dimanche 23 février 2014 - par L’Audible

Géopolitique : Nos téléphones portables financent la guerre au Congo

"La région du Kivu est un enjeu fondamental pour les multinationales qui peuvent s'y fournir en coltan, minerai rare et aujourd'hui indispensable dans le domaine de l'électronique de pointe. Cette ressource est également un enjeu pour les milices armées qui y règnent par la terreur et sont la cause, depuis le milieu des années 90, de près de 6 millions de morts (ce chiffre a été revu à la baisse (150 000) dans un article de janvier 2014 paru dans le Monde diplomatique, NDLR). Coup de projecteur sur une relation incestueuse, sanglante et incompréhensiblement connue."

Au Congo-Kinshasa, des groupes « rebelles » exploitent illégalement des mines de coltan, un minerai rare utilisé dans la fabrication des appareils électroniques tels que les téléphones portables ou les tablettes numériques.

Les ressources naturelles dont regorge la région sont l’une des principales causes de la guerre qui ravage le Nord Kivu (est de la République Démocratique du Congo) depuis 1998. Acheteurs directs de ce minerai, les multinationales occidentales refusent toute transparence dans leur chaîne de fabrication, affirmant l’impossibilité de mener une traçabilité efficace.

En avril 2001, une commission d’enquête mandatée par les Nations Unies 1 dénonçait déjà les liens qui existaient entre le commerce du coltan et les importations illégales d’armes dans la région. Plus de onze ans après, rien n’a changé. La présence massive de groupes armés rend l’environnement géopolitique des plus instables. Conséquence de la vacance du pouvoir, les milices locales (« Le mouvement du 23 Mars » (M23) ou encore les « Forces nationales de libération » prélèvent des taxes aux habitants, exploitent les mineurs et sèment la terreur dans la région. Dans ce contexte hostile, les grandes compagnies ont déserté le Nord et le Sud Kivu, laissant le contrôle des ressources naturelles aux groupes armés.

La situation politique au Congo-Kinshasa : Entre instabilité, complexité et terreur.

La République Démocratique du Congo (RDC) fait actuellement l’objet de convoitises pour la richesse de ses sols en coltan. On estime, en effet, que 80 % des ressources naturelles de ce minerai, utilisé comme régulateur électrique dans la majorité des téléphones, ordinateurs et consoles portables, se trouvent dans la région du Kivu. Lorsque l’on sait que le prix de vente du coltan peut atteindre les cent dollars le kilo sur le marché européen, nous comprenons pourquoi il représente un moyen de survie pour les populations locales ; notamment les paysans qui ont tout perdu suite aux guerres successives que connaît le pays depuis dix-sept ans, dans la foulée de l’invasion du Rwanda par les troupes de Paul Kagamé (aujourd’hui président de ce pays), sans doute le plus grand criminel de guerre en activité. La Première Guerre du Congo s’est déroulée de 1996 à 1998, année où la Seconde Guerre a été déclarée. Bien que celle-ci se soit officiellement terminée en juin 2003, la région du Nord-Kivu reste en proie à de multiples violences, en partie liées à la présence de milices locales armées, de groupes rebelles (Simbas, guerriers Maï-Maï) et de militaires qui exploitent illégalement les mines de coltan pour financer leurs activités et acquérir des armes. Les petits mineurs, pour la plupart âgés de moins de 16 ans, revendent le coltan à des marchands soutenus par ces groupes violents, parfois travaillant eux-mêmes avec les pays voisins, à savoir l'Ouganda et le Rwanda. Parmi les clients que nous retrouvons au bout de cette chaîne d’intermédiaires ? Les grandes compagnies occidentales : Bayer, Nokia, Samsung, LG et bien d’autres.

Nous estimons ainsi que 80% des exportations de coltan depuis la RDC échappent au contrôle de l’état. Les forces du président Joseph Kabila sont insuffisantes. A titre d’exemple, en avril dernier, des guerriers locaux, regroupés au sein du Mouvement du 23 Mars composé d’anciens soldats du « Congrès National Pour la Défense du Peuple » (CNDP), ont mené une attaque contre le gouvernement. En mars 2009, le CNDP avait pourtant signé un traité de paix avec le gouvernement dans lequel il s’engageait à se constituer en un parti politique, en échange de la libération de détenus. Cet accord n’aura pas tenu longtemps puisque le 4 avril dernier, Ntaganda, accompagné par trois-cent membres du CNDP ont mené une attaque contre les forces du gouvernement à Goma, dans la région du Nord-Kivu.

Le 6 juillet 2012, M23 s'est emparé de la ville de Bunagana, près de la frontière avec l’Ouganda. Deux jours plus tard, les rebelles ont pris Rutshuru (est du Nord Kivu). Le Mouvement du 23 Mars a ainsi divisé en parties la province du Nord-Kivu, conflit qui a obligé 260.000 personnes à fuir entre avril et juillet 2012. Par ailleurs, le Rwanda, accusé par l’ONU de soutenir les milices locales et d'avoir gagné 250 millions de dollars grâce au commerce du coltan a dénié toute implication dans le conflit. Ridicule dénégation quand on sait que le Rwanda est officiellement le premier producteur mondial de coltan et qu’il ne possède aucune mine sur son sol. Suite à ces différents conflits, les habitants se sont donc retrouvés à exploiter et vendre les ressources naturelles du Congo-Kinshasa à des milices armées qui n'hésitent pas à exploiter des enfants, et à faire preuve de violences envers les femmes et leurs familles.

 

La responsabilité des multinationales qui continuent de s'approvisionner dans ces mines Congolaises est non négligeable, surtout lorsque l’on sait que d'autres pays comme l'Australie ou encore le Canada et le Brésil possèdent également des sols riches en coltan.

 

« Chaque mine a sa signature électronique ».

Afin de se protéger de cette réalité où des milliers de creuseurs travaillent dans des conditions inhumaines pour quelques dollars, les multinationales prétendent ne pas pouvoir remonter à la source d’exploitation de leurs composants, tant le nombre d’intermédiaires est important.

Pourtant, certaines ONG telles que Global Witness, ASTM (Action Solidarité Terre Monde) ou encore le réalisateur Frank Piasecki Poulsen tentent d’attirer l’attention sur le problème de ce massacre qui a fait à l’heure d’aujourd’hui plus de six millions de morts sur le devant de la scène médiatique. En considération de ces chiffres monstrueux, on ne peut que s’étonner du silence à peu près total des grands médias sur cette question.

Dans son reportage Blood in the phone, le danois Frank Piasecki Poulsen essaye de comprendre le problème. Après avoir suivi des jeunes mineurs dans la région de Kivu, il se rend au siège social de Nokia à Espoo (Finlande). Après maintes négociations pour obtenir les réponses qu’il désire, la réponse du plus grand vendeur de téléphones mobiles dans le monde est édifiante : bien qu’au courant du problème depuis 2001, le groupe assure qu’une totale transparence est impossible puisque celle-ci remettrait en péril la compétitivité du groupe. Le responsable de l’Institut fédéral des géosciences et des ressources naturelles de Hanovre (Allemagne) affirmera néanmoins par la suite que « chaque mine a sa signature géologique ». Preuve que les choses peuvent changer, certains fabricants comme l’américain Intel se sont engagés à ne plus se fournir dans des régions en conflit.

Pourquoi le coltan est-il si recherché ?

Combinaison entre la colombite et la tantalite, le coltan est indispensable à la fabrication des téléphones portables, des tablettes, des caméras, des ordinateurs portables et des consoles de jeux. Ce minerai de couleur noire est principalement utilisé dans la fabrication de condensateurs pour les équipements électroniques. Il s’agit donc d’un mélange de minerais rares associés. D’un point de vue humanitaire, le coltan représente à lui seul une vraie menace : les mineurs travaillent en effet dans des conditions d’exploitation épouvantables, sous la surveillance des groupes armés locaux. La corruption à tous les niveaux est d’ailleurs inévitable. Les compagnies européennes, chinoises et américaines réalisent donc des bénéfices d’autant plus énormes au travers de ce schéma, que la demande en coltan explose proportionnellement aux ventes d’appareils électroniques dans le monde. Une autre conséquence irrémédiable de cette exploitation est la détérioration de l’environnement, avec une déforestation importante et la disparition d’espèces (gorilles et éléphants).

Cette tragédie se déroule en silence. Les médias commerciaux n’en parlent pas. Le massacre de près de 6 millions d’êtres humains est ainsi globalement ignoré. La France a rétabli ses relations diplomatiques avec le Rwanda de Kagamé en 2008, Kagamé, sans doute l’un des principaux responsables de cette horreur. Pourquoi ?

 



21 réactions


  • howahkan Hotah 23 février 2014 10:54

    Merci de cet article, je suis moins « idiot » sur ce sujet ........c’est encore une horreur totale.... smiley

    car au pire, commercialement parlant pour ceux qui croient à un tel système, pas moi, pour moi il est guerre la preuve dans cet article entre autre,mais imaginons et bien, la négociation commercial ça existe ? et bine non, c’est fini, la mafia au pouvoir ne veut même plus négocier quoique ce soi et elle s’ appuis sur les peuples du monde pour cela, elle nous donne nos jouets alors je, on ferme les yeux......or là on est depuis un moment non plus dans les négociations mais dans le vol et le meurtre de masse, et je suis ,nous sommes ,vous êtes, ils sont ,tous complices,passif ou actif......

    première étape, la conscience de cela..ne pas fuir le fait...
     smiley


  • claude-michel claude-michel 23 février 2014 11:10

    Pourquoi croyez vous que l’Afrique est a feux et a sangs...Because les gentils blancs veulent toutes les richesses de ce continent que les dictateurs mis en place leur procure...CQFD


    • claude-michel claude-michel 23 février 2014 14:53

      Oupsssssssssssssssss.....des Aficionados de la colonisation.. ?


    • Observatoire Des Mensonges d’Etat 24 février 2014 19:39

      Tu connais Paul Kagamé, et les extrémistes tutsis ? des « blancs » pour recourir à ta terminologie raciste.


    • marmotte 6 avril 2014 18:56

      C’est trop facile d’affirmer que les blancs sont méchants et les noirs de gentilles pauvres victimes. 

      Premièrement je ne crois pas que ce soit la couleur de peau qui te rende gentil ou méchant. L’être humain est fondamentalement le même sous sa pigmentation, les noirs dans certaines situations ont su être aussi barbares que les blancs.... donc, la réalité est bien plus complexe que cela. 

      Deuxièmement, il faut arrêter ce discours COLONIALISTE et INFANTILISANT, qui nie aux noirs toute responsabilité de leur destin. Il y en a marre du discours du « gentil noir » naïf, qui subit et qui ne comprend rien à ce qui se passe. Le « noir » n’a pas besoin du « blanc » pour être sauvé et comprendre le monde où il vit. Il faut juste qu’il ouvre les yeux, qu’il sorte de la corruption , des guéguerres ethniques, et qu’il réagisse.

      L’Amérique du Sud a aussi subi la guerre et l’esclavage, ça ne l’empêche pas aujourd’hui de parler d’égal à égal avec les pays occidentaux.


  • Benzin28 23 février 2014 11:34

    Voici une version plus modérée du problème :


    Pour paraphraser l’article on peut y lire, sources à l’appui, que les médias n’ont pas été si silencieux que cela : reportage sur Canal + et France 3, que le problème a traité par l’assemblé nationale, qu’une loi (anticipée par les industriels pour leur image) existe aux Etats-Unis imposant aux industriels de déclarer la provenance de leur tantale, que la majorité du tantale provient du Brésil et d’Australie...

    • asterix asterix 23 février 2014 12:38

      Et sur Agoravox, il n’y a pas eu de silence non plus : relisez tous les articles de MUSAVULI à ce sujet, y compris le rôle trouble joué par le fils ( ? ) Kabila frauduleusement réélu à la présidence du Congo avec l’aval empressé de l’Occident.


  • Big Polar Bear Big Polar Bear 23 février 2014 12:58

    Ainsi fonctionne le monde des affaires... L’Afrique est un continent riche dirigé par des hommes corrompus jusqu’à la moelle sur fond de guerre tribales dans un monde où les frontières ont été dessinées artificiellement. Nous savons tout cela... Cependant, pensez vous vraiment que c’est le rôle des producteurs de téléphones mobiles que de s’occuper de la situation humanitaire ou plus simplement politique en Afrique ? Je ne le crois pas... Est ce que c’est aussi, le rôle du consommateur que de boycotter les mobiles ? Je le crois encore moins. Éventuellement, les opérateurs de téléphonie. Ce maillon de la chaîne est celui qui est fortement régulé par les autorités.
    C’est une bonne chose que de dénoncer et surtout nous informer des réalités du business, mais dans ce cas, l’analyse est fausse.
    Imaginez Apple se dire, « on arrête de faire des iPhones et iPads au Coltan ». Dans la minute qui suit on sabre le champagne chez Samsung, Huawei, ZTE et même chez Google !


  • Loatse Loatse 23 février 2014 13:52

    Bonjour,

    Tout d’abord, merci l’audible pour votre article, même s’il rejette principalement la cause sur l’occident et donc à mon avis plutôt partial au vu de la pratique de corruption érigée en système dans ces régions d’Afrique( oui les africains sont aussi capable du pire envers les leurs pour l’argent et le pouvoir)

    je crois qu’il faut toujours se méfier des républiques dites démocratiques (telles que le congo), généralement c’est tout le contraire...

    Quand on lit cet article, puis celui de hoaxbuster qui laisse entendre que si majoritairement le coltan provient d’autres pays, il reste que celui extrait au congo va bien quelque part....

    qu’il y a de grandes chances vu que son origine n’est pas spécifiée sur nos portables, ordinateurs et autres tablettes numériques que nous en ayons chez nous ou que nous en achetions à l’avenir...

    QUI verse ces 20 millions de dollars PAR MOIS aux groupes armés ? ( lien hoaxbuster) ne sont ils pas versé d’abord au gouvernement - une sorte de compensation pour l’exploitation des sols, qui en reverse une partie à ces groupes ?

    Pourquoi n’y a t’il pas de contrepartie exigée ? (l’argent contre l’assurance de salaires décents pour les ouvriers, l’interdiction d’employer des enfants et des conditions de travail sécurisées - le tout vérifiable)

    2 millions d’enfants qui, en l’espace de 10 ans meurent lors d’accidents dans ces mines, ca aurait dû faire la une de nos journaux.. comme les victimes de guerres..

    car il s’agit bien d’une guerre...pour le fric... et pour la continuité du business pas franchement équitable comme celui du textile au bengladesh.. et de celui dont on se doute mais qu’on continue à vouloir ignorer (payer 30 centimes un paquet de thé...c’est aussi cautionner l’exploitation des récoltants)..

    C’est tout bête, mais si ces industriels ne veulent pas écorner leur image un jour ou l’autre (à défaut du sens de l’éthique), ils se doivent d’exiger de leurs fournisseurs et partenaires que ceux ci n’ont pas de sang sur les mains)

    C’est un minimum. Même si à mon avis ce n’est pas assez et que cela ne concerne pas que l’exploitation du coltan..

    Dans le genre pas politiquement correct (soit ceci ne nous concerne pas et ne l’ébruitons pas trop) il y a aussi le scandale des travailleurs tibétains qui meurent comme des petits pains, exploités comme des esclaves dans un pays avec lequel nous entretenons d’excellentes relations (très lucratives)..

    Il ne faudrait pas croire qu’un jour on ne nous présentera pas « l’addition » car même si les torts sont partagés, nous avons les moyens de faire pression afin que les choses changent.. Du fabriquant au consommateur.




  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 23 février 2014 15:49

    Coltan, trois fois plus cher que l’or, ce dernier au détail dix fois moins cher que la cocaïne et six fois que l’héroïne... d’où l’intérêt pour les dominants blancs de placer des pantins psychopathes aux commandes de ces pays d’Afrique après l’assassinat des démocrates présents... si nous ajoutons à cela le tabac que nous payons 6OO euros le kilo sans l’emballage et les papiers, et le diésel qui ruine de son sang les pays arabes, notre civilisation est entièrement dopée à la guerre, la drogue et la prostitution, le trois mamelles de la francafrique.


  • baron 23 février 2014 18:16

    En fait cet article est un hoax assez ancien.


    Ce qui ne retire rien à la souffrance des personnes qui travaillent dans des conditions désastreuses pour en extraire.
    En vérité, le Coltran du Congo n’est en rien indispensable à l’industrie électronique.


    • Jean Keim Jean Keim 24 février 2014 08:32

      La phrase finale de la réaction de Baron est une clef qui ouvre une autre perspective, le coltran fait tout aussi bien l’affaire que la corne de rhinocéros ou l’aileron de requin, par le jeu économique ces produits se retrouvent artificiellement avoir une valeur parfois très élevée et en conséquence les pires excès se mettent en place pour se l’approprier, cela ne fait pas de l’acheteur d’un objet électronique un monstre. Une même approche peut être faite par l’Audible concernant ... le diamant, seul sa rareté en fait sa valeur et les êtres humains qui travaillent à l’extraire ont une situation peut enviable. En prenant du recul il est possible de ne voir dans ce minéral qu’un caillou. Le jour ou il n’y aura plus de coltran, il y aura toujours l’industrie électronique.

      Dans le monde il y a des choix à faire, je n’ai pas de bijou, je ne mange pas de requin, je n’ai pas à ma ceinture un poignard avec un manche en corne de rhino mais je vous lis sur un écran.

  • gaijin gaijin 24 février 2014 12:42

    merci de venir jeter un pavé dans la mare du silence assourdissant sur ce sujet


    • Shawford43 24 février 2014 12:47

      Mon pauvre Gape Yin, si tu t’exclus de toi même des 20/30% à même d’atteindre la masse critique, sans cachotteries ni travestissement, ça risque pas de s’améliorer le son. Tu voudrais pas la stéréo un peu ? Qu’on s’écoute un bon veux week end à Rome des familles par exemple ?




    • Shawford43 24 février 2014 12:50

      Parce que c’est pas une Révolution qu’il nous faut mais bel et bien une Revellition, et faut l’encourager un peu, le buddy


  • yvesduc 24 février 2014 21:21

    La guerre du Congo s’inscrit dans un contexte plus large de tentative de rééquilibrage des revenus des richesses minières par certains gouvernements africains, dont le gouvernement du Congo. Certains gouvernements africains tentent en effet, ou ont tenté, de réviser à la hausse leur participation dans les entreprises qui exploitent leurs minerais, c’est-à-dire leur part de revenus, le prix des licences et, à la baisse, la période d’exonération d’impôts (les ‘n’ premières années d’exploitation sont exemptées d’impôts, et les transnationales « fouettent les ouvriers » pendant cette période afin de sortir le maximum de minerais). Raf Custers, qui dans son livre « Chasseurs de matières premières » évoque longuement le Congo, précise par ailleurs que les chiffres de production sont produits par les transnationales elles-mêmes, que les gouvernements africains doivent croire sur parole. Le Congo ayant engagé une renégociation et refusé la proposition des transnationales, la « diplomatie » de l’Empire est entrée en action, a organisé un boycott du Congo sous prétexte « humanitaire », tandis qu’une guerre venue du Rwanda désorganisait le Congo et permettait aux minerais d’être évacués en contrebande vers le Rwanda. Les transnationales sont ravies : l’arrêt des mines congolaises, du fait du boycott, raréfie la matière, fait monter les cours et n’empêche pas les profits en contrebande.


  • Bertrand Loubard 24 février 2014 22:24

    …."Cette ressource est …… la cause, depuis le milieu des années 90, de près de 6 millions de morts (ce chiffre a été revu à la baisse (150.000) dans un article de janvier 2014 paru dans le Monde diplomatique, NDLR)."….

    Les 150.000 morts sont ceux des deux Kivu et de l’Ituri dus aux « accrochages » pour la possession des gisements : CNDP, Nkundabatware, Mutebuzi, AFDL, Makenga, Ntaganda, M23, M23 « nouvelle formule », etc……Les 6 millions de morts sont ceux des guerres rwando-ougando-congolaises de 1996-1997 et de 1998-2002 et surtout ceux des massacres des réfugiés Hutus de 94 à 96 à Minova, Tingi-Tingi, Nombi, Shanje, Birumbi, Biliko, Chingurube, Hombo, Katale, Nyabibwe, Sake, etc., etc.

    …. »Au Congo-Kinshasa, des groupes « rebelles » exploitent illégalement des mines de coltan"….Entre Kinshasa et Goma il y a 1.572 km (à vol d’oiseau) et les groupes rebelles sont en faits de rwandais APR - pseudo FDLR (Kigali - Goma 100 Km). Le premier maillon de la chaîne de l’exploitation ce sont les petits « creuseurs » souvent des enfants d’origine rwandaise. Ces enfants sortiraient du "bagne de rééducation des petits voleurs" situé dans une île rwandaise dans le la Kivu juste à la frontière (lacustre) avec la RDC, à l’est de l’île Idjwi. Ces enfants sont les rescapés de ceux qui à Kigali avaient encore voulu jouer aux petits voleurs mais dont la police de Kagamé a eu raison en appliquant la politique très efficace du « shoot to kill » ( cfr : Sue Horton)

    (http://nasafullform.blogspot.be/2011/11/la-times-opinion-blog_10.html#4)

    ….. »Acheteurs directs de ce minerai, les multinationales occidentales refusent toute transparence dans leur chaîne de fabrication, affirmant l’impossibilité de mener une traçabilité efficace« …..Les seuls acheteurs »directs" est l’APR qui exporte le minerais via le Rwanda, ce qui est bien connu des enquêteurs des Nations Unies. Les transporteurs et autres intermédiaires (dépôts, entrepôts, comptoirs) sont aussi bien identifiés (en dehors de tous doutes raisonnables). Les noms, les pseudos, les « proxies » et les « portes noms » sont connus (Chargement coltan  de 4’36« à 5’02 » /6’32 sur :

    http://www.youtube.com/watch?v=_QqOnqfPt5U&feature=related )

    Mais comment citer Paul Kagame, Mme Jeannette et Viktor Bout ou Karenzi Karake et James Kabarebe…….sans devoir citer les noms de leurs complices de la Communauté Internationale ? Et avec Hillary Rodham - Clinton comme future présidente, il n’y a pas beaucoup de questions à se poser…Même le deal « Viktor Bout - Edward Snowden » ne ferait que des heureux ; Kagamé pouvant prouver qu’il respecte le "code d’honneur« de la »Causa Nostra" en remboursant les 20.000.000 de US $ qu’il doit encore à Viktor Bout et cela pour faire plaisir au Cartel…..


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