lundi 20 février 2006 - par Olivier FRIGOUT

OGM : entre terreur et espoir

En quelques années, ce qui était vécu par les chercheurs comme un pas de géant vers la maîtrise de l’hérédité est devenu aux yeux du public un épouvantail écologique, objet d’un rejet global d’une technique peu expliquée et mal comprise. Cette défiance s’est emparée des pouvoirs publics, avec comme conséquence le ralentissement de la recherche française en ce domaine, la commercialisation de produits contenant ces fameux organismes génétiquement modifiés n’étant pas interrompue. Dangers réels ou supposés, le fait est que les firmes de production de semences ont pris un avantage certain dans la course au dépôt de brevet, ce qui n’est pas en soi une bonne nouvelle. Alors que le conseil des ministres devait adopter, mercredi dernier, un projet de loi qui encadre les cultures et les essais d’organismes génétiquement modifiés, un rappel sur ce que sont les OGM s’impose.

Du croisement des pois de Mendel aux céréales transgéniques de Monsanto.

Depuis que la vie est apparue sur Terre, un phénomène naturel, spontané ou induit, mais dans tous les cas lié au hasard, régule l’évolution des espèces : la mutation. Elle apporte une modification héréditaire au niveau d’un gène qui, si elle n’est pas létale, pourra être transmise aux générations suivantes. Ainsi, un individu va se distinguer parmi les siens, et peut-être gagner en performance.
Au fil du temps, des plantes ont pu ainsi développer des résistances à des virus ou à des insectes, ou réussir à s’adapter à un terrain hostile, trop froid, trop chaud, trop sec..., et conquérir de nouveaux territoires.
S’appuyant sur les qualités de certaines variétés, l’amélioration de nos plantes de culture s’est faite d’abord par croisement et sélection, pour améliorer le rendement, la qualité, la présentation. Puis on s’est intéressé à des gènes qui appartenaient à d’autres espèces, et que l’on ne pouvait transmettre par croisement. Pour franchir cette barrière, les OGM sont nés.
Les chercheurs se sont appuyés sur les progrès du génie génétique capable non seulement d’isoler un gène, de déterminer son rôle, mais aussi de l’insérer dans des structures comme les plasmides - qui sont des anneaux fermés d’ADN caractéristiques des bactéries ou des virus -bien plus résistantes. Ces protocoles de biologie moléculaire ont permis in fine de mettre au point plusieurs techniques reproductibles de transformation génétique d’une cellule : l’OGM était né.
Parmi ces techniques, deux approches fondamentalement opposées : la biolistique et les vecteurs bactériens. La première consistait à agglomérer des plasmides d’ADN portant le gène à insérer sur des billes d’or de 1 micron de diamètre, et de bombarder de ces billes des cellules à l’aide d’un canon dit canon à particules. Un certain nombre de cellules exprimaient le nouveau gène, mais peu en réalité conservaient cette expression. L’autre technique visait à utiliser le caractère infectieux d’une bactérie, agrobactérium. En effet, cette bactérie infecte les cellules végétales pour se multiplier. En remplaçant l’ADN bactérien par un plasmide contenant le gène à insérer, on disposait d’un vecteur précis et efficace.

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Obtention d’un OGM
Crédit : Olivier FRIGOUT

L’obtention d’OGM est maîtrisée aujourd’hui, tous les enjeux sont dans la sélection des gènes à insérer et les brevets qui y sont associés.

Des gènes plus ou moins pertinents et plus ou moins contrôlés.

Issu d’un végétal, d’une bactérie, voire d’une cellule animale, le gène sélectionné va « améliorer » la plante, en lui conférant un meilleur rendement, une tolérance aux stress abiotiques - sécheresse, salinité de l’eau - ou encore une résistance à ses prédateurs, virus, bactéries, insectes - par la sécrétion de toxines , ou bien la capacité de synthétiser une molécule intéressante pour l’alimentation humaine ou animale, comme une vitamine ou un antibiotique.
« L’amélioration » des plantes ne s’arrête pas là dans l’esprit des industriels.
Le mûrissement de la tomate, par exemple, a été étudié dans le but d’obtenir des tomates dont l’aspect resterait flatteur malgré un stockage un peu trop long.

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OGM ou non OGM ?
Crédit : Olivier FRIGOUT

Pour contrôler l’expression du gène, on agit sur son promoteur - petite séquence codée située en amont du gène et qui régule son expression - pour la restreindre uniquement à une partie de la plante, la tige par exemple, ou seulement en réponse à une agression, ou encore à un moment donné de la vie du végétal. Mais l’expérience démontre combien l’expression d’un gène est plurifactorielle, laissant hors de notre portée sa maîtrise totale.
Hybridé, pour rendre instables les nouvelles qualités - les gènes qui les portent ne sont pas forcement dominants - l’OGM ne peut pas être utilisé après récolte pour réensemencer les champs. Ce choix, qui semble aller dans le sens de la protection de la biodiversité, reste néanmoins très profitable aux semenciers qui tiennent ainsi les agriculteurs, dans l’impossibilité de semer du grain de la récolte précédente.
Les procès, intentés et gagnés par le numéro un des semences dans le monde contre des céréaliers américains, montrent que même dépourvu de ses qualités particulières, un OGM reste un OGM. Ces fermiers, dont les stocks de semences classiques avaient été contaminés par quelques traces d’OGM, ont été reconnus coupables d’usage sans licence de semences brevetées, et ruinés.

Séparer le bon grain de l’ivraie.

Le premier danger, dénoncé par les écologistes, est de voir s’échapper dans la nature des gènes susceptibles de poser des problèmes.

Ce risque est à relativiser selon d’abord le gène transféré.
Lorsqu’il s’agit de compenser des carences alimentaires, avec par exemple le riz « doré » qui synthétise le bêta carotène, précurseur de la vitamine A, dont la carence est à l’origine de nombreuses cécités dans le Tiers-monde, les incidences sur la biodiversité peuvent être négligées. Mais la production de riz tolérant à certains herbicides que procure le gène Bar issu d’une autre bactérie, Streptomyces hygroscorpicus, le risque de voir cette tolérance propagée dans l’écosystème est d’une tout autre nature.
Il est ensuite à relativiser selon la plante qui l’exprime. Le colza ou encore le riz sont des végétaux au fort potentiel de croisement avec des espèces sauvages. Ils représentent donc un risque majeur. Or, ils font partie des OGM les plus récoltés. A l’inverse, le bananier ne produit de bananes comestibles que s’il est stérile. Cette stérilité garantit le confinement du gène. Mais il ne peut rien contre un autre danger, l’émergence de parasites (virus, bactéries, insectes...) résistants aux toxines que le végétal a appris à produire. C’est le cas avec le coton ou le riz OGM porteurs du gène codant pour la synthèse du Bt, une toxine produite par une bactérie, Bacillus thuringiensis, et qui tuent les insectes de la famille des pyrales. Seule parade, la création de zones tampon, vierges de coton ou riz Bt, permettant de « noyer » les insectes résistants dans une population sensible majoritaire.
Enfin, l’utilisation de gène exprimant des toxines représente un risque alimentaire pour les populations, mal quantifié. L’absence de toxines dans la partie comestible du végétal est difficilement maîtrisable, malgré les possibilités qu’offrent les promoteurs des gènes (cf. plus haut). A cette question de santé publique, les industriels répondent que le risque est moindre face aux quantités d’insecticides et fongicides qu’il faut utiliser pour un même résultat. Moindre mal ? L’avenir le dira.

L’Europe, dernier îlot de la lutte anti-OGM. 

Le manque de recul et les incertitudes quant au fonctionnement parfait des promoteurs, la méconnaissance des cascades de régulation et, en particulier, des nouvelles interactions qui peuvent se produire dans l’OGM, n’ont pas empêché ce marché de se développer, notamment aux Etats-Unis, où il est désormais la norme.
Mais le danger immédiat vient de l’Est. En effet, la Chine a annoncé sa volonté de nourrir 1 milliard d’individus avec du riz transgénique à partir de 2006. Or, malgré des discours rassurants, il est à craindre qu’à l’instar du coton Bt, les riz OGM ne se propagent jusque dans les zones protégées, par le simple fait d’échanges de semences entre agriculteurs. Diffusion incontrôlée des semences, absence de zones tampons, manque de recul sur les conséquences d’ingestion de toxines par les consommateurs, la précipitation de la Chine, portée par la nouvelle économie des biotechnologies, risque fort de réduire à néant les mesures prises en Europe pour éviter une catastrophe écologique et sanitaire. Car le risque encouru pour la biodiversité n’a pas de frontières.
En retard d’une bataille, les laboratoires français sont définitivement hors-jeu. En France, la lutte contre les OGM s’est peut-être trompée d’adversaire. La recherche publique, dont des années de travaux ont été anéanties par des fauchages de champs expérimentaux et des destructions de serres, a été ralentie dans son effort au profit des pays sous-développés, alors que les grands semenciers ont profité de la situation pour s’installer dans une position de monopole.
La réflexion préalable qui aurait dû avoir lieu pour poser des garde-fous et nous conduire à nous déterminer quant à notre place dans notre environnement n’aura pas lieu.

Au fond, pouvait-il en être autrement ? Arrivés trop tôt dans nos assiettes, les OGM portent peut-être l’espoir de nourrir les 8 à 9 milliards d’êtres humains annoncés pour 2050, tout en inspirant un sentiment de terreur aux occidentaux qui commencent à prendre conscience de la nécessité de préserver la biodiversité. Sciences naturelles, sciences économiques et sciences politiques ne parlent décidément pas le même langage.



21 réactions


  • Jojo (---.---.158.102) 20 février 2006 18:48

    C’est extrèmement difficile d’être certain de l’inocuité d’un OGM. Pour mémoire je rapellerai l’étude australienne qui a montré qu’un pois modifié pour produire un inhibiteur d’une enzyme (la beta-amylase) a produit une réaction allergique chez des souris.

    http://www.bio-pro.de/en/life/magazin/01829/


  • Yaarg (---.---.110.120) 20 février 2006 22:22

    Il semble que l’on soit confronté à un système à double chance :

    - ou bien les OGM sont inoffensifs et ils permettront de résoudre les problèmes de la surpopulation
    - ou bien les OGM sont toxiques et ils permettront de résoudre les problèmes de la surpopulation, mais dans ce deuxième cas, ce sera de manière beaucoup plus... radicale, si vous voyez ce que je veux dire...

    Ceci dit, ce ne sont pas les légumineuses OGM qui sont leplus à craindre, mais l’intrusion des techniques OGM chez les animaux et à terme, inévitablement aussi chez les humains, avec toutes les folies imaginables et inimaginables dont sont capables les apprentis sorciers.

    Peut-être que finalement tout ça aboutira à une auto-extermination de l’espèce homo sapiens, ce qui, dans le fond, ne sera que la confirmation du principe de sélection naturelle...


    • pepin2pomme (---.---.100.11) 21 février 2006 08:40

      Le débat n’est pas de savoir si les OGM en général sont nocifs ou non. Je pense qu’un OGM qui a acquis une résistance à la sécheresse issu d’une autre plante (comestible), ou qu’un OGM qui synthétise une vitamine n’est pas foncièrement dangereux. Par contre un OGM capable de synthétiser un insecticide ou une molécule de résistance à un herbicide est nocif et peut provoquer à terme des problèmes insoupsonnés à ce jour (je pense à l’amiante qui n’a été banie qu’au bout d’un siècle). Je me demande par conséquent au nom de quel principe met-on tous les OGM dans le même sac ? Tant qu’on ne fera pas le distingo, les débats entre les pro-OGM et les anti-OGM resteront stériles. C’est pourtant un fait de société que l’on ne peut pas contourner tant les enjeux sont prometteurs d’un coté (reconnaissons-le) et néfastes de l’autre.


  • (---.---.162.15) 20 février 2006 23:39

    - Il très difficile de savoir si un OGM est dangereux ou pas. Quand il faut 10 ans d’étude pour qu’une équipe de chercheurs s’apercoive qu’un OGM est néfaste pour les souris, on se dit qu’elle aurait pu mettre 20 ans ou qu’elle aurait pu passer à côté. La crise de la vache folle était un signal d’alarme que nous devons garder en tête : on ne joue avec la nature en matière de nourriture. Du point de vue de la santé, ce n’est pas acceptable.

    - la nature est à tout le monde, pas les OGM. Adopter les OGM, c’est mettre des copyright sur la nature. Ethiquement, ce n’est pas acceptable.

    - dire que ça servira à combattre la faim dans le monde est un chantage mal placé, car il y a d’autres moyens d’y arriver.

    - A quoi sert de formater fruits et légumes pour qu’il soient beaux à voir ? Alors que le goût des pommes et poires s’est beaucoup affadi... Et ne parlez pas de formater le goût, s’il vous plaît.

    A vous lire, je ne vois rien qui puisse me convaincre d’abandonner mon attitude foncièrement OGM.

    Et j’ajoute que la meilleure façon de protéger l’agriculture européenne, c’est de refuser les OGM de la façon la plus ferme qui soit, dans toutes les chaines alimentaires, y compris animales.

    Am.


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 21 février 2006 07:44

      Un OGM qui synthétise un insecticide dans sa partie commestible est évidemment plus toxique qu’une plante sur laquelle on pulvérise un insecticide, nous sommes d’accord.

      Le Centre international de recherche agronomique pour le développement (Cirad), travaillait sur des OGMs (bananier, riz...) dans le cadre de la coopération internationale. Rien d’industriel à l’époque. L’idée était de protéger les cultures de certains virus et insectes ravageurs de stocks pour éviter certaines famines (au début du siècle dernier, une variété de bananiers a été éliminée de la planète par une épidémie mondiale - il ne reste qu’une seule variété disponible aujourd’hui - la banane représente 80% de l’alimentation dans certains pays). Après la destructions des serres du cirad par des anti-OGM, les travaux ont été interrompus, depuis, Monsanto en tête, les firmes de semences ont déposé de nombreux brevets leurs garantissant la main mise sur ces méthodes et les produits obtenus. La course de vitesse que se livraient à l’époque la recherche publique et le privé a été gagnée par le privé, en grande partie à cause de l’action anti-OGM... Cela montre que parfois, le résultat obtenu est opposé à ce que l’on souhaitait.

      Je crois qu’il est néfaste de breveter la nature, je crois que les OGM ne sont pas encore aboutis, et je crois que la solution passe plutôt par le redécouverte des anciennes variétés.

      Mais je crois aussi que combattre la recherche publique fut une terrible erreur, que le combat anti-OGM a manqué d’informations et de lucidité, et que les OGM sont désormais dans nos assiettes pour longtemps.

      Bien à vous.


  • jcm (---.---.36.157) 21 février 2006 08:31

    « Lorsqu’il s’agit de compenser des carences alimentaires, avec par exemple le riz « doré ». . . . . . les incidences sur la biodiversité peuvent être négligées. »

    100 fois non !!!

    D’une part il faudrait se renseigner sur ce qui provoque ces carences alimentaire.

    Contrairement à ce que l’on pourrait croire il ne s’agit nullement de l’inapacité « congénitale » de certaines populations à se procurer une alimentation équilibrée.

    Ces carences sont apparues récemmment suite à un certain nombre de phénomènes qui sont tous des déstabilisations de sociétés (que l’on dira « traditionnelles ») qui savaient s’alimenter de façon très correcte sur la base d’une économie locale équilibrée qui leur procurait une alimentation équilibrée provenant essentiellement d’agriculture et de cueillette.

    Réformes agraires stupides, guerres, grandes monocultures exportatrices (hévéa, café...), démographie en forte croissance... il existe de nombreuses causes à ces déstabilisations.

    De très nombreuses plantes locales, dont certaines d’ailleurs procuraient de forts rendements et des apports nutritionnels très bénéfiques, ne sont plus cultivées et l’alimentation « traditionnelle » en fait très riche a fait place à une alimentation plus « moderne » mais d’une « modernité des pauvres » à laquelle correspond une alimentation carencée car elles est le fait de population très pauvre qui ne dispose pas des moyens financiers néessaire à une alimentation moderne équilibrée.

    Les promoteurs des OGM ont proposé ce « riz doré » dont les premières versions auraient nécessité une consommation de 9 kg de riz par personne et par jour afin de bénéficier d’un apport en béta caroténoïdes normal.

    On doit en être maintenant à 3 ou 4 kg par personne et par jour... un défi !

    Il est tout à fait possible de réhabiliter dans ces pays la culture de plantes locales qui combleraient la carence, encore faudrait-il que ces populations disposent des terres, de l’énergie, de la force, des moyens et du temps nécessaire à pratiquer ces cultures.

    Par ailleurs si l’on voulait mettre au point des programmes d’urgence afin de combler ces carences il serait beaucoup plus intelligent et productif de miser sur la Spiruline (il a déjà été question de cette algue sur Agoravox, vous trouverez facilement les références en faisant une recherche interne) à laquelle il ne semble pas que l’on connaisse le moindre inconvénient.

    Ce n’est pas le cas du riz doré qui, outre les problèmes de dissémination génétique qui pourraient affecter toutes les espèces de riz à terme (et tant pis si une erreur non détectée à ce jour s’avérait dangereuse), présente le potentiel de danger de TOUS les OGM du point de vue de la santé (dont certains sont exposés ici : http://activart.com/intelliblug/index.php et d’autres là : http://www.indsp.org/ManorBeastFR.php ).

    Le riz doré n’est donc pas LA solution aux carences en béta caroténoïdes, c’est peut-être même la moins bonne et la pire.


  • Mathieu (---.---.49.202) 21 février 2006 09:07

    Ce n’est pas la première fois que l’homme essaye de modifier la nature pour qu’elle soit meilleure pour lui-même. AU leiu de s’adapter à la nature, l’homme préfère tenter d’adapter la nature à l’homme. On a vu les conséquences que ça peut avoir. Mais l’homme n’a pas de mémoire alors il croit toujours qu’il peut modifier la nature sans mauvaises conséquences pour lui (ou alors il se fout des conséquences). Est-ce que la recherche OGM en vaut la peine c’est un vaste débat, mais ce débat n’a pas eu lieu. Que la recherche privée se fasse sans l’accord de la population n’est pas acceptable, mais (malheureusement) c’est habituel. En revanche que la recherche publique fasse de même, c’est inacceptable. Voilà sans doute pourquoi on est arrivé à ces destructions. La recherche OGM ne résoudra JAMAIS le problème de famine (à moins qu’on arrive à modifier l’homme pour lui enlever son ou ses gènes de connerie), en revanche ce qui peut sauver les populations de la famine, c’est l’action humaine. Au lieu de vouloir créer ou recréer des variétés, je pense qu’il sera préférable d’étudier comment certaines variétés ont disaprues et comment faire pour que cela ne se reproduise plus.


  • Christophe Vieren (---.---.20.119) 22 février 2006 19:30

    Cette phrase :

    « La recherche publique, dont des années de travaux ont été anéanties par des fauchages de champs expérimentaux et des destructions de serres ... »

    est une plaisanterie je présume ?

    Si non, dommage car l’article était presque parfait.

    Xof, oppposant à la culture des PGM dans l’état actuel des tenants/aboutissants, favorable à une recherche PUBLIQUE basée sur le long terme et l’intérêt collectif de l’humanité.


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 23 février 2006 07:04

      Suite à la destruction des serres du Cirad en particulier, la recherche publique à mis un coup de frein à ces travaux, dans un contexte médiatique peu favorable aux OGMs. Les champs récemment fauchés appartiennent à des labos privés.


    • Olivier FRIGOUT Olivier FRIGOUT 23 février 2006 07:14

      Je vais peut-être me répéter mais lors des destructions de serres du Cirad par des anti-OGMs à Montpellier il y a quelques années, 20 ans de recherches sur le riz notamment ont été perdues et le Cirad a décidé de bloquer ces travaux car le contexte médiatique était très défavorable. Cette décision a laissé pendant les années qui ont suivi le « champs » libre aux labos privés qui ont pris l’avantage et déposé de nombreux brevets.


  • Christophe Vieren (---.---.20.119) 22 février 2006 19:38

    Si l’on prend la peine d’écouter ceux que l’on qualifie aujourd’hui « anti-OGM », on comprendra très vite que ce sont des opposants aux OGMs proposés aujourd’hui (à savoir : 78% tolérant à un herbicide, 21% produisant un insecticide, et 1% les 2). Pour quoi faire ? Pour épuiser encore plus vite les sols ? Pour nourrir le tiers monde ? Laissez-moi rire ! On étudie des haricots verts OGM pour cultiver au Sénégal. Pour les sénégalais ou pour l’exportation afin de satisafire la boulimie sans fin des occidentaux aisés ?

    Et qu’on nous parle pas du fameux « riz doré »,

    Si l’on est POUR les biotechnologies, il faut être CONTRE les « anti-OGM » AUJOURD’HUI. Comme pour le nucléaire, il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. Mais la recherche sur les OGM étant à 95% privé (même si réalsié par des organisme publics), la cupidité à court terme des actionnaires ne peut comprendre ces enjeux. Xof


  • Christophe Vieren (---.---.20.119) 22 février 2006 19:50

    « Après la destructions des serres du cirad par des anti-OGM, les travaux ont été interrompus »

    Encore ?

    Pas très tenaces les chercheurs. Une serre détruite (soit dit en passant par des agriculteurs indiens qui voyaient leur survie mise en cause) et l’on arrete ? Pas sérieux !

    Et si l’on définissait avec tous les protagonistes (agriculteurs, écologistes, consommateurs, ...) , les objectifs d’une recherche PUBLIQUE sur les OGM ?

    Cela se passerait certainement mieux si on avait pas décidé insidieusement leur importation (Juppé, 1995) puis peu après leur culture (Jospin, 1997) sans un débat préalable.

    10 ans après le fameux nuage de Tchernobyl arrété à nos frontières, on nous refait le coup avec les OGM (étiquetage insuffisant) : tout va bien. Les experts ont donné le feu vert !!!!!

    Après Cogema, Monsanto et consorts ? Non merci.

    Nucléaire et biotechnologies sont des technologies bien trop prometteuses pour les laisser aux mains du privé, voire même aux mains de quelques puissantes nations. Tout cela devrait être géré par un organisme supranational genre ONU (c’est ce que proposent Charpak-Garwin-Journe en ce qui concerne l’énergie nucléaire, cf leur livre de Tchernobyl en Tchernobyls).

    Leurs enjeux sont planétaires, leurs gestions doivent l’être également.

    Xof, anti OGM aujourd’hui mais peut-être pro-OGM demain.


  • Aedan (---.---.9.70) 24 février 2006 20:22

    Un ouvrage sur une technologie intéressante mais dangereuse car peu expérimentée et incontrôlable au contact des variables environnementales :

    OGM le vrai débat, de Gilles-Eric SERALINI aux éditions DOMINOS-Flammarion


  • Marie (---.---.93.62) 5 mars 2006 16:57

    Personnellement je ne pense pas que l’on résoudra les problèmes de la faim car les paysans n’auront pas d’argent pour racheter chaque année leur semence ; et par la disparition de la biodiversité dont les abeilles, qui survivra ?


  • Marie (---.---.87.226) 5 mars 2006 19:21

    Comment peut-on affirmer que les OGM viendront à bout de la faim dans le monde en 2050, et non pas de la fin du monde tout simplement. Quand on ne connaît pas l’innocuité de leur ingestion, quand vous affirmez que les paysans devront chaque année acheter leur semence, quand vous affirmez la perte de la biodiversité. Qui survivra ? Les plus riches dans une bulle ?


  • chaki (---.---.26.134) 5 mars 2006 23:56

    depuis la grippe aviaire ,le marché bio a une demande forte des consommateurs. on préfere manger sain,mais le produit est encore cher.

    dans les pays sous développer les paysans seme et récolte leur culture avec leurs semences non ibride arrete t’on de poluter les terres végérales et mangeons sains


  • Alain (---.---.4.93) 8 mars 2006 12:10

    Extrait d’un article du Monde (08.02.06) intitulé : « Les tests toxicologiques ? Silence, secret industriel... »

    "Dans l’Union européenne, les dossiers d’autorisation d’OGM incluent un dossier d’évaluation toxicologique qui comporte souvent une étude d’alimentation sur animaux. Dans celle-ci, plusieurs groupes de rats ou de souris sont nourris, les uns avec la céréale transgénique, les autres avec la variété de céréale correspondante mais non transgénique. Au bout de 90 jours, les rongeurs sont sacrifiés et examinés.

    L’étude représente un travail important et très coûteux, réalisé par la firme demandeuse. Les comités publics qui examinent les demandes d’autorisation (CGB en France, EFSA en Europe) ne procèdent pas eux-mêmes aux études. Le dossier d’autorisation reste confidentiel. Mais cette confidentialité est contestée depuis qu’en 2004 il est apparu que certains OGM, dont le MON 863 produit par l’américain Monsanto, provoquaient des effets biologiques chez les animaux testés. Le 9 juin 2005, la cour d’appel de Münster (Allemagne) a ordonné à Monsanto de publier le document.

    Mais les dossiers des autres OGM restent secrets.

    ... "

    et disponible ici même : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3228,36-739057@51-734849,0.html

    A noter également que depuis quelques mois des décisions de justices renvoient le caractère inconstitutionnel des OGM ( http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-731963,0.html )


  • espèrance (---.---.204.165) 6 avril 2006 13:24

    Pour donner un avis personnel :

    Dans l’article il est dit que des mutations se font de manière inévitable dans la nature ; je voudrais rappeler que la nature EST la nature, mais que la main de l’homme conduit par sa raison pour la modifier est du domaine de l’intellect, cela n’est strictement pas pareil.... Certes, il y a des mutations mais elles d’accordent parfaitement sans intervention humaine si l’on se souvient que la nature est partfaite et qu’elle seule sait se qu’il faut faire.....


  • Brutus (---.---.213.18) 10 avril 2006 13:03

    Bon article mais encore Meilleurs commentaires !je ne dirais qu’une seule chose : la pollution par les OGM est irréversible : si on laisse des plantations OGM polluer ( comme on l’a vu partout ou des tests ont été fait ) les plantations naturelles , et que dans quelques temps on se rend compte qu’ils sont dangereux , nous ne pourrons pas revenir en arriere . Quand je lis que des paysans ont ete ruinés car des traces d’OGM ont ete retrouvées dans leurs semences je trouve cela anormal : les producteurs d’OGM auraient du etre attaqués en justice pour pollution ! cela montre bien aussi de quel coté sont les pouvoirs publics : du coté de la minorité des riches et puissants


  • canal + censure un reportage sur les ogms (---.---.96.22) 8 février 2007 14:22

    http://video.google.fr/videoplay?docid=-8996055986353195886

    voici le lien sur le reportage censuré

    pour memo :canal + appartient a M6, pote a sarkozy, ce qui en dit long sur la future politique agricole en france si celui ci passe...


  • Schirmer Raymond (---.---.2.120) 8 mars 2007 14:35

    Un des aspects les moins débattus concerne l’impact possible des OGM sur l’évolution du vivant. Comme la biodiversité actuelle est un héritage matériellement explicité par le « mécano génétique » des x millions d’espéces terrestres mais aussi par ce que cet héritage suppose de moins immédiatement matériel mais néanmoins réel soit le processus évolutif de millions d’années, soit pour simplifier et le dire vite : un complexe de relations. Celui-ci est aussi intégré dans la biodiversité actuelle et on n’en sait pas grand chose. Comme les espèces sont toujours en spéciation je vois des niveaux de risques bien différents : les OGM au labo et en ambiance étanche (je conçois pour l’heure assez bien leur utilisation), les OGM en plein air en milieu tempéré, les OGM en plein air en milieu équatorial. Si l’Homme n’arrive pas à maîtriser totalement et sans faute ni accident, la culture en plein air en climat tempéré la gravité des impacts pourraient éventuellemnt s’homéostasier où bien conduire à des catastrophes mais cela resterait relativement moins grave que ce qui ce passerait par l’intensification OGM en zone équatoriele (90% de la biodiversité terrestre). Autant l’hypothèse d’une homéostasie évolutive pourrait peut être mieux jouer autant les risques deviennent importants pour la biodiversité terrestre. On pourrait ajouter risque pour son passé mais aussi pour son avenir.


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