vendredi 4 mars 2016 - par Abou Antoun

La science politique

Les gouvernements ont aujourd'hui à prendre des décisions importantes dans de nombreux domaines économiques, stratégiques, sociétaux. Les dossiers doivent être correctement instruits et les propositions de lois argumentées, défendues en fonction d'informations fiables émanant de sources indépendantes et non pas en provenance de groupes de pression occultes (lobbyistes). L'exécutif a-t-il les moyens intellectuels de prendre la mesure des problèmes ?

Prenons quelques exemples :

Domaine de l'énergie :

Faut-il continuer d'investir dans le nucléaire ou abandonner la filière ? Dans l'affirmative faut-il privilégier les centrales de nouvelle génération, les EPR ou les usines classiques ? Doit-on favoriser le développement et la multiplication des petites unités au dépend des grandes centrales ? Comment évaluer les coûts, et les risques ? Quels sont les risques réels pour l'environnement ? Bref toutes ces questions sont importantes et pour y répondre il faut des connaissances, principalement en physique nucléaire qu'aucun dirigeant n'a. Alors les politiciens s'entourent de 'conseillers'. Mais qui sont ces 'conseillers' ? En général seulement des lobbyistes des hommes de paille des grandes sociétés (AREVA, etc.). ils conseillent donc les politiciens dans le sens de leur intérêt propre qui se confond avec l'intérêt des groupes qu'ils représentent. En aucun cas l'intérêt du pays, de la nation, voire de l'humanité n'est pris en compte.

Domaine de l'informatique :

Le développement foudroyant de la micro-informatique et des réseaux, induit des changements sociétaux. On assiste à l'émergence de nouveaux comportements, de nouveaux modes de communication et d’information, d'étude et de travail. Toute l'économie en est affectée. Le e-business est florissant et cela a des incidences fiscales (taxation des profits du e-business), mais aussi dans le domaine de l'emploi (télétravail). Il y a également de nombreux problèmes de sécurité dans le domaine bancaire ou même militaire, les hackers, craquent tous les systèmes. Comment se protéger ? Faut-il favoriser les solutions open-source ? Quel est l'intérêt d'un OS national ? Faut-il limiter, filtrer les accès internet ? Comment lutter contre la propagation des idées subversives ? Faut-il contrôler les réseaux sociaux et comment le faire en pratique ? Quelle attitude avoir pour défendre la propriété artistique ou intellectuelle ? Comment lutter contre les téléchargements illicites ? Les questions sont nombreuses, mais dans tous les cas les aspects technologiques sont à prendre en compte car une loi doit-être applicable. On voit dans ce domaine des textes absurdes ne pouvant être mis en application car rédigés par des amateurs n'ayant aucune conscience des difficultés techniques.

Domaine de la biologie :

Nous avons tous en tête les débats sur l'utilisation des OGM dans l'alimentation humaine et animale. Cela pose de nombreuses questions. Le danger existe-t-il vraiment ? Quel est le risque de pollution de l'environnement par les cultures OGM ? Peut-on pratiquement confiner ces cultures ? A-t-on le droit de 'breveter' des semences ? Peut-on s'approprier le vivant ? On constate que les gens réagissent en fonction de préjugés. Les écolos sont a priori contre tout ce qui est modification génétique sans pouvoir justifier scientifiquement leur position. Il y a parfois des contradictions. On peut développer des espèces génétiquement résistantes à certaines maladies, leur abandon nécessitant l'emploi de pesticides. Quel choix faut-il faire ? On voit qu'il s'agit de choix difficiles, techniques, ne pouvant être faits que par des spécialistes. Comme dans le cas de l'énergie nous voyons que les conseillers des politiciens sont des lobbyistes et qu'ils ne font que servir les intérêts de grands groupes industriels (Monsanto, Bayer, Sanofi-Aventis).

Domaine de la bio-éthique et de la médecine :

La science médicale a fait des progrès importants dans la procréation médicalement assistée. Les pays légifèrent dans ce domaine au coup par coup au cas par cas, et sans réelle unité ni cohérence, ce qui fait que les lois peuvent être tournées facilement, comme elles l'étaient par le passé pour l'avortement. Là encore il faut pour pouvoir prendre des décisions, avoir des connaissances techniques sur les procédures, car la dimension morale n'est pas la seule à prendre en compte. Nos élus, nos représentants ont-ils les informations qui leur permettront de décider dans l'intérêt des populations ?

Conquête spatiale :

Faut-il développer les vols habités ou au contraire privilégier l'envoi de robots. Doit on poursuivre l'exploration lunaire, doit-on coloniser notre satellite ? Quel est l'intérêt des stations orbitales ? Comment former les cosmonautes ? Le voyage sur Mars présente-t-il un intérêt quelconque ? Quel est le risque de la pollution spatiale ?

Domaine militaire :

Faut-il poursuivre le développement de la force de dissuasion ? Faut-il privilégier les armes stratégiques au dépend des armes tactiques ? Faut-il multiplier les sous-marins ? Cette forme a-t-elle un intérêt quelconque dans le cas de la lutte contre le terrorisme ? Quel danger nous font courir les alliances ?

Cette liste des exemples n'est nullement exhaustive. La recherche théorique avance et sa mise en application par l'industrie est souvent un choix politique. Encore faut-il que les décideurs aient les éléments pour prendre les décisions, donc qu'on trouve dans leurs rangs des spécialistes, des personnes éclairées.

Nous examinons maintenant quelles sont les compétences de l'exécutif sur les bases des informations fournies par Wikipédia concernant la composition du dernier cabinet ministériel :

 

  1. Manuel Valls , premier ministre : Licence d'histoire Panthéon Sorbonne
     

  2. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères : Licence Allemand Capes
     

  3. Ségolène Royal, ministre de écologie : licence Science économique-Diplôme Sciences Po – ENA
     

  4. Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation : Licence droit université Picardie – Echec ENA
     

  5. Michel Sapin ministre des finances : Licence d'histoire-DEA Géographie Sciences Po – ENA
     

  6. Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales : ENS Agrégée Sciences Economiques et Sociales – Sciences Po


     

  7. Jean-Yves Le Drian , ministre de la défense : Agrégé Histoire
     

  8. Myriam El Khomry, ministre du travail : DESS droit public
     

  9. Jean-Michel Baylet , ministre de l'aménagement du territoire : Etudes de droit à l'Université de Toulouse (diplôme non précisé)
     

  10. Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur : Etudes à l'Institut d'Etudes Politiques de Bordeaux, diplôme non précisé
     

  11. Jean-Jacques Urvoas , garde des sceaux : Droit public (niveau non précisé)-Sciences Po-DESS communication politique et sociale.
     

  12. Emmanuel Macron , ministre de l'économie : DEA philosophie Institut d'Etudes politiques Paris,ENA
     

  13. Emmanuelle Cosse, ministre du logement : DEA droit public en économie.

  14. Annick Girardin, ministre de la fonction publique : Aucun niveau ni diplôme précisé ?
     

  15. Audrey Azoulay , ministre de la culture : Maîtrise de science de gestion (Dauphine)-Maîtrise en administration des Affaires (Lancaster)
     

  16. Patrick Kanner , ministre de la ville : Études en droit public – niveau non précisé
     

  17. George Pau-Langevin, ministre de l'outre-mer : Maîtrise de Lettres modernes-DES droit privé
     

  18. Stéphane Le Foll , ministre de l'agriculture : Maîtrise et DEA d'économie – Diplômé du CNAM
     

  19. Laurence Rossignol , ministre de la famille : DEA de droit
     

  20. M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement : Docteur en médecine, DESS économie de la santé

  21. Mme Ericka Bareigts, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité réelle : Maîtrise droit des affaires, DESS droit des affaires.

  22. M. Jean-Vincent Placé, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé de la réforme de l’Etat et de la simplification ;Maîtrise économie et droit bancaire.

  23. Mme Juliette Méadel, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée de l’aide aux victimes : Institut Etudes Politiques de paris, DEA philosophie

  24. M. Harlem Désir, secrétaire d’Etat auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes : Licence de Philosophie

  25. M. Matthias Fekl, secrétaire d’Etat auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger : IEP Paris, ENA maîtrise allemand, maîtrise de philosophie.

  26. M. André Vallini, secrétaire d’Etat auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé du développement et de la francophonie : IEP Grenoble droit (diplôme non précisé)

  27. M. Alain Vidalies, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, chargé des transports, de la mer et de la pêche : Études de droit (niveau non précisé).

  28. Mme Barbara Pompili, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, chargée de la biodiversité : IEP Lille

  29. M. Thierry Mandon, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche : Licence droit et sociologie IEP Paris

  30. M. Christian Eckert, secrétaire d’Etat auprès du ministre des finances et des comptes publics, chargé du budget : ENS Saint-Cloud agrégation de mathématiques

  31. Mme Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion : Docteur en médecine.

  32. Mme Pascale Boistard, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes âgées et de l’autonomie : DEA Sciences politiques.

  33. M. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire : Instituteur

  34. Mme Clotilde Valter, secrétaire d’Etat auprès de la ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, chargée de la formation professionnelle et de l’apprentissage : Sciences Po ENA

  35. Mme Estelle Grelier, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales, chargée des collectivités territoriales : IEP Grenoble, DESS relations franco-allemandes et institutions européennes.

  36. Mme Martine Pinville, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique, chargée du commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l'économie sociale et solidaire : Capacité en droit

  37. Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique, chargée du numérique : Diplôme de Sciences Po.

  38. Mme Hélène Geoffroy, secrétaire d’Etat auprès du ministre de ville, de la jeunesse et des sports, chargée de la ville : Maîtrise de mécanique, Doctorat de mécanique à Polytechnique.

  39. M. Thierry Braillard, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, chargé des sports : Maîtrise de droit, IEP de Lyon.

Récapitulons :

  • Formation en droit : 14/39 soit : 36 %
  • Formation Études Politiques : 15/39 soit : 38 %
  • Formation administration ENA : 5/39 soit : 13 %
  • Formation histoire-géographie : 3/39 soit : 08 %
  • Formation philosophie : 4/39 soit : 10 %
  • Formation économique : 4/39 soit : 10 %
  • Formation gestion affaires, business : 1/39 soit : 03 %
  • Formation médicale :2/39 soit : 05 %
  • Formation scientifique (maths, méca) : 2/39 soit : 05 %
  • Formation sciences (physique) :0/39 soit : 00 %
  • Formation sciences (chimie) : 0/39 soit : 00 %
  • Formation sciences (biologie) : 0/39 soit : 00 %
  • Formation sciences (informatique) :0/39 soit : 00 %

Aujourd'hui on désigne par 'science' à peu près tout ce qui s'enseigne à l'université. Mais il y a des distinctions, si vous préférez une sorte de hiérarchie.

Les sciences fondamentales (maths, physique, chimie, biologie, géologie, médecine, etc.), et les sciences humaines (histoire-géographie, science sociale, science économique, science politique).

A côté des sciences il y a les techniques qui sont en quelque sorte les applications des résultats théoriques des disciplines scientifiques. La frontière est parfois floue ; l'informatique est-elle une science à part entière ou une simple technique application des mathématiques et de la branche électronique de la physique ?

Pour ce qui me concerne (c'est donc là un point de vue personnel) je refuse la qualité de véritable science à des domaines comme l'économie ou la politique. Certes l'un et l'autre de ces domaines développent des jargons spécialisés et décrivent des phénomènes, mais quant à leurs prétendues lois je n'en ai jamais vu une seule qui ait un domaine d'application défini et une véritable valeur prédictive. Certes, on peut établir une relation entre la croissance et le chômage, entre les taux directeurs et le niveau de l'épargne, mais ne s'agit-il pas d'évidences qu'un enfant pourrait comprendre ? Cela n'a rien à voir avec la relativité restreinte ou le nombre d'Avogadro ou la table de Mendeleev. Ces disciplines ne pourront jamais être des sciences à part entière car il faut intégrer la psychologie humaine des individus et des groupes qui n'est pas quantifiable. Les phénomènes trouvent donc des explications presque toujours après-coup. Or gouverner c'est prévoir, ce n'est pas constater.

Revenons donc à l'étude des compétences de l'exécutif actuel. On constate que la grande majorité des nommés (environ 40%) possède une qualification dans les domaines du droit et de la politique (capacités, licences, maîtrises, DEA, DESS de droit et IEP). Ces compétences sont-elles utiles pour traiter des problèmes exposés ici ? A l'évidence, non !

Les sciences humaines, histoire, géographie, philosophie sont assez bien représentées avec 28 % de l'effectif, mais la même remarque vaut.

Qu'en est-il maintenant des sciences 'dures' (maths, physique, chimie, médecine, etc.) ? Elles rassemblent tout au plus 10 % des effectifs sans aucun physicien, aucun chimiste, aucun biologiste, aucun informaticien….

Qu'est-ce que cela signifie en pratique ? Que ces gens prennent des décisions, élaborent des textes de lois sur des sujets qu'ils ne comprennent même pas. Au lieu d'instaurer des quotas stupides pour la représentation des femmes ou des minorités ethniques ne conviendrait-il pas mieux que ces quotas concernent les compétences ?

Si on se penche sur la composition de l'Assemblée (Chambre des députés + sénat + CESE) on verra qu'on peut faire la même constatation. Bref à une époque où la science progresse à pas de géant nous sommes gouvernés par des ignorants.



12 réactions


  • alinea alinea 4 mars 2016 22:30

    J’ai bien aimé votre liste, assez parlante il faut le dire.
    Mais d’un autre côté, la valeur d’un individu n’a pas souvent à voir avec son diplôme ; les éminences grises de nos bons rois étaient-ils tous docteurs en philosophie ou bien diplômés de sciences politiques ?
    Mais enfin, il est tellement vrai aujourd’hui que nous avons affaire à des incompétents que trouver des petits biais visibles est un plaisir dont il ne faut pas se priver ! On les choisit pour leurs bons et loyaux services dans le parti : être ministre est une récompense !! La fonction, un rôle !
    Si on change de numéro de république, on pourra peut-être remédier à cela !!


    • Abou Antoun Abou Antoun 4 mars 2016 22:44

      @alinea
      Bonsoir Alinea,
      Mais d’un autre côté, la valeur d’un individu n’a pas souvent à voir avec son diplôme
      Vous aurez remarqué que je ne porte aucun jugement de valeur sur les individus. Je ne parle que de leurs compétences reconnues par la société (c’est bien le rôle des diplômes, non). Je remarque donc qu’on n’estime pas nécessaire d’avoir pour la recherche un docteur es sciences, pour la défense un ingénieur en aéronautique ou en construction navale.
      Je ne vais pas détailler le CV de chacun et le mettre en rapport avec ses fonctions, chacun des lecteurs peut le faire.
      On les choisit pour leurs bons et loyaux services dans le parti : être ministre est une récompense !! La fonction, un rôle !
      Je vois donc que vous m’avez parfaitement compris !
      Si on change de numéro de république, on pourra peut-être remédier à cela !!

      On en est déjà au numéro 5 ... Je doute qu’un nouveau numéro puisse apporter un remède au problème, bien que cela puisse être nécessaire pour empêcher un Président devenu fou d’entraîner le pays dans des guerres coloniales sans aval du Parlement ou dans des alliances foireuses avec des états voyous.
      Le sujet ne semble pas passionner les foules.
      Merci pour votre intervention.


    • alinea alinea 4 mars 2016 23:38

      @Abou Antoun
      Ce n’est pas le numéro qui fait la république, on est bien d’accord, mais opter pour une autre où le Président ne serait plus le roi, et y ajouter un contrôle populaire sur le parlement, ce serait déjà un plus, non ?


    • Abou Antoun Abou Antoun 5 mars 2016 00:12

      @alinea
      Oui la cinquième était taillée sur mesure par et pour De Gaulle, elle ne convient pas à nos rois fainéants. 


  • Aristide Aristide 4 mars 2016 23:25

    Comment peut on encore se plaindre de la perte du « politique » et regretter que les ministres ne soient pas des spécialistes du sujet ?


    Allons, qui peut croire encore que les textes et réformes sont élaborées par les ministres. Comme si la fonction de ministre consistait à cela. Il s’agit au mieux d’initier des tendances, d’orienter une politique générale, ... et enfin de soutenir une position qui souvent est un compromis établi dans des cabinets ministériels par des seconds couteaux. Tous les sujets deviennent de plus en plus difficiles à appréhender, complexes et souvent liés à d’autres domaines aussi difficiles, comment peut on croire que le ou la ministre serait apte à tout comprendre, à tout décider, ... Personne, sauf ...

    Sauf, qu’il existe encore quelques croyants à l’omniscience du chef, à la compétence sans limite du responsable ou du leader charismatique.

    Pour ma part, je crois qu’il n’y a rien de pire que la politique menée par des technocrates érudits et compétents, je préfère les politiques habitués au compromis qui savent naviguer et arriver à faire passer des idées que d’autres mettent en lois et textes réglementaires.







    • Abou Antoun Abou Antoun 5 mars 2016 00:10

      @Aristide
      Comment peut on encore se plaindre de la perte du « politique » et regretter que les ministres ne soient pas des spécialistes du sujet ?
      Qui ici se plaint de la perte du politique ?

      J’aimerais moi qu’on perde une fois pour toute la politique et les politiciens que nous connaissons aujourd’hui pour avoir des dirigeants.
      Il s’agit au mieux d’initier des tendances, d’orienter une politique générale, ... et enfin de soutenir une position qui souvent est un compromis établi dans des cabinets ministériels par des seconds couteaux. 
      Votre idéal de ministre c’est donc : El Khomry, Fabius, Vallaud-Belkacem ? Leur image semble conforme à ce que vous en attendez. Et encore chacune de ces personnes a-t-elle initié une tendance, orienté quoi que ce soit ?
      Tous les sujets deviennent de plus en plus difficiles à appréhender, complexes et souvent liés à d’autres domaines aussi difficiles, comment peut on croire que le ou la ministre serait apte à tout comprendre, à tout décider, ... Personne, sauf ...
      C’est un des buts des articles que de le démontrer. Votre solution consiste donc à prendre des gourdes et à leur faire signer n’importe quoi. C’est apparemment aussi le choix de Hollande.
      Pour ma part, je crois qu’il n’y a rien de pire que la politique menée par des technocrates érudits et compétents,
      Voici bien ici un exemple d’intoxication grise. Prenez la même phrase et enlevez le mot technocrate, assimilé à bureaucrate, ploutocrate, phallocrate et tout ce que vous voulez en ’crate’. La phrase devient donc :
      Pour ma part, je crois qu’il n’y a rien de pire que la politique menée par des gens érudits et compétents,
      Elle devient absurde, et elle est absurde.
      Mais vous savez fort bien que pour beaucoup le mot ’technocrate’ a une connotation négative, cela désigne en général des gens éloignés de la réalité, perdus dans leur bulle et loin des préoccupations des gens simples. vous concoctez donc un texte racoleur par cette combinaison de mots et essayez de persuader le monde que finalement c’est mieux d’être gouverné par des quotiches et des quotichons pour reprendre la terminologie d’un autre article traitant du même sujet.. Votre point de vue est absurde.
      je résume ma position : Quand je prends l’avion j’aime avoir la certitude que le capitaine de bord a un véritable brevet de pilote, qu’il n’est pas bourré et qu’on peut en dire autant de son copilote. Bref j’aime avoir la certitude que j’ai affaire à un vrai technicien du vol (pas un techocrate), une personne qui connaît les procédures et qui les respecte.

    • Aristide Aristide 5 mars 2016 10:48

      @Abou Antoun


      Attendez, vous saucissonnez mon propos, vous ôtez quelques passages, vous lui enlevez toute cohérence. Une petite remarque, vous citez quelques ministres qui ont démontré leur absence de sens politique, de convictions, ... Qui conteste qu’il y ait des hommes et femmes politiques médiocres, d’autres manipulateurs et ambitieux ou serviles. Essayez de ne pas déformer ce que j’écris. Je m’oppose simplement à cette idée assez commune consistant à regretter que la politique ne soient menée que par des spécialistes.

      Je ne commenterais pas plus vos détournements de sens sur les gourdes, vos affirmations sur mon point de vue absurde, ...

      Sur le fond, je crois que vous proposez de donner le pouvoir aux spécialistes du sujet, je crois à l’inverse. Il me semble que la politique est avant tout au service du peuple, que les spécialistes ont leur place mais pas au niveau décisionnel, c’est au politique de décider des objectifs. Qui peut croire que l’omniscience existe au point que le ministre en charge soit aussi « compétent » que les centaines de techniciens, dirigeants et cadres de l’administration qu’ils chapeautent. La politique décide des objectifs et la « technostructure » est là pour la mettre en oeuvre.

      Sans vouloir vous faire offense, cette comparaison sur le pilote d’avion est assez oiseuse, qui conteste que les chirurgiens opèrent, les pilotes pilotent, ... Il s’agit de savoir si les directeurs d’hôpitaux doivent être des pontes en médecine, les PDG de compagnies d’aviation des pilotes ou stewards, ...

      PS : Essayez de ne pas jouer de cette méthode assez ... ridicule consistant à déformer le propos, non je ne préfère pas être dirigé par des quotiches et quotichons, pas plus que vous ne souhaitez être dirigé par des technocrates obtus. Si j’ai utilisé ce terme de technocrate, ce n’était pas dans le sens caricatural. J’ai pensé à cette définition de technocratie, et là on n’est pas loin de votre position.

    • Abou Antoun Abou Antoun 5 mars 2016 11:31

      @Aristide

      Je m’oppose simplement à cette idée assez commune consistant à regretter que la politique ne soient menée que par des spécialistes.
      Nos points de vue sont donc totalement inconciliables. je souhaite que la politique soit menée dans chaque branche par des gens qui connaissent leur sujet. Bref la politique est une chose trop sérieuse pour qu’on la laisse faire par des politiciens.
      Vous ne faites en outre aucune remarque de fond sur le contenu de l’article. Vous trouvez donc normal qu’en moyenne le niveau soit bac+3 avec ultra-spécialisation en droit et ’sciences po’ et que le gouvernement, au niveau ministériel, ne contienne pratiquement aucun scientifique vrai.
      De fait beaucoup de ces ’nommés’ ont atteint et même dépassé leur niveau de compétence selon la très fameuse théorie de Peter et Hull. C’est justement pour cette raison, parce qu’ils savent que dans le fond ils n’ont rien à faire ici qu’ils sont manipulables qu’on peut leur faire endosser et signer n’importe quoi. Le cas El Khomry est caractéristique. Après trois semaines d’une présence toute symbolique au Ministère du Travail on lui fait présenter une réforme du code du travail préparée depuis des mois par le couple Macron-Valls. Elle en est à proprement parler malade car il lui faut aussitôt endosser toute cette impopularité et ces moqueries. Elle n’a pas glissé sur une savonnette, elle est au bord de la crise de nerfs, mais on ne l’a plaindra pas elle l’a bien cherché.
      Les compétences existent, il existe dans notre pays des gens qui s’y connaissent en physique nucléaire, en informatique, en astro-physique, en biologie, en géologie. On ne leur donne pas le pouvoir car ils détiendraient alors une légitimité, donc un pouvoir réel et il deviendrait impossible ou enfin plus difficile de les corrompre. spécialement si on les oblige à rendre des comptes à leurs pairs et au parlement. 
      Ce gouvernement c’est une bande de cancres qui sont prêts à tout accepter pour qu’on ne leur retire pas la gamelle. (NB : ceux d’avant c’était la même chose). J’en viens lentement à la conclusion d’Alinea selon laquelle il est temps de réécrire la constitution, de redéfinir les fonctions du Président de La République, les procédures de formation des gouvernements avec des ’profils de poste’ extrêmement précis, un contrôle parlementaire réel de l’exécutif, etc.. etc.. Bref en finir avec cette république bananière que la France est devenue, où toute décision est ’le fait du prince’.



    • Aristide Aristide 5 mars 2016 16:33

      @Abou Antoun


      Nous sommes au moins d’accord sur le fait que nos positions ne peuvent pas être plus éloignés. Cependant, vous remarquerez que je n’essaie pas de vous faire dire ce que vous ne dites pas. Mais bon, c’est votre affaire.

      Sur le niveau d’étude, contrairement à vous, je ne crois nullement au seul critère des diplômes pour juger de la qualité politique des personnes en charge des affaires de notre pays. Au contraire même, je crois qu’il n’y a pas assez d’ouvrier, de simple employés, des mères de famille, ... Voyez comment on ne peut être plus opposé. Pour moi, il s’agit de représenter le peuple, en aucun cas le politique doit être reversée aux spécialistes, il est l’affaire de tous. Comme il est impossible de tous pouvoir s’exprimer, on délègue son pouvoir de décision lors des élections.

      Je ne voterai jamais pour ces experts auto proclamés ou réels, qui croient tous détenir la vérité et les solutions. C’est le pire danger de croire que les techniciens sont aptes à régler nos problèmes. Ils sont là pour mettre en oeuvre les objectifs que la démocratie leur fixe et encore. 

      Le seul pouvoir légitimité appartient au représentants élus du peuple , la compétence n’apporte aucune légitimité par elle même. Vous dites « On ne leur donne pas le pouvoir car ils détiendraient alors une légitimité, donc un pouvoir réel ». Comme quoi, si ce « on » est le peuple, et ce « ils » sont les spécialistes, nos concitoyens possèdent une grande sagesse et permettent d’éviter ce fléau de leur confier seul les affaires.

  • Le p’tit Charles 5 mars 2016 09:51
    La science politique.. ?...faut être gonflé pour appelez les magouilleurs-mafieux qu’ils font de la science.. ?

    • Abou Antoun Abou Antoun 5 mars 2016 10:19

      @Le p’tit Charles
      Oui, le titre est bien une plaisanterie. La politique actuellement se confond avec l’art du mensonge, de la dissimulation et de la manipulation. Tout cet ensemble de ’techniques’ n’a évidemment rien à voir avec une science, ni exacte ni même humaine. On ne devrait pas autoriser un tel oxymore.


    • Yanleroc Yanleroc 29 août 2016 22:37

      @Abou Antoun


      «  l’art du mensonge, de la dissimulation et de la manipulation. » 
      est partout dès lors qu’il y a collusion entre une hiérarchie et des dollars !



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