Les agences de presse appuient l’idée d’un Conseil de presse
C’est une étape importante qui vient d’être franchie vers l’instauration en France d’une instance de médiation et de régulation destinée à améliorer la qualité de l’information journalistique.
Le conseil d’administration de la Fédération française des agences de presse (FFAP) vient de décider de « soutenir l’idée de la création d’un Conseil de presse en France » et de son intention de la voir prise en compte lors des ateliers thématiques des Etats généraux de la presse qui devraient démarrer dès le début du mois de septembre à l’initiative du président de la République.
Après une maturation d’un an et demi, l’Association de préfiguration d’un Conseil de presse en France (APCP) avait rendu public son projet de Conseil français de presse lors des Assises internationales de journalisme de Lille qui ont eu lieu du 21 au 23 mai derniers.
Présidée par Yves Agnès, ancien rédacteur en chef au Monde et ancien président du Centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris, l’APCP réunit des journalistes, des associations (Clemi, AQIT...), des chercheurs, ainsi que des membres de la société civile intéressés par les questions de déontologie dans les médias.
L’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille est également membre de l’APCP. Dès mars 2007, son président, Hervé Bourges, ex-président de France Télévisions et ex-président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), s’était déclaré favorable à la création d’une telle instance de régulation et de médiation.
Pour la FFAP, un Conseil de presse serait un outil indispensable pour veiller à l’application de la déontologie journalistique. La fédération, qui compte 126 agences dont les plus grosses, œuvre par ailleurs pour faire évoluer les textes fondateurs des agences. Elle a élaboré un projet de réforme pour que la priorité donnée « à la clientèle » soit transformée en priorité donnée « aux produits » d’information.
En effet, actuellement, les agences sont considérées comme telles si elles fournissent des éléments rédactionnels principalement (à plus de 50 %) à des journaux et périodiques. « Or, les agences qui se développent le plus aujourd’hui, note Jacques Morandat, directeur général de la FFAP, se développent partout sauf dans ce secteur ».
La création d’un Conseil de presse permettrait de compléter le dispositif en veillant à la bonne application de ces procédures. Mais n’est-ce pas déjà trop tard ?