Web schizophrénie : Hi Tech pathologie
C'est une nouvelle maladie, pas encore répertoriée. Pour ceux qui l'ignorent, la schizophrénie est une maladie mentale qui se définit ordinairement par le dédoublement de la personnalité. Le Web, tous les gens qui lisent cette phrase le connaissent forcément, c'est internet : Google, Safari, Firefox. C'est l'interface codé qui fait que nous communiquons directement par écran interposé. Moi derrière le mien et vous la même chose.
Le Web-Schizophrène est un malade mental qui se sert du Web pour se transformer en un ou plusieurs personnages à qui il rêve de ressembler, pour résumer. Vous en connaissez certainement. Une des caractéristiques du dialogue sur un forum du Web est l'utilisation possible d'un ou de plusieurs pseudos. Ces pseudos inventés au départ pour protéger la vie privée des internautes, sont malheureusement utilisés par certains comme une cyber délinquance verbale.
La schizophrénie, si l'on en croit Wikipédia, est généralement associée à des personnes au comportement ambivalent dans les films, sortes de Dr Jeckyll & Mr Hyde. En réalité, tout ceci n'étant qu'une question d'étiquette médicale, la schizophrénie est la difficulté à dissocier la réalité de son esprit, de sa propre personnalité si vous préférez.
Après c'est assez compliqué, les troubles de la personnalité passeraient souvent à tort pour de la schizophrénie. Mais c'est plus commode et on comprend tout de suite à quoi on veut faire allusion en utilisant le mot schizophrène. Même si le terme est inadéquat, je vais donc tenter de définir le Web-Schizophrène.
Tout a commencé sur Internet. Face à l'écran de son ordinateur, connectés en temps réel au Monde Entier, le grand élan de la Communication Universelle a commencé. Ne nous y trompons pas, il s'agit d'un véritable Big Bang à l'échelle humaine, dont on a pas encore mesuré toutes les conséquences.
le Web est plus qu'une révolution, car il n'a pas de frontière, pas de langue, pas de visage, pas de pitié. No limit.
Lors d'une conversation normale, à l'ancienne, notre mode de communication millénaire qui risque bien de disparaître bientôt si l'on y prend garde, on parle à Quelqu'un. On l'identifie. On voit à qui on parle.
Suivant les réactions de la personne qu'on a en vis à vis, suivant ses réponses audibles, modulées par une voix dont la tonalité détermine le sens, notre discours se modifiera, s'adaptera (en principe).
Les paroles non écrites au clavier, portées par une présence humaine sont infiniment plus riches en informations qu'une phrase en pixels noirs imprimée derrière un écran glacé par Monsieur Du ?o ?t ou Madame Y. Quand vous conversez, postez, clavez sur le Web entre pseudos, il s'agit d'une conversation sous X entre 2 entités inventées. 2 ou plusieurs gens qui n'existent pas.
Oui, sur le Web on parle souvent à Personne. Par Personne, j'entends que vous ne connaissez généralement rien de l'individu,e à qui vous parlez. C'est ainsi que parfois, vous tombez sur un Web-Schizophrène.
Le danger du Net, c'est précisément que les pseudos utilisés par les faibles d'esprits peuvent être particulièrement nocifs pour leur intégrité mentale. À la longue, ces avatars finissent par prendre une consistance telle chez ces web timbrés, qu'ils en viennent à ne plus savoir qui ils sont réellement.
Le pseudo substitué à nous même est d'ailleurs, allez savoir pourquoi, rarement quelqu'un de bien. Le faux nom autorisé qu'est le pseudo favoriserait plutôt le glissement vers la grossièreté, le rejet systématique d'avis contraire. Parfois la haine. Nul doute que si certains Web-Schizophrènes pouvaient tuer leur contradicteurs du bout de leur clavier Azerty, sans risque évidemment, ils le feraient sans hésitation.
Ces web clônes pas nets, ces sosies égoïstes finissent toujours & heureusement par se retourner contre le ''Web Master''.
Protégé par un ou plusieurs pseudos, le Web-Schizophrène peut ainsi déverser son délire sans contrôle, et surtout pas le sien. Oubliant de peser le pour et le contre avant de taper n'importe quoi sur son clavier de plastique, il vomit son fiel sans risquer d'être dénoncé par le voisin, moqué par la famille, reconnu dans le métro.
Oh Web, Gloire à Toi ! Grâce Te soit rendue ! Désormais, je n'ai rien ni personne pour Me contredire, pense le Web-Schizophrène. Miséreux identitaire, sdf d'opinion vraie, planqué derrière son ou SES anonymats...
Sur le Web, on parle seul. Ainsi, moi qui vous parle, je suis seul ici à taper des phrases qui ne prendront un sens autre que celui que je veux y donner qu'à partir du moment où elles seront lues par Quelqu'un d'Autre que moi.
Mais voilà, je dois pour cela m'identifier clairement comme l'auteur réel de ce que j'écris. Ceci responsabilise de facto ce que je dis, et aussi, jusqu'où j'ose aller, en paroles écrites.
À ces seules conditions un dialogue, un échange véritable de mots revêtus de sens est envisageable,
Les paroles s'envolent, les écrits restent. N'oubliez pas que sur le Web rien ne s'efface. Tout peut être retrouvé, les insultes mêmes effacées sont bien rangées quelque part, et n'importe quel web master sait où les retrouver. Ceci étant, les insultes envers un pseudo n'ont aucune valeur juridique, puisque l'insulte s'adresse à quelqu'un qui n'existe pas.
À contrario, lorsque vous insultez quelqu'un qui utilise sa véritable identité sur le Web, moi par exemple, vous insultez une personne physique. Et là, même planqué derrière un pseudo, vous risquez autant qu'en vrai. Vous pouvez être très facilement retrouvé, démasqué et condamné, de la même manière que dans le réel.
Pour le Web Schizophrène, En aucun cas il ne s'agit de dialoguer, d'échanger des idées. Le web schizophrène dit n'importe quoi en espérant tomber sur quelqu'un qui est du même avis que lui, uniquement pour renforcer ses certitudes et convictions. Convictions qui peuvent d'ailleurs être totalement différentes d'un instant à l'autre, s'inverser au gré des délires passagers du nouveau cyber cinglé qu'est le Web Schizophrène
Sur le Web, tout le monde se fout de tout le monde. Le respect de l'autre est absent, forcément puisque l'interlocuteur est invisible. Et au cas ou vous utilisez un pseudo, plusieurs n'en parlons pas, le danger de basculer dans la web schizophrénie est grand.
Qu'importe ce que je dis, c'est pas moi, c'est l'autre, les autres, qui parle, parlent.
Attention ! Cet autre n'est rien d'autre que vous même, ce que vous voudriez faire, paraître, ou à défaut dire.
L'avatar que l'on se choisit sur le Net reflète d'ailleurs souvent un espèce de Zorro frelaté, un redresseur de tort égoïste et masqué. Qui vous représente symboliquement, que vous le vouliez ou non.
Derrière le Zorro du Web, le pourfendeur d'idées reçues, l'engagé, ou le dégagé politique, l'encyplodédiste wikipédien de circonstances, se cache bien souvent un minable. Un présomptueux théoricien qui ne fait rien que se défouler sur les autres, sachant qu'il ne risque rien.
Web Schizophrénie = Transfiguration de solitude désespérée en existence imaginée, supposée, affichée comme très importante aux yeux de la Web-foule. Vip à l'envers.
Certains n'hésitent pas d'ailleurs à converser avec eux mêmes, dans des pseudos conversations entre pseudos intervenants différents. Ca peut aller loin ; dialogue totalement inventé, pervers. Web schizophrénie totale, troubles graves de la personnalité.
Il n'est qu'à lire dans certains fora*, maints ''fils'' de conversation. Il semble bien que pour certains, aucune communication avec l'autre ne soit possible. Les posts successifs ne sont que des monologues auto glorifiants, ponctués d'insultes ou de mépris, voire de haine envers un ennemi imaginaire.
*pluriel de forum
Imaginaire, car la plupart du temps, vous ne connaissez, ni ne connaîtrez JAMAIS les personnes avec qui vous croyez dialoguer.
Bon. Dans la vraie vie c'est pas beaucoup mieux. Sans être un acteur professionnel, dûment rétribué pour cela, job qui demande entre parenthèse un authentique grain de folie, beaucoup de gens jouent des rôles toute leur vie. Mais ils ne trompent qu'eux mêmes. Le mythomane est vite détecté.
Sur le Web, comment savoir qui est qui, et que pense réellement celui ou celle à qui l'on dévoile ses pensées intimes ?
On pourrait certes objecter que même lors d'une conversation réelle avec quelqu'un, difficile de savoir ce que pense la personne qui est en face de vous. Combien de fois à titre personnel, ai-je pu me fourvoyer totalement sur l'apparence et le but d'une personne semblant bienveillante, amicale, ou l'inverse.
Mais l'expression du mortel basique, le ton de sa voix, sont quand même difficiles à travestir pour la majorité de la planète. Sauf pour les professionnels ; acteurs, hommes politiques, dont la duplicité est le fond de commerce.
En même temps, il faut reconnaître que le pseudo utilisé honnêtement permet d'émettre des idées qu'on ne verrait jamais éclore, par peur du ridicule, de la police, ou que sais-je.
C'est un fourre tout de réflexions irréfléchies dont la spontanéité jaillit clairement.
Le tout étant de savoir relativiser l'importance de mots et de phrases qui n'ont comme auteur qu'un hypothétique être intelligent, mais dénué d'identité, impalpable et éventuellement artificieux.