mardi 8 mai 2012 - par Al West

Bouclier antimissile de l’OTAN : où en est-on ?

Depuis quelques six mois, les relations entre la Russie et l'OTAN, et plus particulièrement, les Etats-Unis, ne cessent de se dégrader a propos du bouclier antimissile. Lors d'une récente conférence a Moscou, les deux camps n'ont semble-t-il pas pu trouver d'accord. Etat des lieux des relations et éclaircissements techniques.

Historique des déclarations publiques à propos du bouclier antimissile

En novembre 2011, le président Medvedev émettait de sévères doutes quant à la finalité de ce projet et le refus de l'OTAN de collaborer avec la Russie. Dénoncant une potentiel atteinte à la sécurité nationale de la Russie, il se dit prêt à déployer des systèmes de radar et de frappes préventives dans le sud et l'est de la Russie, ainsi que dans la région de Kaliningrad, enclave russe située entre la Pologne et la Lithuanie, ou encore à Transdniester, en Moldavie. Medvedev ajouta également que, au vu des liens entre armes offensives et armes défensives, la Russie se verrait contrainte, dans le cas d'absence de négociations entre les deux parties, de stopper le processus de désarmement et de se retirer du nouveau traité START, signé à Prague en 2010 et limitant le nombre de missiles à têtes nucléaires déployés à 1550. Plus que des déclarations politiques dans l'espace public, le gouvernement russe souhaiterait des garanties légales et techniques à propos des objectifs réels du bouclier.

Le 10 mars 2012, Ellen Tauscher, l'envoyée spéciale du Département d'Etat pour la Défense Stratégique et la Défense Balistique états-unienne, présenta lors d'une visite à Moscou et sur demande du gouvernement russe des informations soi-disant ultra-confidentielles à propos du système AMD censé être deployé en Europe de l'Est, de facon à convaincre la Russie que le bouclier antimissile n'est nullement dirigé contre elle. Pourtant, une source anonyme proche des négociations aurait declaré à la presse russe que les informations presentées à la Russie étaient, en termes polis et décents, "inutiles et non pertinentes".

Le 20 mars, Medvedev réaffirma alors ses craintes à propos du bouclier antimissile et déclara que la Russie devrait être prête avant 2017 ou 2018 à faire face à toute menace nucléaire potentielle. Le ministre de la Défense russe, Anatoly Serdyukov, affirma avoir commencé à entreprendre des mesures techniques et militaires pour répondre de facon adéquate à la menace que représente le bouclier antimissile de l'OTAN. Le gouvernement russe décida alors d'organiser une conférence intitulée Missile Defence Factor in Establishing New Security Environment les 3 et 4 mai 2012 et à laquelle seraient invitées de nombreuses nations comprenant aussi bien des membres de l'OTAN que la Chine, l'Inde, le Japon ou d'autres encore, qui pourraient avoir des questions à propos de ce bouclier.

Plusieurs officiels russes, notamment Sergei Koshelev, le directeur du Département de Cooperation Internationale du Ministère de la Défense, déclarèrent que les Etats-Unis ne pouvaient pas, même s'ils le souhaitaient, partager d'informations confidentielles à propos du système AMD, puisque une clause du nouveau traité START adopté par le Sénat des Etats-Unis interdisait un tel partage de connaissance, même avec les autres membres de l'OTAN. En revanche, les Etats-Unis essaieraient selon lui depuis 10 ans de forcer la Russie à signer un accord à propos de la technologie de défense qui incluerait un partage de l'information technologique, considérant alors que ce serait la la preuve de leur coopération. Pourtant, selon Sergei Koshelev, la signature de cet accord n'impliquerait certainement pas le partage de l'information à propos du bouclier antimissile.

Le 26 mars, Dmitry Rogozin, l'ancien ambassadeur de Russie auprès de l'OTAN et actuel premier adjoint du gouvernement russe a la Défense, déclara pour sa part que le bouclier de l'OTAN était un "vecteur ouvertement anti-russe", assurant que la course aux armements défensifs n'était pas une bonne stratégie, et que les missiles russes étaient deja equipés de systèmes leur permettant éventuellement de pénétrer n'importe quelle défense balistique. Ces affirmations seront confirmées par William Perry, l'ancien secrétaire à la Défense des Etats-Unis.

Le 27 mars 2012, le Pentagone révéla des plans pour le déploiement de boucliers anti-missiles en Asie et au Moyen-Orient, officiellement pour contrer les menaces iranienne et nord-coréennes. Deux projets seraient à l'étude en Asie, l'un impliquant le Japon et la Corée du Sud, l'autre le Japon et l'Australie. Au Moyen-Orient, les états candidats seraient l'Arabie Saoudite, le Koweit, Bahrein, le Qatar, les Emirats Arabes Unis et Oman. Le déploiement de tels systèmes se ferait sur le modèle d'une approche progressive à l'image de celui de l'Europe, ou les Etats-Unis prévoient notamment un radar en Turquie, des intercepteurs de missiles en Pologne et en Roumanie ainsi que le déploiement de croiseurs en Espagne capables d'utiliser le système AEGIS. L'Ukraine serait également convoitée par l'OTAN : l'arrivée de Viktor Yanukovitch au pouvoir, remplacant le pro-occidental Viktor Yuschenko, a marqué un tournant dans la politique internationale de l'Ukraine : peut-on y voir un lien avec la hargne que déploient les dirigeants occidentaux à demander la libération de leur alliée Yulia Tymoshenko ?

Le 4 avril 2012, l'ambassadeur des Etats-Unis en Russie, Michael McFaul, déclara que les Etats-Unis n'accepteraient "aucune limite" à propos du déploiement du bouclier antimissile même s'il comprenait que la Russie puisse être inquiète, ce que Sergei Lavrov, le ministre des Affaires Etrangères russe, considéra comme une déclaration "très arrogante".

Le 19 avril 2012, à l'issue du sommet OTAN-Russie se déroulant à Bruxelles, Sergei Lavrov réitéra les demandes russes à propos d'engagements véritables des Etats-Unis. Contrairement à ce que les Etats-Unis prétendent, il ne serait pas suffisant selon lui de déclarer qu'en signant l'Acte Fondateur OTAN-Russie en 1997, stipulant que les deux entités ne se considéraient pas comme ennemies et qu'elles promettaient de prendre en compte la sécurite de chacune, que celle de la Russie soit effectivement protégée alors que le bouclier antimissile remettrait en cause son potentiel de dissuasion. Arguant que, contrairement aux armes russes, celles des Etats-Unis se répandaient hors de leurs frontières, Lavrov rappela la doctrine de l'ancien président Ronald Reagan : "trust, but verify".

Quelques jours avant la conférence des 3 et 4 mai, l'adjoint au ministre de la Défense russe, Anatoly Antonov, comme pour souligner l'importance de cette dernière, prévint que le "point de non-retour" dans les négociations russo-états-uniennes était "imminent". Il affirma que les experts russes allaient démontrer lors de cette conférence que le bouclier antimissile était une réelle menace pour la Russie et qu'ils se préparaient déja à "un scénario du pire".

Le 3 mai 2012, Anatoly Serdyukov, le ministre de la Défense russe, inaugura la conférence sur la défense balistique par ces mots : "Les négociations ont pratiquement atteint une impasse". Le président Medvedev assura quant à lui qu'il était encore envisageable qu'un accord permettant d'éviter une situation ou certains seraient gagnants et les autres perdants était possible.

La conférence des 3 et 4 mai (Missile Defence Factor in Establishing New Security Environment)

Au cours de la conférence, Nikolai Makarov, le chef d'état-major des Forces armées de la Fédération de Russie a affirmé que le bouclier antimissile n'affectait pas le potentiel dissuasif russe avec les phases I et II, jusqu'en 2017 donc, mais qu'il en allait tout autrement avec les phases III et IV, sachant que des accords avec la Roumanie et la Pologne ont d'ores et déja été signés afin que ces dernières accueillent des missiles SM-3 de prochaine génération en 2015 et 2018 respectivement. D'après certains analystes états-uniens, bien que les missiles de courte portée soient moins rapides que les missiles intercontinentaux ICBM, Moscou aurait peur que la technologie d'interception des Etats-Unis en Europe puisse évoluer à tel point que les ICBM puissent être interceptés. Valery Gerasimov, l'adjoint de Makarov, expliqua que les trajectoires des missiles russes passeraient au-dessus de la zone opératoire du système de défense balistique de la phase III et que, par conséquent, l'interception des missiles cibles serait impossible. En revanche, la phase IV prévoit l'utilisation de missiles dont la portée serait de 11 000 kilomètres, rendant possible une telle interception.

Pire, selon le lieutenant général en chef des forces de Défense Spatiale russe, Oleg Ostapenko, les intercepteurs des Etats-Unis pourrait être utilisés comme des armes anti-satellitaires. D'après lui, la progression de leurs intercepteurs marins et aériens autour du globe leur donnerait la possibilité de détruire des plate-formes spatiales quelle que soit leur orbite.

Lors de cette conférence, les Russes ont également fait savoir à la Chine que son potentiel dissuasif serait reduit à néant bien avant le leur, alors que Pékin avait appelé le 30 avril 2012 les Etats-Unis et la Russie à réduire considérablement leurs arsenaux nucléaires, jugeant qu'ils étaient une menace pour la stabilité géopolitique internationale. Il est toujours bon de rappeler que la Russie dispose de 11 000 têtes nucléaires, les Etats-Unis de 8500 et la Chine de seulement 240.

L'après-conférence

Le 4 mai, à l'issue de la conférence, Nikolai Makarov, affirma que la Russie envisageait des frappes préventives contre un éventuel déploiement du bouclier antimissile en Pologne depuis Kaliningrad, où le gouvernement russe s'apprête à déployer des missiles Iskander de courte portée, mais également par des moyens non-balistiques : la Russie serait en effet en train de se doter d'armes fondées sur de "nouveaux principes physiques" et capables de rendre inopérants les systèmes balistiques défensifs sans les détruire. Dmitry Rogozin a quant à lui affirmé que le système AMD restait et resterait une illusion coûteuse, car les Russes ne laisseraient jamais les Etats-Unis développer un tel système.

Le 5 mai, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, déclara :

"Notre systeme de défense balistique n'est techniquement pas destiné à menacer la Russie, en aucune manière, et nous avons fourni cette information a la Russie. Nous n'avons aucune intention politique d'attaquer la Russie."

Et d'ajouter, assez ironiquement au vu des efforts deployés par la Russie pour faire partie du système de défense :

"Le meilleur moyen pour les Russes de voir de leurs propres yeux que notre système n'est pas dirigé contre eux serait de participer activement."

Prochains événements importants

La Russie participera au prochain sommet de l'OTAN les 20 et 21 mai prochains et dont les deux premiers sujets d'importance sont les relations OTAN-Russie et la défense balistique.

En juillet prochain, le général Martin Dempsey, chef d'état major des armées des Etats-Unis, devrait rencontrer son homologue russe lors d'un voyage à Moscou.



43 réactions


  • Pierre Pierre 8 mai 2012 09:39

    Vous faites un excellent résumé du vrai problème que pose le bouclier antimissile. Vous présentez aussi les phases de déploiement suivantes qui démontrent bien que ce système n’est pas destiné à nous protéger contre l’Iran.
    Juste deux petites remarques complémentaires.
    - Les radars qui vont être installés près de la frontière russe couvriront toute la Russie d’Europe. Tout ce qui quittera le sol pourra être détecté et suivi.
    - La conception de ce système est états-unienne mais Barack Obama en a fait un projet OTAN. Les coûts seront donc mutualisés et tous les pays membres de l’OTAN passeront à la caisse. Cela va se régler, ce mois-ci, à Chicago. François Hollande l’a bien compris et il a déjà dit que ça n’apportera aucune retombée économique pour la France.
    Les contribuables des pays de l’OTAN vont financer un projet militaire des États-Unis qui sera d’une manière ou d’une autre contré par un contre-projet russe.
    Les coûts des éléments de ce système global qui seront installés au Moyen-Orient et en Extrême-Orient seront pris en charge par les alliés régionaux des États-Unis.


    • Al West 8 mai 2012 09:52

      Bonjour Pierre,

      Merci beaucoup pour ces précisions, je n’avais pas connaissance du financement de ce projet, c’est tout simplement scandaleux. J’imagine que ça ne fera pas les gros titres en France...

      Je n’ai pas voulu prendre parti dans l’article mais les affirmations de Rogozin, qui semble être le seul pas trop affolé de l’administration russe mais dont les dires sont confirmés par certains officiels des Etats-Unis, sont assez contradictoires avec la réaction du reste du gouvernement russe. Pensez-vous que ce serait du bluff de la part de Rogozin (missiles pouvant pénétrer n’importe quelle défense) ou de l’extrême précaution de la part du gouvernement russe ?


    • Pierre Pierre 8 mai 2012 10:54

      Bonjour Al West,

      Vous me posez une question à laquelle j’avoue humblement que je ne connais pas la réponse. Les phases suivantes du bouclier antimissile sont au stade du développement. L’Occident pourra-t-il supporter les coûts astronomiques que ce projet engendrera ? Sera-ce techniquement réalisable et dans quel délai ? 
      Les dernières génération de missiles stratégiques russes (Topol-M) ne peuvent être interceptés que durant leur phase ascendante (quelques minutes). Leur trajectoire balistique est ensuite évasive et ne peut que très difficilement être interceptée par les missiles antimissiles actuels.
      Il faudra voir si les Russes et les Chinois trouveront des contre-mesures efficaces contre l’évolution du bouclier antimissile.
      Mon avis (qui n’engage que moi) est que la militarisation de l’espace (déploiement d’armes nucléaires) deviendra le stade ultime de cette course à la domination géostratégique que les États-Unis imposent à la planète.


    • Al West 8 mai 2012 11:03

      Merci pour votre réponse. En tout cas, Poutine pense comme vous smiley
      Dans un discours énumérant les onze principaux ordres de la Russie dans les prochaines années, il dit à propos de la défense russe qu’elle devra porter une attention toute particulière aux forces de défense spatiales et nucléaires (« devoting extra attention to Russia’s nuclear and space defense forces »). C’est ici si vous voulez lire la suite :

      http://rt.com/politics/putin-set-executive-foreign-751/


    • Pierre-Marie Baty 8 mai 2012 12:59

      Bonjour Pierre et Al West,

      En fait de quelques minutes, c’est plutôt quelques secondes pendant lesquelles les missiles russes peuvent être interceptés en phase ascendante !

      Tout d’abord, pour contrer la destruction par laser, qui focalise une grande quantité d’énergie sur un seul point de la coque du missile jusqu’à l’échauffement, la déformation et la déchirure, les missiles commencent à tourner sur eux-mêmes quelques secondes après leur mise à feu. De cette sorte, l’apport d’énergie du laser est dissipé sur toute la surface du missile.

      Ensuite, la seconde technique élusive est de faire brusquement changer la direction du missile quelques secondes après son élévation grâce à des propulseurs latéraux, de sorte qu’il adapte une montée en zig-zag. Les Iraniens ont eux aussi adopté cette technique pour leurs missiles de facture nationale, et c’est assez impressionnant de le voir en vidéo. Malheureusement j’ai vu la vidéo en question il y a des mois et je serais incapable de la retrouver...

      Il y a certainement d’autres contre-mesures, ce qui explique l’attitude suffisante, à la limite de la provocation, de l’état-major russe pour qui les nouveaux missiles sont capables de percer « n’importe quelle défense antimissile présente ou à venir » (lu sur Ria Novosti).


    • Al West 8 mai 2012 13:09

      Très intéressants compléments, merci Pierre-Marie. Si jamais vous retrouvez la vidéo, il va sans dire que je suis preneur.
      Finalement, m’est avis qu’aucun des deux camps n’a de certitudes à propos des innovations technologiques de l’autre. La course aux armements a encore de beaux jours devant elle...


    • Pierre Pierre 8 mai 2012 16:07

      Bonjour Pierre-Marie,
      Votre précision sur le temps d’interception et la technique élusive des missiles russes est pertinente pour des missiles tactiques comme les Iskander et les autres missiles apparentés qui ont une trajectoire plus tendue.
      Les missiles stratégiques de plus longues portées comme les Topol-M ou les Boulava tablent plutôt sur une rapide vitesse ascensionnelle et deviennent élusifs à partir de la phase balistique. 
      D’ailleurs, les Iraniens n’ont pas de missiles de ce type (stratégiques et d’une portée de 9000 km).
      Ce qui est étonnant, c’est que les Russes ont pu concevoir ces missiles en pleine période Boris Eltsine, quand les budgets militaires étaient laminés.
      J’ai lu, il y a très longtemps, que les Russes avaient vendu les caractéristiques de leurs missiles stratégiques aux États-Unis et l’argent récolté à cette occasion a servi à développer les missiles de nouvelle génération.


    • Pierre-Marie Baty 8 mai 2012 17:03

      Ce n’est pas si étonnant : les réalisations militaires de l’ère Eltsine ont essentiellement consisté à suivre des plans de réalisation développés par les OKB soviétiques pour implémenter des technologies expérimentées dix ou vingt ans plus tôt.

      C’est ainsi que le « creux de la vague » du développement militaire de la Fédération de Russie ne s’est pas fait sentir pendant l’ère Eltsine, où les idées abondaient encore dans la file d’attente de la production industrielle, mais aux débuts de l’ère Poutine, vers les années 2000, quand l’industrie militaire restaurée s’est retrouvée à court de plans de réalisation.

      Je pense que les OKB ont depuis mis les bouchées doubles et rattrappé leur retard...


    • Talion Talion 8 mai 2012 22:30

      "Les contribuables des pays de l’OTAN vont financer un projet militaire des États-Unis qui sera d’une manière ou d’une autre contré par un contre-projet russe."

      Tu veux parler du système anti-misiles S-500 actuellement en développement (et près d’être finalisé) je suppose...

      A noter accessoirement que le système S-400 d’ores et déjà opérationnel est parfaitement adapté à la destruction de vecteurs de portée intermédiaire.

      Lorsque les russes ont compris que l’Oncle Sam essayait de la leur mettre bien profond, n’allez pas croire qu’ils soient restés inactifs... Dans le domaine balistique et de la lutte anti-missiles ils ont 20 à 30 ans d’avance sur l’OTAN.


    • Pierre Pierre 8 mai 2012 22:54

      J’ai retrouvé l’article concernant la vente de missiles russes aux États-Unis. 
      (Lien)


  • AniKoreh AniKoreh 8 mai 2012 11:49


    Un article d’excellente facture ! Remarquable !! Grand merci à vous, Al West, ainsi qu’à Pierre, pour ces premiers échanges tout aussi intéressants.

     smiley

    Il paraît assez convaincant (déclaration d’Ostapenko) que le bouclier anti-missiles s’inscrive en réalité pour les Etats-Unis, à l’issue de ses développements ultimes, dans une version remaniée de la SDI (Strategic Defense Initiative) initiée sous Reagan..
     


    • Pierre-Marie Baty 8 mai 2012 12:49

      Je n’aurais pas dit mieux smiley

      Bonjour et merci, ça fait du bien de retrouver de telles lectures sur AgoraVox. Félicitations Al West, vous avez pris le temps de faire le tour de la question, c’est un condensé d’information remarquable.


    • Al West 8 mai 2012 13:05

      Bonjour AniKoreh et Pierre-Marie,

      Merci pour vos réactions, cela faisait longtemps que je n’avais pas pu écrire d’article, je vais sûrement rédiger, si j’en trouve le temps, un dossier sur la transition économique russe des années 90, il y a des informations croustillantes... !


    • Pierre-Marie Baty 8 mai 2012 14:37

      Les folles années 90 en Russie, ou la « période spéciale » : sujet passionnant s’il en est ! Mais pour bien décrire ce bouleversement, il faudra d’abord décrire précisément le fonctionnement de l’économie soviétique, jusque dans les habitudes de vie des citoyens. Il est important de bien savoir d’où ces gens sont partis pour tenter d’appréhender la violence de ce qui leur a été infligé...

      On a décrit l’économie soviétique du point de vue occidental, c’est-à-dire comme une « économie de pénurie », ce qui sous-entendait que leur économie planifiée était insuffisamment achalandée, alors que notre économie de marché était achalandée normalement. C’est d’ailleurs cette lecture qui prévaut encore aujourd’hui. A l’inverse, les ex-soviétiques qui ont connu les deux périodes considèrent maintenant notre économie comme une « économie de gaspillage », ce qui sous-entend que notre économie de marché est achalandée à l’excès, alors que leur économie planifiée était, à l’époque, achalandée normalement. Intéressant paradoxe, n’est-ce pas ?

      C’est un sujet qui me passionne et je suis toujours en veille documentaire sur l’expérience soviétique ; si vous avez des références à me conseiller, je prends ! smiley


    • Al West 8 mai 2012 14:45

      Je pense que vous connaissez bien mieux que moi le fonctionnement de l’économie soviétique et l’état d’esprit de sa population. J’aimerais en fait exposer comment les occidentaux ont tenté de s’emparer de l’économie russe. Les protagonistes et leurs parcours sont très instructifs, je vais rédiger ça prochainement smiley


    • Al West 8 mai 2012 14:48

      Les protagonistes ayant peu de chances d’être instructifs, disons que leur parcours, eux, le sont... 


    • Pierre-Marie Baty 8 mai 2012 15:21

      Oh, dans ce cas, je parie que vous allez parler de gens comme Boris Berezovski, qui est parti en détournant des millions de la compagnie aérienne soviétique Aeroflot et qui s’est depuis exilé en Angleterre sous un faux nom, en appelant régulièrement à des actions terroristes contre Vladimir Poutine au nom de la liberté et de la démocratie smiley

      Ou de Mikhail Khodorkovski, ce si honnête entrepreneur vanté par notre occident libéral, qui a acquis sa fortune en participant à la braderie, heu pardon, la privatisation des combinats soviétiques à une valeur des centaines de fois inférieure à leur valeur du marché smiley

      Ah, les saints hommes. Je suis sûr qu’il va se trouver un philosophe écrivain pour les défendre. smiley


    • Al West 8 mai 2012 15:36

      Effectivement leur rôle n’est pas négligeable, et les mentionner fera peut-être reprendre la plume à notre humaniste préféré smiley

      Mais j’ai encore mieux, des Français et des Etats-uniens, entre autres, relativement connus... Allez, j’essaie de commencer aujourd’hui smiley


    • Pierre-Marie Baty 8 mai 2012 15:51

      D’ailleurs, vous avez vu ? Notre « humaniste préféré » a copié-collé une troisième fois le même paragraphe sur Mme Timochenko dans son dernier article.

      Si ce n’est pas de l’insolence, je ne sais pas ce que c’est ! smiley


    • Al West 8 mai 2012 16:44

      Oui je l’avais remarque, il vous taquine je crois smiley


    • Pierre Pierre 8 mai 2012 16:44

      Ce doit être un séducteur patenté, il adore prendre la défense des femmes qui ont un joli minois comme Ioula ou Sakineh (quand elle était jeune).
      @ Al West,
      Il est difficile d’écrire sur la Russie sans rappeler la violence que ce peuple a subie. Je pense aux pogroms, aux katorgas tsariste, à la punition du knout, etc. Ensuite, les guerres, les révolutions ! La période communiste ! Ce fut sans doute la société la plus violente d’Europe.
      Il y a de la matière pour écrire un bel article.


    • AniKoreh AniKoreh 8 mai 2012 16:49

      Bonjour Pierre-Marie !

      Vous écrivez : « (..) Il est important de bien savoir d’où ces gens sont partis pour tenter d’appréhender la violence de ce qui leur a été infligé. » et « (..) si vous avez des références à me conseiller, je prends !  »

      En voici toujours une - si vous ne connaissiez pas déjà ce livre -, un classique, un « grand document », remarquable d’après moi : « Les Russes », par Hedrick Smith.

      http://www.babelio.com/livres/Smith-Les-Russes/55519

      « Pendant trois ans, Hedrick R. Smith, chef du bureau du New York Times, à Moscou, a sillonné, avec sa femme et ses quatre enfants, l’URSS, de la Sibérie à la mer Noire, visitant des lieux pratiquement interdits aux étrangers, entrant de plain-pied dans la réalité soviétique, comme aucun visiteur n’avait pu le faire jusqu’ici.

      Mais le principal intérêt de l’ouvrage est ailleurs : évitant les sentiers si fréquemment battus de la politique et de l’économie, Hedrick R. Smith s’attache à décrire la vie quotidienne en URSS : les relations parents-enfants, les aspirations de la jeunesse, la vie rurale, les problèmes de censure et d’information. Ici est brossé le portrait de l’homme soviétique »ordinaire«  : privilégiés du Parti ou intellectuels marginaux, patriotes convaincus ou attentistes amorphes, vacanciers de la Mer Noire ou dissidents recyclés dans les hôpitaux psychiatriques.

      L’auteur a obtenu le prix Pulitzer pour ses reportages en provenance de Moscou. »


    • Pierre-Marie Baty 8 mai 2012 17:13

      Merci beaucoup pour la référence ! Non, je ne connaissais pas ce livre, je vais le commander de suite. Une famille américaine immergée dans la société soviétique, voilà qui promet d’être intéressant smiley


  • paul 8 mai 2012 13:31

    OTAN en emporte le vent ...de la guerre . Cette organisation au service des états unis a besoin d’une course aux armements et donc entretient les tensions avec la Russie ou l’Iran .
    Poker menteur de la Clinton , représentante du lobby militaire, qui alterne les menaces et les offres de négociation . Pathétique soumission des pays occidentaux à « l’Empire » .
    Espérons que les BRICS pourront freiner la volonté guerrière des mafieux de l’ OTAN .


  • Al West 8 mai 2012 15:19

    Information de dernière minute : interview d’Alexander Vershbow, le n°2 de l’OTAN sur Russia Today (lire ici)

    Notamment ce passage sur l’Iran qui démontre, s’il était besoin, l’hypocrisie des Atlantistes.

    RT : From what we are told, this European missile defense system is really directed against the Iranian threat. And it will be fully operational in 2018. There are numerous ways right now to contain Iran : the US is building bases around it, Israel has capabilities, international sanctions are in place. It really doesn’t look like in the nearest future, for the next five-six years, Iran will be representing a real threat to NATO. What is the purpose of the European anti-missile defense system if Iran is contained ?

    AV : There is legitimate debate that we could have maybe, if we had more time, can Iran, a regime that has a radical ideology that has pledged to wipe a country not far from its borders off the map, whether it could really be contained. But yes, the threat today is not as bad as we think it would be five, ten years ago. So we do have time to work this out.


  • Georges Yang 8 mai 2012 15:26

    Très bonne analyse, mais il ne s’agit que du dernier épisode d’un affrontement larvé commencé sous Bush. Souvenez vous du discours de Medvedev, le landemain de l’élection d’Obama
    La position russe n’a pas bougé d’un iota, Medvedev parlait déja de Kaliningrad il y a quatre ans
    Hollande va fermer le bec, ce n’est pas avec lui que l’on peut attendre un renversement d’alliance, ni même de la neutralité


    • Al West 8 mai 2012 15:39

      Bonjour Georges, oui vous avez raison, on pourrait (devrait ?) remonter plus loin. J’ai préféré me concentrer sur les six derniers mois, même si certaines propositions avaient déjà été faites il y a plusieurs années.

      Hollande... comment dire... celui qui veut envoyer les forces françaises en Syrie, qui ne fera à l’Iran aucune concession, qui estime qu’il est hors de question de sortir du commandement intégré ?
      Oui effectivement, ne comptons pas sur lui smiley


  • Al West 8 mai 2012 15:43

    Rassmussen vient de tomber sur cet article smiley
    En moins de 10 minutes, trois votes négatifs pour l’article et des votes négatifs sur tous les commentaires sans distinction.


  • Kessonfait ? 8 mai 2012 19:01

    Al West,

    L’inventaire des déclarations côté russe et américains met en valeur un profond malaise dans la civilisation d’aujourd’hui. Cependant je ne vois pas les Etats-Unis comme étant le centre de l’occident mais comme son bras armé dont le centre est Londres et plus précisemment la City et Wall Street n’est qu’un produit dérivé. Obama apparait comme la marionnette des marchés financiers comme Sarkozy l’était, Cameron, Merkel, Monti, Papademos, Draghi et compagnie.

    Cette situation militaire découle de l’effondrement de leur système financier et de la volonté des pays émergents de se soustraire à ce système de domination. La situation est trés préocupante car tant qu’Obama (et les républicains sont pires) sera en place et tant que l’Europe naviguera avec les yeux fermés, les relations ne vont pas s’améliorer. Les Etats-Unis et l’Europe sont des colonies de cette finance.

    Le saccage social avec l’austérité sont le contraire de la paix par le développement mutuel comme les pays du BRICS sont susceptibles de vouloir.


    • Al West 8 mai 2012 19:18

      Oui, le plus inquiétant est qu’on est reparti pour 4 ans avec la même clique : Obama ou Romney, il n’y a que la couleur de peau qui changera.

      Personnellement je fais partie des pessimistes, je m’explique : plus le temps passe, plus les élites occidentales vont devoir faire face au sursaut des peuples, facilité par Internet qu’ils aimeraient contrôler (SOPA,PIPA,ACTA,CISPA,etc.) mais ce qui n’est pas rendu facile par l’intérêt qu’a une grande partie de la population à un Internet relativement anonyme.

      S’ils avaient planifié une récession économique progressive (politiques d’austérité), je pense qu’il n’est pas à exclure qu’ils provoquent volontairement un krach économique, parce qu’on voit bien que les Européens n’accepteront pas l’austérité, et pour d’une part pouvoir faire usage de la théorie du choc (Naomi Klein) et de plus empêcher l’essor des BRICS qui sont en train de prendre de plus en plus de pouvoir (création d’un système bancaire alternatif, alliances économiques, etc.). Car il ne faut pas oublier que si l’Europe et l’Amérique du Nord plongent économiquement, ils entraînent avec eux les BRICS au vu de l’indépendance de leurs économies. Est-ce qu’ils sortiraient gagnants d’un tel scénario ? Je ne sais pas, je pense qu’eux non plus smiley

      Personnellement, tant que le camp Poutine, Medvedev ou même Rogozin qui ne partagent pas les points de vue de Poutine sur tout mais en matière de défense il approuve tout, est au pouvoir et que le bouclier antimissile n’atteint pas sa dernière phase, je suis plutôt serein, parce qu’ils ne marchanderont jamais avec les Occidentaux et qu’ils ont toujours un potentiel nucléaire dissuasif qui empêcheront une éventuelle folie de l’OTAN.


    • Kessonfait ? 8 mai 2012 20:02

      Avec des lois comme le NDAA et son conseil de prévention des atrocités, je doute qu’Obama soit prêt à attendre. Cela dit il est vrai que Poutine et Medvedev contrecarre bien les plans des occidentaux. Le problème c’est que les occasions d’allumer une mèche sont nombreuses.

      Tant que ce système sera sur le point de s’effondrer les risques ne feront qu’augmenter. Heureusement pour nous qu’il existe des solutions d’urgence à mettre en place comme la séparation strictes des banques, de reprendre le controle du crédit et de manière publique, de faire de grands travaux avec un nouveau système financier et faire de l’exploration spatiale la cause commune de l’humanité. Seul un seul candidat a essayer d’en parler pendant la présidentielle. Est-ce que tu l’a entendu ?


  • Kessonfait ? 8 mai 2012 19:35

    Anikoreh

    Loin de moi l’idée de remettre en cause le caractère anti russe (et chinois avec l’extension dans le pacifique et moyen-orient) du bouclier anti-missile d’Obama mais le fait de mentionner la SDI de Reagan de cette manière me parait une erreur.

    Sous ce nom, SDI, se trouvait une volonté de relance économique par le développement mutuel grace à des technologies utilisant des principes physiques nouveaux. Les Etats-Unis de Reagan proposèrent aux soviétiques une coopération qui aurait permis la survie de l’URSS tout en sortant de cette logique de guerre froide et de sa doctrine MAD. En plus, cela aurait permis de rendre obsolète les armes nucléaires. Reagan n’a fait que reprendre les travaux de Lyndon LaRouche (faction Rooseveltienne aux Etats-Unis tout comme les frères Kennedy).

    Les Russes ont même repris cette idée mais appelée Initiative de Défense de la Terre (EDI en anglais). L’idée est de prévenir toute guerre thermonucléaire et de se protéger d’astéroïdes approchant la Terre. Les chinois ont même eu l’idée de les ramener en orbite basse pour les étudier et les exploiter.


    • AniKoreh AniKoreh 8 mai 2012 20:54

      Bonsoir Kessonfait,


      Je vous remercie pour votre message, dont je reprends certains éléments de formulation : 
      « Une volonté de relance par le développement mutuel grâce à.. », ou encore « Les Etats-Unis de Réagan proposèrent aux soviétiques une coopération qui aurait permis la survie de l’URSS.. », ou enfin « En plus, cela aurait permis de rendre obsolète les armes nucléaires. »  

      Ce ne serait quand même pas un peu (trop) gros, tout ça ? Quand on sait qu’il s’agissait au contraire d’amener l’URSS à l’asphyxie, puis à l’effondrement total en l’entraînant, entre autres, dans une course à l’armement high tech impossible à soutenir pour les Russes ?

      C’est un peu, d’après moi, comme de dire aujourd’hui - comme les Etats-Unis le soutiennent - que le bouclier antimissile en Europe ne vise uniquement qu’à nous prémunir des missiles iraniens... Vous y croyez, vous ? (Enfin, c’est un peu ironique : c’est justement la question soulevée aujourd’hui par Al West.. smiley )

      Non, quant à moi, je crois que la nouvelle frontière militaire, et depuis les années ’80 déjà, c’est bel et bien l’espace.

      Je vous souhaite une bonne soirée, quoi qu’il en soit.. 





  • BMDE ou euroRIC
    Un excellent article de Dedefensa réussit le tour de force de présenter et classer les différents facteurs impliqués dans la question du BMDE (Ballistic Missile Defence in Europe) et plus généralement du Global BMD. Il résume les travaux de la grande conférence sur la question des antimissiles réunissant à l’invitation du ministère russe de la défense les délégations de très nombreux pays. Elle s’est tenue à Moscou les 3 et 4 mai et est comme à l’habitude passée inaperçue en France, les observateurs ayant apparemment d’autres préoccupations.

    Nous renvoyons les lecteurs à l’article. La question est si complexe et apparemment si embrouillée que nous ne pourrions mieux la résumer que ne le fait Philippe Grasset. Disons seulement que le pouvoir américain, malgré les difficultés multiples qui l’assaille, continue à faire de cette question un enjeu pour imposer ses stratégies à la Russie et autres parties concernées, sans tenir aucun compte de leurs objections et mesures de rétorsions éventuelles...le tout au prétexte d’une menace balistique iranienne dirigée contre...les Etats-Unis et, on le devine sans être expert en missiles, aujourd’hui totalement illusoire.

    Nous serions pour notre part tentés de voir dans les positions américaines le développement d’une politique de force aveugle produite par ce que nous nommons dans notre jargon un système anthropotechnique incontrôlable et imprévisible, celui du lobby militaro-industriello-diplomatique qui dicte sa position au peuple américain et autres autres peuples assujettis.

    Mais cette constatation, à supposer qu’elle soit fondée scientifiquement, ne devrait pas conduire les Sapiens que nous sommes à démissionner face aux dictats émanant du système, ou si l’on préfère, aux risques pris par lui à nos dépens.

    Se pose en particulier la question de savoir si n’émergera jamais une défense européenne commune capable de protéger l’Europe devant de tels risques. A plus court terme, on se demandera ce que la diplomatie du nouveau président français devrait conclure suite à la conférence de Moscou, puis tenter négocier avec ses partenaires européens : faire le mort au sein de l’Otan, comme ce fut le cas jusqu’à présent, ou proposer une politique plus digne des moyens dont dispose notre industrie et nos armées dans ce domaine ?

    Les perspectives d’un euroBRIC, ou pour faire plus simple, d’un euroRIC, que nous avons souvent envisagées, devraient alors être approfondies 

    Référence
    http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_l_entr_e_des_antimissiles_dans_la_crise_haute__07_05_2012.ht ml


  • Cigogne67 8 mai 2012 21:21

    moi je vois dans le bouclier antimissile un très bon moyen pour les nations démocratiques de se protéger de celles qui ne le sont pas


    • Pierre Pierre 8 mai 2012 23:46

      Vous êtes d’une naïveté confondante. Ce bouclier vous donnera la fausse impression d’être protégé alors que les contre-mesures asymétriques annihileront son efficacité et l’argent de vos impôts sera passé de l’autre côté de l"Atlantique, dans les poches des fabricants de missiles.

      PS. Ce n’est pas moi qui vous a moinsé.


  • millesime 8 mai 2012 22:50

    qu’y-a-t-il derrière tout çà ?
    Le gaz ...matière énergétique de ce siècle comme énergie propre.
    de sorte que tous les coups sont permis pour contrôler le Proche-Orient surtout .car ce siècle sera le siècle du Gaz.

    http://millesime.over-blog.com


  • Christian Tallon 11 mai 2012 22:49

    Oui c’est un article qu’on aura plaisir à avoir sous la main comme référence. J’ajoute juste un complément : que le secrétaire général de l’OTAN, qui que ce soit, puisse émettre un avis d’ordre politique et qu’il puisse penser qu’un tel avis puisse être pris au sérieux montre l’état de déliquescence du système américain. La seule raison d’être de l’OTAN, c’est la survie de l’OTAN ce qui nécessite des ennemis. Plus les États-Unis deviendront faibles, plus ils essaieront d’extraire des fonds de leurs « alliés » pour leur « défense ». Il leur faut faire vite car le le vent tourne et les États-Unis s’effondreront bien avant 2018.
    D’un point de vue anti-système les russes ont relevé la garde et gagnent la guerre de l’information en prenant l’initiative et le temps travaille pour eux.. L’avenir dira si Hollande peur réussir à sortir la France du bourbier stratégique où l’a placé Sarkozy. On espère mais rien n’est sûr. Un système tend à perdurer de lui même. On ne peut que souhaiter la victoire russe puisque tout ce qui peut affaiblir ce système où nous nous sommes englués nous-même ne peut que nous aider à nous en sortir. L’Histoire de France est jalonnée de retours de l’abîme (après s’y être mis tous seuls en général). On verra ! Merci pour cet article de fond !


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