samedi 18 octobre 2014 - par Patrick Samba

Fessenheim versus Proglio : un suspens et des suspensions

Lorsqu'on est confronté à des faits alimentant un suspense dans la réalité quotidienne, il s’avère difficile d’en écrire un article sans se retrouver obligé d'en modifier sans arrêt le texte en fonction des informations collectées. Et cela contrairement à se qui se passe dans la fiction où l’on dispose de tout son temps d’écriture pour en façonner l’intrigue. C’est à cette difficulté que j'ai eu à faire en voulant traiter du dernier épisode du serpent de mer, à tonalité historique, de la fermeture de Fessenheim. La fluidité du récit peut s'en trouver contrariée.

La recherche d'informations offre par ailleurs un autre constat. Une mode est en train de s’installer dans le choix des mots débutant un article sur Fessenheim. Il n’est plus rare en effet de les voir commencer par ce double questionnement avec itération : Fermera ? Fermera pas ? ( (1), (2), (3)…). C'est dire l'insistance de la perplexité chez les rédacteurs face aux si diverses déclarations politiques. Et il y a de quoi. Une vache n’y retrouverait pas son veau. Depuis sa prise de fonction en avril de cette année, Ségolène Royal ne cesse en effet de souffler le chaud et le froid. Avec une forte tendance pour le froid depuis la présentation officielle de sa loi sur la transition énergétique fin juillet. Nous étions même entrés tout récemment dans une ère de glaciation. Probablement par un des effets paradoxaux du réchauffement climatique planétaire.

A tel point que plus grand monde ne croyait à une possible fermeture de la centrale de Fessenheim que ce soit dans un proche avenir, ou "fin 2016" comme s’évertuent à le répéter les journalistes désinvoltes alors même que le Président n'a cessé de répéter :"d’ici fin 2016". Ce « d’ici » n’est pas sans importance comme on le verra à la fin de l’article. Le clairvoyant Noël Mamère dès la fin juin avait péremptoirement donné le "la" : « Face au lobby nucléaire, Ségolène Royal capitule en rase campagne » avait-il affirmé. Puis l’été, vous l’avez remarqué, s’est refroidit. Jusqu'à ces derniers jours où la température chuta encore. Pour atteindre des niveaux très bas ce mardi 14 octobre. En effet le matin même du vote de la loi sur la transition énergétique, Ségolène Royal avouait sur RTL qu’il n’était plus certain que Fessenheim serait fermée en 2016 ! Et confirmait ce qu’elle avait déjà laissé entendre sur France Inter quinze jours plus tôt, à savoir que probablement cette fermeture concernerait deux réacteurs sur d'autres sites.

Comme de bien entendu - cette femme politique courageuse étant à ce point honnie par quelques propriétaires de médias à qui cette vertu est inconnue - de très nombreux titres se jetèrent aussitôt sur ces déclarations de capitulation supposée de la ministre. Ce qui n’est pas très élégant. De se jeter.

Mais c’était sans compter sur la redoutable capacité tactique de la ministre, qui, semble-t-il, ou du moins on ose l'espèrer, a lâché de nombreux leurres pour empêcher toute surprise lors du vote de la loi.

Ignorant cette dimension - le mépris ou la haine, tout comme l'amour, rendant aveugle - pour toutes et tous les commentateurs la messe était dite. Et en particulier pour Julia Mourri du Nouvel Obs dans son très bon article récapitulatif de l'affaire Fessenheim, lequel concluait néanmoins à la certitude de l’abandon du projet de fermer cette centrale.

C'est alors que survint un coup de théatre. On apprit, toujours mardi, dans Libération, que Henri Proglio, l’actuel PDG d’EDF, ne serait sans doute pas reconduit. Lui qui était pourtant présenté par la presse dominante comme indéboulonnable ! L'information ne fut divulguée qu'une fois le vote de la loi acquis. N'est-elle pas rusée notre ministre de l'écologie ? D’autant qu’elle avait préalablement repoussé la date de la décision du choix du PDG après le vote. Et sans que cela fût autrement commenté. Certains journalistes pourtant prompts à la dénigrer n’y ont vu que du feu.

Aussitôt un certain Guillaume Debregeot dans Les Echos se fit, pour le moins, menaçant. Sans se sentir contraint à une explication. Se serait-il fait berner ? Etait-il en mission commandée afin de défendre de très gros intérêts ? Au regard du niveau de la menace, c'est bien probable : « Il faut bien se sentir un peu important, lorsqu’on est ministre. Souhaitons que ce petit excès de zèle s’arrête à ces effets de mise en scène, et n’aille pas jusqu’à entraver la reconduction de Proglio à la tête d’EDF. Royal se retrouverait alors sous les feux des projecteurs, mais pour les pires raisons » !! (vous avez lu ? "Royal" !! Même pas de "Ségolène", ou de "La ministre". Juste "Royal". On se croirait pas en France ! C’est pas très galant !)

Mais le matin du 15/10/14 une dépêche AFP faisait tomber le couperet en citant une source bien informée : « Henri Proglio a été informé ce matin par Macron qu'il ne serait pas reconduit ». Il « lui a annoncé qu'il serait remplacé par Jean-Bernard Lévy  », patron de Thalès.

La nomination du nouveau dirigeant sera soumise au vote d'une assemblée générale extraordinaire programmée le 21 novembre, à la veille de la fin du mandat du PDG actuel.

Fin du suspens Proglio (a priori…).

 

Reste maintenant les suspensions...

C’est de la centrale de Fessenheim dont il est cette fois, plus directement, question. C'est elle qui est en suspension. Pas la ministre, qui pourtant devait être proche mardi dans la soirée d'un état de lévitation. Ou le PDG d’EDF. Quoique pour ce dernier également le terme pourrait assez bien convenir. Il s’avère en effet que depuis le 27 septembre rien ne va plus sous le bord surélevé du canal du Rhin, qui menacerait d’inondation la centrale en cas de rupture lors d'un seisme. Un communiqué des associations antinucléaires alsaciennes, du 10 octobre, constatant que les deux réacteurs étaient à nouveau arrêtés simultanément, a fait connaitre en réaction leur exigence : « Ne les redémarrons plus ! ».

Voici un extrait de ce communiqué :

« Alors que depuis le 27 septembre le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim est en arrêt prolongé pour rechargement de combustible, jeudi 2 octobre, le directeur de la centrale nucléaire annonçait en fin de CLIS un « arrêt programmé » très bref, pour le week-end, du réacteur n°2 pour une banale opération de maintenance. Suite à une « légère surconsommation d’eau ». C’est un nouveau coup de "com" du directeur tentant de nous faisant croire que lors de l’incident du 9 avril 2014 sur le réacteur n°1, il n’y avait eu aucune négligence humaine ! Comment une opération de remplissage d’un réservoir menée par l’équipe de conduite à un rythme bihebdomadaire peut se réaliser pendant 37 ans sans anomalie, et que le 9 avril dernier, la même opération entraine une inondation interne et la nécessité d’arrêter en urgence le réacteur sans qu’il puisse y avoir une défaillance humaine ?

Toujours est-il que le très bref « arrêt programmé » sur le réacteur 2 se prolonge et qu’il n’est pas prévu un redémarrage avant le 15 octobre prochain ... 

Il est grand temps d’arrêter cet acharnement sur ces vieilles chaudières atomiques à bout de souffle et de plus en plus dangereuses ».

Les militants alsaciens sont apparemment excédés.

 

La question qui en résulte se formule donc ainsi : Fessenheim redémarrera-t-elle ?

« Non ! » espèrent bien sûr les alsaciens.

Mais pour une fois, ou une rare fois, ils ne sont pas les seuls. Un " appel solennel à la fermeture, dans les plus brefs délais, de la centrale de Fessenheim ", a été lancé samedi dernier, 11 octobre, à Orléans. Nouveauté, de nombreuses personnalités politiques : Noël Mamère, Martine Billard (PG), Corinne Lepage (CAP 21), Julien Bayou (EELV), Clémentine Autain (Ensemble), Isabelle Attard (Nouvelle Donne), entre autres, s'y rassemblent pour fixer sans détour, et de manière volontaire, une date butoir. Ils exigent - pas moins - que la centrale soit fermée avant la fin 2014. Et « la date de l’arrêt, précise l’Appel, devra être fixée avant la nomination du prochain PDG d’EDF, c’est-à-dire au plus tard le 22 novembre 2014 » !

Appel solennel à la fermeture, dans les plus brefs délais, de la centrale de Fessenheim

De belles manifestations en perspective !

 

Patrick Samba

 

Dans son blog sur Fukushima, faisant référence, Pierre Fetet, lui même signataire de l'appel, le présente de la manière suivante :

« Si une catastrophe survient ici, il ne restera rien de vos vignes, de vos forêts et de vos champs de maïs. Il faut fermer toutes les centrales du monde. » (Naoto Matsumura, cité dans L’Alsace, 10 mars 2014).

Suite à la catastrophe nucléaire de 2011, j’avais très rapidement fait le lien entre la plus vieille centrale française et le plus ancien réacteur de Fukushima Daiichi. Je me suis par ailleurs exprimé dans une contribution intitulée « Une évacuation définitive, c'est ZERO EMPLOI pour l'Alsace de demain » et j’ai participé à plusieurs manifestations dont celle de mars 2014 avec Naoto Matsumura. Malgré l’opposition majoritaire des Français au nucléaire, rien n’a changé dans l’Hexagone et la promesse électorale de François Hollande de fermer Fessenheim s’étiole petit à petit. C’est pourquoi je soutiens l’initiative du réseau Fukussenheim qui consiste à rappeler à nos décideurs ce danger permanent pour l’Europe et à demander l’arrêt définitif de cette centrale tant qu’il en est encore temps. Aujourd’hui, des gens de tous horizons s’associent à cet appel solennel et je vous encourage à votre tour à le signer et à le soutenir.



23 réactions


  • alinea alinea 18 octobre 2014 10:06

    Je vais poser une question con, tant pis : un réacteur « à vide » de carburant, arrêté, n’est plus contaminant du tout en cas de pépin ? Ou bien faut-il que la « bête » soit démantelée ?


    • Patrick Samba Patrick Samba 18 octobre 2014 10:27

      Bonjour Alinea,

      c’est loin d’être une question conne (d’ailleurs pour moi il n’y a pas de question con, ou conne. Il n’y a que des questions. Auxquelles on ne peut pas, ou on ne sait pas, ou on n’a pas envie de répondre pour des raisons forcément diverses).
      Bien sûr qu’il reste contaminant. Mais à un degré forcément bien moindre que lorsqu’il y a des barres d’uranium ou de Mox à l’intérieur. Et ces barres une fois extraites restent encore un temps sur le site de la centrale...


  • soi même 18 octobre 2014 14:24

    Une question au inconditionnel du nucléaire, que faites vous du rayonnement alpha et de l’ isotope radioactive américium dans les centrales atomiques ?


    • Patrick Samba Patrick Samba 19 octobre 2014 03:49

      Bonjour à toutes et à tous,

      soi même, comment faut-il comprendre votre question ? Pourriez-vous être plus précis ?


  • alberto alberto 18 octobre 2014 15:46

    Salut l’auteur,

    Ben oui, tout cela est bel et bon !

    Mais pas facile pour un gouvernement de changer de logiciel quand tu as ces clébards de lobbies accrochés à ton froc en permanence...

    Pareil pour le lobby des pesticides, des gaz de schistes, la PAC, etc...

    Si Ségolène montre un peu de courage, les autres semblent avoir oublié le mot ?

    Bon article, merci.


    • Patrick Samba Patrick Samba 19 octobre 2014 04:46

      Merci alberto. D’accord pour les lobbies, mais pour « changer de logiciel » faudrait-il encore avoir le projet de le faire !

      Entre un Manuel Valls qui pense que le nucléaire est «  plus que jamais une filière d’avenir pour notre pays » et «  qu’il permettra d’avancer en matière de transition énergétique », et une Ségolène Royal qui déjà en 2007 était favorable à la fermeture de Fessenheim et à l’abrogation du décret de construction de l’EPR de Flamanville, il y a autant de différence qu’entre des silex et un briquet pour allumer une chandelle ! smiley

      Plus, lors de la primaire PS pour la présidentielle de 2011, elle prit position en faveur de l’arrêt de l’EPR de Flamanville et affirma : "Il n’y a pas beaucoup de candidats qui le disent parce qu’évidemment, il y a des enjeux électoraux dans le département de la Manche. Je suis la seule à être claire et nette sur Flamanville.".


  • Doume65 18 octobre 2014 16:51

    « Si Ségolène montre un peu de courage, les autres semblent avoir oublié le mot ? »

    Elle en a même crée un synonyme : la bravitude  !


    • Patrick Samba Patrick Samba 19 octobre 2014 05:04

      La citation est plus que défaillante, non ? Elle fait de moi un adepte de la généralisation.
      Gardez pour vous ce procédé que porte en germe le racisme, et ainsi vous ferez preuve d’exactitude et de rectitude, sans risque de sombrer dans la turpitude.


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 18 octobre 2014 17:31

    Une centrale nucléaire, tout comme n’importe quelle structure ne peut durer indéfiniment...

    «  »C’est de la centrale de Fessenheim dont il est cette fois, plus directement, question.«  »

    Non, personne ne peut dire, sur les 60 réacteurs en activité, où aura lieu LE PROBLÈME NUCLÉAIRE ; il faut juste rappeler que la probabilité d’une explosion est loin d’être nulle.
     


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 18 octobre 2014 19:38

    Je ne sais pas s’il s’agit de manque de courage ou de manque de sous...
    Il me semble avoir lu que démonter une centrale coûtait aussi cher qu’en construire une ?
    Vrai ou faux ?

    En tous cas, il ne faut pas oublier que Fessenheim n’est pas la seule a être construite sur une zone sismique.. Tous les machins nucléaires construits dans la Vallée du Rhône sont sur une faille sismique ! 11 juin 1909, tremblement de terre en Provence.


    • Patrick Samba Patrick Samba 19 octobre 2014 05:31

      Fifi Brind_acier,

      probablement les deux, puisque moi j’ai la notion qu’un démantèlement coute beaucoup plus cher qu’une construction.
      La petite centrale de Brennilis dans le Finistère, de seulement 70 mégawatts, a fonctionné de 1967 à 1985, soit 18 ans, et est donc arrêtée depuis presque 30 ans. Or le démantèlement est loin d’être terminé ! Que faire de la cuve du réacteur, fabriquée sur place, et qui ne peut être transportée par camion vu sa taille. Il a été question de la sectionner au risque d’irradier les salariés !! Ce sont les antinucléaires qui se sont opposés à ce crime !! Je ne sais pas où ils en sont actuellement, mais du personnel, il y en a dans la centrale.
      Le nucléaire c’est la garantie de l’emploi, pérenne pour des centaines d’années !

      Et je ne parle même pas du coût du retraitement des déchets ! (je rappelle que la demi-vie du plutonium est de 25000 ans)

      C’est sûr que pour certains, d’un point de vue strictement économique à court terme, il vaut donc mieux continuer à faire fonctionner les centrales ! La politique de la fuite en avant. Peu importe q’un accident nucléaire majeur coûterait 5800 milliards d’€ selon le très officiel IRSN.

      Après eux le déluge !
      Aussi fêlés, ou fissurés que les cuves des vieilles centrales !


  • Layly Victor Layly Victor 18 octobre 2014 21:43

    Un grand patron de l’industrie française, Henri Proglio, vient d’être mis à pied, et vous vous en réjouissez. Vous dites vous même que ceci n’a rien à voir avec une question technique, que c’est une décision 100% de politique politicienne, imposée par la « courageuse » et éclairée Ségolène Royal. Un autre grand patron de l’industrie vient d’être nommé à sa place, et vous vous en réjouissez. Alors là, je ne comprends pas. Vous êtes entouré de forts brillants esprits, inventifs, créatifs, travailleurs, aux connaissances techniques encyclopédiques : Noël Mamère, Corinne Lepage, Clémmentine Autain, Isabelle Attard. Pourquoi ne pas proposer de nommer l’un d’entre eux à la direction d’EDF ? D’après ce que vous avancez, il sera soutenu par « tout le peuple d’Alsace ». N’ayez pas peur ! Comme disent vos amis, « le nucléaire, c’est une vieille technologie désuète » et c’est facile de diriger une grande entreprise comme EDF : il suffit de fermer sa gueule et de se soumettre à la politique-politicienne.
    Au passage, il faut tenir compte de certains impératifs et avaler quelques couleuvres. Comme Fessenheim est essentiel dans la sécurisation du réseau, qui est particulièrement en danger dans cette zone à cause de la folie verte allemande, vos amis Allemands ont demandé à leurs sous-fifres français de ne pas faire de bêtise. Alors, la très courageuse et très intelligente Ségolène a annoncé que « ce ne sera pas obligatoirement Fessenheim, on demandera à l’autorité de sûreté de désigner le réacteur le plus dangereux ». Elle vous prend vraiment pour des billes : tout le monde sait que ce sera un ou deux réacteurs de Flamanville.
    Mais, ombre au tableau, dans votre légitime euphorie sur le triomphe des éoliennes, il vous a échappé que l’Allemagne vient de supprimer sa subvention aux EnR et qu’au Danemark, c’est la Bérésina.
    En revanche, une grande victoire, passée inaperçue, pour les banksters qui veulent privatiser l’énergie pour tirer le plus vite possible le maximum de fric : lors du vote sur la loi de transition énergétique, la très courageuse et très intelligente Ségolène Royal a réussi à faire passer en catimini la privatisation des barrages hydroélectriques, qui représentent l’essentiel des EnR. C’est très cohérent : ils ne veulent pas du nucléaire qui demande un investissement sur le long terme, maintenant, ils veulent du cash rapide. Elle vous prend vraiment pour des abrutis, « sans état d’âme ».


    • Patrick Samba Patrick Samba 19 octobre 2014 05:37

      Désolé, il y a trop à dire, et je n’ai pas le temps.


    • Layly Victor Layly Victor 19 octobre 2014 11:48

      Vous êtes vraiment remarquable ! Vous nous gratifiez d’une tartine extatique à la gloire de la « très courageuse et très intelligente » Ségolène Royal, et quand je vous pose une question précise, notamment sur la privatisation en catimini de l’hydroélectrique par la grande manipulatrice du Poitou, vous dites que vous n’avez pas le temps de répondre ! Si j’ai bien compris, vous êtes surtout très fort pour les incantations et le verbiage creux, les affirmations gratuites et non vérifiables, comme tous vos congénères.
      Par exemple, le chiffre que vous avancez, concernant le coût d’un accident nucléaire en France, dont vous dites qu’il provient du « très officiel IRSN » : 5800 milliards d’Euros (en réalité, c’était 5000, mais vous avez arrondi à 5800, ça ne mange pas de pain). C’était tellement grotesque que ce chiffre a été ramené par l’ASN à 1000 milliards d’Euros, somme également fantaisiste mais qui fait « plus sérieux ». J’en ai parlé dans mon article « Monsieur Hulot et le grand mensonge de la transition énergétique » qui a eu un gros succès mais qui a été rapidement retiré de la circulation. Ce qui gêne énormément les écolos, c’est le coût de l’électricité en Allemagne et au Danemark, et la débâcle qui s’annonce dans ces pays et en Espagne. Alors, l’angle d’attaque principal est « on nous a menti sur le coût du nucléaire » (l’ineffable Hulot). D’où les incantations sur « l’énormité du coût du démantèlement », répétées inlassablement sur tous les plateaux télé par les grands esprits Ramade, Lepage et compagnie. J’ai répondu de façon précise dans mon papier, et cette précision a déclenché la haine (appels à la censure, à la prison) de vos amis, tous de grands démocrates. Et les « estimations » de l’IRSN et de l’ASN sur le coût d’un accident. Il se trouve que j’ai travaillé pendant plus de trente ans à l’IPSN, puis à l’IRSN, et que j’ai gardé des contacts. Mes anciens collègues ont tous été très choqués par l’utilisation du prestige que leur entreprise doit essentiellement à leur travail pour détourner ce prestige scientifique à des fins partisanes, et en plus de façon aussi grotesque.
      Il se trouve que l’IRSN a tout de même réagi aux divagations de la CRIRAD concernant la mesure de l’activité dans le ciel de France suite à Fukushima, dans une mise au point claire, nette et précise. Alors là, ce n’est plus le « très officiel IRSN » ?
      Vous êtes tous les mêmes : vous manipulez les données fournies par les scientifiques d’une façon toujours très orientée. Quand leurs conclusions vont dans votre sens, ou quand votre interprétation de leurs conclusions semblent aller dans votre sens, vous les citez comme parole d’évangile, mais quand ce n’est pas le cas, alors ce sont des salopards, des lobbyistes, des criminels inaptes à la démocratie participative (et comme dirait la courageuse Ségolène, à « l’économie cyclique »)


  • TSS 19 octobre 2014 00:11

     En revanche, une grande victoire, passée inaperçue, pour les banksters qui veulent privatiser l’énergie pour tirer le plus vite possible le maximum de fric : lors du vote sur la loi de transition énergétique, la très courageuse et très intelligente Ségolène Royal a réussi à faire passer en catimini la privatisation des barrages hydroélectriques, qui représentent l’essentiel des EnR. C’est très cohérent : ils ne veulent pas du nucléaire qui demande un investissement sur le long terme, maintenant, ils veulent du cash rapide. Elle vous prend vraiment pour des abrutis, « sans état d’âme  ».

     +10

     Surtout penser à l’absence d’entretien preventif et curatif de ces ouvrages dans le but de gains

     immédiats et aux effets collatéraux potentiels (Malpasset)... !!


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 octobre 2014 08:38

      TSS,
      Evitez l’amalgame avec Malpasset, tous les barrages ne sont pas des erreurs techniques.
      Le barrage de Malpasset a été fait dans un lieu où les roches n’assuraient pas la sécurité nécessaire.


    • TSS 19 octobre 2014 10:42

      Je ne cite pas Malpasset pour la technique mais pour les effets que cela a eu... !!


  • smilodon smilodon 19 octobre 2014 15:41

    La fermeture de nos « centrales » aura un coût !... ENORME !... Mais après le nucléaire, on fait quoi ???.. Comme les allemands ?!... Le charbon est pour l’instant la seule solution !... Quelle avancée technologique !...... Mais les mineurs de la région de LILLE, s’il en restent, vont se taper sur le ventre !.... Tu parles d’un progrès !..... Le « charbon » à la place du nucléaire, ou comment revenir 50 ans en arrière !..... Ah, ils sont beaux nos « écolos » !.... Noircis, mais beaux !... Adishatz.


    • morice morice 20 octobre 2014 10:52

      Mais les mineurs de la région de LILLE, 


      il n’y a jamais eu de mines à Lille, l’occitan exité.

  • raymond 2 20 octobre 2014 07:22

    Le cout d’un accident nucléaire probable serait entre 1000 et 5000 miliards fourchette très large.

    1000 milliards c’est largement suffisant pour compenser le surcout d’une énergie 100% renouvelable si surcout il y a.

    http://lenergeek.com/2014/04/04/texas-prix-de-vente-record-de-5-cents-pour-le-kwh-solaire/

    Même pour les pronucléaire ce risque n’est pas nul.

    Pourquoi continuer dans cette voie suicidaire.


  • Dzan 20 octobre 2014 10:54

    Bonjour Morice
    Je vous souhaite qu’en France il se produise la même chose
    Au plaisir de vous lire

    19 octobre

    Angleterre : deux ans de prison pour les trolls sur internet ? ? ?

    En Angleterre, on ne rigole pas avec les trolls - personnes anonymes en constante recherche de conflits - qui sévissent sur le web : le gouvernement veut désormais passer la peine de six mois...


Réagir