lundi 2 juillet 2012 - par Disjecta

Jean-François Copé ou l’enjeu d’une manipulation réactionnaire de l’histoire

Jean-François Copé convoque la cavalerie lourde. Après avoir mis sur le même plan le collabo Brasillach et le révolutionnaire Robespierre, le chef de l'UMP poursuit ses acrobaties idéologiques : Minute=L'Huma. Ou comment tenter de ne pas dire de quel camp l'on est.

C'est une grande tendance actuelle à droite : tenter d'effacer les horreurs de l'extrême-droite en postulant qu'on ne voit pas très bien ce qu'aurait de plus fréquentable l'extrême-gauche française, évidemment coupable des crimes staliniens et, plus fondamentalement, de la soi-disant terreur robespierriste. Petite tentative de manoeuvre intellectuelle pour faire croire au bon peuple que les idées portées à la gauche du PS ont quelque chose à voir avec les idées portées à la droite de l'UMP. Et du même coup, tentative de se dédouaner d'une inclination chez Copé de ne pas trouver les idées de l'extrême-droite foncièrement scandaleuses, sachant que du côté du PS, l'alliance avec le Front de Gauche ne parait effrayer personne.

D'une part, il convient de préciser qu'au PS, la tendance générale est plutôt à vouloir se débarrasser de l'encombrant poids du Front de Gauche, pour sa fâcheuse tendance à rappeler à qui veut l'entendre ce que devrait en principe être une politique de gauche. Copé fait simplement semblant de ne pas remarquer que, d'un point de vue idéologique, les différences entre l'UMP et le PS sont cosmétiques. Réactionnaire en diable, son ambition est de parvenir à une démocratie où néo-libéralisme, capitalisme et cupidité outrancière sont devenus les maîtres mots d'une république parfaitement creuse.

Mais il va plus loin. Au-delà de la stigmatisation du seul véritable ennemi de gauche qu'il a face à lui, Copé s'aventure à refaire l'histoire. Entre Brasillach et Robespierre, il n'y a pour lui pas l'ombre d'une différence, ce ne sont là que deux formes d'extrémisme dont chacun devrait savoir se prémunir. Brasillach, figure émininente de la droite extrême récemment encore brandi par JM Lepen, qui appelait dans la feuille collaborationniste Je suis partout à ce que la réaction pétainiste de droite n'oublie pas, parmi ses services rendus à l'occupant, d'inclure les enfants de juifs dans le grand carnage. Robespierre, qui se prononça contre l'esclavage et la peine de mort, réclamant que les juifs aient les mêmes droits que les autres citoyens, personnage soi-disant sulfureux de la révolution de 1789, qui en fut pourtant l'une des figures les plus essentielles, à qui le premier réactionnaire venu croit bon d'attribuer les quinze-mille exécutions de la Terreur, contre toute l'évidence des textes historiques les plus sérieux sur la révolution française.

Jean-François Copé sait très bien ce qu'il fait. Son ambition est d'empêcher le peuple français d'honorer comme il se doit la mémoire de l'un de ses principaux libérateurs de la tyrannie monarchique et aristocratique, Robespierre. La répression réactionnaire de la Commune en 1871 fit en une semaine de vingt à trente mille morts mais cela n'évoque rien à J-F Copé, pas plus qu'à la population française soumis à un enseignement partial et à qui seule la Terreur est en droit de tirer des larmes. Car qu'est-ce que vingt à trente mille êtres ayant défendu l'idéal d'une république sociale pour Jean-François Copé, comparés au quinze-mille guillotinés pendant la révolution, parmi lesquels beaucoup ne se gênaient pas pour fournir aux armées étrangères les meilleures informations afin de mettre à bas la République française naissante ?

D'une certaine manière, Copé et toute sa clique de réactionnaires (cf. Juppé, pas en reste sur le sujet) rendent service à l'histoire nationale. Car il est temps de comprendre pour le peuple français que notre histoire est un enjeu sans pareil et que l'enseignement que l'on fait actuellement à nos enfants des révolutions de 1789, 1830, 1848, 1871, est de l'indigence la plus extrême. Ce dont se régalent les héritiers d'aujourd'hui de Marie-Antoinette, Louis XVI et de Thiers, les Copé et Juppé pour qui le peuple ne vote bien que lorsqu'il élit ses propres tortionnaires, Sarkozy autrefois, Hollande aujourd'hui, petit fayot de la classe réactionnaire à qui le sceptre a été confié pour cinq ans.



25 réactions


  • Alpo47 Alpo47 2 juillet 2012 17:01

    De toutes façons, JF Copé est antipathique ... à quasi tout le monde, y compris largement à l’UMP. Il n’a aucune chance, sauf miracle provoqué par Yahvé, de devenir président.
    Donc, ses outrances et provocations lui servent surtout à tenter de continuer d’exister.


  • chantecler chantecler 2 juillet 2012 17:33

    Vous n’avez pas tout compris : JF drague en permanence la communauté juive et réinstrumentalise l’antisémitisme en toute occasion : Brasillach , M. Théodorakis .
    De Robespierre il n’en a rien à secouer .
    Bref JF Copé soit se croit en Israël , soit il recherche des fonds du coté de cette communauté .
    La politique à droite c’est simple quand on a compris le mécanisme .


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 2 juillet 2012 18:03

    Copé ne s’exprime qu’en débris de mots !


  • non667 2 juillet 2012 20:42

    faire référence au passé, jouer sur les peurs, alors que le progrès technique aidant celui-ci ne peut se reproduire de la même façon , c’est la tactique utilisé par le N.O.M. et ses valets umpsmodemeelv+fdg pour enfumer/entuber le peuple !

    pas la peine de les écouter sinon pour prendre le contre pied de ce qu’il disent !
    c’est comme ça qu’ouvrier 68 tard j’en suis arrivé a voter F.N. depuis 1983 ! (une exception pour chevenement )

    à disjecta
    la révolution française n’est pas la V.O. que vous croyez , c’est les armes de destructions massives ,le 9/11 ,les printemps arabes.... la syrie ,l’iran avant l’heure !
     machiavel nous mettait déjà en garde avec des exemples du temps des grecs ! (lire : le prince )
    a voir la naïveté de ceux qui s’intéressent à l’histoire et à la politique au point d’écrire des articles (sans parler des autres qui s’abstiennent de voter !) on n’est pas sorti de l’auberge ! smiley smiley smiley smiley


  • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 2 juillet 2012 22:28

    La gauche est la première à manipuler l’histoire, pour commencer en enfonçant à coups de burin dans le cerveau des jeunes français les pires théories égalitaires et démocratistes.


  • marko 3 juillet 2012 10:41

    A lire sur Robespierre :
    Conférence d’Henri Guillemin sur Robespierre
    12 février 1970
    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/06/08/227-conference-d-henri-guillemin-sur-robespierre-le-texte


  • HerveM HerveM 3 juillet 2012 11:01

    Mr Copé n’a pas ma sympathie, loin s’en faut.

    MR l’auteur de l’a pas non plus quand il dit : "Brasillach, figure émininente de la droite extrême récemment encore brandi par JM Lepen, qui appelait dans la feuille collaborationniste Je suis partout à ce que la réaction pétainiste de droite n’oublie pas, parmi ses services rendus à l’occupant, d’inclure les enfants de juifs dans le grand carnage."

    Voici texto ce qu’avait écris Mr Brasillach (en 1942, donc sans connaitre le sort réservé à ces juifs non français, sort révélé par le tribunal militaire allié en 1946...)

    « L’archevêque de Toulouse [Mgr Saliège] proteste contre les mesures prises contre les Juifs apatrides en zone non occupée et accuse le gouvernement du Maréchal de suivre des mesures étrangères ! Il parle de brutalités et de séparations que nous sommes tout prêts à ne pas approuver, car il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder de petits  ; l’humanité est ici d’accord avec la sagesse. »

    Rien à voir donc avec ce qu’un certain Mr Moati lui faisait dire dans son documentaire « La haine antisémite » : « Tuez-les, tuez-les tous, et n’oubliez pas les enfants ! »


    • Traroth Traroth 3 juillet 2012 11:55

      « il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder de petits », ça me parait clair. Vu que « se séparer » était un euphémisme pour « envoyer dans les camps », ça veut effectivement dire« tuez-les tous et n’oubliez pas les enfants ». Ça veut dire TRÈS EXACTEMENT ça !


    • HerveM HerveM 3 juillet 2012 15:44

      Je n’éprouve pas de sympathie pour un régime qui persécute des innocents sans raisons, pas plus pour un régime qui assassine un écrivain pour délit d’opinion.

      D’autre part, vous m’expliquerez l’intérêt qu’il y avait en 1942 à employer des euphémismes sur ce sujet....à moins que Mr Brasillach n’ait su ce que personne ne savait...


  • Denzo75018 3 juillet 2012 11:07

    Un article « laborieux » où l’auteur a visiblement du mal pour faire « flotter » une démonstration bien bancale voir qui « coule » au fil des phrases ...


  • Le péripate Le péripate 3 juillet 2012 11:55

    1793 et l’extrême-gauche est bien le ventre fécond qui donna Staline et Hitler, cela ne fait plus de doute si tant est qu’il y eut un doute. Car la Gauche a son Église, l’Éducation nationale et c’est très amusant de lire ici que l’enseignement de la Révolution est « partial ». Car il l’est en effet.

    On peut lire, si on est curieux, l’excellent travail fait par Philippe Nemo Les deux Républiques.

    Et jeter aux orties les pseudos travaux des historiographes communistes.


    • mortelune mortelune 3 juillet 2012 13:01

      « 1793 et l’extrême-gauche est bien le ventre fécond qui donna Staline et Hitler »

      Oh ! comme c’est bien mal connaitre l’histoire. C’est fatigant de vous lire Péripate et un peu d’humilité serait le bienvenu. 
      1793 est une révolution populaire (sans doute la seule de l’histoire de France hormis la commune). Staline et Hitler n’ont rien de leaders ’populaires’ loin de là et vous le savez bien. Mettez vos discours à la poubelle et ne venez pas polluer Agora. Ce qui est dommage c’est que ceux qui ne font aucun effort intellectuel finissent par ne plus douter de toutes ces conneries débitées sur trop de forums. 

    • Traroth Traroth 3 juillet 2012 14:14

      @Le péripate : ça ne fait peut-être plus de doute pour vous, mais qui êtes-vous ? Et comme vous ne nous faites pas l’honneur de la moindre démonstration, votre commentaire ou rien du tout, c’est à peu près pareil...


    • Le péripate Le péripate 3 juillet 2012 15:06

       smiley Quand c’est écrit en rouge, c’est un lien. Vous pouvez le lire ou ne pas le lire, je m’en tape comme de mon premier préservatif. Mais ne dites pas que je ne démontre rien ou je penserai que vous êtes de mauvaise foi.


    • Le péripate Le péripate 3 juillet 2012 15:10

      « Qui êtes-vous »... pour que vous vous livriez à des attaques en dessous de la ceinture... ben voyons comme si je ne vous connaissais pas.

      Spéculez, si vous voulez...


    • Traroth Traroth 3 juillet 2012 17:14

      Je ne vois pas pourquoi je devrais me fader un article de Wikipédia de 5 pages alors que vous n’êtes pas capable d’expliquer vous-même votre avis....

      « Qui êtes-vous ? » ne se veut pas injurieux. Simplement, l’expression de votre simple opinion sans démonstration ni explication n’est que de peu de valeur. La mienne non plus, d’ailleurs.


  • mortelune mortelune 3 juillet 2012 13:13

    Copé est un âne de plus et à l’instar de péripate il représente ce qu’il y a de plus moche chez certains hommes ; l’arrogance !

    Il s’imagine être supérieur et il prend systématiquement les autres pour des cons. Le plus triste dans cette histoire c’est qu’il trouve toujours des adeptes encore plus manipulateurs que lui ou des imbéciles pour le croire.
    L’inculture n’est pas un défaut en soi mais lorsqu’elle est proclamée ’culture’ alors elle prend la tête des honnêtes gens.

    • Le péripate Le péripate 3 juillet 2012 13:20

      Bonjour Mortelune. Ca va chez vous ? smiley

      C’est arrogant de ne pas penser comme vous j’en suis bien conscient et sachez que ça me désole au plus haut point. smiley

      Mais je continuerai de braire autant qu’il me plaira et me passerai de vos bisous.


    • Le péripate Le péripate 3 juillet 2012 13:33

      Tenez-vous parkway, la violence de votre discours pourrait laisser penser que vous êtes un fasciste.

      Et comme vous êtes le Bien, la Justice, ça ferait désordre. smiley


  • ffi ffi 3 juillet 2012 15:19

    Il me semble que Brasillac prônait plutôt « de ne pas séparer les enfants des parents » et que c’était une attitude charitable de sa part, car il ne savait pas ce qu’il y avait au bout du voyage.
    (A notre époque, on connaît la fin de l’histoire, mais ils ne la connaissaient pas alors).


    • Traroth Traroth 3 juillet 2012 17:17

      Vââââchement crédible... La vieille thèse du « on ne savait pas », si commode, de Vichy au Vatican !

      Quel mot vous ne comprenez pas dans « il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder de petits » ?


    • ffi ffi 3 juillet 2012 23:54

      Tu vois cela avec tes yeux d’aujourd’hui, où le procès de Nuremberg et les manuels scolaires le raconte abondamment, mais je ne crois pas que les camps de concentration étaient tellement connus à l’époque.

      S’il était d’avis d’expulser les juifs vers la Palestine, je comprends bien qu’il lui eu semblé invraisemblable de séparer les familles pour garder les enfants ici.
      J’aurais eu la même position.
       
      La question préalable, avant de se lancer dans des jugements anachroniques, est de savoir si Brasillach connaissait la nature réelle de la destination (personnellement, je l’ignore).


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