lundi 10 octobre 2011 - par Yann Riché

SOS Education, poil à gratter ou chaude pisse

Bon voilà l'histoire est simple, j'ai bien 3 enfants qui vont à l'école, 1 en primaire, 2 au collège. Et comme beaucoup de parents je suis abasourdi par ce collège unique, pourquoi, je vais vous le dire.
 
La première raison tient tout d'abord du simple fait que si l'on faisait une enquête nous decouvririons, sans doute, que la moitié des élèves ne sont pas suivis par leurs parents. La faute à la télé, l'iphone ou le mobile et au PC, facebook dans la chambre entre MSN et Twitter. Cela est dur à estimer mais les enfants qui fréquentent les classes de mes enfants sont shootés aux technologies, les parents laissent faire (je sais la résistance est dure) et les enfants trinquent, couches-tard et devoirs mal faits, l'autorité en moins, l'ado perd ses repères, et plus le niveau social est bas moins les repères sont forts.
 
L'an dernier j'avais osé commettre un mot dans le carnet de ma fille en expliquant pourquoi je ne signais pas le nouveau règlement concernant la gestion des casiers au collège. 11 ans à peine 30 kilos et déjà plus de 10 kilos à transporter sur le dos. En entreprise on accepte plus depuis longtemps cette folie qui est de porter des charges lourdes. Nos enfants continuent de porter de 1/4 à 1/3 de leur poids sur leurs épaules, vous comprenez que l'école leur pèse un peu. La principale adjoint m'a dit alors d'écrire aux représentants des parents d'élèves, que le sujet était évoqué de façon récurrente (d'où les casiers) bref ma plume m'a semblé lourde, le mur haut et infranchissable, les bras m'en sont tombés et j'ai laissé tombé découragé par ces professionnels qui ne vont pas plus loin que leurs prérogatives.
 
Cette année, l'idéologie nationale de notre éducation m'a permis de franchir un nouveau pallier. Mon fils passait de la 4ème à la 3ème et alors que sa classe avait peu évoluée entre la 6ème et la 4ème voilà que cette classe fut désagregée pour être ventilée. Evidemment la classe dans laquelle il était, était relativement "homogène" avec 6 à 10 élèves sans problèmes, une moitié intermédiaire et grosso modo 2/3 élèves en difficultés, mais dans l'ensemble la classe allait de l'avant, tant et si bien qu'elle fut séparée pour permettre justement de mettre de bons éléments dans des classes plus difficiles, afin, paraît-il de permettre au niveau des classes moins bonnes d'être tirées vers le haut. Explication fournie par le principal et l'équipe pédagogique. Entendez là que les parents des élèves dits "bons" n'ont pas du tout aimé et ont exprimé ce mécontentement, en vain évidemment. Comprenez bien, la 3ème est une classe importante, c'est une classe d'orientation, et nous ne voulons pas voir notre enfant qui s'éclate en classe partir en vrille pour le bien-être pédagogique d'un collège. L'objectif du collège est d'avoir des classes qui soient homogènes en terme de résultats au brevet des collèges, là il faut pas me prendre pour une truffe, et donc d'éviter d'avoir la 3ème B avec 90% de réussite et la 3ème C avec seulement 32%. Et oui ça fait tâche et élitiste, cela montre que l'on sait accompagner les élèves qui le veulent bien mais pas ceux qui s'en foutent parce que les parents s'en foutent ou ne savent pas faire (ce que nous comprenons parfaitement).
 
Au sein même de l'équipe enseignante nous sentons bien que les avis divergents, il y a ceux qui se doivent, le prof principal et la direction, de défendre le système en attaquant par exemple le privé pour sa sélection ou bien en laissant planer un doute sur l'appréciation que le principal pourrait donner ou pas pour appuyer le dossier d'un élève aux parents trop frondeurs, et ceux qui lâchent quelques vérités, ou pire, un sentiment de désespoir. Ceux qui sont pris de désespoirs ont leurs enfants dans le privé cqfd. 
 
Ce que nous tirons comme enseignement de l'enseignement c'est une frustration à tous les étages, des profs aux élèves en passant par les parents. Nous avons trois, donc trois spécimens, trois enfants différents et la nation dogmatise encore et toujours le collège unique. Nous avons un enfant qui se débrouille seul, l'autre qui a besoin d'être appuyé et le dernier d'être fortement accompagné, ainsi va la vie. Mais le collège se dit unique et se fout royalement de l'enfant, sinon les cartables de plus de 2kg n'existeraient plus depuis longtemps, les profs seraient pour une année mieux répartie, et l'enseignement serait plus diversifié, j'entends par là que la pédagogie et l'accompagnement serait différents privilégiant un accompagnement adapté à différents niveaux avec des objectifs adaptés selon que les classes seraient plus ou moins difficiles à gérer. 
 
Il y a quelques jours un mail arrivait relayer avec bonne intention par nos camarades parents d'élèves. Dans ce mail de SOS Education un lien pour voir un clip vidéo, un clip est forcément un outil de propagande facile (le nombre d'élèves par classe en collège ne peut pas être une simple division du nombre d'élèves par le nombre de professeur) dans lequel l'association se propose de signer une pétition en particulier pour la fin du collège unique. J'étais déjà bien conditionné et énervé contre le système inique, j'ai pris mon clavier et ai signé en ligne, direct sans me renseigner plus que cela histoire de gratter un peu dans le dos de l'éducation nationale. Un mail aujourd'hui est arrivé pour me dire que la pétition avait franchi la barre des 100.000. C'est bien. Un autre mail m'informait, un peu plus tôt, que désolé, SOS Education n'est peut être pas si apolitique que cela (cf mediapart), comme quoi, et que la direction serait un peu de la droite de l'UMP voire de la droite extrême ou de l'ultra libéralisme.
 
Déception. Evidemment, ce mouvement ne peut venir de la gauche, qui a prôné 80% d'une génération au bac et le collège unique. Les attaques sont plutôt de droite, même si la réalité est plus complexe.

Mais évidemment je ne peux souscrire pour l'éducation de nos enfants ni à un dogme de droite ni de gauche. Je ne peux pas accepter que l'on mette la méthode semi-globale en opposition avec la méthode syllabiques, les deux ont leur raison d'être. Je ne peux pas non plus accepter de voir l'éducation nationale passer dans le tout privé ou le tout public. L'école républicaine si elle a encore un sens c'est de mener nos enfants vers l'éducation afin qu'ils deviennent des femmes et hommes libres.

Néanmoins il faut se poser un moment les bonnes questions que cela soit posé par la droite la gauche ou . Les bons élèves, c'est à dire ceux qui sont "naturellement" enclins à réussir ainsi que ceux dont les parents ont les moyens financiers ou temporels de les aider, trouveront toujours le moyen de réussir. Il reste tous les autres, ceux qui nous envoie des CV déplorables, ne savent pas écrire, ni compter, et qui ne comprennent pas correctement les énoncés qui leur sont proposés.
 
Ce n'est pas anodin. Dans le milieu professionnel je vois parfois des personnes qui veulent monter une entreprise mais qui ne savent pas compter, des jeunes qui postulent à des postes qu'ils ne maîtriseront jamais parce que le manuel qualité de la boite leur est inaccessible. Bref dire que notre système fonctionne bien est faux, dire qu'il est nul tout autant, mais il faut nettement l'améliorer pour permettre aux jeunes d'apprendre encore des métiers, d'acquérir des savoirs et savoirs-faire mais aussi des savoirs-être indispensables à leur développement et à nos démocraties.

SOS Education pose sans doute un certain nombre de bonnes questions, mais pas forcément les bonnes réponses à des sujets plus complexes que de simples divisions... A moins que cela ne soit déjà l'effet d'une forme d'échec de notre système éducatif...


17 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 10 octobre 2011 10:11

    On peut constater que le choix du gouvernement est clair, il s’agit de détruire le
    service public de l’éducation, d’adapter la formation des jeunes aux besoins
    immédiats du patronat, de formater les jeunes et diminuer le coût de la main
    d’oeuvre. Rapidement certains établissement seront laissés à l’abandon et des écoles
    privés subventionnées par l’État accueilleront certaine couches sociales plus aisées,
    accentuant un système inégalitaire qui se retrouvera ensuite dans la vie
    professionnelle. Voir ci-dessous :
    http://2ccr.unblog.fr/2010/11/10/education-ou-en-est-on/


    • bluerage 10 octobre 2011 16:32

      Robert

      Je crois que je reve !!!

      Mais c’est à cause de gens comme vous et de la politique gauchiste du collège pour tous que l’éducation nationale en est arrivée là, à n’être plus qu’une immense garderie tandis que nos élites et ceux qui le peuvent mettent leur gosse dans le privé, tout en continuant par devant à vanter les mérites du collège unique pour tous et 80 pour cent de reussite au bac.

      J’ai été prof pendant 9 ans alors vous ne me la ferez pas, comme dit l’auteur, le fait de ventiler une bonne classe pour intégrer les bons élèves au milieu d’élèves en difficulté (ou faut il dire des petits branleurs fouteurs de merde ?) est bien un acte représentatif de cette politique où on tire le niveau vers le bas plutôt que d’appliquer une discipline stricte : ceux qui ne veulent pas bosser en classe, allez voir dans un LEP, et réaliste : ceux qui n’ont pas le niveau pour des études longues et sont perdus, essayez une autre voie plus épanouissante.

      Donc ne pleurez pas sur l’EN si vous avez largement contribué vous, les Meirieux et consorts au résultat.


    • njama njama 10 octobre 2011 23:42

      Exact !
      MILLE milliards de dollars, tel est, selon l’OCDE, le montant des dépenses annuelles de ses Etats membres en faveur de l’enseignement. Un tel « marché » est activement convoité. Quatre millions d’enseignants, 80 millions d’élèves et étudiants, 320 000 établissements scolaires (dont 5 000 universités et écoles supérieures de l’Union européenne) sont à présent dans la ligne de mire des marchands. Mais il faudra beaucoup d’efforts pour faire appliquer ces textes et rapports, qui demanderaient un démantèlement de l’essentiel du service public de l’enseignement.

      En janvier 1989, la Table ronde européenne des industriels - ERT (1) -, le puissant groupe de pression patronal auprès de la Commission européenne, publie un rapport intitulé Education et compétence en Europe. Elle y affirme d’emblée que « l’éducation et la formation [...] sont considérées comme des investissements stratégiques vitaux pour la réussite future de l’entreprise ». Puis elle déplore que « l’enseignement et la formation [soient] toujours considérés par les gouvernements et les décideurs comme une affaire intérieure. [...] L’industrie n’a qu’une très faible influence sur les programmes enseignés ».
      (1) Fondée en 1983, l’ERT regroupe quarante-sept des plus importants dirigeants industriels européens.
      L’école, grand marché du XXIe siècle

      (dommage le lien vers l’article du Monde Diplo n’est plus valide, néanmoins j’avais noté ces petites phrases dans mes petits papiers)
      « L’éducation doit être considérée comme un service (avant tout) rendu à l’économie. [Dans cette perspective] les gouvernements devront envisager l’éducation comme un processus s’étendant du berceau au tombeau […] Nous n’avons pas de temps à perdre. »
      « Education et Compétence en Europe »
      (Table ronde européenne des industriels)

      Si le rôle des pouvoirs publics n’est pas méconnu, il se limite à « assurer l’accès à l’apprentissage de ceux qui ne constitueront jamais un marché rentable et dont l’exclusion de la société en général s’accentuera à mesure que d’autres vont continuer de progresser ». Ici, l’OCDE exprime crûment ce que l’ERT et la Commission n’avaient pas osé dire : les enseignants qui subsisteront s’occuperont de la population « non rentable ».


    • njama njama 10 octobre 2011 23:54

      Journal officiel de l’Union européenne
      Conclusions du Conseil sur le rôle de l’éducation et de la formation dans la mise en oeuvre de la stratégie Europe 2020

      LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE ...
      SOULIGNE CE QUI SUIT :
      I. L’éducation et la formation sont des éléments essentiels pour atteindre les objectifs de la stratégie Europe2020

      7. La réalisation du deuxième objectif impose également d’adopter une approche plurielle. Pour être attrayants et efficaces, les systèmes d’enseignement supérieur ou d’un niveau équivalent doivent faire l’objet d’investissements importants et efficaces, être dotés de programmes d’enseignement modernisés et bénéficier d’une meilleure gouvernance. Il convient de promouvoir l’innovation aux niveaux tant systémique qu’institutionnel, tout en utilisant plus efficacement les fonds disponibles et en trouvant des sources de financement plus variées. Il faut également adopter des mesures d’incitation pour resserrer les liens avec le monde extérieur, grâce à des partenariats avec les entreprises et le secteur de la recherche, ...


  • non667 10 octobre 2011 11:08

    à yann

    l’E.N. n’a rien de spontané mais est le fruit de la politique !

    les mauvaises méthodes/ réformes 68tardes ne sont pas des erreurs mais font parti d’un COMPLOT qui vise a démolir l’éducation nationale et au delà la nation /société française

    l’école de jules ferry avant 1966 (début des réformes) permettait l’instruction et l’ascension sociale sans discrimination sociale je peux en témoigner étant dans une école ou il y avait 50% d’enfant d’origine polonaise . Des siècles (depuis Charlemagne comme dit la chanson )d’expérience ont permis d’affiner les méthodes pédagogiques a l’école et une bande de trouduc n’ayant jamais enseigné (ou s’étant planqués dans l’inspection , la direction , le syndicalisme pour fuir les élèves ! )viendrait tout démolir et imposer leurs élucubrations !!!!!!!!

    les ministres , les inspecteurs ,la hiérarchie , les pédagogues institutionnels (genre philippe meirieu ) n’étant pas des imbéciles ces

    réformes aberrantes (math moderne ,méthode globale ,notation par lettre ., suppression des notes , suppression du bepc , contrôle continue ,suppression du bac si,si il en a été question . ..etc .... ) ne peuvent êtres des erreurs mais un complot destiné a démolir l’école de jules ferry .
    la méthode pour les imposer étaient staliniennes, sorties au printemps ,formation d’une demie journée en juin , applicables à la rentrée suivante . les manuels n’étant pas encore sortis ., toutes remarques /contestations publiques valait a l’auteur une dénonciation et une visite de l’inspecteur et un rapport assassin à la clef et une note ( si,si il n ’est pas question de la supprimer celle là ).proche du renvoi pour incompétence !

    preuve/motif de ce complot : la déclaration de cohn bendit sur les universitésen mai 68 (revue à la télé en 2008 ) en substance :" inutile de promouvoir a classe ouvrière dans l’enseignement supérieur ils deviendront les plus fidèles valets du capitalisme "
    dansun contexte de rivalité capitalisme / communisme russe pour les rouges /roses il fallait en 68 faire échouer la société française pro-capitaliste en sapant l’éducation nationale de l’école à l’université , en formant les élèves a la revendication (délégués élèves ,délégués parents ) (aujourd’hui et en 2002 envoyés dans la rue ! )
    pendant toutes ces années les syndicats gauchistes pourtant tout puissant dans l’éducation nationale ne se sont jamais opposé à ces réformes (silence radio sur toute la ligne .,donc complices )
    après la disparition du communisme le travail de sape continuant de la part du ps (acquis au fmi .....) le motif ne peut être que :

     maintenir dans l’ignorance /abrutir la vile populace pour la rendre plus docile et plus servile

     démolir la nation française au profit du mondialisme judéo-américain .

     démolir l’enseignement public pour le refiler au privé mondialo-capitaliste 
     volonté depuis toujours de la droite mais poursuivi après par la gauche insidieusement : (taper : autonomie des établissements 1983 ) autour de 1984 voulait sortir un projet ou les lycées auraient leurs bac propres répondant a un projet pédagogique spécifique avec recrutement /gestion des profs par le chef d’établissement ! etc... le ps = ok ; pc = 0 , il a fallu toute l’énergie des trotskistes infiltrés dans F.O. pour mettre en échec ce projet !
    mesurettes par mesurettes insidieusement la privatisation se prépare elles ne servent qu’à démolir l’e.n. et a diviser les enseignants .


    • gaijin gaijin 10 octobre 2011 17:58

      vous avez ouvert le cartable d’ un collégien  ?
      a quoi sert d’avoir 5 formats de feuilles divers cahiers et classeurs différents
      les enseignants défendent mordicus leur petit pré carré .......
      petit format a grand carreaux
      grand format a petits carreaux
      grand format avec une marge
      grand format sans marge ......
      grands et petits classeurs
      cahiers de cent pages.....
      avoir sur soi le cours de toute l’année .....


  • Mauvaisens 10 octobre 2011 17:12

    @ A l’auteur

    Bon courage, pour l’ensemble du personnel de l’EN vous nêtes pas un client, et vos enfants qu’une marchandise négociable en postes.


  • Raymond SAMUEL paconform 10 octobre 2011 17:18

    Alchimie,

    Ce n’est pas tellement l’E.N. qu’il faut faire fonctionner, ce sont les enfants (et ça ne passe pas forcément par le bon fonctionnement de l’E.N. ) Ca passe d’abord et avant tout par les parents. Et quand il y a déficit de parentage un surcroît d’école n’est pas forcément le bon moyen pour aider les enfants.


  • Alain Michel Robert Alain Michel Robert 10 octobre 2011 18:02

    Bon jour Yann,

    Après avoir résisté farouchement pendant des années, avec nos deux premiers enfants, on a fini par mettre le troisième dans un collège privé. Le public -pour des enfants qui ne savent pas bien se défendre, qui n’ont pas une grande gueule ou des gros muscles- est devenu intenable au niveau de la violence verbale et physique.

    L’autre jour, 1 semaine après la rentrée, une petite jeune fille (en 5e) qui arrivait du collège public s’est fait virer 7 jours parce qu’elle avait insulté un prof (si elle recommence, elle sera virée définitivement). Pour sa « défense », elle dit aux autres : « Qu’est-ce que j’ai fait ?! Je ne comprends pas, là d’où je viens, tout les élèves font comme ça ! »
    On n’est pas, ici, dans une banlieue difficile... on est en Haute Savoie, à la montagne... loin de l’urbanité.

    Je suis assez dubitatif quant aux causes du « comment on en a pu arriver là » :
    - pédagogisme soixante-huitard
    - démission des parents
    - casse programmée de l’EN par l’OCDE (http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-casse-du-service-public-d-38026)

    Je n’ai pas de réponses toute faites... mais j’ai, moi aussi signée la pétition de SOS Education : il faut bien faire quelque chose quand-même, non ?


  • vasionensis 10 octobre 2011 18:06

     L’E.N. a la politique du gouvernement.
     Le gouvernement est issu des urnes (on est en démocratie).
     La politique de l’E.N. correspond donc au voeu de la majorité du corps électoral.
     C’est d’autant plus vrai qu’entre la politique de la drôle de droite et la politique de la drôle de gauche, il n’y a guère de place pour une feuille de papier quadrillé.
     Il y a incomparablement plus de parents d’élèves que de professeurs dans le corps électoral. Cette politique est donc davantage la leur - même si certains professeurs et certains syndicats appuient cette démagogie.
     Les associations de parents d’élèves réclament-elles un système plus rigoureux, avec des diplômes de valeur, au prix éventuel d’un taux de réussite inférieur ?
     Mais non, elles ergotent sur les moyens - comme du reste tel ou tel syndicat d’enseignants - mais leurs adhérents ne tiennent pas forcément que la garderie nationale leur renvoie leur chérubin pour cause d’insuffisance.
     Allez donc faire travailler des gosses auxquels on serine que l’école est un « lieu de vie » (je tremble rétrospectivement : aurais-je fait mes études dans un lieu de mort ?), que la réussite est un droit (comme il n’y a pas de droit pour X sans que cela n’entraîne un devoir pour Y, les profs ont le devoir de « faire réussir » les élèves) et qu’ils sont des clients. L’attitude peureuse de nombreuses administrations vis-à-vis des parents ne peut que les conforter dans cette optique : je pose mon gamin sur le comptoir le matin, vous le remplissez de science matin et soir, et de frites entre les deux, et je le récupère le soir avec une bonne note.


  • babadjinew babadjinew 10 octobre 2011 19:13

    Il est vrai que sans passé y a pas d’avenir, mais la faut arrêter ! 68, droite, gauche, blabla......

    Mauvais parents, mauvais profs, mauvais système, mauvais tout quoi.......

    De l’autre coté des millions de personnes plus que formés sans taf ! Comme un blême la !

    Alors juste basiquement, une règles simple et con. 12 élèves par classe. Suis presque certain qu’ainsi tous les problèmes cités s’évanouiraient et qu’enfants, profs et parents enchantés seraient.

    Mais voila le grand capital à décidé que l’on pouvait avoir de l’argent virtuel pour les guerres, pour la mal bouffes, pour plein de choses, mais surtout surtout pas pour l’être humain.

    Faut surtout pas que les petites têtes blondes apprennent à penser, elles deviendraient de fait moins perméable à la surconsommation et en prime, elles exigeraient des salaires à hauteurs de leurs excellences. ça ce serait terrible pour le business, et catastrophique pour le 1%.

    Réveillez vous, l’EN n’est plus qu’une usine à formater des surconsomateurs lobotomisés, afin de faire fonctionner un vieux système caduque. Indignez vous ! 


  • velosolex velosolex 10 octobre 2011 20:02

    Ce genre d’article c’est toujours ouvrir la boite de Pandore !
    Les gens ont leurs certitudes, et rien ne les fera changer ;
    C’est comme un navire qui coulerait. Et tout le monde qui s’engueulerait sur le pont. Le capitaine, les marins, et les passagers.
    Pendant ce temps le navire s’enfoncerait.

    Et ça c’est un fait indiscutable. L’éducation nationale dont on était si fier jusqu’aux années 80, un peu comme l’hôpital, mais ça commence à être là aussi un souvenir, est en train de couler.
    Toutes les enquêtes internationales vont dans ce sens.
    Dernier pays ou avant dernier pour la transmission des inégalités ;
    C’est comme là un fait étrange, et qui dérange, dans un pays où une majorité de profs se situent plutôt à gauche.
    Il y a là une contradiction que j’ai du mal à m’expliquer.
    Si ce n’est que par la défense de corporatismes.
    En tout cas une grande frilosité à changer les méthodes.

    C’est sans cesse les même marronniers d’automne.
    Tous ces spécialistes qui nous disent depuis vingt ans que le poids d’un cartable est trop lourd, que les rythmes scolaires sont aberrants, que les planning sont fait plus pour les profs que pour les élèves.
    Rien ne change, tout se caricature
    La journée d’un enfant en France est en effet la plus longue au monde. En même temps, aucun pays n’a autant de jours de congés.
    Une curiosité qui loin de changer s’est encore aggravé, du fait de cette alternance rythme vacances-travail toutes les sept semaines, faite plus pour les professionnels du tourisme que pour l’intérêt des gosses.
    Que faire pendant ces poses. Le problème ne se pose pas pour les bourgeois, dont les enfants auront le choix entre activités, et séjours linguistiques.
    Les pauvres eux, tous ces petits merdeux, n’auront qu’à s’emmerder.
    Le soutien individuel, les cours de soutien à ceux qui décrochent comme ça se fait comme pas mal de pays du nord, avec de très bons résultats.
    On préfère carrément renoncer au collège unique.
    Formidable, cette conception du dernier carré héroïque, défendant les intérêts d’une minorité de plus en plus réduite, n’hésitant pas à sacrifier les autres, « les petits branleurs fouteurs de merde » comme je l’ai lu......
    Propos assez caricaturaux sans doute, mais révélateurs d’une désarroi qui se blinde.

    Je me souviens de certains profs, protestants il y a quelques années contre la réforme Monory.
    René Monory fut un ministre de l’éducation nationale assez atypique : D’origine modeste, juste détenteur d’un brevet élémentaire et d’un brevet industriel, cet homme qui commence à travailler dans un garage à l’age de 15 ans, finira par accéder aux plus hautes fonctions, après avoir été, entre autres, résistant pendant la guerre.
    Je ne polémiquerais pas sur la réforme qu’il proposait, dans les années 80.
    Juste je me souviens de ces profs défilant dans les manifs,et tenant des pancartes où l’on pouvait lire : MONORY, PASSE TON BAC D’ABORD !
    Si je n’étais moi-même pas d’accord à l’époque avec cette réforme, la bêtise, la médiocrité, voir la méchanceté de ce slogan m’avait choqué. Pour le peu, elle représentait et représente je crois toujours une forme de mépris, en France, pour les autodidactes.

    Là où l’on devrait applaudir ceux qui trouvent l’énergie de trouver les voies annexes d’ascension, on leur ordonne de reprendre l’échelle de corde, voir l’ascenseur lambda, pour monter au sommet.

    En attendant, on a donné un pouvoir de sélection de plus en plus grand à l’école, avec des conséquences dramatiques sur les élèves ; ceux qui par légions, quittent le système scolaire sans diplôme : Profonds doutes sur leur capacité, délinquance, utilisation de toxiques, marginalité, asociabilité, coûts donc énormes après coups, en politique de replâtrage .

    Aucune chance maintenant pour un apprenti mécanicien de quinze ans, de penser qu’un jour il puisse devenir ministre de l’éducation nationale.
     On préfère les Luc Ferry....Voilà le bilan d’un pays qui donnait encore leur chance ayant après guerre encore le niveau certificat d’études, mais qui c’est vrai connaissaient leurs règles, leur grammaire, possédaient des fondamentaux de pensée appris en deux ou trois ans de primaire....
    Il est vrai qu’on n’avait pas encore formé des légions de dyslexiques, avec l’apprentissage de cette lecture globale, dont les neuro sciences nous on dernièrement appris qu’elle était un aberration. Le cerveau d’un enfant n’a pas les capacités d’apprentissage requises ! La méthode alphabétique, sans doute d’inspiration bêtement intuitive, basée sur la complémentarité des sons, était elle, admirable de justesse.
    A vrai dire, on s’en doutait un peu !

    il faudrait un peu de modestie. On en est pas là en exigeant des étudiants un master....Avant de les autoriser un passé le concours d’instituteur, nom admirable que l’on a cru bon de changer en ’professeur des écoles", ce qui donne de la distinction sans doute et valorise, au moins financièrement...

    En tout cas on s’enfonce. Pas assez encore pour sonner à la trompette l’ordre du repli, la constatation du désastre .
    Mais c’est déjà le « sauve qui peut ! »


  • easy easy 10 octobre 2011 21:16

    Selon les chiffres officiels pris ici http://media.education.gouv.fr/file/etat20/87/0/l_etat_de_l_ecole_2010_1608 70.pdf

    Multipliée par 1,8 depuis 1980, la dépense intérieure d’éducation

    représente 6,9 % du PIB en 2009, soit :

    – 132,1 milliards d’euros,

    – 7 990 euros par élève ou étudiant,

    – 2 050 euros par habitant.



    Alors, un prof qui prendrait chez lui 5 élèves (mettons toutes matières) pourrait recevoir un budget annuel de 40 K€ (charges sociales incluses) pour ce travail.

    Comme les écoles, les collèges, les lycées sont payés sur le plan du bâti et de l’entretien par les collectivités (avec des budgets qui viennent en plus des 132 milliards) posons que ce prof à 5 élèves dispense ses cours non pas chez lui mais dans un établissement scolaire, collectif donc.

    Alors un prof doté d’un budget de 40K€ pourrait dispenser ses cours à 5 élèves mais sur une seule matière, à charge pour d’autres profs, dotés du même budget, de dispenser les cours dans les autres matières.

    En somme, avec 8 profs spécialisés et dotés de 40 K€ de budget annuel chacun (statut libéral mettons), un groupe de 5 élèves pourrait, au sein d’un même établissement, recevoir les meilleurs cours, dans les meilleures conditions.



    Mais en france, on adore les léviathans, les machins énormes, les grandes armées. Résultat, les classes ont 8 profs mais comportent 30 élèves. 


    Pourquoi dépense-t-on un tel budget pour 6 fois moins de profs vraiment enseignants ? Bin faut bien la nourrir l’Enflure.


    Il est impossible de fabriquer des voitures et des avions dans une entreprise de seulement 6 personnes.
    Mais il est plus que possible de très bien enseigner en équipe de 8 profs.

    Les syndicats, les détachés, les administratifs (qui occupent à eux seuls l’équivalent de 10 fois la tour Montparnasse) ? Bin on pourrait s’en passer. Mais il n’y aurait alors plus de léviathan, plus de monstre et ça ce serait bien dommage.







  • Claire29 Claire29 10 octobre 2011 21:22

    Je ne sais pas si SOS Education est de droite ou de gauche,
    j’ai plutôt le sentiment que cette association est apolitique mais pour Médiapart,
    si on n’est pas socialo-bobo-gaucho,on est forcément de droite !
    Je signe les pétitions de SOS Education quI dénoncent surtout la violence à l’école,
    la responsabilité des syndicats dans la destruction de l’Education nationale,
    ils interviennent auprès des élus pour que des mesures soient prises.
    On n’est pas obligés croire ce que dit Médiapart comme si c’était parole d’évangile !
    Avec les préjugés de cette gauche on n’arrive à rien !


  • chantecler chantecler 11 octobre 2011 09:05

    Article intéressant tiré de « Bonnet d’âne » d’une analyse de Natacha Polony :
    http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2011/08/25/natacha-polony.html
    Cr.


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