lundi 13 septembre 2010 - par Paul Villach

À Rome, « Apollon et Daphné », une œuvre du Bernin à couper le souffle

N’y aurait-il qu’une seule raison de venir à Rome, le groupe « Apollon et Daphné », sculpté entre 1622 et 1625 par Gian Lorenzo Bernini, dit le Bernin, pourrait être celle-là. Il est exposé au centre d’une des salles de la merveilleuse Galleria Borghese, sise sur une hauteur de Rome dans le parc de la Villa du même nom, planté de pins parasols follement élancés (1).

 Cette œuvre, on la tient pour l’une des plus sublimes qui ait jamais été créées de mains humaines. Elle enlève avec elle le spectateur pour successivement lui faire connaître les quatre états qui font l’œuvre d’art accomplie. 
 
1- Un saisissement réflexe
 
Le premier de ces états est un saisissement réflexe sitôt que l’on pénètre dans la salle où le groupe « Apollon et Daphné » soudain s’offre aux yeux. La perception globale et condensée des innombrables et confuses informations qui assaillent le spectateur, le laisse interdit comme sous le coup d’une apparition : il en perd la voix. Un frisson peut même lui parcourir l’échine. Ce couple soulevé dans un élan ascensionnel près d’échapper à la pesanteur terrestre fascine d’abord sans même que soient clairement perçues la scène ni surtout sa raison. Il n’importe pas encore de savoir pourquoi lui, une jambe suspendue en arrière, court derrière elle qui s’envole, bras tendus en l’air, comme aspirée vers le ciel.
 
2 – L’enchantement de la grâce
 
On se laisse insensiblement envahir par un deuxième état : on est soi-même emporté par la grâce qui irradie de ces deux êtres, la sveltesse des jeunes corps, la finesse de leurs traits, le modelé sensuel de leur chair, l’élégance de leurs course réglée comme le pas d’une danse, la symétrie troublante des deux courbes ascensionnelles où s’alignent les deux corps en mouvement, l’un brûlant de s’unir à l’autre qui s’y refuse. On s’abandonne sans défense à l’enchantement, le regard un peu perdu, papillonnant, glissant des jambes aux flancs, des bras aux bustes luisants à la lumière, et caressant chevilles, poignets, cous, yeux, lèvres ou chevelures.
 
3- Une difficulté inouïe maîtrisée par une technique prodigieuse
 
Au hasard de cet emportement où l’on ne peut – hélas ! - toucher qu’avec les yeux ces tendres chairs si désirables, on en vient à fixer les mains ouvertes de l’amant dont l’une effleure le buste de son aimée tandis qu’elle lui échappe. On est frappé par le galbe féminin de ses jambes si fines. Le déséquilibre où, en pleine course, les deux êtres sont suspendus, les espaces évidés qui les séparent et donnent à leurs gestes le champ où se déployer, refont peu à peu toucher terre. On entre alors dans un troisième état, celui de l’étonnement et de l’admiration : aussi incroyable que cela soit, ce groupe si ajouré a été extrait à coups de burin par Le Bernin, un à un assénés, d’un bloc de marbre compact et massif. Comment est-il possible ?
 
De quelle technique ne faut-il pas être maître pour modeler d’aussi gracieuses créatures en les dégageant de la gangue brute où l’œil les a d’abord inscrites avant de les faire apparaître peu à peu, de les détacher de la masse informe qui les retient, en veillant surtout à ce que chaque frappe de maillet fasse sauter juste ce qu’il faut de roche importune et pas plus, l’éclat ou le grain et eux seuls qui tiennent encore leurs formes emprisonnées dans la matière inerte, sous peine de mutiler un membre, d’équarrir un muscle, de ruiner la chance de voir les personnages enfin s’élancer comme ils le font ? Un seul coup de maillet maladroit et l’œuvre est perdue, bonne à mettre au rebut.
 
Ainsi le couple Apollon et Daphné apparaît-il dans toute la complexité quasi insurmontable de sa réalisation par l’artiste. Comment maîtriser à ce point le marbre rebelle pour donner vie si belle à deux êtres charmants, non posant lourdement au repos de plain-pied, mais saisis suspendus en pleine course où la jeune femme cherche, d’une ultime cambrure de tout son corps tétanisé, à échapper à celui qui l’aime mais qu’elle n’aime pas, et se transforme soudain en laurier : il lui pousse des racines aux orteils, une écorce rugueuse à la cuisse tendre et aux flancs lisses, des rameaux et un feuillage aux mains et à la chevelure.
L’incroyable mythe de Pygmalion créant Galatée sous son ciseau en devient presque vraisemblable : la statue sortie toute polie des mains de son sculpteur chypriote avait tellement toutes les apparences de la vie qu’il lui avait semblé avoir donné naissance à une femme de chair et de sang, qui devient Galatée.
 
4- La transmission d’une expérience humaine
 
La contemplation de l’œuvre conduit tout naturellement à connaître alors un quatrième état, celui d’une réceptivité maximale aux possibles informations qu’y a condensées l’artiste pour transmettre une expérience humaine, et que l’on perçoit d’abord globalement comme dans toute image.
 
- La scène d’un amour non partagé
 
L’attention est, bien entendu, captée cette fois par le leurre d’appel sexuel qui saute aux yeux : les amants courent à demi nus. L’instantané qui paraît les surprendre par effraction contre leur gré et à leur insu stimule encore plus le réflexe de voyeurisme. Et le double jeu rituel de l’exhibition et de la dissimulation est même propre à déclencher le réflexe de frustration qui en est l’inconfortable impasse : les régions sexuelles sont sagement dissimulées sous un voile ou une écorce.
N’importe ! N’est-on pas tout de même témoin des préliminaires de ce qui pourrait être un viol ? Malgré l’extrême délicatesse dont fait preuve le jeune homme dans son approche, il n’en poursuit pas moins une jeune femme qui se refuse obstinément à lui et le fuit. La métonymie montre ici un effet d’une cause transparente : un amour tragique car non partagé. Une seconde métonymie aussi évidente le confirme : c’est l’instant saisi par l’instantané, où la main du jeune homme rattrape par le buste la jeune femme qui dans un dernier sursaut de défense devient arbre.
 
- La métaphore de la métamorphose
 
Cette soudaine métamorphose est une métaphore aussi puissante qu’inattendue dont les significations peuvent être multiples du fait de sa mise hors-contexte.
- Le cardinal Barberini, futur pape Urbain VIII, ami de Galilée avant de le laisser tomber, a le premier tenu à graver en latin sur le socle de l’œuvre du Bernin la morale qu’il en tirait dans le droit fil de son institution ecclésiastique : « Celui qui poursuit les formes fuyantes du plaisir, ne trouve à la fin que feuilles et fruits amers dans les mains. »
 
- Mais, pour peu qu’on ait entendu parler des « Métamorphoses » d’Ovide, sans doute l’œuvre du Bernin se présente-t-elle d’abord comme une interprétation du mythe d’Apollon et de Daphné où le dieu amoureux voit la nymphe le repousser jusqu’à se transformer en laurier quand, dans sa fuite, il est sur le point de la rejoindre. Pour autant, l’amour d’Apollon pour Daphné paraît ne l’avoir jamais quitté : il s’est fait des feuilles de laurier une couronne qui est devenue la récompense suprême de l’excellence parmi les hommes. Quel hommage à la femme aimée, fût-il immérité ! On ne saurait mieux exprimer la tragédie de l’amour non réciproque, de l’union désirée par l’un et refusée par l’autre : la transe palpitante de l’amant importun se cogne au bois rugueux et frigide que devient la jeune femme dans un refus répulsif de tout son être.
 
- Mais cette œuvre ouvre sur une leçon qui n’intéresse pas seulement la seule relation d’amour physique : l’emportement d’un être vers un autre n’est-il pas après tout que l’effet d’une illusion qui bientôt s’évanouit ? La jeune femme dont la grâce enchante un amant, ne se révèle-t-elle pas, pour peu qu’il s’en approche et la découvre, aussi rugueuse et insensible qu’un arbre, bien loin de l’image enchanteresse qu’il s’en faisait et chérissait ?
 
- Et au-delà de la relation amoureuse, cette femme devenue arbre, n’est-ce pas la déception qui est promise à l’homme quand il court désespérément après ses utopies chéries ?
 
En somme, Gian Lorenzo Bernini emmène son spectateur dans le double mouvement inversé d’une ascension puis d’une chute. Son talent fou en vient à faire croire, devant Apollon et Daphné, à l’existence en chair et en os d’un jeune homme et d’une jeune femme auxquels il a donné vie en les délivrant du marbre. Mais la leçon de la tragédie qu’ils vivent, conduit à devoir se résigner à ne voir son désir jamais comblé, comme Apollon voit son amour Daphné tirée du marbre devenir arbre à son appel comme d’autres restent de marbre. Comment quitter cette œuvre parmi les plus accomplies jamais créées de mains d’homme sans la gorge nouée, les yeux au bord des larmes ? Paul Villach
 
(1) Il faut signaler qu’un nombre de visiteurs limité est admis à chaque heure. En conséquence, il est sage de réserver son billet à l’avance pour une heure précise, si l’on veut éviter le désagrément de devoir revenir, quoique la Villa Borghese et ses pins ou les jardins du Pincio qui la bordent, soient pleins de charme.


31 réactions


    • L'enfoiré L’enfoiré 13 septembre 2010 12:18

      Merci, pour ces précisions, Demian.
      Sans elles, cela restait très superficiel.
       smiley


    • Tall 13 septembre 2010 12:42

      C’est fou ce qu’ils « savent » comme trucs ces enseignants retraités...

      L’autre jour ,un de ses confrères exilés d’ici a écrit sur son blog perso que la CIA était en déroute. Puissante déduction qui lui est venue de la lecture d’un de ces innombrables bouquins attrape-gogos écrits pour faire fantasmer celui qui rêve de voir par le trou de la serrure les grands secrets des services de renseignements.

    • L'enfoiré L’enfoiré 13 septembre 2010 16:40

      Salut Tall,

      « C’est fou ce qu’ils »savent« comme trucs ces enseignants retraités... »
      Ils ne doivent surtout pas être enseignants. smiley
      Ils peuvent être au chômage, en grève, aussi.
      La France est deuxième sur le podium .
      Parait même qu’elle a un statut spécial auprès des syndicats.
       smiley


    • djanel Le viking- djanel Le viking- 13 septembre 2010 19:25

      Quel pédant ce Demian West.


      En inventant probablement cette citation qu’il attribue à Michel Ange (mon pauvre chou pour les intimes) il veut nous faire croire que la sculpture à ce niveau de virtuosité est art facile.

      D’après lui, il ne suffirait qu’à l’artiste d’extraire à coup de marteau la figure qui est déjà contenu dans le bloc de marbre brut. Tu cognes sur le caillou avec beaucoup grâce et la sculpture sort de la matière comme par enchantement comme dans une sorte d’accouchement sans douleur.

      Une fois que la « forme » est apparue sortant de sa gangue pour le plaisir des yeux , il ne reste plus qu’à la rhabiller avec du baratin en citant au passage le nom illustre d’un polonais inconnu pour donner l’illusion aux imbéciles de lecteurs que nous sommes que Démian West s’y connait et que lui seul et Jean Marie Banier savent apprécier une œuvre d’art.

      Tous des cons chteu leu dy


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 13 septembre 2010 13:28

    Michel-Ange disait qu’il s’agissait simplement d’extraire la figure du bloc de marbre. Car elle y était emprisonnée ou en puissance selon l’expression d’Aristote. C’est le concept d’Idea que Panoksky a traité dans un ouvrage de référence inouï.

    Quand Villach deblatère ses banalités avec ses leurres sexuels pour adolescent prépubère Demian West en deux phrases fait jaillir l’ éblouissement ....


  • Antoine Diederick 13 septembre 2010 15:19

    Berninni ou la ’domestication’ de l’Eros....

    si tant est , pour en revenir au temps présent, que cela soit possible pour la Curie romaine, et nous pourrions en douter....

    C’est dans l’Eros que réside le désir de Dieu pour la Création et c’est dans l’Eros que se trouve la clé du désir de l’homme pour la continuité....

    si Villach avec son système à clés peut trouver comment cet Eros est utilisé pour le consumérisme, ces clés ne diront pas comment dans l’expérience sensible de tout un chacun et chacune, l’Eros révèle une part de notre aventure humaine.....

    en passant en bonjour à Demian....

    Technique époustouflante et extraordinaire....plus personne ne sait faire cela aujourd’hui...


  • Dominitille 13 septembre 2010 16:24

    Viol : Préliminaires amoureux.
    Amour tragique car non partagé.
    Viol simple : 10 ans
    Viol avec options multiples : perpétuité avec possibilité de remise de peine.


  • Lorenzo extremeño 13 septembre 2010 16:25

    mais ...n’est ce pas cette même oeuvre sublime qui illustre qui illustre un roman
    oú l’incandescence indécence du récit marquérent á jamais un certain nombre d’entre nous,
    qui avouons le, comme Villach, n’avaient pas lu l’ouvrage, mais dont Avox dans ses archives garde le témoignage d’un florilége de commentaires humoristiques, encore vivace
    dans les mémoires ?
    feu d’artifice malheureusement amputé des traits les plus lumineux et explosifs
    partis rire... disons ailleurs.


  • Vipère Vipère 13 septembre 2010 16:27

    Bonjour à tous

    Tout est de la faute à Cupidon ! Petit dieu cruel et pervers.

    Quel gâchis que de rendre un bel Apollon, amoureux d’une nymphe, insensible à l’amour divin.

    Et « votre artiste » qui s’empresse d’étaler sur la place publique, le malheur d’un dieu de l’amour éconduit par sa belle, rameutant, du coup, les voyeurs de tout poil qui s’en mettent plein les mirettes du spectacle tragique, gravé dans le marbre.


  • Clouz0 Clouz0 13 septembre 2010 18:34

    Bernin aurait, parait-il, fait un travail de commande pour cette sculpture ?


    La commande d’un auteur de textes licencieux (ou comiques - on ne sait pas) pour illustrer magistralement la couverture de son dernier chef-d’oeuvre. 

    Bernin décéda fort heureusement quelques temps avant d’avoir eu la surprise de découvrir cette couverture, qui fera date dans l’histoire de l’art.

    Ce monument de mauvais goût, que l’on croirait avoir été réalisé par l’auteur lui-même avec une science et un stylisme des années 50 façon carte postale patchwork, réunit une photo jaunie et mal cadrée de la sculpture (la même que celle qui orne l’article du jour) et 2 petites vignettes censées représenter les attraits d’une petite ville italienne de la baie de Naples et ceux d’une autre ville languedocienne, célèbre pour son camping.

    Lors de votre visite de cette oeuvre, vous pourrez admirer le subtil double cadre rouge et jaune, souligné par une extraordinaire ombre portée, elle-même rouge, détachant ce magnifique groupe au graphisme involontairement bancal, d’un fond blanc immaculé sur lequel surnagent ça et là quelques lettres jetées au hasard et peinant à former les mots du titre de l’oeuvre.
    Dans une autre police, spécialement choisie pour son inadéquation avec celles du titre, le nom de l’auteur est posé en haut à droite, comme hésitant à rejoindre le titre ou à sortir de la couverture.

    Selon certains, Le Bernin se serait suicidé, un matin, après un rêve prémonitoire dans lequel cette couverture lui serait apparue ?

    Requiescat in pace !

  • Traroth Traroth 13 septembre 2010 19:19

    C’est sûr que la « sculpture » contemporaine, c’est quand même autre chose :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Duchamp_Fountaine.jpg


    • Traroth Traroth 13 septembre 2010 22:45

      L’urinoir est une révolution dans le domaine de l’hygiène ? Mais qui le conteste ? Est-ce suffisant pour en faire une oeuvre d’art ?
      Et donc Duchamp a créé ce « chef d’oeuvre » pour se moquer des dérives de l’art contemporain ? J’avais plutôt l’impression qu’il en donnait le top départ...
      « chaque critique improvisé se ridiculise » : voila typiquement le genre de déclaration concernant l’art que je déteste, et qui déconsidère les véritables artistes. Si l’art est uniquement dans l’intention de l’artiste, c’est que nous sommes tous artistes, simplement en le décidant. Et si tout le monde est artiste, c’est que personne ne l’est... Mais ce que je préfère, c’est le coup du « critique improvisé ». Ca fait très « on s’autorise à penser dans les milieux autorisés », et apparemment, je ne fais pas partie des milieux autorisés, pour Demain West. smiley

      Je continuerais pourtant à avoir mon avis sur la question, et à l’exprimer si je le désire, sans me sentir ridicule pour autant. En l’occurrence, je donnerais bien toutes les oeuvres de Duchamp pour une seule du Bernin !


    • Traroth Traroth 13 septembre 2010 23:46

      « tenter de définir l’art c’est le dénier » : accepter que tout soit art, c’est le dénier tout autant. Si tout est art, c’est que rien ne l’est.


    • Paul Villach Paul Villach 14 septembre 2010 14:37

      @ Traroth

      Permettez que je souscrive à ce que vous écrivez et en particulier aux deux dernières lignes : le Bernin pour toute "la misère de l’art’ du XXème siècle !

      Je ne comprend pas pourquoi ce Démian West, sujet d’élite selon lui-même, qui avait juré ses grands dieux de ne plus revenir sur AgoraVox, revient raconter ses salades insipides et débiles de potache besogneux.

      Il faut en déduire que l’herbe est finalement plus verte sur AgoraVox qu’ailleurs. Paul Villach


    • Traroth Traroth 14 septembre 2010 22:29

      « Une chose devient art parce que l’individu le décide » : Oui, j’ai bien compris que c’était là votre définition de l’art. Mais il m’est impossible d’y souscrire. Un objet ne change pas par la simple force de la volonté. C’est de la magie, ça, pas de l’art. Et la magie, ça n’existe pas.


    • Traroth Traroth 14 septembre 2010 22:34

      D’ailleurs, vous noterez que le Bernin a fait un peu plus que de simplement décréter que son bloc de marbre était une œuvre d’art... smiley


    • Traroth Traroth 16 septembre 2010 11:50

      Amusant, comme vous refusez de répondre aux arguments. Je reformule donc : si décréter qu’un objet est une œuvre d’art en fait effectivement une œuvre d’art, que se passera-t-il quand tout le monde commencera à le faire ? Je vais décréter que le bloc-note plein qui est devant moi est une œuvre d’art, allez. Et maintenant ? Où dois-je m’adresser pour que les critiques d’art s’extasient devant mon génie, et surtout, pour encaisser le chèque que va me faire un amateur d’art pété de thunes et enthousiaste ?
      Parce que, selon votre propre logique, mon bloc-note a bien autant de mérite artistique que le pissoir de Duchamp, hein !

      Après, vos arguments d’autorité, tout ça, je m’en fous. Vous pouvez invoquer les mannes de Vinci si ça vous chante, je peux parfaitement prétendre que s’il avait vu le pissoir de Duchamp, il n’aurait pas accepté non plus de le considérer comme une œuvre d’art, et je vous mets au défi de me démontrer l’inverse ! C’est toujours facile de faire parler les morts...


    • Traroth Traroth 16 septembre 2010 11:52

      En fait, votre point de vue fait triompher le relativisme en matière d’art. C’est à dire la stérilité.


    • Castor 16 septembre 2010 12:01

      Je ne voudrais affoler personne, mais il me semble que les propos suivants :

      « Une chose devient art parce que l’individu le décide. C’est la différenciation de base entre ce qui est naturel et ce qui est artificiel, donc ce qui vient de la nature et ce que l’Homme a créé. C’est donc la décision humaine qui fait art. Et sans considération de la compétence de l’individu. »

      ont été mal compris.

    • Traroth Traroth 16 septembre 2010 12:25

      Nullement. D’ailleurs, nous débattons en nous basant sur un exemple : la « Fontaine », de Duchamp, qui n’est qu’un pissoir, que Duchamp, à ce que je sache n’a pas fabriqué lui-même et qui n’a pas été spécifiquement fabriqué pour cette œuvre. C’est un pissoir lambda, que Duchamp a décrété un jour être une œuvre d’art. Qu’est-ce qui m’empêche de faire la même chose avec le pot du yaourt que je viens de manger ? En quoi celui-ci aurait-il dans ce cas une valeur artistique moindre que le pissoir de Duchamp ? Voila des questions auxquelles visiblement Demian West n’a pas de réponse à apporter...


  • brieli67 13 septembre 2010 20:25

    Bientôt sur votre écran

    en direct de Rome Béa transverbérée

     ..... les décors sont de Roger Harth et les costumes de Donald Duck...

    « [...] pour ....., enfin disons quand même le mot… et puis en plus vous avez qu’à aller regarder dans une certaine église à Rome la statue du Bernin pour comprendre tout de suite …enfin quoi : qu’elle jouit, ça fait pas de doute ! Et de quoi jouit-elle ? Il est clair que le témoignage essentiel de la mystique c’est justement de dire ça : qu’ils l’éprouvent mais qu’ils n’en savent rien. » Jacques Lacan in Séminaire Encore 1972


    • Lorenzo extremeño 14 septembre 2010 16:05

      @ Perseús

      le tyranossaure fossilisé pour qui l’Art s’est arrêté au 19éme siécle, 

      prêt á jeter aux poubelles de l’Histoire tout l’Art du 20éme siécle pour une seule

      sculpture du Bernin, çá fait froid dans le dos !

      Fort heureusement, l’influence et le pouvoir de Villach sont fort bien contingentées

      dans les uniques colonnes du temple Agoravoxien .


    • Traroth Traroth 16 septembre 2010 11:59

      Il y a de véritables artistes contemporains, mais ils n’exposent pas des pissoirs, bizarrement.


  • Icks PEY Icks PEY 15 septembre 2010 09:57


    Voici une logorrhée aussi ampoulée que l’œuvre d’art objet du propos est fine et subtile.


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