lundi 4 janvier 2010 - par John Lloyds

Dette américaine : le débit du tonneau des Danaïdes s’emballe

Ligne de crédit illimitée : c’est en substance ce que les 2 gros poids lourds du financement immobilier américain Fanny Mae et Freddy mac, sous tutelle depuis Septembre 2008, ont trouvé dans la hotte du père Noël : de 200 milliards d’aide maximale octroyée par l’agence fédérale à chacune (1), ce plafond a été propulsé dans la plus pure pratique du Holden poker ; No Limit. La politique économique est donc clairement établie jusqu’en 2012 : « too big to fail » assorti de perfusion illimitée. Non seulement Obama n’entend pas stopper l’hémorragie, mais il amplifie l’alimentation du trou noir.

Le contexte était pourtant particulièrement morose : les 2 groupes ont respectivement enregistré une perte respective de 120 et 70 milliards de perte après 9 trimestres dans le rouge : « Les deux sociétés ont déjà prévenu que 2010 serait une année très difficile. Le marché immobilier américain a connu une correction de ses prix sans précédent et rien ne laisse envisager qu’elle soit aujourd’hui totalement achevée. Les niveaux de transactions restent historiquement faibles, et les saisies se poursuivent à un rythme élevé tandis que la construction ne repart pas » (2) Oui, les saisies immobilières s’envolent : 1,7 millions en 2008, 2 millions en 2009, et la prévision pour 2010 est de 2,4 millions (3)
 
Ce sauvetage de Noël s’explique par le fait que le département du trésor à admis que les pertes des deux géants pourraient largement excéder les 400 milliards de dollars (4). Mais la crainte ne s’arrête pas là, car, outre les ménages en difficulté, vient s’ajouter un nouveau sport national, pratiqué par des joueurs parfaitement solvables, venant rejoindre le rang des mauvais payeurs, volontairement.
 
Les risques de défauts de remboursements de crédits prennent des proportions inédites, et ne concerneraient pas seulement les emprunteurs en difficulté, mais aussi les « défauts de paiements stratégiques ». Dans un article de Slate (5), « Si les grandes sociétés et les milliardaires n’hésitent plus à ne plus rembourser leurs crédits, pourquoi les simples particuliers devraient-ils le faire ? », il est fait l’analyse d’un phénomène nouveau qui consiste pour un emprunteur en capacité de rembourser à ne plus payer délibérément afin d’allouer ses liquidités à d’autres destinations, notamment pour délaisser un bien gagé dont la valeur s’est effondré (6)
 
Selon l’agence S&P, le défaut de remboursements d’obligations vendues au public a doublé de 2008 à 2009. George Brenkert, Professeur à l’université de Georgetown, en appelle à la moralité ! C’est dire à quelle misérable argumentation il faut recourir, c’est dire qu’il n’existe aucune prise sur ce phénomène qui gagne la classe moyenne et la classe aisée.
 
Dans une optique de prévisionnelle, le 24 décembre (encore !), le sénat américain a voté un relèvement du plafond de la dette américaine, qui approchait la limite légale : celui-ci est passé de 12.104 milliards de dollars, à 12.394, plus de 80% PIB américain, ou encore 6 ans de recettes annuelles sans les dépenses (en 2007 déjà, Ivachov disait que les Etats-Unis étaient hypothéqués à 10 fois leur valeur) (7) , pour un budget abyssalement déséquilibré, 2104 milliards de recettes par an, pour des dépenses de 3521 milliards, et une dette pondérée sur du court terme, devant être refinancée au 2/3 sur 4 ans (8).
 
Cette irruption des défauts de paiement dans le milieu solvable, qui n’entend pas être le dindon de la farce de l’effondrement du marché, pourrait bien renforcer la spirale qui a plongé le pays dans une fuite en avant autodestructrice depuis le début de la crise.
 
 
 
 
 
 
 
 
 


124 réactions


  • Perdu 5 janvier 2010 00:16

    Un tel article est désarmant.

    Que faire ? C’est une grande souffrance pour moi de lire de telles choses, et de voir converger des dizaines d’articles dans la même direction apocalyptique.

    J’ai 21 ans, j’arrive dans le monde, je suis en école d’ingénieur. Dois-je continuer mes études, monter une communauté à la campagne qui servira de lieu d’amarrage lors des futurs exodes, partir en Afrique ?

    John, que faites-vous de votre côté, avez-vous des « conseils » ou des demandes pour vos lecteurs ?


    • John Lloyds John Lloyds 5 janvier 2010 00:31

      Houlà, voilà bien une question à laquelle je m’abstiens systématiquement de répondre ... surtout à quelqu’un qui vient de s’inscrire, au cas où certains pourraient me prendre pour un crétin smiley

      Mais même si c’était une question réellement authentique, je n’y répondrais jamais. Je connais beaucoup de jeunes de cet âge, et jamais je ne me suis permis le moindre conseil. Personnellement, mon aîné est à la fac de Grenoble, et il est parfaitement conscient, plus que n’importe qui, de ce qui arrive.


    • Perdu 5 janvier 2010 00:47

      Je vous lis depuis plusieurs mois, ainsi que d’autres articles d’AgoraVox. N’ayant jamais eu de commentaire à faire jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas jugé utilie de créer un compte.

      Je trouve votre « débrouillez-vous » un peu cruel dans la mesure où vous êtes largement plus conscient que moi de ce qui sera opportun de faire dans les mois qui viennent.

      J’essaie d’informer un maximum les personnes ouvertes d’esprit autour de moi, mais j’espère qu’il y a plus à faire que de s’informer et informer.


    • John Lloyds John Lloyds 5 janvier 2010 01:05

      Ne vous méprenez pas, ce n’est pas un « débrouillez-vous », c’est qu’il n’est pas possible pour quelqu’un de prendre la responsabilité de se prononcer pour un autre, sur une question si importante.

      Déjà, personne ne sait ce qui va se passer, ni quand. Ensuite, l’issue des études est toujours une inconnue majeure. Que seront les débouchées dans 5 ans ? L’investissement temps-argent/débouchés est-il jouable ? Trouverez-vous une ligne directrice si vous arrêtez ? Ces questions sont complexes, et il n’y a que vous pour y répondre. Si ça peut vous rassurez, dans les grandes décisions, on se trompe souvent, donc n’ayez pas peur de vous tromper, ça fait partie de l’expérience.

      Petit avis personnel, qui pourra peut-être vous aider : les grands évènements d’une vie naissent dans d’infimes détails. Un proverbe japonais dit : « les grandes décisions, traite-les avec négligence. Les petits détails, traite les avec gravité ». Il n’y a rien de plus vrai.


    • Perdu 5 janvier 2010 01:11

      Merci pour votre réponse John.

      Je vais imprimer cela et l’afficher au dessus de mon lit pour le méditer smiley

      Bonne nuit


    • John Lloyds John Lloyds 5 janvier 2010 00:43

      Mais c’est qu’il essaye d’être marrant !? C’est peut-être un peu tard pour les vieux garbataires d’essayer de faire de l’esprit ... Demain matin, peut-être, après tes 10h de sommeil, pépé


    • John Lloyds John Lloyds 5 janvier 2010 01:12

      Il s’écroulera avant, à son âge, on se soucie plutôt de l’incontinence que des dérives financières.


  • Christoff_M Christoff_M 5 janvier 2010 01:01

    consommez et endettez vous, vous faites le bonheur de nos amis des banques...

    Quand vous ne devenez pas un compulsif, bon pour les pilules jusqu’à la fin de sa vie !!!

    consommez, il vous sera tout pardonné...


  • wesson wesson 5 janvier 2010 01:42

    Bonjour l’auteur,
    ce que vous avez décrit est tout simplement une conséquence logique de la manière avec laquelle le marché Américain a « réglé » le problème des prêts immobiliers.

    D’une part, tout le pognon des plans de sauvetage ont été immédiatement injectés dans le marché financier, ou ils pouvaient cracher immédiatement du 30%, bien plus juteux et intéressant que les quelques % d’un prêt en bonne et due forme (et pour prêter à qui d’ailleurs, vu que personne n’est plus solvable ?). On pourrait détailler mais c’est juste pour expliquer que ce pognon est allé à n’importe quoi sauf à régler le problème de solvabilité des emprunteurs.

    Et d’autre part, on a fait comme pour les stats du chômage, on a planqué ce que l’on ne voulait pas voir, histoire de ne pas affoler le marché avec un stock trop important de biens à vendre.

    Pour ça, les procédures de saisie sont allongée pour retarder au maximum le constat de la mise sur le marché d’un bien à un prix cassé. ça a l’air de rien comme ça, mais pour 1 baraque en vente, vous en avez 4 en saisie préventive (preforeclosure), avec une date de vente aux enchères déjà fixée (Auction schedule) ou possédée par la banque (REO). Et toute l’arnaque consistant à ne faire apparaitre dans le stock de maisons à vendre (MLS) que les propriétés n’ayant aucune procédure en cours engagée.

    Un exemple précis (données décembre 2009 pour la californie) : Pacoima (CA - 91331), 118 baraques en vente, pour 1096 en procédures. Au rythme d’achat de cette agglomération (62 baraques / mois), il y a pratiquement pour 20 mois de stock. Un autre exemple, Inglewood (CA - 90305), 26 baraques normales pour 226 en procédures, au rythme habituel d’achat (4 / mois), 63 mois, plus de 5 ans de stock ! Un dernier pour la route, histoire d’expliquer que ça touche aussi les quartiers richissimes : Beverley hills (CA - 90210), 28 mois de ventes en stock, même si dans ce dernier cas il y a en proportion sensiblement moins de bicoques en procédure.

    Pour donner les chiffres plus simplement, le bidonnage est de l’ordre de 1 à 5. Il y a 5 fois plus de baraques à vende que annoncé réellement. Et les banques font tout pour faire trainer avant la mise en vente effective : des gens qui ne paient plus rien depuis 1 an et qui ne sont toujours pas expulsé, des dates de ventes aux enchères fixées aux calendes grecques, et des maisons directement rachetés par la banque qui ne les mets pas en vente, tout est bon pour planquer la réalité du marché.

    Dans ce contexte, il est complètement évident que le marché immobilier n’est pas prêt de se redresser, ni cette année, ni l’année prochaine et l’année d’après d’ailleurs. Alors il ne reste plus que la solution de pousser doucement la poussière sous le tapis, en faisant racheter en loucedé par les GSE les titres adossés à ces maisons en déshérences. Sauf que la carpette, il va lui falloir la surface de la dune du pyla pour planquer tout ce qu’il y a à planquer !

    Sachant cela, l’ouverture de crédit illimité des GSE n’est plus rien d’autre qu’un passage obligé, que l’on prends soin de faire entre la dinde et les marrons histoire que ça ne se voit pas trop.

    Il est toujours un peu présomptueux de se livrer à des calculs savants basé sur des hypothèses héroïques afin d’estimer l’ampleur du carnage. Toutefois, un chiffre semble assez communément admis : la propriété immobilière érigée en droit de l’homme devrait couter environ 2000 M$ aux contribuables Américains, il reste donc 1600 M$ a trouver, rien que pour cette couillonnade !

    Franchement, je suis un peu comme vous, je ne voit plus vraiment trop comment ils vont s’en sortir maintenant, en dehors d’une guerre qu’ils auront de toute manière bien de la peine à mener !


    • John Lloyds John Lloyds 5 janvier 2010 11:13

      Merci pour ce commentaire très éclairé, Wesson, toujours un plaisir de lire des intervenants comme vous.

      Le corollaire, c’est que si le marché est appelé dans la tendance baissière, comme le laisse supposer le bilan frelaté que vous présentez, en dessous d’un certain seuil, disons 50 ou 60% des valeurs initiales, les emprunteurs solvables vont se défiler en masse, alimentant le marché de l’offre ... Ce qui acélerera encore la tendance baissière, et ainsi de suite. Terrifiant.


  • Blé 5 janvier 2010 08:06

    Il est regrettable que vous ne soyez pas mieux informer sur la résistance qui se développe à travers toute la France dans les villes et dans les campagnes en dehors des partis politiques, syndicats, associations.
    C’est très silencieux, aucun média en parle et c’est aussi bien. Une seule chose à retenir, les français ne sont pas aussi « malléables » que les élites politiques, journalistiques veulent bien le dire. Pas besoin d’un « chef » pour que les français aussi peu instruits soient-ils comprennent que l’économie financière déconnectée de l’économie réelle et Bruxelles ne sont rien d’autres que des moyens dictatoriaux pour opprimer les peuples.

    Les étatsuniens n’ont jamais remboursé une dette, pourquoi le ferait-il maintenant ? Le monde leur appartient, ils ont dans leur poche tous les décideurs à la tête des états, c’est cela que les gens d’en bas en France commencent à comprendre. Ils ont quelques longueurs d’avance sur les partis politiques, les syndicats et tous ceux qui parlent en leur nom.


    • John Lloyds John Lloyds 5 janvier 2010 11:21

      Je ne suis pas convaincu que le phénomène soit aussi significatif que ça smiley Si demain les français devaient revoter, ce serait toujours un branque de droite ou de gauche qui passerait. La farce UMPS est jouée au théâtre depuis quelques décennies, et elle n’est toujours pas comprise.

      Sinon, au titre d’un ancien de votre région, comment se développe le centre d’Amnéville ? Toujours Kiefer aux commandes ? A l’occasion, si vous y passez, transmettez le bonjour au bouquiniste de clouange, si vous ne le connaissez pas, je vous le recommande, vous lui dîtes le client des alpes, il comprendra.


  • BA 10 janvier 2010 00:54

    Mercredi 7 janvier 2010, sur le site LE FIGARO.FR :

    Tout est en place pour une nouvelle catastrophe économique mondiale, a estimé aujourd’hui Simon Johnson, ancien économiste en chef du Fonds monétaire international.

    Aux Etats-Unis, « nous avons désormais un système financier qui repose entièrement » sur la croyance que l’Etat lui sauvera indéfiniment la mise, comme il l’a fait en septembre 2008 et dans les mois qui ont suivi, a-t-il déclaré sur la télévision CNBC.

    « Toutes les grosses banques qui sont encore là pensent qu’elles sont à l’abri d’une future faillite parce que c’est ce qui s’est passé l’année dernière, et c’est ce que leur ont vendu » le secrétaire au Trésor américain Tim Geithner et Larry Summers, conseiller économique du président américain Barack Obama, a ajouté l’économiste.

    « Une idée reçue veut que deux crises financières majeures ne peuvent pas se suivre de près, mais je pense que nous allons avoir la preuve du contraire », a-t-il prédit.

    Pour lui, « les douze mois à venir pourraient être vraiment passionnants, les gens pourraient être très positifs pendant que nous nous préparons à une catastrophe énorme ».

    Selon lui, les banques n’ont tiré aucune leçon de la crise.

    Si l’on prend « les six plus grosses banques aux Etats-Unis, le total de leurs actifs représente plus de 60 % du PIB américain. Elles ont grossi pendant la crise, dit-il, »et tous les gros sont là, prêts à prendre des risques, comme vous ou moi si nous nous sentions parfaitement protégés".

    Vu la faiblesse des taux aux Etats-Unis, il y a déjà beaucoup d’opérations spéculatives sur écart de rendement consistant à emprunter de l’argent en Amérique pour l’investir dans les pays émergents, qui sont la « nouvelle frontière » pour les investissements comme pour la crise, a ajouté Simon Johnson, qui enseigne aujourd’hui au MIT, à Boston (Nord-Est).

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/01/07/01011-20100107FILWWW00720-usa-un-economiste-predit-une-2e-crise.php


    • John Lloyds John Lloyds 10 janvier 2010 12:10

      Merci BA

      Voir aussi sur le blog de Jovanovic cette information sans laquelle nul ne peut comprendre la situation actuelle :

      « Confirmation sur Marketwatch de ce qu’on a vu ici l’année passée (5 actions qui ont monté en permanence, AIG, Freddie, Fannie, Citi, etc.), que les places boursières sont totalement manipulées. »La hausse de ces 9 derniers mois est principalement due à un achat secret massif d’actions selon un analyste très respecté de Wall Street« . Charles Biderman de TrimTabs Investment Research a affirmé qu’après une analyse globale de tous les mouvements d’achats sur les derniers mois, les comptes ne tombent pas juste avec les 6.000 milliards de dollars capitalisés. Seule l’entité du gouvernement appelée Plunge Protection Team, mis en place après le crash de 1987 par Reagan, pourrait être responsable de ses achats en secret : »Biderman said the $6 trillion increase in U.S. stock-market capitalization since March can’t be explained by the usual sources of funds flowing into the market — such as mutual funds, direct retail investment, pension funds, hedge funds or foreign purchases... The only logical explanation for the extent of the rally, is secret buying by a government committee known colloquially as the Plunge Protection Team. It’s like the dark matter that astrophysicists conjecture must be there, even if we can’t detect it. The PPT was established by President Ronald Reagan in 1988 after the 1987 stock crash to coordinate the government’s response to market meltdowns. It consists of the Fed chairman, the Treasury secretary, the head of the Securities and Exchange Commission and the head of the Commodity Futures Trading Commission. Biderman acknowledged that he had no direct evidence that the Fed and other agencies have intervened in the stock market. But he worried about what will happen to the market if the PPT has been buying and suddenly stops« . On le savait, mais là, le PPT, personne ne savait que ça existait !!! Lire Marketwatch... Donc que va-t-il se passer si le PPT arrête d’acheter ? Avec la planche à billets, elle n’est pas prête de cesser, à mon humble avis !!! Mais on va droit vers la République de Robert Mugabe-Weimar. »


  • Jean-paul 10 janvier 2010 02:32

    J’attends toujours la loi martiale aux USA .
    Mais restons serieux l’auteur John l’Americain qui sait tout ,pourquoi tu n’as pas fait fortune avec le stock market ??????????????????????????????????????????????????????????


    • John Lloyds John Lloyds 10 janvier 2010 12:14

      Pour avoir autant de merde dans les yeux quant à la situation actuelle, il faut soit avoir le QI d’un Oran-Outang, soit être complice actif, conscient et volontaire de ce hold-up planétaire sans précédent, et jouer à la grosse burne de base. Rendors toi JP, tout baigne, on te réveillera pour le feu d’artifice.


  • dup 10 janvier 2010 10:27

    notre salut , s’il y en un passe par faillite generalisée. Comme un jeu monopoly qui a mal tourné , on doit refaire la donne . effrayant :


    http://www.dailymotion.com/video/xbsqyp_la-face-cachee-des-banques-llp-12_news
    http://www.dailymotion.com/video/xbsr89_la-face-cachee-des-banques-llp-22_news


    • John Lloyds John Lloyds 10 janvier 2010 12:29

      Même le vendu Attali en arrive à chier dans ses frocs, c’est dire ... smiley

      Oui, Golman Sachs, pieuvre tentaculaire qui organise ce hold-up planétaire, Eric Laurent a raison, c’est pas pour rien qu’on vient de les armer (au sens propre) :

      « Alice Schroeder, a respected columnist for Bloomberg News and bestselling biographer of Warren Buffett (with whom she is photographed above), has claimed that senior members of the Goldman Sachs bank in New York have begun to arm themselves in fear of a popular uprising against bankers ».


  • barrere 10 janvier 2010 13:04

    @ léon

    http://ccoadou.blog.lemonde.fr/category/francois-morin/

    le nouveau mur de l’argent ?

    vous n’en tirez pas des conclusions sur par exemple les labos pharmaceutiques et l’oms, contre pouvoirs maniant la peur et l’argent ?


    • Francis, agnotologue JL 10 janvier 2010 14:00

      @ barrere, merci pour ce lien. De plus en plus je me demande si ce n’est pas Milgram qui triomphe : le mur de l’argent est le vecteur qui relie les citoyens que nous sommes et les machines multinationales que nous avons créées. Nous leur avons cédé notre libre arbitre en échange de l’argent qu’elles nous donnent au prorata de notre soumission et notre compétence. L’autorité à laquelle nous sommes asservis est celle du dieu argent dont ces multinationales sont les servants.


  • BA 10 janvier 2010 13:39

    Troublante liquidation des stock-options chez les grands patrons français.

    Un article de la dernière livraison de l’hebdomadaire « Le Canard enchaîné » relève une situation pour le moins troublante. En pleine euphorie boursière, alors que l’année se termine sur une hausse de 22 % du CAC 40 et qu’une nouvelle progression de 10 à 15 % est prévue par une majorité des analystes en 2010, la plupart des grands patrons se sont empressé de lever leurs stock-options afin de les revendre.

    Plusieurs fonds d’investissement, qui ont observé ces mouvements, ont fait de même. Ces manœuvres pourraient bien indiquer que nous sommes à l’aube d’un nouveau crash boursier.

    Il s’agit en effet d’un indicateur qui vaut bien les avis d’experts et les plus savantes analyses économiques. Les patrons des société cotées en bourse sont obligés de déclarer à l’Autorité des marchés financiers (AMF) et aux instances dirigeantes de leurs sociétés les achats ou ventes d’actions auxquelles ils ont procédé.

    - Ainsi, Jean René Fourtou, administrateur de Sanofi-Adventis, et par ailleurs président de Vivendi a, le 11 décembre dernier, acheté 234 782 actions auxquelles lui donnent le droit ses stock-options, et il les a revendues dans la même journée avec un faible bénéfice.

    - Le président du groupe Danone (et patron le mieux payé de France selon le palmarès du magazine « Challenge ») lève 329 310 stock-options le 14 décembre, qu’il revend lui aussi le même jour.

    - Les dirigeants de la banque BNP semblaient pressés eux-aussi. Michel Pébéreau, président de la banque, lève 79 000 stock-options le 15 décembre. Il s’empresse d’en revendre 62 000 cinq jours plus tard. Son bras droit, Baudoin Prot, revend 80 % de ses 47 300 stock-options quatre jours après les avoir touchées.

    - Chez Thales, un membre du comité exécutif a revendu, dans la journée, les 10 500 titres qu’il venait d’acquérir.

    - Chez Christian Dior (groupe Arnault-LVMH), le directeur général et un administrateur ont, eux aussi, cédé plus de 80 % des actions achetées quelques jours plus tôt.

    - Idem chez Bouygues, où deux administrateurs ont liquidé illico 90 % de leurs options.

    - Ou encore chez Total, dont un membre du « comité exécutif » s’est défait, en cinq jours, de la totalité des 40 000 actions qu’il venait de se voir attribuer.

    Tout cela dans un ensemble inquiétant, durant la deuxième quinzaine de décembre.

    Est-ce que cette précipitation est annonciatrice de l’imminence d’un nouveau crash boursier ? Il n’est vraiment pas impossible que les analystes optimistes qui, comme l’indique le Canard « sont aussi bien payés quand ils se trompent  », soient dans l’erreur.

    http://www.mecanopolis.org/?p=12309


  • Krokodilo Krokodilo 10 janvier 2010 15:36

    Léon, très intéressant, effectivement (mais pourquoi ce document ne porte-t-il aucune mention de l’auteur ou de on origine ?). En tout cas, le scénario 3 ne plaira pas aux USA, ni aux multinationales ni au lobby de la finance, je le remets ici pour le plaisir :

    « Ne faut-il pas alors, à l’instar de la crise climatique dont les solutions passent par des mesures à la fois locales, nationales et internationales, imaginer un dispositif analogue, et notamment des règles internationales sur la formation des taux d’intérêt et des taux de change ? et aller vers l’idée d’une « monnaie commune », certes par étapes, mais considérée finalement comme un patrimoine commun de l’humanité. On aurait là le moyen le plus efficace pour dégonfler la sphère financière, lutter contre les spéculations de toute sorte, et notamment des prix alimentaires, et retrouver ainsi les fondamentaux de la vie économique en société. »

    « Le marché est sans doute une technique d’échange et d’allocation des ressources souple et efficace. Mais une technique ne fait pas un mode de production. On peut très bien concevoir une économie de marché qui ne soit pas sous la domination du capital. En tout cas, le capitalisme financier, auquel on a tant laissé les coudées franches, a fait la démonstration de son inaptitude à s’autocontrôler et même de sa dangerosité. Parallèlement, les dogmes du libéralisme économique sont aujourd’hui sérieusement remis en cause. Les voies d’une alternative concrète passe par une régulation de l’économie, un partage équitable des richesses, un développement durable partout sur la planète, la liberté mais aussi la justice, et un engagement résolu de l’Etat comme représentant des citoyens. »


  • Cug Cug 10 janvier 2010 18:06

     Tonneaux des Danaides ... au moins, trou noir certainement.

     Toutes les liquidités envoyées dans les systèmes financiers ne servent qu’à éponger une « petite partie » des encours dans ces milieux. Soit payer rubis sur l’ongle, avec l’argent des contribuables, les mieux placés dans la pyramide des dettes.
     Bref la relance attendra ... que les financiers qui s’échinent afin de retirer leurs billes du jeu de dupes ... en aient terminé. Mais comme il n’existe pas asser d’argent pour payer toutes les dettes.

     Si le système n’est pas changé et je ne pense pas qu’il le soit, c’est l’option traditionnelle qui sera prise.
     


  • Bélial Bélial 10 janvier 2010 19:07

    @ BA : Ca sent le sapin ces grands patrons français qui liquident leur stock-options tout de suite, sans faire de gros bénefs dessus, parce qu’ils ont peur que ça baisse / savent que ça va baisser, ils prennent la thune tant qu’il est encore temps, tels les passagers de 1ère classe du Titanic prenant les canots de sauvetage.


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