vendredi 3 septembre 2021 - par Marc Dugois

Vue d’ensemble : le siècle des Lumières a fait du progrès, l’antichambre de l’esclavage

Le progrès c’est bien, l’esclavage c’est mal. Cette approche manichéenne est celle qui nous est inculquée par nos mentors médiatiques, politiques et universitaires. Est-ce aussi simple ? Avons-nous bien compris ce qu’est ce progrès dont nous sommes si fiers ?

Etymologiquement progrès veut dire marcher en avant mais en français, progrès a voulu dire pendant des siècles marcher de façon organisée puisqu’une armée progressait même quand elle reculait. C’est au XVIIIe siècle que progresser est devenue « aller vers le mieux » au point qu’il a fallu utiliser le verbe évoluer, mot savant et créé depuis peu, pour remplacer progresser qui avait perdu sa neutralité.

Il y a dans progrès une définition cachée du bien qui ne souffre aucune discussion, aucune remise en cause, aucune description. C’est agréable donc c’est bien, point final. Qui oserait dire qu’il est contre le progrès ? Pourtant quand un alpiniste progresse, il monte, quand un spéléologue progresse, il descend. Comment différencier entre monter et descendre, ce qui est progression et ce qui est régression ? Nous progressons quand nous allons dans le sens que nous décidons. Mais il suffit de dire aujourd’hui que notre décision est un progrès pour l’inscrire dans le camp du bien même si c’est exactement l’inverse. L’histoire n’a plus le sens que les historiens lui donnaient, nous nous sommes convaincus d’un sens de l’histoire appelé le progrès au singulier. C‘est le bien sans avoir à le définir.

Ainsi laïcité, démocratie et parité sont devenues des progrès puisqu’elles remplacent les religions dans la définition du bien et du mal. La spiritualité n’est plus tolérée que si elle n’est pas collective et c’est l’avis majoritaire qui devient le bien. Cet avis majoritaire est fabriqué par les universitaires qui se stérilisent depuis des années dans l’autoreproduction et se sont autoproclamés « communauté scientifique ». Il est diffusé par les médias appartenant tous à des milliardaires subventionnés. Les politiques sont fabriqués par l’avis majoritaire à l’instant de l’élection et ils renvoient l’ascenseur en interdisant la vérité quand elle dérange à l’exemple des statistiques ethniques. Même le doute, base de la vraie science, est interdit quand la vérité est obligatoire. C’est le cas des lois mémorielles et de la pantalonnade « sanitaire » actuelle.

Il n’est pas nouveau que l’ambition, l’intolérance et l’ignorance imposent des incohérences, Véran n’invente rien. Toutes les civilisations l’ont connu. Elles y ont résisté par le bon sens populaire qui n’a pas mis son énergie au service de l’incohérence. Les civilisations meurent quand elles ne savent plus résister à ces trois défauts chez leurs dirigeants. Mais ce qui est complètement nouveau et que l’humanité n’a jamais connu où que ce soit, c’est l’utilisation d’une énergie monétaire factice pour remplacer une énergie humaine méprisée et pour faire croire à la cohérence de l’incohérence. L’humanité n’avait jamais connu une monnaie dette fondée sur des richesses à créer. Toutes les monnaies, sans aucune exception, avaient toujours été fondées sur des richesses déjà constatées. Il a fallu créer l’euro sur des équivalences avec des monnaies européennes déjà existantes pour faire semblant d’oublier que ces monnaies n’étaient plus liées à quoi que ce soit comme richesse constatée, et ce, depuis le 15 août 1971. La monnaie n’est plus stockage et véhicule d’énergie humaine. Elle est devenue l’institution d’une promesse d’énergie humaine future, billet escomptable immédiatement. Combien de fois faudra-t-il répéter qu’utiliser tout de suite une énergie qui ne sera alimentée par l’énergie humaine que plus tard, revient à laisser à nos successeurs une énergie humaine à dépenser pour rien, la contrepartie ayant déjà été consommée ? Cela s’appelle l’esclavage et seules les guerres départageront les esclaves, non pas des maîtres, mais de ceux qui pourront éviter provisoirement d’être esclaves.

La fausse monnaie rend provisoirement crédible l’incohérence et, malheureusement pour nous, seul l’islam s’accroche à une cohérence qu’il cherche à imposer comme toutes les religions quand elles croient à ce qu’elles disent. Nous devons réapprendre que seule la spiritualité collective définit le bien et le mal, même si la laïcité veut enfermer la spiritualité dans l’individuel privé. Nous devons réapprendre que l’avis majoritaire a aussi donné les lynchages, les pogroms et l’assemblée nationale actuelle qui ne représente pas le peuple mais l’argent dépensé à la faire élire. Nous devons réapprendre, avant que notre race ne s’éteigne, que la parité dans les maternités est plus qu’aléatoire. Nous devons réapprendre que le progrès réel vient d’énergies humaines bien utilisées et que le progrès actuel est factice car nourri quasi exclusivement d’énergie monétaire, nourrie elle-même d’esclavages à venir. L’argent peut apparemment tout mais l’angoisse généralisée vient de l’évidence que notre eldorado n’est que provisoire car il a oublié à la fois, et la cohérence et l’harmonie. Nos élites, soit le savent et s’en moquent, soit refusent d’étudier l’origine de la force de la monnaie. Nos élites organisent, sans même s’en rendre compte, l’arrivée inéluctable de l’esclavage tout en promettant un eldorado toujours plus agréable. Le fossé se creuse entre elles et nous.



11 réactions


  • confiture 3 septembre 2021 11:04

    Sujet de l’article « l’Islam c’est mal »


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 septembre 2021 11:30

    Bonjour, je viens de visionner une vidéo sur Freud et la religion. Très intéressant. Freud croyait à la toute puissance de la science et la raison (le logos) pour améliorer la civilisation. Bon, très bien...L’auteur d’omettre que Freud fut longtemps ami de Jung qui était du côté de l’ésotérisme. Le dieu intérieur et l’inconscient collectif. L’auteur du débat d’être de plus en plus acculé par les questions de l’auditoire. Oui, l’homme athée inévitablement a besoin ce croire et les mêmes symboles religieux de se déplacer vers une autre toute puissance (le chef de l’Etat étant une espèce en voie de disparition. Le Divin marché, le sport et Messi, (comme par hasard,.). La toute puissance technologique (Apple et la pomme d’Adam)...La science toute puissante. Avec une seule différence entre le religieux et les nouvelles religions : la disparition du Sacré, du tabou.. (celui de l’inceste entre autre)...Freud était tellement athée qu’il alla puiser dans la mythologie grecque et ses dieux : le complexe d’Oedipe....La résolution du complexe d’Oedipe devant être remplacée par le SURMOI (la loi...loi plus libre que celle des religions exotériques, laissant à l’homme face à son libre arbitre ou libre examen).


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 septembre 2021 11:35

    Pour comprendre le progrès, il suffit de revoir le mythe de Prométhée et son pendant : la boîte de Pandore (Malaise dans la civilisation)... L’auteur dit de Freud qu’il était positiviste. Pourtant nombreux de ses écrits et surtout à l’approche de la guerre 40, montrait qu’avant tout il était pessimiste.....On ne peut écrire en même que la connaissance du fonctionnement inconscient va ramener l’homme à la raison et écrire par ailleurs : Malaise dans la civilisation...


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 septembre 2021 11:43

    La différence entre Freud et Jung. Freud croyait au progrès humain et à ce qui rassemblait les hommes autour d’un chef, d’un père (pas d’un tyran bien sûr). Jung au contraire plus platonicien pensait qu’il fallait sortir de la matrices des illusions pour aller vers son soi...(seule terre vivable). 


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 septembre 2021 11:51

    il y a deux jours j’ai fait un rêve assez lucide. Je m’adressais à un groupe de personnes pour leur expliquer l’importance de l’ésotérisme associé au libre-examen. Et des paysans flamands de dire : oui, mais qu’est-ce que cela apporte dans mon porte monnaie. Les scientifiques, on se doute bien que l’inconscient existe mais comme on ne peut le prouver scientifiquement, cela ne rentre pas dans notre domaine d’investigation : la PMA et la GAP nous rapportent plus...Un seul de se lever : oui Madame : moi j’ai compris. Et de lui répondre : es tu prêt à faire ton cheminement seul.....


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 septembre 2021 12:38

    Freud l’athée qui décrète que Moïse était égyptien.... Cette démarche est totalement a-scientifique. Puisque pour un athée Moïse est juste une invention...


  • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 3 septembre 2021 12:53

    Quand on parle du manque du spiritualité pour évoquer les failles de notre époque, on touche au point Godwin. La religion c’est une secte, la religion c’est oppressant, la religion ça tue.

    Comme si les idéologies en voguent depuis 200 ans n’ont jamais été sectaire, n’ont jamais abuser des gens et n’ont jamais tuer.


  • saint louis 3 septembre 2021 14:06

    Nous fonctionnons effectivement sous le régime de la fausse monnaie généralisé, pourtant c’est hautement répréhensible par la loi.

    C’est beau le progrès.

    Si l’humain de sait pas s’autogérer, la réalité va s’en charger.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 septembre 2021 14:22

    les communistes : la religion est une drogue. La technologie est une drogue, le sport une drogue, le consumérisme une drogue...


  • Mellipheme Mellipheme 3 septembre 2021 18:08

    @Marc Dugois :

    J’aime bien votre article, je partage votre analyse sur certains points, pourtant deux choses au moins nous séparent :

    vous dites qu’il a fallut créer l’euro pour que la monnaie ne représente plus l’accumulation des richesses déjà créées. Pas d’accord : la fin du dollar basé sur l’or (le $ Bretton Woods) est mille fois plus importante étant donné le rôle du dollar comme monnaie d’échange internationale. De plus, dès lors que les Etats s’endettent ils créent de facto de la « fausse » monnaie qui n’est plus le reflet de la richesse accumulée. Hors, l’endettement de la France commence bien avant l’euro.

    plus fondamentalement, vous semblez pensez que l’endettement crée les esclaves de demain. Cela reste à démontrer. En effet, les dettes des Etats modernes « solvables » ne sont jamais remboursées en capital. L’Etat émetteur d’OAT (USA, UE maintenant, France, etc.) ne paie que les intérêts de ces emprunts, et ce en réempruntant sans difficulté sur le marché financier. Ce processus de cavalerie arrange tout le monde, aussi bien les préteurs qui recyclent leurs pétro-dollars (voire leurs narco-dollars pour certains) que les emprunteurs qui vivent « éternellement » à crédit.

    Bien sur, vous pouvez prétendre que lorsque cet endettement dépasse 130% du PIB, il devient « intenable », mais cela ne veut rien dire : le système perdurera tant que tout le château de cartes ne s’écroulera pas, c’est à dire tant que les USA existeront comme puissance financière dominante. Dit autrement, les USA, l’UE, le Japon, et autres grands emprunteurs ne peuvent pas faire faillite, sauf faillite globale de tout le système.

    Je n’ai rien inventé, c’est ce que proclament les adeptes de la NTM (Nouvelle Théorie Monétaire) qui s’enseigne maintenant dans les meilleures business schools. Oui, bon, d’accord, ce n’est pas forcément un gage de validité théorique, mais ce n’est pas plus bête que la théorie monétaire classique qui voit la monnaie comme le symbole des richesses existantes des nations. 

    Bref, comme pour toute théorie économique, on peut trouver et défendre la contre-théorie smiley


    • Mellipheme Mellipheme 3 septembre 2021 18:12

      @Mellipheme
      J’oubliais : d’accord avec vous sur le caractère factice du soit-disant « progrès » qui n’est que poudre aux yeux tant qu’il ne reflète un accroissement réel des connaissances humaines et des valeurs éthiques.


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