mardi 29 avril 2008 - par Manuel Atreide

Nathalie Kosciusko-Morizet répond à la polémique sur sa démission de conseillère régionale

Suite à l’article de ce week-end sur Mme Kosciusko-Morizet et sa démission annoncée de son mandat de conseillère régionale, j’ai joint ce matin la secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie par téléphone. Elle a accepté de répondre à mes questions et d’apporter ses éclaircissements sur cette polémique. Interview.

Mme Kosciusko-Morizet, une polémique a eu lieu ce week-end dans nos colonnes à propos de votre annonce concernant la démission du mandat de conseillère régionale d’Île-de-France au cas où vous deviendriez maire de Longjumeau. Votre démission est-elle toujours d’actualité et, si tel est le cas, pourquoi n’a-t-elle pas encore eu lieu ?

Concernant cette polémique dans vos colonnes, moi je vois bien d’où elle peut venir, et je relève que j’ai eu en face de moi dans cette campagne municipale des concurrents extrêmement agressifs. Ils poursuivent après l’élection en dépit du fait qu’ils l’aient perdue, toute sorte de polémiques. Comme ils ne réussissent pas à le faire d’une manière officielle, ils essaient de le faire via des sites internet.

Je trouve qu’un équilibre intéressant est d’avoir un mandat national et un mandat local. En conséquence, mon intention était de démissionner de mon mandat de conseillère régionale. Et c’est toujours mon intention, je l’ai d’ailleurs annoncé à mon président de groupe, Roger Karoutchi. Ceci dit, entre-temps il est arrivé un événement que vous n’avez pas ignoré et qui explique que cette liste qui était contre moi aux élections municipales poursuive la campagne par tous les moyens et notamment dans vos colonnes. Un des candidats de gauche n’a pas voulu accepter le verdict des urnes et a déposé un recours.

Conformément à ce qui se fait toujours en la matière, le recours suspend tout simplement ce genre d’actions. Ma démission aura lieu quand le recours aura été jugé, ou quand ce candidat malheureux aura retiré son recours ce qui me semble la solution préférable puisque son recours n’est pas sensé, à mon avis. Mais, il a le droit juridiquement de faire un recours.

Simplement, le recours suspend les actions de démission en raison de cumul des mandats de la même manière qu’il suspend le remboursement des comptes de campagnes. Le recours est suspensif de tout car tant qu’il n’a pas été jugé, l’élection n’est pas réputée définitivement acquise.


Donc vous n’êtes pas légalement à l’heure actuelle à la tête de la mairie de Longjumeau si je comprends bien ?

Vous me comprenez mal. Je suis maire de Longjumeau. Le recours suspend les exigences en matière de cumul comme il suspend le règlement des comptes électoraux. En fait, en matière de droit électoral, le recours est suspensif. Il y a des recours qui ne sont pas suspensifs.

Par exemple, si vous divorcez, vous pouvez être condamné à payer une pension alimentaire. Si vous faites recours, le recours n’est pas suspensif du fait que vous devez payer une pension alimentaire. Ce recours-là, en droit civil, très précisément sur la question du droit familial, n’est pas suspensif. On considère qu’en matière de droit familial, la décision est d’application immédiate quel que soit par ailleurs le droit au recours.

En droit électoral, c’est le contraire. Le recours en droit électoral suspend un certain nombre de procédures. Imaginez quelqu’un qui soit député-maire et qui est élu conseiller régional ou conseiller général. S’il y a un recours sur l’une de ses élections, alors que normalement il n’a pas le droit de cumuler les trois mandats, il attend que le recours soit échu pour démissionner d’un de ses trois mandats. C’est actuellement ce qui se passe, je crois, pour M. Christian Estrosi.

Je déplore beaucoup que l’un des candidats de gauche à Longjumeau ait jugé utile de poser un recours et ainsi de contester le verdict des urnes, mais, dans la mesure où il l’a fait, il se trouve que cela suspend par ailleurs les autres actions engagées.

J’avoue quelque chose, c’est que cela me permet, entre-temps, de m’occuper, avec cette casquette-là, aussi du schéma directeur de la région Île-de-France qui est actuellement travaillé, et qui sera débattu dans l’hémicycle, probablement en juin ou en septembre.

Cela m’a permis d’amender le projet de contrat particulier région - département, qui est passé dans l’hémicycle la semaine dernière et pour lequel, vous observerez si vous lisez les minutes du Conseil régional, que je devais être à peu près la seule à parler au nom de l’Essonne dans l’hémicycle du Conseil régional ce soir-là. Il est vrai qu’il était minuit passé...


Alors que vous bénéficiez d’une image qui est extrêmement positive sur internet et que vous communiquez régulièrement sur votre blog, pourquoi n’avoir pas annoncé le report de cette démission sur votre blog ?

Parce que c’est juridique, c’est évident. Les concurrents à l’élection municipale à Longjumeau essaient d’entretenir cette idée absurde que l’élection est passagère et transitoire, essaient d’entretenir ce sentiment d’instabilité, et communiquent énormément sur ce recours. Et le recours est suspensif. Personne ne m’a posé la question en conseil municipal ou dans la ville, parce que les gens le savent bien.

J’ai été confrontée à un candidat qui refuse le verdict de l’élection. Et, refusant ce verdict, essaie de faire croire par toutes les manœuvres qu’il va y avoir une nouvelle élection prochainement.

Dans l’attente que la justice ait enfin définitivement tranché là-dessus, le reste est suspendu, ce qui me permet de m’occuper du SDRIF et d’être à minuit dans l’hémicycle du Conseil régional d’Île-de-France pour porter des amendements utiles pour ma ville.

Cela a été rapporté dans Le Parisien Essonne dans un article qui rapportait le fait que mon amendement n’est pas passé, ce qui est dommage. C’est curieux d’ailleurs, parce que mon amendement n’est pas passé et, après le vote, Jean Vincent Placé, le président du groupe Verts au Conseil régional d’Île-de-France est venu me voir en disant qu’on aurait dû en parler avant et que lui aurait bien voté pour l’amendement. Mais il connaissait l’amendement, il savait qu’il avait été déposé.


D’une manière plus générale, pourquoi une proportion importante d’élus cumule plusieurs mandats alors que l’immense majorité des Français y sont opposés ? A-t-on un défaut dans l’organisation de notre système politique ?

Je pense que c’est utile, que ça a du sens d’avoir un mandat national et un mandat local. Je pense que ce n’est pas forcément intéressant de cumuler deux mandats locaux et je suis sûre qu’il est vraiment insensé de cumuler deux mandats nationaux. Le système actuel de ce point de vue-là, qui ne prend pas en compte les présidences de communauté d’agglomérations, je le trouve un peu insuffisant.

A titre personnel, cela ne me choquerait pas que qu’on dise plus clairement un mandat national et un local. En revanche, je trouverais dommage qu’on limite à seulement un mandat national ou seulement un local. Par mon expérience comme députée, je sais que le plus intéressant est l’interface entre le national et le local.

Quand ce n’est que du national, vous avez le risque, de devenir un peu hors-sol, comme on parle d’agriculture « hors-sol ». Et quand ce n’est que du local, vous courez le risque de vous enfermer dans la critique du national, « Ah oui, ça, je ne peux pas le faire parce que..., parce que... parce que...  » et ce n’est pas très bon non plus.

Les choses les plus intéressantes que j’ai faites comme députée, c’est vraiment entre les deux. Une des choses dont je suis la plus fière, c’est l’amendement que j’avais fait passer sur le plafonnement des frais bancaires. C’était directement issu de l’expérience locale, de dossiers de permanence parlementaire. En l’occurrence, il s’agissait du dossier d’une Longjumelloise. Elle était venue me voir pour un dossier de surendettement. Quand on regardait de près, on se rendait compte que l’essentiel de ce qu’elle avait à payer, c’était des frais.

C’est ainsi que j’avais commencé à travailler sur le dossier des frais bancaires et c’était vraiment à l’interface entre le local et le national que s’était créé cela.

Si je n’avais fait que du local, je n’aurais pu que me lamenter sur son cas et pas agir, et si je n’avais été que dans le national, ce n’est pas forcément le genre de problèmes dont j’aurais eu connaissance.

Un autre exemple comme ministre : une des choses sur lesquelles on a pu bouger très concrètement et très rapidement, c’est la lutte contre les nuisances aériennes, avec dès le 1er janvier, le doublement des taxes sur le bruit des avions. Certains le considèrent comme insuffisant, sans doute ils ont raison, mais le doublement ce n’est pas si facile à obtenir.

Ce que je crois, c’est qu’un seul mandat, cela a quelque chose de satisfaisant, mais ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus positif. En revanche, autoriser un mandat national et un local, sans accepter qu’on les empile, là je suis d’accord.

D’ailleurs, c’est le sens de l’engagement que j’ai fait sur mon blog pendant la campagne qui est de dire ce que je peux faire au niveau du Conseil régional d’Île-de-France, pour ma ville et pour ma circonscription, je peux aussi l’apporter comme ministre.

Donc c’est la raison pour laquelle j’avais dit très clairement que je démissionnerais du Conseil régional d’Île-de-France. Pour cela, il faut que le recours soit échu ou il faut, pas forcément d’ailleurs, que mon opposant renonce à son recours.

J’ai déjà prévenu mon président de groupe Roger Karoutchi qui n’est pas forcément très ravi parce que c’est vrai qu’on travaille bien sur les questions d’environnement au Conseil régional d’Île-de-France. Mais c’est bien mon intention.

Propos recueillis lundi 28 avril 2008, par téléphone.

Manuel Atréide



32 réactions


  • tvargentine.com lerma 29 avril 2008 10:39

    Mais pourquoi nous vendre des articles de publi-reportages sur une personne politique ????

    C’est un nouveau moyen de gagner de l’argent sur Agoravox que de faire des publi-reportages ???

    ON S’EN FOUT !!!!

     


    • claude claude 3 mai 2008 23:25

      @ lerma,

      mais que donc vous a fait ou pas, la belle dame, pour que vous la vouiez ainsi aux gémonies ?

      vous aurait-elle rabattu votre obséquieux caquet de malfaisant courtisan ?


  • geko 29 avril 2008 11:14

    Merci Manuel de permettre à NKM d’éxercer son droit de réponse. Voilà qui met fin à une polémique qui n’avait pas lieu d’être !!

    @Lerma chaque jour le lecteur doit subir vos agressions mégalomaniaques sans queue ni tête : TOUT LE MONDE SE FOUT DE L’OPINION DE LERMA !!! AVEC VOUS LA TOLERANCE CONFINE AU LAXISME !


  • armand armand 29 avril 2008 11:20

    Au moins une politique qui répond au téléphone ! Bravo Manuel Atréide pour ce scoop.

    Ses arguments sont classiques - interface locale-nationale, etc. Soit, mais interdiction alors de cumuler les salaires. Bien entendu, il eût été peu galant de suggérer pareil sacrifice...

    A y regarder de plus clair, dans le photo qui l’accompagne, le regard à la fois concentré et amusé de NKM et son léger sourire me font penser à Temperance Brennan, l’héroÎne de la série policière ’Bones’. Quoi de surprenant, il paraît que l’actrice est l’arrière-petite-fille du président français Paul Deschanel...

     


    • armand armand 29 avril 2008 13:12

      Le furtif :

      J’ai quand même exprimé un avis... politique sur le sujet. Mais je crois que quand une jeune femme politique se fait photographier comme une star - et j’insiste, pour ma part je la trouve... très réussie ! -on ne peut manquer de la taquiner là-dessus.

      Quant à l’ascendance de Temperance, je l’ai trouvée sur un des sites à sa gloire. L’actrice s’appelle Emily Deschanel, a passé son enfance près de Lyon, et serait l’arrière-petite fille du président -fou.

      Par ailleurs c’est une ’vegan’ et défend férocement les ’Animal Rights’.


    • melanie 3 mai 2008 13:04

      @ Armand

       

      Je ne connais pas NKM en tant que politique, mais ce que je n’ignore pas, c’est que cette femme est une pointure : Polytechnicienne, major de promotion, environnementaliste de première envergure, ses déboires -dedans il y a boire ... - avec Borloo qui s’en tape et "assure le minimum" mais récupère son travail à son compte et ce faux-cul de Coppé, ne sont que l’émergence d’un conflit larvé entre une femme qui connait sa supériorité intellectuellement et qui est une talentueuse politicienne plutôt plus franche que la moyenne, et deux connards patentés mais adoubés par l’UMP.


    • armand armand 3 mai 2008 19:21

      Mélanie :

      Je vous laccode, elle a tout l’air d’une pointure. Mais je ne brandirais pas Polytechnique comme une référence absolue. Il y a beaucoup de c...n(ne)s qui ont fait les grandes écoles. Et qui, de ce fait, se croient infaillibles.


  • bernard29 candidat 007 29 avril 2008 11:41

    La jeunesse politique retrouve les reflexes des vieux baroudeurs politiciens pour défendre leur besoin de pouvoirs. 

    Un élu national a une fonction ( voter les lois et contrôler le gouvernement) . Cet élu assure sa proximité de terrain, comme ils disent, grâce à leur permanences payées sur leur circonscription ( Pour celà ils bénéficient d’une allocation supplémentaire équivalente à 9 000 euros par mois pour s’offrir l’aide de deux permanents et pour payer leurs frais. ( je ne compte pas les aides des partis ( implantations locales sections, bénévoles etc...)

    un élu local a une fonction de gestion territoriale et de politique locale ou régionale. Ca n’a rien à voir.

    NKM ne veut pas faire la différence comme tous les cumulards de service. C’est triste et dommage parce la représentativé, la légitimité des élus souffrent de ce refus de séparer les responsabilités et de reconnaître les compétences respectives des différents représentants du peuple. 

    Cette jeunesse politique à la NKM n’est pas l’avenir de la démocratie. 


    • Rage Rage 29 avril 2008 23:58

      Bonsoir,

      Je trouve la démarche de Manuel Atréide très "pro" et très efficace : au moins, le lecteur peut aller chercher l’info à sa source plutôt que tout imaginer.

      NKM (pour simplifier) se justifie donc en invoquant le recours actuel. Nous verrons ensuite si elle applique ce qu’elle vient de dire ou si elle se défile une nouvelle fois.

      Sur le fond, cumuler un mandat local et un mandat national ne me choque pas non plus.

      Et pourtant je suis un fervent pourfendeur du cumul des mandats. La distinction étant de clairement établir les règles du jeu, à savoir déterminer l’impossibilité d’être à la fois élu régional et élu municipal, conseiller général, maire et député.

      Trop d’échelons complété par trop de flou sur ces échelons ainsi que la dualité assemblée/sénat pose véritablement la question du "nombre d’élus" en France.

      Question tabou, mais à trop vouloir d’élus, on politise tout, on divise les ressources et décisions : en un mot on fige le système. D’où la méthode "Sarko" de passer outre pour faire "seul" là où tout le monde est coincé. Problème, il fonce seul dans le mur... mais c’est un autre débat.

      Sur les mandats locaux, les interférences deviennent criantes lorsqu’un élu régional en vient à faire du "localisme" parce qu’il est avant tout élu "de" telle ou telle commune. Comment décider pour l’intérêt régional quand on rapporte tout à son territoire ? Comment attribuer la localisation d’une entreprise lorsque l’on en vient à jouer à l’échiquier politique ?

      Comment un député peut-il être efficace lorsqu’il est à la fois maire et conseiller général : comment peut-il tout suivre efficacement sans tout survoler et être finallement partout et nulle part ?

      Comment justifier la rémunération à temps plein net d’impôt si certains maire n’ont qu’un mandat et que d’autres en ont 3 et consacrent mécaniquement 3 fois moins de temps à chacun d’entre eux ?

      Il faut rationnaliser les échelons territoriaux et politiques au plus vite. Nous sommes en train de couler à force de croire dans un système qui n’est plus adapté aux réalités de terrain et notamment à la géographie de la France. Communes et départements doivent être repensés.

      Bilan des courses : NKM doit évidemment lacher son mandat régional, mais elle devrait être accompagné de tous ceux qui ont 3 mandats et plus dans ce mouvement : qui la suivra ?


  • ronchonaire 29 avril 2008 11:59

    Sur le fond : magnifique exercice de mauvaise foi car sa position est injustifiable, notamment pour les raisons avancées par candidat007 ci-dessus. Ministre et maire sont deux boulots totalement différents, qui n’ont absolument rien à voir ; Vouloir cumuler les deux au nom de la sacro-sainte "proximité avec le terrain" (note à Madame la Ministre : vous êtes Ministre, pas entraîneur de foot) revient en pratique à être partout et nulle part en même et à ne faire correctement ni son métier de ministre, ni son métier de maire. De toute façon, le cumul des mandats n’est pratiqué quasiment qu’en France ; vouloir le justifier par des arguments universels (du type proximité du terrain) est donc illusoire.

    Sur la forme : je suis stupéfait de lire une Ministre de la République s’exprimer dans un français aussi pauvre ; la synthaxe est affligeante, la grammaire pour le moins "flolkorique" et le vocabulaire extrêmement limité. Un petit effort, que diable, vous représentez quand même votre pays !


    • geko 29 avril 2008 12:26

      Elle dit clairement qu’une fois le recours échu elle démissionnera !

      Heuu Ronchonnaire il s’agit d’une interview téléphonique => ’expression orale non préparée comme peut l’être une réponse écrite !

      Défendre une opinion politique n’est pas mettre les oeillères de la mauvaise foi politicienne. Je pense que le cumul des mandats est la cause des guerres territoriales que se livrent les partis politiques. Une fois de plus le grand perdant reste l’électeur !

       


    • ronchonaire 29 avril 2008 14:24

      Justement, le cumul des mandats n’est pas une question d’opinion politique, étant une pratique largement répandue aussi bien à gauche qu’à droite. C’est avant tout une question d’exercice du pouvoir et cet exercice du pouvoir est profondément vicié en France. 

      Sur la forme, je ne vois pas en quoi le fait que ce soit une entrevue orale soit une excuse ; elle est Ministre, elle a répondu à cet entretien en tant que Ministre, qu’elle s’exprime comme une Ministre doit le faire et non pas comme si elle était avec ses potes au bistrot du coin.


    • geko 29 avril 2008 16:13

      Ronchonnaire je faisais cette remarque parcequ’elle conclut :

      "Donc c’est la raison pour laquelle j’avais dit très clairement que je démissionnerais du Conseil régional d’Île-de-France. Pour cela, il faut que le recours soit échu ou il faut, pas forcément d’ailleurs, que mon opposant renonce à son recours......Mais c’est bien mon intention."

      Parler de "magnifique exercice de mauvaise foi" me semble excessif. Elle peut montrer l’exemple mais sera t’elle pour autant suivie par les élus de son parti voir de la classe politique ? A mon avis elle risque d’être mise au pilori ! La suppression du cumul des mandats doit être l’initiative d’un parti politique mais la ça coince.

      Sur la forme vous avez sans doute raison, mais quand j’écoute des Dati, Moreno ou encore le grand pacha de l’Elysée.... !!!

      Cordialement


  • tvargentine.com lerma 29 avril 2008 12:09

    Voila la démagogie incarnée ici car elle cumule des revenus et en plus elle est nulle dans ce qu’elle produit

    Et sans parler de cet étrange publi-reportage ici !

     


  • Tristan Valmour 29 avril 2008 12:32

     

    Bravo à Manuel Atréide pour ce billet (et plus généralement pour l’ensemble de ses interventions), et bravo à madame Kosciusko-Morizet pour sa réponse.

     

    Quelques critiques néanmoins sur la justification du cumul des mandats :

     

    Tous les autres pays européens, à l’exception de la Belgique, limitent le cumul des mandats. Voir l’article du NY times : http://www.nytimes.com/2008/01/13/world/europe/13france.html?_r=1&th=&emc=th&pagewanted=all&oref=slogin Dire qu’on travaille mieux en cumulant un mandat national et local, c’est du pipeau. Effectivement, je ne vois pas en quoi cette exception française conduirait à une meilleure gouvernance des affaires locales et nationales.

     

    Il y a suffisamment de personnes capables d’exercer des mandats nationaux et locaux, seulement les partis verrouillent tout. La concentration des pouvoirs est plus néfaste que bénéfique.

     

    On peut très bien exercer un mandat local et se tenir informé de ce qui se passe à l’échelle de la Nation. L’inverse est vrai. Point n’est besoin d’assurer une fonction élective pour connaître les difficultés auxquelles sont confrontés les « gens d’en bas ». Il suffit d’aller à leur rencontre, permanence ou pas.

     

    Il faut exercer un seul mandat à la fois, non renouvelable. Ainsi un maire pourrait-il briguer la députation une fois son mandat achevé, mais ne pourrait pas se représenter à la mairie.

     

    Il faut cesser de croire en l’existence de héros, d’êtres supérieurs qui disposeraient de compétences extraordinaires. C’est un mythe, tout s’apprend.

     

    Madame le ministre ne fait donc que protéger son pré-carré par une argutie, non une argumentation. Elle n’en demeure pas moins particulièrement coupable, puisqu’elle applique une règle partagée par tous ses pairs en politique, de gauche comme de droite.

     

    Pour plus de détails, voir mes deux articles sur les fractures parlementaires.


  • Yannick Harrel Yannick Harrel 29 avril 2008 13:16

    Bonjour Manuel Atreide,

    Merci d’avoir puisé à la source même la réponse à cette polémique. Un très bon point pour Agoravox et sa crédibilité.

    Cordialement


  • Chtiboom 29 avril 2008 14:05

    Franchement, je ne vois pas pourquoi les commentateurs lui tombent dessus.

    Si elle a un recours, c’est normal qu’elle attende la décision de justice pour démissionner de son mandat de conseillère régionale.

    Si jamais elle démissionnait, et que dans le même temps son élection à Longjumeau était invalidée, elle se retrouverait le bec dans l’eau, en "suspension", sans "porte de sortie". Et de ce fait elle se retrouverait complètement à la merci de Sarkozy et Fillon, elle serait obligée de fermer complètement sa gueuele sur tout et à propos de tout.

    Pour une fois qu’on a une Ministre de l’Ecologie qui est compétente sur le sujet, qui a du caractère pour défendre ses dossiers, même au prix de tensions au sei du gouvernement, je trouve nul à chier qu’on l’emm... sur le cumul de deux mandats.

    Ceux qui râlent contre le cumul des mandats, c’est qu’ils ne connaissent rien à la politique. Pour une ville, il vaut mieux avoir un député-maire qu’un député, c’est universellement connu. Le député a des moyens d’action et de pression pour défendre sa ville qu’un simple maire n’a pas.

    Avoir un député-maire, pour un citoyen, c’est l’assurance que si votre maire est bon, il aura les moyens de faire quelque chose.

    Vous parlez de 9.000 euros par mois, et vous trouvez ça choquant. Cela se voit que vous ne connaissez pas le salaire de beaucoup de cadres dans des grandes entreprises. Le moindre petit HEC touche cela à 35 ans, et encore, sans les avantages en nature.

    Imaginez une entreprise qui ferait 250 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Eh bien je peux vous dire que les 1.000 cadres les mieux payés de cette multinationale seraient payés beaucoup plus que cela.

    Quand on veut gagner de l’argent, on ne fait pas de la politique, ça ne rapporte pas...


    • ronchonaire 29 avril 2008 14:19

      "Pour une ville, il vaut mieux avoir un député-maire qu’un député, c’est universellement connu. Le député a des moyens d’action et de pression pour défendre sa ville qu’un simple maire n’a pas."

      C’est précisement le problème : le rôle d’un député n’est pas de défendre "sa" ville mais de légiférer sur des questions d’envergure nationale. D’ailleurs, contrairement à une idée largement répandue, un député représente l’ensemble de la population du pays, pas uniquement les habitants de la circonscription où il a été élu. La grève de la faim de Jean Lassalle il y a quelques années est, de ce point de vue, un cas d’école : un député n’a pas à s’opposer au transfert d’une usine d’une vallée vers une autre, il n’a d’ailleurs même pas à s’occuper de ces questions ; un député est élu pour se préoccuper de l’ensemble des français, quelle que soit la vallée où ils habitent.


    • bernard29 candidat 007 3 mai 2008 11:14

      Bravo.

      Quant aux rémunérations des députés et sénateurs elles sont de 13 000 euros ( indemnité de mandat PLUS indemnité de fonctions ¨lus avantages ; voyages, hotels, téléphone etc etc) MAIS les 9 OOO euros SUPPLEMENTAIRES sont alloués pour les permanents de l’élu ( en général 1 à 1 et demi et bien souvent ils sont de la famille) . Tout cela est excessif . D’ailleurs en France de nombreux politiques font fortune en ne faisant que de la politique. ( Royal, Hollande, Emmanuelli etc paient l’impôt sur le fortune). Ils ont donc fait fortune en faisant de la politique. ( ce qui n’est pas normal,) puisque comme disait Victor Hugo dans son discours sur la misère (discours au parlement) ; les députés ne doivent avoir qu’une seule idée en tête à chaque fois qu’ils se arrivent dans la salle du parlement ; "réduire la misère".


  • HELIOS HELIOS 29 avril 2008 14:31

    Merci à vous, mr l’auteur, pour votre article...

    Merci a vous, madame Kosciusko-Morizet pour votre participation...

    Sur le fond du dossier, je ne peux qu’approuver le non-cumul des mandats, comme nous le disons quasiment tous depuis des lustres. Le sens de l’histoire n’est pas au cumul. La voracité de pouvoir, d’influence et d’argent n’a pas de limite que l’enveloppe soit belle et charmante ou rébarbative.

    Vous participez donc, madame, a votre manière au rejet que le "peuple" temoigne pour ses "élites" politiques. C’est à coups de petits viols au quotidien politique que vous videz, puis tuez ce noble metier.

    Vous savez comme nous tous, le matin, dans la salle de bain devant votre miroir en vous rasant... non, je plaisante, je rectifie, le matin en vous maquillant, qu’au fond de vous même que le cumul est le resultat d’un ego (moi, je), d’une ambition, d’une venalité... choisissez le mot qui vous plait, peut être tous a des degrés divers qui vous poussent au "toujours plus".

    Peu importe l’intérêt du pays, de la région, de la ville car vous ne pouvez defendre l’un au detriment de l’autre, sauf a ne plus respecter les autres mandats qui vous sont confiés. Laisser croire que vous serez plus performant à l’assemblée en etant maire et vice versa est un non-sens.

    Enfin, voudriez vous un jour nous expliquez comment vous pouvez assumer votre travail de maire en participant vraiment a votre mission au parlement ? Car, les deux mandats sont des plein temps. Celui de député vous autorise des assistants, mais pas celui de maire. Ce qui veut dire que le travail que vous ne faite pas est délégué et donc payé deux fois, a vous et a ceux qui le font pour vous... Vous n’avez, hélas, comme tout le monde, que 24 heures par jour.

    Votre resolution de quitter le conseil régional est une bonne chose, et peu importe le resultat des elections municipales. Vous auriez pu(du) le faire immediatement et dans la foulée choisir entre la mairie et le parlement... mais mieux, beaucoup mieux, vous abstenir de vous presenter a une election pour laquelle vous n’assumeriez pas le mandat.

    Je vous présente, madame, mes hommages les plus respectueux.

     

     


    • Yannick J. Yannick J. 29 avril 2008 15:00

      @ helios...

      je n’y ajouterai rien tant mon avis est similaire...

      à quoi serve les distinctions de mandat si tous ne doivent être partagés que par un petit nombre diantrement plus faible que le dit nombre de postes ???

      cordialement à tous.

      madame la ministre.


    • kristin66 29 avril 2008 22:17

      mais mieux, beaucoup mieux, vous abstenir de vous presenter a une election pour laquelle vous n’assumeriez pas le mandat.

      Sourtout que rapellons le, NKM n’habite pas Longjumeau.

      La campagne municipale de Longjumeau a été assez mouvementée et NKM n’a pas été une blanche colombe, bien loin de là. Il y en a qui ont eu de beaux cadeaux !!!! Et NKM a eu aussi son petit cadeau en "gagnant Longjumeau".

      Je ne sais pas si le recours aboutiera, mais il est légitime.

       


  • Grasyop 29 avril 2008 14:31

    Merci pour ces éclaircissements, qui étaient nécessaires, et que je trouve tout à fait convaincants.


  • brieli67 29 avril 2008 17:14

    donc sanctions...........TOUS LES MANDATS SONT EN JEUX.......

    pas fous nos législateurs de députés cette loi n’a jamais été suivie des textes d’applications.

    République bananière et de pères en fils.

    iL Y A QUOI ETRE FIER DE TELS REPRESENTANTS


  • thomthom 29 avril 2008 17:45

    J’aime beaucoup NKM, et je serais enchanté que tous nos "politiques" n’aient se serait-ce que 50% de ses compétences !

    Je le lui ai d’ailleurs fait savoir dans un email que je lui ai envoyé via son blog suite à "l’épisode OGM"... resté sans réponse... mais passons... elle a surement mieux à faire

    Je comprend et suis réceptif à son argumentaire à propos de la présente "affaire"... rien à redire.

     

    Mais il y a quand même une phrase dans ce que je viens de lire qui me choque énormément.

    "ce qui me permet de m’occuper du SDRIF et d’être à minuit dans l’hémicycle du Conseil régional d’Île-de-France pour porter des amendements utiles pour ma ville."

    Donc, madame, vous agiriez au conseil général pour défendre spécifiquement les intérêts de votre commune ? Vous ne croyez pas que dans le cadre de votre mandat régionnal, votre devoir le plus élémentaire est de vous concentrer exclusivement sur les intérets de la région dans son ensemble, et justement de faire abstraction d’intérêts locaux ?

    Il semble bien que le cumul des mandats pose un véritable problème. Pas seulement un problème d’emploi du temps et de capacité à assumer plusieurs activité avec une pleine efficacité, mais aussi un problème déontologique.

    Le rôle d’un élu local (député ou maire) est de défendre les intérêts de sa commune, qui ne sont pas toujours convergeants avec ceux de la région ou de l’état. Si une unique personne cumule ces deux types de mandats, elle risque de se retrouver écartelée entre des intérêts divergeants ; son intégrité risque d’en prendre un sale coup.

    Donc finalement, deux mandats, décidément ce n’est pas possible... même si c’est un local et un national. Vous devriez donc vous focaliser sur un seul mandat. Celui de Président de la République ne vous siérait-il point, ma chère NKM ?


  • Peepo 29 avril 2008 18:04

    L’occasion de rappeler que le cumul des mandats serait porteur déconomies s’il n’y avait pas cumuls d’indemnités.


    • brieli67 29 avril 2008 19:34

      pour li bidi Noeud et vieillissant ARMAND

       

      du pro MLF de bas étage. Sans éthique sans courage !

      Une LERMA au gouvernement adulée et pelottée par Nabot-Léon..... un rôle fictif d’anti-thèse .... un ersatz d’opposition.

      C’est ça le nouveau Centre ! elle ne fait que confirmer.


    • armand armand 29 avril 2008 20:45

      Phoque-off Brieli-

      Le vieillissant Armand (comme nous tous, à chaque seconde qui passe) a encore de quoi applatir les connards - libre à toi de juger si tu fais partie de cette catégorie.

      Il a de quoi aussi faire honneur aux dames.

      Et il te dit que tu souilles avec tes inepties ce fil qui concerne une bien belle personne. Quoiqu’on puisse penser de sa politique.

      alors ouste !

       

      @Le Furtif :

      Mais je suis sûr que les saines traditions familiales font qu’elle apprécie les hommes d’expérience...

      f


  • jrev jrev 30 avril 2008 08:50

    Le cumul des mandats ne se justifie pas


    • jrev jrev 30 avril 2008 08:51

      Les commentaires déplacés non plus


    • Atlantis Atlantis 3 mai 2008 11:59

      ah si si : selon NKM c’est très utile pour tirer la couverture (budgets/lois/décrets nationaux) à soit ( =sa localité) et s’assurer ainsi une carrière politique tranquille, avec un renouvellement de mandats quasi automatique.


  • FrihD FrihD 3 mai 2008 12:00

    Je n’ai pas lu les commentaires, mais la phrase "Comme ils ne réussissent pas à le faire d’une manière officielle, ils essaient de le faire via des sites internet." me dérange un peu.

    L’information devrait-elle être officielle ? ça veut dire quoi sur les autres journaux et quelques agences de presse ? Ou alors on parle de la carte de presse, qui sert surtout à discriminer les gens devant l’information plus qu’autre chose (après, les avantages un peu abusifs, c’est encore une autre connerie, surtout aux vues de la provenance des informations *officielles*).

    J’espère que Mme Kosciusko-Morizet remarquera que sa réponse a été bien accueillie, et bien présentée, peut-être même que son traîtement est meilleur ici que sur les journaux (car en plus on dispose de l’ancien article pour pouvoir faire son opinion.


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