Un petit bilan, peut-être, avant de
tourner cette page électorale ?
Reprenons très en amont, aux années
1980.
Après les deux cohabitations sous les
septennats de Mitterrand (1981-1988 et 1988-1995), les deux
cohabitations sous les mandats de Chirac (1995-2002 et 2002-2007),
dénotant non pas d’une instabilité gouvernementale mais bien d’une
incapacité gouvernementale, les deux partis politiques dominants
concernés par cette bérézina ont décidé de modifier la date des
élections législatives qui avaient lieu un an après les
Présidentielles, laissant aux français le temps de ronger leur
frein pendant un an pour rebasculer dans l’opposition. Les
Législatives ont donc lieu désormais 1 mois après les
Présidentielles évitant ainsi l’écueil de la cohabitation mais pas
de l’incompétence.
Dès 2002, Chirac est élu sur la
base du vote utile (barrage au Front national) pour 5 ans, le
septennant présidentiel ayant, lui-aussi, été modifié et ramené
à 5 ans.
Par la suite, le parti présidentiel
repeint également sa façace RPR pour devenir l’UMP de Sarkozy
élu sur la vague scélérate de 2007 avec ses « passer la banlieue
au karcher », « racaille »... pour autant que je me souvienne. Là
aussi, le vote « utile » est à nouveau utilisé comme
barrage au Front national.
Nouveauté en vu des
Présidentielles 2012, la classe politique commence à sérieusement
déraper. En
effet :
Dès 2011, nous assistons à un
authentique attentat politique visant à disqualifier un potentiel
candidat aux Présidentielles de 2012, DSK qui envisageait, pour ce
faire, de raccourcir son mandat au FMI. Mal
lui en a pris...
En 2012, le 19 mars, soit un mois avant
les Présidentielles, nous assistons atterrés et suspicieux aux
attentats de Toulouse tuant de jeunes enfants, un père de famille et
des militaires.
Sarkozy n’est pas réélu.
Mais Hollande prend le chemin de
l’Elysée.
Et les séries meurtrières liées à
la politique continuent.
Le 7 janvier 2015 c’est Charlie
Hebdo politiquement impliqué dans la vie du pays qui paie un prix
très lourd pour la boucler définitivement. L’Union nationale est la
vague à surfer.
Le 13 novembre 2015, les attentats
de Paris, faisant 500 victimes, ont lieu à quelques jours des
Régionales quasiment perdues d’avance malgré un redécoupage
fou décidé par le Président de la République.
Bilan :
Lors de ces Régionales, seul le FN
a joué le jeu, sans tricherie, sans piper les dés.. c’est ce
que nous constatons.
Le PS et LR (le parti
d’oppostion UMP qui a encore repeint sa façade en LR - Les
Républicains) jouent à nouveau la carte du « vote utile » à X
contre 1 avec le ralliement des petits partis.
Mais fait extrêmement condamnable,
c’est contre le FN que toute la classe politique liguée dans le
crime utilise l’impact immense et douloureux sur l’opinion
électorale des attentats de Paris survenus 24 jours avant le vote.
Nul doute que notre « démocratie »
fonctionne sur le ressort de la psychologie de masse du fachisme. Et,
paradoxalement, ce n’est pas un parti d’extrême-droite qui l’utilise
!