Allumer le feu !
J’habite dans le 93. Pas dans un « quartier » comme on dit maintenant. Quand j’étais jeune, on disait les cités. Non dans un joli pavillon. Mais je vois au loin ces barres inesthétiques qui ne donnent qu’une envie, ne pas s’en approcher. On pense que rentrer, ne serait-ce que sur le parking d’une cité, c’est à coup sûr se faire voler ou brûler la voiture. Un vrai coupe-gorge quoi ! Allez je vous emmène y faire un petit tour...
Beaucoup de cités ont été construites quand faisant appel à la main d’œuvre étrangère, il a fallu loger les familles. C’était l’époque de la reconstruction de la France, des usines de construction automobile qui embauchaient à tout va.
Les Nord-Africains (eh oui on a appelé ainsi les Algériens, Tunisiens et Marocains avant qu’ils ne deviennent vite des bougnoules et maintenant des rebeus) sont d’abord venus seuls afin de gagner plus d’argent qu’au bled.
Puis les familles les ont rejoints et des tours se sont montées à tour de bras dans les banlieues et périphéries des grandes villes. Sans souci d’élégance, d’espace. L’important était de loger tout ce petit monde. C’est comme cela que certaines cités sont nées, comme les 4000 à la Courneuve.
Pour éduquer les enfants, des écoles, des collèges ont aussi vu le jour. Ce sont devenu les ZUP/ZEP et autres appellations barbares que nous a inventées l’Education nationale.
Il y a 40 ans ces familles souhaitaient tellement être intégrées. Les filles voulaient être habillées à l’occidentale et lorgnaient sur les minijupes nouvellement inventées.
Le temps a passé.
Les logements ont vieilli. Mal. Pas souvent de ravalements dans ces coins-là. Pas souvent de jardinier pour entretenir le maigre gazon.
Les OS de chez Renault aussi sont devenus vieux. Leurs enfants ont grandi.
Leurs petits-enfants sont nés en France. Ces petits-enfants, ce sont ceux qui nous font peur avec leur capuche sur la tête et leur air arrogant. Ils n’ont connu que des études suivies de très loin, dispensées par des professeurs souvent débutants. Ils n’ont pas de métier et savent qu’ils n’ont pas d’avenir. Ils ont tagué depuis longtemps tous les murs disponibles dans les couloirs des immeubles.
Ils vivent toujours dans la cité. Où aller d’ailleurs ? avec quel argent ? Ceux qui en ont, on se dit qu’ils dealent. Cela doit être assez vrai. Les autres n’en ont pas et crèvent d’ennui et de désespoir.
Les filles mettent le voile. Pour certaines, on ne voit ni le visage, ni les mains. Ce que leurs mères ont rejeté, les filles l’adoptent.
L’ancien ministre de L’Intérieur, Nicolas Sarkozy et l’actuelle, Michèle Alliot-Marie, font l’embauche chaque année de plusieurs milliers de gardiens de la paix et ce depuis des années.
Par contre rien n’est prévu pour renforcer le soutien scolaire et l’Education nationale (le Mammouth !) doit dégraisser encore !
Je ne parlerai même pas de l’absence de puéricultrices dans les crèches, de personnel soignant dans les hôpitaux, d’animateurs sportifs pour les activités extra scolaires..... non je n’en parlerai pas.
Qu’est-ce que les gouvernements font depuis 40 ans pour réhabiliter ces banlieues ? Rien.
Y-a-t-il un seul gouvernement, de gauche comme de droite, qui ait pris la dimension du problème pour le résoudre (logement - scolarité - emploi) ?
On met des rustines, on achète Fadela Amara avec un sous secrétariat d’Etat. Il est où le fameux plan Marshall en faveur des banlieues ? Clichy-sous-Bois n’est toujours desservie par aucun moyen de transport ferroviaire. Même pas l’ombre d’une ébauche de projet.
L’Etat renforce la présence policière. Et prie pour que cela saute quand il ne sera plus au pouvoir. La patate chaude.
Quand vous rencontrez un de ces jeunes, dites-vous qu’il est révolté et sans illusion.
S’il met le feu, il est responsable mais pas forcément coupable, comme disait Laurent Fabius.
Inutile de lui dire « si t’es pas content tu n’as qu’à retourner dans ton pays ». Car il est dans son pays. Il doit avoir ses chances comme tous les gamins nés ici. Il ne les a pas. Il ne les aura jamais.
Il le sait. Alors il met le feu. Pour montrer qu’il existe.
118 réactions
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lerma 29 février 2008 09:48Vos élus ne servent à rien dans le 93 ?????
Ce département est en train de changer à vitesse grand V mais c’est difficile de changer 40 ans de communisme béton en 8 mois
Et vos amis socialistes,ou sont passé leurs idées de transformation de la société ?????
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Narkoléon 29 février 2008 11:34@l’auteur
On dirait un article d’il y a 10 ans, periode Jospin.
On est tous d’accord pour dire que la banlieu c’est moche et que c’est dur. Mais à quoi sert cet ennième constat... Vous dites dans votre profil que vous refusez d’être un mouton. Mais dans le cas présent, vous suivez un troupeau qui est passé il ya des années.
Ce qu’n cherche ce sont des solutions. Pas du balbla, même s’il ets très joliment écrit et qu’il me met la larme à l’oeil...
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La Taverne des Poètes 29 février 2008 10:07Votre constat rejoint le mien que je résume dans ma formule "Il n’y a pas de plan Marshall, il y a seulement un plan shériff".
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La Taverne des Poètes 29 février 2008 10:18Mais si la République protectrice et secourable doit être partout, la République ne doit pas tolérer pour autant les actes de vandalisme. Les sanctions devant bien entendues être adaptées selon les personnes et les niveaux de responsabilité mentale des auteurs de ces méfaits.
Personnellement, je n’ai pas trouvé choquant que le gouvernement ait remis de l’ordre à Villers-le-Bel. On a critiqué la présence des journalistes mais je trouve que cette présence est rassurante d’un point de vue démocratique. Là où il y a des caméras, les dérapages policiers sont rares et cela ôte toute suspicion qu’auraient pu exploiter les opposants d’extrême-gauche en affirmant qu’il y aurait eu de graves bavures. Quand une poignée d’individus se met à tirer sur les policiers et les pompiers, des mesures exceptionnelles doivent être prises. Un bémol évidemment sur l’exploitation électoraliste de cette intervention et le rôle ambiguë que risquerait de jouer la presse en assistant le Pouvoir dans son rôle répressif.
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Mescalina 29 février 2008 13:46Et bien... tout à fait d’accord avec la TAVERNE !
J’ajouterai que votre texte FANFAN, plutôt bien écrit, n’apporte RIEN, vous critiquez l’action de Fadela Amara avant de voir le plan en pratique et les résultats. elle vient de là, croit en son plan, a intégré le gouvernement DANS CE SEUL BUT, pas à des fin politiciennes, ca vous trouerait le %*¨£ de lui laisser le bénéfice du doute ????
NOOOOOOOOOOOON, c’est votre discours défaitiste anarcho à deux balles qui me dégoute, votre irresponsablité, la quasi justification de ces comportements de sauvages innacceptables.
Tu as un toit ? Le minimum pour bouffer ? Une école avec des profs qui sont la pour toi et pour lesquels tu n’as pas à payer (il n’y a PAS de problème de "jeune prof", juste un problème de RESPECT pour qu’ils fassent leur travail normalement) ?????? Tu ne veux pas rester dans cette situation ??? Marre de te morfondre ???
TOUS LES MOYENS REPUBLICAINS SONT LA POUR LES SORTIR DE LA. Une volonté collective, positive, faire comme tout le monde : aller à l’école, bosser et aller à la fac, réussir, ça ne tient qu’à eux. Le milieu n’est peut être "pas joli", le béton ne fait pas réver, il tient AVANT TOUT à eux d’en faire quelquechose, et le reste suivra.
Ras le cul de cette mentalité de loser.
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Jason 29 février 2008 17:40Petite correction sémantique, Le Poëte : Il y a bien un plan Marshall, mais US Marshall/superflic, comme dans les westerns que vous évoquez. Les US Marshalls ayant juridiction de tous les états des USA. Donc, le terme Marshall suffit. Un petit séjour au cinéma ?
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Gilles 1er mars 2008 09:11La Taverne
"Personnellement, je n’ai pas trouvé choquant que le gouvernement ait remis de l’ordre à Villers-le-Bel"
Ah bon, l’ordre est revenu là bas ? Je n’ai vu qu’une émeute, un tapage médiatique une intervention musclée de 1100 flics...et basta jusqu’à la prochaine
Mais dîtes moi, qu’est ce qui a changé depuis ? A part le fait que 7 a 8 petits cons ait été arrêté, sans que l’on sache vraiment leur niveau de responsabilité... ;rien, non ?
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cza93 7 mars 2008 16:31Merci Fanfan pour ce texte clair, concis, qui dit l’essentiel ... ensuite libre à chacun de réfléchir ou non au message que vous tentez de faire passer ...
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illumen 29 février 2008 10:08"dispensées par des professeurs souvent débutant."
Il y a dés débutants dans tous les corps de métiers cher monsieur et pas plus dans les quartiers défavorisés.
Il ne faut pas croire que qulequ’un qui a 3 ans d’ancienneté sera moins bon qu’un enseignant de 60 ans.
Quand on est jeune on a souvent plus d’énergie et on est encore plein d’idéal. Ce qui n’est pas le cas apres 35 ans de boulot.
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nephilim 29 février 2008 10:56@illumen vous dites vraiment n’importe quoi ^^ enseigner ne se fait pas en un jour^^
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5A3N5D 29 février 2008 11:35"Il ne faut pas croire que qulequ’un qui a 3 ans d’ancienneté sera moins bon qu’un enseignant de 60 ans."
C’est un fin connaisseur qui vient de parler. Pour porter des parpaings, pour savoir faire du pain, poser une canalisation, c’est vrai que, au bout de trois ans, on a de l’expérience.
Les enfants ne sont ni des parpaings, ni du pain, ni des canalisations. Dommage pour les enseignants : ce serait tellement plus simple. On pourrait même laisser les parents s’occuper de leurs gosses : pas besoin d’avoir de l’ancienneté ! De l’expérience, peut-être si on en croit le niveau d’éducation de certains.
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MagicBuster 29 février 2008 10:14@illumen
Je crains de devoir vous contredire. Il y a des métiers ou l’expérience compte.
C’est mal connaitre les enfants de croire le contraire.
De plus , la jeunesse et la fougue sont en fait un réel problème dans la police car les jeunes policiers ont tendances à se prendre pour des cowboys lorsqu’ils ne sont pas encadrés ; ce qui est le cas dans les quartier.
Bonne journée.
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alberto 29 février 2008 10:24Salut, Fanfan :
Etant également originaire du neuf-trois (Pantin) , je me retrouve parfaitement dans la description que tu fais de ton environnement !
Et je souscris à ta perception du sentiment d’abandon que peuvent ressentir ces enfants d’émmigrés...
Ce qu’il faut retenir de cette histoire, c’est que ces gens d’Afrique du Nord ne sont pas venus travailler en France par hasard : il y avait des fillières de recrutement ! (Et il y en a encore, ailleurs.)
Une aubaine pour les entreprises du batiment, de la métallurgie, de la construction automobile : des salariés dociles, acceptant des salaires inférieurs aux autres, dont on peut se débarasser facilement le cas échéant...
Aujourd’hui les bonnes affaires étant terminées, c’est la société civile, toi, moi, qui devont ramer pour ramasser les pots cassés.
C’est vrais aussi que les politiciens, ne se sont pas précipités pour traiter le problème...
Mais ce que je crains aussi, c’est cette propension que l’on a à toujours reproduire les mêmes conneries !
Bien à toi.
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Jason 29 février 2008 17:49Oui, Alberto, et j’ajouterai : profits privés, pertes publiques. Mais, qui est responsable de quoi dans cette gabegie ? Personne. C’est le ventre mou de nos démocraties alliées à l’économiede marché. Cela a le grand mérite d’occuper nos hommes politiques et de les mettre sur ledevant de la scène, et depuis des décennies. Et on va en parler encore pendant longtemps, et réprimer encore plus. Le mal est fait, et nos systèmes brinquebalants sont peu équipés pour traiter ces maux-là.
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TALL 29 février 2008 10:40Excellent rappel, Fanfan. Style simple et direct. Juste comme il faut.
PS : pour le capot de la bagnole, t’as une couleur préférée ?
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Mescalina 29 février 2008 15:11MERCI FANFAN, je viens de lire votre article sur les 5 bonnes raisons de ne pas arreter de fumer, il m’a bien fait rire !
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Bernard Dugué 29 février 2008 10:50ça n’a rien à voir, enfin si, d’une certaine manière, il y a quarante ans, on voyait des jeunes femmes en mini jupe à Téhéran et aussi à Kaboul, c’était une autre époque, mais la question c’est, pourquoi tout cet élan n’a pas été transformé et pourquoi tout à lentement déraillé ? Quel est ce gène maudit qui gangraine l’homme, semant la gangrène à tous vents ?
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Michel 29 février 2008 11:07Je suis tout à fait d’accord avec vos constatations. Aussi dures soient-elles, personne, d’un peu hônnete,ne peut nier cet immense gâchis.
Toutefois, vous omettez de poser LA vraie question.
Pourquoi en sommes-nous arrivé là ?
La réponse est d’une simplicité :
Aucun gouvernement n’a eu le courage de demander aux Français quelle type d’immigration voulions-nous ?
Une immigration de travail ? de peuplement ? issue de quels pays ? de quels continents ?
40 ans de non-dits, donnent 40 ans d’incompréhension, de malentendus, etc...etc...
Et maintenant pour rattraper tout ceci...bon courage.
Michel
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Fanfan1204 29 février 2008 11:50Michel, existe-t-il un pays où le gouvernement demande (par référemdum ?) à la population s’il veut une immigration et laquelle. L’immigration se fait par besoin. De main d’oeuvre des pays "riches". Par nécessité des déhérités des pays pauvres. Ce sont des flux aussi vieux que le monde. Quand un peuple n’a rien à bouffer, ou bien est opprimé, il va voir ailleurs.....
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brieli67 29 février 2008 22:01on sait d’où ça vient.......ACCORDS DE GRENELLE...... de mai 68
C’est pour noyer le poisson qu’on nous ressert des lambadas et des sambas du même Hôtel.
Patrons syndicats et le RPR gouvernement n’onrt rien compris à l’atmosphère du printemps.
Les patrons ont descendu les frocs ils ont tout lâché pour faire tourner au max leurs vvieilles machines
Les syndicats ont refusé des heures sup transitoires et une augmentation régulière du Smic avec formation et specialisation par les entreprises
le gouvernement aux abois a vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué et a définitivement jetté la populace dans la consommation.
Or par essence même Mai 68 était anti-consommation de masse.....
Les symboles de ce Grenelle ...... les Foyers SONACOTRA ..... au début rempli par l’exode rural
et le produit phare ..... la R5 ...... avec ses tôles pourries provenant de Fiat qui a tout lourdé pour redémarrer avec une nouivelle gamme de véhicules.
Pour la traite des blancs ......
Suede ... cherchait en Italie
Allemagne en Yougoslavie Grèce puis en Turquie
France en Espagne au Portugal et dans ses campagnes. et ses département d’outre-mer puis au Maghreb aux blessures de la colonisation encore béantes et non cicatricées.
A qui a profité le crime ?
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Grasyop 29 février 2008 13:11Seb59, puisque vous pensez que les conditions dans lesquelles ces jeunes vivent n’expliquent pas leurs comportements, alors, s’il vous plaît, donnez-nous la ou les vraie(s) explication(s) ?
Pourquoi ces jeunes se comportent-ils différemment, font-ils plus de conneries, sont-ils plus violents, ont-ils peut-être moins de volonté ou de goût à étudier que les autres jeunes français ? Il doit bien y avoir une explication. Pourquoi y a-t-il une corrélation entre le fait de grandir en banlieue et le fait d’adopter de tels comportements ?
Si ça ne vient pas de leurs conditions de vie (parents inclus), ça vient d’où ? C’est du pur hasard (pas crédible) ? C’est une maladie génétique (pas crédible non plus et attention racisme) ? Ça vient d’où ? Expliquez-nous !
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Fanfan1204 29 février 2008 13:29Grazyop, d’accord avec vous. Mais je ne discute pas avec seb59, je n’ai même pas lu son post.
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Grasyop 29 février 2008 13:30Et concernant les parents, on peut poser la même question : s’ils ne parlent pas ou mal français, s’ils n’ont pas les capacités de bien élever leurs enfants, est-ce que ça peut venir d’autre chose que de leur propre cheminement dans la vie, lui-même déterminé par les conditions dans lesquelles ils ont vécu ?
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Mescalina 29 février 2008 13:54@ FANFAN, belle leçon d’intolérance et de fermeture d’esprit que vous nous offrez la.
Appel à "tous ceux qui ne pensent pas comme la tulipe" : ne prenez pas la peine de lire ses articles et de contre argumenter, l’auteur préfère voir ses petits copains forniquer entre eux. La consanguinité les fera disparaitre sans avoir à s’embêter à apporter une quelconque contradiction.
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Grasyop 29 février 2008 17:45difference culturelle transmise pas les parents : religion, histoire
culture de l’enfant roi (le male surtout)
notion differente de la famille, du voisinage, d’autrui
Autrement dit, les enfants de banlieues ne sont pas élevés dans les mêmes conditions que les enfants de familles plus aisées. Un enfant qui naît est-il coupable de la culture dans laquelle il va être élevé ? Si un enfant est élevé dans une famille analphabète, qui ne parle pas français, qui véhicule l’idée que la femme est soumise à l’homme, ou qui n’a simplement pas les moyens matériels de surveiller l’évolution de ses enfants, n’est-ce pas alors le rôle de la société de corriger ou au moins d’atténuer ces manques d’éducation ? Par l’éducation à l’école, mais aussi par des bibliothèques pour l’ouverture à des cultures différentes, et par des activités permettant la vie en société.
irresponsabilité des parents
Parfois oui, mais les parents ont aussi leur propre histoire et leurs propres problèmes ; ils font ce qu’ils peuvent.
hebergement en grand ensemble, une belle erreur (mais j’ai un doute vu qu’en maison c’est le meme comportement)
On parle bien là de conditions de vie...
habitude culturelle à en faire le moins possible, profiter des aides et de la communauté pas de respect du pays d’accueil qui n’est pas aimé.
Oui, il leur manque un sentiment de solidarité avec leur pays (qu’on ne peut pas appeler un « pays d’accueil » lorsqu’ils sont nés ici et n’ont vécu qu’ici). Mais les abandonner à leur sort ne peut que renforcer la coupure. C’est un cercle vicieux. Seul le fait qu’on s’occupe d’eux peut faire naître ce sentiment de solidarité avec leur société. À défaut, ils trouveront une autre forme de solidarité, le communautarisme ethnique (religieux surtout). Le sentiment de solidarité résiste très mal au sentiment d’abandon, au désespoir, à la perte du goût de vivre. Voila pourquoi, comme le dit l’article, il faut (ré)animer ces "ghettos". Évidemment, ça coûte de l’argent !
laissez aller de l’enseignement scolaire par les profs (notamment civisme, respect, severité)
Les profs sont certainement les mêmes (aussi stricts ou laxistes) en banlieue et ailleurs donc ce n’est pas une cause de la différence. Sauf à considérer qu’on met plus de profs débutants en banlieue et de profs confirmés ailleurs, mais c’est précisément un argument que vous rejetiez !
irrespect des lois et de l’autorité : vehiculé par les hommes politiques, l’administration et les peoples qui pardonnent tout
Pareil : les hommes politiques, la télé, l’administration sont plus ou moins les mêmes en banlieue et ailleurs, donc ça n’explique pas pourquoi les jeunes "tournent" plus mal en banlieue qu’ailleurs.Rappelons enfin que prendre prétexte de quelques jeunes voyous qui brûlent une bibliothèque pour ne pas en construire, c’est appliquer une punition collective à tous les habitants du lieu. Qu’ont fait tous les habitants calmes (jeunes ou pas) pour mériter ça ?
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Grasyop 29 février 2008 17:48Désolé pour l’apparence du texte ci-dessus : le système d’AgoraVox me présente un joli aperçu, puis ratatine tout à l’enregistrement...
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COLRE 29 février 2008 18:21parce qu’il faut aller à la ligne dans la fenêtre (si copié collé de word, ça marche pas)
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Fanfan1204 29 février 2008 11:52Coucou calmos ! Had et toi venez à la maison boire un verre et on referra le monde !
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Tristan Valmour 29 février 2008 11:55Madame,
Vous évoquez là un problème complexe que l’on ne peut imputer exclusivement à la responsabilité des gouvernements successifs. Les responsabilités sont nombreuses.
1. Des phénomènes liés à la nature de l’Homme
Il y a d’abord une responsabilité de certains caïds qui cherchent à confisquer un territoire qu’ils souhaitent ensuite administrer en dehors de tout cadre républicain et légal. Les monarques du haut Moyen-Age et leur clientèle ont agi de la sorte en s’appropriant par la force les terres des paysans ou des collectivités de paysans. On retrouve ce schéma dans tous les pays, ce n’est pas une spécificité occidentale. Quand une puissance publique n’est pas respectable et/ou respectée, des puissances individuelles émergent.
Il y a ensuite un problème de densité démographique. L’être humain est un animal qui, comme tous les animaux, a besoin d’un espace vital, de circuler. La promiscuité est source de tensions. Non seulement, ces gens sont parqués, manquent d’espace vital, mais encore nombre d’entre eux n’ont jamais quitté leur cité. Un professeur marseillais m’a affirmé que plus de 50% de ses élèves ne sont jamais allés à la mer.
Il y a enfin des problèmes liés à la nature de la jeunesse, qu’elle soit de bonne famille ou non. Tout jeune adopte un comportement auto-destructeur et aime explorer les interdits, reculer les limites. Quand une famille ne transmet pas des valeurs sociales, par nature coercitives ; quand elle n’assume pas son rôle, alors on ne peut attendre de ses enfants qu’ils adoptent d’eux-mêmes lesdites règles.
2. Des phénomènes de civilisation
Notre civilisation est celle de l’individu et de la consommation.
La télévision, dont on connaît le rôle éminent comme reflet et promotrice d’une culture, loue l’individu autant qu’elle le stigmatise, que ce soit par la publicité, les jeux, les fictions ou les documentaires. Cela fait peser sur l’individu une pression qu’il n’est pas capable d’assumer. Le père qui ne peut acheter les derniers « power rangers » à ses enfants, la mère qui n’est pas aussi belle que les top models, les parents qui ne ressemblent pas aux héros des séries, tout cela affecte l’estime de soi. Or, l’estime de soi est un moteur d’action et de réussite. Quand on ne s’estime pas, quand la société ne nous estime pas, on laisse les choses se passer, on ne lutte plus. Les populations dans les cités sont particulièrement concernées par ce problème.
Notre société est celle du chacun pour soi, une jungle moderne où règne la loi du plus fort. L’altruisme recule, les solidarités fonctionnent par procuration (on donne à une association quand on ne s’occupe même pas des membres de sa famille), la concurrence entre individus provoque des maux incalculables en raison d’une pression déraisonnable. On vit dans un lieu, on travaille dans un autre et au total, on ne connaît personne puisque notre temps social est divisé en trop d’éléments. On va même travailler pour payer une nounou qui garde nos propres enfants ! L’autre nous indiffère au mieux, nous ennuie au pire. On préfère donc la matière à la chair, c’est le dégoût des autres.
L’individu mène une vie déstructurée, incompatible avec sa nature. Il est devenu un outil de consommation et de production et existe peu pour lui même ; autrement dit, on n’existe aux yeux des autres – donc à ses propres yeux - que par notre travail et notre consommation : « regarde ce que je fais, admire ce que j’ai ». Aujourd’hui, c’est le travail qui intègre, et celui qui ne travaille pas ou travaille trop peu est rejeté par la société. Soit il faut donner du travail à tout le monde et mieux partager la richesse créée, soit il faut changer de référence ultime. Rappelons que dans les civilisations antiques, c’est la citoyenneté qui intégrait ; entre le Moyen-Age classique et la Révolution Industrielle, c’était la foi.
La société de consommation a conduit à une extension de la privatisation, de la propriété, au delà de ce qui est humainement acceptable. Qui dit propriété dit rejet de ceux qui n’y ont pas accès. Il n’y a plus de pommier dans les villes, il faut acheter les pommes au marchand. Il y a peu de points d’eau dans les centres urbains, il faut acheter des bouteilles minérales. Les cabines téléphoniques se font rares, il faut un portable. En plus, on n’ose même plus entrer chez le commerçant – qui se fait aussi plus rare – pour lui emprunter son téléphone, alors que cela se pratiquait couramment en des temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Les messages subliminaux d’interdits, de rejets sont donc partout présents, et touchent davantage ceux qui sont privés de propriété. Le défendu a gagné sur le permis, et cela se traduit dans les faits par les trop nombreuses lois qui encadrent nos biens et nos comportements. La propriété et l’exclusion de la propriété animent donc les tensions sociales.
Ces réflexions ne sont pas exhaustives mais trahissent bien le mal dont souffrent nos sociétés : Moi je / c’est à moi / c’est interdit / je suis nul / je me fiche de l’autre…
Tant qu’on ne sera pas sorti de la société de la production, de la consommation, de l’individualisme, bref, tant que notre civilisation se fourvoie, les cités qui concentrent ces maux présents ailleurs de façon plus diffuse, demeureront des zones de tensions intenses, et aucune solution, aucun plan Marshall ne viendra les secourir. Il ne restera plus qu’à les criminaliser davantage.
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haddock 29 février 2008 12:02Salut Fanfan ,
OK OK OK ,
Il n’ y a pas de fatalité , tu le sais très bien .
La vérité il y a plein de problèmes , mais il y en a toujours qui s’ en sortent . Tenir les murs dans les couloirs des HLM ne fait pas des muriers .
C ’est jamais gagné d’ avance , mais putain de merde , quand t’ es jeune t’ en veux , ça existe pas l’ instinct , le désir de se réaliser ?
OK , c ’est dur quand on s’ appelle Mohamed , Idriss ou Abdoulaye , OK , mais ici on travaille pas à la machette comme dans certains pays , on PEUT s’en sortir , faut une obstination sans faille , une motivation terrible , sûr que c ’est pas facile .
Vas-y hier soir à envoyé spécial un reportage sur la pauvreté en Mongolie .
Les mecs le soir descendent dans les bouches d’ égout pour dormir dans les déjections , parcequ’il y fait moins froid , gagnent moins d’un Euro par jour à ramasser des ordures .Ils bouffent des détritus .
J’ aimerais que tout le monde soit heureux mais faudrait que chacun se prenne en main .
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Fanfan1204 29 février 2008 12:47Had,
bien entendu qu’il y a des jeunes des quartiers qui s’en sortent, tout comme il y a des jeunes issus de famille riches qui n’arriveront à rien.
Ce que je veux dire c’est que structurellement ces jeunes ne sont pas mis en position d’avoir leurs chances. Ces gamins grandissent plus ou moins entassés dans un F3, l’école, c’est la ZUP avec son lot de jeunes profs plein d’envie mais peu d’expérience, confrontés à la violence de la cité, aux caids, régulièrement contrôlés par les gardiens de la paix, peu arrivent au BAC, et leur horizon c’est la sté de consommation à laquelle ils auront un accès limité. J’imagine qu’en Mongolie, la misère est plus généralisée ?
Ont-ils vraiment les mêmes chances que les autres gamins ? Non. Et le pire, leur dire "retournes dans ton pays" alors qu ’ils y sont ! ce sont des mômes.
Je dis que quand on les croise oui ils font peur, mais ce sont les gamins de notre pays et c’est la France qui les a "fabriqués"....
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TALL 29 février 2008 12:54Exact, le blème de la 2e génération ( enfants d’immigrés ) n’a jamais été analysé de manière correcte. C’est tout différent de la 1ère génération qui se montre beaucoup + souple car elle débarque volontairement. Bref, elle vient un peu en "demandeuse" et sait à quoi s’en tenir. La 2e, c’est tout différent, elle se sent chez elle car elle naît ici, mais n’est pas traitée comme telle. Alors ça coince, et la haine s’installe.
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TALL 29 février 2008 13:01Ceci dit, poser le diagnostic est facile. La solution, c’est + complexe. Une véritable planification de l’intégration devrait être étudiée. Rien n’existe en ce sens. L’école est le berceau idéal pour ça. C’est pour ça qu’il faut aussi foutre les religions hors de l’école, clair et net, car elles aggravent les communautarismes au détriment de la république.
Votez Tall ! Mon programme : baise et gnöle remboursées par la sécu.
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Fanfan1204 29 février 2008 13:08Tall, d’accord la solution n’est pas simple.
Je pense (attention aux scuds) qu’il faut cassser les ghettos, les "barres hlm", redessiner la ville en somme, humaniser la banlieue et surtout ces quartiers. Que ce soit un endroit de vie "normale". Avec des batiments à taille humaine, l’intégrat on des commerces, des artisans, des écoles qui soient pas en placo.
I l n’ a pas de programme logement depuis des années, des dizaines d’années, je crois que le pb a commencé là, peut-être est-ce là qu’il trouvera sa solution. On va me dire cela coute chèr. Oui.
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TALL 29 février 2008 14:08Oui, ça va dans le bon sens, "mélanger" en quelque sorte. A Bruxelles ou 1 hab sur 3 est d’origine non belge, on voit bien toutes les facettes du phénomène. Y a certains quartiers ghettos où les flics préfèraient venir en tank. Puis y a en a d’autres où ça se métisse pas mal du tout. J’ai vu l’automne dernier une braderie "métissée" : tu y trouvais tout ce qu’on trouve dans une braderie classique avec saucisses et choucroute, mais aussi des pittas et surtout du mambo comme musique de danse, et une foule très bigarrée. On se serait cru au Brésil.
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Castor 29 février 2008 14:31Salut Fanfan,
Trop compliqué pour moi et puis, franchement, j’ai pas envie de me fâcher avec toi.
Pour résumer, ton article est exactement à l’image de ce que j’imagine de toi : d’une grande gentillesse et doucement idéaliste...
ça change pas le monde d’enfoncer les portes ouvertes mais d’un autre côté, c’est pas parce qu’on n’entrevoit pas de solution qu’il faut éviter de parler du problème alors bon, pourquoi pas...
En tout cas, bises.
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snoopy86 29 février 2008 14:34@ Tall et Fanfan
On est même souvent à la troisième génération, et c’est clair que nous sommes face à un monstrueux problème d’intégration et de ghettoisation. Le pire c’est que le flux d’immigration, qui est davantage aujourd’hui une immigration d’assistanat, ne se tarit pas et ne fait qu’accroitre les problèmes.
Dire qu’on n’a rien essayé est un peu hâtif. La politique de la ville, qui coûte des milliards en pure perte ( voir le rapport de la cour des comptes) c’est le tonneau des danaïdes.
J’avoue que je ne vois guère de solution, si ce n’est d’aider ceux qui veulent vraiment s’en sortir et sont prêts à faire quelques efforts pour celà.
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Fanfan1204 29 février 2008 14:40Aucune raison de te fâcher avec moi mon Castorinet.
J’admets que l’on ne partage pas mon point de vue d’ailleurs. Le pb est complexe. Bises à toi
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Gasty 29 février 2008 19:41Il faudrait que l’état aide une fois de plus les assistés du ciboulo à comprendre ce que ces gens nous on apporté. Nous sommes allé les chercher parce que l’après guerre avait besoin de main d’oeuvre pour reconstruire le pays. En autre, le manque de logement. Ils nous ont construit les logements, nous nous sommes installé dedans et puis nous les avons quitté pour du pavillionaire. Nous devrions les en remercier. On trouve l’origine des beaufs dans les zones pavillionaires, les parvenus quoi ! Qui ne peuvent pas s’empecher de se croire au dessus des autres dès qu’ils ont une petite voiture, un petit frigo, une petite maison etc...
Education à l’usage des cons, c’est ce qu’il manque aujourd’hui. Dans le genre, la minute necessaire du docteur cyclopède (de Desproges)...Qui veut la faire ?
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Fanfan1204 29 février 2008 20:15@ Gasty, merci à toi ; tes mots sont toujours simplement gentils.
Je t’ai inclus dans le zozo-club, celui où on refait le monde, un verre à la main, l’amitié sur le coeur, et la tolérance comme li gne directrice !
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Ziz 29 février 2008 12:09Je n’ai pas grandi dans une banlieue, mais ai cotoyé nombre de ses personnes vivant dans ces cités. Je connais les cités, l’ambiance, les batiments, les apparts, les gens.
J’ai eu la chance durant ma jeunesse d’avoir mes deux parents ayant un travail confortable, de vivre dans une maison ou chacun avait sa chambre, des parents présents pour l’éducation des enfants et pour le suivi de leurs devoirs, des parents à l’écoute et vivant dans un quartier calme et bien entretenu. J’ai fréquenté des établissement où toute les catégories socio culturelles étaient mélangées, j’ai pu suivre des études supérieures car mes parents ont travaillé pour ça et avait un travail suffisamment rémunérateur pour ça. J’ai eu la chance d’avoir un environnement parfait, ce n’était pas le cas de nombres de mes camarades de collèges...
Certains vont me dire : c’est vrai en banlieue les parents ont démissionné, et moi je dirais plutot les parents n’ont pas « démissionné » de leur rôle mais sont tout simplement préoccupés par des nécessités alimentaires, matérielles, qui leur laissent peu de temps pour suivre de près la situation scolaire de leurs enfants. Et parfois ils n’en ont tout simplement pas la capacité
Je ne dis pas que ceci est la condition absolue pour s’en sortir et accèder à quelque chose, mais je suis persuadé que la majorité de ses critères sont la base d’une vie paisible et équilibrée pour un enfant ou un ado où il pourra s’épanouir.
Comment grandir dans un appart au loyer hors de prix malgré sa petite surface (5 dans un t2 ?), comment suivre les devoirs de ses enfants quand on cumule plusieurs petit boulots et que par conséquent on part tot et rentre tard....trop tard
Est-ce pour autant qu’il faille baisser les bras ?
La frontière est bien là : se battre où baisser les bras ?
Posez-vous cette question par rapport à la vie d’un jeune de banlieue : moi à son âge et dans sa situation précise que ferais-je ???
Nous sommes tous concernés par ce problème : banlieusards, non banlieusards, jeunes, vieux, politiques...Doit-on continuer dans ce sens ; à se priver d’une partie de notre jeunesse et continuer de contribuer aux clivages entre deux France(s)...Nous sommes tous acteurs de cette situation.
Je citerai enfin Kery James rappeur de son état :
"C’est également parce que c’est à cet âge(adolescent), que l’on prend des décisions qui peuvent être irréversibles pour notre avenir. Surtout lorsqu’on grandit dans un milieu social ou les risques sont plus graves puisque l’on se trouve exposés aux tentations de l’illicite dans sa forme la plus violente."
et vous renvoie aux paroles de son dernier titre :
http://www.parolesclubbing.com/paroles/banlieusard-kery-james_14437.html
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Fred 2 mars 2008 12:38"
Certains vont me dire : c’est vrai en banlieue les parents ont démissionné, et moi je dirais plutot les parents n’ont pas « démissionné » de leur rôle mais sont tout simplement préoccupés par des nécessités alimentaires, matérielles, qui leur laissent peu de temps pour suivre de près la situation scolaire de leurs enfants. Et parfois ils n’en ont tout simplement pas la capacité
Je ne dis pas que ceci est la condition absolue pour s’en sortir et accèder à quelque chose, mais je suis persuadé que la majorité de ses critères sont la base d’une vie paisible et équilibrée pour un enfant ou un ado où il pourra s’épanouir.
Comment grandir dans un appart au loyer hors de prix malgré sa petite surface (5 dans un t2 ?), comment suivre les devoirs de ses enfants quand on cumule plusieurs petit boulots et que par conséquent on part tot et rentre tard....trop tard"
Même si la situation financière est difficile ça n’empèche pas de s’occuper de ses enfants, ils ne travaillent pas plus d’heures que les autres.
D’où la question de bon sens pourquoi ne pas attendre d’améliorer sa situation plutôt que de faire 3 gamins et de les faire vivre dans un T2 ?
Vu le taux de chômage dans les banlieues je doute que la situation des plusieurs emplois soit la règle surtout pour les 2 parents.
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SANDRO 29 février 2008 12:17@Fanfan,
Salut.
Ne traines pas trop près du bloc C, y a des graves.
Si tu as besion, je peux t’envoyer Tony en protection....
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snoopy86 29 février 2008 13:24Bonjour Fanfan
Pour ta promenade en banlieue tu as tous les zozos en garde rapprochée
Mais tu vas y laisser ta cave...
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Fanfan1204 29 février 2008 13:26Bonjour snoop !
bah pas grave et pas tant que cela, toi castor, calmos, tall, gasty, et Had. Crapulox s’il revient....
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Internaute 29 février 2008 14:04Comment se fait-il que cet article soit publié une deuxième fois alors qu’il a déjà été publié il n’y a pas si longtemps ?
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Fanfan1204 29 février 2008 14:14Arf calmos en blouson noir... comme quoi tu t’es calmé...
Les bandes cela a tjrs existé non ? les + ou - mauvais garçons ? ceux qui flirtent avec la légalité et qui se croient les rois du monde parce qu’ils sont nombreux, en bande, qu’il y a un chef, un caid.
Je parle que d’une chose, c’est que les chances n’ont pas été données équitablement entre ces gamins et les autres. Que le pb remonte à plusieurs decennies. Et que’il est loin d’être résolu. La banlieu peut brûler, les divers plans rustines mis en place depuis 20 ans n’y feront rien.
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Fanfan1204 1er mars 2008 13:48Lavaddi. C’est marrant q ue Calmos ait modifié son avatar en vache ! je le taquinais par rapport au blouson noir. Je l’aime bien aussi. On est tous +ou - de la même génération, donc que vous avez eu les cheveux longs, et fait qq bêtises de jeunesse, cela se conçoit. J’espère que vous les avez faites car là maintenant à votre âge c’est moins compréhensible.
Moi j’étais chez les Soeurs, c’était plus dur.... pour faire des bêtises.
Merci en tout cas de ton petit mot.
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coati 29 février 2008 14:20Article à vomir.
Ma haine va plus vers des gens comme vous que vers les délinquants.
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Fanfan1204 29 février 2008 14:43Moi qui ne suit que douceur et tendresse... comment puis je inspirer autant de haine ? Oh rage, oh désespoir ! ouin oui !
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grangeoisi 29 février 2008 14:40Ouai c’est pas beau de hainir surtout si ça donne des hainissements.
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karquen 29 février 2008 14:41Parlons du 93... Parlons de ces centaines de mômes qui meurent par overdoses. La course des Imams pour réconforter les familles. Les "anciens" Algériens, Marocains, Tunisiens... qui sont désolés, dégoûtés, et qui n’ont pas de mots quand ils voyent leurs petit-enfants devenir dealer, se battre avec des fusils à pompes et des barres de fer... mourir... ils travaillaient eux, ils ont batit des morceaux de France, ils étaient fiers... fiers d’appartenir à une grande nation, fier d’oeuvrer et de travailler quand passait au dessus de leurs tête le tout nouveau Concorde... Abandonnés, voilà, les politiciens les ont abandonner.
C’est aussi un millieu où l’on vit encore, entre la Courneuve, Aulnay, Villepinte... la solidarité existe entre les familles pour survivre. Ils s’entassent dans des appartements trop petits, insalubres, usés. Ils survivent.
Sans fois ni lois, ces gamins n’ont presque plus rien d’humains, mais vivent pour la bande, la tribue. Ils voyent leurs familles dans la misère. Ils n’ont aucun espoirs ni aucuns avenirs. Ils ont 400 mots pour s’exprimer - un dialecte - donc la violence remplace les dires. Mais ne pensez pas qu’ils sont idiots, bien au contraire... Le jour où l’inssurection commencera, ils seront déjà aguérits et sauveront leurs peau, eux.
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karquen 29 février 2008 14:56heu peut être.... Ils sauveront leurs peau car ce qui ne leurs sera plus acquits (Rmi, ....) ils le prendrons directement en dévalisant les magasins par bande de 200, volant les voitures et par pillages généralisé.
M’enfin on parle dans le vide : les politiciens, les élus, Bruxelles et ses technocrates doivent impérativement réfléchir pour "sauver" de toutes les misères se qui reste de vital en ces lieux.
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Gilles 1er mars 2008 09:22karquen
"Sans fois ni lois, ces gamins n’ont presque plus rien d’humains"
Allez...encore un effort et on pourra les dégommer au fusil d’assaut ces "bêtes", en tout légalité.
- Mais bon, les gens qui exportent des déchets toxiques à Abidjan et tuent 20 personnes, eux sont toujours humains
- Ceux qui balancent quelques missiles dans un jardin d’enfants à Gaza le sont aussi
- Ceux qui butent les tchetchénes (+ de 100 000) jusque dans les chiottes aussi
- Quant à ceux qui jettent les chiens sur leurs détenu irakines, nus, encapuchés et innocents à 95% (selo Karpinsky ex en charge des prisons iraquinnes) le restent humains, et toujours militaires même pour défendre la civilisation
- Ceux qui torturent aux USA leur prisonnier la tête dans une baignoire pleine d’eau sont encore humains...ben oui ils ont la loi avec eux
- Et le Pen homme ou bête immonde ?
Deux poids, deux mesures....et toujours des pauv’ con prêts à buter ceux qu’on leur montre du doigt.
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coati 29 février 2008 15:03@ calmos
Bon je ne peux pas me payer le luxe d’avoir la haine c’est ça ?
Pour quelle raison ? Parce-que je suis "trop con" ? Qu’est-ce qui vous fait dire que je le suis ?
Un con ne pourrait pas avoir la haine ? Tiens.
Pourquoi la haine est-elle un luxe au fait ?Comme d’habitude vos interventions sont vides de sens. Et insultantes.
Vous galvauder ce site.
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Fanfan1204 29 février 2008 14:53@ Seb, je ne vous oblige pas à me lire. Je ne suis donc pas obligée de vous lire. Et si c’est pour lire des insultes, je vois que j’ai raison de vous zapper.
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Fanfan1204 29 février 2008 15:10Sèb. Mais c’est que vous avez de la conversation ! L’insulte en guise de réponse, bravo. Vous faites plein de fautes, scolarisé dans une ZEP ? Vous avez donc des circonstances atténuantes et je vous plains. Vous avez toute ma compassion chèr lecteur.
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snoopy86 29 février 2008 15:38Seb, arrête tes conneries. Fanfan est une copine protégée par le Zozo-club et toute la corsitude
Va donc faire un tour chez momo...
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Soleil2B 29 février 2008 23:49Et encore plus que ça Snoop !
- Je lui ai donné la nationalité et tous les droits qui s’y rattachent.
- Et elle peut venir avec ses amis
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Fanfan1204 29 février 2008 15:13Mescalina. Rire est excellent pour la santé. J’en suis contente pour vous.
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anvil mac lipton 29 février 2008 15:26Fanfan, vous dites :
"Les filles mettent le voile. Pour certaines, on ne voit ni le visage, ni les mains. Ce que leurs mères ont rejeté, les filles l’adoptent.
L’ancien ministre de L’Intérieur, Nicolas Sarkozy et l’actuelle, Michèle Alliot-Marie, font l’embauche chaque année de plusieurs milliers de gardiens de la paix et ce depuis des années."
Un moment, j’ai cru que j’allais lire ce qui est encore plus préoccupant :
"Les filles mettent le voile. Pour certaines, on ne voit ni le visage, ni les mains. Ce que leurs mères ont rejeté, les filles l’adoptent.
L’ancien ministre de L’Intérieur, Nicolas Sarkozy" a contribué à cette adoption du voile en renforçant l’influence des courants intégristes au sein de la commauté musulmane et au sein du Conseil du Culte Musulman, et par sa doctrine du communautarisme pour gérer la diversité culturelle, et continue dans cette voie en prônant la supériorité de la religion comme modèle de vie.De fait, j’ai été déçu par cette omission dans votre article qui fait un constat amer et bien connu de la situation en banlieue, où ceux qui ont fait notre prostpérité lorsque nous avions besoin de bras ont été rejetés et parqués.
La révolte de leurs enfants et petits-enfants est légitime, même si leur mode de révolte - la violence plutôt que le vote - est condamnable.
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Fanfan1204 29 février 2008 15:35Je me serai bien gardée de faire un tel rapport de cause à effet.
La montée d’un certain intégrisme avec ses signes ostentatoires n’est pas un phénomène français. Et le pb est certainement un peu plus complexe....
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chams 29 février 2008 16:22Arretez vous me faites rigoler
"on est des mechants on les a pas integrés. C’est parce qu’il y a pas de commerce dans leur cite-dortoir, etc etc"
Il y a trente ans je vivais dans une cité a strasbourg.
ca ressemblait un peu a un village
puis petits a petits les familles ont été remplacé par des familles immigres.
L’insécurité a augmenté et au fur et a mesure les familles clean partait parce que ca devenait craignos
et elles etait remplacé par des familles immigré
Et l’insécurité augmentait encore
il y avait deja des feu de bagnolle la nuit
Les commerces on commence a se faire braquer
au troisieme braquage le boulanger qui etait la depuis 15 ans (des la construction) s’est barré
petit a petit tous les commerces en on fait autant
Si les habitants et les commerce se sont tiré c’est pas par racisme c’est par ras le bol de vivre dans la merde.
donc la merde etait la des les premieres generations
Le probleme vient de ses premieres generation qui ne se sont pas acculturé et surtout du fait que nos politique ait accepte cette non-acculturation
solution ? moi j’en ai pas de politiquement correct.
Peut etre que s’il ne veulent pas de notre mode de vie il faut leur faire accepter a coup de pompe dans le cul...
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nephilim 29 février 2008 16:31tiens chams est un collegue de seb et black^^
c’est drole on a passé une journée sans ce con de black et voila qu’un de ses clones ce pointe^^
le coup de pompe c’est dans vos reves de petit frustrés que vous le mettez ou alors avec une bande d’abruties de votre genre vous etes bien trop lache pour le faire tout seul^^
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nephilim 29 février 2008 16:49prevenez moi le jour ou vous comptez vous y rendre ^^ je ne voudrais raté ce grand moment pour rien au monde.....
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hgo04 29 février 2008 16:27C’est étrange, ça... Je suis du sud, des quartiers chauds et nords de cette ville qui a une si mauvaise réputation et pourtant une si grande histoire : MARSEILLE. Je suis de ces cités que j’ai vu en arrivant dans cette ville, je suis enfant 2G, comme vous les appelez, j’ai vu des cités se construire autours de la mienne, j’ai vecu et grandi dans ces cités, j’ai vu aussi ces cités tomber en désuétude non pas par le fait de l’ancienneté, mais de par le comportement de ceux qui y résidaient.. Mais alors dites moi pourquoi mon casier judiciaire est vierge, pourquoi je suis dans les salaires moyens, pour j’ai un CDI, pourquoi dans les petits boulots que j’ai fait (maçonnerie, manoeuvre, employé de commerce), pourquoi on me demandait de revenir ? pourquoi ai je quitté cette ville ?? Suis je exceptionnel ?? non, suis je un nanti ? non. Suis issu d’une "bonne famille" ? non. Pourquoi je m’en suis sorti ?? Parce qu’un moment dans ma vie j’ai compris. Compris que celui qui me tendait cette barette de shitt n’était pas mon ami, celui qui me demandait de surveiller pendant qu’il "visitait" les voitures n’était pas mon ami... Que je ne pouvais compter que sur moi et que le seul moyen de partir de cette endroit était de changer de vie.. Et j’ai commencé par chercher (vraiment) un boulot, sans l’attendre au bas de mes escaliers. Et quand je touchais un maigre salaire, j’y mettais plus d’efforts. Bref, je me suis levé et j’ai grandi... Alors les pôvres petits qui brulent la voiture des voisins parce qu’ils ne peuvent aller au ciné... laissez moi réveur... Etes vous en train de me dire que moi, qui me suis levé la carcasse (pour etre poli) pour me sortir de la, je dois maintenant payer pour rendre la vie agréable à ces pôvres petits ??? C’est sur que dans leur cité ils sont rois.. Sortez les de la, isolez les et ils deviennent moutons. Voila pourqoi ils ne veulent pas en sortir.. Voila pourquoi ils ne trouvent pas de boulot... Ces cités, que vous présentez comme un enfer, n’est qu’une école de la vie, comme tant d’autres. Demandez donc à un enfant malade, pour qui rien n’est prévu, demandez lui de bruler une voiture pour montrer qu’il existe... Votre texte, bien, orienté sur le malaise des cités, a un tendance à cacher le malheur des autres qui est surement bien plus important et pénible.
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haddock 29 février 2008 16:44Voilà , c ’est un peu de ce genre de jeune que je voulais parler , le mec pas con qui capte que la vie normale c ’est pas d’ allumer les bagnoles , vendre des barettes et piquer des autos-radios , bien que quand on est jeune on fasse obligatoirement des conneries . A l’ intérieur du cerveau il y a un genre de muscle appelé comprenette , c ’est ce muscle qu’ il faut travailler .
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haddock 29 février 2008 16:51Grangeoisi ,
un coup à Strasbourg-Esplanade je vais aux Galeries Gourmandes il y avait un magasin Prisunic à proximité , un gamin s’ était amusé à marquer à côté de Prisunic " ta mère " c ’est resté des semaines .
Chaque fois que je voyais l’ enseigne ça me faisait rire . Parcequ’ ils niquaient aussi son père son frère sa soeur son cousin bref Prisunic " tout le monde "
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Fanfan1204 29 février 2008 16:52Je vous remercie de votre témoignage. Vous vous en êtes sortis et vous n’êtes pas le seul. Rappelez vous que mon propos étaitd’expliquer (même si cela enfonce des portes ouvertes) et surtout d’évoquer l’inégalité des chances. Vous avez ramé pour vous en sortir.
Bien entendu qu’il y a d’autres malheurs, mais déjà j’en ai fait pleurer certains !
J’aimerai simplement que l’on ait de la tolérance envers ces jeunes encapuchonnés et pas de la peur. Ce n’est parce qu’un jeune est encapuchonné qu’il est délinquant. Oui tolérance serait mon mot.
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haddock 29 février 2008 16:57Mais on l’ a compris ça Fanfan que certains ne s’en sortent pas et franchement ça me plait pas du tout .
Quand on raconte un blague il y en a toujours quelques-uns qui comprennent pas , dans la vie c ’est même genre , le soleil se lève matin pour tout le monde sans exemptions ,
Pour autant c ’est vrai que certains cumulent les handicaps .
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haddock 29 février 2008 16:36Ce que l’ on peut également signaler c’est l’ absence d’ auteurs qui SONT dans les banlieues et qui viendraient donner leur point de vue , ce qui veut dire qu’ Agoravox est un genre de site élitiste et non réellement citoyen car ces jeunes Français sont des citoyens comme vous et moi .
Leur absence ici est très significative .
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Fanfan1204 29 février 2008 16:46Had, je viens de tél à notre amis corse. Je m’inquiétais de n’avoir aucune new. Bon pas fort au niveau santé...
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Fanfan1204 29 février 2008 17:02had, non non M. fanfan va très bien. Je parle de notre corse au bolide rouge.....
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snoopy86 29 février 2008 17:43Fanfan
Va pas bien notre vieux teigneux corse ?
Si tu as de ses nouvelles embrasse le pour nous
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Soleil2B 29 février 2008 23:39Pas besoin de lire l’article, je vois que vous êtes tous là pour entourer et soutenir Fanfan.
- Croyez moi, elle le mérite.
- Merci Snoop et les autres.
- Allez, avec un peu de chance, on se retrouvera au comptoir, et j’espère que Nestor sera à la hauteur.
- Amicizzia.
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grangeoisi 29 février 2008 16:39Ha ! La pédagogie du coup de pied au cul ! Hélas ! Hélas ! Cette Maîtrise.. que dis-je là ce Master voyons, n’est plus enseigné .
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grangeoisi 29 février 2008 16:44Haddock , sourire si je puis me permettre... hum va voir les chats sur les Yahoos et confrères... ça fleure bon les "nique ta mère"... allons laissons à Morice et contentons nous de ses " bêtise crasse" et autres "haine" . Voyons nous n’avons pas les mêmes valeurs, merde quoi !
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coati 29 février 2008 17:07J’habite le XVème arrondissement de Paris, réputé bourgeois.
Mais dans mon secteur, il y a pas mal de logements sociaux. Cela dit on est très très très loin des pbm d’urbanisme, mis en avant par les humanistes compatissant repentant de gauche, qui conduisent à la haine et au desespoir.
Et bah y a quand même toujours une bande de branleurs à l’allure caractéristique de la racaille de merde qui squattent en bas d’un immeuble. Et oui. Ca ne s’invente pas. Et quand je passe à côté d’eux bah ça sent le chit et ça te regarde.
J’ai habité dans le 18ème dans une configuration de quartier similaire. Même observation. Sauf que ceux-là faisait beaucoup de bruit, jusqu’à 2 ou 3h du mat.
Observation identique dans un coin de Belleville que je connais bien.
Donc l’histoire des cités ghettos c’est du vent. Elles se sont transformé en ghettos car tous les gens normaux se sont barrés.
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karquen 29 février 2008 18:21Si les petits "branleurs" avaient eut des parents avec un salaire de 2000 € ce n’est pas du shit qu’ils ferait comme bizness... ils seraient golden boy ou requins dans une banque... voir auraient-il une conscience politique pour choir dans certains conseils municipaux de droite !
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Bulgroz 29 février 2008 18:23La solution aux problèmes des banlieues est très simple mais à force de ne pas vouloir les régler, on prend le risque de voir leurs populations revenir dans leurs divers pays d’origine.
Déjà, je sens une forte reprise des demandes de devis dans les entreprises de déménagement en direction de la Corrèze.
Et là, ce serait réellement une catastrophe. Imaginez le nombre de Bernard et de Michel dont nous pourrions éventuellement être privés.
Je le répète : la solution est simple.
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anvil mac lipton 29 février 2008 22:07Monsieur Gurul :
1 - Il est assez désagréable de lire quelqu’un qui écrit quelqu’un "kelk1". D’habitude, je ne prend même pas la peine de lire ce genre de message en entier, mais vous m’avez interpellé directement.
2 - Vous me résumez fort mal. J’ai dit qu’il avait contribué à empirer la situation en amplifiant la dimension communautariste
3 - Il se trouve que j’ai des "renseignements de première main" pour avoir vécu à Vaulx-en-Velin et à Mantes-la-Jolie. De fait, je n’y ai jamais eu de problème, sans doute parce que lorsqu’on s’adresse à des personnes - même lorsqu’elles vous aborde de manière agressive - de manière calme, polie et normale - comme à tout être humain donc - le simple fait de montrer qu’on considère son interlocuteur comme un être humain ayant exactement les mêmes droits et les mêmes devoirs - je ne compte pas les fois où j’ai poliment demandé à des jeunes de banlieue en groupe d’ôter leurs pieds des banquettes du métro ou du RER en expliquant la raison de ma demande (i.e. le fait que d’autres s’assoient dessus), et où tout s’est très bien passé.
La dimension que vous oubliez en crachant votre venin haineux, c’est que bien souvent, avoir un à-priori induit un comportement à l’égard des autres qui adoptent un comportment "réponse".
Il paraît stupéfiant que dans les villes de banlieue pauvre ou la mairie a maintenu une forme de police de proximité (Vaulx-en-Velin par exemple), la violence est très en dessous des villes similaires sans police de proximité.
Mais le tout répressif est sans doute la solution que vous continueriez à préconiser, non ?
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Fanfan1204 29 février 2008 19:18@ Constant. Je partage votre point de vue. Le respect et la tolérance sont les préalables nécessaires à se comporter en être humains et envisager de régler les pb.
C’est pas gagné......
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claude 2 mars 2008 15:27bonjour,
il y a tant de posts avec lesquels je suis d’accord, que je ne sais où me poser... donc ne m’en veuillez pas si je reprends quelques éléments qui ont été débattus, plus haut ou plus bas.
d’abord, merci fanfan pour cette approche humaniste des banlieues à laquelle j’adhère.
je suis née dans la banlieue nord de paris, à aubervilliers, fief communiste à l’époque. je me souviens de l’immeuble noirci par la suie et aux escaliers dont la peinture était écaillée ou percée de multiples gnons, qui laissaient apparître un plâtre qui tombait en poussière... mais passée la porte de l’appartement, l’odeur de la cire d’abeille vous chatouillait les narines... le parquet brillait comme un sous neuf et les plaques de la cuisinière à bois luisaient doucement dans la prénombre de la cuisine... nous étions 5 à vivre dans un 2 pièces cuisine.
mes grands parents maternels étaient des polonais arrivés en france dans les années 20, pour bosser comme ouvriers dans les forges du nord, puis les usines de la région parisienne.
je sens encore les effluves pestimentielles d’urine, qui régnaient dehors, dans la ruelle qui menait à l’appartement : on voyait sur le goudron, les rigoles tracées par les différentes mictions, lesquelles formaient une carte spatio-temporelle des envies de ces messieurs...
à force d’économies, ma malicieuse grand-mère réussi à acquérir un petit terrain dans le sud de paris, sur le ban de massy, et y construisit , aidée de toute la famille et des amis, notre "maison familliale". nous vivions alors dans un petit lotissemnt entouré de champs de blés. j’ai vu sortir de terre le "grand ensemble" de massy, avec ses immeubles cages à lapins, ses trottoirs boueux, défoncés qu’on mettait 5 ans à goudronner... et surtout la méfiance qui s’installait entre les gens résidant en "pavillon" et ceux du "grand ensemble"... déjà à l’époque, dans les années 60 les préjugés s’installaient. nos parents nous serinaient de nous méfier des "jeunes voyous" alors appelés "blouson noirs" des cités.
je vis maintenant en alsace, dans un village de 1200 habitants à 10mn de colmar. comme à strasbourg, certains jeunes colmariens ont fait de la "voiture brûlée" un sport pratiqué surtout au moment des fêtes de fin d’années.
mes enfants ont cotoyé durant leur scolarité, des jeunes venant de la "zup", parmi les lesquels se trouvaient de voyous, mais aussi des gamins bien éduqués, dont les parents prennaient soin et respectueux des autres. il y avait aussi parmi leur condisciples, issus de "bonnes familles", des dealers, des alcooliques et des voleurs...
depuis la nuit des temps, on trouve normal que les enfants des différentes classes sociales suivent les voies de leurs ainés : un notable enfantera un notable, un commerçant fera un boutiquier ... et à l’autre bout de la chaine, l’ouvrier manoeuvre ne pourra donner vie qu’à des enfants dont l’ambition ultime serait d’être "aide comptable" pour ceux qui réussiraient leur "études"... (soit dit en passsant, je n’ai rien contre la comptabilité...). a-t-on déjà vu un fils pinault, muliez, devenir plombier ou ouvrier fraiseur parce qu’il est incapable de suivre une "scolarité dite "normale"...
ça a longtemps marché, puis au fil du XX° siècle, l’horizon s’est ouvert pour les enfants de beaucoup de classes sociales, mais on a longtemps oublié que les enfants issus de l’’émmigration avaient eux aussi les mêmes espoirs. le sentiment de frustration n’est pas éloigné de celui de la colère et de son lot de violences...
je n’en excuse pas pour autant les gamins qui se livrent à la délinquance, car chacun est responsable de ses actes devant la société et la justice, mais cette même socité n’a pas fait grand chose pour les aider à aquérir une instruction aussi solide que celle des gamins des beaux quartiers...
d’ailleurs, à ce sujet, il est rare que ceux-ci brûlent les 4X4 familiaux , doivent braquer une vieille dame pour avoir un MP3 dernière génération, car leur train de vie leur permet d’en changer quand ils le désirent (et tant mieux)... en revanche, comme les jeunes des cités, ils se livrent au deal de hasch, d’extasy, ils piratent sur le net, se défoncent en 1/2 heure à la vodka ou à la tequila... simplement, quand ils se font attraper, on les vire avec discrétion de leur lycée et les policiers ne l’annoncent pas à la une des journaux...
il serait peut-être temps de (ré)apprendre aux enfants et aux adultes la fierté d’être ce qu’ils sont , et du travail qu’ils réalisent :
j’ai vu un reportage sur FR 5, appelé les "nettoyeurs". ce sont des habitants d’une cité de marseille, qui ont été embauchés par une société de nettoyage, pour l’entretenir. ces personnes sont fières d’accomplir leur travail, parce qu’elles ont été respectées, ainsi que la tâche qu’elles accomplissent. l’homme qui s’occupe du terrain de foot, est fier d’apparâitre dans l’organigramme de l’association, comme étant "responsable du site". www.programme-tv.com/television/16557543/Les-nettoyeurs.html
il n’y a pas que les gens des cités qui doivent changer leur mentalité et leurs regards, nous aussi : quand le travail d’une femme de ménage aussi respecté, que celui du directeur de département, les gamins les plus défavorisés auront peut-être moins envie de faire cramer le reste du monde.
l’histoire à montré que les révolutions partaient toujours du fin fond de la société, là où se trouvent les gens les plus désespérés.
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Fanfan1204 2 mars 2008 17:40@ Claude, merci pour votre témoignage. Il s’en dégage également beaucoup d’humanité et de chaleur, notamment vis-à-vis de votre grand-mère. En vous lisant, je sentais moi même l’odeur de la cire. Merci encore Claude et bonne fin de journée.
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