lundi 29 janvier 2007 - par Aspiral

Le badge fumeur pour enfants, un parfum d’étoile jaune !

Dans le subtil glissement de la stigmatisation du mal à l’exclusion du malfaiteur se cache la perversion de la science en mythe scientifique. Staline et Hitler nous ont déjà fait ce coup-là. Ca ne marche pas ! De grâce, essayons autre chose !

Le journal belge Le Soir en ligne faisait dans son édition du vendredi 26.01.2007 à 16:50 la communication suivante : Obliger les élèves fumeurs à porter un badge pour dissuader de fumer est stigmatisant et peu intéressant pédagogiquement parlant, déclare la commissaire flamande aux droits de l’enfant, en réaction à une mesure prise au Vesaliusinstituut à Ostende. La stigmatisation nuit au message sous-jacent, affirme-t-elle. Sur le badge, on peut voir une image de poumons abîmés par la fumée, avec le texte "mes poumons ressemblent peut-être à cela". L’école impose aux élèves qui veulent fumer dans la cour de récré de porter ce badge.

Pas de levée de bouclier, pas de scandale ! Surtout pas de vague, restons courtois. Une nouvelle qui passe, noyée parmi les autres nouvelles qui passent. Dans le meilleur des cas, on en discutera encore paisiblement, entre intimes, quelques minutes, voire quelques heures jusqu’au moment où, de jour en jour et de mois en mois, comme la grenouille qui meurt de chaud sans penser à s’échapper dans l’eau qui a chauffé tout doucement, on oubliera de s’indigner (il y a tellement de choses plus urgentes, n’est-ce pas ?), et demain chacun trouvera cela un peu plus normal qu’hier comme sans doute la majorité de nos grands-parents se sont mis insensiblement à trouver normal de croiser dans la rue des gens portant l’étoile jaune.

Qu’y a-t-il au bout de cette sordide habitude que nous avons prise de palabrer de tout et n’importe quoi sous le regard bienveillant du commissariat à la pensée unique, sur un mode bien sûr politiquement correct où tous les avis se valent, à égalité ? Ce qui scandalisait encore il y a dix ans ne scandalise plus... Bof, tant que ce n’est pas moi qu’on cherche ! Autocensure, fatigue intense, ou sauve qui peut ?

D’où vient-elle cet effrayante brise de stigmatisation qui souffle en continu sur notre humanité ? De la fatalité des lois économiques ? De l’égoïsme des gens ? Du pouvoir machiavélique de Big Brother ?... A quoi cela doit-il servir de chercher compulsivement des boucs préférentiellement bénévoles pour servir d’émissaires ? A expier le mal que nous refusons de voir en chacun de nous ! Aurions-nous raté l’occasion de tirer les leçons véritables de l’holocauste nazi, en focalisant trop sur la partie émergée de l’iceberg, le génocide et pas assez sur la dynamique d’exclusion ?

D’où nous vient en effet cette manie que nous avons de rechercher la cause de tout ce qui arrive, comme s’il n’y en avait qu’une et surtout "la" cause du mal, dans l’espoir qu’en excluant cette cause on réussisse à faire disparaître ledit mal ? Sans aucun doute de la perte des repères d’espace et de temps qui résulte d’une déification de la science comme méthode, mais aussi dans le but de délimiter pour minimaliser notre effroi devant ce qui nous échappe. La science en effet ne s’occupe en réalité que de rechercher les lois intemporelles de la nature. Elle limite pour généraliser. Pour cela, elle a développé une méthode dite du tiers exclu. Cette méthode cherche à isoler les causes dans des systèmes simples pour étudier les lois qui les relient aux effets, pour ensuite, en appliquant ces lois, devenir efficace.

Le malheur a voulu que la méthode causale ait permis de déterminer des "causes" accessibles, c’est-à-dire des causes curables sur lesquelles on pouvait avoir un pouvoir efficace. Le développement remarquable des vaccins et des antibiotiques ou encore le traitement spectaculaire de maladies comme le diabète a suscité d’énormes espoirs. Dans la foulée de ses succès, le mythe scientifique a rêvé connaître les "causes" de tout, pour les exclure, bien sûr et donc permettre à chacun de nager dans la félicité. L’échec de ce projet a fini par énerver ceux qui croyaient devenir tout puissants et ils ont fini par déplacer la cause irréductible de la maladie sur la culpabilisation du malade, qu’il soit chômeur ou fumeur, peu importe. La chasse aux sorcières a commencé.

La connaissance des causes des événements ne donne que le pouvoir de prédire l’avenir des systèmes "inertes", c’est-à-dire laissés à eux-mêmes. C’est ainsi qu’on peut prédire l’avenir des mouvements planétaires ou du réchauffement de la terre si on décide de ne rien faire. Dans la vie, au contraire, le présent est un espace de liberté : même si les historiens et les psychologues se piquent d’expliquer pourquoi les événements sont advenus, ils sont incapables de dire comment décider face au vide du futur. Les experts ne sont experts que de la ligne droite des déterminismes, pas de la liberté de prendre en main son destin.

Même s’il y a un déterminisme mis en évidence par les sciences humaines, la seule possibilité de réconcilier ce déterminisme et la liberté de l’histoire est de postuler que le présent est une rupture possible du déterminisme causal. Le temps est comme un diabolo et non comme une ligne : le présent est comme un point, la réduction du cône du champ des possibles du passé et il ouvre sur un autre cône, le champ des possibles du futur. Le comportement ayant eu lieu, il est le moins mauvais compromis au présent entre toutes les contraintes du passé et la conservation au futur du meilleur potentiel évolutif. Si on empêche un fumeur de fumer, comment va-t-il se défouler ensuite ? Notre bonheur à tous est sous condition, sous dépendance ; on peut en effet être toxicomane à tout, à l’argent, au pouvoir, à la télé, à l’ordinateur.... Comment en effet faire la distinction véritable entre la "bobonne" qui va consciencieusement chercher son Prozac chez le psy et le jeune qui se fournit en haschich ou en cocaïne chez son dealer ? Dans ce contexte, on peut se demander si la chasse aux fumeurs n’est pas la sempiternelle répétition de l’éternel humain : comme l’âne de la fable des animaux malades de la peste, le fumeur sera-t-il sacrifié pour donner bonne conscience aux vrais prédateurs ?

La nature a fait ses preuves d’efficacité depuis bien plus longtemps que la science. La complexité et la biodiversité sont nécessaires à la vie. La science dont le but est de simplifier pour comprendre les mécanismes est contre la vie si elle se définit comme le seul accès à la vérité totale. Si fumer a des causes scientifiquement connues, il a aussi pour chacun un but personnel. La science est comme un savoir de musée. Elle ne connaît de la vie que les lois qu’elle a déjà trouvées. A en croire ce qui se passe en matière de pollution et de société, elle est loin d’avoir trouvé toutes les lois de la nature, y compris celle de la nature humaine, en déplaise à Freud - papa a dit, Jacques a dit, et ses détracteurs - "la science a dit, Dieu a dit". Si on veut arrêter de fumer, ou changer n’importe quel comportement, si idiot soit-il, il n’y a qu’une solution pour garder son équilibre, trouver le but personnel de ce comportement et remplacer un comportement qui a le même but sans avoir les mêmes inconvénients.

Les bonnes intentions de soigner le mal pour rendre normal n’ont abouti qu’à la création de catégories d’anormaux, culpabilisés et déculpabilisés en même temps, jusqu’au délire de qualifier de malades les enfants mal élevés. Les bonnes intentions du système, scientifiquement établi, prévoient comme effet le bonheur du plus grand nombre. C’est normal donc d’être heureux dans le système ! C’est anormal de ne pas l’être. Ceux qui ne sont pas heureux sont donc fous, malades et délinquants, puisqu’ils sont en dehors de la ligne des effets prévus ! Logique ! L’enfer étant pavé des bonnes intentions de ceux qui l’ont inventé, les coupables sont ceux qui ne s’y retrouvent pas. Que pensera-t-on quand le nombre des exclus deviendra, très bientôt, plus grand que celui des inclus... Deviendra-il alors normal d’être malade, fou ou délinquant ? Sera-ce Mad Max, en live ?

Alors qu’au départ on cherchait à comprendre scientifiquement les lois sociologiques en simplifiant artificiellement, techniquement, la catégorisation a provoqué un vent d’exclusion : c’est forcément à cause de l’autre qu’on divorce, qu’on délocalise, qu’on baise, qu’on biaise et qu’on fout tout en l’air comme s’il suffisait d’exclure le porteur du mal pour que le mal disparaisse. Aussi longtemps qu’on pensera trouver les solutions aux problèmes personnels ou sociaux en cherchant leur cause, et la cause de la cause, la finale sera toujours la fabrication de boucs émissaires et puis d’autres et ainsi de suite, dans une ambiance de guerre civile !

Pour sortir de la spirale explosive de l’exclusion, il convient de se souvenir que le mal a toujours été mesuré non à ses causes mais à ses conséquences uniquement, ses effets destructeurs. On ne peut éviter que le mal qui a déjà fait ses preuves par l’expérience. L’Histoire ne repasse pas les plats. Le bien est donc toujours à tester. Le bien est cet art que pratiquent depuis la nuit des temps les sages et les saints de chaque époque, souvent ignorés, parfois même exécutés, au nom de la vérité limitée d’un temps. Qu’en attendant on fiche la paix à ceux qui, solidairement, n’ont pas trouvé d’autres solutions au mal dont ils ont hérité que de le retourner contre eux. Et qu’on s’attaque sans pitié à tous ceux qui se paient leur félicité sur la culpabilisation des autres.

Ce matin, aux deux TV belges francophones, on se disputait, de manière bien sûr politiquement correcte, sur les causes possibles de la violence à l’école suite à une tentative de meurtre, par six coups de couteau, sur la personne d’un directeur d’école... Et en première page du journal la Dernière Heure édition du dimanche, on titrait : Un jeune de 13 ans s’est suicidé parce qu’il avait de mauvaises notes. Paix à son âme !



30 réactions


  • JP (---.---.98.190) 29 janvier 2007 14:13

    Mouais, et si l’on considère que la cigarette fait partie de ces erreurs de jeunesse que l’on regrette ensuite.

    Et puis le parallèle avec l’étoile jaune des juifs me parait complètement abusif, car on peut le faire dans l’autre sens. Allez-vous par exemple vous offusquer que l’on mette une étoile sur le maillot d’une équipe de football (ou d’un autre sport) qui a gagné un trophé (une coupe du monde par exemple ) ?

    Quand j’étais adolescent, la cigarette représentait la liberté, c’était une façon de s’affirmer. Si j’avais du porter un badge ou si j’avais été stigmatisé un peu plus, peut être que je n’aurais pas commencé et que je ne lutterais pas aujourd’hui dans mes tentatives pour arrêter.


    • Julien (---.---.227.52) 29 janvier 2007 15:28

      @JP : Les adolescents, par nature, aiment revendiquer et afficher leurs choix. Quand j’étais ado, j’avais les cheveux longs et des têtes de mort brodées sur mon blouson. Si on m’avait imposé le port d’un tel badge à l’époque je l’aurais probablement porté avec une certaine fierté et non une honte. Un peu comme de dire « je fume et je vous emmerde ».

      En clair : l’effet pédagogique d’une telle mesure est nul...


    • ekarine 13 janvier 2008 17:19

      lol ! Moi, ado, j’aurais fait l’inverse, j’aurais arboré le badge même si je n’avais pas fumé, par pur esprit de contradiction


  • Jojo2 (---.---.158.64) 29 janvier 2007 14:17

    Sans dec, c’est quoi « le but personnel de fumer » ? Fumer est-il un but ? Comprends pas...


    • gem gem 29 janvier 2007 14:26

      tu n’a pas lu l’article il y a quelques jours sur les patch érotogènes ? fumer est un substitut à l’activité sexuelle. On peut dire que les fumeurs sont des frustrés qui se soignent ... et les non-fumeurs des frustrès qui ne se soignent pas :-P


    • Jojo2 (---.---.158.64) 29 janvier 2007 14:40

      Ce que je sais c’est que la nicotine stimule les centres du plaisir (récompense : « reward »). D’où l’addiction. De là à dire qu’une cigarette c’est l’orgasme, faut pas exagérer...Il doit y avoir un paquet d’insatisfaits vu le nombre qui fum(ai)ent après...

      En fait le seul but vraiment authentifiable c’est celui de ne pas être en manque, une fois intoxiqué.


    • Vincent 29 janvier 2007 17:02

      En suivant votre raisonnement on pourrait aussi dire que les fumeurs ont de grandes capacités sexuelles, mais ayant une vie sociale et professionnelle, ils préfèrent fumer un clope de temps en temps plutôt que de sauter sur tout ce qui bouge.

      Alors cette interdiction va-t-elle faire augmenter le taux de harcèlement sexuel ou le taux de relations sexuelles consenties dans le cadre du travail.

      Bon on en reparle dans un an pour voir les courbes de démographie et le nombre d’enfant conçus hors couple, car tout le monde ne travaille pas forcement avec sa compagne..... Par contre je crois que rien n’a été envisagé pour le sevrage.

      On vous interdit un truc dont on sait que vous êtes dépendant, sans vous proposer de substitut, à j’oubliais pour les contrevenant, il y aura................. Des amendes bien sûr !!!!!!!

      Bientôt un nouveau service dans la police, BRF, la brigade de répression des fumeurs équipé de nez électroniques, de chiens anti-clopes et autre tazer-extincteurs pour les situations d’urgences.


    • Jojo2 (---.---.56.40) 29 janvier 2007 17:12

      A 17h12 il y a (au moins ) 7 nazes qui ont préféré me mettre un « non » rouge au lieu de répondre à ma question.

      Case closed.


    • Luc DUSSART Luc DUSSART 29 janvier 2007 22:11

      Jojo2 > On t’a dit que la cigarette activait des échanges neurochimiques présents dans le système de récompense. Moi j’ai lu, chez Eric Loonis et d’autres spécialistes de l’addiction (au singulier, car ils pensent que tous les comportements addictifs ont une base commune), que c’était plutôt la souffrance qui est à l’origine de l’addiction. Cette souffrance est ’soulagée’ par le comportement : de là à dire qu’il y a du ’plaisir’ au sens où l’homme l’entend habituellement, il y a un pas que je ne franchirais pas.

      Les addictions comblent et entretiennent simultanément une souffrance. Les accros de la cigarette n’en éprouvent le plus souvent plus de plaisir. La recherche de ’plaisir’ n’est pas systématiquement à la source de toute addiction. Le déplaisir plus probablement selon ces modèles.

      Pour ce qui concerne le tabagisme, Marc VALLEUR, célèbre addictologue du centre Marmottan (75017 PARIS), a montré que quelques cigarettes suffisaient à établir la dépendance (définitive) au tabac. La plupart du temps les enfants font leurs expériences à l’adolescence et essayer de fumer en fait partie : on leur cache la dangerosité de la fumée de tabac, plus accrocheuse que l’héroïne, le crack, la cocaïne, etc. selon VALLEUR ! Les premières cigarettes sont le plus souvent dégueulasses et on les fume sans plaisir, en se forçant...

      Content de cette mise au point ?


    • Jojo2 (---.---.56.40) 30 janvier 2007 00:07

      Merci. Enfin quelqu’un de sensé. En gros le plaisir c’est de ne plus être en manque et donc le but de fumer c’est de ne pas être obligé d’arrêter. C’est en gros ce que je pensais.

      Il ne faut donc pas commencer, et donc mettre la pression sur les gosses. Moi, je serais pour la manière forte. D’ailleurs mes enfants qui sont adultes ne fument pas.

      L’interdiction dans les lieux publics a de mon point de vue un avantage. Les effets cancérogènes du tabac étant cumulatifs (on compte en paquets.année), diminuer la consommation diminue ces risques.


    • gem gem 30 janvier 2007 13:43

      perso, ma première bouffée de cigarette fut la dernière : un clope laissé distraitement allumé par mon père, s’était dégeu, âcre et puant.

      Par contre j’ai pris grand plaisir à un cigare, beaucoup plus tard.

      Conclusion : AMHA on ne peut nier que le tabac est un plaisir, même si mettre fin au déplaisir du manque est certainement le moteur principal


  • Espérance 29 janvier 2007 16:53

    Lorsque j’ai lu, ce week-end, dans La Libre Belgique que des élèves fumeurs étaient obligés de porter ce fameux badge, j’ai également pensé à la fameuse étoile jaune. Je me suis demandée si les ghettos n’allaient pas suivre... Et bien, on y est ! Il suffit de regarder les fumeurs fumant, souvent honteusement, devant la société qui les emploie (triste spectacle !), les fumeurs interdits dans les restaurants, les articles de presse saluant l’exclusion des fumeurs, les autres articles de presse condamnant les fumeurs... Bientôt la déportation ? Au temps du nazisme, on n’y croyait pas non plus, au sort réservé aux juifs, ou on préférait ne pas savoir ! Non ? Espérance


    • Aldebaran (---.---.162.38) 30 janvier 2007 18:38

      Oui vous avez tout à fait raison : aujourd’hui les fumeurs, demain les alcolos, après demain ceux qui puent des pieds !!! Et demandez aux connards qui vont solliciter nos suffrages ce qu’ils en pensent ? Incapables de vaincre chômage ils le sont en revanche d’empoisonner nos vies ! L’Europe ressemble de plus en plus à un espace de totalitarisme mou...Allons nous réagir ? J’en doute


    • benevole (---.---.35.118) 31 janvier 2007 04:03

      Enfin, un lecteur intelligent qui réagit à la teneur de l’article (dont je remercie l’auteur).

      Sans doute, Espérance, ceux qui vous ont précédé dans ce débat n’ont-ils aucune notion d’histoire pour avoir osé banaliser cet événement gravissime qui justifierait la mise à pied immédiate du directeur de l’Institut concerné.

      Sur un débat similaire, on m’avait critiqué pour avoir osé comparer le sort des fumeurs d’aujourd’hui à celui des Juifs des années 30 jusqu’à ce qu’un lecteur vienne mettre un lien vers cet article dont j’ignorais encore l’existence.

      Pour ajouter une pierre supplémentaire au débat, voici le spot télévisé dont j’ai obtenu le retrait de nos chaînes de télévision. http://www.youtube.com/watch?v=CvFkjlkxZCg

      Pour voir la réaction du Jury d’éthique publicitaire, et les justifications de l’auteur de ce spot allez sur : http://www.justicesociale.net/crbst_27.html

      Je suis assez habitué à décoder les messages livrés par la publicité aux téléspectateurs et je peux vous assurer que celui-ci dit en termes à peine voilés : Les fumeurs sont des cochons dégoûtants, des animaux dégénérés, ils n’ont aucune éducation, laissent traîner leurs mégots partout et s’ils ne crèvent pas tout seuls il faudra les abattre. La scène de la carabine est très courte, presque subliminale mais le geste est très clair et d’ailleurs mentionné dans le script du spot sur le site dont je vous ai donné le lien.

      J’ai aussi vu les images de ces travailleurs obligés de fumer dehors comme des misérables car les médias n’ont pas manqué de les répercuter.

      L’extrême droite est déjà au pouvoir. Elle est encore plus dangereuse que l’autre car elle ne dit pas son nom. Comme toujours, il y aura moins de résistants que de collabos

      Mais les structures sont encore démocratiques.

      Ma réaction a été de fonder un parti politique pour défendre les fumeurs , sans pour autant nier les droits des non-fumeurs, mais surtout pour combattre la dictature, ou au mieux la « démocrature » dans laquelle nous sommes entrés.

      Je sais que je n’aurai pas beaucoup d’aide active mais les votes pour cet article et pour tous les autres articles qui ont traité du même sujet sont encourageants et j’espère que le 10 juin, date des législatives en Belgique, il en sera de même.

      J’espère qu’un tel parti se créera rapidement en France. Aux Pays-Bas aussi la résistance s’organise.

      C’est notre liberté à tous qui est en jeu.


  • had (---.---.184.228) 29 janvier 2007 16:53

    heureux de voir que je n’étais pas le seul à avoir penser à faire le rapporchement avec l’étoile jaune.

    @JP : ce qui est abusif, c’est toute forme de stigmatisation, et non pas le rapporchement entre deux stigmatisations


  • lesyeux (---.---.90.41) 29 janvier 2007 19:17

    ça fait froid dans le dos : voici ce que dit Oberlé, d’une manière générale :

    « tout ce tohu-bohu hyprocrite pour arriver à quoi ? Un monde qui ressemble à un jardin d’enfants, un grand centre aéré, régi par les sectateurs de la vertu, de la décence, du bonheur obligatoire et de la santé , sans être cynique ou bégueule, comment respirer dans cette époque de sirop et d’eau tiède ? » déjà en préambule

    enfin, cette hsitoire de badge est une belle illustration du plaisir inné de lhomme d’humilier, de montrer du doigt , de moraliser....

    ah....cet ordre moral dont tout le monde rêve !

    on interdit aux momes de fumer ou on les autorise ! pq pas non plus badger les gens selon ce que la bonne société considère être leurs tares ?

    va-t-on badger ceux qui mangent trop( obésité mauvais pour la santé)

    va-t-on badger ceux qui n’utilisent pas de préservatif ?

    ceux qui boivent trop ?

    ceux qui font pas assez de sport ?

    et raser ceux qui refusent de porter le badge

    quelle dérive !

    et quel honte que cela ne fasse pas plus de remous que cela


  • (---.---.173.44) 29 janvier 2007 19:53

    bien sûr que c’est idem à l’étoile jaune, sachez lire entre les lignes. Soyez plus basic, vous comprendrez où ils veulent nous emmener. Big Brother ! On réfute tout signe ostentatoire de religion et on force les gamins à coller un badge pour les reconnaître. Comme des bêtes marquées pour l’abattoir. C’est exactement ce qu’a fait Hitler. Signe d’Eugénisme ! Mélodie


  • Calmos (---.---.225.62) 29 janvier 2007 20:46

    Le jour ou les cons devront porter un badge pour avertir les moins cons.....les usines à badges délocaliseront en Chine pour pouvoir fournir


  • jco4667 (---.---.34.226) 30 janvier 2007 10:42

    Dans ce contexte, la relecture de Michel Foucault me semble s’imposer. De la norme, des micro-pouvoirs et de l’internement des fous...


  • (---.---.38.189) 30 janvier 2007 11:39

    A l’auteur,

    J’ai lu votre article avec beaucoup d’intérêt, non pas dans une optique « tabagique », mais dans la perspective du phénomène désormais bien installé du formatage des esprits, de culpabilisation sociale catégorielle, par le vecteur des médias audiovisuels.

    J’ai observé, ci et là, en lisant les commentaires que la campagne médiatique de conditionnement orchestrée par l’Etat est largement parvenu à ses fins. Comme l’être humain est fragile pour se laisser ainsi manipuler et quel arme redoutable pour gouverner en démocratie que de pouvoir atteindre et influer ainsi sur l’opinion jusque dans l’intimité des foyers pour en dresser une partie contre un autre que l’on cible pour la taxer ou la réduire au silence.

    Une autre campagne de conditionnement à but lucratif a été entreprise pendant la même période pour justifier la traque des automobilistes par les radars fixes ou mobiles. Là aussi, le rapport financier s’avère excellent et les automobilistes continuent à avaler des PV, mais sans broncher puisque culpabilisés par la magie du lavage de cerveau.

    Il faudrait essayer la recette du conditionnement sur les vrais délinquants et sur les voyous de nos banlieues qui jusqu’à présent jouissent d’une assez grande liberté d’action.

    Il est vrai que s’attaquer à la délinquance est un exercice qui coûte cher, et qui de surcroit est politiquement risqué. Donc, rapport négatif dans tous les domaines, sauf l’augmentation des voix pour le FN....Mais là encore, le conditionnement des esprits est possible, et il est largement appliqué.

    Pour revenir au tabac et parler chiffres, il semble selon les statistiques, que le nombre de fumeurs (en augmentation malgré la taxe) serait d’environ 14 millions en France et la consommation moyenne par fumeur serait de un demi paquet par jour. La taxe sur le tabac rapporterait environ 10 milliards d’euros par an.

    Belle manne pour l’Etat. Néanmoins la Sécu est en grâve déficit. Ou va donc le produit de cette taxe ?

    La rentabilité nette des radars serait de 700 millions d’euros en 2006 avec une prévision de croissance forte en 2007 du fait de l’augmentation du nombre d’équipement et de leur plus grande sophistication.

    Là encore, où est englouti cette manne ?

    Il est amusant de constater qu’en plus des impôts traditionnels directs et inditects, un nouvel impôt a été créé : l’impôt sur la culpabilité sociale.


    • Aspiral (---.---.88.231) 30 janvier 2007 12:27

      Merci pour votre commentaire. En ce qui concerne la schizophrénie sociale, j’ai écrit début septembre un article dans le Journal du Médecin, et qui se trouve sur mon site, WWW.aspirale.be dans la rubrique « suites et commentaires », sous le titre « La loi du père »... et il n’y a pas eu une seule suite. J’y vois une preuve de plus de la gravité du diagnostic. En attendant, que conseiller à ceux qui veulent encore bien entendre que de se planquer en préparant une nouvelle mentalité pour ceux qui y survivront.


  • bomb (---.---.29.29) 30 janvier 2007 13:09

    ...en attendant le gin tonic dans les biberons...


  • Karl (---.---.183.192) 30 janvier 2007 16:57

    Avant de crier au loup, on pourrait demander l’avis aux intéressés : c’est-dire à ceux qui portent le badge.

    a+


  • Briseur d’idoles (---.---.168.167) 30 janvier 2007 17:13

    Un parfum de fumeur surtout...

    Mais pour ce qui est du « parfum d’étoile » on peut s’interroger s’il faut avoir une accréditation du CRIF, pour accéder et s’exprimer sur le forum de l’article intitulé : « Y-a-t-il un vote juif en France » !!


  • Mariesg (---.---.107.234) 1er février 2007 00:33

    Quelques commentaires...

    1. Cette stigmatisation est honteuse. Comme si le fait de fumer dans la cour ne stigmatisait pas déjà à elle seule les enfants. C’est comme si on forçait les bruns à mettre un badge « je suis brun ». Une redondance qui sert à quoi ? En tout cas, ça m’étonnerait que ça incite ces jeunes à moins fumer. Et, en tant qu’ancienne fumeuse, je dirais même que le stress de cette discrimination devrait les pousser à fumer encore plus pour se détendre. Mais je me trompe peut-être. Par contre, ça incitera peut-être les plus timides à ne pas fumer et les plus hardis à fumer pour soutenir leurs amis fumeurs. Effet pervers assuré ?

    2. Heureusement que cette pub a été interdite, elle est ignominieuse. Bien sûr que son message est que les fumeurs sont de gros porcs qui ne savent même pas ramasser leurs mégots (bon, cela dit, il faut reconnaître que certains les laissent traîner dégueulassement partout). Et je ne vois pas le rapport avec cette musique « le gitan », sinon à rajouter un préjugé de plus à ce spot. Beurk ! C’est écoeurant ! Merci à tous ceux qui ont agi pour faire interdire cette pub.

    3. Et à quand les restaus sans alcool ? parce que bon, c’est aussi une drogue, qui tue, et on en subit aussi les conséquences ! Bon, je fais de l’humour noir, là, mais le problème des addictions, c’est aussi que tout l’entourage pâtit des sautes d’humeur et de la souffrance du drogué... Alors ce foin sur la clope, c’est pas si mal (en dehors du badge et des excès, bien sûr) mais il va falloir commencer à s’attaquer au reste, au plus important, au mal-être engendré par cette société, qui pousse tant de gens à des excès graves...


  • Espérance (---.---.165.222) 1er février 2007 13:45

    J’entendais, ce matin à la radio, que d’autres mesures vont être prises pour supprimer le tabagisme qui, on le sait, est « la cause » de nombreux cancers. Les fumeurs n’ont donc pas fini d’en voir ! A midi, on annonçait, toujours à la radio, qu’en Belgique, 6 personnes (énorme !) se suicident chaque jour, alors que paradoxalement, disait-on aussi, des enquêtes révèlent que les citoyens se disent heureux ! Schyzophrénie ! Lavage de cerveau ! J’entends presque quotidiennement des gens me dire que « ça ne va plus ! » Mais nous sommes tenus de faire comme si tout allait bien... Pourquoi dépenser autant d’énergie pour enrayer le tabagisme (provoquant ainsi l’exclusion des fumeurs), pour enrayer le chômage (provoquant ainsi l’exclusion des chômeurs), etc ? Toute puissance d’une société parfaite ? Diminution des dépenses de la sécu, qui n’hésite pas, par ailleurs, à dépenser des sommes folles pour supprimer les causes d’autres maux en fonction de ce que permettent les dernières découvertes scientifiques ? Pourquoi vouloir faire croire que l’homme est, et doit être parfait ? C’est compter sans la nature humaine qui sera toujours ce qu’elle est, c’est-à-dire loin d’être parfaite. Même en supprimant toutes les causes de tous les maux (ce qui est impossible), la science ne réussira jamais à changer la nature humaine. Et c’est faire violence à l’homme que lui faire croire qu’il doit être parfait et qu’il a tout pour être heureux. C’est le culpabiliser aussi car au fond de lui-même, il sait qu’il n’est pas parfait ! La sagessse, c’est de reconnaître notre nature humaine et de développer un modèle de vie en société qui intégre la connaissance que nous avons de cette nature, non pas pour réprimer l’homme, mais pour l’élever. Ca, c’est de la dignité et nous en avons tous besoin !


  • maquere (---.---.195.233) 1er février 2007 18:49

    Français je suis Flamand je reste, ce qui ce passe aujourd’hui en France est du même tabac (si j’ose dire) que chez vous. Ce sont des lois ou des décrets parfaitement ségrégationnistes. J’opte pour le pour d’une étoile jaune marquée « FUMEUR » je la porterai avec honneur, car ceci n’est que le début. Les nazis ne s’y serait pas pris autrement. Maintenant les les fumeurs et ensuite, à qui le tour ??? M. MAQUERE [email protected]


  • noireb (---.---.12.45) 4 février 2007 12:59

    Le parallèle entre badge et étoile de David est vraiment abusif ; pour la simple et bonne raison qu’on ne choisit pas d’etre juif, et qu’on ne peut pas arreter de l’etre.

    Alors qu’à contrario, la cigarette est un choix, et arreter de fumer est possible (et souhaitable).

    Apres, on peut critiquer la méthode, je ne suis pas sur que c’est en montrant du doigt qu’on diminuera le nombre de fumeurs. Il doit y avoir mieux a faire.


    • Aspiral (---.---.11.88) 5 février 2007 07:43

      L’avenir nous départagera. Les fumeurs sont-ils plus ou moins « libres » que vous ? Pour moi vous êtes seulement différents dans les moyens que vous avez reçu de la nature pour tenter de vous équilibrer face au sollicitations du monde environnant. Bonne chance !


  • Espérance (---.---.77.55) 7 février 2007 14:18

    Le grand défi !

    Quand on montre la lune avec le doigt, l’imbécile regarde le doigt. Je ne me permettrai pas de qualifier d’imbéciles ceux qui ont cru que cet article concernait les fumeurs. Je pense qu’ils sont victimes du lavage de cerveau organisé par la télévision. La fatigue mentale que celle-ci procure rend de plus en plus difficile de penser long. Pour ceux qui en ont le courage, je suggère d’essayer de lire et peut-être de relire les commentaires qui suivent et qui ont été qualifiés d’ « article exprimant une opinion personnelle communément développée » et qui donc trouve tout à fait sa place ici.

    « Nature-Culture » : match nul ! Très.

    « La révolution ou le désastre !" titrait dans son édition du samedi, le journal Le Soir en ligne à propos du rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du climat). Les scientifiques mettent l’humanité face à ses responsabilités, à travers les paroles de la présidente des débats, Madame Susan Solomon : « Dans le cadre de ma démarche scientifique, il ne m’incombe pas de communiquer ce qu’il y a à faire pour lutter contre les changements climatiques. C’est une question de société. La science doit s’abstenir d’aller au-delà de son domaine de compétence... » Tiens ! Pour une fois, voilà un expert scientifique qui ne fait pas d’abus de pouvoir ! Elle ne profite pas de sa position de spécialiste de la ligne droite pour y glisser ses convictions personnelles sur les tournants à prendre. A la fin du XIXième siècle, des experts très scientifiques avaient aussi dit que, si ça continuait comme cela, la ville de Londres serait engloutie, à la fin du XXième, sous trois fois sa hauteur de fumier de cheval ! Surfant sur la vague de ces considérations, bien dans l’air du temps, je me suis après coup pris à regretter d’avoir signé précipitamment une pétition qui circule sur Internet et qui propose de ne plus se fournir en produits périssables véhiculés par avion. C’est vrai que les chiffres proposés en terme de litres de kérosène, et de production de CO2 par kilo de fraises israéliennes ou par bouquet de fleurs équatoriennes étaient impressionnants. Mais bon, il n’y a pas que les petits profits des intermédiaires, la bonne conscience des valentins et le petit cœur des valentines, il faut aussi penser à ces pauvres gens qui, aux confins de la planète, n’ont pas eu d’autre choix que d’accepter de produire ces cultures ou mourir. « Il y a urgence ! », disaient-il, en toute relativité, de leur point de vue limité de climatologues, habités par une échelle du temps qui n’est pas la nôtre. Qui seront les prochaines victimes des mesures si nécessaires ? Qu’à cela ne tienne, les politiques, passés maîtres dans l’art de ne pas décider, très fermement, avec les paroles et les gestes forts qui conviennent aux nécessités de la démocrature, relèvent le défi face à l’opinion publique : ils sont sur tous les débats télévisés. Quant au concret, comment confronter des populations qui grondent à chaque perspective d’avoir à être frustrées de leur bonheur immédiat ? Des études « sérieuses » montrent en effet que « acheter » est un des meilleurs remèdes au stress de l’anxiété et de la culpabilisation. On peut s’en convaincre sans cela, c’est un fait d’expérience commune : « on se fait plaisir » en achetant. Les consommateurs que nous sommes ont bien dû compenser l’effort d’éteindre pendant 5 minutes notre électricité. Peu importe alors les kilos de CO2 et des litres d’eau qui ont été nécessaires à la fabrication de nos petits plaisirs si éphémères. Les publicitaires et directions commerciales se sont frotté les mains : quelle semaine ! Nicolas Hulot, le rapport du GIEC, la candidature de José Bové, la pétition contre le transport en avion des fruits et légumes et l’extinction de l’électricité pendant 5 minutes : quelle aubaine ! Malheureusement, il n’y aura sans doute pas eu de statisticien pour calculer « scientifiquement » l’impact certainement « positif » de tous ces stress sur le chiffre d’affaires et sur la sacro-sainte croissance de la consommation des « ménages » durant le week-end qui a suivi toutes ces annonces apocalyptiques. Le réchauffement de la planète n’est en effet pas que climatique. Cette agitation moléculaire qu’on appelle « température » a déjà envahi les cellules de chaque être humain et parfois même les êtres humains entiers, voire des cellules entières d’êtres humains. Ne parle-t-on pas de fièvre acheteuse ? Les plus agités se manifestent déjà sur le mode terroriste, sous emballage footballistique, religieux ou économique ! Mais ce n’est pas encore une « maladie », comme le sont déjà les enfants mal élevés. Peu importe l’emballage après tout, la seule réalité de tous ces « agités » par le réchauffement des esprits est de détourner à leur profit ce qui avait été conçu au profit de tous ! L’urgence ne serait-elle pas plutôt celle-là, de contrôler ce réchauffement-là ? A moins que, sordidement, l’autodestruction, par autocatalyse des êtres humains, comme dans les fours, ne soit la seule solution à la diminution nécessaire de l’impact écologique de l’humanité. Effrayante pensée que d’oser suspecter nos hommes politiques d’un cynisme tel qu’après avoir contrôlé la violence sociale pour prolonger, par les réparations nécessaires la croissance de la consommation en perte de vitesse, ils soient aussi capables de détourner les regard des vraies urgences sociales vers les relatives urgences climatiques, en laissant hypocritement cette autorégulation faire le « travail », leur évitant d’avoir à déplaire à un électorat de plus en plus frileux ? L’arbre cache souvent la forêt. On a beau jouer les Cassandre, en parlant de l’école, des stades de foot, de vendetta routière, des violences conjugales et pédagogiques, des attentats, du terrorisme, des épidémies de grippe aviaire et de viol, du coût social de l’argent blanchi de la drogue, il se trouve toujours des experts pour focaliser les regards sur une seule forme de violence à la fois, et l’expliquer comme « logique » et devant faire l’objet de maternages supplémentaires. Seuls les fumeurs semblent avoir été et être « libres » de fumer. Sans doute cela nous permet-il d’imaginer qu’on n’est pas libres, nous, de nos petits péchés. Méfions-nous cependant ! Qui seront les prochains boucs émissaires du délire collectif sur la liberté, vraie pour les autres, fausse pour soi, quand tous les fumeurs auront été dégazés, dégagés, incinérés, exterminés. Les choix politiques du capitalisme sont fondés dans la pensée courte du mythe scientifique et de son corollaire, le complexe de Colomb : tout ce qui n’est pas scientifiquement établi est considéré comme faux. Cela permet la privatisation des profits et la socialisation des pertes. Tant qu’il y aura des experts pour contredire toute confrontation aux conséquences des choix politiques, la situation ne pourra que s’aggraver. L’augmentation du stress global se manifestera par un nombre croissant de gens qui, ne pouvant plus amortir, devront se défouler, en tombant soit malades soit délinquants. Librement ? Les fumeurs empêchés de fumer et les hooligans empêchés de casser devront trouver ailleurs, autrement, une soupape à la violence accumulée. Peu importe comment et dans quelle enveloppe symbolique, la santé est un équilibre bien difficile à conserver pas les temps qui courent. La révolution ou le désastre, c’est bien vrai, mais en pensant long plutôt que d’avoir à courir après toutes les causes, les unes après les autres. La cause du mal d’aujourd’hui est de rester complexé devant les experts qui passent leur temps à se disputer sur ses causes, toujours plus complexes que cela. Depuis la nuit des temps, le mal ne se définit pas par ses causes mais par ses conséquences destructrices. Les malfaiteurs, même s’ils ont les meilleures explications du monde, doivent être confrontés et payer les conséquences de ce qu’ils ont fait librement ou pas. Même si les historiens et les psychanalystes cherchent et parfois trouvent la « logique causale et linéaire » des événements, ils ne le font que dans l’après-coup. L’histoire est toujours celle des vainqueurs. Comment considérer autrement la prédation extraordinaire de l’Occident chrétien depuis les conquêtes de Christophe Colomb sur les civilisations et la nature ? L’être humain s’est construit en comprenant les lois qui président aux forces hostiles de la nature. Aujourd’hui, la culture est devenue plus forte que la nature. La nature ne peut plus amortir le manque de respect du genre humain pour les lois de sa nature. L’insécurité régnante n’est pas un problème de police mais de logique. La vie sociale, ce n’est pas n’importe quoi expliqué n’importe comment. La seule et unique solution à la destructivité ambiante est de changer de mentalité, d’état d’esprit, de spiritualité : il s’agit de réapprendre à penser long. Le libéralisme économique est devenu une secte totalitaire : il faut avoir l’air parfait, dès le premier essai. Tout ce qui n’est pas d’apparence parfaite est jugé et condamné comme si la secte avait, elle, « prouvé » ses dogmes et « donc » sa perfection. Ne serait-il pas temps de retrouver ce qu’on n’aurait pas dû jeter en jetant Dieu, une loi centrée sur les besoins fondamentaux des êtres humains en attendant de trouver les lois de sa nature ? Si les lois de la nature s’imposent à l’ingénieur comme conditions d’efficacité, les lois des hommes ne sont « bonnes » que dans l’esprit de servir l’humanité. L’esprit de la loi est ce qui a précédé sa fondation. Une loi humaine ne peut être utilisée à contre sens de ce qu’elle a eu comme objectif. C’est pour cela sans doute qu’existent des juges ! L’urgence est celle d’avoir à choisir entre le « traitement » de la violence des hommes ou de celle de la nature. Il n’y a plus de bon choix. Il n’y a plus de choix qu’entre un mauvais et un très mauvais. La seule révolution possible est celle de s’attaquer courageusement à ceux qui ont délibérément détourné l’esprit des lois pour manipuler les lois à leur profit exclusif. A l’âge adulte, un acte mauvais doit être payé par celui qui l’a commis. S’il doit y avoir des morts, il vaut mieux que ce soit celles de ceux-là et peut-être aussi de ceux qui accepteront courageusement d’affronter leurs peurs au service du plus grand nombre. Si pour être efficace, les lois de la nature s’imposent, les lois de la culture doivent en imposer. Et maintenant, la pub ; restez avec nous ; à bientôt après la pub : cliquez ICI Suite : Cet article a été refusé à la publication par Agoravox pour la raison suivante : « le comité de rédaction n’a pas validé sa publication. Nous considérons en effet que l’article exprime une opinion personnelle communément développée. »

    Note de l’auteur à propos de « article exprimant une opinion personnelle communément développée » : je ne comprends pas alors pourquoi les écoles et les tribunaux s’encombrent de cas qui mettent un temps de plus en plus considérable à être traités en raison de la recherche infinies des causes et des motivations. Et pourquoi, au non de cet embouteillage, un nombre de plus en plus considérable de cas ne sont pas non plus traités et classés sans suite pour non lieu. De toute façon, me dira-t-on les prisons sont pleines à craquer... mais, nous a bien dit notre premier ministre hier à la télé, « les criminologues, (des experts, NDLR) nous disent que la violence n’augmente pas. Si j’étais de mauvaise foi, je dirais qu’ils sont tombés eux dans le piège du complexe de Colomb. Mais comme je me refuse à l’être, je pense que la décision du comité de rédaction d’Agoravox est l’illustration même de ce qui est exposé dans l’article : »on pense trop court". C’est de la même manière que sont apparus les camps de concentration nazis, dans la plus grande indifférence générale, chaque maillon de la chaîne ne faisant somme toute qu’une action commune, selon son opinion personnelle, communément développée. Un seul psychopathe aux deux bouts de la chaîne a suffi pour arriver au résultat dramatique que l’on sait et qui très probablement est en passe de se répéter. Si vous pensez que c’est une opinion gratuite et facile, relisez l’article pour l’exercice. Lorsque tout cela se sera passé, on trouvera bien un expert pour nous l’expliquer, comme logique, une fois de plus.


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