Grippe H1N1 2009 : ou le gouvernement raconte des bobards ou/et il est d’une totale inconséquence
Derrière de bons sentiments cette affaire de grippe pandémique (H1N1), ressemble de plus en plus à une énorme opération de com destinée à détourner le regard du public et des médias, de la réalité d’une rentrée morose ou une nouvelle plongée de la finance mondiale, va plomber définitivement l’économie.

Qui dit économie dit chiffres, parlons-en et relevons de fait les inconséquences économiques des mesures annoncées :
La première annoncée par Roselyne "porte parole de Sarko" il y a un mois, mercredi 15 juillet 2009 à lire dans Le Monde : "La France a négocié la commande ferme de 94 millions de doses de vaccins contre la nouvelle grippe A (H1N1) pour un montant d’un milliard d’euros auprès de trois laboratoires...
Suivent sur France Inter les précisons très utiles de Roselyne :
"Roselyne Bachelot a indiqué que le niveau 6 d’alerte, le niveau pandémique le plus élevé, pourrait être déclaré "au début de l’automne" en raison d’une circulation plus active du virus, liée à des températures plus basses et à la rentrée scolaire. (Voir le détail du plan) (Nota téléchargez le c’est passionnant pour les libertés publiques et interdictions de manifestation)
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Il faut déjà avec ces annonces une première réflexion : L’OMS indique que la préparation des vaccins demandera 4 à 5 mois minimum, merci de relever que la commande officielle a été passée le 15/07, ce qui nous porte la disponibilité des vaccins entre le 15 Novembre et 15 décembre 2009. Notez également que Roselyne nous annonce le début de la pandémie avec la rentrée des classes début septembre (SIC).
D’après l’OMS le processus de fabrication des vaccins étant pour la plupart des labos identiques à la préparation du vaccin de la grippe "classique", rien ne peut prévoir que la fabrication mis en route soit réellement efficace ! (1 Milliard d’euros en jeu !), et d’autre part si nous suivons les prédictions de Roselyne quand le vaccin sera arrivé, la grippe sera passée en grand partie, les enfants l’auront déjà attrapée.
Admettons, les vaccins sont là, il faut vacciner, qui va le faire, en fait on ne sait pas : Roselyne renvoie le traitement de la grippe aux médecins, mais il y aura des centres de vaccinations (à la chaine certainement, ou ne va prendre le temps de faire un bilan des contre indications que vous pourrez avoir). Il est donc probable que beaucoup de Français iront voir leur médecin : 22 euros à multiplier par quelques millions de personnes (disons 10 millions pour faire bonne mesure, vaccin qu’il faudra renouveler au moins 1 fois, cela nous fait une estimation de 440 Millions d’euros (rien que pour les médecins) à rajouter à la note de 1 milliard d’euros de la commande de vaccins.
J’ai dit inconséquence, ce n’est pas fini :
Je ne sais plus qui de Fillon ou Bachelot a annoncé le chiffre de 20 millions de personnes touchées en France par la future grippe.
Finalement un bon moyen d’éviter du chômage partiel.
Développement : les statisitiques de la CPAM nous donnait pour 2005, les chiffres suivants :
246 millions de journées ont été indemnisées par le régime général pour des arrêts de travail consécutifs à une maladie ou à un accident du travail1, dont :
- 197 millions de journées au titre de la maladie (pour un coût de 5,3 MD€), ( Note de STOP-WAR soit 27 euros par journée).
En 2008, il y avait 18 866 000 salariés (+ 1,3 %) en France, indique les statistiques de la branche AT-MP de l’Assurance-maladie dans son compte rendu d’activités. source vivapresse
Soyons optimiste : 1/4 de ces salariés est touché par la grippe et prend 5 jours d’arrêt de travail minimum (conseillé pour ne pas contaminer le reste de l’effectif), cela nous donne 18 866 000/4 et x 5 soit 23 582 500 journées d’arrêt à multiplier par 27 euros la journée et nous obtenons 636 727 500 euros soit plus 630 millions à ajouter aux sommes précédentes et nous dépassons les 2 milliards d’euros de déficit supplémentaire de la sécurité sociale, qui seront encaissés par à la fois des entreprises du secteur très capitaliste et privé des labos pharmaceutiques et du puissant lobby de la médecine libérale française.
Concernant ces arrêts maladies, soyez certains que la majorité des personnes va les prendre, et pour beaucoup à titre préventif pour ne pas prendre la grippe au travail et dans les transports (Essayez de réfléchir honnêtement à ce que vous feriez en cas de pandémie !).
Au passage, coût supplémentaire pour la sécu : 22 euros de consultations par 4 716 500 salariés = 103 763 000 d’euros
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Inconséquence :
Engager 1 milliard d’euros, alors que si la pandémie annoncée arrive, le vaccin ne sera pas prêt à temps et risque de plus de n’avoir pas beaucoup d’efficacité, voire des effets secondaires, aggravant encore les arrêts maladie ’un comble l’OMS le reconnait. (Pour toutes ces raisons, l’OMS conseille à tous les pays qui administreront des vaccins contre la grippe pandémique de surveiller attentivement leur innocuité et leur efficacité et nombre d’entre eux ont déjà établi des plans en ce sens. Un point positif est que les campagnes de vaccination de masse produisent en quelques semaines des quantités importantes de données sur l’innocuité.Les échanges internationaux des données de la surveillance post-commercialisation seront essentiels pour orienter les comparaisons des risques et des avantages et déterminer d’éventuelles modifications à apporter aux politiques de vaccination.)
Si la pandémie se fait donc jour, on sait déjà que la France se prépare à un nouveau mois d’août de congés, alors que ni les entreprises ni la France n’en a les moyens.
Et comme derrière les bon sentiments de santé publique tout est fait pour affoler médiatiquement la société, il y a fort à parier que cette grippe pandémique va tomber à pique dans un moment de crise économique aigüe ; l’objectif gouvernemental étant d’apparaître comme le sauveur de la santé du peuple, car comme dit le proverbe tant qu’on a la santé !
Pour aller plus loin sur le sujet deux liens : sur Médiapart, grippe toujours des inconnues
et un lien sur un blogueur qui crie à l’arnaque
et le cas australien vue par les Suisses
En tout cas on ne pourra pas reprocher au gouvernement, et c’est le but, de n’avoir rien prévu, il ne manque aucun "bouton de guêtre" au plan de Roselyne, ni la mise en valeur de Sarko à la tête de la Crise Pandémique, ni Hortefeux, prêt à faire feux de tous bois, sur tous les "porteurs de grippes étrangers, SDF, sans papiers, sans boulot, etc... (voir ci-dessous le détail )
Une qui doit avaler son chapeau c’est Christine Lagarde, elle qui disait encore en juin 2008, que la France n’était pas concernée par cette crise "SUPBRIME" qui venait des USA.
Je pense que si cette "crise pandémique" se passe bien ( les français à la niche, les syndicats en arrêt maladie, les entreprises en congé forcé 1 ou 2 mois) Roselyne va hériter du poste, toute auréolée de la gestion réussie de la crise et du sauvetage parfait du peuple français qui ressort indemne de la pandémie ( 5-6000 morts comme d’habitude), mais cette fois ce sera par le (H1N1) et cela fera une bonne façon pour la France de les honorer, comme morts au champ de la pandémie ! La france adore les hommages posthumes !
LE BIG PLAN /
Annexe 1 - Actions permanentes au niveau gouvernemental
Le Président de la République et le Premier ministre assurent la direction politique et stratégique de la réponse aux crises majeures.
Le Premier ministre définit le dispositif interministériel de lutte contre le risque de pandémie grippale.
Il s’appuie sur :
- le délégué interministériel à la lutte contre la grippe aviaire (DILGA) qui coordonne l’action de l’État contre ce risque et suit la mise en œuvre des mesures décidées dans le cadre du plan. Ses attributions sont fixées par le décret n° 2005-1057 du 30 août 2005. Il veille à la mise en œuvre des mesures de lutte contre une éventuelle épizootie aviaire, de prévention d’une pandémie et, le cas échéant, d’organisation des soins aux malades.......
.....Le ministre de l’intérieur :
- assure la conduite opérationnelle de la réponse à la crise sur le territoire ;
- pilote et coordonne l’action des services civils de l’État dans les départements ;
- garantit l’ordre public ;
- veille à la préparation des secours ;
- incite les collectivités territoriales à se préparer, notamment pour ce qui concerne l’aide de proximité aux malades et aux personnes isolées ;
- assure la sécurisation des produits de santé et des équipements de protection, en liaison avec les ministres de la défense et de la santé. Il veille à la sécurité des établissements de santé, des pharmacies et des médecins de ville ;
- répercute, au plan départemental, la communication gouvernementale sur la pandémie. Le ministre chargé de l’outre-mer s’assure que les spécificités des collectivités d’outre-mer sont prises en compte dans la préparation du dispositif et veille à sa mise en œuvre selon le principe que les équipements et la prise en charge médicale doivent pouvoir être fournis à l’identique de la métropole. Il revient aux ministères concernés d’intégrer ces prévisions dans leurs besoins. Dans les collectivités du Pacifique, les représentants de l’État agissent en concertation avec les représentants des institutions locales.
Le ministre chargé de l’économie de l’industrie et de l’emploi, en liaison avec les ministres
concernés :
- coordonne l’élaboration et le recueil d’indicateurs économiques ;
- édite les guides de bonnes pratiques élaborés en concertation avec les secteurs d’activité pour préparer les plans de continuité des entreprises ;
- prépare, en liaison avec le ministre chargé de l’agriculture et le ministre chargé de l’énergie, les mesures de gestion des priorités d’approvisionnement, de distribution des produits de première nécessité, de contrôle des prix et de lutte contre les fraudes ;
- veille à la continuité du versement des transferts sociaux de sa compétence et mobilise les aides à l’emploi rendues nécessaires par la situation...
....Le ministre chargé de l’immigration :
- se concerte avec les ministres chargés des affaires étrangères et de la santé pour décider la suspension éventuelle de la délivrance des visas dans les pays déjà touchés par la pandémie et met en œuvre les mesures d’application de cette décision ;
- prépare les mesures éventuelles visant à la réintroduction temporaire du contrôle de personnes aux frontières intérieures (notamment la notification à la Commission et aux autres Etats-membres en application des dispositions du code communautaire, dit code frontières Schengen) au cas où ces mesures seraient rendues inévitables par un afflux massif aux frontières depuis l’étranger ;