lundi 10 octobre 2011 - par
SOS Education, poil à gratter ou chaude pisse
Bon voilà l'histoire est simple, j'ai bien 3 enfants qui vont à l'école, 1 en primaire, 2 au collège. Et comme beaucoup de parents je suis abasourdi par ce collège unique, pourquoi, je vais vous le dire.
La première raison tient tout d'abord du simple fait que si l'on faisait une enquête nous decouvririons, sans doute, que la moitié des élèves ne sont pas suivis par leurs parents. La faute à la télé, l'iphone ou le mobile et au PC, facebook dans la chambre entre MSN et Twitter. Cela est dur à estimer mais les enfants qui fréquentent les classes de mes enfants sont shootés aux technologies, les parents laissent faire (je sais la résistance est dure) et les enfants trinquent, couches-tard et devoirs mal faits, l'autorité en moins, l'ado perd ses repères, et plus le niveau social est bas moins les repères sont forts.
L'an dernier j'avais osé commettre un mot dans le carnet de ma fille en expliquant pourquoi je ne signais pas le nouveau règlement concernant la gestion des casiers au collège. 11 ans à peine 30 kilos et déjà plus de 10 kilos à transporter sur le dos. En entreprise on accepte plus depuis longtemps cette folie qui est de porter des charges lourdes. Nos enfants continuent de porter de 1/4 à 1/3 de leur poids sur leurs épaules, vous comprenez que l'école leur pèse un peu. La principale adjoint m'a dit alors d'écrire aux représentants des parents d'élèves, que le sujet était évoqué de façon récurrente (d'où les casiers) bref ma plume m'a semblé lourde, le mur haut et infranchissable, les bras m'en sont tombés et j'ai laissé tombé découragé par ces professionnels qui ne vont pas plus loin que leurs prérogatives.
Cette année, l'idéologie nationale de notre éducation m'a permis de franchir un nouveau pallier. Mon fils passait de la 4ème à la 3ème et alors que sa classe avait peu évoluée entre la 6ème et la 4ème voilà que cette classe fut désagregée pour être ventilée. Evidemment la classe dans laquelle il était, était relativement "homogène" avec 6 à 10 élèves sans problèmes, une moitié intermédiaire et grosso modo 2/3 élèves en difficultés, mais dans l'ensemble la classe allait de l'avant, tant et si bien qu'elle fut séparée pour permettre justement de mettre de bons éléments dans des classes plus difficiles, afin, paraît-il de permettre au niveau des classes moins bonnes d'être tirées vers le haut. Explication fournie par le principal et l'équipe pédagogique. Entendez là que les parents des élèves dits "bons" n'ont pas du tout aimé et ont exprimé ce mécontentement, en vain évidemment. Comprenez bien, la 3ème est une classe importante, c'est une classe d'orientation, et nous ne voulons pas voir notre enfant qui s'éclate en classe partir en vrille pour le bien-être pédagogique d'un collège. L'objectif du collège est d'avoir des classes qui soient homogènes en terme de résultats au brevet des collèges, là il faut pas me prendre pour une truffe, et donc d'éviter d'avoir la 3ème B avec 90% de réussite et la 3ème C avec seulement 32%. Et oui ça fait tâche et élitiste, cela montre que l'on sait accompagner les élèves qui le veulent bien mais pas ceux qui s'en foutent parce que les parents s'en foutent ou ne savent pas faire (ce que nous comprenons parfaitement).
Au sein même de l'équipe enseignante nous sentons bien que les avis divergents, il y a ceux qui se doivent, le prof principal et la direction, de défendre le système en attaquant par exemple le privé pour sa sélection ou bien en laissant planer un doute sur l'appréciation que le principal pourrait donner ou pas pour appuyer le dossier d'un élève aux parents trop frondeurs, et ceux qui lâchent quelques vérités, ou pire, un sentiment de désespoir. Ceux qui sont pris de désespoirs ont leurs enfants dans le privé cqfd.
Ce que nous tirons comme enseignement de l'enseignement c'est une frustration à tous les étages, des profs aux élèves en passant par les parents. Nous avons trois, donc trois spécimens, trois enfants différents et la nation dogmatise encore et toujours le collège unique. Nous avons un enfant qui se débrouille seul, l'autre qui a besoin d'être appuyé et le dernier d'être fortement accompagné, ainsi va la vie. Mais le collège se dit unique et se fout royalement de l'enfant, sinon les cartables de plus de 2kg n'existeraient plus depuis longtemps, les profs seraient pour une année mieux répartie, et l'enseignement serait plus diversifié, j'entends par là que la pédagogie et l'accompagnement serait différents privilégiant un accompagnement adapté à différents niveaux avec des objectifs adaptés selon que les classes seraient plus ou moins difficiles à gérer.
Il y a quelques jours un mail arrivait relayer avec bonne intention par nos camarades parents d'élèves. Dans ce mail de SOS Education un lien pour voir un clip vidéo, un clip est forcément un outil de propagande facile (le nombre d'élèves par classe en collège ne peut pas être une simple division du nombre d'élèves par le nombre de professeur) dans lequel l'association se propose de signer une pétition en particulier pour la fin du collège unique. J'étais déjà bien conditionné et énervé contre le système inique, j'ai pris mon clavier et ai signé en ligne, direct sans me renseigner plus que cela histoire de gratter un peu dans le dos de l'éducation nationale. Un mail aujourd'hui est arrivé pour me dire que la pétition avait franchi la barre des 100.000. C'est bien. Un autre mail m'informait, un peu plus tôt, que désolé, SOS Education n'est peut être pas si apolitique que cela (cf mediapart), comme quoi, et que la direction serait un peu de la droite de l'UMP voire de la droite extrême ou de l'ultra libéralisme.
Déception. Evidemment, ce mouvement ne peut venir de la gauche, qui a prôné 80% d'une génération au bac et le collège unique. Les attaques sont plutôt de droite, même si la réalité est plus complexe.
Mais évidemment je ne peux souscrire pour l'éducation de nos enfants ni à un dogme de droite ni de gauche. Je ne peux pas accepter que l'on mette la méthode semi-globale en opposition avec la méthode syllabiques, les deux ont leur raison d'être. Je ne peux pas non plus accepter de voir l'éducation nationale passer dans le tout privé ou le tout public. L'école républicaine si elle a encore un sens c'est de mener nos enfants vers l'éducation afin qu'ils deviennent des femmes et hommes libres.
Néanmoins il faut se poser un moment les bonnes questions que cela soit posé par la droite la gauche ou . Les bons élèves, c'est à dire ceux qui sont "naturellement" enclins à réussir ainsi que ceux dont les parents ont les moyens financiers ou temporels de les aider, trouveront toujours le moyen de réussir. Il reste tous les autres, ceux qui nous envoie des CV déplorables, ne savent pas écrire, ni compter, et qui ne comprennent pas correctement les énoncés qui leur sont proposés.
Mais évidemment je ne peux souscrire pour l'éducation de nos enfants ni à un dogme de droite ni de gauche. Je ne peux pas accepter que l'on mette la méthode semi-globale en opposition avec la méthode syllabiques, les deux ont leur raison d'être. Je ne peux pas non plus accepter de voir l'éducation nationale passer dans le tout privé ou le tout public. L'école républicaine si elle a encore un sens c'est de mener nos enfants vers l'éducation afin qu'ils deviennent des femmes et hommes libres.
Néanmoins il faut se poser un moment les bonnes questions que cela soit posé par la droite la gauche ou . Les bons élèves, c'est à dire ceux qui sont "naturellement" enclins à réussir ainsi que ceux dont les parents ont les moyens financiers ou temporels de les aider, trouveront toujours le moyen de réussir. Il reste tous les autres, ceux qui nous envoie des CV déplorables, ne savent pas écrire, ni compter, et qui ne comprennent pas correctement les énoncés qui leur sont proposés.
Ce n'est pas anodin. Dans le milieu professionnel je vois parfois des personnes qui veulent monter une entreprise mais qui ne savent pas compter, des jeunes qui postulent à des postes qu'ils ne maîtriseront jamais parce que le manuel qualité de la boite leur est inaccessible. Bref dire que notre système fonctionne bien est faux, dire qu'il est nul tout autant, mais il faut nettement l'améliorer pour permettre aux jeunes d'apprendre encore des métiers, d'acquérir des savoirs et savoirs-faire mais aussi des savoirs-être indispensables à leur développement et à nos démocraties.
SOS Education pose sans doute un certain nombre de bonnes questions, mais pas forcément les bonnes réponses à des sujets plus complexes que de simples divisions... A moins que cela ne soit déjà l'effet d'une forme d'échec de notre système éducatif...
SOS Education pose sans doute un certain nombre de bonnes questions, mais pas forcément les bonnes réponses à des sujets plus complexes que de simples divisions... A moins que cela ne soit déjà l'effet d'une forme d'échec de notre système éducatif...