samedi 1er mai 2010 - par Lucilio

L’optimisme capitaliste au Vietnam

Malgré le fait de vivre dans un pays officiellement socialiste, 56% des Vietnamiens sont en faveur de l’initiative privée et 67% considèrent acceptables les grandes différences dans les revenus.

C’était il y a 35 ans. Au début du mois d’avril, la région de Saïgon, capitale de la République du Viêt Nam (sud), était encerclée par les troupes de la République démocratique du Viêt Nam (nord). Après une quinzaine de jours de combat acharné, le président sud-vietnamien Thiệu démissionna le 21 avril et fut remplacé par le vice-président Trần Văn Hương, lui-même remplacé par Dương Văn Minh le 28 avril, surnommé « Le Président de 3 jours ». Après que les communistes eurent refusé toutes négociations, Dương Văn Minh ordonna la reddition le 30 avril, tandis que des hélicoptères américains surchargés évacuaient la ville et que les premiers boat people faisaient leur apparition.
 
Les célèbres images de ces centaines de Sud-vietnamiens tentant de fuir désespérément le Vietnam après la chute de Saïgon (aujourd’hui Hô-Chi-Minh-Ville) cadrent mal avec l’optimisme dans le futur que manifestent aujourd’hui les Vietnamiens et leur confiance dans le libre marché – celui-là même que combattaient les troupes communistes victorieuses.
 
Une enquête réalisée par Associated Press-GfK capte bien la rapidité avec laquelle la vie a changé au Vietnam après que le régime communiste décida, il y a maintenant 20 ans, d’appliquer des réformes libérales en faveur du libre marché, faisant ainsi sortir de la misère une bonne partie des 86 millions d’habitants. Selon le sondage, 85% des Vietnamiens considèrent que l’économie est plus prospère qu’il y a cinq ans, et 87% s’attendent à ce qu’elle le soit davantage dans cinq ans. 81% estiment que le pays va dans la bonne direction.
 
Après la fin de la guerre, en 1975, la dictature communiste appliqua, selon le manuel, une économie centralisée. Toutefois, face aux résultats calamiteux découlant immanquablement de toute économie socialiste, et à l’instar de la libéralisation économique entamée en Chine à la fin des années ’70, le régime décida de changer de fusil d’épaule et lança en 1986 le Đổi mới (renouveau), une réforme économique autorisant puis encourageant le libre marché. Cette libéralisation est cependant officiellement considérée comme une étape destinée à instaurer à terme le communisme et la doctrine marxiste n’a donc pas été abandonnée. Donc, contrairement à la pérestroïka soviétique, cette réforme n’a pas été suivie d’une libéralisation politique. Cependant, depuis cette date, le pays a été un cas exemplaire du boom du Sud-est asiatique : durant la dernière décennie, la croissance annuelle a été supérieure à 7% ; le taux de pauvreté est passé de 58% en 1993 à 11% cette année ; et le revenu par habitant est passé de 400$ à 1.000$ actuellement.
 
Il n’est donc pas surprenant de voir – malgré le fait de vivre dans un pays officiellement socialiste – que 56% des Vietnamiens soient en faveur de l’initiative privée, contre seulement 25% qui préféreraient une plus grande intervention de l’État dans les entreprises. Et – peut-être un trait de caractère attribuable à la culture asiatique – plus étonnant encore : une majorité de Vietnamiens (67%) considèrent acceptables les grandes différences dans les revenus car c’est là un incitant pour les gens à travailler plus dur.
 


45 réactions


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 1er mai 2010 15:22

    Lucillio ,

    Enfin quoi , on est le 1 mai et vous faites un article à la gloire de travailler plus , avez-vous la berlute finale ?....... smiley


  • Julius Julius 1er mai 2010 16:21

    > Malgré le fait de vivre dans un pays officiellement socialiste, 56% des Vietnamiens sont en faveur de l’initiative privée et 67% considèrent acceptables les grandes différences dans les revenus.

    Parce que’ils vivent dans un pays officiellement socialiste ...

    Parce qu’ils ont souffert de l’alternative collectiviste, ils comprennent la valeur du marché libre.


  • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 1er mai 2010 16:35

    Vous savez bien qu’il n’y a qu’en France de 70% de la population est contre le libre marché !

    Comme quoi, la décérébration douce effectuée par l’Éducation Nationale, est bien plus efficace que toutes les dictatures violente !!!

    Belle réussite de Jules Ferry.


  • foufouille foufouille 1er mai 2010 17:04

    encore une merde a la gloire du dieu marche


  • slipenfer 1er mai 2010 18:03

    ils ont la mémoire courte les Vietnamiens.
    du made in USA on leurs en balancé un paquet sur l’cône.
    Faudrait leurs faire voir ça avant de ce décider.
    (le réalisateur Edward Burtynsky se prend pour un artiste mais bon )
    paysages manufacturés (en chine c’est Hallucinant).
    http://www.dailymotion.com/video/x68f9k_paysages-manufactures-1_travel
    http://www.dailymotion.com/video/x68fm8_paysages-manufactures-2_travel
     
    je vous dit pas bonne appétit.


  • anty 1er mai 2010 18:29

    Le capitalisme c’est la liberté d’entreprendre c’est la liberté de faire quelque chose c’est la liberté tout court.
    Tout peuple aspire à la liberté
    les vietnamiens le prouvent....


  • agent orange agent orange 1er mai 2010 18:31

    Et – peut-être un trait de caractère attribuable à la culture asiatique – plus étonnant encore : une majorité de Vietnamiens (67%) considèrent acceptables les grandes différences dans les revenus car c’est là un incitant pour les gens à travailler plus dur.

    Ce n’est plus le cas en Thaïlande où les pauvres se rebellent contre l’immense écart de richesses perpétué par le système traditionnel entre l’élite (ammart) et le peuple (phrai).
    Les prochains mois/semaines risquent d’être cruciaux et une guerre civile n’est pas à exclure.


    • 57835 Bécotine 1er mai 2010 19:08

      en Thaïlande où les pauvres se rebellent

      Payés par un milliardaire réfugié au Montenegro


    • gimo 1er mai 2010 20:16

      agent orange

      «  » Les prochains mois/semaines risquent d’être cruciaux et une guerre civile n’est pas à exclure.«  »

      c’est la seule porte de salut 


    • agent orange agent orange 3 mai 2010 09:38

      Tout à fait Bécotine
      C’est un secret de polichinelle que l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra (un escroc milliardaire criminel globe-trotter fugitif) financerait la révolte actuelle en Thaïlande.
      Ceci dit, que Thaksin soit ou non derrière cette révolte, les revendications des masses populaires sont légitimes.
      En fait la fin de règne du souverain Bhumibol est plus proche que lointaine et le prince héritier Vajiralongkorn ne jouit pas du respect et du prestige du père.
      Le peuple ne voit donc aucune raison de perpétuer le système monarchique qui ne lui apporte pas grand chose et Thaksin espère bien exploiter la situation pour prendre le pouvoir. A son seul profit bien entendu.


  • FRIDA FRIDA 1er mai 2010 18:41

    vive le libéralisme, mais pas la liberté.
    Un vrai libéralisme économique est celui qui se met en place après le communisme totalitaire chinois, le travailleur est bien conditionné et content de faire gagner les mutltinationales gratis, lui il n’a ni liberté politique ni liberté tout court, puisque la liberté demande quand même un minimum de richesse pour être pratiquée, allez demander à quelqu’un qui n’a pas de quoi payé un billet de transport ou une voiture de pratiquer la liberté d’aller et venir, mais la blague c’est de demander à quelqu’un qui n’a pas de quoi se nourrir d’user de sa liberté d’entreprendre, celui qui n’a aucun savoir qu’il est libre de créer d’inventer, etc.

    le libéralisme économique c’est tout simplement le profit tiré de situation déséquilibrées, l’avantage est pour le plus fort, dire autre chose c’est nous prendre pour des imbéciles.


    • anty 1er mai 2010 18:57

      Le capitalisme le libéralisme ne garantit pas la bonne répartition des richesses il se contente de faire des richessses
      C’est au l’état qu’il incombe de répartir la richesse par sa politique fiscale

      désolé


    • Apple 1er mai 2010 19:06

      "...allez demander à quelqu’un qui n’a pas de quoi payé un billet de transport ou une voiture de pratiquer la liberté d’aller et venir...« 

      Tu as tout faux. smiley

       »La liberté est la faculté d’agir selon sa volonté en fonction des moyens dont on dispose sans être entravé par le pouvoir d’autrui."


    • FRIDA FRIDA 1er mai 2010 19:19

      Anty
      vous parlez du capitalisme comme on parle d’une machine, il créée la richesse dites-vous, et l’ouvrier lui il fait quoi ? ça ne vous saute pas aux yeux le déséquilibre des rapports de force entre ceux qui possèdent tout, y compris le politique, et les autres qui se font rouler dans la farine et se font frire dans l’huile de la finance.
      Vous dites que c’est à l’Etat de redistribuer cette richesse ; ok mais c’est tout le contraire qui se passe actuellement. La richesse est accaparée par les requins de la finance et il ne faut pas y toucher sous pretexte qu’ils arrêteront d’en créer. A la bonheur, ils menacent même l’économie réelle et certains continuent à faire l’apôtre du libéralisme.
      Si vous admettez que l’Etat doit intervenir, c’est du bon sens, le trop laissez faire c’est ni plus ni moins que la jungle, le plus fort impose sa loi et sa tyrannie ;


    • FRIDA FRIDA 1er mai 2010 19:21

      @Apple,
      On n’a pas gardé les cochons ensemble, vous n’avez pas à me tutoyer.


    • gimo 1er mai 2010 19:38

      frida bien vu !!!!

      «  »le libéralisme économique c’est tout simplement le profit tiré de situation déséquilibrées, l’avantage est pour le plus fort, dire autre chose c’est nous prendre pour des imbéciles.«  »


    • anty 1er mai 2010 19:49

      Effectivement le capitalisme pourrait s’apparenter à un mecanisme libre sans foi ni loi avec ses règles propres qu’ils ne faut par trop y toucher sous peine de la griper.

      Une politique intelligente de l’état peut l’entretenir par une répartition intelligente de la fiscalité et un réinvestissement judicieux et assurer ainsi un fonctionnement au bénéfice de tous.

      La prospérité de l’état et de la société c’est une affaire de tous les citoyens c’est pourquoi je préconise personnellement des facilités administratives dans les créations d’entreprises
      et une fiscalité modéré


    • gimo 1er mai 2010 20:13

      anty

       vous êtes un inconscient ou un gros rêveur le monde un beau et tout va bien
      la société ne va pas vous loupé soyez en sur un jour ou l’autre
      merci pour votre moins-


    • Jean-paul 2 mai 2010 02:02

      @ Frida
      Camarade Frida ,« vous » n’acceptez pas le tutoiement ,seriez vous tout simplement une bourgeoise .


    • Jean-paul 2 mai 2010 02:08

      @ Frida
      Avec internet vous pouvez tout acheter « Made in China » et le revendre en France ou dans un autre pays .Pourquoi vous ne le faites pas ???


    • foufouille foufouille 2 mai 2010 10:12

      pas rentable le truc a jean paul
      pas tres capitaliste


    • Apple 2 mai 2010 10:59

      "vous parlez du capitalisme comme on parle d’une machine, il créée la richesse dites-vous, et l’ouvrier lui il fait quoi ?"

      L’ouvrier tire profit de la richesse créée puisqu’il s’enrichit lui aussi. Tu n’as jamais entendu parlé de l’indice IDH et de son évolution depuis 1975 ? smiley


    • FRIDA FRIDA 2 mai 2010 15:12

      @Jean-Paul,
      Je n’aime pas les gens qui installe dans le discours une sorte de proximité ou de familiarité trompeuse et fallacieuse, genre Cohn-Bendit, un peu de distance ne fait pas de mal. Quant aux termes de « camarade » et « bourgeoise », ils n’ont plus aucune signification dans ce monde globalisé. Comment appelleriez-vous les gens de la finance ? Capitalistes, entrepreneurs, bourgeois, citoyens ?? A votre avis, la Chine est communiste ou capitaliste ??? Tant que l’on a pas saisi la réalité on ne peut pas la définir, et la situation actuelle est nouvelle, elle présente des aspects de régimes économiques que l’on connaît, mais c’est tout, elle par contre d’autre aspects nouveaux déterminants lesquels il faut les définir et les analyser pour en tirer une conclusion et éventuellement un concept qui la caractérise.
      Ce n’est pour rien si la Chine a changé l’appellation de son économie de communisme à « économie socialiste de marché ». Une sorte de mutant, alors allez comprendre ce que cela veut dire. Ni le peuple, ni des instances démocratiques ou semi-démocratiques n’ont rien décidé, c’est bien une minorité, un club, une aristocratie, qui l’ont décidé. Dans quels intérêts ??

      @Apple,
      « L’ouvrier tire profit de la richesse créée puisqu’il s’enrichit lui aussi. Tu n’as jamais entendu parlé de l’indice IDH et de son évolution depuis 1975 ? »

      D’après vous l’ouvrier n’est qu’un parasite, il tire profit de ce que les autres créent comme richesse, ce n’est pas un point de vue, c’est de l’aveuglement, ou bien c’est de mépris ; que voulez-vous que je vous réponde, vous suintez l’arrogance, ceux qui se croient dieux parmi le peuple, ont droit de vie et de mort, une mort symbolique, la mort sociale.





    • Defrance Defrance 2 mai 2010 21:21

      ON ne crée jamais de richesse, la richesse se transfère, quand un riche se gave, des pauvres ramassent les miettes !


  • slipenfer 1er mai 2010 18:53

    jesuisunhommelibre
    Si les pauvres se prennent en charges eux-mêmes, où va-t-on

    il faut détourner ton pseudo et cette phrase
    jesuisunesclave
    Si les pauvres se font prendre en charges où vont-il ?


    • gimo 1er mai 2010 19:32

      La dette est donc eternelle et necessaire, elle ne sera donc jamais rembourcée.

      Arrivera le jour ou toutes les dettes seront effacées car elles ne sont que des excuses pour que pénètre le capitalisme au sein des gouvernements corrompus.. !!


  • Apple 1er mai 2010 19:01

    Les socialistes vivent sur le dos des pauvres. La misère, c’est leur fond de commerce.


  • Krokodilo Krokodilo 1er mai 2010 19:23

    Les plus grands opposants au libre marché sont la haute finance des USA, les banksters qui ont supplié le gouvernement américain de les sauver de la panade ! Libéraux en peau de lapin qui veulent le bénef pour eux et le déficit pour les Etats, comme lors de la privatisation des autoroutes en France. Ce sont des bandits en col blanc, pas des libéraux, et on continue de voter pour ceux qui les soutiennent !


  • Jean-paul 2 mai 2010 01:15

    Ayant vecu au Vietnam je peux vous dire qu’on y pratique le capitalisme sauvage ,et dans leurs petites maisons les Vietnamiens cousent des Adidas sur les sacs de sports .
    Il y a meme des boutiques ou on peut acheter des anoraks pour aller skier .
    Quant aux USA beaucoup de produits sont made in Vietnam.


  • Jean-paul 2 mai 2010 01:17

    Combien d’articles « made in Vietnam » sont vendus en France ???
    Vous serez impressionnes .


  • Pie 3,14 2 mai 2010 02:28

    Le capitalisme est un système performant mais cruel dit Michel Rocard.

    Lucilio n’a compris que le début de la phrase, il lui reste à envisager les moyens d’atténuer la dureté évoquée par la définition judicieuse de Rocard.

    Il lui faudra quitter ses penseurs ulta-libéraux et aller voir du côté des socio-démocrates.


  • Pyrathome pyralene 2 mai 2010 11:21

    CAPITALISME=FASCISME=LIBÉRALISME=TOTALITARISME
     
    LA DICTATURE DU MARCHÉ


  • Yohan Yohan 2 mai 2010 11:31

    pov nouille
    t’as trouvé mieux pour te nourrir ?


  • slipenfer 2 mai 2010 11:42

    L’entreprise psychopathe

    par la loi, les entreprises doivent placer leurs intérêts au-dessus de ceux des autres les poussant à abuser des autres et à les exploiter sans se soucier de la loi ou des limites morales ;

    http://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2005-2-page-1.htm
    le film est visible sur :
    http://blog.syti.net/


  • suumcuique suumcuique 2 mai 2010 19:00

    En parlant des Asiatiques, A. de Gobineau qui les connaissait bien disait à juste titre
    « C’est une populace et une petite bourgeoisie que tout civilisateur désirerait choisir pour base de sa société : ce n’est cependant pas de quoi créer cette société ni lui donner du nerf, de la beauté et de l’action. » Et il faut n’avoir vu l’Asie qu’en touriste ou être aveugle pour ne pas se rendre compte de la justesse des remarques de cet homme sur les Asiatiques.

    Capitalisme, communisme, les deux revers d’une même médaille, celle de l’économisme : le fait de placer l’économie - donc, le ventre - au centre de tout et d’en faire un absolu.

     


  • Numero 19 Numero 19 3 mai 2010 18:24

    Je crois que l’auteur ne connaît pas vraiment la situation de ce pays, pour en parler comme cela.
    D’une, la corruption mine les institutions.
    De deux, là bas les gens pauvres ne sont pas trop affamés, le pays étant propice à l’agriculture.
    De trois, la culture est bien plus centrée sur la famille que dans nos contrées, la partie sociale étant plutôt placée au sein de la famille que de l’état, notamment grâce à la diaspora vietnamienne. En gros, les grand parents font beaucoup d’enfants, la famille grandit autour d’eux et reste attachée, faisant office de sécurité sociale et de caisse de retraite.
    De quatre, l’écart entre pauvres et riches est important, surtout entre une mégalopole genre saigon et les campagnes.
    De cinq, quand les gens sont riche, ça en devient scandaleux. Là bas, c’est soit une brel chinoise pour la bas de gamme, une brel jap pour le haut de gamme, ou une voiture genre merco ou bentley... même au taxage ahurissant pratiqué là bas (pour dissuader de l’utilisation de voitures dans des villes aux rues bondées), comme 30k euros pour une voiture qu’on paierait 10k ici, je n’imagine pas le prix d’une voiture de luxe. Vive la corruption.
    De six, l’inflation est surprenante, il y a 5 ans, en tant qu’occidentaux, les prix nous semblaient corrects et pas cher, maintenant les prix rivalisent avec les nôtres.

    Quand on a un système social « fait maison à l’ancienne », et qu’on voit l’aisance de ceux qui réussissent (avec des mentalités de pauvres pour certains, ça se voit au bling bling kitsch qu’affichent certains), le capitalisme n’est pas de refus.
    Là bas, ils ont le pain et les jeux, donc ça va.
    Ici, on a un peu de jeux, mais pour le pain, on a plus facilement du mal avec le besoin d’un toit (pas trop de famille pour l’hébergement), le problème des retraites, la nécessité de se couvrir du froid, l’impossibilité de vivre de boulots vraiments petits (là bas, les petits vendeurs avec un chariot font de meilleurs prix que les supermarchés).

    Ce modèle tient jusqu’à cette génération. Par contre, pour la suite ça va être tendu, à cause de la politique de limitation de natalité instaurée en 83.
    M’en fous, de toutes façons d’ici 10 ans ça va être la foire géopolitique, entre les crises démographiques, économiques, écologiques, et énergétiques, il va y avoir du sport, j’vous ldis.


    • suumcuique suumcuique 5 mai 2010 17:44

      De Gobineau écrivait ces lignes dans les années 1850, de Téhéran où il avait été nommé premier secrétaire de la légation française en Perse - à l’époque, il existait encore une diplomatie française digne de ce nom. Il était parfaitement au fait des trois points que vous développez. Ce sur quoi il attire l’attention du lecteur, c’est sur la nature foncièrement bourgeoisie - quasiment au sens flaubertien et, donc, non marxiste, du terme (en tant que catégorie de l’esprit) - de l’Asiatique.

      En Europe, de la Grèce antique jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, le bourgeois et, en général, le commerçant fut un individu méprisé par une grande partie de l’aristocratie ainsi que par une grande partie des peuples, non encore convertis – et pour cause - au marxisme. Il faudra attendre Louis XIV, fossoyeur de la noblesse d’épée et, donc, du vieil esprit traditionnel européen, pour que l’aristocratie soit autorisée à faire du commerce. Or, au XVIIe siècle, cela faisait déjà des siècles que les Asiatiques de quasiment toutes les classes sociales – sauf en Inde, marquée par le régime des castes instaurés par les Indo-Européens – s’adonnaient au commerce.

      D’Esope (L’estomac et les pieds) à Aristote, de Tite-Live à J. de la Fontaine (Les membres et l’estomac), tous les grand esprits européens, artistes et hommes politiques, considérèrent toujours le commerce comme une activité indigne d’un homme digne de ce nom. Il est grand temps de prendre du recul et que ceux qui sont toujours capables de prendre du recul et de remettre les choses dans leur contexte rappellent que les « businessmen », tout célébrés qu’ils soient aujourd’hui, furent vus, de l’antiquité à la fin du moyen Moyen Âge européen, comme des moins que rien, des « hors caste ». Signe des temps, la présidente de l’Inde actuelle est une sûdra, c’est-à-dire un individu extrait des basses classes.

      « Le pain et les jeux », on l’oublie souvent, sont payants aujourd’hui, même au Viet Nam. Dans la Rome antique, tout cela était gratuit et de nombreux patriciens évergètes s’y ruinèrent.

      Le pire, actuellement, au Viet Nam et ailleurs, ce n’est pas tellement qu’une minorité réussissent économiquement par les moyens les plus sournois, les plus déloyaux, les plus 
      bas, les plus noirs. Le pire, c’est que des milliards d’individus hollywoodisés jusqu’à la moelle rêvent d’en faire de même, à la première occasion.


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