mercredi 25 octobre 2006 - par Neos

La France a besoin d’un président de la République européen

Depuis 2005 et l’échec du référendum, l’Union européenne est écartée des thèmes d’actualité de l’information quotidienne de masse. Le « non » pèse de tout son poids sur le frein à main médiatique. Il s’est invité à la table des sujets sensibles marqués de rouge des agendas politiciens. Quels sont concrètement les enjeux qui se dressent devant les Européens ? Dans quelle mesure un président français européen est-il nécessaire à notre pays ?

Pour beaucoup, le projet de traité établissant une Constitution pour l’Europe est mort. Mort dans sa substance, l’idée de se projeter dans un avenir commun en compagnie de vingt-six autres peuples n’étant pas assez mûre dans l’esprit de la majorité des Français. Mort dans son contenu, puisque la partie III du texte - un recueil des traités actuellement en vigueur - semblait poser problème et justifiait chez les partisans nonistes le retrait pur et simple du projet.

Depuis mai 2005, l’Union européenne n’est pourtant pas restée inactive. A l’initiative de la présidence autrichienne du Conseil de l’Union européenne et de la Commission européenne, le Conseil a suggéré, dans ses conclusions de la présidence du mois de juin 2005, d’accorder une année de réflexion aux Etats membres. Une année pendant laquelle la Commission a privilégié la mise en œuvre de projets et autres réalisations concrètes dans le respect et les limites de ses attributions et compétences définies par les traités.

Dans quelques mois, l’Allemagne recevra de la Finlande le témoin de la présidence du Conseil de l’Union européenne. En accord avec le président de la Commission et le Conseil, nos voisins tenteront de saisir cette opportunité pour sortir les Etats membres et les peuples européens de cette situation d’enlisement qui fait obstacle à toute perspective d’approfondissement, à toute dynamique et ambition collective sur la scène politique européenne.

Quels sont concrètement les enjeux qui se dressent devant les Européens ?

Laissons de côté la langue de bois. Face à l’émergence de défis surpassant largement les compétences et les capacités d’un Etat seul, devant la taille des difficultés qui s’annoncent et qui survolent nos frontières nationales, un pays comme la France ne peut pas régler seul ces problèmes d’envergure internationale.

Ces défis sont multiples et concernent l’ensemble des Etats et peuples d’Europe : le changement climatique ; le bouleversement démographique avec le vieillissement de la population européenne ; l’immigration de masse ; le terrorisme international ; les ressources énergétiques ; la croissance économique chinoise et indienne... Pour trouver des réponses à ces problèmes, notre pays a besoin d’affirmer une position sans ambiguïté en faveur d’une politique dépassant le clivage traditionnel national. La France a besoin d’un président de la République omniprésent sur la scène européenne, actif au sein des institutions européennes et europhile dans son attitude et dans ses convictions idéologiques.

Dans quelle mesure un président français européen est-il nécessaire à notre pays ?

Dans l’Union européenne, la prise de décision s’exerce au Conseil de l’Union. Le système est ainsi fait. Ce n’est pas la Commission européenne qui décide et signe les actes de droit européen. Ce sont nos chefs d’Etat et nos ministres qui s’appliquent à le faire, chaque semaine, dans les salles de réunion au 3e étage du Consilium de Bruxelles.

Une fois cette vérité assumée et répandue, il est aisé de comprendre l’étendue du pouvoir exercé par nos dirigeants lorsqu’ils se rendent à Bruxelles pour discuter des dossiers économiques, politiques et sociaux avec leurs homologues européens.

Certes, cette discussion est collective. Et le poids d’un seul pèse peu dans le concert des négociations, de surcroît lorsqu’on travaille à vingt-sept.

Mais l’intérêt d’avoir un président français européen est là : la plupart des décisions qui organisent notre vie quotidienne se prenant au Conseil et requérant encore l’unanimité des voix de ses membres, la qualité des négociations et la préparation des dossiers est primordiale. Et l’expérience française en la matière est immense. Ainsi, si la plus haute autorité de l’Etat insiste pour que les services de notre représentation permanente redoublent d’excellence à préparer et à faire aboutir les discussions, l’image et la reconnaissance du travail accompli par la France en sortiront renforcées, la confiance accordée par nos partenaires décuplée, et la dynamique de coopération permanente reprendra son cours presque naturellement.

Un président français européen peut peser de tout son poids en faveur de la relance de cette dynamique européenne et réussir à convaincre ses partenaires sur cette mission d’intérêt général qui consiste à parvenir à l’achèvement du processus de construction européenne avec l’établissement en Europe de l’Union politique. Un président français, dans cette optique, garantirait l’implication dévouée de notre pays à la réalisation de ce projet. Il diffuserait en outre la vision républicaine d’une ambition politique continentale retrouvée : celle d’apporter des réponses claires et effectives, à travers une initiative européenne communautaire à vingt-sept et le lancement de politiques communes nouvelles, à cette myriade de défis de classe mondiale qui se dressent aujourd’hui devant nous.



30 réactions


  • ohnil ohnil 25 octobre 2006 17:07

    Oui et non...

    Il est sur qu’il ne faut pas laisser l’Europe mourrir, mais celle du TCE n’est pas celle dont reve les Français.

    La faute en revient en partie aux politiques qui, à chaque fois qu’ils ont fait passer une décision impopulaire, ont prétexté qu’il fallait le faire pour être en adéquation avec le reste de l’Europe.

    Avant de nous pondre des textes abscons, il aurait été plus fin d’harmoniser ce qui fait tourner les pays :

    - Le droit ;
    - La fiscalité ;
    - Les différents organismes (sociaux, énergétiques, ...) ;

    Et j’en oublie un paquet !

    Au lieu de ça, on libéralise les services publics au mépris des us et coutumes du pays et on fait jouer la concurrence Européenne alors que tous les participants n’ont pas les mêmes cartes.

    Ce n’est pas en utilisant la compétition économique entre les différents pays qui composent l’Europe qu’on arrivera à une entité viable.


  • Kevin (---.---.48.67) 25 octobre 2006 17:23

    je partage tout a fait ce constat mais quel candidat peut représenter cela ? Ni Sarkosy ni Royal dans tous les cas.

    En adéquation avec la construction européenne il faudrait un président également en faveur d’une forte décentralisation et d’une réforme territoriale de grande ampleur : regroupement des communes, re découpage logique des régions ( création d’une région val de loire, réunification de la bretagne et de la Normandie, etc)... ceci afin d’arriver a l’établissment du principe de subsidiarité et d’une europe des régions garante de solidarité et de démocratie.


  • (---.---.162.15) 25 octobre 2006 17:59

    Laurent Fabius est le président qui conviendrait. Par son Non à la constitution, il a contribué à ce que l’Europe ne s’engage pas pour cinquante ans sur une pente dangereuse et il est à même de donner une nouvelle direction que les peuples français et néerlandais ont massivement demandée, même s’ils la cernent mal.

    Je pense qu’il est le plus apte à le faire car il est le seul des présidentiables à être prêt à forcer la paralysie « unanimitaire » de l’Union Européenne en créant avec quelques autres pays (par exemple ceux de la zone euro) une « coopération renforcée » que le traité de Nice rend beaucoup plus facile que la constitution rejetée (où les non participants avaient droit de véto).

    Et je pense qu’effectivement une telle « coopération renforcée » est à même de relancer l’Europe dans une direction plus conforme aux souhaits des citoyens européens.

    L’europe des 25 et plus a montré ses limites, repartons sur une Europe plus ramassée et plus efficace.

    Am.


    • steph (---.---.153.173) 31 octobre 2006 16:01

      Je pense exactement la meme chose. Seule la voie de la coopération renforcée entre pays partageant le meme objectif d’approfondissement politique du projet européen permettra de sortir de la crise des institutions qui sévit depuis une dizaine d’années déjà. On sait bien que Fabius a cela en tête car il l’a déjà écrit plusieurs fois avant 2005. Si Fabius était élu président, il irait à la table des négociations européenne, exigerait une harmonisation fiscale et sociale en préalable, et sortirait sur un constat d’échec. C’est à ce moment, et seulement à ce moment, que l’idée d’une coopération reforcée pourra s’imposer comme une nécessité. Le problème de Fabius quand il est questionné sur l’UE dans la campagne interne du PS, c’est qu’il ne peut pas ouvertement défendre sans perdre des plumes un tel projet. Défendre publiquement l’idée qu’on va aller négocier à 27 en sachant d’avance que ca ne marchera pas pour espérer ensuite imposer l’idée d’un noyau dur est pour le moins délicat... Quand, lors d’une émission politique sur la Cinquième (cf la vidéo sur le site de Fabius), une militante des Fédéralistes européens s’est attaquée à Fabius en lui demandant très justement comment il compterait faire pour obtenir 26 signatures en faveur d’un traité plus social, il a esquissé un petit sourire de coin et a esquivé la question... Laissant la militante sur sa faim. C’est qu’il sait bien que ca ne se fera pas à 27. En tout cas, pas dans un premier temps.


  • Voltaire Voltaire 25 octobre 2006 22:46

    Plus qu’un président pro-européen, c’est d’un président crédible et volontaire sur l’Europe dont la France a besoin. ce sujet sera certainement largement absent de la campagne électorale, car il intéresse peu les français, et pas du tout les média (et les candidats auront peur de le mettre en avant) ; POur autant, il est déterminant car l’essentiel des solutions aux problèmes de la France ne peuvent trouver de solution qu’au niveau européen.

    Dans ce sens, effectivement, l’élection d’un euro-tiède, partisant du ni-ni, que ce sujet intéresse peu et voulant éviter de se retrouver dans la position de perdant de l’après-référendum, seraient une catastrophe. Hélas, les 2 favoris des sondages, Royal et Sarkozy, sont plutôt sur cette ligne... au contraire, Fabius, DSK et Bayrou ont des positions plus volontaristes, susceptibles de débloquer la situation (à la limite, peu importe dans un premier temps l’objectif final), pour que redémarre la construction européenne.

    La crédibilité de la France en a pris un sacré coup, faute de vonlonté politique plus qu’en raison du résultat du référendum. Il est temps que cela change, car rien ne bougera en Europe sans le couple franco-allemand, et les problèmes s’accumulent !


  • Le péripate Le péripate 26 octobre 2006 00:10

    ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ Dans quelle mesure ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZDans quelle mesureZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ ZZZZZZ ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZDans quelle mesureZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ ZZZZZZ ZZZZZZZZZZZZZZZZZZDans quelle mesureZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ ZZZZZZ ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZDans quelle mesureZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ ZZZZZZ ZZZZZZZZZZZZZZZZZ Merde ya plus de coca


  • 26 octobre 2006 09:06

    Voltaire : « Dans ce sens, effectivement, l’élection d’un euro-tiède, partisant du ni-ni, que ce sujet intéresse peu et voulant éviter de se retrouver dans la position de perdant de l’après-référendum, seraient une catastrophe. Hélas, les 2 favoris des sondages, Royal et Sarkozy, sont plutôt sur cette ligne... »

    Oui, en effet, ces prévisions de pré-campagne électorale ne sont pas très réjouissantes. C’est probablement pour cette raison que les institutions européennes et les peuples européens ont le regard tourné vers la France et cette échéance de mai 2007.

    Si la France veut avancer, il faut qu’elle le fasse à travers son activité européenne. Une France dynamique à l’échelle européenne serait une France + ouverte à l’activité étrangère et plus à même d’affronter ses difficultés intérieures.

    Il faut que notre peuple assume cette intégration européenne et pour cela apprenne à s’intéresser à ses pairs plutôt que de continuer à croire - avec cet ego démesuré bien caractéristique - qu’il peut continuer de vivre en ’autarcie’ politique, sociale et culturelle sur cette Terre.

    Le monde avance. Il ne nous attendra pas.


  • DG. DG. 26 octobre 2006 11:35

    Européen de coeur, résolument mais anti-maastricht de raison (économique, démocratique), l’article pose un vrai débat sur l’implication du président dans le fonctionnement de l’Europe.

    @ Neos « il faut que notre peuple assume cette intégration européenne et pour cela apprenne à s’intéresser à ses pairs plutôt que de continuer à croire - avec cet ego démesuré bien caractéristique - qu’il peut continuer de vivre en ’autarcie’ politique, sociale et culturelle sur cette Terre. »

    personnellement, je ne peut adhérer a la premiere partie qui consiste politiquement a considerer les chose signés comme définis pour l’éternité, c’est a dire l’abdication du politique face a une « contrainte » exogéné réelle ou imaginaire. Ensuite, la mesure du résultat du refendum n’a pas ete suivit d’acte par le président, notamment pas de retrait de la signature francaise du projet de traité ; implicitement, le débat est a demi-clos, on espere que la tempete passera. on voit toute le faiblesse du Président face a l’europe, incapable d’endosser l’avis du peuple français, et effrayé par le regard de ses pairs. les résultats du référendum au Pays bas auraient du lui faire comprendre que le probleme n’est pas que français. Même, je suis convaincus, que ce n’est pas l’expression d’une volonté « autarcique », comme l’auteur semble le croire. Que cela s’exprime par un vote « nationaliste », n’est qu’un vote par défaut, impulseé par quelque opportuniste.

    je reste intimement convaincu que le mode communautaire d’intégration de l’europe a atteint ses limites et devient même un répulsif. Au fur et a mesure, que l’europe se construisait selon ce modele, l’impasse se refermait.

    c’est la forme globale d’organisation de l’europe qu’il faut changer, soit sortir du mode communautaire, et le Président devrait en faire une priorité de son mandat.

    Neos, vous avez bien raison de rappeler que c’est le conseil qui décide, et heureusement. malheureusement, vous minimisé, le rôle de la commission dans son role politique et juridique (réécriture des textes, avis contraignant...). Le Conseil s’est déssaisi quasiment de la gestion quotidienne de l’europe, et les ministres, lorsqu’ils appliquent les textes européens, se cachent invoquant la faute a Bruxelles. vous sous estimer le role de la commission et le déterminisme politique et économique des traités. Il ne faut pas apres s’étonner de l’incohérence entre volonté des peuples européens et les politiques européennes au niveau européen et international.

    C’est le sens du combat que doit méner un nouveau president : cohérence entre les aspiration des peuples européens au sein de chaque Etats avec application effective, et union effective politique et économique au niveau europeen et international cohérente avec les aspirations des dis peuples. cela suppose un grand boulversement des mentalités des eurocrates, notament, la reduction drastique du role de la commission, qui ne serait plus q’un agent de liaison entre le Conseil et le parlement, mais aussi de renforcer considerablement les coopérations interétatques au sein de l’Europe, sans seuil minimal d’Etat, pour tout sujet au dehors du champ de compétence commun ou avec dérogations vis a vis de ce champ de compétence.


    • Neos 12 novembre 2006 19:15

      « Le Conseil s’est déssaisi quasiment de la gestion quotidienne de l’Europe, et les ministres, lorsqu’ils appliquent les textes européens, se cachent invoquant la faute a Bruxelles. Vous sous-estimez le rôle de la Commission et le déterminisme politique et économique des traités. »

      La Commission a en effet un rôle déterminant dans la préparation des textes. Son travail est technique, les fonctionnaires de la Commission élaborent les textes avec une connaissance très souvent pointue des dossiers.

      Pour avoir eu la chance de travailler à la fois au Conseil et à la Commission, je peux témoigner que les représentations permanentes qui étudient les propositions de la Commission, et qui élaborent des positions pour les corriger, les amender, voire les repousser lors des réunions du Conseil, ne sont pas toujours très efficaces et bien préparées.

      Je pense qu’il existe un profond travail de coopération entre les institutions européennes, notamment afin de tenir compte de toutes les aspirations des Etats membres, des positions des groupes parlementaires et/ou de l’intérêt général de l’UE.

      Mais il arrive que certains dossiers soient mal préparés. La cause est selon moi à rechercher dans le manque d’effectif de ces représentations permanentes, devant une augmentation considérable des dossiers, et cela nuit sans aucun doute à la qualité de la préparation des négociations... par des ministres qui ne sont pas toujours très au fait de ces dossiers, voire n’en ont que faire (pour les + eurosceptiques).

      On imagine bien que nos intérêts sont parfois mal défendus, faute d’implication et d’information sur les dossiers européens, des dossiers essentiels qui concernent souvent pourtant notre vie de tous les jours.

      Je suggèrerais pour ma part que le futur président de la République impose que les ministres soient tres bien préparés avant d’aller à Bruxelles, et que les citoyens soient informés des positions et des décisions prises par ces ministres, à chaque sortie de réunion.

      Notre pays a besoin d’une implication totale de nos ministres au Conseil. Et d’une information renforcée pour que nos intérêts soient correctement défendus AU COEUR DU PROCESSUS DE DECISION.


  • Neos 26 octobre 2006 13:14

    DG : « Le Conseil s’est déssaisi quasiment de la gestion quotidienne de l’Europe » (..)

    Merci pour votre réaction, je me permets de préciser mes propos à ce sujet. Les actes de droit dérivé (réglements, directives et décisions) signés par nos ministres sont le fruit de travaux réalisés par la Commission européenne, en effet, MAIS sur l’initiative (on pourrait dire la « commande ») de ces ministres, réunis régulièrement (une à 2 fois par mois selon le domaine) en Conseil. Chaque Commissaire concerné est présent à ces Conseils et prend des notes afin d’« exécuter » au mieux la volonté générale exprimée lors de la réunion et préparer un texte satisfaisant les 25 représentants des Etats.

    Aujourd’hui, et peu de journalistes insistent (à mon grand regret) là-dessus, l’initiative des orientations générales, des thèmes de la Compétitivité à la JAI (Justice et Affaires Intérieures), en passant par EPSCO (Conseil Emploi, politique sociale, santé, consommation) appartient au Conseil et donc aux Etats membres. L’initiative (la « préparation ») des textes, en revanche, relève de la Commission, qui a pour tâche de les rédiger conformément aux consignes définies par nos ministres. Encore une fois, j’insiste là dessus car je pense qu’il serait bon d’informer correctement afin que le citoyen puisse se faire une idée juste du fonctionnement de l’UE tel qu’il est. Et non pas tel que les Etats souhaiteraient qu’il soit.

    Il faut donc distinguer l’initiative de politique générale de l’initiative de la préparation des textes.

    Et puisque le texte présenté par la Commission est le reflet d’une position commune des ministres en réunion, il arrive que celui-ci ne convienne pas toujours à 100% à quelques ministres mis en difficulté à leur échelle nationale. Ont lieu alors des négociations pour modifier le texte avant de le soumettre à un premier vote, puis de le transmettre au Parlement européen pour une première lecture.

    Voyez-vous, lorsque 24 Etats membres souhaitent aller dans un sens qui ne satisfait pas votre « intérêt national », il arrive qu’un ministre mis en difficulté politique au Conseil dénonce le travail réalisé par la Commission européenne afin d’expliquer l’impopularité de ce texte au niveau national (..)

    C’est par exemple souvent le cas dans le domaine agricole.


  • macadam (---.---.40.163) 27 octobre 2006 09:13

    Premièrement, votre analyse du non au TCE me semble plus que douteuse. Le fait de travailler à Bruxelles a dû vous influencer quelque peu dans votre jugement...

    Deuxièmement, aucun homme politique national n’a intérêt à voir l’Europe politique se construire puisqu’il y perdrait son métier petit à petit....grand paradoxe de la politique : le rêve de la MAJORITE des Européens est de voir une Europe stable, forte et responsable, mais ceux qui les représentent ont tout à y perdre !

    Vivement dans 20 ans, pour voir si le XXI siècle est vraiment spirituel...


  • Neos 27 octobre 2006 11:51

    A Macadam :

    La France et les français oublient un peu vite une réalité du quotidien : l’Union européenne fonctionne. Et elle fonctionne à 25.

    Lorsque la France et les français ne sont pas d’accord sur un point, leur avis est naturellement pris en compte.

    Mais si 24 autres Etats pensent autrement... La France doit suivre la majorité.

    Le « non » en mai 2005 n’a pas stoppé la machine européenne. Il a en revanche mis la France en extrême difficulté politique lorsqu’il s’agit de défendre ses positions devant les autres partenaires qui ne sont pas toujours du même avis que nous.


  • eugene wermelinger (---.---.139.7) 27 octobre 2006 12:05

    Malgré des dérapages essentiellement provenant d’avides profiteurs mercantils, nous avons une monnaie commune : l’€uro. Il se trouve dans nos porte-monnaie. Hélas dans nos têtes nous ne sommes que si peu européens. Pensant les uns en français, d’autres en allemand, italien, espagnol etc.... Et pour la langue des relations internationales en anglais. On aurait mieux fait d’adopter alors le dollar ! Jam de jaroj mi parolas esperanton, la neutrala lingvo. (Depuis des années je parle l’espéranto la langue politiquement, économiquement et culturellement neutre.) Cela change la structure de ma pensée. Sans langue non-hégémonique nous ne deviendrons pas européen, au grand plaisir des américains. Tant pis pour nous.


  • Internaute (---.---.15.169) 27 octobre 2006 15:04

    Nous n’avons pas besoin de pouvoir centralisé à Bruxelles, en tout cas pas pour les points que vous citez.

    Le changement climatique - Là-dessus il n’y a absolument rien à faire au niveau européen car le problème est mondial. Les commissions de l’ONU sur ce sujet remplissent leur rôle. Donc, pas besoin de Bruxelles. De toute manière il n’est ps évident qu’il existe une solution, même à l’échelle planétaire.

    Le vieillissement - Bruxelles n’empêchera pas la population de vieillir. D’autre part, ce n’est pas un problème mais une chance. Nos enfants auront enfin un avenir devant eux, un pays à faire fonctionner, un logement à prix abordable et des routes pas trop encombrées.

    L’immigration de masse - Bruxelles est du côté du problème, pas de la solution. Les clandestins restent en France et les portes de l’immigration restent ouvertes parceque nos ministres se plient aus lois de Bruxelles. Avec Bruxelles sans freins ce serait linvasion. Déjà, CohenBendit à clamé la politique Bruxelloise - l’Europe n’est pas un club chrétien. Traduisez - l’Europe doit être métissée. C’est aussi ce qu’avait dit le Général en chef de l’OTAN Wesley Clark de son vrai nom Benjamin Jacob.

    Le terrorisme international - En étant divisé, on divise les cibles. Le terrorisme international ne représente pas de danger particulier pour ceux qui ne soutiennent pas ouvertement les intérêts sionistes dans le monde. L’Europe de Bruxelles, essentiellement sioniste, nous tranformerait tous en cible privilégiée des fous de Dieu.

    Les ressources énergétiques - Pensez-vous sérieusement qu’on paye le pétrole trop cher parcequ’on l’achète séparément ? Si tel était le cas il suffirait de faire une centrale d’achat entre Total, la Shell et la BP sans passer par Bruxelles.

    La croissance chinoise et indienne - Cà, c’est le gros moulin à vents !


  • Neos 27 octobre 2006 17:26

    A Internaute : « Le changement climatique - Là-dessus il n’y a absolument rien à faire au niveau européen car le problème est mondial ». C’est en effet parce que le 1er pollueur au monde, les Etats-Unis, bientôt la Chine, ne se plient pas au Protocole de Kyoto, que l’UE, par sa puissance économique, peut les y contraindre. Lorsque les républicains américains cèderont la main aux démocrates, cela sera possible. (voir « an inconvenient Truth », dans toutes les bonnes salles de ciné)

    « Le vieillissement (..) est une chance. » Non, ce n’est pas une chance car la population européenne active n’est pas assez nombreuse pour assurer le passage de témoin avec la génération « Papy boom », qui s’est accrochée au pouvoir pendant les 20 dernières années, sans préparer sa « succession » auprès des générations plus jeunes en qui l’on n’a manifestement pas vraiment voulu faire confiance.

    « Les clandestins restent en France et les portes de l’immigration restent ouvertes parce que nos ministres se plient aus lois de Bruxelles. » Aucun commentaire sur cette remarque démagogique. Mais il est clair, selon moi, que ce n’est pas en bâtissant un mur comme celui que les américains sont en train d’édifier à la frontière mexicaine, que l’on résoud les questions des flux migratoires.

    « Le terrorisme international - En étant divisé, on divise les cibles. » Voir l’article du Monde : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-828019@51-828042,0.html

    « La croissance chinoise et indienne » est enfin un véritable sujet de préoccupation, car, que cela vous plaise ou non, la compétitivité est un thème très sérieux qui nous concerne tous. Sans entreprise compétitive en Europe, nous n’aurons aucune chance de maintenir notre qualité de vie sur le continent européen. Cette prise de conscience nous invite à la plus grande prudence vis à vis de nos amis chinois et indiens, à renforcer notre partenariat économique avec eux, et a fortiori faire en sorte que cette concurrence nous soit pleinement bénéfique pour les décennies à venir.


  • Rocla (---.---.99.206) 27 octobre 2006 18:55

    Sur RFI , ce matin la déclaration d’ Edgar Faure disant se porter candidat pour les éléctions présidentielles 2007 , suppression de l’ impot sur le revenu , durée de travail 20 heures par semaine , Kinder-surprise gratuit pour tout le monde , abolition de la peine à jouir , suppression du lundi de Pentecôte , du 2 mars , réouverture des maisons closes , la suite de son programme sera communiquée ultérieurement par après .A vos bulletins .

    Rocla


  • Loga (---.---.245.130) 27 octobre 2006 22:12

    quel sera le role d’un président européen aura t il le courage de dire « bon je me présente mais c est pas moi qui vait deriger le pays »

    L europe a raté son arrivée .L inégalité sociale des pays membres est trop grande .la Libre circulation des gens ne rendra pas les pays plus européens .

    Est ce que la GB est prête rentrer dans l’ euro .la livre est plus forte et la bourse a un rôle important dans son pib.

    L Europe est un mensonge au niveau humain mais pas pour dirons nous le grand capital ou les grosses entreprises.

    Le droit Européen oui mais l ’état Francais a l’ art de la lenteur pour l’ appliquer .

    Vous voulez une politique Européenne les diplomes ne sont pas reconnu d un pays à l autre .L’ Ena n est elle pas que franco français ?

    L avenir de l Europe dépendra de la Chine ou l’ URSS mais n aura pas l ’ évolution humaine souhaitée.

    L Europe a apporté peu par rapport au cout fonctionnement .

    L Europe oui mais avec les mêmes contraintes juridique, économique,sociale,milaire pour tous .

    Je ne suis pas anti tel peuple ,loin de là,mais chaque pays est politiquement trop différent .

    Chaque responsable poltique a des intérets différents par rapport a ses électeurs .


    • Neos 11 novembre 2006 14:35

      Merci pour votre réaction.

      L’Union européenne, contrairement aux idées (pré)conçues n’a pas vocation à se substituer aux Etats. Nous sommes 27, bientôt 30, je ne vois pas l’utilité de créer un « super-Etat ».

      C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de projet de « Président de l’UE ».

      Je parle ici dans mon article d’un président français qui fasse son travail lorsqu’il va rencontrer ses homologues à Bruxelles.

      Concrètement, j’attends par exemple que notre président soit accueilli à la sortie du Conseil par TF1 et France TV et s’exprime clairement sur les dossiers qu’il a étudié avec les autres Etats membres au cours des réunions.

      Voyez-vous la nuance ?


  • www.jean-brice.fr (---.---.171.251) 28 octobre 2006 19:00

    Cela fait trente ans que notre classe dirigeante essaye de dissoudre une nation française vieille de mille ans dans une entité appelée « Europe » qui n’existe que dans les cerveaux de technocrates apatrides ! Demandez aux soi-disant citoyens européens de mourir pour cette entité ? Cette Europe supra-nationale est UNE VUE DE L’ESPRIT : seule une Europe respectant les NATIONS est viable. La seule politique réaliste est celle de l’équilibre européen, politique qui EXISTE depuis mille ans ... Mais, pour cela il faut avoir une culture Historique que seul DE GAULLE avait pour batir cette Europe là !


    • www.jean-brice.fr (---.---.171.251) 28 octobre 2006 19:01

      On pourrait peut être s’en inspirer ...


  • Neos 4 novembre 2006 11:29

    Jean Brice, il est probable que l’Union européenne n’a pas vocation à devenir un jour une nation (nous en avons déjà 25, pourquoi en voudrions nous une autre, fut-elle de + hiérarchiquement supérieure ?) Votre réponse traduit à elle seule la volonté clairement affichée d’une majorité.

    L’Union est toutefois indispensable pour notre survie économique et sociale. Le problème surgit lorsqu’il s’agit de prendre une décision à 25 autour de la table, et la seule méthode qui a fait ses preuves jusque là pour prendre des décisions est la méthode communautaire.

    L’avenir nous dira comment les règles institutionnelles (car c’est de cela qu’il s’agit ici) seront en définitive aménagées. Mais il est nécessaire que précédemment à toute réforme des institutions ait lieu une réforme politique, car les traités actuels ne permettent plus, techniquement, d’avancer sur des projets concrets européens d’envergure.


  • seb59 (---.---.180.194) 10 novembre 2006 11:36

    L’europe c’est mort !

    La GB, un des premiers membres, n’y a jamais cru !

    L’europe ne cesse de s’agrandir, avec des pays tres differents (demographie, niveau social, distance geographique).

    Elle est devenue un empire bureaucratique, et ses lois font double emploi avec celles des pays (ou se contredisent).

    Je pense que dans les années à venir, elle perdra de son sens, par son agrandissement et par les divergences d’interet de ses participants.


    • Neos 11 novembre 2006 14:37

      Merci pour votre réaction.

      Non, l’Union européenne n’est pas morte.

      Non, la Grande Bretagne n’est pas lun des premiers membres.

      L’UE est effectivement constituée de peuples qui ont une particularité en ce qu’ils n’ont pas de culture nationale commune.

      Le but de l’UE n’est pas de créer une nation européenne, mais de faire cohabiter des peuples divers autour d’un projet d’avenir en commun.


  • www.jean-brice.fr (---.---.7.63) 11 novembre 2006 09:54

    pour neos : je vous rappelle qu’il a été proposé par DE GAULLE un plan FOUCHET qui justement, dans le cadre des NATIONS,avait pour but de faire avancer l’Europe politique et bien entendu économique. Mais les idéologues à la Jean MONNET ont refusé cette approche et le résultat a été une Europe TECHNOCRATIQUE qui est devenue purement ingérable et qui s’aligne idéologiquement sur les anglo-saxons ... Le seul moyen de se sortir de cette situation est de renettre tout à plat et de rebatir un projet qui tienne compte des NATIONS .


    • Neos 11 novembre 2006 14:44

      Le plan Fouchet en question était une tentative de faire des Communautés européennes un projet intergouvernemental contrôlé par des Etats, un instrument mis à leur disposition au service des intérêts nationaux des Etats-nations.

      L’Union européenne n’a pas vocation à devenir un instrument aux mains des Etats mais cherche, à travers la méthode communautaire, à s’affranchir de ceux ci et à convaincre les citoyens qu’ils peuvent s’approprier le système.

      On veut faire croire que l’UE est technocratique. Mais elle est (encore) entre les mains des Etats qui, au sein du Conseil, décident des orientations générales, des actes (réglements et directives) qu’ils souhaitent faire appliquer sur leurs territoires nationaux.

      L’UE n’est pas démocratique car les Etats ne souhaitent pas qu’elle tombe dans les mains des peuples.

      N’oublions pas que s’il y a une chose que les Etats ne souhaitent pas, c’est que la masse populaire accède au pouvoir en obligeant l’élite qui « gère » l’Etat à se soumettre à sa volonté.

      Regardez par exemple le succès d’Agoravox, qui échappe au contrôle des sources traditionnelles du pouvoir. Et imaginez que les citoyens puissent faire de meme avec l’Union européenne en pesant sur les décisions prises par les Etats au Conseil...

      L’opinion des citoyens sur l’Union européenne changerait probablement du tout au tout.

      Alors je dis... pourquoi pas aller dans ce sens ?


  • www.jean-brice.fr (---.---.109.133) 12 novembre 2006 09:29

    Je persiste : la methode utilisée depuis l’arrivée en France de présidents, soit disant pro européens, (Giscard, Mitterrand, Chirac) est une mauvaise méthode car elle détruit le fait NATIONAL qui est le SEUL MOYEN de faire fonctionner correctement la DEMOCRATIE. D’ailleurs les résultats sont là pour le confirmer aussi bien sur le plan politique qu’économique !!!


    • Neos 12 novembre 2006 16:39

      Non. L’Etat nation montre ses limites car, seul, il ne peut pas survivre au phénomène de la mondialisation.

      La question est : souhaite-t-on s’accorder des moyens efficaces pour s’adapter au monde dans lequel - qu’il nous plaise ou non - nous vivons, ou bien entêtons-nous à croire que l’Etat seul peut répondre à ces besoins nouveaux nés de la-dite mondialisation ?

      La France seul est incapable de résister à la montée en puissance des Etats émergeants (Chine, Inde, Brésil), impuissante à affronter seule la pression des flux migratoires, devient un nain économique si elle fait le choix de s’exclure de l’Euroland.

      Ce ne sont que quelques exemples. Mais refuser l’ouverture en se retranchant coûte que coûte derrière le bouclier national, c’est il me semble, ruiner à coup sûr tout espoir d’avenir et de confort pour notre pays et les générations futures.


    • seb59 (---.---.180.194) 14 novembre 2006 11:49

      Vous defendez l’existence de l’europe avec beaucoup de ferveur. Ce qui est normal pour un consultant européen (eh oui, vous defendez votre gagne-pain).

      Mais je doute que l’europe puisse longtemps nous proteger de la montée en puissance de nations tel que l’inde, la chine etc...

      L’europe essaye de retarder l’arrivée des produits d’importation, mais elle est contrainte de s’ouvrir (par le s politiques) afin de ne pas penaliser certaines exportations. (L’industrie textile en est un bon exemple)

      Donc que nous apporte l’europe dans un tel cas ? rien. Et que dire des produits « europeens » fabriqués dans des pays n’ayant pas le meme niveau de vie que le notre ? (salaires bas, temps de travail elevé, reglementations differentes) Ceci crée des emplois dans les pays des nouveaux arrivants européens, mais au detriment du notre. L’europe un bien ? .... hum pas sur...


  • www.jean-brice.fr (---.---.169.182) 13 novembre 2006 10:19

    Ce que vous appelez « mondialisation » est en fait un processus de CONFISCATION MONDIALE DE LA SOUVERAINETE POPULAIRE aux profits de reseaux de pouvoirs transnationaux, sélectionnés par l’argent, dans lesquels les élites américaines et le dollar jouent un rôle prépondérant". signé Edouard HUSSON, maitre de conférences à la Sorbonne. Ce que vous proposez est un ALIGNEMENT PUR ET SIMPLE SUR L’EMPIRE FINANCIER AMERICAIN : cela, je peux vous le dire les Français ne l’accepteront pas ! Je pense que la prochaine élection présidentielle va se jouer sur ce thème, réponse au référendum du 29/5/2005 qui je vous rappelle est une victoire du NON ... Pour en savoir plus, allez sur www.jean-brice.fr


  • Neos 13 novembre 2006 12:21

    Je vous propose de clôturer ce débat et vous invite tous à lire les prochains articles portant sur l’UE.

    Merci pour tous vos commentaires !


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