mercredi 23 janvier 2013 - par Bernard Dugué

Peur et paresse de connaître face au basculement des savoirs au 21ème siècle

Cette fois ça est ! Enfin arrivé au bout du tunnel. Cette fois c’est clair, la conception de l’univers, du vivant et de l’humain est sur le point de basculer, comme elle bascula il y a plus de quatre siècles lorsque Descartes inventa la méthode, Galilée mesura la chute des graves, Kepler trouva la loi des aires alors que Newton écrivit les saintes équations de la gravitation. La chimie et la physique ont ensuite découvert les lois de la chaleur, les molécules organiques ou non, les atomes, puis la biologie a vu les cellules au microscope et trouvé la structure de l’ADN avec ses gènes et voilà. Mais en ce début du 21ème siècle, les grandes questions sur l’univers, la vie et la conscience se posent encore, sous une forme nouvelle car la science livre beaucoup d’éléments mais elle ne sait pas comment c’est venu et où va tout ça, cette matière, cette vie, cette évolution, cette conscience. Maintenant, on commence à comprendre que derrière cette scène matérielle, mécanique, phénoménale, événementielle, il y a autre chose qui pour l’instant, pourra être qualifiée de substance, d’essence, de Forme et mieux encore, de « calculs quantiques ». Bref, la situation épistémologique, autant que la compréhension ontologique, est très instable et sur le point de basculer. Sur cette planète, il doit se trouver quelques dizaines de savants capables de voir avec une relative clarté ce qui va se produire, sans qu’il n’y ait une vision consensuelle qui se dessine. Tout au plus, voit-on quelques pistes sur le rôle de l’information, des interfaces et surtout, ce « calculateur quantique universel » en vue. A cela s’ajoutent quelques éléments sur les neurones miroirs, l’épigénétique, les trous noirs quantiques.

Et bien évidemment, si basculement il y a, des problèmes ou plutôt des obstacles vont apparaître. Non pas d’ordre scientifiques car l’obstacle est ce qui motive la recherche pour tout chercheur qui se respecte. Faire avancer la science, c’est faire reculer les choses incertaines, c’est franchir les obstacles épistémologiques ou théoriques ou même ontologiques. Le problème, c’est ensuite l’exposition des résultats, des découvertes et là, le savant sait qu’il va trouver une horde de conservateurs qui ne sont pas prêts à entrer dans le nouveau paradigme et qui constituent même un obstacle, humain, trop humain. L’histoire de Galilée nous enseigne que les conservateurs savent déployer des efforts consistants pour barrer la voie à la diffusion des idées novatrices. De plus, ces conservateurs ne voient que leurs propres visions et se refusent à étudier le point de vue différent. Ce qui constitue un déni. Les prélats qui ont condamné Galilée étaient dans le déni ou la dénégation, tout autant que leur prédécesseurs qui envoyèrent Giordano Bruno au bûcher. Darwin aurait été certainement brûlé s’il avait proposé sa théorie en plein 17ème siècle. Mais au 19ème siècle, la normalité n’est pas de conserver mais de trouver du nouveau. La science a pour ressort la recherche et comme résultat le progrès. L’art à cette époque doit faire du nouveau et même choquer. Le 20ème siècle a été l’époque des avant-gardes. La science a progressé rapidement mais a connu aussi quelques controverses comme celle lancée par le mathématicien René Thom sur le déterminisme. Ont fleuri aussi nombre de réflexions spéculatives extrapolées à partir des résultats de la science tout en étant combiné avec des éléments plus traditionnels issus des métaphysiques orientales, ésotériques ou des doctrines théologiques. La fantaisie coexista avec des travaux plus sérieux qui n’en furent pas moins rejetés comme par exemple le Tao de physique de Capra, la critique évolutionniste de Denton ou les champs morphogénétiques de Sheldrake… Le 20ème siècle a été foisonnant voire même exubérant avec des milliers de livres pas toujours conventionnels. Le 21ème est promis au grand basculement de la science mais les acteurs de cette percée vont trouver des résistances puissantes.

Pour participer à cette aventure des « savoirs basculants », il faut avoir un esprit ouvert. Je vous confie volontiers que j’ai une prédilection pour les réflexions éloignées des consensus et dès qu’un ouvrage fait débat, controverse, voire scandale, je vais voir de près ce qui se passe. Si le destin s’y colle, je pourrais à mon tour susciter quelques débats, pour peu que mes théories puissent être éditées et discutées dans un espace public qui ne se réduit pas à un blog ou un site de rédacteurs citoyens. Je crois avoir publié sur Agoravox quelques bonnes feuilles alternatives en biologie, physique et métaphysique et je vous avoue avoir été consterné par la floraison de commentaires visant à disqualifier le texte ou l’auteur. Je ne sais pas si ces phénomènes relèvent de l’anecdotique et du défoulement que permet l’anonymat du Net ou bien s’il s’agit d’un trait de société plus profond, relevant à la fois du sectarisme envers la nouveauté et d’une sorte de narcissisme pervers par lequel celui qui disqualifie autrui croit s’élever en rabaissant l’autre ou à défaut, tente de se rassurer sur ses certitudes en sautant sur le moindre détail formel ou de contenu servant de motif pour balayer d’un trait une réflexion argumentée. Bref, le déni et la dénégation pratiqués au temps de Galilée sont encore d’actualité de nos jours mais c’est moins dangereux et surtout ce n’est pas forcément le même ressort. Aux ressorts savants déterminant les controverses s’ajoutent sur le Net et ailleurs des ressorts narcissiques. En ce cas, démolir un texte ou un auteur n’a pas forcément comme seul objectif la préservation d’un savoir orthodoxe. C’est aussi une manière d’exister. Je cogne donc je suis !

La position du scientifique au bord d’un basculement des savoirs n’est pas confortable, surtout s’il n’a pas de position statutaire, ce qui le prive des moyens matériels et de la logistique nécessaire à la diffusion des découvertes. Il avance à contre-courant, ne trouve pas beaucoup d’appuis et surtout de l’obstruction ou un manque de partenariat. Un exemple que la réaction d’un responsable de collection dans une maison d’édition scientifique face à l’envoi de mon essai sur le vivant. L’intéressé a cru bon me répondre qu’au vu de ce qu’il avait lu sur Agoravox, il n’avait pas une minute à perdre pour lire mon texte. Autre déconvenue avec cet intellectuel en vue qui écrit sur les prophètes de la technoscience, regrettant qu’il n’y ait pas de pensée sur le vivant et qui refusa mon essai car trop universitaire. Il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Si j’essaie de mettre avec des allégories le texte à la portée des lecteurs, me voilà accusé d’être fumeux tel un Bogdanov de la biologie. Quand c’est exposé avec des détails précis, c’est trop savant, bref, il n’y a pas d’issue excepté les cercles scientifiques. En fait, mes thèses sont compliquées, inédites et demandent au lecteur, même spécialisé ou lettré, un effort soutenu. Voilà, la solitude du pionner incompris. Naïf que je suis, pensant qu’avec la circulation des savoirs et l’instruction contemporaine généralisée, la diffusion d’idées savantes et originales serait presque évidente et c’est l’inverse qui se passe. Bref, ce n’est pas plus facile qu’au temps de Galilée et à bien y réfléchir, il faut noter que la gravitation de Newton a mis plus d’un demi-siècle à pénétrer les cercles savants du pays pourtant le plus avancé en la matière, la France des Lumières.

L’époque est parfois prête pour des découvertes et en d’autres circonstances elle freine. J’avoue être vraiment perplexe sur les capacités des contemporains à entrer dans une pensée nouvelle qui, sans remettre les acquis de la science actuelle, suppose que les modèles et théories en vigueur et obtenues par la science moderne empirico-théorique ne sont que des approximations, surtout dans le domaine de la biologie. Qui en est au stade de la cosmologie à l’époque des épicycles.

C’est étrange que cette époque qui, lorsqu’il est question de fantaisies corporelles, d’art conceptuel, de défilés de mode, de trash télé, se permet toutes les audaces et les revendique comme expression de la liberté, alors que dans le domaine de la pensée, le conservatisme le plus étriqué règle dans les cercles de la médecine, de l’université, de la recherche et au sein même de la société des gens se réclamant d’une instruction ouvrant vers la compréhension des textes de vulgarisation sans pour autant qu’ils se frottent aux dissidences. L’homme du 21ème ne cherche pas l’audace et l’aventure scientifique, il préfère la sécurité offerte par les gardiens de la doxa. Un sentiment tout à fait humain car la connaissance de quelque vérité nouvelle sur l’univers et la conscience pourrait susciter l’inquiétude métaphysique. L’homme a déjà affaire aux peurs contemporaines, virus, climat, terrorisme, OGM et j’en passe, si bien qu’il ne va pas en rajouter. Du côté des scientifiques, on trouve quelques chercheurs mais la plupart oeuvrent dans la recherche dite de routine et ne ressentent pas la nécessité d’en savoir plus sur les mystérieux fondements de la réalité. Ils acquièrent les savoirs utiles à leurs travaux de laboratoire et leurs tâches d’enseignement. S’ajoute à ces faits le côté idéologique et conformiste des cercles scientifiques qui regardent d’un mauvais œil les tentatives de pensée alternative et les dissidences conceptuelles. Pour être complet, j’ajouterais volontiers une autre explication de la réticence face aux nouveaux savoirs. Comprendre le monde à travers les livres savants et les recherches spéculatives innovantes nécessite un labeur qui finalement, est consenti par les aventuriers, passionnés et curieux de connaissance. Or, parmi les contemporains ayant quelques disponibilités et dispositions à prendre le temps de connaître, la paresse intellectuelle et la séduction des divertissements faciles aura vite fait de dissuader les intéressés de partir à l’aventure. La connaissance ne procure pas ses effets immédiats. C’est comme au ski. Les premières semaines, c’est la galère, les chutes, les courbatures mais après, la technique aidant, la glisse se fait fluide et le plaisir est au rendez-vous.

Peur de savoir, paresse de savoir, voilà quelques déterminants épistémologiques aux ressorts psychosociaux caractérisant notre époque. Il n’est pas certain qu’aux siècles passés la situation ait été différente. Disons qu’il y avait d’autres peurs diffuses alors que des acteurs téméraires partaient à l’aventure en Amérique ou, tels Spinoza et Galilée, osaient penser contre la doxa. Il y avait certainement moins de loisirs faciles mais pourtant, le divertissement était répandu si l’on en croit Pascal. En vérité, la volonté de savoir a de plus en plus rejoint la volonté de puissance si bien que les intérêts politiques, idéologiques et économiques conditionnent l’attitude des chercheurs et des gens lettrés face au savoir. Une connaissance qui est libre, ouverte, sans intérêt spécial, offerte au partage, peine à se développer et trouver sa place en ce monde voué à la frénésie activiste.

Les initiés à la philosophie grecque l’auront deviné, c’est encore le vieux dilemme entre un monde conflictuel du genre Héraclite Thucydide et un monde harmonique et idéalisé à la Platon. Savoir pour le pouvoir et la puissance ou connaître pour la contemplation et les relations platoniques. Sur le plan pratique, les nouvelles connaissances sont très incertaines, mais comme rien n’est prévisible, des innovations thérapeutiques sont possibles, sur le cancer par exemple.

 



12 réactions


  • Gollum Gollum 23 janvier 2013 10:26
    je vous avoue avoir été consterné par la floraison de commentaires visant à disqualifier le texte ou l’auteur.

    Commentaires de bas niveau surtout qui montrent cette loi éternelle du quantitatif entropique liée au plus grand nombre...

    Naïf que je suis, pensant qu’avec la circulation des savoirs et l’instruction contemporaine généralisée, la diffusion d’idées savantes et originales serait presque évidente et c’est l’inverse qui se passe.

    Tout à fait. Vous avez été formaté par les slogans républicains qui veulent faire croire à une marche généralisée vers le progrès, les hommes au fond se valant tous plus ou moins, la preuve chacun a le droit de vote à égalité.. Vous commencez à ouvrir les yeux et percevez la marche inéluctable de l’entropie mise en lumière par la pensée Traditionnelle (Guénon, etc).. L’égalité des hommes est un leurre.

    Or, parmi les contemporains ayant quelques disponibilités et dispositions à prendre le temps de connaître, la paresse intellectuelle et la séduction des divertissements faciles aura vite fait de dissuader les intéressés de partir à l’aventure. La connaissance ne procure pas ses effets immédiats. C’est comme au ski. Les premières semaines, c’est la galère, les chutes, les courbatures mais après, la technique aidant, la glisse se fait fluide et le plaisir est au rendez-vous.

    Les gens préfèrent paraître. AgoraVox sert à cela. Donc dès qu’il y a des choses pointues il n’y a plus personne. Le « j’vais pas m’prendre la tête » est devenu la norme et même la marque d’une certaine « élite ».. La paresse est devenue vertu et l’effort est devenu signe de pathologie mentale. Nous assistons à l’inversion généralisée des valeurs propre à une fin de Kali Yuga..

    Bienvenu dans le réel.

    • gaijin gaijin 23 janvier 2013 11:31

      « Bienvenu dans le réel. »
      pffff triste réel ....
      mais heureusement illusoire, construction sociale vide de sens
      sortons un peu de la caverne et allons faire un tour dehors
      l’air est moins étouffant non ?


  • clostra 23 janvier 2013 11:10

    Bernard, il me semble que vous vous égarez en passant par cette impasse sans grand intérêt.

    Remettez-vous sur les bancs de l’école primaire, remémorez-vous - c’est mon expérience - ce choc de l’intégration des connaissances et des savoirs (l’époque de mon bac était celle de Watson et Crick) et les déconvenues de « La souris truquée », ce « tout est dans tout », l’angoisse au bord du gouffre de « Le hasard et de la nécessité ». Comment finalement vous êtes devenu un extra terrestre dont les préoccupations n’ont plus rien à voir avec même ce peu qu’on enseigne de la philosophie à ces futurs apprentis banquiers, commerciaux, marketeurs...

    Ils ’s’en « battent l’oeil » et ne résistent pas à vous transformer, vous et vos idées, en putching ball...

    Ce qui, dans le fond, a peut-être également à voir avec vos informations et savoirs « cent fois remis sur le métier » pour une connaissance d’une science qui « sans conscience n’est que ruine de l’âme »

    Cette âme faite de bric et de broc qu’il faut passer au feu purificateur (? bon c’est pas mal mais c’est pas exactement ce que je voulais dire).


  • gaijin gaijin 23 janvier 2013 11:25

    « les nouvelles connaissances sont très incertaines »
    c’est bien là ou en réalité le bât blesse
    on veut des réponses pas des questions
    la science a tué dieu ( qu’elle croit ) mais du coups il lui faut mettre quelque chose a la place sinon comment faire marcher les foules au pas ?
    E=mc2
    voilà ça au moins c’est cool ! on sait !
    et tant pis si personne ou presque ne comprend ce que cela signifie on l’a appris a l’école .......

    vous dites « peur de savoir »
    certes mais aussi et bien plus : peur de ne pas savoir
    parcequ’ alors si on ne sait pas ? alors tout est possible ......le mode est neuf de nouveau
    c’est très effrayant un monde neuf !
    grisant mais très effrayant


  • Shawford42 23 janvier 2013 11:46

    Monsieur Dugué, posez vous quand même aussi un tout petit peu la question de votre attitude ou plutôt la plupart du temps de votre absence de présence et de d’attitude dans le débat qui suit vos articles, car cela contribue assurément pour une bonne part dans votre enfermement et votre dépit.


    En ne prenant trop souvent même pas la peine d’échanger avec vos commentateurs (et j’ai vérifié, ceci depuis votre premier article publié ici), et alors même que vous fustigez avec vigueur comme ici cette communauté citoyenne dont vous faîtes partie que vous le vouliez ou non, vous donnez ainsi l’impression de mettre tout le monde dans le même sac, et de nous prendre toutes et tous pour des incapables, indignes de votre lumineuse prose.

    Est ce votre but ?

    Car là au moins ce serait une réussite, mais aussi tout autant une preuve éclatante que vous ne pouvez que vous en prendre par certain égards qu’à vous même.

    Nombre sont ceux qui apprécient vos écrits, qui surtout vous interrogent, vous posent des questions. Vous y restez le plus souvent sourd et même certaines fois vous vous montrez particulièrement hautain et dédaigneux devant des témoignages et questionnements utiles. 

    Pensez vous sincèrement que c’est la meilleure façon de procéder ?

    • Shawford42 23 janvier 2013 23:23

      N’est ce pas smiley


      N’empêche que je suis pas en manque d’intérêt porté à ma petite personne, tu en apportes ici même la preuve éclatante smiley

    • Shawford42 24 janvier 2013 10:11

      Si y’ une once de conviction sincère dans ta première sentence, je serai sans conteste au rendez vous pour ton post scriptum, vieux Sultan smiley


  • easy easy 23 janvier 2013 14:34

    Que de gros sabots !

    Rubik’s n’a pas eu besoin de pondre une jaquette évoquant les difficultés de Galilée pour qu’on s’appitoie sur lui. Il a montré son bidule et tout le monde a pigé que c’était intéressant.
     
    Là il s’était agit d’un bidule s’adressant même à des illettrés mais ce principe de la preuve vaut dans chacun des niveaux de culture.
    Quand on pond un oeuf pertinent, il attire l’attention.
    Il peut y avoir évidemment des pertes, le monde peut passer à côté de quelques pépites (tiens, en musique par exemple) mais il s’en propose des millions chaque jour.

    Il y a au moins un milliard de personnes fantasmant que leur génie soit reconnu. La plupart conviennent que s’ils restent inconnus c’est parce qu’ils n’ont toujours rien pondu d’épatant mais d’autres chialent l’injustice, l’obscurantisme, l’abrutissement des masses voire un complot contre eux. 

    Une complaintes abandonnistes telle que celle-ci, il s’en expose des millions chaque jour sur la toile et au moins dix sur ce site. 


    Si vos trouvailles sont de haut niveau, elles ont à être jugées par des gens de haut niveau. Elles n’ont pas à être exposées à la masse ou alors à l’enfumer façon Bogdanov.


    D’autre part, à tout niveau de culture il existe essentiellement deux sortes de théories ou explications.
    Une sorte qui affirme quelque chose qui peut se vérifier immédiatement de manière indiscutable (mais par niveaux de culture et de moyen) 
    Une sorte qui affirme quelque chose qui ne se vérifie pas immédiatement et qui envoie à un empilement de fumées.

    Si on affirme devant des scientifiques disposant de labo que la télépathie est possible, ils vont proposer des tests et les expériences vont aboutir sur la banalité de 50% de réussite.
    Mais si on affirme la même chose devant des Bidochon assis devant leur télé, on sait qu’ils ne peuvent conduire une expérience pour le vérifier, on les manipule.

    (Je signale au passage que l’hypnose, d’allure mystérieuse, eet à laquelle beaucoup de gens ne croient pas, existe très parfaitement mais je suis, en ces circonstances, incapable de vous le prouver directement en Moi-Toi-Ici-Maintenant. Sur ce site, il se produit tous les jours des centaines d’hypnoses mais seulement partielles. Chaque fois que nous sommes fixés ou obnubilés par un sujet ou une discussion à en oublier notre casserole sur le feu, nous sommes partiellement sous hypnose. C’est cet oubli des arrières, des ordinaires, des repères domestiques, des prudences ordinaires, qui prouve l’hypnose. Le reste pouvant être comédie)



    Exemple de bidule étonnant que je peux présenter et que chacun peut vérifier immédiatement.
    « Il n’est pas possible de se lécher le coude »

    Exemple de bidule étonnant que je peux affirmer mais qui est déjà plus difficile à vérifier
    « Le coin coin des canards ne fait pas d’écho » 
    Sans être infernal à vérifier, il faut tout de même réunir des conditions d’expérience peu ordinaires. Cette affirmation faite en toute connaissance que les auditeurs ne peuvent pas la vérifier est gratuite, c’est de l’enfumage. 
    D’autant que je ne l’ai même pas vérifiée

    Exemple intermédiaire :
    j’affirme qu’une roue de voiture parcourt la même distance sur la route, qu’elle soit sur ou sous gonflée (que l’axe de la roue soit plus ou moins haut).
    C’est une affirmation qui étonne tout le monde, elle n’est pas vérifiable à la seconde mais chacun a une voiture ou un vélo et peut, en trente minutes, la vérifier. Parce que chacun peut assez aisément la vérifier, ce n’est pas de l’enfumage en dépit du doute qui reste dans l’esprit des auditeurs tant qu’ils n’ont pas vérifié.


    De même, un type peut raconter ce qu’il veut en astronomie, s’il est capable de prédire le niveau des marées et la position de saturne un an à l’avance, il sera cru et amplement honoré. S’il n’est capable d’aucune prédiction rapidement vérifiable, ce qu’il raconte est de l’enfumage.


    Vous aviez été inspiré par la manière dont l’apex d’un plant de haricot s’enroulait autour du tuteur et surtout, comment il le « trouvait ». 
    Il est logique de se poser ce genre de question. 
    Il est logique d’envisager quelque sorte de flux, de grave, de gradient, d’onde, de force sombre qui permettrait à l’apex de se diriger vers le tuteur 

    Mais, alors que vous n’aviez pas poussé les expériences, alors que vous n’aviez fait que fantasmer devant votre plante en pot sur votre balcon, vous vous étiez lancé dans un papier ici, en nous promettant la prochaine découverte d’un champ jusque là inconnu qui guidait la plante. Nobel, Nobel ! 
    Je vous ai expliqué comment et pourquoi l’apex tournoyait.
    Je vous ai dit qu’il ne se dirigeait pas vers le tuteur mais qu’il tombait dessus par hasard et au lieu d’en discuter, vous avez fait votre gamin capricieux et vexé. Pas une fraction de seconde vous n’avez examiné ma proposition.
    Soit on gobe vos fantasmes soit vous boudez. Seul Einstein a quelque droit de vous instruire ou vous corriger.

    L’apex de haricot a besoin d’un tuteur quelconque.
    Il tournoie en cône ouvert vers le haut tout en s’allongeant. S’il rencontre un tuteur au cours de sa révolution, il continue aussi aveuglément de tournoyer mais alors automatiquement autour du tuteur. Même une ficelle tournoyante avec un caillou au bout en ferait autant.

    C’est de la pure mécanique liée à l’organisation en quinconce des cellules et à leur lignification progressive sur une ligne. Càd qu’il est possible de construire sur ordinateur, très simplement, le modèle de l’apex du haricot et il va fonctionner pareillement, sans la moindre sorte d’onde.

     
    Différent est le cas de la cuscute européenne (par exemple de la tomate).
    Bien qu’il ait des airs de famille avec celui du haricot, son apex n’est intéressé à s’enrouler qu’autour d’un plant de tomate afin de le parasiter à mort. Il sélectionne ses tuteurs

    Lui aussi commence par tournoyer coniquement dès qu’il sort d’entre les deux cotylédons vestigiaux.
    Mais il sentoie aussi.

    Dès qu’il détecte l’odeur du plant de tomate voisin, il cesse de tournoyer et se dirige droit vers lui, même à 1m de distance si le vent est porteur.

    Cet apex possède un odorat
    On aurait évidemment pu imaginer une onde-chose mais on a fait des tests scientifiques et on a vu que c’était moléculaire, olfactif. Reste à trouver son nez


    Du reste, tant au niveaux des mycélium qu’au niveau des feuilles ou troncs, il faut s’attendre (mais vérifier) que les plantes puissent communiquer par des traces moléculaires soit dans le sol soit dans l’air (en plus de leurs guidages sur la lumière, sur la densité de l’air, sur l’hygrométrie, sur la température et sur la pesanteur)


    Cela dit, les plantes sont des sortes d’antennes passives concernant nos ondes radio. Elles ne savent pas qu’en faire, mais il est possible de se servir d’un arbre comme antenne. J’ai vu un gamin Viet capter la radio de cette manière et il y puisait même la ddp pour alimenter son petit appareillage (nos prothèses dentaires en poly métaux ont parfois cet effet). Ça je ne puis vous le prouver mais j’imagine qu’un bricoleur radio le vérifiera aisément dès lors qu’il saura exploiter la légère ddp qu’il y a entre les différentes profondeurs sous l’écorce des arbres (faibles ddp qui existent aussi partout dans notre corps).
     
     
    Vous avez peut-être été formé à l’esprit scientifique mais votre fantasme de devenir célèbre vous conduit à pratiquer les empilements de spéculations en château de cartes





    ****je vous confie volontiers que j’ai une prédilection pour les réflexions éloignées des consensus et dès qu’un ouvrage fait débat, controverse, voire scandale, je vais voir de près ce qui se passe****

    Confidence pour confidence, c’est le cas de tout le monde ici. Nous sommes tous des renifleurs de nouvelles.
    Nous sommes tous demandeurs de news aussi farfelues soient-elles
    Nous sommes tous d’excellent public pour les bateleurs



    A part ça, plus fondamentalement, en France, surtout depuis que la Livre s’étiole, on adore POURQUOI

    Or il y a des peuples qui ignorent le dieu POURQUOI et qui en vivent très bien

    Le dieu POURQUOI est infernal car il ne nous conduit qu’à lui-même 
    Il est alors paranoïsant


  • clostra 23 janvier 2013 15:46

    On n’a pas tous envie de vous bousculer comme le fait si bien easy-Einstein ci-dessus.

    Selon le principe action-réaction (où donc ai-je encore entendu ça ?) et vu sous l’angle du spectateur - selon le principe de la relativité - vous, Bernard, ne l’avez pas volé !

    Maintenant, à savoir si la claque est enroulante, enveloppante ou autre circonvolutions évité de par la nature même de l’énergie qui préside à son envolée...elle donnera un bleu ( c’est de l’énergie bleue) puis un noir (c’est de l’énergie noire), le tout suivant scrupuleusement les critères de la théorie de la catastrophe de notre ami Thom (le CAT, va sa voir pourquoi).

    L’ennui est qu’on peut être un éminent scientifique et - c’est prouvé - un piètre pédagogue. Pourquoi est-ce prouvé ? simplement parce que ce qui paraît simple à l’éminent scientifique l’est moins pour son élève. On dit que les meilleurs enseignants sont ceux qui ont peiné à décortiquer leur science.

    Mais on peut sans doute être les deux et le maître mot serait d’instruire tout en distrayant.

    Là, je crains un peu que ce que vous voyez poindre à l’horizon, dans le contexte actuel, puisse vous effrayer tant il y aura à travailler nos semblables, pour enfin - et c’est là le plus exigeant, le plus cruel - pouvoir partager.


  • alinea Alinea 23 janvier 2013 22:31

    Étant d’un genre très obscurantiste, la connaissance scientifique ne m’intéresse pas du tout ; mais la Connaissance, si ! Je ne veux rien savoir des secrets de la Lune, ma connaissance d’elle est d’un autre ordre qui me convient très bien. Le toujours plus, qui s’applique à tout chez les hommes est pour moi la pire des malédictions. Certes, un certain savoir des choses qui nous entourent est un progrès, mais je me contente de le saisir quand il descend jusqu’à moi.
    La connaissance intuitive que souvent les mots ne peuvent rendre m’est plus précieuse.
    Nous ne sommes pas faits tous sur le même modèle et c’est tant mieux. Après, j’admets ma bêtise crasse dans tout un tas de domaines mais il y a belle lurette que je sais que je ne peux les posséder tous ! Aussi, à la connaissance, j’oppose la Sagesse !


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