Liban : les limites d’engagement de la France
La PAIX fragile certes, mais sans doute possible avec la bonne volonté de tous et la mise en place rapide du renforcement de la FINUL.
Le retour rapide des populations réfugiées au sud Liban posera d‘énormes problèmes aux organisations humanitaires malgré leur savoir faire.
La destruction des ponts, des canalisations d’eau potable et de toute économie créeront des conditions inextricables à l’acheminement nécessaire de la logistique sans la quelle rien n’est possible.
Le déploiement des forces Libanaises débutera sans doute au début du mois de septembre, une fois que celles-ci auront été partiellement équipées (par la France)
Le gouvernement LIBANAIS a déjà annoncé qu’il lui serait très délicat de désarmer la milice armée du HEZBOLLAH, le dirigeant de ce parti ayant lui-même indiqué que ce désarmement n’était pas à l’ordre du jour.
Les pays contributeurs au renforcement de la FINUL attendent comme la France de connaître rapidement le mandat exact de cette force, sachant qu’une force de casques bleus, défaussée de ses armes lourdes devient de fait passive et non active, car ne disposant pas de moyens de coercition même en cas d’absolue nécessité.
Notre pays qui devrait prendre le commandement opérationnel de cette « coalition » se trouvera lui aussi confronté à ses propres limites.
Nos forces terrestres depuis la suppression de la conscription ne comptent plus que 67 000 hommes, dont 20% au moins ne peuvent participer aux missions extérieures.
Il s’agit des 6000 jeunes recrues qui sont en formation et les 6000 anciens qui se préparent à rejoindre la vie civile et dont la moitié déjà effectuent des stages de reconversion au sein de leurs futures entreprises.
Au premier juillet nous comptions déjà 13 500 personnes engagées en opérations extérieurs dont approximativement 10 000 militaires du rang, aux quels il convient d’ajouter les 5 000 déjà pré positionnés en Afrique.
Il ne reste donc que moins de 15 000 combattants disponibles, et en y appliquant la règle du tiers, (1/3 en opération,1/3 en relève,1/3 de retour), ce sont environ 5000 hommes qui pourront être mis en place sans aucune marge de manœuvre supplémentaire.
Le déploiement de cette force nécessitera plusieurs mois pour être efficace et disposer de se matériels. Les impératifs de vie des populations qui viennent de rejoindre leurs villages débutent en revanche dès aujourd’hui.
Sans le déploiement de l’armée Libanaise et le renforcement de la totalité de cette force composite, TSAHAL a déjà annoncé son intention de se retirer du sud Liban qu’une fois la relève effectuée, ce qui revient à dire que cette force restera déployée sur ces positions durant de longs mois avec l’épée de Damoclès suspendue en permanence d’une reprise possible des combats.
Le refus d’engager une force au moins équivalente à celle déployée en BOSNIE fin 1995 est une véritable hérésie sur le plan de l’efficacité.
Cette force qui comprendra des formations de plusieurs pays n’utilisent pas les mêmes matériels, ne pratiquent pas la même langue ni les mêmes procédures risque de se retrouver « fort désarmée » si la moindre tension venait à surgir.
Il faudra beaucoup de courage à nos soldats dans de telles circonstances !
La responsabilité entière incombera alors à nos politiques.