mercredi 11 août 2010 - par Yannick Harrel

De l’Allemagne en l’an 2010

Je m’étais ici même déjà épanché voici un peu plus d’un an sur l’état de la relation du couple franco-allemand, et n’avais pas manqué en filigrane de regretter l’inquiétante méconnaissance par les élites et le peuple Français de leur principal partenaire commercial.

Il m’est paru opportun au sortir de la récente crise financière ayant exacerbé les relations entre l’Allemagne et ses partenaires Européens de laisser la parole à un expert afin de recadrer autant que faire se peut la perception d’un pays méritant bien mieux que des fantasmes surannés ou des vociférations hypocrites. Sébastien Vannier s’est prêté avec bonne volonté à l’entretien présent, et je vous invite chaleureusement à en prendre connaissance tant les réponses ont le mérite de proposer un autre angle de vue de la situation, sans omettre son coup d’oeil prospectif.

Sébastien, vous serait-il possible de vous présenter aux lecteurs d’Agoravox ? 

Je suis journaliste à Berlin, principalement en tant que correspondant du quotidien Ouest-France. Entre autres contributions, je tiens également le blog Electorallemand sur l’actualité allemande sur L’Express.fr et travaille régulièrement pour le magazine Paris-Berlin. Originaire d’Alençon en Normandie, je suis arrivé à Berlin en 2007 à la fin de mes études de sciences politiques à Rennes, Eichstätt (Bavière) et Strasbourg. Domaines privilégiés : politique mais aussi sport et environnement.

Depuis la crise Grecque, l’on évoque désormais avec insistance dans les cercles politiques relayés par les médias Français les vertus du modèle de gestion Allemand. Selon vous, quels seraient ses qualités mais aussi ses limites ? Le capitalisme rhénan a-t-il véritablement disparu sous l’ère Schröder comme on a pu le lire lors des réformes Hartz ?

Une des caractéristiques de l’Allemagne avant la crise était de tenter de rester strict sur le déficit et de la dette. Sans la crise, il n’est pas à exclure que l’Allemagne aurait pu réussir à atteindre ses objectifs ambitieux. Il y avait et il y a peut-être encore le sentiment d’être le bon élève en matière économique et du coup une certaine incompréhension au moment où Angela Merkel et l’Allemagne ont été montrées du doigt lors de la crise grecque.

Car ces résultats avaient été obtenus au prix de sacrifices considérables. En misant principalement sur ses exportations, l’Allemagne délaisse quelque peu sa demande intérieure, ce qui a d’ailleurs été souligné – même si ce n’est pas bien passé en Allemagne - par Christine Lagarde. Les syndicats réputés si forts en Allemagne et partie prenante du processus de décision dans le modèle du capitalisme rhénan perdent de plus en plus de terrain, ont dû faire des concessions considérables sur les salaires et le marché de l’emploi se paupérise donc. Le pourcentage des temps partiels, des mi-temps, des emplois aidés, etc. explose. Les réformes Hartz, et notamment la plus connue, Hartz IV, décidées sous le gouvernement Schröder, ont rendu ce problème plus visible. L’Allemagne ne peut plus nier qu’une grande partie de sa population se retrouve dans des conditions financières et sociales insupportables. Politiquement, cela s’est traduit par un rejet des partis politiques en général, et des grands partis en particulier. La montée de Die Linke qui se veut le nouveau porte-parole des travailleurs à la place du SPD est également liée à ce phénomène.

Peut-on de nos jours parler d’Allemagne décomplexée ? Si oui, à partir de quand pensez-vous que l’on puisse dater ce changement ? Et au fond, n’était-il pas logique que la chute du mur de Berlin entraîne un repositionnement politique de l’Allemagne au sein de l’Europe ?

Je dirais une Allemagne moins complexée. Décomplexée me semblerait trop catégorique car de moins de vue très personnel, je sens encore quelquefois quelques incertitudes quant à la définition du lien au pays. Cette évolution est évidemment le fruit de plusieurs éléments. Le premier est une évolution démographique naturelle. 65 ans après la fin de la guerre, les personnes ayant vécu cette tragédie de manière active commencent à se faire rares. La quasi-totalité des dirigeants politiques sont nés après 1945. Les moins de 20 ans n’ont jamais vu le Mur de Berlin. Et aujourd’hui, près de 20% de la population allemande a des origines immigrées. Donc, si le sentiment de culpabilité est toujours un thème actuel, il est normal et naturel qu’il s’estompe avec le temps et le brassage des populations.

La chute du Mur que vous évoquez est également un facteur intéressant. La presse internationale est, à raison, revenu longuement sur cet épisode l’année dernière et cela a été l’occasion de voir à quel point l’Allemagne avait évolué en vingt ans. Le Mur et la séparation des deux Allemagne étaient des conséquences directes et extrêmement présentes de la Seconde Guerre mondiale. La chute du Mur et la réunification ont soulagé le pays d’un poids immense : enfin une stabilité politique retrouvée et la possibilité de se concentrer sur autre chose.

Autre chose, c’est – troisième élément – l’Union Européenne. Si l’Allemagne a toujours été une pierre angulaire de l’Union Européenne, sa réunification a encore plus renforcé son poids. Deux ans après le 3 octobre 1990, c’est d’ailleurs le traité de Maastricht. Comme l’UE s’est d’abord construite économiquement et que c’est précisément le domaine où l’Allemagne domine, celle-ci a tenu à avoir son mot à dire au sein de l’UE. Donc, grâce notamment à son poids économique, elle a pu, peu à peu, se réaffirmer politiquement.

Enfin, de manière mois politique et peut-être plus psychologique, l’épisode de la Coupe du monde de football en 2006 a également joué un rôle non négligeable pour l’image de l’Allemagne à l’intérieur et vers l’extérieur. Pour l’avoir vécu de l’intérieur, je ne peux que confirmer l’état d’esprit joyeux et convivial avec lequel les Allemands ont accueilli leurs hôtes du monde entier lors de l’été 2006. Etant donnée l’importance médiatique d’une Coupe du monde de football, le succès en terme d’images n’est pas à négliger et a permis de vaincre une partie des clichés redondants sur l’identité allemande. Maintenant, je dois bien avouer que voir refleurir à chaque grande compétition les milliers de petits drapeaux allemands pendant près de deux mois à chaque balcon alors que les matches se jouent à des milliers de kilomètres me laisse un peu perplexe.

La démission récente du Président Horst Köhler a surpris un grand nombre de personnes, y compris dans la sphère politique : selon vous à quoi était réellement due cette décision très tranchée ?

Je dois bien avouer que cette démission m’a également pris au dépourvu. Il y avait certes à ce moment-là une polémique naissante sur ses propos concernant l’engagement des troupes allemandes en Afghanistan, mais en soi rien d’extraordinaire ou d’inhabituel. Ce n’était pas le premier débat, ni sur des propos du chef de l’Etat ni sur l’Afghanistan. Et même si ses pouvoirs politiques sont très limités, le fait qu’il soit critiqué ou que certaines personnalités politiques appellent à sa démission, fait partie du jeu politique habituel. Donc, je suis d’avis, comme beaucoup, qu’il s’agissait là d’un prétexte qui cache d’autres raisons. Lesquelles, cela reste à déterminer. A posteriori, on peut relire les articles qui faisaient état d’une mauvaise ambiance au sein du bureau présidentiel. Ou l’inclure dans une vague de ras-le-bol parmi les grands barons de la CDU. Avec un peu de patience, je vois bien Horst Köhler écrire ses mémoires et nous livrer alors en exclusivité quelques indices sur ce départ pour le moins étonnant.

L’Allemagne est très méconnue par les Français en général, selon vous quelles pourraient être les mesures à adopter pour résorber cette méconnaissance vis à vis de notre premier partenaire commercial ?

Quand cette question ressurgit, me revient toujours en tête l’image de mes cours d’allemand au collège et au lycée où nous n’étions qu’une petite dizaine en classe face à l’immense majorité des anglais LV1. Améliorer l’image de l’Allemagne passe, je pense, par l’éducation non seulement de la langue mais aussi de la culture du pays voisin, à côté de l’anglais évidemment indispensable. Pour cela, rien de mieux que les échanges et les voyages scolaires. C’est toujours un défi pour mettre un tel projet en place pour les profs mais je suis persuadé que c’est ce qui porte ses fruits. Soutenir donc l’apprentissage des langues et de la culture, et également les échanges des jeunes et des étudiants est certainement la meilleure solution à moyen terme pour résoudre cette méconnaissance.

Et comment les Allemands eux-mêmes perçoivent-ils les Français, cette question d’appréciation de l’étranger les obsédant régulièrement ?

J’ai été moi-même très surpris en arrivant en Allemagne de l’image très positive que possédaient en général les Français. Dans les stéréotypes (on peut discuter plus longuement à quel point ils sont vrais ou pas), la France est associée – en vrac - à la bonne cuisine, aux vacances, au parfum, aux histoires d’amour, à Paris et à Amélie Poulain. Bref, beaucoup plus positif que si on reprend les clichés sur l’Allemagne. Passé ce premier niveau de comparaison interculturelle non négligeable, l’Allemagne s’intéresse beaucoup à ce qui se passe en France. Preuve en est le nombre de correspondants allemands en France qui dépasse de très loin (malheureusement) le nombre de leurs collègues français en Allemagne. Et, en connaisseur, la presse allemande ne manque donc pas régulièrement de critiquer certaines positions françaises.

Un dernier mot à ajouter sur Berlin peut-être ?

La chanson « Schwarz zu Blau » de l’un de mes chanteurs préférés, Peter Fox, illustre pour moi assez bien la fascination qu’exerce la ville de Berlin. Dans cette ode à la capitale allemande, il la décrit comme « hideuse », « dégueulasse » mais aussi « magnifiquement horrible » et déclare finalement « Je sais que, que je le veuille ou non, j’ai besoin de toi pour respirer ».

Ceux qui connaissent bien la ville comprennent parfaitement ce sentiment. Comme beaucoup, je suis fasciné par Berlin. C’est un livre d’Histoire ouvert et qui s’écrit sous vos yeux. Avec ses grandes pages et ses heures sombres et tous ces petits détails qui s’écrivent au fur et à mesure. Chaque hiver, je me demande pourquoi je reste ici et finalement, le printemps venu, je me laisse convaincre de rester une année de plus. Suivre la vie politique, culturelle et même sportive à Berlin est un régal en tant que citoyen et a fortiori en tant que journaliste.

Cette fascination pour Berlin a désormais atteint toute l’Europe au vu des flots de touristes dans la capitale allemande qui veulent sentir pour un week-end le flair berlinois. C’est une nouvelle à double tranchant pour les Berlinois. D’un côté, cela fait marcher l’économie locale avec près de 250 000 emplois (et les emplois, ça ne court pas les rues à Berlin) dans le secteur du tourisme. De l’autre, des lieux qui étaient encore assez sauvages il y a quelques années (le Tacheles de la Oranienburger Straße ou le Mauerpark à Prenzlauer Berg, pour ne citer qu’eux) sont maintenant sur tous les Lonely Planet et Guide du Routard. Les loyers et le niveau de vie suivent cette pente ascendante. Mais cela fait partie du caractère berlinois de râler sur les touristes tout en les accueillant à bras ouverts.

Enfin, de la même manière que Paris n’est pas la France, Berlin n’est pas l’Allemagne. Je ne peux que me réjouir du succès actuel de Berlin mais je ne peux également que conseiller de découvrir d’autres coins de l’Allemagne (Hambourg, Bavière, Dresde, etc) indispensables pour comprendre la diversité et la complexité de l’Allemagne. 

Crédit Photo : Fahrig



17 réactions


  • LE CHAT LE CHAT 11 août 2010 10:31

    parlant allemand , j’ai toujours été acceuilli à bras ouverts en Allemagne comme en Autriche .
    J’ai fait le tour d’Europe en routard , et faire du stop est très facile là bas , dès qu’on leur parle dans leur langue , les allemands sont très serviables !
    dans ma classe en sixième , nous n’étions pas nombreux à choisir l’allemand en première langue , mais je ne le regrette pas , il me sert quotidiennement au boulot dans la logistique .


    • LE CHAT LE CHAT 11 août 2010 10:39

      être buveur de bière est un + apprécié là bas !  smiley elle est toujours brassée selon des règles strictes de la reinheitsgebot , il y a beaucoup de petites brasseries artisanales là bas , et les bibines seulement vendues sur place , dont pas mal valent le détour !


    • Yannick Harrel Yannick Harrel 11 août 2010 14:52

      @Le Chat

      Bonjour,

      Tout comme vous, les expériences positives dans les espaces germanophones (Suisse comprise) sont bien supérieures aux négatives. Et comme je l’avais déjà signifié ici et ailleurs, l’Allemagne n’a rien d’un pays uniformément froid : au contraire, il est très bigarré et recèle de vrais perles architecturales ou naturelles. C’est un vrai plaisir que de se promener dans les vallées et collines du Schwarzwald par exemple, d’autant que par temps clair l’on peut apercevoir les Alpes découper l’horizon, obligeant le voyageur à oublier le temps et l’espace pour contempler le magnifique tableau devant ses yeux.

      Les Allemands eux-mêmes sont assez fascinants et regrettent (souffrent) d’être souvent incompris par leurs homologues Européens. Vont-il se laisser tenter par un sonderweg ? L’option est ouverte...

      Cordialement


    • zelectron zelectron 11 août 2010 17:28

      @ Yannick & le chat :
      Grüß Gott !
      J’ajouterais que le fait d’être presque tous nuls en langues étrangères les membres du gvt français perdent de si nombreuses occasions...Rien ne vaut Angela houspillant Putin dans sa propre langue et réciproquement.


  • globulos nilasse 11 août 2010 15:27

    je ne suis jamais allé en Allemagne,bien que ce ne soit pas l’envie qui m’en manque. j’ai rencontré pas mal d’allemand durant mes voyages en Asie,en Amérique latine. dans leur écrasante majorité,je les ai trouvé très cool et curieux des autres contrairement a nos compatriotes,souvent fermés et plein de jugements. Berlin émet une attraction énorme,c’est un peu le phare culturel de l’Europe en ce moment.


    • Fergus Fergus 12 août 2010 09:11

      @ Nilasse.

      Berlin est à l’image de la salle de concert du philharmonique : moche. Mais, outre ses superbes espaces verts et son zoo, la ville recèle des trésors parfois bien cachés et une âme indiscutable. Exactement comme son orchestre dans cet écrin si décevant !

      Bonne journée.


    • LE CHAT LE CHAT 12 août 2010 09:38

      @Fergus

      pour les amateurs d’Histoire , il ne faut pas manquer la viste du Pergamon museeum , l’équivalent germanique du Louvre ou du Britisth museum ! splendeurs de Babylone .....

      Le chateau de Sansouci à Potsdam est quand à lui le petit Versailles de Frédéric de Prusse , à ne pas manquer également ...

      es sind so viele sachen zu besuchen ......


  • Gonzague Gonzague 11 août 2010 18:35

    « Améliorer l’image de l’Allemagne passe, je pense, par l’éducation non seulement de la langue mais aussi de la culture du pays voisin, à côté de l’anglais évidemment indispensable. Pour cela, rien de mieux que les échanges et les voyages scolaires »


    Je veux bien. Mais peut-être faudrait-il le cas échéant changer la mentalité hexagonale qui consiste à croire que le temps est l’ennemi de la productivité. Combien de francais ont aujourd’hui après avoir passé le bac l’occasion de partir quelques mois à l’étranger afin de peaufiner des rudiments linguisitiques durement pas vraiment acquis en 3, 5 ou 7 ans ? Pas grand monde, pour ne pas dire personne, attendu que les bacheliers immédiats ont priorité sur les places universitaires et celles des grandes écoles. 
    Les allemands, au sortir du lycée, prennent bien souvent une année, via un service civil ou l’objection de conscience (et oui, le service militaire existe toujours de par chez nous) pour parfaire leurs langues et les connaissances accumulées sur les autres cultures lors de leurs années scolaires. Au-delà d’une ouverture linguisitique, il s’agit d’une ouverture culturelle accélérant l’acceptation du voisin, enfin connu sur son terrain. L’enrichissement est considérable, et ces futurs étudiants ne sont pas pénalisés par ce choix, au contraire des étudiants francais. 
    Il n’est pas rare en France de voir des diplômés de hautes écoles âgés de 22 ans. Prenez le fils Sarkozy, par exemple, qui, à 22 ans à peine... ah, on me fait signe que non. En Allemagne, c’est peu fréquent, car l’année prise à la fin du lycée repousse forcément les examens de fin d’études. Mais les Allemands sont davantage au fait de la vie communautaire européenne, ce qui est un atout considérable. Ils travaillent plus longtemps, (la retraite est fixée depuis des années à 65 ans, même si la moyenne est en fait à 63) mais disposent de bases que les Francais auront bientôt le temps d’approfondir à 62 ans. 

  • ZEN ZEN 11 août 2010 19:13

    Bonjour Yannick
    Parlant allemand et ayant des amis dans le Hoch Sauerland, j’apprécie l’hospitalité allemande
    Mais l’Allemagne m’inquiète actuellement avec la montée de la précarité , l’obsession de l’inflation et la paralysie institutionnelle

    Crise politique sur fond de précarité, d’inégalités et de chômage croissant

    -"11 millions 500 mille personnes vivent sous le seuil de la pauvreté en Allemagne, un pays représentant une géante économie.Selon un sondage, 14% des Allemands vivaient dans la pauvreté en 2008.
    En dix ans, le nombre de pauvres dans ce pays a augmenté de 30%.Ceux qui gagnent moins de 20 500 dollars, ce qui signifie 60% du revenu annuel par personne, sont considérés en Allemagne comme « pauvres ».Selon les résultats du sondage, 25% des jeunes allemands de 19 à 25 ans, devraient vivre dans le dénuement.Ces jeunes allemands se mettant à vivre séparés de leur famille, sont confrontés aux problèmes financiers.Le sondage en question a été réalisé par l’Institut des recherches économiques d’Allemagne et 10 mille familles ont fait l’objet du sondage.Ce sont les parents divorcés ayant des enfants, les familles ayant plusieurs enfants et les jeunes qui sont affectés le plus par la pauvreté
    ."


    • Yannick Harrel Yannick Harrel 11 août 2010 19:24

      Bonjour Zen,

      Je suis d’accord avec vous, le tableau n’est pas qu’idyllique. Sébastien l’évoque subrepticement dans le courant de ses réponses avec les réformes Hartz : il y a eu de la casse sociale, et les Allemands ont beaucoup donné comme souffert pour permettre à leur économie de garder la tête hors de l’eau. Ce faisant, elle a rompu il me semble (c’est subjectif je vous l’accorde) avec cet équilibre qui prévalait depuis la sortie de la guerre entre l’économie et le social.

      Sébastien explicite un point très important : les Européens qui ont vitupéré contre les autorités Allemandes n’ont pas saisi que la première place de l’élève germanique a été acquise suite à un vrai sacrifice social. Leur modèle social pratiquement mis sous l’éteignoir pour une cause générale. D’où une certaine amertume en écoutant les récriminations de bonne gestion de l’Allemagne fuser de toute part de l’Europe...

      Cordialement


  • Fergus Fergus 12 août 2010 09:23

    Bonjour, Yannick.

    Excellent article de synthèse qui, en quelques paragraphes, permet de mieux cerner ce qu’est l’Allemagne d’aujourd’hui.

    Pour ce qui est des drapeaux qui fleurissent ici et là en période de Coupe de monde, cela s’inscrit dans une tradition très germanique et scandinave, et il ne faut pas y voir d’arrière-pensée nationaliste. Les drapeaux suisses (et cantonaux) sont par exemple omniprésents dans la Confédération, y compris plantés sur des mâts dans les jardins privés. Mais il en va de même en Autriche ou en Norvège.

    Autre chose : on sait que les Berlinois, comme les Bavarois à l’autre bout du pays, ont toujours été amateurs de fêtes. Mais ils ne sont pas les seuls, et ce goût pour la fête et parfois les transgressions les plus étonnantes sont présents partout dans le pays et ne datent pas d’hier. A cet égard, je me permets de mettre un lien avec l’un des mes articles récents intitulé « L’Etat libre du Goulot : franc et racé comme un bon riesling ! » Une anecdote étonnante qui n’étonnera pas ceux qui connaissent un tant soit peu l’Allemagne.

    Cordiales salutations.


  • entrevuew 12 août 2010 09:37

    On apprend rien dans cet interview notamment sur la perception des français par les allemands : le côté culturel on s’en tape c’est économiquement et politiquement parlent que c’est intéressant mais c’est absent de ce papier. Domage à refaire.


  • brieli67 13 août 2010 00:32

    Mein Berlin de Kitty Hoff 

    Very charming n’est-ce pas ?

    Ce « Gassenhauer  » est de l’époque de mon premier contact avec Berlin 79 :
     Virchow Klinikum uff’m Wedding
    Membre d’une WG - terminus de la U8  depuis été 86. et .. et... etc

    Fragen ? Any Qwestions ?

    Gedankenschmuggler , « contrebandier d’idées » 
    Geil darauf Grenzen niederzuschmettern und Tore aufzustossen.
    Hat mir oft nix als Aerger eingebracht. War aber nicht immer ein Flop.
    Ce qui m’excite : abattre des murs/frontières et « craquer » les portes— de coffre-forts.
    Presque toujours, que des emmerdes.
    toutefois, parfois des éclaircies. 
    Hic et nunc, le mot vain devrait plomber la phrase-constation. 
    à vous...




  • agoratoc 15 août 2010 00:26

    dans les nineties on nous vendait l angleterre , maintenant on est passé a l allemagne

    nos elites ont toujours besoin d un exemple a copier

    quelle vilaine tradition , tu m etonnes que les allemands sont entrés comme dans du beurre en 39, avec de telles elites on lecherait les bottes du premier venu


    • Fergus Fergus 15 août 2010 16:22

      Bonjour, Agoratoc.

      « Nos élites ont toujours besoin d’un exemple à copier » écrivez-vous. Elites politiques et médiatiques en l’occurrence.

      Mais il en va exactement de même en entreprise où les caciques n’ont de cesse de montrer en exemple telle ou telle autre boîte et de copier ses immatérielles innovations en matière de relation clientèle ou de charte qualité. Les autres entreprises agissant de manière identique, le serpent finit par se mordre la queue, sans que pour pour autant les choses aient réellement évolué sur le fond de la production et du management. Et le plus étonnant, c’est que tout le monde le sait, mais fait semblant de ne pas s’apercevoir de cet immobilisme pour ne pas casser la dynamique de conseil extérieur, juteuse à la fois financièrement et en terme d’image personnelle. Au royaume des hypocrites, les faux-culs sont rois !


    • titi titi 16 août 2010 07:58

      Bah si vous trouvez la situation de la France géniale depuis bientot 30 ans je comprends que vous ne supportiez pas qu’on vous montre un modèle.

      Vous avez raison surtout ne touchons à rien : on est les meilleurs..


  • agoratoc 15 août 2010 00:33

    malgré tout faut avouer que les articles de nos journaux vantent le dynamisme anglais puis allemand mais chez nous ca bouge jamais , on est un pays fossilisé faut l admettre . rien ne bouge jamais dans ce pays de vieux , tout est cloisonné, sclerosé , regenté , ca pue la france , des qu on essaye de changer les choses ya toujours les memes qui vantent les merites etrangers qui font obstacle, c est toute une mentalité


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