lundi 28 novembre 2016 - par Bruno Guigue

M. Fillon, Père Noël des possédants

En exhumant l'ADN de la droite libérale orléaniste, François Fillon s'expose à une volée de bois vert. Son projet consiste, en effet, à faire passer pour des réformes courageuses un vaste transfert de richesse vers les classes favorisées. Il peut se qualifier pour le second tour, mais le rassemblement nécessaire à la victoire finale n'est pas acquis. Il va traîner comme un boulet le libéralisme éculé de son programme et l'exiguïté de sa base sociale. Sur le plan politique comme sur le plan économique, M. Fillon risque de faire les frais de ses mauvais calculs.

François Fillon a remporté la primaire avec 66,5% des voix. C'est une nette victoire, mais dans les limites du genre. Avec un tel score, le candidat obtient l'adhésion explicite de 4 à 5% des Français. On notera aussi que la composition sociologique de cet électorat ne reflète pas celle du pays. Professions libérales, cadres supérieurs, inactifs et retraités en constituent l'essentiel. La France qui plébiscite M. Fillon est respectable, mais ce n'est pas elle qui se lève tôt pour gagner un modeste pécule.

La sociologie étriquée de son socle électoral constitue un handicap pour le candidat. L'élection présidentielle est un exercice où l'élargissement de son audience, au deuxième tour, est la clé du succès. Ce ne sera pas facile pour M. Fillon. Il est cocasse, en outre, d'entendre le vainqueur de la primaire faire l'éloge de l'esprit d'entreprise et du travail acharné, alors que son fan club, largement issu du troisième âge, ne respire pas vraiment cette atmosphère.

Plutôt bien pourvue, cette couche sociale ne souffrira pas des restrictions que le candidat entend imposer aux Français. Avec M. Fillon, ce sera une avalanche de cadeaux pour les possédants. Les chefs d'entreprise bénéficieront de la réduction de l'impôt sur les sociétés et de la baisse des cotisations sociales. Les rentiers seront gratifiés d'une réduction de l'impôt sur les revenus du capital. Les gros propriétaires accueilleront la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune avec des transports d'allégresse.

Il y aura des gagnants, mais aussi des perdants. Premiers visés, les fonctionnaires subiront la suppression de 500 000 postes. Comme les médecins de Molière, M. Fillon veut soigner le service public en lui infligeant une saignée. Les fonctionnaires devront travailler 39 heures payées 37 et se résoudre à une diminution de leur pension de retraite. Les agents du service public, c'est clair, ne seront pas à la fête. Mais la cure d'austérité la plus sévère, en réalité, concerne les salariés du secteur privé.

François Fillon ne se contente pas de supprimer les 35 heures. Il jette aux orties la durée légale hebdomadaire du travail. Le temps de travail sera négocié, au sein de chaque entreprise, dans la limite européenne de 48 heures hebdomadaires. En l'absence de législation, la quantité de travail exigée des salariés dépendra de ce rapport de forces. La substitution des accords d'entreprise aux accords de branche ayant pour effet de neutraliser les syndicats, on devine le résultat.

Avec un chômage élevé, les travailleurs du secteur privé ne seront pas en position favorable pour négocier avec les patrons. L'épée de Damoclès de la délocalisation planant au-dessus de leur tête, ils seront contraints d'accepter une régression de leurs conditions de travail et de rémunération. Engagé depuis des décennies, le basculement de la valeur ajoutée du capital vers le travail se poursuivra, avec la bénédiction d'un gouvernement qui pourra se prévaloir du suffrage populaire pour imposer l'austérité.

Le pouvoir d'achat des couches sociales modestes se dégradera aussi sous l'effet de la hausse de la TVA. Substituer la fiscalité indirecte à la fiscalité directe est une vieille recette des politiques de droite. Ce qu'il donne aux actionnaires et aux rentiers, M. Fillon le prélèvera dans le panier des ménages. Pour réduire la dette, il comprime les dépenses publiques. Mais pour compenser les réductions fiscales octroyées aux riches, il taxe la consommation populaire.

Le projet de M. Fillon a le mérite d'annoncer la couleur. Mais a-t-il la moindre chance de réussir ? La baisse des dépenses publiques et la hausse de l'impôt sur la consommation ne peuvent avoir qu'un impact négatif sur l'activité. Pour M. Fillon, peu importe ce choc déflationniste. Il croit dur comme fer aux vertus de la politique de l'offre. Il pense que les bienfaits dont il gratifie les possédants se traduiront en surcroît de richesses pour tous, et que l'accroissement des bénéfices se convertira en créations d'emplois.

Que ce mécanisme vertueux soit surtout une vue de l'esprit le laisse de marbre. Il appartient à cette droite qui ne jure que par la stabilité de l'euro, la dérégulation du marché du travail et le désarmement fiscal unilatéral. Avec ce programme, le candidat adresse un message explicite aux possédants dont il attend un sursaut salutaire au lendemain de l'élection. Simultanément, il donne des gages aux institutions européennes et aux dirigeants allemands, garants sourcilleux de l'orthodoxie budgétaire.

Mais il ne suffit pas d'avoir les voix des Français aisés et la bénédiction de la chancelière Angela Merkel pour gagner l'élection présidentielle. Hormis une poignée de masochistes, on ne voit pas ce qui poussera les ouvriers, les employés, les chômeurs, les fonctionnaires et les petits retraités à voter pour M. Fillon. Bien que ces catégories sociales représentent la majorité du corps électoral, le candidat semble déterminé à ignorer leurs aspirations.

Il va capitaliser au premier tour l'adhésion des couches aisées et d'une partie des classes moyennes, sensibles au discours sur l'effort et la rigueur. Mais il devra combattre sur plusieurs fronts à la fois. Face à François Bayrou et Emmanuel Macron, il lui faudra convaincre l'électorat qu'il est le mieux placé pour incarner la France des propriétaires. Ce faisant, il subira le tir croisé des candidats qui entendent exprimer, dans des styles différents, une colère populaire grandissante.

Pour le porte-parole de la « France insoumise », la brutalité du programme de M. Fillon fournira un ersatz, tout aussi mobilisateur, de ce qu'aurait été une candidature de Nicolas Sarkozy. Face à une famille conservatrice soudée autour de son candidat de choc, le camp progressiste se sentira ragaillardi. Enterrée un peu trop vite, la lutte des classes va revenir à l'ordre du jour. La lutte politique recentrée sur ses véritables enjeux, le candidat des insoumis pourra galvaniser les énergies de ce qui reste de forces vives et progressistes dans le pays.

La candidate du FN, de son côté, dénoncera ce souverainiste repenti, ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy, qui assume la forfaiture sur le TCE. Cet argumentaire sera complété par un tir de barrage contre un programme qui lèse les intérêts des classes populaires. Comme d'habitude, les ténors du FN vont se partager la tâche, les uns usant d'une rhétorique sociale à laquelle le parti d'extrême-droite s'est rallié depuis sa refondation, les autres pointant la duplicité d'un candidat qui clame son amour de la France mais immole sa souveraineté sur l'autel du mondialisme.

En exhumant l'ADN de la droite libérale orléaniste, François Fillon s'expose à une volée de bois vert. Son projet consiste, en effet, à faire passer pour des réformes courageuses un vaste transfert de richesse vers les classes favorisées. Il peut se qualifier pour le second tour, mais le rassemblement nécessaire à la victoire finale n'est pas acquis. Il va traîner comme un boulet le libéralisme éculé de son programme et l'exiguïté de sa base sociale. Sur le plan politique comme sur le plan économique, M. Fillon risque de faire les frais de ses mauvais calculs.



120 réactions


    • Vercassivellaunos Vercassivellaunos 29 novembre 2016 14:27

      @gogoRat
      Bonjour a ceux qui interviennent à mon message précédent.
      Non, mais honnêtement parce que vous êtes prêt vous à donner votre salaire à des gens qui n’en branlent pas une ? , non, mais vraiment ? smiley Pour quel raisons devrions nous accorder le droit de votes à des gigolos qui ne participent pas à la société et ne travaillent pas ?

      Je crois qu’il y’a une incompréhension flagrante, on voit à quel point vous ne voulez pas le changement et préférez garder ce système puant qui ne peut plus tenir la route.
      C’est tout un mode de vie qu’il faut changer, si les français commençait à choisir par exemple une paire de chaussures à 5 euros au lieu d’une paire de chaussures à 300 ou 60 euros, ils auraient plus d’épargne.

      La France dépense 31,5% (source figaro) de son budget rien que pour le social, c’est effrayant !!!
      Cette argent aurait pu être investit dans la science, l’éducation,ou la construction de routes qui fait grand défaut à notre pays.
      Au 19 iéme siècle, siècles de grands troubles et de changements politiques, les français n’avait pas besoin de sécurité sociale et de mesures sociales et se portaient bien, car ils se prenaient en main.
      La sécurité sociale aggrave nos dettes !!!
      80% des consultations chez le médecin servent à rassurer des hypocondriaques !!!
      Les plus modestes profitent de la gratuité quasi totale dans quasi tous les domaines : éducation, santé, logement, transport.... Il serait peut-être temps qu’ils participent un tant soit peu.
      Moi, ce qui m’intéresse, c’est comment les français doivent placer leurs argents, les français ne connaissent plus la valeur de l’épargne.
      Ceux qui réclame la prise en charge gratuite de la maladie, ne sont pas dérangé pour acheter les cigarettes , le cannabis, les canettes de bière, les jeux à gratter, alors il faut arrêter de se plaindre et tout attendre de l’État pour avoir l’assistanat à outrance...
      J’oublie les fonctionnaires, on a trop de fonctionnaires dans ce pays, il faudra en mettre une bonne moitié à la retraite et baisser, supprimer les avantages des fonctionnaires sauf par mérite, on ne gagne rien sans rien.
      Mon programme est un vrai programme de changement total pour la France.


    • pemile pemile 29 novembre 2016 14:30

      @Vercassivellaunos « La France dépense 31,5% (source figaro) de son budget rien que pour le social, c’est effrayant !!! »

      Ce n’est pas le budget qui est effrayant ou critiquable, c’est l’usage et/ou le résultat !


    • pemile pemile 29 novembre 2016 14:33

      @Vercassivellaunos "Les plus modestes profitent de la gratuité quasi totale dans quasi tous les domaines : éducation, santé, logement, transport.... Il serait peut-être temps qu’ils participent un tant soit peu."

      Donc, qu’ils en aient les moyens, non ?


    • pemile pemile 29 novembre 2016 14:34

      @Vercassivellaunos « on ne gagne rien sans rien »

      la spéculation et la rente deviennent donc illégale ?


    • Enabomber Enabomber 29 novembre 2016 14:40

      @Vercassivellaunos
      Persiste et signe alors ? Si certains chômeurs « qui n’en branlent pas une » se suicident, c’est par remords d’avoir abusé du système ? Et ceux qui achètent déjà des chaussures à 5 euros doivent-ils penser à se rabattre sur les chaussures à 2 euros pour avoir « plus d’épargne » ? Si tu devais te présenter contre Fillon, je sais d’avance pour qui je me résoudrais à voter.


    • julius 1ER 29 novembre 2016 19:16
       Ça m’évoque le sage qui montre la lune.

      @Enabomber

      mieux que çà Enabomber, c’est déjà un premier pas vers le fascisme, Vercingé ne se rend même pas compte que c’est un engrenage ... on commence à stigmatiser, puis après c’est l’ostracisme on apartheise certains groupes sociaux en disant ceci cela ... ils ne sont pas productifs, pas rentables etc et puis on élimine et tout cela se fait progressivement ... 

      un seul exemple qui soutient encore le peuple palestinien ?????????
      nobody dans l’inconscient collectif ce peuple a été marginalisé Palestinien = terrorisme 

      leur territoire est un gruyère et leur Etat maintenant n’est plus qu’une chimère avant d’être complètement annexé par le Grand Israël dans un silence médiatique assourdissant !!!!!!!!!!!
      dans moins de 20 ans les Palestiniens n’existeront plus !!!

    • gogoRat gogoRat 29 novembre 2016 19:24

      @Enabomber

       Sans compter que des chaussures à 5 euros (ou pire à 2 euros) ne sont certainement pas un bon investissement, ni pour le déclassé (assisté ? ) ni pour la France !

       
      - Cela alimente d’abord les finances du pays exportateur où les ’travailleurs’ sont sous le fouet d’un dictateur  ! Belle hypocrisie ou cynisme que de refuser de le voir, en abusant du mot intello et magique de ’Mondialisation’ !
       - ce seront des chaussures de mauvaise qualité : vous devrez en racheter 9 autre pour la durée de vie d’une seule paire de bonne qualité payée à son juste et honnête prix !
       Ces 10 chaussures de mauvaises qualité alimenteront les poubelles et la pollution mondiale :
       elles ne feront qu’accélérer fort inutilement l’entropie matérielle inéluctable scientifiquement mise en évidence par Georgescu Roegen ...
       - vous devrez retourner 10 fois plus souvent chez des pourvoyeurs de pompes pour, tout compte fait, pour la même dépense, perdre périodiquement plus de temps , et marcher tout le temps avec un confort dégradé !
       - vous ne participerez ni à l’économie, ni au commerce français !

       Alors qu’avec le temps économisé, vous auriez pu, par exemple, prendre le temps de vous relire avant de publier
       (   smiley je sais, moi aussi, je -Gogorat laisse trop souvent, bien trop de bourdes d’ortograf ! ... mais là , je ne résiste pas à la démangeaison de montrer aux donneurs de leçons qu’avant de vouloir envoyer à la mort celles et ceux qu’ils qualifie d’assister, ils devraient commencer par balayer devant leur porte !
       
      Dans le « Mon programme » d’un inconnu (futur candidat non encore déclaré ?) :

       - le droit de votes à des gigolos [? ?]
       
       - ... si les français commençait à choisir ...

       - La France dépense 31,5% (source figaro) de son budget rien que pour le social, c’est effrayant !!
       [ les ’ !!’ seraient-ils sensés tenir lieu d’argumentation ?]

       - Cette argent aurait pu être investit dans la science , l’éducation,ou la construction de routes qui fait grand défaut à notre pays.
       [ arguments pour étayer cette lubie ? ]

       - ... siècle, siècles ... ... les français n’avait pas ...

       - ils se prenaient en main [? ?]

       - La sécurité sociale aggrave nos dettes !!!
       [ les ’ !!!’ seraient-ils sensés tenir lieu d’argumentation ?]

       - Les plus modestes profitent de la gratuité quasi totale dans quasi tous les domaines : éducation, santé, logement, transport.... Il serait peut-être temps qu’ils participent un tant soit peu.
      [ Si l’univers parallèle dans lequel vit celui qui écrit cela ne lui convient pas, que ne sait-il pas se débrouiller pour rejoindre et participer à ce fabuleux monde des ’assistés’ pour qui tout serait gratuit ]

       - ... ce qui m’intéresse, c’est comment les français doivent placer leurs argents, ...

       - Ceux qui réclame ... ne sont pas dérangé pour acheter ...

       -  avoir l’assistanat à outrance ...
       [ et abuser, à outrance, de la tolérance des ’assistés’ dont on ne sait même pas respecter la langue ? Ce serait beaucoup plus respectable ? ]


    • julius 1ER 29 novembre 2016 19:28

      @gogoRat


      et les dépenses militaires c’est bien çà il vaut mieux construire des rafales et des tanks plutôt que faire du social au moins dans le militarisme plus on investit dans cette idéologie et plus on doit s’en servir .... on voit ce qu’on dépensé les ricains en une dizaine d’années !!!

      plus de 3500 milliards de dollars en pure perte .... pas pour les lobbys de l’armement mais le peuple américain 100 millions de pauvres et un moyen-orient à feu et à sang .....

      magnifique résultat qui me faire dire Vercingé non seulement tu es le prototype du parfait imbécile mais en plus tu es un ignorant ce qui est en fait bien plus grave !!!!!

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 29 novembre 2016 20:06

      @Vercassivellaunos
      Vous ne trouvez pas de quoi conserver la Sécurité sociale, mais sur les 173 milliards d’euros de cadeaux fiscaux au MEDEF, vous êtes d’une discrétion de violette...


      Le déficit de la Sécu, le fameux trou, c’est 400 millions d’euros.

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 29 novembre 2016 20:12

      @Vercassivellaunos
      Quelle dette ? Le hold up du siècle, vous voulez dire !
      C’est le Traité de Maastricht qui a obligé les Etats à emprunter aux banques privées avec intérêts.
      Avant, l’Etat empruntait à taux 0% à la Banque de France...
      Evidemment, cela n’arrangeait pas les banquiers...
      C’est Michel Rocard qui explique l’arnaque.


  • julius 1ER 29 novembre 2016 11:35

    beaucoup d’articles sur Fillon depuis quelques jours sur Avox, mais félicitations Mr Guigue 

    votre analyse est la meilleure et la plus pertinente !!!

    vous dîtes :
    C’est une nette victoire, mais dans les limites du genre. Avec un tel score, le candidat obtient l’adhésion explicite de 4 à 5% des Français.

    c’est totalement vrai et j’ajouterai que sur 44 millions d’électeurs potentiels les 2 millions et quelques qui votent pour Fillon ne sont vraiment pas représentatifs et pire que çà ils ne représentent aucune espérance sociale si ce n’est « figer » des intérêts de classe qu’ils vont défendre avec bec et ongles..... mais le pays dans tout çà ???? et toutes les classes moyennes et populaires vont continuer à payer très chère cette crise avec ses remèdes de Droite qui n’ont rien réglé sur le fond !!!!

    Fillon n’est pas la solution mais il est un problème .....de plus avec cette pensée « Friedmanesque » qui a prouvé qu’elle ne règle rien sur le long terme bien au contraire !!! 


  • vachefolle vachefolle 29 novembre 2016 17:54

    Voila merci, maintenant je sais ce que veux dire etre ULTRA LIBERAL, ca veut dire

    NE PAS DEPENSER PLUS QUE CE QUE L’ON GAGNE...

    Bref refuser que ca soit les jeunes ou les futures générations qui payent notre système social a crédit. (SOLIDARITE ET FRATERNITE).

    Cela veut dire demander autant de travail aux fonctionnaires qu’aux privés (Jours de carence, retraite) (EGALITE).

    Donc j’ai compris je suis ULTRAL LIBERAL, cad je soutient LIBERTE/EGALITE/FRATERNITE et je ne veux pas que l’état dépense plus qu’il ne gagne.

    MERCI de cette révélation !


    • gogoRat gogoRat 29 novembre 2016 19:53

      @vachefolle

       Votre angle de vue, votre interprétation sont intéressants ...
       mais encore faudrait-il préciser, sans tourner autour du pot, si cela remet en cause les injustifiables différences de statuts (dans tout gouvernement prétendant vouloir garantir une égalité en dignité, donc en droit, donc en statut) 
       ... ou si cela ne fait qu’alimenter une atmosphère de guéguerre sporadique et récurrente, genre cour de récréation, qui pourrait ressembler de plus en plus à une sorte de guerre civile larvée ?
       
       Pour qui a la prétention de dire « LA Vérité » aux français, (plutôt que de se contenter, ce qui serait infiniment plus louable, crédible, et séduisant ... d’être vrai !) , ne serait-il pas urgent de commencer enfin à devenir plus précis dans les propos publics ?
       Veut-on , et/ou doit-on opposer une caste d’égaux-fraternels ’du privé’ à une autre caste d’égaux-fraternels ’du public’ en comptant les coups et les points des uns contre les autres et vice versa ?
       Ou bien, ne devrions-nous pas plutôt arrêter de croire en l’incarnation ... des fonctions, des vocations professionnelles, ou des ’postes’ (postures) pour reposer le besoin premier en termes clairs :
       arrêter de confondre service public ou fonction publique avec ’les fonctionnaires’ !
       Dans la majorité des autres pays du monde cette prise de conscience s’est révélée salutaire :
       qu’attendons nous, en France, pour atterrir ?


  • smilodon smilodon 29 novembre 2016 19:54

    @ l’auteur : Et s’il l’était aussi des « possédés » ???.....
    ...... Pour ma part, moi qui ne possède pas grand chose, je me demande souvent quel serait le plus mauvais candidat pour ce qui me concerne. En faisant abstraction de tout ce qui concerne le « pays ».
    ...... J’en suis arrivé à la conclusion suivante : que ce soit le PS, que ce soit les « REPUBLICAINS », que ce soit MELANCHON, ou même le FN, dans tous les cas je suis et je resterai perdant.
    ...... Je bosse (une « chance »). Je paye un crédit plutôt qu’un loyer. Je fais partie des 48% de français imposables sur le « revenu ». Taxes d’habitation, foncière. Aucun droit à aucune aide (trop « riche »)...
    ...... Bref, vu ma situation personnelle je n’ai pas grand chose à espérer de personne.
    ...... Pourtant, j’ai voté Fillon.
    ...... Vous savez pourquoi ???...... Parce que non seulement il n’a pas honte d’être français, mais qu’en plus il en est fier !...... Et il ose le dire et même le revendiquer !...INCROYABLE !......
    ...... Un « candidat » qui n’est pas « d’extrême-droite » OSE dire qu’il est FIER d’être FRANCAIS !.....
    ...... C’était quand, la dernière fois que vous avez entendu un « politique » (ou un « média quelconque), se féliciter et même se revendiquer de son »appartenance«  ????.... Etre Fier d’appartenir à ce PAYS ????... QUAND ??....
    ..... J’ai toujours ressenti cette »fierté« . Celle d’être Français. Et je la ressens toujours. Pourtant, à bientôt 60 piges et vu le peu que je »possède« après toutes ces années, je devrais en être »guéri« de ce »sentiment«  !.....
    ...... Eh bien non !.....
    ...... Et je pense même qu’en dehors de toute considération »financière« , y’a encore un vrai »coeur français« qui bat dans ce pays. N’en déplaise à beaucoup. C’est une question »d’éducation« , de ’transmission », une question de « génétique » ou « d’atavisme ».....Je ne sais pas. Mais même si demain je dors sous un pont, j’aimerais quand même ce pays. Un arbre qu’on coupe n’en voudra jamais à ses racines !.....Il en voudra au bûcheron !....Adishatz.


  • canard 54 canard 54 29 novembre 2016 20:09

    Ce n’est pourtant pas compliqué,les bourricots d’électeurs n’ont qu’à pas voter les candidats LR/FN,il y a d’autres candidats à élire au premier tour et qui ne seront pas pire que les clanpins habituels il faut changer de crèmerie un peu..


  • Sergio Sergio57 29 novembre 2016 22:40

    François Fillon s’expose à une volée de bois vert


    Tandis que Yannick Jadot, candidat Europe Ecologie Les Verts, s’expose à une bolée de voix vert (es)

  • Et hop ! Et hop ! 29 novembre 2016 23:26

    « la droite orléaniste » 


    Très bien vu, 
    c’est la droite orléaniste, 
    affairiste et libérale,
    celle qui a fait la Révolution française pour mettre en place au XIXe siècle le régime manufacturier,
    celle qui envoyait le petites filles pied-nu en haillon pousser les wagonets au fond des mines.

    Philippe d’Orléans, dit Philippe-Égalité, membre du club des Jacobins, député à la Convention, siège sur la Montagne, vote la mort du roi sans appel au peuple ni sursis, grand-maître du Grand Orient de France (dont la devise était : « Liberté Égalité Fraternité », devenu devise officielle sous la IIIe République), père de Louis-Philippe, roi bourgeois usurpateur, dont le ministre disait : Enrichissez-vous.

  • BA 1er décembre 2016 11:14

    Début novembre 2011, le premier ministre François Fillon reçoit très discrètement une trentaine de personnes à l’hôtel Matignon : pendant toute la soirée, François Fillon et ses invités parlent de l’état de la France.

    Ce dîner ne figurait pas à l’agenda officiel du premier ministre. Normal : ces trente personnes étaient les habitués du Groupe Bilderberg.

    Deux ans plus tard, François Fillon sera un des rares Français invités à la réunion du Groupe Bilderberg de juin 2013.

    Rappel : le Groupe Bilderberg est à l’origine de la construction européenne. Le traité de Rome a été négocié durant les réunions du Groupe Bilderberg en 1954, 1955 et 1956.

    « Je pense que vous pourriez dire, déclara un jour le diplomate américain George McGhee, que le traité de Rome, qui a créé le Marché commun, a été mûri pendant ces réunions de Bilderberg et aidé par le flot de nos discussions »

    Source : « L’Europe sociale n’aura pas lieu  », de François Denord et Antoine Schwartz, édition Raisons d’agir, page 40.

    Lisez cet article :

    Le dîner ne figure pas à l’agenda officiel. L’hôte et ses invités tiennent à cette discrétion. Début novembre 2011, alors que la crise de l’euro est à son comble, François Fillon prend le temps de recevoir à Matignon un groupe obscur d’une trentaine de personnes dont les noms sont presque tous inconnus du grand public, mais pas des initiés.

    Ce soir-là, le Premier ministre de Nicolas Sarkozy planche sur l’état de la France devant les membres d’un petit club qui ne fait jamais la une des journaux, mais fascine les obsédés du complot : le Bilderberg. A croire les « conspirationnistes », ce cercle, fondé en 1954 par un prince hollandais et un milliardaire américain pour endiguer le communisme, serait le « vrai gouvernement du monde ». On lui devrait la victoire de Bill Clinton, la guerre en Irak ou la nomination de Herman Van Rompuy, président du Conseil européen. Rien de moins !

    Comparés au Bilderberg, d’autres forums internationaux bien plus célèbres, tels la Trilatérale ou Davos, auraient autant d’influence qu’une fête de patronage. Les convives de François Fillon sont tous d’éminents représentants du gotha politico-financier occidental. Sous les lambris de l’hôtel Matignon, il y a là, entre autres, le patron de la banque Goldman Sachs, Peter Sutherland, le big boss de la banque d’affaires Lazard, Ken Jacobs, l’inspirateur des néoconservateurs américains, Richard Perle, le grand manitou de Shell, Jorma Ollila, le futur chef du gouvernement italien, Mario Monti, ou la présidente du Musée d’Art moderne de New York, Marie- Josée Kravis, par ailleurs épouse du propriétaire d’un fonds d’investissement américain.

    Le grand ordonnateur du dîner n’est autre qu’Henri de La Croix, comte de Castries, PDG du groupe d’assurances Axa et premier Français à présider le Bilderberg. Petit-fils d’un ministre de la IVe République et inspecteur des Finances, ce pilier de l’establishment français est aussi proche de Nicolas Sarkozy que de François Hollande, son camarade de la promotion Voltaire à l’Ena. On l’a compris : à un tel aréopage, même le chef du gouvernement de la cinquième puissance mondiale ne peut refuser l’hospitalité. Ce repas est-il pour autant le signe d’une vaste conspiration ? "Je ne comprends pas l’hystérie autour du Bilderberg, s’amuse aujourd’hui François Fillon. Je ne trouve pas qu’il s’y dise des choses si confidentielles..."

    Pour la première fois depuis 1954, le Bilderberg vient de publier sur son site la liste des participants à sa conférence annuelle qui démarre le 6 juin 2013 dans le Herfordshire, au nord de Londres. Seront présents notamment Christine Lagarde, Valérie Pécresse et... François Fillon.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20130606.OBS2308/ces-puissants-et-mysterieux-messieurs-du-cercle-bilderberg.html


  • yvesduc 3 décembre 2016 11:05
    Merci pour cet article.
    Fillon, c’est la Grèce : les joyaux publics seront bradés à une poignée de riches et pour les autres, ce sera travailler plus pour gagner moins, ou le chômage. Même le très droitier Alain Madelin a été choqué par le programme économique de Fillon… Par comparaison, le Front National ressemblerait presque à un parti de gauche. smiley

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