Islamisation
Voici mon petit compte-rendu de la conférence à laquelle j’ai assisté samedi dernier. Il s’agissait de la conférence de lancement en France du livre russe d’Elena Tchoudinova, “Mosquée Notre-Dame de Paris, 2048″. Beaucoup d’intervenants intéressants, séance de questions/réponses passionnante. Le thème de fond : l’islamisation.
J’étais donc, ce samedi 18 avril 2009 à 14h, dans la salle Pierre Nicole à Paris, pour assister à la conférence organisée par Jean Robin (Editions Tatamis, voir aussi le blog). Je n’étais pas seul : la salle était bien remplie, et l’ambiance assez spéciale. A sujet sensible, émotion palpable. Je vais essayer de retranscrire ce que j’ai ressenti pendant la conférence, et de rapporter la teneur des interventions. Les intervenants étaient dans l’ordre :
Elena Tchoudinova, l’auteur du roman “Mosquée Notre Dame de Paris, 2048″, venue exprès de Russie
Anne-Marie Delcambre, docteur d’Etat, docteur en civilisation islamique, la préfacière du roman
Père Samuel, d’abord moine orthodoxe, il choisir de devenir prêtre catholique en 1967. Il a vécu au Proche-Orient pendant 35 ans, avant de s’installer en Belgique. Il refuse tout dialogue avec l’islam. Controversé, il reste fidèle à la messe en latin et à l’église d’avant le concile Vatican II. Il déclare que le salut vient des juifs, soutient Israël. Son combat, c’est la lutte contre l’islamisation de l’Europe
Alain Pagès, prêtre et internaute “évangélisateur” est également venu participer à la séance de questions/réponses
Très bon roman
Avant de retranscrire une partie des questions abordées, je voudrais donner mon sentiment sur le livre d’Elena Tchoudinova. C’est un bon roman, avec un très bon rythme, une construction assez dense. Le sujet est extraordinaire, en soi. La France de 2048 est islamisée, les femmes sont toutes voilées, les églises et les autres religions interdites, la place de la Concorde est un lieu de lapidation publique, et la Mosquée Notre-Dame de Paris est une mosquée. Je suis un peu dégouté, parce que j’avais commencé à écrire un roman dont l’action se passait dans un futur lointain, et où la Terre était sous la coupe des islamistes. La résistance s’était établie sur une autre planète, et un résistant du monde libre partait en mission sur Terre. Bon, ok : ça n’était pas aussi claquant comme scénario, mais quand même. L’idée n’était pas trop éloignée. Le décor est bien planté et on sent que Tchoudinova connait bien le monde musulman (cela a été souligné, d’ailleurs, par Anne-Marie Delcambre pendant la conférence). Un souffle épique parcours l’ouvrage : on suit l’action de la résistance parisienne qui veut reconquérir Notre-Dame. Un mélange hétéroclite de chrétiens et d’athées, d’orthodoxes prend part à l’action. Et bien sûr, une bonne part de musulmans.
L’action est vive et prenante. Le thème très fort. Je vous recommande la lecture de ce très bon roman. Dont j’espère bien qu’il n’est pas d’anticipation.
Un phénomène : l’islamisation
Le point commun des interventions est la mise en évidence d’un phénomène : l’islamisation de l’Europe. Anne-Marie Delcambre a rappelé ce qu’est l’islamisation : la progression de l’application de la loi islamique, la Charia. Elena Tchoudinova a rappelé des évolutions récentes dans son pays à ce propos, et la manière finalement assez insidieuse dont les plus prosélytes parviennent à retourner l’ouverture de nos sociétés, sa tolérance à la diversité, contre elle-même. Commencer par demander le retrait des symboles chrétiens au nom du respect de la diversité et de la non-discrimination, et puis, une fois le rapport de force inversé, réclamer de remettre des références religieuses à l’islam, au nom de la majorité. Anne-Marie Delcambre a clairement expliqué en quoi l’islam ne tolère pas la diversité, justement, et pourquoi il faut refuser le dialogue islamo-chrétien, parce que l’islam est aussi une loi. Ce n’est pas qu’une religion. Le Père Samuel a quant à lui rappelé la triste vérité des sociétés islamiques : il n’y a pas de diversité dans les sociétés musulmanes. Il n’y a pas de liberté pour les non-musulmans dans ces pays, et la construction d’églises ou de synagogues y est interdite. Le père Samuel a expliqué, comme les autres intervenants, qu’il n’a rien contre les musulmans, mais qu’il faut par contre se battre contre ce texte scandaleux qu’est le Coran. Un petit “dialogue” entre Anne-Marie Delcambre et le Père Samuel a conclu les interventions. Quelques vérités ont été rappelées : il n’y a qu’un islam, celui du Coran et du prophète. Là où il y a l’islam, il n’y a jamais de démocratie. Dur, mais vrai.
Quelles réponses ?
La séance de questions / réponses a ensuite débutée. J’ai été un peu gêné par certaines questions, car elles venaient pour certaines de personnes clairement à l’extrême-droite, ou très catholiques. Rien de choquant sur le fond de ces questions, mais la remise en perspective de Jean Robin, qui a rappelé que bien loin de subir la diversité, notre société risque avec le phénomène d’islamisation une diminution de sa diversité, était la bienvenue. Le but est bien de défendre notre société ouverte et tolérante. Il ne s’agit pas d’un repliement sur soi, mais simplement d’une identification de ce qui peut menacer nos sociétés libres. La composition du parterre d’intervenants était également excellente. Anne-Marie Delcambre est athée, et l’a clairement fait savoir. Il ne s’agissait ni d’un meeting de l’extrême-droite, ni d’une messe. Il s’agissait bien de la conférence de lancement d’un livre dont le thème - l’islamisation - est sensible, et globalement laissé de côté par les médias. La question que j’ai posée était assez terre-à-terre : si le phénomène d’islamisation est indéniable, quels sont les moyens de lutter contre ? Faut-il interdire l’islam ? Ok, je voulais choquer un peu ; mais il faut être cohérent. Si on pense que l’islam est un danger, et si on pense qu’il s’agit d’une idéologie totalitaire, il faut lutter contre avec la même énergie que contre les totalitarismes déjà identifiés, et contre lesquels il faut aussi lutter : nazisme, communisme, et toutes leurs déclinaisons. La réponse d’Elena Tchoudinova était en trois points :
stopper l’immigration de populations musulmanes
intégration des populations présentes dans la nation russe (elle parlait bien sûr pour son pays)
ne pas oublier qui nous sommes : une civilisation européenne, judéo-chrétienne
Les réponses d’Anne-Marie Delcambre et du Père Samuel m’ont parue moins directes, et j’ai eu l’impression qu’ils ne faisaient que réaffirmer les dangers de l’islam, sans proposer de pistes pour lutter contre l’islamisation. Le père Pagès est venu un instant à la tribune pour expliquer que selon lui, il faut démonter l’islam, c’est-à-dire en expliquer les contradictions, la violence. Il est dans une logique d’évangéliser les musulmans. Je comprends son propos, j’approuve la méthode (comment faire comprendre sans démonter et expliquer), même si je ne me reconnais que “symboliquement” dans le but.
Voilà. J’ai profité par la suite de Jean Robin pour proposer à Anne-Marie Delcambre une interview par écrit, qu’elle a accepté. Je suis en train de réfléchir aux questions, n’hésitez pas à en suggérer en commentaires.
J’aimerais terminer ce compte-rendu en rendant hommage à Jean-Robin pour cette conférence réellement passionnante, variée, stimulante, et avec des intervenants de qualité, modérés, tolérants et lucides. Le sujet est ouvert. Que pensez-vous de tout cela ?