mercredi 12 septembre 2018 - par Orélien Péréol

Défense de la langue française

Toute une polémique nait d’une proposition (belge) de modifier une règle d’accord orthographique. On voit réapparaître les mêmes discours alarmistes, pas du tout conjoncturés, qui décrivent toute évolution de l’orthographe comme un désastre civilisationnel. Et de débattre immédiatement comme si la proposition en jeu était l’abandon de toute règle. Logique binaire : ou on ne change rien (bon) ou au premier changement, tout va disparaitre (mauvais, abominable). Le Monde publie un article de Romain Vignest qui se pose en redresseur moral : « on invite aujourd’hui au renoncement et à la facilité. » Rien de moins.

Il faudrait noter le caractère délirant de cet attachement au passé orthographique. C’est une forme d’intégrisme qui considère que la vérité est dans l’acquis, ne voyant pas souvent, que cet acquis sort d’une réforme et que cette réforme a eu aussi ses intégristes. C’est aussi un attachement à l’institutionnel, perçu comme législatif. Des évolutions orthographiques, pour lesquelles l’Académie française n’est pas sollicitées, comme le « e » qui ferait voir les femmes, et que pratique Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat auprès du premier ministre, sans aucun débat, aucune convention nulle part, n’entrent pas dans les observations de Romain Vignest. Pourtant là aussi il pourrait dire : « ce n’est pas à une futilité orthographique, à un accent circonflexe ou à une double consonne qu’on s’attaque, c’est au logiciel même du français : la grammaire. »

Nombre d’atteintes à la langue française sont invisibles aux contemporains, alors qu’elles entachent la compréhension, la poésie, la création littéraire bien plus fortement qu’une règle de grammaire qui ne s’emploie que de temps en temps.

Par exemple, nous remplaçons des mots français par des mots anglais. Remplacement parfait sans aucun apport : bashing pour dénigrement, draft pour brouillon… l’expression « tolérance zéro » est juste inacceptable ! En français, on dit « aucune tolérance ». Ce mot « aucun » va disparaître. On ne voit pas contre ce phénomène tellement de réactions.

Nous employons des acronymes comme SMS fondés sur la langue anglaise (short message sent) alors que nous avons « texto », mot latin entré tel quel dans le français, qui a déjà un sens précis (exactement le texte cité) et peut, sans dommage, en prendre un nouveau (un deuxième). Ceux qui défendent mordicus le maintien de l’accord du participe passé peuvent employer sans ne rien voir, SMS ou bashing.

Nombre de mots étrangers entrent dans la langue française et gardent leur orthographe originale. Des mots qui deviennent français devraient prendre une orthographe française. Le foot, par exemple, devrait s’écrire fout ou foute. Les défenseurs de la langue française pourraient discuter du « e » final : en général, on ne prononce pas les lettres finales mais c’est un fait, il y a des exceptions (un fait). On devrait écrire Quatar… rolleur… etc. Ce serait utile et respectueux de la langue française. Personne n’en parle. L’enseignement en serait facilité, ce qui n’est pas un mal, bien qu’il soit abondamment dit que simplifier est horrible.

Côté prononciation, les amoureux de la langue française ont pu noter la quasi-disparition du « o » fermé. Le français a deux son « o », celui de « casserole » et celui de « rôle ». Paul « o » ouvert. Paule, rare, « o » fermé. Automne (le premier fermé le deuxième ouvert). Dans le midi, on ouvre les « o ». Coloration (deux « o » fermés) régionale (« o » fermé), qui a son charme folklorique (l’exception n’entache pas la règle), comparé à l’emploi de deux sons « o » en général en France. La langue française se prononce avec 36 sons. Il nous en restera 35. On peut se débrouiller. La même tendance se produit, elle est moins avancée, pour le « eu ». On va vers 34 sons. Si les sons fermés disparaissent, les sons « o » et « eu » ouverts vont avoir tendance à devenir des « e », ils perdront leur attache aux sons fermés… on va vers 32 sons. C’est comme la biodiversité, on est gagnant à posséder de multiples recours, passerelles… Les ordinateurs arrivent à tout ce qu’ils font avec deux éléments : 0 et 1. Nous ne le pourrions pas. Nous avons intérêt à ne pas perdre nos abattis.

Bien d’autres évolutions nous font perdre la capacité de penser (il parait que c’est la tragédie que porte cette réforme de l’orthographe). On n’a plus de mal à détacher la qualité de l’objet qui porte la qualité. C’est un peu délicat à expliquer. On dit :

Une langue n’est pas qu’un patrimoine. C’est ainsi qu’elle semble pensée et « défendue ». Dans l’idée d’une langue exclusivement patrimoniale, toute réforme est lèse-majesté. Mais une langue est un moteur aussi. Une langue porte en son être même la création de nouveaux mots. En français, on crée des mots par préfixation, suffixation, et composition de mots (tire-fesses, tire-bouchon…). Nous avons depuis peu, la concaténation (un des deux mots est cassé) : Brexit (Britain exit), courriel (courrier-mail) très peu employé malgré cette croyance que l’orthographe est un gage de bonnes méthodes pour penser et que les réformes proviennent de gens qui méprisent la langue, la tiennent pour véhicule, communication.

Les élèves ne veulent pas de l’orthographe et la qualité orthographique diminue partout. Les élèves savent que l’orthographe est inutile, l’orthographe des texto en atteste. D’une part, on pourrait admettre plusieurs orthographes, et d’autre part, se rendre compte du peu de valeur que l’orthographe a dans la beauté de la langue, être indulgent, pour le dire autrement. On récupérerait des centaines de milliers d’heures perdues dans les écoles pour apprendre des matières utiles et formatrices, de la science par exemple.

Bref, l’attachement au formalisme de l’orthographe cache un désintérêt profond pour la langue et la pensée. Cet attachement n’utilise pas la pensée pour s’exprimer : vous trouverez, dans les contestations de ces évolutions, les mêmes formulations sous toute sorte de plumes et à plusieurs époques de réticence à modifier des mots ou des règles. Ce qu’on appelle parfois : une langue de bois.

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Un petit livre indispensable
Voir ma chronique : http://www.cahiers-pedagogiques.com/L-orthographe-en-crise-a-l-ecole-Et-si-l-histoire-montrait-le-chemin


32 réactions


  • Francis, agnotologue JL 12 septembre 2018 09:48
    « Chat échaudé craint l’eau froide » dit-on.
     
     Est-ce que ces levées de boucliers ne seraient pas la saine réaction à ce que les promoteurs de ces réformes sont à juste titre souvent, soupçonnées d’avoir des intentions coupables vis-à-vis de la langue française, voire de la France elle-même ? Quelles sont les véritables intentions de ceux-là qui veulent introduire l’arabe dans l’enseignement à l’école ? Et pourquoi pas le rap dans les cours de littérature !
     
    En ces temps troublés de néolibéralisme fou, la confiance du peuple en ses zélites est perdue.

    • Nicolas_M bibou1324 12 septembre 2018 10:12

      @JL
      « la France » : pouvez vous définir cette notion ? Pour moi la France c’est une multitude de cultures, de communautés, qui coexistent sous une institution politique commune. Institution dont le but est de régler les lois et les pratiques en fonction des peuples qui la compose.


      La musique rap est une forme d’expression bien plus utilisée que l’écriture chez les jeunes, il me semble bien plus utile et plus motivant pour les têtes blondes d’étudier et de comprendre le monde qui les entoure que de compter le nombre de références à l’eau des pages 10 à 153 d’un bouquin indigeste de Proust.

      Quand à l’arabe, il n’a jamais été question de le rendre obligatoire, et je ne vois pas en quoi élargir son horizon en découvrant un nouveau langage et une autre culture peut être mal. C’est un outil de plus dans le CV de ceux qui le souhaitent.

      Pour vous le patrimoine, l’histoire et l’héritage sont important ? C’est vraiment des valeurs de vieux cons à la retraite qui ne comprennent pas que dans le monde actuel, il faut être performant et adaptable en fonction de l’environnement au jour le jour. A une autre époque, on parlait de nation, de traditions, d’unité nationale, de patriotisme. Puis on s’est petit à petit rendu compte que ces notions détestables causaient la haine et les guerres. Aujourd’hui on vit dans un monde globalisé où la plupart des étudiants vont dans le pays où ils sont le plus nécessaire.

      Votre attachement à vos « valeurs » est de plus en plus rare et tant mieux. La culture française traditionnelle disparaît petit à petit, on va enfin pouvoir aller de l’avant.

    • Francis, agnotologue JL 12 septembre 2018 10:20

      @bibou1324

       
       diriez vous comme d’autres, que la France est un hôtel où l’on pose ses valises le temps d’un séjour ?

    • Alren Alren 12 septembre 2018 15:46

      @bibou1324
       

      C’est vraiment des valeurs de vieux cons à la retraite qui ne comprennent pas que dans le monde actuel, il faut être performant et adaptable en fonction de l’environnement au jour le jour.

      Alors le monde entier est peuplé de « vieux cons à la retraite » !!!

      Car le patriotisme n’ a jamais été autant porté dans le monde entier !!! Mais comme par hasard votre venin ne vise que la France avec en sus, pour faire bonne mesure, un « jeunisme » ridicule.

      "Aujourd’hui on vit dans un monde globalisé où la plupart des étudiants vont dans le pays où ils sont le plus nécessaires."

      Les étudiants français qui partent faire médecine ou vétérinaire en Belgique vont dans un pays qui ne leur barre pas (encore) la voie par un numerus clausus et dont ils parlent la langue, pas parce qu’ils sont « nécessaires » à la Wallonie !

      Même si ses hôpitaux recrutent à bras ouverts nos meilleurs chirurgiens et spécialistes !

      "Votre attachement à vos « valeurs » est de plus en plus rare et tant mieux. "

      C’est totalement faux ! Interrogez les étudiants, français ... et étrangers, au hasard, sur un campus !

      "La culture française traditionnelle disparaît petit à petit."

      La culture française est de plus en plus reconnue dans le monde, notamment en Asie. Ce qui nous vaut ce flot de touristes du monde entier. Qui seraient plus nombreux encore s’ils parlaient la langue de Molière.

      Nous avons un cinéma, des fictions télé qui ne sont pas tous étatsuniens, ce qui est exceptionnel aujourd’hui.

      Ce qui est de plus en plus rejeté, en réalité, c’est la culture US-Trump chauvine et vindicative pour le reste du monde !

      "On va pouvoir aller de l’avant "

      Ah oui ? Vers où ?


    • Désintox JPB73 12 septembre 2018 16:03
      @marco
      Le mot « merdia » ne fait pas partie de la langue française !

    • vesjem vesjem 13 septembre 2018 07:29
      @bibou1324
      quand le monde multiculturel (donc multipolaire) sera devenu mono culturel à cause de commentaires d’attardé mental inculte , tu sera le premier à t’en repentir ;
      approfondis un peu ta réflexion, avant d’écrire des âneries

    • vesjem vesjem 13 septembre 2018 07:33
      @JL
      bibou 1234 ne doit pas suivre l’actualité, ou feint d’être ignorant

    • L'Astronome L’Astronome 13 septembre 2018 07:45
       
      @JL
       
      «  Et pourquoi pas le rap dans les cours de littérature ! »
       
      On a bien attribué le Prix Nobel de littérature à Bob Dylan, dont je ne vois pas la valeur littéraire de ses chansons.
       

  • troletbuse troletbuse 12 septembre 2018 11:14

    La langue française est la plus belle du monde. Il ne faut surtout pas y toucher.


    • jakem jakem 12 septembre 2018 14:01

      @troletbuse

      Même les belles choses évoluent ! Ainsi une femme peut-être jolie et « canon » à 20ans et aussi à 50 et 60 et 70 voire 80 ans.

      Notre orthographe est stupide car il-y-a trop d’exceptions et de particularités qui ne sont pas justifiées par l’étymologie ou la philologie.

      Souvent un auteur décidait d’écrire « comme-ci » , un mois après il écrivait « comme-ça » ; et l’Académie a décidé « ceci » avant d’opter pour « cela ».

      Et ces changements n’ont pas empêché la production de superbes écrits, dont certains doivent être annotés pour qu’on puisse les comprendre.

      La simplification envisagée ne bouleverserait pas tout le système.

      Quant à affirmer que le français est la plus belle au monde .... c’est pas sûr ! c’est comme si vous affirmiez que l’éclair au chocolat est le summum de la pâtisserie et que moi je donnerais ce titre au savarin.

      Ca dépend comment on parle la langue. Parfois le français est horrible à entendre.

      Beaucoup de gens disent que l’allemand est dur et moche. Comme c’est quasiment ma langue maternelle je la perçois autrement ; j’ai entendu des comptines et des chansonnettes et des histoires et des blagues... dites et racontées par une voix douce.

      On dit aussi que le hollandais est une horreur pour les oreilles. C’est pas vrai !!! je trouve cette langue harmonieuse et assez drôle. Sans doute parce qu’il-y-a longtemps ( une 40taine d’années) j’étais amoureux d’une Emmanuelle, hollandaise francophone que j’allais honorer deux fois par mois en Panda.

      J’ai des souvenirs de russe du lycée qui me font trouver cette langue assez âpre bien jolie et enchanteuse. Car un jour notre 1ère prof, en 2nde, nous a lu un poème de ... jeneséplusskof et c’était très chouette à entendre. Très différent de ce que j’entends en écoutant Poutine.

      Quand mon père chantonnait en hongrois, sa langue maternelle, j’avais l’impression qu’il changeait de voix, qu’elle devenait plus douce, pas féminine, mais moins rude que lorsqu’il parlait l’allemand.

      Sans conclusion ; c’est fini.



  • jakem jakem 12 septembre 2018 11:17
    Article intéressant, Péréol ! Vous relativisez un éventuel abandon de la règle d’accord du PP + Avoir avec le COD ante-posé, et je suis aussi favorable à cette simplification.

    Ces nouvelles « erreurs » autorisées me feraient , me font déjà, cligner de l’oeil et je continuerais à écrire les terminaisons selon la règle, mais j’accepterais cette évolution de l’écrit.
    En revanche, à l’oral ça crisserait salement dans mes oreilles. Et je ne vois pas de solution.

    Même Brighelli est d’accord pour la suppression de cette règle.

    Autrefois les enseignants avaient le temps d’enseigner tout ça ; cette époque est révolue, il-y-a beaucoup moins d’heures de français et il faut faire du sport, de la musique, de la peinture, de l’informatique, des sorties, etc ...

    Quand j’étais gosse je n’ai jamais fait de sport à l’école, sauf en CE2 pendant 2 ou 3 semaines pour préparer le Landi ou Lendi ; jamais fait de peinture ni vraiment de dessin ; jamais de sortie sauf une, en CE2 pour aller voir l’écluse. Mais des exercices du « Bled » par dizaines ou centaines.

    De toute façon il resterait tant de difficultés en orthographe d’usage et grammaticale, dont certaines me semblent justifiées. Et on pourrait simplifier notre orthographe sans nuire ni à la beauté de la langue ni à sa fonctionnalité et sans détruire un patrimoine commun sans lequel nous serions orphelins. 

    Par exemple je trouve même qu’il manque un accent circonflexe sur « tu », part. passé de taire, car on pourrait le confondre avec l’autre « tu » et ce serait bien qu’il existât comme dans « dû ».

    Vous m’avez appris un nouveau mot : concaténation. Je ne sais pas comment l’inclure dans mon vocabulaire actif !

    A propos des « nouveaux mots » français, vous avez oublié de citer « sonal » , inventé , ou du moins proposé, par J. Lang.

    D’une façon générale je trouve qu’il-y-a un sacré relâchement du style, surtout à l’oral et de le part de tout le monde. 
    Beaucoup de gens, même les diplômés qui parlent à la télé, enchaînent les répétitions à cause d’une pauvreté de vocabulaire, les pléonasmes, les ... je ne sais pas comment dire : les idioties du genre : « on va voir UN PEU ; ALORS maintenant je vais faire UN PEU ... ; la voitures a 5 PORTES ; le portail du jardin a disparu ; etc ... »

    Des commentateurs ne terminent pas leurs phrases, sauf par : « et voila quoi ! » ou enchaînent des propositions , même pas relatives, et je ne comprends pas ce qu’ils veulent dire.
    Le pronom relatif « dont » n’est presque plus utilisé car indûment remplacé par « que ».

    Je vais acheter le livre que vous présentez et relire « Mignonne, allons- voir si la rose » dans lequel Cavana ( ou Cavanna, je ne sais plus) prend la défense de notre langue en admettant des évolutions nécessaires et pratiques qui ne lui sont pas nuisibles. ( tiens ! voilà un exemple de difficulté : nuisiblE ou nuisibleS ? )

    Il suffit ! assez radoté. Bonne journée, Monsieur !





    • jakem jakem 12 septembre 2018 11:19

      @jakem
      Oh ! pas d’accord pour qu’on écrive « home » au lieu de « homme ».


    • Désintox JPB73 12 septembre 2018 15:58
      @jakem

      La supression des inutiles doubles consones serait pourtant une bone chose, qui n’altèrerait en rien la compréhension des textes !

    • jakem jakem 12 septembre 2018 17:43

      @JPB73

      Mais j’veux pas ! sauf quand ça simplifie par analogie d’écriture pour des mots de la même famille.

      Et on pourrait doubler des consonnes pour éviter de confondre des familles de mots, car c’est TRES IMPORTANT la famille !

      Ainsi on écrirait : pappa - papillon - pappier - pappelard - pparasol etc...

    • Croa Croa 12 septembre 2018 23:28
      À JPB73
      Faux, les doubles consonnes détonnent ce qui change tout. N’en garder qu’une peut constituer un détonateur qui fera tout exploser smiley 

  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 12 septembre 2018 14:35
    @Orélien Péréol

    Oui monsieur, j’aime les articles de bon sens...

    Mais ce que vous essayez de dire s’inscrit dans le contexte global qui montre ce que tout le monde ne veut pas voir. Blaise Pascal avait expliqué comment les gens mettent volontairement un bandeau pour ne pas voir le gouffre devant leurs pieds... 

    Vous savez ce qu’est une langue (ou cherchez à le savoir et à le comprendre), vous comprenez alors qu’une nation quelconque ne peut se développer ou évoluer si elle n’a pas une langue qui le lui permet... 

    Concluons que si la Nation française est aujourd’hui au bord de la déchéance, c’est parce que sa langue qui a évolué des dialectes locaux et tribaux pour finalement atteindre le plus haut niveau de perfection (je n’ai pas besoin de vous raconter les siècles des lumières scientifiques, littéraires et philosophiques...) est devenu un langage vulgaire qui s’embourbe et se dégrade chaque jour suite aux déviations politiques et idéologiques qui entraînent la société vers la déchéance... Les Nations naissent, se développent et meurent. 

    Notez que je ne suis pas un Français mais sachez tout de même que mes écrits scientifiques sont dans les tiroirs du CNRS mais aussi de l’Académie Française « sénile et fatiguée » et par conséquent largement dépassée par le temps présent pour des raisons que je viens de vous rappeler ci-dessus... 

    Qui peut bien empêcher la France de sombrer, il faudrait d’abord qu’il en reste sur Terre des Français qui veulent sauver leur « langue maternelle ».

    Cordialement.

    • Orélien Péréol Orélien Péréol 12 septembre 2018 14:53

      @Mohammed MADJOUR
      Merci Monsieur de ce message. Pourriez-vous expliquer quels textes sont au CNRS et à l’Académie française ? Je comprends que vous avez envoyé des textes et qu’on ne vous répond pas. Est-ce cela ? De quoi parliez-vous ?


  • Désintox JPB73 12 septembre 2018 15:55
    Bonjour,

    J’ai l’impression qu’une partie de votre intéressant article a été effacée par accident  :

    "On n’a plus de mal à détacher la qualité de l’objet qui porte la qualité. C’est un peu délicat à expliquer. On dit :"

    Je cherche encore ce qu’on dit !

    • Orélien Péréol Orélien Péréol 12 septembre 2018 16:20

      @JPB73
      En effet, je pensais avoir enlever ce passage parce qu’il est délicat à expliquer et qu’il me faudrait trouver beaucoup d’exemples. Excusez-moi d’avoir loupé ça, de m’être mal relu...

      Je crois avoir remarqué que l’on ne détachait plus la qualité de l’objet. Je prends un exemple dans les titres du journal Le Monde : « La droite européenne divisée sur les sanctions à l’égard de la Hongrie » et on n’a du mal à écrire : « divisions de la droite européenne sur les sanctions à l’égard de la Hongrie ». J’espère que personne ne va se mettre à discuter de ça. Je parle de grammaire ou de linguistique.
      J’aurais dû l’enlever et en faire l’essentiel d’un article plus tard.
      Avec mes excuses.

  • babelouest babelouest 13 septembre 2018 03:50

    « Le plus grand des crimes, c’est de tuer la langue d’une nation, avec tout ce qu’elle renferme d’espérance et de génie » nous rappelait Charles Nodier.

    Ce qui a fait dire à Enrico Caruso, un connaisseur s’il en est, « Les Français sont faits pour composer de la musique d’opéra, les Italiens pour la chanter, les Allemands pour la jouer, les Anglais pour l’entendre, et les Américains pour la payer »

    Le génie d’une langue est là. Dans ses difficultés qui ont une histoire – il reste encore dans notre langue quelques vocables antérieurs aux Celtes – et ses néologismes qui furent parfois foisonnants avec la Pléiade, parfois réprimés par des censeurs rudes comme Vaugelas ou Malherbe. C’est notre langue, elle est liée de façon indissoluble avec nos terroirs, avec notre Histoire belle ou parfois sordide, c’est pourquoi j’avais tenté dans un tableau et une page d’explications d’en rendre tout le déroulement. C’est là. https://ti1ca.com/epjr9are-chronologie-langue-francaise-chronologie-langue-francaise.zip.html


  • L'Astronome L’Astronome 13 septembre 2018 07:38
     
    « l’expression « tolérance zéro » est juste inacceptable ! »
     
    L’adverbe « juste », dans les sens de vraiment, tout à fait, est un anglicisme.
     

    • Orélien Péréol Orélien Péréol 13 septembre 2018 09:33

      @L’Astronome
      En êtes-vous sûr ?

      D’autre part, pour me mieux faire comprendre, faire des emprunts à d’autres langues n’est pas gênant et fait même partie du caractère vivant d’une langue, pourvu que ce soit intégré et apporte quelque chose, ce qui me semble le cas dans cet emploi adverbial de « juste ».

    • L'Astronome L’Astronome 13 septembre 2018 16:39
       
      @Orélien Péréol
       
      Il y a, comme, vous l’avez signalé, la plupart du temps des équivalents en français. Pourqu’oi donc s’encombrer de ces anglicismes rampants qui n’aboutissent qu’à une indigence de vocabulaire. Songez aux nombreux sens qu’a pris le verbe « contrôler » qui au départ, en français, signifiait simplement : vérifier. Indigfence de vocabulaire = indigence de pensée. Relisez 1984 d’Orwell.
       

  • L'Astronome L’Astronome 13 septembre 2018 07:50
     
    Non à l’OGM (Orthographe Grossièrement Modifiée) !
     

  • zygzornifle zygzornifle 13 septembre 2018 09:08

    l’Aure to graphe et le veau qu’a bu l’air ......


  • mursili mursili 13 septembre 2018 16:01

    L’obsession de l’orthographe est telle que ne plus respecter les règles jusqu’ici admises d’accord du participe passé avec le verbe avoir - les deux linguistes belges ne proposent rien d’autre - est considéré comme une réforme orthographique alors qu’il s’agit d’une réforme grammaticale. En effet cette réforme n’affecte pas seulement l’écrit mais aussi l’oral. Ainsi, si je dis « la décision que j’ai pris » au lieu de « la décision que j’ai prise », cela ne sonne pas pareil, raison pour laquelle les femmes sont plus soucieuses que les hommes de respecter cette règle. Chacun peut constater que dans la conversation courante cette règle est de moins en moins suivie. Il est fréquent dans l’histoire d’une langue que la langue écrite et normée finisse par se plier à l’usage parlé. Le sanscrit, le latin et le grec classique ont des règles fixes, définitives, gravées dans le marbre, pas le français qui reste - heureusement - une langue vivante.  


  • Orélien Péréol Orélien Péréol 16 mars 2019 13:36

    La destruction de la langue par les pouvoirs publics continue : Cette année, le Salon du Livre de Paris s’appelle Salon Livre Paris. Nous ne parlons pas comme ça. Les pouvoirs publics anticipent et créent cette mauvaise évolution (qui ne sera peut-être pas reprise par le peuple, c’est-à-dire par les locuteurs, par les gens, par nous...)

    En tout cas, les pouvoirs publics nous imposent discrètement une évolution négative. De façon subliminale, on pourrait dire.

    Il faut se demander pourquoi les choses sont ainsi. Pourquoi l’accent circonflexe passionne tant et qu’une évolution non négociée qui pourrait entrer dans les mœurs par insistance n’est pas vu (Philippe Labro en a parlé dans C News, journal grtuit avec un titre anglais)


  • Orélien Péréol Orélien Péréol 12 août 2019 12:37

    Je découvre que Michel Serres a employé cette même comparaison de la biodiversité à propos de la langue française (il parlait de l’anglais dans le français)

    https://www.youtube.com/watch?v=qVwfftAcg9I à 1h 19’ 15’’


  • Orélien Péréol Orélien Péréol 21 août 2023 15:21

    https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/defense-de-la-langue-francaise-207587

    à 9’30’’

    Raphaël Enthoven parle d’Othello, le Maure. Il prononce avec un « o » ouvert, ce qui fait « mort », décédé. Il s’en rend compte... au moins, il se rend compte que quelque chose ne va pas, et épelle pour faire comprendre qu’il s’agit d’un Maure, quelqu’un originaire de Mauritanie ou pas loin. Il y a deux prononciations, il y a deux « o » à l’oral, un ouvert qui dit dans ce cas « mort » et un fermé qui dit Maure.


  • Orélien Péréol Orélien Péréol 21 août 2023 15:27

    Je refais tout : https://www.youtube.com/watch?v=k-wnNwz-cXg

    à 9’30’’

    Raphaël Enthoven parle d’Othello, le Maure. Il prononce avec un « o » ouvert, ce qui fait « mort », décédé. Il s’en rend compte... au moins, il se rend compte que quelque chose ne va pas, et épelle pour faire comprendre qu’il s’agit d’un Maure, quelqu’un originaire de Mauritanie ou pas loin. Il y a deux prononciations, il y a deux « o » à l’oral, un ouvert qui dit dans ce cas « mort » et un fermé qui dit Maure.

    Le commentaire au dessus n’est pas compréhensible. Ici se trouve le commentaire que je voulais écrire.


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