérienne, de missiles Patriot, de brouilleurs et d’obus d’artillerie, l’Ukraine devrait « reculer, battre en retraite, peu à peu, par petits pas ». Il a en outre averti que si la ligne de front cédait, « les Russes pourraient fondre sur les grandes villes ».

    « Nous sommes en train de trouver un moyen de ne pas battre en retraite », a-t-il ajouté.

    Depuis le mois de décembre, les Républicains du Congrès américain bloquent toujours une aide de 60 milliards de dollars destinée à l’Ukraine.

    Le 6 mars, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, avait regretté que « l’Ukraine [perde] actuellement du terrain sur le champ de bataille », fustigeant « l’inaction du Congrès ».

    Le 18 mars, le président ukrainien exhortait de nouveau le Congrès à « prendre une décision rapide ».
    Une offensive russe « en août, voire avant », d’après les officiers ukrainiens

    « Le risque est grand que les lignes de front cèdent à n’importe quel endroit où les généraux russes décideront de lancer leur offensive », s’alarment les officiers ukrainiens, ajoutant que les bombardements aériens qui ont pilonné les positions ukrainiennes ces dernières semaines rendent possible une percée « à plusieurs endroits du front ».

    La localisation du lieu de cette percée n’est pas aisée, les militaires rappelant qu’une « pré-offensive » de missiles et drones russes s’abat depuis plusieurs semaines sur une ligne « s’étendant de Kharkiv et Soumy au nord à Odessa au sud », soit la quasi-totalité du front.

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  • Les troupes américaines en Moldavie dans le cadre d’un plan B pour l’Ukraine

    De gros problèmes se préparent peut-être dans la petite #Moldavie, qui commence à ressembler à une zone de transit pour l’#UE afin de compenser une victoire russe émergente en #Ukraine.
    #OTAN #Transnitrie

    https://reseauinternational.net/les-troupes-americaines-en-moldavie-dans-le-cadre-dun-plan-b-pour-lukraine/


  • zygzornifle zygzornifle 7 avril 2024 13:48

    Poutine veut son Ukraine « quoi qu’il en coute » et il s’arrêtera a la frontière Polonaise le temps de refaire son armée et son arsenal, ensuite il l’envahira Otan ou pas ..... 


  • laertes laertes 7 avril 2024 17:37

    Vous etes sérieux qd vous parlez de Brejinsky ? l’anti Poutine primaire, en bon polonais qui se respecte, c’est du passé. Les choses ont incroyablement évolué depuis, puisque même vous , avez promu la Russie au rang de l’Italie.................... !!!! Je suis sidéré de lire de telles âneries. Et d’oser présenter les Etats Unis comme un interlocuteur décisif............ ? Vous rigolez ou quoi ! La Russie va certainement devenir dans un avenir proche la première puissance dans le monde et le conflit en Ukraine l’aura bien aidée. Mettez vous cela dans la tête : l’Italie , la France ou l’Allemagne ne sont RIEN comparés à la Russie.Ses possibiltés de progression sont.....gigantesques, ses ressources dejà énormes progresseront sans arrêt. La Russie n’exploite qu’une petite partie de ses ressources. l’Ukraine est un état en faillite qui n’a pratiquement plus de ressources. Les conditions de la Russie seront les suivantes : dénazification de l’Ukraine avec changement de régime et destruction du potentiel militaire de ce pays. C’est à dire les objectifs initiaux. Quant aux américains et leurs vassaux ils pourront aller se faire pendre . Plus la guerre dure, plus la Russie se renforce et plus l’Otan s’affaiblit. On ne pezut pas vaincre un pays comme la Russie....c’est impossible.

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