mercredi 6 mai 2009 - par Stéfan

Hadopi sur Canal+ : Benoît Hamon Vs. Arthur H & Cast

Le porte-parole du PS Benoît Hamon et le chanteur Arthur H étaient les invités mardi 5 mai du Grand Journal de Canal+. Sujet du débat : la loi Création et Internet, dite HADOPI. Face à un présentateur et des chroniqueurs acquis à la cause de la loi HADOPI, Benoît Hamon a été totalement contre-productif : le seul message qu’il a réussi à faire passer, c’est que s’opposer à HADOPI c’est mettre en place une nouvelle taxe - pour financer la licence globale.



Ce soir, mardi 5 mai, dans l’émission le Grand Journal (Canal+), qui est toujours assez mauvaise à part trois ou quatre séquences marrantes (le Petit Journal, le SAV des émissions, le zapping, les Guignols) et donc que je regarde quand même d’un oeil distrait (de toute façon y a rien d’autre), étaient invités Benoît Hamon, le porte-parole du PS, et Arthur H, le porte-parole du jour des artistes pour Hadopi.

Et le sujet, donc, était la loi Création et Internet, dite Hadopi. Enfin une émission sur une grande chaîne, à une heure de grande écoute, qui met ce débat sur la place publique, me dis-je. Mais la raison me rattrape aussitôt : le risque que le débat se transforme en opérationde propagande est très élevé. Cette sombre prophétie se réalisera en une vingtaine de minutes, résumées ci-après.

Bien évidemment, le maître de cérémonie Michel Denisot et les différents chroniqueurs, tous employés de Canal+, groupe Vivendi-Universal, étaient parfaitement neutres dans cette affaire. La preuve, Michel Denisot lance le sujet en indiquant que la loi est soutenue par la majorité des artistes, y compris ceux de gauche (cf. l’immense Pierre Arditi), mais rejetée par le PS (bon, il oublie de mentionner les députés de l’UMP qui sont également hostiles au projet, mais ce n’est qu’un détail de l’histoire, n’est-ce pas ?).

Alors pourquoi tant de haine, Benoît Hamon, se demande immédiatement Madame Michu, qui regarde l’émission en imaginant le sort de son idole Eddy Mitchel, livré à lui-même face à des hordes de pirates numériques assoifés de mp3 des Chaussettes Noires, pirates qui sont d’ailleurs probablement pédophiles et terroristes puisqu’ils traînent sur internet ? Pourquoi, M. Hamon, pourquoi ?

Arthur H se lance en expliquant que la musique c’est énormément de travail, parfois ça demande des mois pour réaliser un album, ça demande aussi énormément de talent, les gens ne se rendent pas compte (c’est vrai, quelle bande d’ignorants flemmards, ces gros nuls qui téléchargent notre musique et qui se lèvent tard), pour créer toutes ces "oeuvres d’art" (sic - NB : cette définition inclut également les disques de Florent Pagny), et que donc c’est pas normal qu’on télécharge gratuitement, et que donc la loi Hadopi c’est bien.

Oui, parce que n’oublions pas que tous les artistes qui s’expriment sur le sujet en faveur d’Hadopi arrêtent leur raisonnement au postulat suivant : "le téléchargement illégal c’est mal, donc Hadopi c’est bien". Y a-t-il d’autres solutions envisageables ? Le dispositif Hadopi pose-t-il des problèmes par rapport aux libertés publiques ? Mais attendez on est des artistes surchargés de boulot, on n’a pas le temps de réfléchir à ces conneries, il faut qu’on crée des nouvelles comédies musicales et qu’on enregistre des nouveaux CD de reprises de Jacques Brel, c’est vrai quoi laissez-nous bosser. Et puis depuis quand les artistes s’intéressent à la liberté et au partage, d’abord ?

Arthur H indique que parler de répression pour Hadopi c’est exagéré, "on n’est pas en Chine", on reçoit juste un avertissement par mail. Bon alors oui, Arthur H oublie que la vraie sanction prévue est une coupure de l’accès internet pour l’ensemble du foyer (avec maintien du paiement de l’abonnement), parce qu’un des membres de la famille (voire un voisin adepte du piratage de réseau Wi-Fi) a téléchargé 2 fois des compilations de Johnny Haliday et une fois le dernier CD de Faudel, mais bon c’est un détail.

Benoît Hamon répond mollement, et finit par se laisser entraîner dans le piège tendu par Michel Denisot : parler de la licence globale, que son interlocuteur impartial qualifie immédiatement de taxe, voilà le gros mot est lâché, c’est plié, le débat est terminé, les gens chez eux auront parfaitement compris que la seule question qui se pose est donc :

"Préférez-vous :
(a) Aider des artistes qui travaillent jour et nuit pour créer des oeuvres d’art ?
(b) Payer une taxe comme le souhaite le PS, ce qui serait une forme de pénalité pour ceux qui ne téléchargent pas (remarque totalement neutre de Michel Denisot) ?"
Hmmm... Aider les artistes ou payer une nouvelle taxe ? J’avoue que présenté comme ça, le choix n’est pas évident.

Un peu plus tard dans l’émission, la Miss Météo Pauline Lefebvre, qui maîtrise parfaitement le sujet de la transformation de l’économie sous les effets du développement des technologies numériques, arrive avec une baguette de pain. Comme le plombier polonais en son temps, la baguette de pain et la fameuse théorie de la multiplication gratuite des articles de boulangerie s’invite dans tout bon débat sur le téléchargement, c’est inévitable dès lors que les participants ont un certain niveau. Une variante est possible avec les oranges (Frédéric Lefebvre, in "Moi, Frédéric Lefebvre, expert ès médias et nouvelles technologies", 2009). Bon, faisons simple, pour que Madame Michu comprenne bien : ce qui est important, c’est de retenir que tout fonctionne exactement comme dans un grand supermarché de la création (Nicolas Sarkozy, in "J’ai tout compris à internet et je le prouve - Petit guide en 10 leçons", 2009).

Miss Météo explique aux pauvres cons que nous sommes, en partageant sa baguette de pain : voilà, les deux options face à HADOPI, c’est soit la position du PS, qui distribue des morceaux de pain gratuitement à tout le monde et crée une taxe, soit la position de "ceux qui défendent les artistes" (sic, sous les applaudissements du public, qui aime donc certainement les artistes au point d’accepter d’être obligé d’installer chez soi un logiciel espion contrôlé par l’Etat).

Arthur H ne manque pas la perche qui lui est tendue : "Voilà c’est ça, la licence globale c’est comme si vous payiez 5 euros par mois et que vous preniez tout ce que vous voulez dans la boulangerie."

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Oui, bon, d’accord, des petits malins qui s’amusent à couper les cheveux en quatre expliqueront qu’on ne peut pas répliquer un pain au chocolat comme un fichier informatique, mais finalement le téléchargement c’est du vol, c’est évident que c’est du vol (Guillaume Canet, in "Pensées sur l’évolution du marché de la culture : du matériel à l’immatériel", 2008).

Et Benoît Hamon ne répond pas. Il laisse couler. On dirait, au choix :
(1) qu’il s’en fout,
(2) qu’il ne maîtrise pas assez le sujet pour répondre,
(3) les deux.

Bref, c’est bien triste. A un moment, le porte-parole du PS tente vaguement de lancer le sujet de la mise sur écoute des connexions internet, nécessaire au fonctionnement du système Hadopi. Mais sans vraiment développer. Il y avait là une énorme occasion d’attirer l’attention du téléspectateur lambda sur les problèmes posés par Hadopi (parfaitement résumés en 5 lignes en bas de cet article, par exemple), ben voilà c’est complètement raté.

Voilà donc en résumé, mission accomplie pour Canal+ et le Grand Journal, sous la houlette du charismatique et pertinent Michel Denisot : les téléspectateurs qui ne lisent pas Numerama ou les communiqués de la Quadrature du Net auront bien compris que le gentil gouvernement veut simplement protéger les artistes, et que les méchants opposants à Hadopi veulent juste créer une nouvelle taxe.

Merci à Arthur H pour son soutien aux artistes. Je ne connaissais pas spécialement son oeuvre, mais maintenant je sais que je déteste le personnage. Un jour peut-être il se réveillera et comprendra ce qu’il y a vraiment derrière la loi Hadopi, mais ce sera trop tard.
 
[article initialement publié sur mon blog sous le titre Benoît Hamon Vs. Arthur H & Cast]


53 réactions


  • pendragon 6 mai 2009 10:30

    Les pirates sont si minoritaires qu’ils parlent trop et qu’on ne les entend plus.


  • barbouse, KECK Mickaël barbouse 6 mai 2009 11:00

    bonjour,

    personnellement dans cette dérisoire affaire « hadopi », qui fera rire les historiens du futur lorsqu’ils en feront la preuve du décalage d’assimilation des technologies par le peuple et sa classe politique,

    les seuls que je plains sont les téléchargeurs du dimanche ou les négligeants qui vont se faire « chopper » par un courier, une fois,

    avant de faire comme les autres, masquer/ changer leur adress ip a tout va, pirater le wi fi du voisin ( et c’est facile), prendre un abonnement internet en suisse ou ailleurs( ouverture a la concurence, etc... oui oui c’est possible), et quantité d’autres méthodes pour tout simplement se foutre de la gueule de cet « pédagogie » et continuer de télécharger tranquillement.

    Sans compter le bon vieux réseau « humain » qui va s’adapter a un retour aux anciennes méthodes, quand internet n’était pas si étendue, et vous allez avoir des téléchargeurs professionnels qui vont faire le tour de leur relations avec un bon gros disque dur bien rempli.

    quand à la « pédagogie », télécharger c’est mal, je me demande avec quel égo délirant des gens peuvent penser qu’en une loi et parce que se sont des média people, il vont être capable de modifier une habitude de comportement, un usage, pratiqué depuis des années, et devenu routinier pour quantité d’internaute.

    La bonne nouvelle, c’est surtout pour ceux qui vendent des routeurs pare feu, avec possibilité de changer son ip « mécaniquement », toutes les secondes, et autre craqueur de trojan « hadopi ».

    Et le pire, c’est qu’en plus on demande a des artistes de venir se griller publiquement en leur faisant croire que c’est anodin et pédagogique, alors qu’une fois le désagrément passé pour continuer a télécharger tranquille, ils seront clairement vue comme des larbins d’un systeme « big brother » qui ne méritent pas l’attention qu’on leur porte.

    amicalement, barbouse.


    • JahRaph JahRaph 6 mai 2009 13:07

      Hé hé, pas idiot !! Je vais me renseigner sur les FAI suisses et leurs tarifs.... smiley


    • cob59 6 mai 2009 14:08

      Pour votre information, changer d’adresse IP — même dynamiquement — n’a strictement aucun intérêt s’agissant de la protection de votre anonymat. Contrairement à un réseau local, les échanges par Internet se font systématiquement par le truchement de votre FAI, qui peut alors témoigner à chaque instant de l’adresse IP qui vous est rattachée. Donc si un organisme assermenté accuse l’internaute 81.230.29.10 d’avoir participé au partage via BitTorrent d’un fichier illicite le 15 mai à 12h45, le FAI n’a qu’à fouiler ses archives à la date donnée pour associer l’IP à un utilisateur. Qu’il ait changer 50 fois d’IP depuis n’y changera rien.

      Il n’existe, en réalité, que peu de méthodes Hadopi-proof :

      - Téléchargements sécurisés via un proxy situé à l’étranger (les serveurs Usenet — bien que payant — risquent d’avoir un succès croissant)
      - Darknets et autres réseaux privés assurant un échange d’amis à amis sécurisé tant qu’il regroupe des personnes de confiance. Dénicher ce genre de réseaux et s’y infiltrer restera le principal défi des futures sociétés « fer de lance » de l’HADOPI
      - Utiliser le réseau TOR via Freenet, un Darknet sécurisé mais d’une lenteur pitoyable
      - Pirater la Box du voisin... En admettant qu’il y ait autant de Wifi non-sécurisés dans la nature, on peut compter sur les FAI pour avertir d’ici là leurs clients des quelques étapes à suivre pour se protéger efficacement.

      Les discours du type « HADOPI ne fonctionnera pas » ne sont que du vent : si la loi est votée et appliquée, HADOPI fonctionnera et fera très, très mal.


    • barbouse, KECK Mickaël barbouse 6 mai 2009 18:10

      Je prend le pari qu’en moins de 3 mois les moyens de contourner hadopi sont trouver et mis en place ( notamment les tunnels cryptée dans la toile comme gateway), et qu’au bout de 6 ils deviennent massif.

      Et que cela ne fera pas acheter plus de CD ou de dvd pour autant, mais que le désagrément provoqué va se retourner contre les fai, contre l’ump et contre le « systeme médiatique » en règle général.


    • cob59 6 mai 2009 20:45

      Le principe est le suivant :

      Des agents mandatés par l’HADOPI lancent en téléchargement (eMule, trackers torrent, etc) une liste d’oeuvres soumises au droit d’auteur (fournie par les majors apparament). Ils téléchargent ces fichiers, s’assurent qu’il s’agit bien des oeuvres en question puis les mettent en partage. A partir de là, ils n’ont plus qu’à attendre qu’un internaute demande une partie de telle ou telle oeuvre protégée - en fournissant au passage son adresse IP - et le tour est joué.

      Donc à aucun moment l’internaute n’aurait pu se couvrir avec un quelconque « tunnel crypté ». Les seules solutions fiables, je les ai énumérées plus haut, mais elles comportent toutes leurs désavantages (non-gratuité, restriction en taille, lenteur, etc).


  • Varsass 6 mai 2009 11:10

    Ah si seulement le PS pouvait se choisir un autre porte parole que Benoit Hamon, il suffit qu’il l’ouvre pour torpiller la position du PS, qui est quand même plus que « sage » dans cette affaire ...


    • DesIllusions 6 mai 2009 11:53

      Bonjour Arthur Mage,

      La valeur d’une chose n’a sinon rien à voir avec son caractère immatériel ou pas

      Cette affirmation est gratuite.... Anéfé, le pain au kilo à une valeur minimum qui est la somme de la farine du sel de l’eau de l’énergie et de la main d’oeuvre pour le produire (environ 1,5 euros le Kg pour la pire baguette indstrielle). Ensuite vous acceptez, ou non, de payer plus pour la qualité et le tour de main chez Poilane. En revanche dupliquer un fichier n’a pas de cout pour l’ayant droit et seul le téléchargeur supporte un cout epsilonesque (connexion au net et espace disque par exemple).

      Je vous rappel donc à nouveau qu’on ne parle pas de vol mais de contrefaçons car justement il n’y a pas d’appauvrissement d’un tiers lors de la copie (illicite) d’un fichier, à la différence du vol d’une baguette de pain chez le boulanger’, qui lui a dût mobiliser des fonds et des ressources pour la produire ! Est-ce par paresse intellectuelle ou faute d’argument que vous reprenez encore et encore cet argument fallacieux maintes fois battu en brêche ?

      Vous repoussez la licence globale, mais alors quid des bibliothèques qui contre abonement vous permettent de découvrir et bien souvent d’acquérir ensuite des biens culturels. Pourquoi la rémunération par les bibliothèques convient elle aux artiste et pas celle sur les téléchargments ? Ou est la cohérence de votre démonstration ?
      Par ailleurs pourquoi acceptez vous de payer une taxe très élevée sur les supports magnétiques (téléphone, ordinateurs, etc...) et trouvez vous soviétique (franchement c’est ringard comme anathème) de payer une licence globale ? Pourquoi dois-je financer les artistes pour stocker mes données d’entreprises ou mes données personnelles, c’est pas « soviétique » ça ?

      Pourquoi si le métier d’artiste est un métier comme les autres mettre en place des droits d’auteurs d’une durée de vie exhorbitante (70 ans après ça mort à comparer au 10 ans pour un médicaments).

      Par ailleurs vous êtes d’une timidité de violette en ce qui concerne les cotés obscurs de la loi déjà détaillés ici (renversement de la preuve, rôle confondus d’enqueteur-juge-recours de contestation, mise en oeuvre de filtrage y compris sur les données personnelles etc...). Ou est-ce juste un oublis commode ? Car le coeur de la loi n’aborde en rien la rémunération des artistes et Madame le Ministre refuse même tous les amendements qui pourraient obliger l’offre légale à s’étoffer en nombre et qualité. Pourquoi les maisons de disques cassent elle les contrats avec (au hasard et de mémoires) des Higelins ou Lenormand ? Ces artistes vivent donc d’abord de ceux qui vont les voirs et qui achétent leurs album parcequ’ils les aiment bien souvent en les ayant découvert gratuitement dasn uen médiathèque, à la radio ... ou sur le net.


    • Stéfan Stéfan 6 mai 2009 13:26

      Arthur, merci pour ton commentaire.
      Malheureusement ton analyse est biaisé car tu fais l’erreur, comme beaucoup, de confondre matériel et immatériel. Une oeuvre de l’esprit n’est pas comparable à un steack hâché, mais pas (uniquement) pour les raisons que tu avances.
      Le commentaire de la personne qui t’as répondu juste avant moi te l’explique très bien, inutile donc que je développe.
      Si tu as besoin de précisions, je te conseille l’article suivant : http://maitre-eolas.fr/2009/02/20/1321-les-droits-d-auteur-pour-les-nuls


    • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 6 mai 2009 14:56

      ha, nous revoilà sur le sujet, qui semble si complèxe à comprendre pour certains, de la problématique d’un marché immatériel :

      En fait, tout le monde est un peu à coté de la plaque sur ce fil.

      Il ne s’agit de parler de du cout de production d’un bien (matériel ou pas), qui existe toujours. Il s’agit de parler de privation de possibilité de commercialisaion. Explication.

      1/ Un boulanger a fabriqué 10 baguettes -> Une personne en vole 5 -> le boulanger n’a plus que 5 baguettes à vendre. A moins d’en refabriquer, avec les couts que celà induit, il en a perdu 5 et a perdu 50% de son chiffre d’affaire -> il y a eu depossession -> vol
       
      2/ Un artiste (et toute la machine industrielle qui l’entoure) crée un album -> Des personnes le téléchargent 100.000 fois -> l’artiste (et sa maison de disque) ne perd AUCUNE possibilité de vendre le dit album -> il n’y a pas eu de dépossession -> contre façon.

      Voilà pourquoi, quelle que soit notre avis sur HADOPI et le droit d’auteur, il est absolument erroné de parler de vol.

      A partir de cette base incontournable, une seule question mérite d’être abordée :

      Comment établir la perte pour celui qui a été volé et celui qui a été contre-fait ?

      Le boulanger a perdu 50% de son chiffre d’affaire potentiel. Ce chiffre a été établi en fonction de données quantifiables : Il connait son marché et sait combien il va vendre de baguette en fonction du jour, de la météo ; sa qualité de fabrication est constante, donc un consommateur non déçu de la veille sera probablement un consomateur non déçu du lendemain ; il connait sa concurrence et elle n’évolue pas toutes les heures ; son produit est de première nécessité et il restera consommé quelle que soit la situation financière de son client ; le voleur, s’il n’avait pas pu voler, aurait probablement acheté sa baguette par nécessité (hors population sans aucun moyen, type sdf) donc, au delà des 50% de CA, il a aussi perdu un consommateur : le voleur n’aura plus faim et n’achètera plus de baguette ce jour là.

      L’artiste, lui, n’a perdu aucune possibilité de commercialisation. Il reste autant de CD et de DVD dans les magasins et les fichiers sont toujours disponibles sur les plateformes de téléchargement. Sa capacité à vendre reste intacte. D’un autre coté, sa capacité à vendre n’est pas facilement quantifiable : la qualité de son produit est très aléatoire et subjective ; sa concurrence est très évolutive sur des périodes très courtes ; son produit n’est pas de première nécessité et peut être remplacé par un autre d’un autre marché (cinéma, théatre ...) ou peut simplement être ignoré pour raison financière ; les personnes qui ont copié sa musique ne l’auraient très probablement pas toutes acheté (curiosité, besoin de vérifier si on aime ...). D’un autre coté, le fait d’avoir profité gratuitement du tube « je suis un artiste et j’ai toujours raison » en basse qualité n’empèchera pas de l’acheter ultérieurement en qualité CD pour profier de chaine dernier cri ou d’acheter la version live ou d’aller l’écouter en live en concert.

      On le voit, la quantification de l’impac du téléchargement ilégal sur les ventes de musique n’est pas simple, contrairement à la quantification d’un vol d’un produit matériel. Mâme si mon propos n’est pas de nier qu’il existe un impact, bien sûr, il n’en demeure pas moins que les paralèlles effectués quotidiennement par les artistes pro-HADOPI sont, comme les téléchargements, malhonnêtes.


    • DesIllusions 6 mai 2009 17:05

      @Arthur Mage

      C’est avec regret que je constate moins de rigueur dans le fond que dans la forme.

      Vous avez commencé par comparer contrefaçon et vol et je vous démontre que dans le premier cas le contrefait n’est pas appauvri alors que dans le second oui. Si la loi fait cohabiter les deux notions ce n’est pas pour le plaisir de la réthorique. Vous partez donc sur une pirouette en parlant de valeur liée à l’offre et à la demande. Quel est le rapport ? Cela ne donne aucune « valeur » au fichier échangé, donc aucune valeur au préjudice, donc nous ne sommes bel et bien pas dans le cadre du vol.

      Vous contestez ensuite l’enveloppe dégagée par le prêt en bibliothèque comme suffisante au financement de la culture. Je n’ai pas prétendu que c’était le cas. Je vous explique que ce modèle fonctionne et participe à la diffusion de la culture et engage ceux qui consomment ce pseudo gratuit à acquérir ensuite les biens découverts (si ils en ont les moyens). Ce modèle est donc transposable, au prix d’adaptation, au net et vous ne donnez dans votre réponse aucun élèments pour le disqualifier. En faisant semblant de croire que je me contente des bibliothèque comme source de financement vous évitez juste de construire une réponse.

      Concernant le spyware, je sais que le mode incantatoire est celui choisit par Madame le Ministre à l’assemblée face aux députés qui lui posent des questions trop précises, toutefois à part nous préciser que vous ne souhaitez pas débattre des élèments présentés vous n’apportez rien de concret. Pour rappel, Hadopi souhaite instaurer un filtrage étendu jusqu’à (ce n’est pas si précis justement) les courriels et les messageries instantannées et en tout cas au-delà du seul protocole technique P2P. Je ne sais pas comment vous mettez au point un filtre, mais généralement il faut bien évaluer ce qui passe pour filtrer ou non. Si pour vous cela n’est pas un espion, je pense que vous trouveriez dès lors acceptable qu’une commission dont vous n’avez pas le droit de savoir comment elle procède lise votre courrier pour décidez si vous êtes en droit de le recevoir ou non.

      Par ailleurs, Coogle n’a rien à faire dans le débat, sauf à tenter de détourner l’attention. Anéfé, Google n’a pas de moyen contraignant (légal, pour parler clairement) de vous imposer de passer par son service. Vous évaluez en toute liberté si le service vaut d’être fiché sans avoir de compte à rendre. Hadopi est une loi, le filtre n’est pas de votre ressort ni même dépendant de votre accord. Si demain ceux qui en tiennent les manette décide qu’un utilisateur qui se prend pour un mage, ou qui se fait des illusions, n’a pas la maturité pour se rendre sur des forums, vous l’aurez à environ un metre plus bas que votre bonnet phrygien. En prime vous ne saurez pas qui l’a décidé, ni sur quel critère et vous ne disposerez pas d’une juridiction contradictoire de recours en l’état actuel du projet de loi.

      Si cela vous convient c’est (encore) votre droit. Reste que tout le monde n’a pas envi que cela devienne un devoir ce qui est bien le minimum en démocratie. Donc merci de ne pas me prendre pour une imbécile en postant des réponses aussi peu étayée.

      Bonne nouvelles, l’assemblée europpéenne vient pour la seconde fois d’adopter l’amendement Bono dans un rapport de un à 8 des votants. Nul doute que certains vont nous dire que les députés européens sont manipulés par les « pirates ».


  • linus20024 linus20024 6 mai 2009 12:07

    Tout d’abord, je tiens à adresser mes félicitations à l’auteur qui est parvenu à regarder une émission comme « le grand journal » en entier. Personnellement, c’est au dessus de mes forces. Quand on pense que l’on ose comparer ce monument de propagande gouvernemental à Nulle Part Ailleurs...

    La description que vous faîtes de Benoit Hamon seul contradicteur face aux chroniqueurs du Grand Journal tous pro-Hadopi me rappelle étrangement une précédente séquence ou Jean François Kahn, également seul, s’était fait lynché par Denisot, Massenet et Jean Michel Aphatie, ce dernier raillant son « appel à la vigilance républicaine ». (quand on voit la situation actuelle, le combat de Jean François Kahn me parait tout sauf idiot)

    Tous les artistes qui soutiennent Hadopi (Arthur H, tu me déçois beaucoup...)porteront une très lourde responsabilité face à l’histoire. Et compte tenu du grand nombre d’articles ayant été réalisés sur le sujet (numérama, agora vox, pc impact, Etc etc...) ils ne pourront pas dire ensuite qu’ils n’avaient pas mesuré les dommages collatéraux générés par cette loi.
    Curieux quand même que la responsable du secrétariat à l’économie numérique, une certaine Nathalie Kosciusko-Morizet, ne s’exprime pas sur le sujet...

    Enfin, voir l’ordre des priorités du président de la république (les chômeurs, le plan de relance, les surveillants de prison, relégués au second plan) laisse quand même un peu perplexe. Il ne me semble pas que les artistes soutenant hadopi soient actuellement sur la paille.


    • Stéfan Stéfan 6 mai 2009 13:29

      "Et compte tenu du grand nombre d’articles ayant été réalisés sur le sujet (numérama, agora vox, pc impact, Etc etc...) ils ne pourront pas dire ensuite qu’ils n’avaient pas mesuré les dommages collatéraux générés par cette loi."

      > Malheureusement je ne suis pas sûr qu’Arthur H, Eddy Mitchell ou Christophe Mae lisent les articles de Numerama. Car il n’est pas possible de tenir les positions qu’ils tiennent lorsqu’on sait ce qui se cache derrière HADOPI. A mon avis ils sont de bonne foi, simplement ils n’ont pas vraiment analysé le sujet à fond, et s’arrête au postulat suivant : il faut lutter contre le téléchargement illégal, donc le projet de loi du gouvernement est bon. Il y a un énorme trou dans le raisonnement.


    • linus20024 linus20024 6 mai 2009 14:54

      @Stefan,
      Mouais, Là je suis moyennement d’accord avec toi. Jacques Attali s’était déjà fendu d’une tribune le 9 mars intitulé « Hadopi, une loi scandaleuse et ridicule ». Il expliquait déjà très bien ce qui clochait dans ce projet.
      Il me semble également que Cali, Massilia Sound System ou encore les actrices Catherine Deneuve et Chiaira Mastroniani sont également opposés à cette loi.
      Et je n’ai pas le sentiment ces personnes soient beaucoup plus calées en informatique que la plupart des français. Elles disposent juste d’un zeste de bon sens.
      Ceci dit, on ne leur donne jamais la parole. Va savoir pourquoi...
      A noter que Francis Lalanne (j’aurais personnellement préféré quelqu’un d’autre mais bon, faisons avec ce qu’on a) a violemment attaqué Hadopi hier dans l’émission de Frederic Taddei. Preuve que les gens commencent un peu à se réveiller...



    • PtitLudo PtitLudo 6 mai 2009 17:30

      Oui d’ailleurs c’est marrant, Attali on lui donnait la parole quand il allait dans le sens de Sarkozy, quand ce n’est plus le cas il n’est plus invité ...

      Je n’ai pas vu l’émission mais ce qui est décrit ne m’étonne pas car pour l’avoir entendu à plusieurs reprises, B. Hamon ne tient pas la route en tant que porte parole, il est beaucoup trop hésitant et ne sait pas faire passer son argumentaire, c’est complètement rhédibitoire pour un homme politique à ce niveau.


  • paul muadhib 6 mai 2009 12:20

    le suicide collectif des pseudo artistes francais est en route. !!


    • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 6 mai 2009 15:07

      En tout cas, celui de Maxime Le Forestier, certes plus très vivant artistiquement depuis quelques temps, est avéré. Cette phrase, en réponse à l’idée que l’évolution technologique est un fait avéré et qu’on ne peut plus revenir en arrière sur le principe du libre échange sur internet, en est la preuve :

      « c’est pétainiste ! Les Allemands sont là, on les laisse »

      Au delà du point Godwin magnifiquement gagné, ça en dit long sur l’état d’esprit de cet artiste soit disant soixante-huitard ! Par contre, qu’un CD coute de quoi nourrir une famille de 4 personnes durant 2 jours ... dans une période de détresse financière des ménages français, ça ne le choque pas. Beau retournement de veste !


  • JahRaph JahRaph 6 mai 2009 13:05

    @tout le monde.

    Il se trouve que je suis webmaster depuis 10 ans (j’ai été un « pirate », sur Napster, et autres....)

    Je suis également artiste, compositeur, éditeur, producteur.

    La loi Hadopi est une chimère française, impossible techniquement à mettre en oeuvre, déontologiquement indéfendable.

    Les artistes doivent pouvoir vivre de leur musique, c’est un fait. Le téléchargement libre, sur Internet, les a privé de la majeure partie de leurs revenus.

    Il faut donc trouver une autre source de revenus. Les artistes n’en ont que 3 : les royalties (sur la vente de disque), les droits d’auteur (sur la diffusion), et les cachets (sur les concerts).

    Pour moi le problème est simple. Puisque le disque, c’est mort, puisque la vente de MP3 ne remplacera jamais les revenus perdus du disque, seul reste l’augmentation des cachets du live.

    Un artiste devrait se faire payer 2 fois plus par concert, et les gens devraient payer 2 fois plus cher leur place.

    Les maisons de disque devraient se reconvertir en maisons d’artiste.

    Il est quand même choquant de se souvenir qu’auparavant, les budgets de tournée étaient inclus dans les budgets de promotion d’un disque, c’est dire le gaspillage qui était permis, puisque de toutes façons la vente de disque était une sorte de manne, et qu’on pouvait se permettre de perdre de l’argent sur une tournée....

    Les gens n’achètent plus de disque, téléchargent des MP3 gratuitement ? Je n’y vois aucun problème insurmontable. Ils paieront leurs places de concert 2 fois plus cher !!!!


  • bluelight 6 mai 2009 13:32

    Le sujet HADOPI ne passionne guère ceux qui ne téléchargent pas .

    Dans l’absolu, si c’est idiot de payer pour des produits pseudo culturels sans intérêt, c’est aussi idiot de perdre du temps à les télécharger gratuitement .

    En tant que citoyen qui ne télécharge pas, je refuse la licence globable, qui ne serait qu’un racket de plus .

    Précision : je ne paie pas la redevance, racket pour payer des pseudo journalistes de télévision plus cher que des professeurs agrégés .


    • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 6 mai 2009 16:01

      La licence globale et la redevance, vous la payez, quoi qu’il en soit :

      - taxe pour copie privé sur tous les supports magnétique et téléphones à mémoire que vous achetez
      - la part de votre café destinée à payer la SACEM pour les bars,
      - la part de tous les produits destinée à payer la SACEM pour tous les commerces,
      - la part du menu destinée à payer la redevance dans les restaurant ayant une télé,
      - ... etc


    • Stéfan Stéfan 6 mai 2009 19:32

      Le problème n’est pas d’être pour ou contre la licence globale. Personnellement je ne suis pas entierement convaincu. Mais je suis absolument certain que tout le dispositif Hadopi est complètement foireux.
      Le piège dans lequel est tombé Benoit Hamon dans l’émission est le même que celui dans lequel tu tombes avec ce commentaire : ce n’est pas Hadopi OU licence globale. Le débat est beaucoup plus large que ça. Le vrai problème d’Hadopi est l’atteinte aux libertés individuelles.


  • patroc 6 mai 2009 13:54

     La musique ne demande pas des mois de travail, elle n’en demande pas même une seconde car on « joue » la musique.. La musique joue !.. Ce que veulent garder ces vieilles stars dépassées et mal habituées du showbiz, c’est uniquement leur monopole et le train de vie de chochotte friquée qui se la pète.. Arditti qui refuse de donner ses cachets (trop indécent pour le pauvre !) et le fils d’higelin qu’on écoute même pas.. Lol.. On s’en fout de ces zèbres.. Que tous les artistes ne souhaitant pas être téléchargés se lèvent !.. Dans deux ans, ils sont tous morts artistiquement !.. L’art, c’est internet libre !.. L’art, quelque soit sa forme, est la recherche de la liberté et non pas des thunes.. Montez votre liste et nous saurons de qui l’art n’a plus besoin !!!


  • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 6 mai 2009 15:17

    Pas d’accord.

    Déjà, la musique demande du travail. Il suffit d’aller passer 24h dans un studio d’enregistrement pour s’en convaincre.

    Ensuite, je suis un farouche opposant à HADOPI, mais un farouche défenseur du droit d’auteur. L’art ne peut être gratuit dans un monde ou tout le reste est payant. Sinon, il n’y aura plus d’art.

    Simplement, avec HADOPI, on ne parle pas de la rémunération de l’art, on parle de celle de l’industrie qui a pris l’habitude se gaver sur celui-ci. On parle du maintien des rentes des majors, pas du maintien des revenus des artistes.


    • nephilim 6 mai 2009 16:04

      si tu fais de la musique pour gagner du pognon tu n’as rien compris à la notion d’artiste ^^


    • viconte 6 mai 2009 17:49

      « L’art ne peut être gratuit »

      ...si si !

      Moi, je fais de la photo. Je n’en vis pas !
      Chaque fois qu’on m’en « vole » une, ca me fait plaisir.
       
      Un ’vrai’ artiste, ne ’crée’ pas pour gagner de l’argent, mais pour le plaisir de faire partager son émotion à quelqu’un d’autre.
      Si il peut en tirer revenu, c’est que du bonus... mais

      Les prétendus « artistes » qui se plaignent d’être piraté, ne sont que des opportunistes qui monnayent leur talent 


    • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 7 mai 2009 01:55

      Viconte >> Vous êtes probablement un très bon photographe amateur. Mais sans moyens financiers (et droit d’auteur), les photos de Plisson, Arthus-Bertrand, Pons, Noton, Lanting, Levin ... etc, n’existeraient pas. Et elles manqueraient. Tous comme U2, Dire Straits, les Stones, les Beatles, Supertramp et tous les morceaux qui ont rythmé notre vie.... n’auraient jamais existés si l’art ne devait être que gratuit.


    • Deneb Deneb 7 mai 2009 08:16

      C’est le fric qui donne des idées ? Plus on a du fric, plus on a d’idées ?

      La musique demande du travail, certes. Mais ce travail, on le fait par sa propre initiative. Personellement j’ai une entreprise. Il m’arrive de prendre des risques - travailler beaucoup pour finalement ne recolter rien (du moins financierement) . C’est evidemment pour ma pomme, personne ne m’a rien demandé. D’autres fois, ça marche. Pourrais-je exiger que l’on me paie même si ça n’a pas marché ?

      Tandis qu’un « artiste » exige que l’on le paie pour un travail que personne lui a commandé ?

      L’argent ne donne ni des idées, encore moins la foi permettant d’accomplir ce que l’on entreprend.


    • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 7 mai 2009 13:14

      Non, l’argent ne donne pas d’idées.

      Il permet néanmoins d’en réaliser certaines, et non des moindres, en terme d’art. Comme armer un bateau pour aller faire des photos somptueuses de l’Abeille Bourbon. Comme mobiliser une armée de compétances pour enregistrer « The Wall » et réaliser le clip. Ou, sans commune meusure, arriver à mettre en oeuvre la saga Star Wars (ou n’importe quel film culte que vous aimez). 

      Encore une fois, pour ceux qui ne lisent que ce qui va dans leur sens, la créativité artistique n’a pas besoin d’argent pour se manifester, elle en a besoin pour se réaliser, la plupart du temps.

      Pour finir, HADOPI est une loi stupide et liberticide. Elle ne devrait même pas être présentée au parlement, tellement elle représente une régression dans nos vies numériques. Mais celà n’empèche pas qu’un véritable problème concernant le financement de la création se pose avec l’avènement de l’échange de fichiers sur internet. Et si on ne le règle pas, on risque de perdre une partie non négligeable de notre capcité de mise en oeuvre de la création artistique.


    • Deneb Deneb 7 mai 2009 14:24

      Olivier from Madinina :

      Vous nous exposez vos goûts et vos preférences en matière de régne animal, merci.

      S’il vous faut absolument de l’argent pour réaliser les idées, je vous félicite d’avoir trouvé un moyen de persuasion efficace. Pour ma part, je n’ai jamais usé d’argent pour convaincre qui que ce soit du bien fondé de mes idées.

      Tout ce qui brille n’est pas forcément de l’or.


    • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 7 mai 2009 15:34

      Votre condescendance et vos sarcasmes sont ils le signe que vous venez à manquer d’arguments ?

      « Vous nous exposez vos goûts et vos preférences en matière de régne animal, merci »

      Je n’expose pas mes goûts, juste des réalisations ayant obtenu un plebiscite proche de l’unanimité, et ayant nécessité d’importants moyens financiers pour voir le jour (mis à part les photos de Plisson, mais c’est un jugement entre confrères). Vous pouvez ne pas faire partie de ceux qui les ont aimé, elles n’en restent pas moins remarquables.

      « S’il vous faut absolument de l’argent pour réaliser les idées, je vous félicite d’avoir trouvé un moyen de persuasion efficace. Pour ma part, je n’ai jamais usé d’argent pour convaincre qui que ce soit du bien fondé de mes idées. »

      SI vous evitiez les amalgammes simplistes, on y gagnerait un peu. Vous généralisez le discours sur les idées, alors qu’il était spécifiquement lié à la créativité artistique. Vous mélangez la réalisation (production nécessitant des moyens) et le fait de convaincre du bien fondé d’une idée arstistique (information, necessitant des qualités d’expression). C’est, au mieux, de la mauvaise foi.

      Mais bon, vous n’êtes manifestement pas ici pour avancer des arguments et faire avancer le débat sur l’évolution du financement de la création artistique dans un contexte de dématérialisation et de partage des oeuvres (que ne traite pas non plus, l’HADOPI). Hors, c’est ce sujet qui m’intéresse dans ce fil. Bonne continuation.


    • Deneb Deneb 7 mai 2009 18:35

      Olivier

      C’est vrai, les oeuvres de Bach ou les tableaux de Cezanne necessitaient un financement conséquent.

      Laissez l’art tranquille, et prenez votre pied avec vos divertissements de technophile. Panem et circenses !


    • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 7 mai 2009 22:11

      Bach : 1685-1750
      Cezanne : 1839-1906

      On parle de la rémunération des artistes contemporains dans un environnement dématérialisé. Que viennent faire Bach et Cezanne là dedans ?

      Et quand bien même, je ne sais pas vous, mais personnellement, pour apprécier Bach, j’ai besoin d’une orchestration, qui aura nécessité une moblisation de moyens financiers. Si vous pouvez apprécier son talent uniquement à la lecture de partition, tant mieux pour vous, mais ce n’est pas le cas de 99.99% de la population.


    • Deneb Deneb 8 mai 2009 08:58

      Si j’ai pris comme exemple Bach et Cezanne, c’est parce que leurs oeuvres ont resisté au temps - elles sont immortelles. Ce ne sera certainement pas le cas avec vos divertissement technophiles. Dans votre système de valeurs, basé sur l’argent et le financement, une chanson de Britney Spears vaut bien plus cher qu’une fugue de Bach. Quant à l’orchestration dont vous avez « besoin », je vous signale que Bach y a déjà pensé - mais vous voulez sans doute parler de l’interprétation. Même là, je ne vois pas ce que fait l’argent. On a besoin de musiciens sachant interpréter la partition. Des talents et de l’enthousiasme. De la passion et de la foi. Du travail de mise en place. Cependant, quand j’écoute différentes versions des œuvres de Bach, celles les mieux interpretées, le sont par des musiciens chinois ; les moins bien payés par rapport à nos standards.

      Si pour vous un spectacle doit être un étalage de moyens, allez au luna-parc ou au cirque, vous y trouverez votre bonheur. Mais n’appelez pas ça de l’Art, par pitié. L’art se fiche de financement, un artiste n’est pas rentable, parce que rebelle, incontrôlable, indomptable et politiquement incorrect. Vous voulez des vedettes et non pas des artistes. Quand je recommande un film qui me plait, par ex. "L’armée des 12 singes" à des gens, on me dit que c’est trop intello, on veut du facile, de l’action et surtout pas un truc qui fait réfléchir. Voilà ce que votre financement a fait : les gens ont peur de l’art, parce que ça risque de susciter en eux des interrogations, des réflections. Et ça, c’est très fatiguant - je paie pour un spectacle, pas pour me fatiguer les neurones.

      Aujourd’hui ce que l’on appelle officiellement de la culture, ce n’est que du divertissement. Ne me mésinterprétez pas - on a besoin de se divertir. Mais l’Art, ce n’est pas ça. L’Art dérange, choque, malmène les convictions. Comment voulez-vous financer quelqu’un qui vous met mal à l’aise en vous placant devant une verité qui casse vos idées toutes faites ? Un artiste financé : quel oxymore !

      Je souhaite que vous vous achetez un agréable divertissement, que vous passez du bon temps à fantasmer en vous vautrant dans le luxe virtuel que procure un spectacle correctement financé.


    • Deneb Deneb 9 mai 2009 09:57

      Le Nelge : l’instrument le plus perfectionné est la corde vocale humaine. Je suis musicien moi-même et je suis effrayé de voir autant de « musiciens » qui ne savent pas chanter. Alors plutôt que d’acheter les Steinway ou les Gibson, un vrai musicien est capable de faire de la musique quelles que soient les moyens à sa disposition. Sans compter que le matos de studio couteux d’il y a 20 ans peut être remplacé par un ordinateur coutant moins de 500€, équipé de logiciels libres d’enregistrement et traitement de son multipistes. L’avenir de la musique c’est le « home studio ».

      Etre artiste n’est pas un métier, c’est un état d’esprit. Un peu comme être révolutionnaire. Un révolutionnaire exige-t-il de pouvoir vivre de sa revolution ? Ca s’est vu. Une fois la révolution passée, il fallait bien inventer la guillotine. C’est pourquoi, les artistes qui considèrent que l’art est leur métier, je m’en méfie comme de la peste. C’est ceux-là qui ont inventée Hadopi

      Il n’y a pas d’art gratuit. Il y a l’art libre. Mais je ne pense pas que vous soyez capable de saisir la nuance. L’art demande toujours un investissement, mais pas forcement en argent. Investir son esprit est bien plus difficile que d’écrire un chèque.


  • Colure Colure 6 mai 2009 15:35

    Il faudrait trouvé un vaccin contre la bêtise ... il y a pandémie là !

    Merci pour ce compte rendu, édifiant sur l’ignorance crasse de tous les protagonistes, « pauvre PS », vraiment pas à niveau encore une fois de plus.


  • nephilim 6 mai 2009 16:00

    arthur H à peur qu’on telecharge son album plutot que de l’acheter ^^
    qu’il se rassure meme en telechargement personne n’en veut ^^

    Qu’il fasse comme nine inch nails en libre téléchargement (gratuit) ou alors des versions , formats inedits pour ceux qui veulent payer l’artiste.
    Ainsi le Sieur Trent Reznor (nin) en vie tres bien ; mais lui !! a du talent pas monsieur H. 


    • Sébastien Sébastien 6 mai 2009 16:14

      Je viens d’avoir ton patron au telephone. Il vient de me dire que pour te payer, tu devrais faire des choses inedites et ne pas te contenter de faire ton travail.

      Il compte egalement remplacer ton salaire par une cotisation des salaries volontaires pour payer une partie de ton salaire.


  • TSS 6 mai 2009 16:07

    les artistes pro HADOPI avant de demander aux telechargeurs de les payer devraient d’abord

    demander à leurs « majors » une plus juste repartition de la vente d’un CD  !!

    1,75€/20€ à se repartir entre interprete,musicien,parolier alors que distributeur et major se

    repartissent le reste... !!


    • Stéfan Stéfan 6 mai 2009 19:34

      Tout à fait d’accord. Le problème est que les artistes sont atteints du syndrome de Stockholm : ils prennent la défense de leurs geôliers (les maisons de disques) au lieu de chercher à comprendre le public qui les fait vivre.


  • Sébastien Sébastien 6 mai 2009 16:10

    Hamon est symptomatique du PS... Vide de toute proposition nouvelle. Il y a un probleme dans la societe ? Hop, le PS sort une taxe. Waouuuh !

    Le fait est que ce debat sur Hadopi tourne en rond depuis deja un bon moment et est assez ridicule.

    Le piratage est un probleme. On ne peut pas d’un cote defendre des salaries qui estiment que leur travail, « leurs heures » ne sont pas assez reconnus, et de l’autre approuver le piratage du travail des autres. Ce n’est pas parce qu’Arthur H est un artiste qu’il est forcement « cool » et se rejouit que son travail ne soit pas remunere. Et quand l’auteur dit que maintenant il le deteste, c’est grotesque. Ami auteur, travailles-tu pour la gloire ?

    Apres, Hadopi n’est peut-etre pas la solution parfaite mais je ne crois pas avoir entendu d’autres propositions serieuses... Une bonne opposition est une opposition qui propose des solutions intelligentes, pas une licence globale qui, a la maniere de la TVA, serait parfaitement injuste pour les francais les moins riches.


    • Stéfan Stéfan 6 mai 2009 19:35

      Effectivement, quand on critique quelque chose, il faut proposer une solution alternative, mais en l’occurrence le dispositif Hadopi est tellement scandaleux qu’il est pire que rien : il vaut mieux ne rien faire que de mettre en place ce machin.


  • linus20024 linus20024 6 mai 2009 16:19

    Juste pour info :
    Dernier rebondissement dans l’histoire de l’Amendement 138 (le fameux amendement anti-Hadopi). Et non des moindres, puisqu’il vient finalement d’être adopté par le Parlement Européen, lors de la seconde lecture, en séance plenière, à Strasbourg, du Paquet Télécom. (Mercredi 6 mai 2009)

    Comme nous l’indiquions hier, les Verts sont intervenus en séance pour demander une inversion dans l’ordre des votes. Lundi dernier, un changement de la liste des votes faisait passer le texte original après le texte de compromis, ce dernier jugé trop flou ou ambigüe par certains pour exclure clairement des autorités comme Hadopi de la décision préalable à ce qu’« aucune restriction aux droits et libertés fondamentales des utilisateurs finaux » ne puisse être prise. Surtout il était question désormais d’« exclusivité mutuelle », c’est-à-dire que si le texte de compromis était voté, l’amendement 138 n’était même pas présenté au vote.

    Ce midi, Rebecca Harms, vice-présidente du Groupe des Verts/ALE a ainsi argumenté pour que les deux textes soient de nouveau inversés. Une demande accepté par la présidente, Diana Wallis.

    Résultat, le 138, le fameux amendement anti-Hadopi a été présenté et voté à 404 voix pour, et 57 contre. Il lui en fallait 393, la majorité qualifiée, pour passer. Il a annulé le texte de compromis qui n’a donc été présenté aux voix. Maintenant, le sort du Paquet Télécom est dans les mains du Conseil. Soit ce dernier choisit d’accepter l’ensemble des amendements du Parlement européen (dont le 138) et ainsi de permettre la mise en œuvre rapide du Paquet Télécom. Soit il le refuse (ce qui semble plus probable) et alors l’ensemble du Paquet Télécom devra repasser en Conciliation, en troisième lecture, en septembre prochain

    Source site internet Libération auteur Astrid Girardeau


  • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 6 mai 2009 16:42

    Des propositions sérieuses, il en existe, et il suffit de faire tourner son cerveau 5 mn pour en trouver.

    Utiliser, par exemple, l’idée de base d’HADOPI, mais avec des conséquences différentes :

    Une IP est repérée en train de télécharer un morceau ? On adresse une amende équvalente au tarif du morceau (ou de l’album) en téléchargement légal que l’on reverse aux organismes gestionnaires des droits d’auteur. On y rajoute un complément destiné à faire fonctionner le système. On peut imaginer un système de collecte attaché à l’abonnement internet. Pas de coupure, pas de mouchard et une juste rémunération des artistes.

    Autre chose ? 


  • norbert gabriel norbert gabriel 6 mai 2009 16:51

    Que la loi hadopi soit un truc mal foutu et inapplicable, c’est un fait. Mais pourquoi c’est la musique (et la chanson, disons la musique populaire) qui est toujours dans l’oeil du cyclone ?
    Il est évident qu’un amateur de musique classique ne va pas se pourrir les oreilles avec les compressions mp3, en revanche, il y a quand même un vrai probl^ème avec les générations ados et post ados 2009 pour qui acheter en payant avec son argent cet objet « un disque »  est un acte absolument inimaginable
    Outre la question de prendre quelque chose, sans demander à son créateur, un des problèmes est celui de la dégradation d’une oeuvre, un album enregistré avec des moyens coûteux pour avoir un résultat de qualité, et ensuite le laisser massacrer par des « partages » est aussi une préoccupation, mais chacun ne voit qu’un fragment de l’ensemble ; en évitant un panorama complet.
    Confier ce débat à une ministre aux compétences très relatives aboutit forcément à une pantalonnade pitoyable. C’est d’ailleurs devenu un fait récurrent, les rafales de réformes finissent toutes en capilotade, on lance un truc sans vraie préparation, après ça devient un débat politique partisan, avec des gens qui ne voient pas plus loin que leurs retombées électorales. C’est pas avec ça que ça va avancer dans le bon sens.
    C’est quand même dommage que les groupes qui sont pour le téléchargement libre, oublient un détail : ils se servent de la musique comme produit d’appel pour vendre des produits dérivés que leur notoriété rentabilise. Dans ces conditions, qui misera un kopeck sur des artistes « émergents » ? qui n’ont pas de tee-shirts à vendre, ou des sonneries de téléphone ?


    • Stéfan Stéfan 6 mai 2009 19:38

      Merci pour ce commentaire Norbert.
      Eddy Mitchell, dans une séquence au cours de l’émission, a également avancé cet argument de la qualité sonore, soit disant moindre en téléchargement illégal.
      C’est peut-être vrai quand on compare téléchargement illégal et CD. Mais c’est absolument faux lorsqu’on compare téléchargement illégal et téléchargement légal. Aujourd’hui sur le P2P illégal on trouve des encodages de bien meilleure qualité que ce que vendent les plateformes légales, dont la compression ne dépasse généralement pas les 192 kbps.


  • norbert gabriel norbert gabriel 6 mai 2009 16:58

    «  »Ainsi le Sieur Trent Reznor (nin) en vie tres bien ; mais lui !! a du talent pas monsieur H. « 

    question de goût, je sais me^me pas qui est ce machin reznor ’ »en vie"
    Arthur H vit de ses concerts, et depuis pas mal de temps, ça montre que pas mal de gens lui trouvent du talent, puisqu’ils payent leur place pour aller l’écouter. Il ne vit pas que de ses musiques téléchargées.


    • nephilim 6 mai 2009 18:46

      Norbert :
      « Arthur H vit de ses concerts, et depuis pas mal de temps »
       
      C’est bien mais il est comme le president il en veut plus ^^ c’est un gourmand qui prefere plus de pognon quitte à restreindre des libertés. un con quoi !!

      dsl pour la faute je ne me relis pas (pas le temps) par contre vous manquez de culture musicale dificile d’etre objectif...........la chanson d’Obama est ennorme ca c’est de la production et recompensée en plus par les majors du disque dificile, de sa part, d’avoir un discour allant a l’encontre de ses amis producteurs distributeurs un bon chien chien à son maimaitre.


  • Deneb Deneb 7 mai 2009 07:44

    J’ai un immense respect pour son père, mais Arthur H. est un petit c... A la place de Jacques H. j’aurai honte de ma progeniture, vendue aux majeurs et faisant des courbettes devant les marchands du temple. S’il croit que sa musiquette vaille le coup de nous brider les libertés, Arthur H. ferait mieux de trouver un vrai travail.


  • Canine Canine 7 mai 2009 07:49

    Je trouve la sempiternelle comparaison avec la baguette de pain (ou la roue de voiture, le paquet de biscuit, etc..) extrêmement intéressante et révélatrice de la brièveté du point de vue des défenseur d’Hadopi.

    Au delà du fait qu’il est parfaitement impossible de dupliquer à l’infini et à l’identique une baguette de pain grâce à un ordinateur, il faut se rendre compte que, si un jour, par miracle, la science arrivait à mettre au point un appareil capable de copier coller la nourriture à l’infini comme on peut le faire aujourd’hui avec la musique j’estimerais personnellement ça comme génial, ce serait la fin de la faim dans le monde, et la profusion pour tout le monde ; mais « eux », s’empressaient sans doute de faire interdire cette technologie, au motif qu’elle floue les géants de la grande distribution.


  • Philippe D Philippe D 7 mai 2009 09:12

    Plutôt que de réfléchir sérieusement au problème et d’envisager des solutions réalistes, plutôt que de chercher à amender Hadopi dans ce qu’il y a de plus gênant, le PS s’est perdu dans une guéguerre stérile et improductive, un chahut de gosses.
    Et Hamon donne la furieuse impression de ne pas savoir de quoi il parle et, pire encore, de s’en foutre royalement. Sa seule lecture est politique, elle consiste à se parer du statut « d’opposant qui s’oppose » et d’essayer d’en récolter des fruits (croit-il) en termes de popularité chez les jeunes.
    Navrant.


    • Philippe D Philippe D 7 mai 2009 10:31

      Salut Shawford,

      Critique partisanne ? Où as-tu vu celà ? Et de quel parti serais-je donc la voix, de l’UMP ? Permets-moi d’en rire.
      Hamon est le Porte-parole du PS. C’est donc lui qui vient vendre la haute réflexion du parti aux médias. Si il est nul sur ce sujet, lui et son parti, ce n’est pas de ma faute.

      A la vérité ce sujet des droits d’auteurs est déjà, bien avant Internet et Hadopi, une jungle pratiquement incompréhensible, au point que quelques rares experts du sujet, des avocats hyper spécialisés, y comprennent vaguement quelque chose, et que les décisions judiciaires sont très hasardeuses et préfèrent s’appuyer sur la jurisprudence plutôt que de chercher à entrer dans les détails.
      Ce n’est donc pas étonnant si tout le monde patauge et si personne n’a envie de s’y investir tant le sujet est peu porteur électoralement parlant.
      Pour corser la difficulté, il y a depuis internet un vrai problème de fond qu’il est facile de nier tant que l’on n’est pas directement concerné par le sujet.

      Tu as raison de dire que ce sujet est trans-partisant. Les lignes habituelles ne correspondent à rien, l’UMP (globalement) n’y comprend pas plus que le PS, sinon qu’ils ont en charge d’essayer de gérer le bordel et que donc ils ont créé Hadopi, qui sera inapplicable, mais qui a le seul mérite d’essayer de fixer les bases d’un nouveau cadre du droit.

      La solution consisterait à faire payer, très modestement mais en grande quantité et pour chaque téléchargement. Comme celà devrait s’appliquer au niveau mondial ça ne se fera jamais.
      Un nouvel équilibre économique verra probablement le jour de façon naturelle mais en attendant cela risque de mettre sur la paille, Hadopi ou pas Hadopi, bon nombre d’artistes, d’employés des sociétés de production, d’édition, ou de commerce.
      Impossible de revenir en arrière et pourtant il faut bien fixer les bases de nouvelles règles.

      Et nier le problème est ridicule et égoïste. (Je ne dis pas cela pour toi mais pour certains qui s’expriment ici ou ailleurs)


    • Philippe D Philippe D 7 mai 2009 15:07

      Shawford,

      J’ai recherché ce matin l’opinion d’Emmanuel Pierrat, avocat médiatique, spécialiste es droits d’auteurs et censure, socialiste tendance... Pierrat, et accessoirement auteur d’un article sur Avox.
      J’étais curieux, pour l’avoir fréquenté professionnellement sur ce sujet, de connaître son son de cloche à lui sur Hadopi.
      Le moins que je puisse dire c’est qu’il évite le fond du problème et se concentre sur l’atteinte aux libertés, réelle ou supposée, qu’Hadopi entrainerait. Donc approche assez politisée même si importante.
      Si ça t’intéresse voici le lien d’un chat où il parlait du sujet avec des internautes qui ne connaissent rien au problème (d’après les questions posées) et qui lui permettent d’éluder le fond de l’affaire.
      http://www.metrofrance.com/x/metro/2009/04/08/ipz60bfsk2RGE/index.xml

      Sur ce problème d’atteinte aux libertés, je suis aussi réservé, sceptique et réticent que lui.
      Une fois ceci dit, le problème reste entier : Que fait-on face à la « piraterie internettienne » ?

      C’est donc l’autre versant d’Hadopi qui m’intéresse, c’est à dire clarifier les limites de ce qui est permis et de ce qui ne l’est pas.
      C’est en cela que je parle de nouveau cadre législatif, et non pas pour les sanctions prévues qui ne seront de toutes façons appliquées que pour faire quelques exemples, et qui seront vraisemblablement rapidement abandonnées.

      Pierrat, qui aurait pourtant beaucoup à dire et à faire pour « éduquer » le vulgus pecus (socialiste ou non) se garde bien d’entrer dans le dur.
      J’ai fréquenté d’autres avocats et magistrats, également spécialistes de ces questions, dont Maître G., pas rigolo mais très compétent. Ils sont tous demandeurs, avocats et juges, que la loi recadre précisément les nouvelles limites, sinon, dans le flou actuel, leur métier se rapproche de la roulette russe, ce qui n’est pas admissible lorsque l’on parle de droit.


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