mercredi 18 avril 2007 - par Alain Lipietz

Rocard-Bayrou-Voynet : le big-bang

L’appel de Michel Rocard dans Le Monde du 13 avril à une alliance Bayrou-Royal avant le premier tour sera-t-il le « big-bang » de cette indécise campagne ?

L’appel de Michel Rocard, dans Le Monde du 13 avril, à une alliance Bayrou-Royal avant le premier tour sera-t-il le « big-bang » de cette indécise campagne ? « Isolés, ni eux ni nous, n’avons aucune chance de battre la coalition de Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen. Mais rassemblés avec les Verts, la gauche sociale-démocrate et le centre démocrate-social constituent une majorité dans le pays. Et dans deux semaines elle peut devenir la majorité réelle. C’est la chance de la France.  »

 

Ou bien arrive-t-on là au summum caricatural de cette campagne où, les candidats n’ayant guère réussi à faire émerger véritablement un projet sur lequel se jouera la présidentielle, tout devient affaire de tactique et d’image... et d’alliance pour la majorité parlementaire future, qui décidera, quelques semaines plus tard, quelle sera finalement la politique du pays ?

 

Car cette présidentielle est perchée entre deux trous noirs. Le trou noir du Non au TCE qui, en barrant provisoirement la route à l’Europe politique, achève d’évider la démocratie et la souveraineté populaire, à l’échelle nationale (c’est le thème populaire "la politique ne sert à rien" : oui, car l’économie se joue à l’étage au dessus !) Et le trou noir des législatives qui se retrouvent, par la terrible erreur de Jospin (« l’inversion du calendrier »), placées juste après la présidentielle. Or, la France reste un régime parlementaire : c’est la majorité du Parlement qui choisit le Premier ministre. L’inversion du calendrier a couplé cette majorité au vote présidentiel : on a simplement oublié de dire à quel moment se négociaient les alliances et le programme !

 

Donc, Rocard propose une alliance immédiate (avant le premier tour de la présidentielle) entre Royal et Bayrou, contre Sarkozy et Le Pen, incluant les législatives suivantes. Naturellement, un accord, tout le monde à gauche le souhaite. Je ne vois pas qui pourrait souhaiter, à gauche, que Bayrou appelle à voter Sarkozy au second tour. Sarkozy, qui s’est considérablement lepenisé, aura déjà probablement un report de voix considérable de l’électorat lepeniste.

 

Alors, arrêtons de jouer les vierges effarouché(e)s : face au péril Sarkozy-Le Pen, plus il y aura d’alliés, mieux ça vaudra. Le problème, encore une fois, c’est que Rocard joue la pure tactique, et n’évoque même pas le commencement d’une ébauche d’un programme commun. En fait, il ne fait que constater la situation objective dans laquelle s’est placé Bayrou. Ou bien Bayrou se retrouve au second tour face à Sarkozy et évidemment il voudra les voix de la gauche. Ou bien il ne s’y trouvera pas, et on voit mal comment, ayant préparé ce second tour en concentrant ses coups les plus durs contre Sarkozy, il pourra se prononcer pour lui. Rocard ne fait que constater cette réalité.

 

Plus intéressant : Bayrou a chaleureusement acquiescé à la proposition de Rocard. Il s’est donc (trop vite pour son électorat de droite ?) enfermé dans une position qui n’était vraiment pas la sienne il y a un an : au centre gauche. J’ai analysé ailleurs (http://lipietz.net//spip.php?breve215) les raisons de cette évolution de Bayrou, fortement marqué par l’expérience Prodi. Peut-on dire que Bayrou est tombé dans le « piège » que lui tendait Rocard ? Pas tout à fait. Rocard offre aussi à Bayrou un schéma de majorité parlementaire possible (mais pour le moment tout à fait virtuel), alors que jusqu’à présent c’était la grande faiblesse de Bayrou : contrairement à Royal, il n’avait pas l’ombre de l’idée d’une majorité parlementaire possible, si par hasard il se retrouvait au second tour à battre Sarkozy.

 

La réponse dilatoirement négative de Ségolène Royal est justement le miroir de cet argument. Etant plus à gauche, elle a de ce fait moins de chances que Bayrou de vaincre Sarkozy au second tour. Mais elle a un avantage sur Bayrou : elle peut disposer d’une alliance de partis qui pourrait, dans la foulée, remporter les élections législatives. Rocard, en les remettant à égalité, elle et Bayrou, à la tête potentielle d’une alliance du centre et de la gauche, lui tire un peu le tapis sous les pieds.

 

Mais il faut rappeler que le Parti socialiste n’a pas compris non plus les conséquences de « l’inversion du calendrier ». Au fur et à mesure qu’on approchera de l’élection présidentielle, l’ombre portée de la législative immédiatement conséquente deviendra de plus en plus un argument politique, et le PS s’est très mal préparé à cette échéance. Mieux que Bayrou, certes, mais à peine. La somme des voix socialistes (environ 25 %), des écologistes, et des cinq représentants de la « dynamique du Non » (un peu plus de 10 %), c’est très insuffisant. Surtout, le PS ne peut véritablement expliciter ses alliances législatives qu’avec la vieille union de la gauche de 1973, c’est-à-dire les radicaux et le parti communiste (plus sa tendance interne-externe que sont les chevènementistes). Contrairement à Bayrou qui peut au moins exhiber le ralliement de Lepage et même de Waechter (!), le PS n’a même pas trouvé, en cinq ans de règne de la droite, le temps de négocier un accord en bonne et due forme avec les Verts qui, lorsqu’ils se présentent aux élections à la proportionnelle, pèsent environ 10%.

 

Bref, l’appel de Rocard se solde finalement par un potentiel léger « plus » pour les adversaires de Sarkozy, tout en relançant une compétition Bayrou-Royal pour le premier tour, en en modifiant les termes : un problème que l’entourage de Ségolène Royal pensait dorénavant réglé à son profit.

 

La réponse de Dominique Voynet, tout aussi poliment négative, est parfaitement compréhensible. Déjà, ranimer la compétition Bayrou-Royal pour le premier tour réduit encore les chances d’un vote pour les « petits candidats ». Mais surtout, l’idée d’un accord avec Bayrou avant le premier tour enterrerait définitivement cette double campagne sous le signe de la pure tactique. Alors que les Verts peuvent encore espérer qu’un sursaut des électeurs, votant au premier tour selon leurs convictions (l’ancien adage « au premier tour on choisit, au second tour on élimine »), réimposera dans cette campagne les thématiques écologistes, la proposition de Rocard réduit à nouveau la politique à un pur jeu abstrait d’alliances partisanes. D’où l’appel de Dominique Voynet à ce que chacun vote, au premier tour, pour ce en quoi il croit : après, on verra.

 

Et elle a parfaitement raison. Progressivement, toutes les grandes coordinations d’associations pouvant se reconnaître peu ou prou dans les Verts comme étant le parti qui exprime leurs aspirations et propose des réponses, sont en train de le dire explicitement.

 

Les réponses de Dominique Voynet à divers questionnaires lui ont valu d’être placée en tête par : l’Alliance pour la Planète (71 associations environnementales dont le WWF, les Amis de la Terre, la fondation Nicolas Hulot, Greenpeace, la Plate-forme du commerce équitable...), le Collectif Urgence planétaire (ONG de développement : CCFD, CRID, Cimade, Secours catholique...), la Ligue des droits de l’homme et le Collectif pour la santé environnementale. Elle a en outre reçu un « prix spécial avec mention Transparence » par l’association Anticor, association d’élus qui luttent contre la corruption. Et cerise sur le gâteau : l’autorisation donnée par Nicolas Hulot, porte-parole de l’Alliance pour la Planète, de faire état de son soutien sur la profession de foi de Dominique Voynet.

 

Bref, pour Dominique Voynet et pour les Verts, il est vital que ce premier tour se joue projet contre projet et non pas combinaison contre combinaison (même s’il aurait fallu, s’il faut et faudra tisser des alliances). Mais n’est-il pas un peu tard ? Les Verts, eux aussi, ont eu cinq ans pour construire, avec les associations, un socle de propositions à présenter à leurs alliés potentiels (PS, et maintenant Bayrou). C’est ce qu’ils appelaient « co-élaboration ». Cette co-élaboration semble se concrétiser vraiment in extremis. Pèsera-t-elle sur le résultat ? C’est-à-dire, permettra-t-elle à Dominique Voynet et aux Verts d’émerger comme le plus important des petits partis de luttes et de gouvernement, conditionnant le contenu du futur « accord d’après le premier tour » ?

 

Pour l’avenir de la planète comme pour celui de la société française, c’est ce qu’on peut souhaiter de mieux.



33 réactions


  • tvargentine.com lerma 18 avril 2007 09:23

    Soyons réaliste/

    ROCARD est un looser qui n’a pas osé affronté Mitterand.

    Voynet est une opportunisme qui c’est servi de l’écologie pour améliorer son patrimoine financier et immobilier en revenus aux frais du contribuables....

    Franchement on va pas se retrouver avec les vieilles branches pour construire la France de demain.... smiley


    • Alpo47 Alpo47 18 avril 2007 12:22

      Pour ma part, je pense que les déclarations de Rocard servent essentiellement Bayrou. Car, si alliance il doit y avoir , en cas de victoire (et il y aura), ce ne sera pas au profit de la candidate PS, dont on peut constater (si les sondages sont un tant soit peu fiables) qu’elle n’a aucune chance au second tour, mais à celui de notre « Béarnais national ».

      Quand aux écologistes ? Bien dommage pour l’écologie, mais il y a longtemps qu’ils n’ont plus aucune crédibilité et ne sont plus qu’une petite force d’appoint pour le PS, quelque part avec le PRG.


    • zazyg zazyg 18 avril 2007 14:10

      Le plus simple est d’écouter DSK ce qui permettra de comprendre clairement sa pensée et donc l’inanité des fantasmes de monsieur Bayrou http://www.dailymotion.com/PartiSocialiste/video/x1qvxd_point-presse-du-18-avril-strausskah en complément et pour affiner sa pensée on peut lire l’article de Henrik Enderlein dans le Monde http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-895688,0.html et la « lettre attribuée » à François Bayrou dans le Canard enchainé qui détaille sa carrière politique. D’autre part si ce candidat participait au second tour il défendrait 2 positions totalement antinomiques selon que son adversaire sera Sarkosi ou Royal ! Belle honnêteté politique n’est-il pas vrai ! On croit rêver ! C’est la cohérence politique qui prévalait sous la 4ème république et qui sera ressuscitée pour le plus grand plaisir des magouilleurs et des blogueurs qui auront de quoi s’éclater


    • Alpo47 Alpo47 18 avril 2007 14:39

      Parce que vous pensez que DSK peut dire autre chose que cela ? Lui, un des dirigeants du PS, (très légèrement) engagé derrière sa candidate.

      Bayrou a été... ce qu’il a été. Ce qu’il nous propose aujourd’hui est positif, plait à nombre de Français, et tout naturellement, va vers la recherche du compromis (n’est il pas temps ?). Je pense qu’à la surprise quasi générale, il sera élu président en mai.

      Après... c’est un autre histoire. Ceci dit, je préfère la France de Bayrou, à celle de Sarkosy, voire même, celle de S.Royal.


    • Alain Lipietz Alain Lipietz 19 avril 2007 18:35

      Les Verts décrédibilsés ?... ce n’est pas ce que disent les électeurs, quand ils votent à la proportionnelle, c’est à dire quand chaque voix pèse sur la représentation ! Aux européennes et régionales de 2004, comme à l’election municipale partielle de l’automne dernier à Bordeaux (le retour de Juppé), quand les Verts se présentent seuls, ils font 8 à 10 %.

      Malheureusement, ces élections sont rares en France, et les grands partis en profitent pour essayer d’écraser les autres.


  • Céline Ertalif Céline Ertalif 18 avril 2007 10:25

    Je remarque que Bayrou est poli avec les Verts et que, toi aussi Alain, tu es bien poli. Et je pense,à juste titre, puisque nous devrons composer demain.

    Au fond, la bonne question c’est comment constituer une majorité capable de porter certaines réformes indispensables, avec au premier rang le trou noir laissé par le non au TCE.

    Les Verts peuvent se retrouver demain dans une situation plus ouverte que jamais pour participer au gouvernement alors que nous sommes faibles électoralement. C’est vrai que l’absence quasi-absolue de méthode pour élaborer un programme dans la plupart des partis politiques et entre partis politiques est bien dommageable.

    Depuis des décennies, au PSU autrefois, comme chez les Verts aujourd’hui, nous sommes incapables de définir la fonction et les responsabilités confiées aux militants. On voit aujourd’hui une sorte d’acnée participative au PS. Comme d’habitude, on fera face avec les moyens du bord, mais il faudrait avancer là-dessus. Cela renforcerait aussi notre crédibilité.


  • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 18 avril 2007 10:45

    Il est dommage que Ségolène Royal ait refusé catégoriquement l’appel lancé par Michel Rocard !

    Je reste persuadé que si cet appel, déjà accepté par François Bayrou, n’était pas resté lettre morte, on aurait eu une belle occasion : celle d’en finir définitivement avec ce clivage « Gauche/Droite », qui ruine le débat politique de notre Pays...

    Puis, comme je l’ai écrit dans mon article : « Revenir, par voie référendaire, au septennat présidentiel est urgent », qui a été publié le 3 novembre 2005 sur Agoravox [http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=4286], le Quinquennat est très dangereux, dans le sens où il n’y a plus aucune possibilité d’avoir un débat politique constructif !

    En effet, le Président de la République a la même durée de mandat que celle des députés : de ce fait, il se retrouve doté de pouvoir fort « artificiel », qu’il pourrait perdre en cas de cohabitation !

    Maintenant, en ce qui concerne la possible inversion des élections en organisant les législatives avant les présidentielles, le débat reste le même, dans le sens où le Quinquennat est tout aussi dangereux : que se passerait-il si les Français choisissaient une majorité de Gauche et élisaient un Président de la République de Droite ? Il y aurait une cohabitation !


    • Alain Lipietz Alain Lipietz 19 avril 2007 18:09

      Nous avons vécu plusieurs situations de cohabitation. La dernière (1997-2002) nous a donné les 35 heures pour une partie du salariat, la parité, le PACS, la fermeture de Superphénix, la CMU et autres. Il n’est pas évident que les situations où le Président et l’Assemblée sont de meme couleur (comme de 2002 à 2007) soient les plus fertiles.

      Mais bon. C’est un fait que, quand on couple ainsi les deux élections couvrant la même durée de mandat en mettant la présidentielle un mois avant la législative, on a quasiment une monarchie élective où les votes se font « personnalité contre personnalité » (« la rencontre d’un peuple et d’une personne » comme dit Ségolène). Et ensuite, dans la foulée, on vote pour la majorité susceptible de la soutenir (Quand on vote dans l’ordre inverse, comme en 1997, on vote pour une coalition qui a mis au point un programe commun.)

      Alors... là, c’est quand qu’on discute programme ? alliances ? compromis sociaux ?

      Moi je garde donc le peu d’espace qu’il me reste pour dire « ce que je voudrais bien comme orientation pour 2007-2012 » : le premier tour de la présidentielle. Et comme je pense que l’urgence est à recoudre une société déchirée et à sauver ce qui peut encore l’être de la Planète, je vote Voynet.

      Car, comme elle le dit elle-même (http://blog.voynet2007.fr/index.php?2007/04/18/345-prenez-5-minutes-avant-de-perdre-5-ans), la dose d’écologie dans la prochaine majorité présidentio-parlementaire sera indexée sur le vote de dimanche prochain.


  • aquad69 18 avril 2007 10:55

    Bonjour Alain,

    ton interprétation des choses est intéressante, mais donne tout de même l’impression de finesses un peu « byzantines ».

    Il est évident que l’on préférerait avoir à choisir entre des projets de qualité, présentés par des personnages politiques responsables, sincères, honnêtes, désintéressés, d’envergure, et bien sûr libérés de la tentation du carriérisme et du jeu perso.

    Mais... les choses étant ce qu’elles sont, et le système ce qu’il est, ne vaut-il pas mieux voir les choses en face :

    tout celà est avant tout affaire de stratégies, et ce qui compte, c’est de gagner ; il ne sert à rien de trop finasser ; si l’on ne se la joue pas dès le début comme ça, et donc combinaison contre combinaison, n’est-il pas à craindre que se remette en marche un fois de plus la machine à perdre ?

    Cordialement Thierry


    • Alain Lipietz Alain Lipietz 19 avril 2007 18:27

      Rêvons un peu : si le PS avait négocié avec les Verts un programme aussi précis que celui de 1997, avec en plus un groupe parlementaire Vert pour le faire respecter, il ne serait pas dans la situation de supplier les électeurs écologistes et altermondialistes de « voter utile » , ce qui a fait monter Bayrou dans les sondages (car les gens se disent : « s’il ne s’agit que de battre Sarko, alors Bayrou, qui aura un bout de la droite et toute la gauche, comme Chirac en 2002, a beaucoup plus de chances au second tour ». Cf mon analyse en : http://lipietz.net/spip.php?breve217)

      Bon , maintenant c’est trop tard et plus personne ne sait plus si pour battre Sarkozy il vaudrait mieux voter au premier tour Bayrou ou Royal. Alors, que chacun vote selon ses convictions, centristes, sociales-démocrates, communistes et ecologistes, et discutons au lendemain du premier tour l’alliance la plus large possible.


  • admimot 18 avril 2007 11:09

    Réveillez vous LIPIETZ, vous cauchemardez ’grave’...

    Vous faites vraiment dans le ’lourd’, associer VOYNET à ROCARD et la vedette du moment BAYROU. Même pas peur !!

    Je n’ai rien contre VOYNET que je trouve sympathique et honnête au demeurant, mais elle porte un discours à l’évidence trop dogmatique et souvent trop éloigné de l’écologie qui ne la rend pas crédible. Chacun sait qu’elle se ralliera immanquablement à ROYAL, comme à chaque élection avec les socialistes.

    De ce fait, votre discours sur l’écologie est disqualifié...

    Je pense que N.HULOT est beaucoup plus crédible, sur ce sujet important (cf. sondages)

    Dites moi le rapport entre l’écologie, les immigrés, le CPE, les banlieues, la sécurité etc.. ..Vos scores aux différentes élections en atteste.. Vos prises de position voisinnent trop souvent avec les attaques de l’extrême gauche

    Dans votre discours vous ne parlez que stratégie et peu d’écologie. ROCARD en maitre stratège, comme référence on a fait mieux, sa carrière en témoigne ...

    Evoquer des alliances possibles avec BAYROU, là je crois que la plupart de vos électeurs doivent être sous tente à oxygène. Ce personnage est de droite, il a été élu par des électeurs de droite, sur un programme de droite et du reste, c’est lui qui a convaincu DE ROBIEN d’accepter un maroquin avant de le ‘flinguer’ par calcul personnel. Egalement, l’UDF gère à ce jour avec l’UMP nombre de communes en France.

    Je pense que les électeurs de gauche comme les vôtres ne se tromperont pas. Ne pensez vous pas qu’il faut respecter un minimum l’électorat, de droite comme de gauche . Ces ‘alliances’ pour satisfaire un ‘’égo surdimensionné’’ sont indignes. Il y a des limites, en l’occurrence que BAYROU a largement dépassé...

    Par ailleurs vous dites que le premier tour doit se jouer projet contre projet, et non pas combinaison contre combinaison. Là, je dis ’bravo’, nous faire bien rire de bon matin, là je dis trop fort ... Car de combinaisons, les verts vous en connaissez un rayon à vous voir vous chamailler des WE entiers, sur un nom, avant de vous mettre d’accord . Du reste n’avez vous pas été le candidat de compromis aux présidentiels, après des jours de discusions ?

    Enfin que dire de la diabolisation de SARKOSY, que vous mettez sur le même plan que LE PEN, là c’est vraiment scandaleux..

    Si le 7 mai au soir LE PEN est Président, BAYROU, vous et vos alliés porterez une très lourde responsabilité.

    Votre démonstration M.LIPIETZ, n’aura pour seul résultat que d’ajouter encore plus de confusion dans l’esprit des électeurs, d’encourager les abstentions et le vote extrême.


    • Alpo47 Alpo47 18 avril 2007 13:07

      Et vous, vous « fantasmez ». Le Pen n’a aucune chance. Il a son électorat (19-20%) et rien d’autre.

      S’il est au second tour, se produira le même phénomène de report de voix qu’en 2002 ...

      Je croyais que c’était évident pour tout le monde ?


    • Alain Lipietz Alain Lipietz 18 avril 2007 14:42

      J’aime bien votre « cf sondages ». Vous faites référence à un sondage récent ? il dit quoi sur Hulot ?

      Bon, comme vous avez pu le voir sur le site de Dominique et sur sa profession de foi, Hulot maintenant appelle à voter Voynet, comme toute l’Alliance pour la Planète qui la classe en tête pour la défense de l’environnement.

      Ce que je sais, c’est que Les Verts sont le seul parti qui régulièrement dépasse 50% en termes de popularité. Ca ne veut pas dire que les gens vont oser voter Voynet : déjà que certains socialistes n’osent pas voter Ségolène , alors vous pensez ! Il faut que les élections soient à la proportionnelle pour que les électeurs osent voter écologiste, et encore ils ne font que dans les 10 %. Et c’est bien dommage.

      Venons en à votre interprétation : les Verts feraient sans doute plus de voix s’ils s’occupaient seulement d’une écologie environnementaliste qui n’inclurait pas « les immigrés, le CPE, les banlieues, la sécurité etc.. »

      Bon, je crois que vous ne comprenez pas bien ce qu’est l’écologie politique. Comme nous l’expliquons depuis plus d’un quart de siècle, (et sur mon site, par exemple en http://lipietz.net/spip.php?article212, et dans mes livres, par exemple « Qu’est ce que l’écologie politique », ed. La Découverte ), c’est le mouvement qui recherche, dans la Cité des Humains, un rapport harmonieux entre les individus, leurs activités collectives et leur environnement.

      Habitant Villejuif (désolé), mon militantisme écologiste s’occupe principalement d’un environnement particulier : la banlieue. Les Verts y ont fait 23% aux dernières municipales.

      La sécurité, face aux accidents de toute nature, c’est à dire aux « chocs » entre individus et environnement (accidents alimentaires, économiques, sociaux, automobiles, hospitaliers, chimiques, radiatifs, etc), est le b-a-ba de l’écologie politique.

      La « convivialité », vivre ensemble, c’est l’écologie politique. On défendrait les baleines et on laisserait persécuter les immigrés ??

      Le CPE, c’est la façon dont on traite les jeunes , nos enfants, petits-enfants. Et ça ne concernerait pas les Verts, parti de la défense des générations futures ??

      Quant à la façon dont nous désignons nos candidats, par exemple moi meme en 2001, ou Voynet cette fois : ben non, voyez vous, nous les élisons, après débats organisés dans les régions, par courrier, tout simplement. Tout le monde n’a pas internet.

      Enfin je respecte parfaitement l’électorat et l’appelle à se respecter lui même : que les socialistes votent socialistes, les centristes votent centristes, les écologistes votent écologiste, puis, au second tour, je serai ravi que centristes, socialistes et écologistes se regroupent pour battre Sarkozy.


    • Alpo47 Alpo47 18 avril 2007 20:38

      « ...le seul parti qui régulièrement dépasse 50% en termes de popularité... ». Mais, c’est tragique ! Parce que D.Voynet fait seulement 1,5% d’intentions de vote. Et il n’y a rien qui vous interpelle dans cette ENORME différence ?

      A mon, sens, sans doute, le résultat de votre absence totale de crédibilité.

      Franchement, c’est tragique (ou comique), mais comment pourrait on imaginer de confier les rênes de notre avenir, y compris écologique, à votre parti ou à son représentant ? Il faudrait être irresponsable.


    • Alain Lipietz Alain Lipietz 19 avril 2007 18:40

      Oui c’est tragique, car du fait de l’absence d’élection à la proportionnelle en France, pour les élections décisives à l’échelon national, le « vote utile » tend à écraser même le vote que les citoyens considèrent comme le plus nécessaire... C’est même presqu’une définition du « tragique » smiley


  • non666 non666 18 avril 2007 11:23

    Dans une alliance, il y a ceux qui apportent quelquechose et ceux qui sont des boulets, des charges inutiles.

    Oserais je dire des bouches inutiles ?

    Bayrou, que cela plaise ou non, est devenu incontournable sur l’electorat chretien democrate, sur la droite sociale ou quelquesoit son nom.

    Rocard depuis le PSU jusqu’au PS a Toujours defendu sa vision sociale democrate, non marxiste. Il etait minoritaire au PS, mais il existait.

    Or aujourd’hui, entre la tentation gauchisante(motion A) et le virage social-democrate, liberal-democrate(Dsk), Blairiste du PS, le moins qu’on puisse dire est que la question est posée.

    Rocard, en franchissant le Rubicon, n’arrive pas vraiment les mains vide ni sans legitimité.

    Maintenant la question concerne les verts ? Les verts, quel drole de nom, pourquoi pas libelule ou papillon ?..... Qu’apporte t’il ? Une vision verdatre, très gauchisante (anti-liberale), noniste ...

    Bref, en contradiction avec les deux autres sur tout...

    Des discussions, des conflits potentiels avant meme de rejoindre.

    Les verts, combien de divisions ?

    Zero, mon général...

    Enfin, ne soyons pas polemique, si cela se trouve ils feront 1 ou 2%...

    L’enjeu en vaut il la chandelle ?

    Non, ni les socio-democrates, ni les chretien democrates n’ont interet a ce facteur de shisme permament. Les prendre serait embarquer la peste a bord.

    Laissons les aux « altermondialiste » comme on laissera la turquie au monde musulman... Chacun chez soi.


    • Alpo47 Alpo47 18 avril 2007 12:27

      Pour appuyer votre démonstration, je dirais que les candidants restants gagneront davantage de suffrages en déclarant adhérer complètement aux thèses de N.Hulot, qu’en allant chercher alliance avec les restes du parti des « Verts ».


  • Tours2France Tours2France 18 avril 2007 11:25

    Dans une tribune publiée dans le NouvelObs (à paraître jeudi 19), l’ancien Premier ministre socialiste souligne que « son seul problème, c’est de vaincre et en tous cas d’empêcher la dangereuse victoire possible de Sarkozy ». Dans une « situation incertaine », il faut « regarder à la fois nos voeux - une victoire social-démocrate sur la tête de Ségolène Royal - et les sondages ».

    « Si je ne crois qu’à moitié à cet outil, la convergence de tous les instituts mérite d’être prise au sérieux », poursuit Michel Rocard. Il souligne que si les instituts donnent Ségolène Royal présente au second tour, « ils disent aussi que Sarkozy gagne au second tour ».

    « J’ai la faiblesse, ajoute-t-il, de trouver cela dangereux comme, je pense, la totalité de mes camarades socialistes. (...) Quand la somme des voix de gauche est donnée à moins de 40%, on cherche des alliés. J’accuse ici les gardiens du dogme socialiste, qui considèrent toute alliance autre que communiste comme impure, d’être d’efficaces alliés de Sarkozy. »

    Et d’insister : « ce n’est pas ma faute si la gauche est descendue en dessous de 40%. Je n’y vois aucune raison de laisser la place au représentant le plus brutal du grand capitalisme que nous ayons eu à affronter depuis longtemps ».

    ======================================== Michel Rocard, cité dans... L’Express

    Ségolène Royal le 22 avril, c’est Sarkozy le 6 mai ! Si ce n’est pas un appel à voter Bayrou au premier tour, comment faut-il le dire ?

    « J’ai la faiblesse de trouver cela dangereux comme, je pense, la totalité de mes camarades socialistes. » Tout est dans le « , je pense, »...


  • Yannick J. Yannick J. 18 avril 2007 12:02

    M. Lipietz,

    Cette vision en vaut une autre. Mais regardons les choses en face, ce qu’a dit m. Rocard est malheureusement trop vrai.

    le clivage droite/gauche tel qu’il est à l’heure actuelle handicape la france plus qu’il ne l’aide...

    cette alliance aura l’avantage de « recentrer le débat » si je puis dire, dans une recomposition du paysage politique français.

    bref un assainissement des positions, verts y compris.

    Je pense (et ne suis pas le seul) que tout le monde a à y gagner.

    cordialement.


  • aurelien 18 avril 2007 12:05

    Rocard, mais que vient-il faire sur le devant de la scène présidentielle ?

    Et pourquoi tout ce touitouin autour de cette idée ?

    ça ressemble plus au pétard mouillé...

    Le big-bang est ailleurs...


    • aurelien 18 avril 2007 18:16

      Cela dit, ce n’est pas une critique sur la personne : c’est grâce à Rocard que je peux demander le RMI.


  • Linda 18 avril 2007 12:55

    Rocard a raison sur toute la ligne. La gauche est complètement responsable de son faible niveau.

    Le 21 avril 2002 aurait dû servir de leçon au PS et le pousser à faire son aggiornamento. Un aggiornamento réformiste comme cela s’est fait dans beaucoup de pays pour le plus grand bien de tous. Mais foin de tout ça, le PS continue à se diviser en deux courants souvent antagonistes, qui divorceraient sûrement s’il n’y avait pas les enfants, euh ... non pardon ... les subventions.

    Et tout le monde a aussi noté la schizophrénie de nombres d’éléphants du PS dont les politiques économiques dans les divers gouvernements se sont montrées infiniment plus libérales que leurs discours.

    Bref, même si les appareils politiques et certains militants se le cachent, la France est fatiguée du bla bla socialiste qui ressemble un peu au discours de l’Eglise dans le sens où il idéalise la société et propose une réponse dogmatique à chaque problème. Jospin l’a même avoué en 2002 ! Non la délinquance n’a pas qu’une origine sociale (même s’il s’agit d’un facteur très important) et non il ne suffit pas d’attendre le plein emploi (que personne ne voit à l’horizon) pour résoudre le problème.

    Alors voila au premier tour je vote Bayrou et si le second tour est Royal/Sakozy j’irai voter contre Sakozy en espérant que Royal soit élue et aura su entendre le message de tous ceux qui aimeraient bien que la gôche revienne sur Terre.


  • admimot 18 avril 2007 13:39

    Fanstasmer ???

    Si LE PEN se retrouve au second tour avec ROYAL, et que le ’dangereux’ SARKO est éliminé à force de diabolisation, prenez garde que l’électorat de droite, mais pas seulement, fasse payer le prix cher aux tenants de cette diabolisation du candidat de l’UMP, à savoir la gauche et l’extrême gauche mais aussi le Béarnais..

    D’autant que dans cette hypothèse, qui n’est pas d’école, ROYAL ne serait pas certaine du tout de faire le plein des voix dans ses rangs voire au delà, loin s’en faut.

    Elle n’est pas diabolisée, mais elle compte beaucoup d’ennemis dans son camp... Son hold up sur le parti, certains ne l’ont pas digérés..

    Vous paraissez certain de vous, à vous lire...

    cela me rappelle JOSPIN qui renvoyait à leurs chères études, les pauvres conseillers qui venaient lui annoncer ce qui allait arriver !!

    Vous comme moi, on sera sûr le 7 mai au soir, pas avant..


    • LaEr LaEr 18 avril 2007 17:33

      Ha... LePen et l’UMP... C’est grand amour, la relation win-win !!!

      Quand ils ne se servent pas du FN pour son électorat ou ses idées, ils s’en servent pour faire peur... :D

      Le FN, c’est le couteau suisse de l’UMP. NS en est son MacGyver. Avec une petite émeute dans une gare et un p’tit coup de FN, il est capable de faire beaucoup pour sa campagne...

      Pendant ce temps là, le FN gagne en respectabilité médiatique (ben oui, Nico reprend ses idées, alors on peut plus trop le critiquer dans les médias Lagadère-Bouygues...).


  • Philippe D Philippe D 18 avril 2007 14:29

    Ouh là là, surtout pas ça !

    Restez là où vous êtes, Vous les verts (rouges)

    Alliez-vous avec tous les altermondialistes, les trotskystes, les communistes, les révolutionnaires que vous trouverez.

    Vous êtes déjà tellement divisés dans votre petite formation que vous avez presque réussi à décrédibiliser en France l’écologie qui mérite pourtant plus d’attention et de réalisme.

    Nul besoin de venir compliquer un peu plus la situation si par miracle un centre arrivait à se constituer, à se reconnaître. Alors des écologistes, mais des vrais pas des groupuscules jusqu’au boutistes, rejoindront naturellement ce centre et y seront à leur place (C. Lepage y est déjà). Et les idées écologiques avanceront enfin.


  • Voltaire Voltaire 18 avril 2007 15:33

    Bon article.

    J’en partage l’analyse générale.

    Bien que n’étant pas d’accord sur bien des points avec le projet des verts, je leur reconnais une utilité manifeste pour sensibiliser politiques et opinion sur les problèmes les plus sérieux de l’environnement, et pour peser sur bien des décisions de façon positive.

    C’est particulièrement le cas au niveau local. Cela l’est moins au niveau national, en raison de leur inclinaison à pencher très à gauche et à adopter des positions parfois dogmatiques. Mais cet article suggère une possibilité de recentrage qui serait bénéfique pour l’ensemble de la société. En s’excluant à gauche du PS, les Verts ont perdus des électeurs et de l’influence. En se recentrant vers une gauche modérée, ils en regagneront.


    • Yannick J. Yannick J. 18 avril 2007 17:37

      @ Voltaire :

      Travaillant dans le dommaine de l’energie, je suis relativement au fait des pollutions à l’échelle mondiale,ou des problèmes environnementaux et je trouve dommage que seule un dogme de gauche s’accapare ces préocupations alors qu’effectivement s’il était plus au centre......cela serait moins restrictif puisque plus ouvert...


  • rouaix 18 avril 2007 19:46

    Le big bang de Rocard va faire PSHITT pour la bonne raison que Rocard est un vieux cheval de retour qui a toujours transformer ses actions en echec et que la France a besoin de decideurs et non pas de LOOSERS.


  • Frédéric BOYER Frédéric BOYER 18 avril 2007 22:37

    Merci M. LIPIETZ,

    Merci pour la finesse et l’élégance de votre propos.

    J’ai choisi de soutenir au premier tour François Bayrou, après avoir penché un temps pour Ségolène Royal. A la présidentielle, il s’agit de choisir le personnage le plus puissant de la République, et c’est sur la base de ses qualités de caractère, de son éthique et de ses convictions fortes que j’ai fait le choix de Bayrou. Mon suffrage, comme celui de tant d’autres, se portera au second tour sur celui d’entre les deux qui l’aura emporté au premier.

    Les politiques qui, comme vous, évitent de jeter l’anathème sur ceux qui font un choix différent du leur, mais partagent l’essentiel, manifestent un véritable...désir d’avenir.


  • admimot 18 avril 2007 23:27

    @boyer

    Vous êtes en famille avec LIPIETZ ??

    On devine chez vous de grandes convictions, d’abord ROYAL puis BAYROU, soi-disant pour ses qualités de caractère, son éthique et ses convictions fortes... Merci pour elle !

    Il va être vachement surpris en vous lisant...

    Vous avez entendu STRAUSS KHAN ??


  • pixel pixel 19 avril 2007 00:04

    L’écologie comme le prouve le phénomène « Hulot » doit être extirpé des enjeux idéologique au risque d’y perdre toute crédibilité. l’écologie doit être basée sur des analyses scientifiques et non par des approche partisanes sauf à reproduire les prétentions du marxisme sur la science sous Staline.L’écologie doit se libérer de sa gangue idéologique comme beaucoup de sciences l’ont fait avant.


  • franc3704 19 avril 2007 08:00

    Alain pose parfaitement bien le débat pour cette élection. Que chacun vote selon ses affinités au premier tour et les rapports de force seront clairs pour le deuxième. Mon pronostic est, malgré tout, que Le Pen resté à un niveau suffisant de nuisance politique empêchera Bayrou d’arriver au second tour et que le combat clair du deuxième tour sera entre Sarko et Royal. Constatant que le seul des 12 candidats a engranger un aussi fort taux de rejet des citoyens, est Sarko, une mobilisation populaire forte portera Royal à la présidence. Le 3ème tour, les législatives, conduira à une recomposition forte de la droite, les candidats UDF, partout présents contre les candidats UMP donneront un groupe UDF fort à l’assemblée nationale la mettant en harmonie avec les électeurs. Quant à la composition du gouvernement, elle dépendra, évidemment, de l’importance respective des diverses formations politiques. Je crois que les Français manifestent un besoin d’apaisement pour mieux s’occuper des problèmes de la vie de tous les jours et pas des grands affrontements politiciens. Pour moi, fidèle à mes convictions, je vote Voynet, pour l’avenir de mes enfants et de la planète, puis Royal, car, seule, une femme, saura avoir l’approche concrète et pratique que réclame le corps social.


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