mardi 8 avril 2008 - par Libr’Op

« Tibet : la question qui dérange » par Claude B. Levenson chez Albin Michel

En 1993, j’ai eu l’avantage de faire la connaissance de Claude B. Levenson auteur de ce « Tibet : la question qui dérange » que je présente ici aux lecteurs d’Agoravox. Autorité en la matière, Claude B. Levenson est une proche du Dalaï-Lama que j’ai eu moi-même le plaisir de rencontrer en France et en Inde à de multiples reprises.

Tibet : la question qui dérange : « L’histoire enseigne que toutes les civilisations sont mortelles, ce n’est pas une raison pour les laisser assassiner », clame Claude B. Levenson, c’est, en effet, que « Nous avons besoin du Tibet, car si le Tibet venait à disparaître, ce serait l’extinction de l’ultime flamme vive qui maintient encore le monde en éveil ».

Dans son ouvrage Tibet : la question qui dérange publié chez Albin Michel, Claude B. Levenson, liée de longue date au Dalaï-Lama et spécialiste très engagée de la cause tibétaine, fait face courageusement à la « machine de propagande » mise en route par Pékin où « contrevérités et coercition » font « bon ménage dans son arsenal ».

Un bien lourd labeur.

L’écrivaine dispose toutefois de sérieux appuis à commencer par certains dissidents chinois « de renom » qui ont pris parti pour le Tibet : Wei Jingsheng, « l’inflexible », pour qui les cadres du PCC « s’expriment et se conduisent en colonialistes » sur le Toit du Monde, ou encore l’astrophysicien Fang Lizhi et l’écrivain Wang Ruowang qui « n’ont pas hésité à se prononcer en faveur du droit des Tibétains à l’autodétermination ». Wang Ruowang va jusqu’à maintenir que « l’indépendance est le droit du peuple tibétain », rien moins.

Et, pour Harry Wu, « c’est aux Tibétains de décider s’ils souhaitent faire partie de la Chine ou non ». « Choqué » par la condition des Tibétains au Tibet, Hu Yaobang, secrétaire général du PCC, avait promulgué « six exigences prioritaires » pour améliorer le sort des habitants de ce pays vaste comme l’Europe centrale réduit à la peau de chagrin d’une « Région autonome » dont « l’autonomie » purement nominale gît entre les seules mains du Parti communiste chinois.

Hu Yaobang paya de sa carrière son outrecuidance et sombra dans la disgrâce. Si comme le dit l’auteur « Le Tibet meurt de nos silences », il ne meurt du silence de celui-là. Aussi faut-il continuer de « résister afin de ne pas tolérer l’intolérable ».

Autre voix qui s’éleva en faveur du Tibet, celle d’un député indien qui écrivit à son Premier ministre lors de la visite du président chinois à la mi-mai de 2006 : « seuls le Dalaï-Lama et le peuple tibétain ont le droit de décider du destin de leur terre dont ils ont été illégalement évincés par la force ».

C’est que, dans ce qui apparaît comme un « Shangri-la pour le monde entier », là donc au Tibet, « se joue à ciel ouvert une certaine idée de la liberté ». Pour Claude B. Levenson, en effet : « L’enjeu est aussi en ce sens notre propre liberté ».

Pour l’heure, si « La colonisation par sinisation accélérée ne faiblit pas », c’est que la Chine ne saurait se développer sans l’exploitation des ressources naturelles dont regorge le Toit du Monde. Qu’on en juge : « Plus de 40 % des ressources recensées à l’intérieur des frontières actuelles de la Chine se trouvent au Tibet, de l’arsenic au zinc en passant par la bauxite, le charbon, le fer et l’uranium, sans négliger l’or, le jade ni le saphir, pas plus que le quartz ou le sel, ni même le pétrole ».

Vertigineux !

Surtout qu’en sus c’est au Tibet, « un vrai château d’eau », que prennent leur source les fleuves parmi les plus géants de la planète : Yangtsé, Fleuve Jaune, Mékong, Brahmapoutre et quelque 365 rivières. Pour résumer : « Le Tibet recèle environ 20 % des ressources hydrauliques de la Chine ». D’où l’idée qui aurait germé dans la tête des « autocrates de Pékin » consistant à « détourner des eaux tibétaines vers la Chine continentale », notamment le Brahmapoutre, qui arrose le nord de l’Inde, qui irait alimenter le Fleuve Jaune. Claude B. Levenson dénonce cette « utilisation sans scrupules des eaux tibétaines ». Mais n’est-elle pas un peu seule sur ce créneau ?

Au-delà des « rêves tissés d’immensités, de sérénité et de nuages », « au-delà des Songes éthérés d’un Shangri-la de pacotille », le Tibet est une « terre d’appropriation dont les maîtres de Pékin happent goulûment les richesses pour hâter leur course mégalomane ». Ce qui me semble fort bien décrire la situation. Les Hans veulent « rendre irréversible la conquête de l’Ouest » saccageant « un pays, une culture, la mémoire d’un peuple ».

De nous remettre en mémoire quelques chiffres édifiants : « alors que les Hans forment 93 % de la population chinoise, les régions des minorités ethniques représentent 60 % du territoire ; 89,6 % des terres de pâturage ; 37 % des forêts ; 49,7 % des ressources forestières et plus de 50 % des ressources hydrauliques ».

On comprend les formidables enjeux pour Pékin.

Certes, « le statut actuel du Tibet est celui d’un État illégalement occupé » selon le juriste Michaël Van Valt qui, dès 1987, a publié un ouvrage de fond sur le sujet, un ouvrage juridique qui fait référence en la matière. « Le vrai, le seul problème tant pour la Chine que pour le Tibet est celui de la légitimité de la présence chinoise au Tibet ».

Et cette légitimité, peut-on le constater, a sérieusement été remise en question par le soulèvement insurrectionnel qui vient de déferler récemment sur Lhassa et tout le « Grand Tibet » à l’image des émeutes précédentes en 1987, 1988 et 1989 ainsi que de leur « répression sanglante ».

Mais le « dragon chinois » peine « à digérer le lion des neiges tibétain ». Car, si « les Tibétains, eux, survivent plutôt mal que bien en une existence parallèle, comme en marge de leur propre histoire » voilà qu’ « au cœur du Tibet, Lhassa refuse de plier ou de se rendre, sous les dalles ou le béton une autre vie palpite, qui résiste à l’entreprise d’anéantissement voulu par ceux qui se prennent pour ses maîtres ».

De repenser alors à cette vision du Premier Zhou En-lai qui « avait prédit qu’il faudrait un siècle pour que le communisme s’implante au Tibet ». La plume de Claude B. Levenson de remarquer du tac au tac : « A moins qu’en suivant la voie du milieu, il ne faille cent ans au bouddhisme tibétain pour remodeler le visage de la Chine ».

Le chef de file actuel de la dissidence chinois, Hu Jia, tout juste condamné à trois ans et demi d’emprisonnement pour délit d’opinion requalifié en crime de subversion, n’est-il pas décrit comme un « fervent bouddhiste » (sic) ? En effet, peut-on nier le succès considérable de la secte bouddhiste Falun gong ? Et le fait que, par le passé, des révoltes menées par des sectes bouddhistes ont renversé des dynasties en place en Chine ? Mais Claude B. Levenson, certainement en raison d’un manque de place, n’évoque pas cette question hautement révélatrice et qui expliquerait pourquoi le PCC se livre à une « lutte à la vie à la mort » au Tibet, et ce, de façon thématiquement déclarée, depuis 1993.

Voilà pourquoi le Dalaï-Lama autorité spirituelle et temporelle bouddhiste, prix Nobel de la paix (1989), ferait « tellement peur aux autocrates » qui à Pékin se déchaînent contre lui, l’accablent des sobriquets les plus infâmants tout en l’accusant de tous les maux.

Or, le Dalaï-Lama que les Tibétains au Tibet réclament à grands cris, s’il a tôt dénoncé « la duplicité et la barbarie des communistes chinois », n’en a pas moins relégué aux oubliettes « l’aspiration à l’indépendance » des Tibétains, prévoyant même de transformer le Tibet en zone de paix au sein de la République populaire chinoise.

C’est « le plan en 5 points », vœu pieux que le « hiérarque » et « conscience morale du XXe siècle » selon Michel Rocard, présenta d’abord en 1987 au Capitole de Washington DC puis en 1988 à Strasbourg au Parlement européen. En vain. Le plan, « caduque », est abandonné en 1991 faute de réaction positive du PCC.

Mais n’était-ce pas se leurrer sachant que pour « les autocrates de Pékin » le Tibet est une « zone géostratégique, militaire et économique, cruciale » ? C’est qu’aussi Pékin a des ambitions territoriales qui dépassent le Tibet mais passe par lui, à savoir l’« occupation tout aussi illégale de l’Aksai Chin annexé en 1962 » et la « revendication Arunachal Pradesh » territoires de l’Union indienne. Il y a d’ailleurs eu guerre frontalière entre les deux grands voisins en 1962.

De plus, si l’on se fie aux arguments du PCC pour mettre la main sur le Tibet, le Népal et le Bhoutan « appartiendraient » donc à la Chine, relève à juste titre Claude B. Levenson. Alors se pose la question de savoir ce qu’a fait l’ONU. L’auteur y revient dans son chapitre très détaillé sur « L’épreuve du Tibet ». Le solde semble peu encourageant : « des résolutions sans lendemain ».

Dès le 7 novembre 1950, le Dalaï-Lama lance un Appel aux Nations unies, seul El Salvador répond. En 1959, le délégué philippin aux mêmes Nations unies s’exclame : « Il est clair qu’à la veille de l’invasion de 1950 le Tibet n’était assujetti à aucun pays étranger ». Qui l’a entendu ?

Pour Claude B. Levenson la chose est claire : « À l’épreuve du Tibet, l’ONU a failli à sa mission première de protection du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » et a fait fi de la « défense du plus faible » comme de la « décolonisation ».

Peut-être peut-on y voir l’importance du droit de veto dont Pékin, depuis 1971, jouit au Conseil de sécurité en tant que membre permanent, et, auparavant, l’importance du soutien du grand frère soviétique. Mais, là, l’auteur ne revient pas sur les relations entre la Chine communiste et la défunte URSS toute puissante avant la chute du Mur de Berlin à la fin de 1989.

C’est encore que la Chine, elle nationaliste, fait partie des premiers fondateurs de l’ONU en 1944 à Washington DC aux côtés des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la Russie et de « vingt-six États en guerre contre les puissances l’Axe ».

De son côté, le Tibet vit isolé, replié sur lui-même, qui, même après sa déclaration d’indépendance par le XIIIe Dalaï-Lama en 1913, s’abstient de rejoindre la Société des nations, ancêtre des institutions onusiennes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Tibet, au lieu de s’engager avec les Alliés, préserve donc une neutralité qui sera jugée de mauvais aloi.

C’est que le nouveau Dalaï-Lama, l’actuel Tenzin Gyatso né en 1935 en Amdo, est encore dans les limbes, il n’a que 4 ans lors de la déclaration des hostilités, et le pays est gouverné par deux régents plus soucieux de leurs querelles internes que de rayonnement diplomatique externe. Le Tibet n’est donc pas dans les petits papiers du « Machin » comme disait de Gaulle pour désigner l’ONU.

Pour remonter dans l’Histoire, dès le XIXe siècle la politique britannique consiste à donner pratiquement à la Chine « un contrôle complet sur le Tibet, en soulignant que la Grande-Bretagne ne permettrait aucune interférence au Népal, au Bhoutan ni au Sikkim ». Or, et la Grande-Bretagne et la Chine font partie des membres fondateurs de l’ONU. Pas le Tibet. Et les vieilles ententes ont à n’en pas douter la vie dure. Surtout que la Russie, elle aussi membre fondateur onusien, tentait à la même époque d’étendre son influence sur le Toit du Monde.

On comprend dès lors que la question du Tibet soit si complexe pour la diplomatie internationale héritière de la colonisation, des guerres de l’opium et autres traités inégaux puis des fameux Accords de Yalta dont le Toit du Monde fit les frais comme tant d’autres. Claude B. Levenson n’aborde pourtant pas cet aspect des choses.

Mais, quoi qu’il en soit, pour le Tibet, les bonnes volontés, sur la scène internationale, n’ont pas par ailleurs manqué comme en 2000 avec la « Résolution du Parlement européen sur la possible reconnaissance du gouvernement tibétain en exil sous les trois ans ». Résolution qui, par malheur, est restée elle aussi lettre morte. En octobre 1991, George Bush père signe une résolution non contraignante du Congrès américain déclarant explicitement le Tibet « pays occupé selon les principes de la loi internationale, dont les représentants légitimes sont le Dalaï-Lama et le gouvernement en exil, reconnus par le peuple tibétain ». Une résolution elle encore sans suite ni effet.

Tôt, dès les années 1959-60, la Commission internationale des Juristes s’était indépendamment prononcée, puis, par la suite, le Tribunal permanent des Peuples. Les Nations unies ont donc « adopté en 1959, 1961 et 1965 des résolutions sans lendemain qui demandent au gouvernement chinois de respecter les libertés fondamentales et le droit à l’autodétermination du peuple tibétain ».

Et force est de constater que toutes les autres initiatives ont fait également chou blanc face à la dictature chinoise qui, « jamais » à l’image de toute « dictature ne s’embarrasse de scrupules pour prêcher le faux en le proclamant vrai », pour reprendre les justes termes de Claude B. Levenson.

Cette propension au « faux » proclamé « vrai » est on ne peut mieux illustrée par l’intronisation par Pékin d’un « faux » Pantchen Lama, deuxième plus haute autorité spirituelle au Tibet, après que le « vrai », Gendhun Choekyi Nyima, ait été « kidnappé par les autorités chinoises » avec toute sa famille. On ne les a jamais revus. Qui s’en émeut-il ? Ingrid Betancourt ? Par suite, Gendhun Choekyi Nyima a été présenté par les partisans du Tibet à travers le monde comme le plus jeune prisonnier politique de la planète.

Aujourd’hui, après que le nouveau Karmapa se soit fait la belle dans des conditions rocambolesques depuis son monastère Kargyu de Tsurpu près de Lhassa, les « autocrates de Pékin » vont jusqu’à désigner eux-mêmes les réincarnations des grands lamas. De quoi réveiller, si besoin en était, les aspirations des Tibétains à l’indépendance.

Or, peut-être faudrait-il reprocher à Claude B. Levenson d’avoir fait l’impasse sur le mouvement indépendantiste tibétain, organisé et structuré autour du Tibetan Youth Congress sis à Dharamsala en Inde, ainsi qu’à ses multiples initiatives pacifiques comme la publication de la revue Rangzen (Liberté) ou l’organisation de « marches » dont la première, lancée en 1994, fut, par malheur, étouffée dans l’œuf tout comme les suivantes.

Ce mouvement indépendantiste est réel et consistant parmi la diaspora et se réunit, bien entendu, sous l’emblème du drapeau national tibétain et du slogan « Rangzen » (Liberté), tout un programme. Et il est dommage que ce mouvement si vivace soit la plupart du temps passé sous silence, notamment dans la presse française, alors qu’il traduit, me semble-t-il, les exactes aspirations et revendications de la jeunesse tibétaine... de 7 à 77 ans !

Mais comme les correspondants de l’AFP et du quotidien Le Monde à New-Delhi me le rétorquèrent lorsque je les informai de l’initiative de la première « marche de retour au Tibet » ourdie courant 1994 depuis Dharamsala où je résidais : « Vous voulez changer le monde ?! »

Effectivement et merci pour l’info.

On comprend combien il est ardu aux partisans de l’indépendance tibétaine de se faire entendre, surtout que le Dalaï-Lama préfère à l’indépendance une « réelle l’autonomie » dont la réalité est la bête noire des « autocrates de Pékin » qui, dans ce dialogue de sourd propre à ceux qui ne veulent pas entendre, taxent le hiérarque tibétain de velléité d’indépendance et de « séparatisme ».

Pourtant, comme le souligne Claude B. Levenson avec force raison, la position dudit « hiérarque » ne pèche guère par manque de limpidité : « La question du Tibet est de nature essentiellement politique. C’est une question de domination coloniale : l’oppression du Tibet par la République populaire de Chine et la résistance du peuple tibétain ».

Dont acte.

Alors est-ce pour autant l’impasse ou le conflit armé ? Non. « Cette question », en effet, « ne trouvera de solution que par la négociation et, non pas, comme le désirerait la Chine, par la force, l’intimidation et le transfert de population ». Néanmoins au regard de Claude B. Levenson, prophétique : « Pour éviter la répression voire le bain de sang, la voie est particulièrement étroite » ; et l’on voudra bien en convenir à l’aune des récents événements qui ont endeuillé Lhassa et tout le « Grand Tibet ».

Quoi qu’il en soit, pour conclure, comme le remarque l’auteur « Reconnaître l’intégrité territoriale de l’État chinois ne signifie pas reconnaître la légitimité de l’invasion ni de l’occupation du Tibet ». C’est un point. Un autre point me paraît être l’initiative de ces « sympathisants espagnols » qui, selon Claude B. Levenson, « ont déposé une plainte en 2006 à l’Audience nationale de Madrid pour "génocide à l’encontre du peuple tibétain" contre plusieurs dirigeants chinois à la retraite. » Fait révolutionnaire s’il en fût, « En vertu de sa "compétence universelle", la justice espagnole a accepté d’ouvrir le dossier ». Bien vu.

Comme quoi, en dépit des aléas et des pressions comme de la coercition exercés par Pékin, des citoyens de ce monde désespérant ne désespèrent toujours pas de contribuer à ce que justice soit faite et que la vérité éclate.

En effet, pour rependre en conclusion finale les mots mêmes de l’auteur de ce Tibet : la question qui dérange : La vérité tibétaine - en quoi vaudrait-elle moins que celle d’un régime dictatorial et de surcroît colonisateur ?

Rangzen avec Libre Opinion. Claude B. Levenson, Tibet : la question qui dérange, Albin Michel, 2008.



39 réactions


  • mi2nmi 8 avril 2008 11:25

    JE NE SUIS PAS D’ACCORD AVEC LE BOYCOTT DES JEUX DE PEKIN ET LA PROPAGANDE ANTI CHINOISE

     

     

    Jean-Luc Mélanchon

     

     

    Je ne suis pas communiste chinois. Je ne le serai jamais. Mais je ne suis pas d’accord avec les manifestations en faveur du boycott des jeux olympiques. Je ne suis pas d’accord avec l’opération de Robert Menard contre les jeux olympique de Pékin. Je ne suis pas d’accord avec la réécriture de l’histoire de la Chine à laquelle toute cette opération donne lieu. Je ne partage pas du tout l’enthousiasme béat pour le Dalaï lama ni pour le régime qu’il incarne. Pour moi, le boycott des jeux est une agression injustifiée et insultante contre le peuple chinois. Si l’on voulait mettre en cause le régime de Pékin il fallait le faire au moment du choix de Pékin pour les jeux. Il ne fallait pas permettre à la Chine d’être candidate. Il fallait le dire en Chine. Ce qui se fait est une insulte gratuite et injustifiée contre les millions de chinois qui ont voulus et préparent activement les jeux. Pour moi il flotte un relent nauséabond de racisme sur cette marmite !

     

     

    UN PRETEXTE

     

     

    Si un boycott devait être organisé, dans une logique agressive conséquente, ce n’est pas celui du sport qui est un moment d’ouverture et de fraternisation. Pourquoi pas plutôt celui des affaires et de la finance ? Naturellement aucun des activistes mondains actuels ne le propose ni n’entreprend quoique ce soit dans ce sens. Si l’on devait vraiment se fâcher avec le gouvernement chinois, pourquoi le minimum de ce qui se fait dans les relations normales entre les nations ne se fait-il pas à cette occasion ? Le président de la République chinoise (combien de protestataires se soucient de savoir comment il s’appelle ?) a-t-il été approché ? Lui a –ton demandé quelque chose ? Quoi ? Qu’a-t-il répondu ?

     

     

    Le premier ministre (combien se sont préoccupés de connaitre son nom ?) a-t-il été interpellé ? L’ambassadeur de Chine en France a-t-il été reçu et a-t-on eu un échange avec lui ? Qui s’en soucie ? Avec une morgue ressemblant a du racisme, on proteste contre un gouvernement dont on ne cite pas le nom des dirigeants, et dont on fait comme s’il n’existait pas ? Pourquoi sinon parce qu’on pense par devers soi qu’il n’en est pas vraiment un. La superbe occidentale nie jusqu’au nom des gouvernant qui dirigent un peuple de un milliard quatre cent millions de personnes que l’on croit assez veules pour être maitriser par une simple police politique ! D’une façon générale je ressens, en voyant tout cela, l’écho du mépris des colons qui ont imposé en leur temps les armes à la main l’obligation pour les chinois de faire le commerce de l’opium ! Si la volonté est d’affronter le régime politique de Pékin, aucun des moyens employés n’est de nature à modifier quoique ce soit d’autre que l’opinion occidentale déjà totalement formatée sur le sujet.

     

     

    Donc les évènements du Tibet sont un prétexte. Un prétexte entièrement construit à l’usage d’un public conditionné par la répétition d’images qui visent à créé de l’évidence davantage que de la réflexion. Exemple : seule l’enquête « d’arrêt sur image » rapporte que les « évènements du Tibet » ont commencé par un pogrom de commerçants chinois par des « tibétains ». Dans quel pays au monde de tels évènements restent-ils sans suite répressive ? La vie d’un commerçant chinois a-t-elle moins de valeur que celle du manifestant « tibétain » qui l’assassine à coups de bâton dans la rue ? Bien de l’amitié pour les tibétains n’est qu’une variante nauséabonde du racisme contre les chinois.

     

     

     Elle se nourrit de tous les fantasmes que l’ignorance favorise. Que la répression ait été lourde est peut-être avéré. Comment l’apprécier ? Les seuls chiffres rabâchés sont ceux du « gouvernement tibétain en exil ». Pourtant le gouvernement chinois, si j’ai bien entendu, annonce lui-même un nombre de blessés et de morts qui permet de comprendre qu’il y a eu une situation grave et sérieuse que les autorités admettent. Dans n’importe quelles circonstances ont essaierait de comparer les informations. On essaierait de comprendre l’enchainement des faits. Sinon autant dire que le gouvernement français de l’époque a ordonné de pousser deux jeunes dans un transformateur électrique à Clichy Sous Bois au motif qu’il avait alors une politique de main dure face aux banlieues. Personne n’oserait avancer une bêtise aussi infâme. Dans les émeutes urbaines américaines la répression a aussi la main lourde. Tout cela n’excuse rien. Mais cela permet de mettre des évènements en relation de comparaison.

     

     

    UN PERSONNAGE SUSPECT

     

     

    J’exprime les plus nettes réserve à propos de l’action politique de monsieur Robert Ménard, principal organisateur des manifestations anti chinoises. A présent, à propos du Tibet et des jeux olympiques, on ne voit que Robert Ménard. Il parle, parait il, au nom de « Reporters sans frontière ». Cette association est réduite à la personne de Robert Ménard. Bien des anciens membres du conseil d’administration pourraient en dire long au sujet des conceptions démocratiques de monsieur Ménard dans sa propre association. Quand je me suis trouvé sur le plateau de radio à France Culture où l’on m’interrogeait sur le sujet du Tibet et des jeux Olympiques, messieurs Marc Kravetz et Alexandre Adler sont restés silencieux quand j’en suis venu au rôle de monsieur Menard.

     

     

     Ils ne peuvent être soupçonnés de chercher à me complaire… Hors micro, les deux, exprimaient des réserves marquées sur les méthodes du personnage de Robert Ménard. Maxime Vivas a établi une analyse documentée extrêmement inquiétante sur ce personnage et ses sources de financements. Quoiqu’il en soit, il semble qu’il remplace aussi dorénavant les syndicats de journalistes, l’association internationale des droits de l’homme, Amnesty et ainsi de suite. Parfois même il remplace le Dalaï lama. Robert Menard milite pour le boycott des jeux et ce que ne fait pas le Dalaï lama. Celui-ci dit au contraire que le peuple chinois mérite les jeux. Robert Ménard est un défenseur des droits de l’homme à géométrie variable. A-t-il mené une seule action, même ultra symbolique, quand les Etats unis d’Amérique ont légalisé la torture ? A-t-il mené une seule action pour que les détenus de Guantanamo soient assistés d’avocat ? Robert Menard a un comportement qui soulève des questions sérieuses au sujet des motivations de son action.

     

     

    LE REGIME THEOCRATIQUE EST INDEFENDABLE

     

     

    A propos du Tibet. Le Tibet est chinois depuis le quatorzième siècle. Lhassa était sous autorité chinoise puis mandchoue avant que Besançon ou Dôle soient sous l’autorité des rois de France. Parler « d’invasion » en 1959 pour qualifier un évènement à l’intérieur de la révolution chinoise est aberrant. Dit-on que la France a « envahi » la Vendée quand les armées de notre République y sont entrées contre les insurgés royalistes du cru ? Le Dalaï Lama et les autres seigneurs tibétains ont accepté tout ce que la Chine communiste leur proposait et offrait, comme par exemple le poste de vice président de l’assemblée populaire que « sa sainteté » a occupé sans rechigner. Cela jusqu’au jour de 1956 où le régime communiste a décidé d’abolir le servage au Tibet et régions limitrophes. Dans une négation des traditions, que j’approuve entièrement, les communistes ont abrogé les codes qui classaient la population en trois catégories et neuf classes dont le prix de la vie était précisé, codes qui donnaient aux propriétaires de serfs et d’esclaves le droit de vie, de mort et de tortures sur eux. On n’évoque pas le statut des femmes sous ce régime là. Mais il est possible de se renseigner si l’on a le cœur bien accroché.

     

     

     

    L’autorité communiste a mis fin aux luttes violentes entre chefs locaux du prétendue paradis de la non violence ainsi qu’aux divers châtiments sanglants que les moines infligeaient à ceux qui contrevenaient aux règles religieuses dont ils étaient les gardiens. La version tibétaine de la Charria a pris fin avec les communistes. La révolte de 1959 fut préparée, armée, entretenue et financée par les USA dans le cadre de la guerre froide. Voila ce qu’il en est des traditions charmantes du régime du Dalaï Lama avant les communistes et de l’horrible « invasion » qui y a mis fin. Depuis la scolarisation des enfants du Tibet concerne 81% d’entre eux là où il n’y en avait que 2% au temps bénis des traditions. Et l’espérance de vie dans l’enfer chinois contemporain prolonge la vie des esclaves de cette vallée de larmes de 35, 5 à 67 ans.

     

     

     

    En foi de quoi l’anéantissement des tibétain se manifeste par le doublement de la population tibétaine depuis 1959 faisant passer celle-ci de un million à deux millions et demi. Pour tout cela, la situation mérite mieux, davantage de circonspection, plus de respect pour les chinois que les clichés ridicules que colportent des gens qui ne voudraient ni pour eux, ni pour leur compagne ni pour leurs enfants d’un régime aussi lamentable que celui du roi des moines bouddhistes du Tibet. A l’heure actuelle je n’éprouve aucune sympathie pour « le gouvernement en exil du Tibet » dont sa sainteté est le décideur ultime sur pratiquement toutes les questions, où siège un nombre de membres de sa famille qu’il est tout à fait inhabituel de trouver dans un gouvernement, même en exil, sans parler de leur présence aux postes clefs de la finance et des affaires de cet exil. Je respecte le droit de sa sainteté de croire ce qu’elle veut et à ses partisans de même.

     

     

     

    Mais je m’accorde le droit d’être en désaccord total avec l’idée de leur régime théocratique. Je suis également hostile à l’embrigadement d’enfants dans les monastères. Je suis opposé à l’existence du servage. Je suis laïque partout et pour tous et donc totalement opposé à l’autorité politique des religieux, même de ceux que l’album “Tintin au Tibet” a rendu attendrissants et qui ne l’ont pourtant jamais été. Je désapprouve aussi les prises de position du “roi des moines” contre l’avortement et les homosexuels. Même non violentes et entourées de sourires assez séducteurs, ses déclarations sur ces deux sujets sont à mes yeux aussi archaïques que son projet politique théocratique. Je n’ai jamais soutenu l’Ayatollah Khomeiny, même quand j’étais contre le Shah d’Iran. Je ne soutiens pas davantage ni n’encourage le Dalaï Lama, ni dans sa religion qui ne me concerne pas, ni dans ses prétentions politiques que je désapprouve ni dans ses tentatives sécessionnistes que je condamne. Je demande : pourquoi pour exercer sa religion et la diriger le Dalaï Lama aurait-il besoin d’un Etat ? Un Etat qui pour être constitué demanderait d’amputer la Chine du quart de sa surface ! Son magistère moral et religieux actuel souffre-t-il de n’être assis sur aucune royauté ?

     

     

     

    FAUTEUR DE GUERRE

     

     

     

    En ce qui concerne le droit international et la géopolitique, le dossier du Tibet tel que présenté par ses partisans est un facteur de violences, de guerres et de déstabilisation aussi considérable que celui des Balkans. Quel genre de Tibet est défendu ? Le “grand Tibet” incluant des régions comme le Yunnan et le Sichuan, sur les territoires des anciens seigneurs de la terre où sont organisés des troubles en même temps qu’à Lhassa ? Bien sur, aucun de ceux qui s’agitent en ce moment ne se préoccupe de savoir de quoi il retourne à ce propos. Rien n’indique mieux le paternalisme néo colonial ni le racisme sous jacent à l’enthousiasme pro tibétain que l’indifférence à ces questions qui mettent en cause la vie de millions de personnes et des siècles d’histoire et de culture chinoise.

     

     

     

    J’ai lu que les athlètes français porteraient un maillot avec une déclaration un peu passe partout qui est présentée comme une protestation politique . Je sais très bien que l’inscription “pour un monde meilleur” ne mange pas plus de pain là bas qu’ici. Mais elle sera certainement vécue par les chinois du commun comme un acte injurieux si son motif pro Dalaï lama est connu. Peut-être est-il cependant aussi un peu hors limite des règles du sport international. Souvenons nous que la ligue européenne de natation a exclu des championnats d’Europe de natation le nageur serbe Milorad Cavic parce qu’il portait lors des remises de médailles un teeshirt sur lequel était écrit : “le Kosovo est serbe”. Cela fera-t-il jurisprudence ? Les champions français qui porteront un slogan annoncé comme politique seront-ils interdits de jeux ? Bien sur que non ! Puisque le but c’est justement que le Tibet soit au chinois ce que le Kosovo a été aux serbes. Mais comme cela n’a rien de comparable, à part la volonté de dépeçage de l’ennemi et la mise en scène médiatique, il est fort probable que cela finisse à la confusion des agresseurs. Je le souhaite. Je suis un ami de la Chine. Et je sais que l’intérêt de mon pays et ses valeurs ne sont pas du côté où l’on voudrait les entrainer.

     

     

     

    8 avril 2008

     

     

     

    http://socio13.wordpress.com/2008/04/08/ean-luc-melenchon-je-ne-suis-pas-d%e2%80%99accord-avec-le-boycott-des-jeux-de-pekin-et-la-propagande-anti-chinoise/


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 8 avril 2008 15:19

      Texte très utile.

      Il est bien curieux que le souci des droits de l’homme et de la laïcité s’efface devant le théocratique Dalaï-Lama.

      Les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément des amis. Ne refaisons pas l’erreur de Michel Foucault dans son engagement en faveur de l’ayatollah Khomeini.


    • cza93 cza93 8 avril 2008 15:39

      j’apprécie en général les prises de position de J-L Mélenchon, mais là, son analyse des valeurs et de l’histoire du Tibet est biaisée et bourrée de mauvaise foi, de raccourcis bien pratiques pour créer des amalgames qui défendent sa vision.

      Moi aussi je pense que nous devons défendre sans relache la notion de laïcité qui est un des piliers de notre République, mais pour autant je ne porte pas des oeillères et je peux envisager qu’il existe d’autres modes de fonctionnement de la société, d’autres fondements que ceux adopté par notre pays. 

      Les propos tenus sur le Dalaï Lama en particulier me semblent injustes et insultants ; qu’il ne l’aime pas, soit, mais cela n’engage que lui !

      Ensuite, que ces jeux olympiques servent de détonateur, effectivement c’est bien triste pour tous ces sportifs du monde entier qui s’entrainent depuis des années, attendent ce moment depuis longtemps, ... Oui, c’est bien triste, mais pour autant, devons nous continuer à fermer les yeux comme à Münich ?

       Après, que la personnalité du leader de RSF soit discutable, OK, admettons ... et dénonçons cela s’il y a lieu ... MAIS quantité d’ONG (Amnesty International, entre autres), d’associations de Tibétains en exil dénoncent depuis longtemps la torture et l’emprisonnement arbitraire de Tibétains, de religieux surtout, la relégation des Tibétains comme citoyens de seconde zone dans leur propre pays ; devons nous jeter aux horties tous ces témoignages datés, quantifiés, avec des noms, des photos ??

      Bien sur qu’il ne faut pas seulement avoir une vision angélique de cette crise : ce n’est ni plus ni moins qu’un affrontement "délocalisé" entre la Chine et les USA, pour la suprématie économique et militaire du monde ... mais au milieu, il y a des civils tibétains innocents qui trinquent ... Alors oui, il faut continuer à parler de ce soulèvement tibétain et demander aux Chinois de cesser leurs exactions, même si cela doit gacher la fête des JO !


    • cara 8 avril 2008 17:55

        "et le discours de Mélenchon pourrait aussi bien tenu par un mec de droite..."

      Voici l’argument d’un "mélenchonophile" . Et voici ma réponse.

      Mille fois merci, JP, pour ta totale lucidité. C’est en effet flagrant dès lors qu’on se penche un peu sur son intervention. Et je dirais même plus : un discours de droite, certes, mais de la droite la plus réac et la plus cynique qu’on puisse trouver.

      Pourquoi Monsieur Mélenchon professe-t-il cette horreur des droit-de-l’hommistes et de leur "enthousiasme béat" ? 

      Parce que ces inconscients, en défendant la cause du Tibet, voudraient "amputer la Chine du quart de sa surface" (Précisons cependant que, contrairement à l’idée sous-tendue par cette image d’amputation, les défenseurs des droits de l’homme au Tibet et ailleurs en Chine ne prônent pas, pour la plupart, l’indépendance de la région. Mais Monsieur Mélenchon n’en est pas à une approximation près...) ! Or, selon Monsieur Mélenchon, s’opposer à la Chine, qui compte plus d’un milliard quatre cent mille habitants, serait "contraire à l’intérêt de [notre] pays".
      Voilà, tout est dit : priorité au business avec les Chinois, il ne faudrait surtout pas risquer de déplaire à une telle puissance, il ne faudrait surtout pas lui ôter une partie de son immense territoire et les ressources qui vont avec !
      Et dire qu’il fut ministre ! Et dire qu’il se prétend socialiste !


    • tulku_debunk 8 avril 2008 19:28

      Excellent, cet article de J. L. Mélenchon. Je vois qu’il y en a qui mouillent leur chemise, au lieu d’écouter les sirènes de Dalaïwood.

      J’en profite pour signaler que le dalaï-lama est né en Chine, et pas au Tibet. Non non, pas d’ « occupation illégitime » dans l’histoire, voyez vous-même :

      Le village de Hongya, où il est né, se trouve dans la préfecture de Haidong, au nord du comté de Qinghai. Le Qinghai n’est pas particulièrement tibétain. Plusieurs ethnies d’origine mongole, han, hui, tibétaine, et même turque y cohabitent depuis des siècles. Mais ça n’arrête pas le dalaï-lama dans ses rêves de Grand Tibet : c’est dans l’Amdo, et on y trouve des tibétains, DONC c’est tibétain.

      Que je me rappelle bien ce qu’est une ethnie : à la base, c’est bien un groupe de personne qui partage la même culture et la même langue, n’est-ce pas ? Dans le village où est né Lhamo Dondrub (Tenzin Gyatso), on parle un dialecte chinois. Par conséquent, en première analyse, le dalaï-lama est chinois d’origine, et non tibétain. À moins de soutenir qu’il possède des *gènes* tibétains, c’est possible aussi... Mais là on s’embarque dans des histoires de droit du sang, c’est un peu... scabreux, non ? Pourtant, je suis tombé sur un article plein de bonnes intentions où on décrivait un neveu du dalaï-lama vivant à Hongya comme doté de traits « typiquement tibétains ». Sur un autre site, j’ai découvert une photo du Monsieur (il s’appellerait Goinbozhaxi, presque homonyme du héros de la résistance tibétaine, Gongbo Zhaxi / Gompo Tashi) : il a plutôt une tête de Mongol. Quand à Sa Sainteté, sur la célèbre photo qui le représente souriant de toutes ses dents en compagnie de Mao, il ressemble tout à fait à un intellectuel chinois.

      Qu’on ne me fasse pas croire que tous ces groupes génétiques ne se sont pas mélangés qu cours des siècles. Le dalaï-lama est réputé tibétain parce qu’il a été enlevé à sa famille par des moines tibétains, et (ré)éduqué en tibétain. Il a tiré les bons objets à la loterie, et le hasard l’a élu Bouddha réincarné et maître absolu du Tibet. Tout le reste, c’est de la fantasmagorie religieuse.

      Pour finir sur une note politiquement correcte, je précise que cela n’excuse en rien les exactions des communistes chinois au Tibet (entre autres). Mais il y aurait aussi maintes choses intéressantes à dire sur les sympathies du dalaï-lama envers le communisme. Phuntso Wangye / Phuntsok Wangyal, ce nom vous dit quelque chose ?


    • Serpico Serpico 8 avril 2008 19:52

      Cza93 "j’apprécie en général les prises de position de J-L Mélenchon, mais là, son analyse des valeurs et de l’histoire du Tibet est biaisée et bourrée de mauvaise foi, de raccourcis bien pratiques pour créer des amalgames qui défendent sa vision."

       

      *********************

       

      Sur ce point, vous ne pouvez pas pinailler : le boycott ne doit pas être seulement sportif. Les belles âmes qui font semblant de s’émouvoir devraient lancer un boycott plus efficace : cesser les relations économiques, diplomatiques...

       

      Sinon on ne sanctionnera que les athlètes. Le boycott de Moscou puis de Los Angeles l’ont très bien prouvé.

       

      Sans compter que l’appel au boycott des JO de Montreal n’a été appliqué que par les pays africains protestant contre la présence de la Nouvelle Zelande qui avait joué en Afrique du sud raciste. Bien sûr, les pays occidentaux tenaient absolument à distinguer le sport de la politique en ce temps-là...et ne voyaient donc pas de raison de boycotter un pays qui collaborait avec l’apartheid.

       

      Autre temps, autres moeurs : la Chine devient redoutablement puissante et l’occident a besoin de casser le nouveau rival. Le Tibet n’est qu’un faux prétexte car les riches se foutent en réalité éperdument de ce qui peut arriver à des pouilleux de tibétains arriérés.

       

      RSF par exemple ne défend ni les droits de l’homme ni les journalistes : il défend les intérêts de l’occident. RSF est une imposture et Menard est un mercenaire enragé. Sur la liste des pays ciblés par RSF, on ne trouve pas UN SEUL pays occidental. Pourtant ce ne sont pas les atteintes graves à la liberté d’expression qui manquent...

       

       


    • Libr'Op Libr’Op 18 avril 2008 14:49

      Le dalaï-lama n’est en rien "théocratique". Au Tibet, il n’y a jamais eu de "théocratie" car le dalaï-lama n’est pas un "dieu" et dans le bouddhisme il n’y a pas de "dieu". Le dalaï-lama a pris clairement position en faveur de la laïcité et le régime qu’il a mis en place en exil est un régime démocratique. Actuellement au Tibet, le régime est un régime totalitaire et colonialiste. Un régime où seul la voix du parti communiste chinois a le droit de se faire entendre.


    • Libr'Op Libr’Op 18 avril 2008 16:19

      Désolé mais l’Amdo est une des provinces constitutives du Tibet avec le Kham et l’U-tsang. En 1928, l’Amdo devient en partie le fief du seigneur de guerre Ma Bu-feng, musulman chinois (Hui). Ce n’est pas pour autant que l’Amdo est chinois et le dalaï-lama par la même occasion ! Mais il est exact que dans la famille du dalaï-lama on parle chinois. Notamment son frère Gyalo Dhondoup qui a longtemps été le négociateur des affaires tibétaines avec Pékin.


  • Vesna 8 avril 2008 12:16

    Qu’est-ce que c’est que cette rhétorique délirante ??

    LE TIBET APPARTIENT AUX TIBETAINS, la voilà la vérité, au nom des peuples à disposer d’eux-même ! Qu’est-ce que ça vous importe si ces gens-là préfèrent la prière à la société de (sur)consommation qu’on leur impose ? Laissons-les vivre comme ils le désirent, laissons-les faire le choix de leur vie. Cette notion de supériorité de la Chine sur le peuple tibétain est insupportable, cette manière de les infantiliser et de les rendre finalement irresponsables jusqu’à les placer "sous tutelle chinoise" est inacceptable et tellement méprisante. Sans l’invasion de la Chine, le Tibet aurait de toute façon fini par se moderniser et par s’ouvrir au monde, le problème se situe ici justement : la Chine n’aurait pas supporté que le Tibet "s’émancipe" et se débrouille sans elle, c’est certain puisque qu’elle a toujours convoité les richesses naturelles du Tibet... D’autre part, tous les pays ont eu leur part de "féodalité" avec son cortège des horreurs en tout genre, à des époques différentes, la Chine y compris, il est donc malvenu de ressortir ces arguments afin de justifier l’invasion chinoise et l’assimilation forcée des tibétains à une culture soi-disant supérieure à la leur. Encore une fois quelle prétention !
    C’est bien une mentalité de colonialistes que de prétendre apporter la "civilisation" et la "protection contre toute autre forme de pensée (occidentale en l’occurrence ici)" à un peuple qui n’a rien demandé et qui aurait souhaité qu’on lui fiche la paix !
    Le Tibet est un pays à part entière, pas une région chinoise ! La culture tibétaine n’a rien à voir avec la culture chinoise, donc on ne peut décemment pas assimiler les tibétains aux chinois.
    La réaction du peuple tibétain est légitime après plus de 50 années de souffrance, plus d’ 1 million de morts dû à une répression inouïe, une mise à l’écart des progrès sociaux et d’un essor économique qui ne profitent qu’aux chinois, un pillage éhonté des richesses naturelles sans même se soucier de la préservation de l’environnement et des espèces animales.

    Les tibétains sont obligés d’apprendre le mandarin pour pouvoir travailler dans leur propre pays.
    Les tibétains sont traités comme des moins que rien et méprisés par les colons chinois dans leur propre pays.
    Les tibétains sont quasiment interdits de culte dans leur propre pays.
    Les tibétains sont en train de devenir minoritaires dans leur propre pays. Il y a, dans le cadre d’une assimilation forcée, une politique de natalité strictement contrôlée par le pouvoir communiste et qui consiste à stériliser et à pratiquer des avortements sur des femmes tibétaines, parfois même au delà du 5è mois de grossesse...

    Bref, le Tibet est le reflet de ce qu’un peuple qui se croit supérieur peut infliger à un autre peuple qu’il juge inférieur !
    Il existe bien des exemples de grandes invasions à travers l’histoire et jusqu’à l’époque actuelle ... Pourquoi l’on parle plus précisément du Tibet aujourd’hui, c’est à cause ou grâce aux jeux olympiques de Pékin. Du coup cet évènement entraîne beaucoup de réflexions qui vont au-delà même de la question tibétaine, qui aura servi de catalyseur, et qui deviennent des réflexions universelles sur la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes et sur les limites que se fixent les gouvernements à réagir lorsqu’il y a violation des droits de l’homme, dès lors qu’ ils se trouvent confrontés à des enjeux économiques et financiers importants.
    Je pense que nous sommes actuellement dans une époque de décadence, où il n’y a plus que l’argent qui compte....
    Alors OUI ! Le Tibet, en tant que l’un des derniers remparts contre la "civilisation de l’argent et du profit" et en tant que l’un des derniers bastions d’une pensée saine et dénuée de tout sentiment d’envie, de convoitise, de supériorité, de haine, dénuée de tout esprit guerrier et revanchard à deux balles, dénuée de tout obscurantisme, OUI ce Tibet-là mérite bien que l’on se batte pour lui !


  • Max 8 avril 2008 13:31

     

    AUJOURD’HUI la Chine est un Etat colonial !

    Comme certains états occidentaux il y a 50, 100 ou 150 ans, la Chine a colonisée des territoires, tel le Tibet, la province des Hui (musulmane), celles des Mongols, Mandchous ou encore Ouighours.

    Relisons ce que un journaliste Africain écrivait il y a peu : "Aujourd’hui, environ 8 millions de Chinois vivent au Tibet contre 6 millions de Tibétains. Il s’agit là bel et bien d’une colonisation et d’une stratégie d’extermination. Cet état de chose est inacceptable. Et il faut avoir le courage de le dire haut et fort. Nous, Africains qui avons connu la colonisation et les crimes consubstantiels à elle et qui subissons aujourd’hui le néocolonialisme dans ses formes les plus désastreuses, sommes le peuple le mieux placé pour dénoncer l’attitude de la Chine au Tibet".

     

    Et plus loin dans le même article : "Le président Hu Jintao disait à l’Université de Pretoria en Afrique du Sud, lors de sa tournée en Afrique en 2007 ceci « en raison des souffrances qu’ils ont endurées et de la lutte qu’ils ont menée- et qu’ils n’oublieront jamais- les Chinois sont catégoriquement opposés au colonialisme et à l’esclavage sous toutes leurs formes. La Chine n’a jamais imposé sa volonté ou des pratiques inégales à d’autres pays et ne le fera jamais à l’avenir ». Le même Hu Jintao peut-il tenir ces propos devant les Tibétains, les Mongols, les Mandchous et les Ouighours ? Cela s’appelle du négationnisme ou tout au moins du révisionnisme contre lesquels les Africains se battent quotidiennement".

    Sur afriquechos.ch

    Plein de bon sens...

    La Chine avait besoin d’espace pour caser sa nombreuse population, de matières premières, de terres agricoles, les provinces voisines colonisées lui ont apporté tout cela.


    • cza93 cza93 8 avril 2008 15:54

      @JP DOGUET

      Effectivement il y a peu de terres agricoles au Tibet (du reste c’est une agriculture vivrière qui y est essentiellement pratiquée), mais il y a d’immenses surfaces de pâturage (biotopes souvent uniques et très fragiles) alors que les Chinois mangent de plus en plus de viande, une biodiversité végétale et animale très importante, mais surtout, ce qui intéresse le plus nos amis Chinois, outre la position géostratégique du Tibet, il y a une richesse du sous-sol extraordinaire (plus grosse réserve mondiale de lithium, uranium, entre autres ...), un potentiel de production d’hydro-électricité immense (la politique de construction de barrages a commencé), et le 2e potentiel au monde de production d’énergie photovoltaïque (pas encore mis en exploitation).

      A votre avis, ça ne suffit pas à aiguiser l’appétit de la Chine qui souhaite continuer à se développer avec le même taux de croissance ?


    • Max 8 avril 2008 20:58

      Oui, beaucoup d’élevage, de la culture, extensive, du pétrole, du gaz, des minerais divers, et surtout beaucoup de place...


    • Libr'Op Libr’Op 18 avril 2008 15:44

      Pour mieux cerner la question, voir "Tibet : la guerre de l’eau aura-t-elle lieu ?" que je viens de publier sur un autre blogue ici donné en référence. Mais sur le plateau tibétain il y a aussi du pétrole et du gaz comme au Xinjiang. Si la Chine a fait main basse sur le Tibet et le Turkestan oriental, c’est bien pour s’approprier leurs fantastiques ressources naturelles.


  • Mon Moulin 8 avril 2008 15:07

     Les Français se font manipuler sur le Tibet comme sur le Kosovo, qui héberge aujourd’hui une des plus grandes bases militaires US au monde. Le Kosovo n’a pas de pétrole mais sa situation géographique est stratégique pour le futur pipeline Trans – Balkans qui pompera le pétrole de la Mer Caspienne, du port bulgare de Burgas via la Macédoine jusqu’au port albanais de Vlora, à destination des pays européens et des Etats-Unis. 

    En ce qui concerne la Chine, le plan de Washington est d’installer dans le futur, au cas où l’opération de sécession du Tibet réussit, une base militaire au Tibet, un des endroits les plus stratégiques au monde, à la frontière entre les deux nouveaux géants que sont la Chine et l’Inde, Tibet qui possède bien évidemment d’mportantes ressources naturelles, également.

    De même, Washington vise la sécession du Xinjiang, où se trouvent d’énormes ressources pétrolières et gazières.

    Derrière la "défense des droits des Tibétains et des Ouighours" il y a des enjeux géostratégiques majeurs pour Washington (et ses alliés).

     


    • faxtronic faxtronic 8 avril 2008 20:52

      Et bien justement, nous faisons parti de ses alliés


    • Libr'Op Libr’Op 18 avril 2008 15:53

      C’est bien pourquoi la Chine a fait main basse sur le Tibet et le Xinjiang ! Le Tibet est aujourd’hui une gigantesque base militaro-stratégique chinoise. Depuis son annexion du Tibet en 1950, la Chine a revendiqué des parties du territoire de l’Union indienne en Arunachal Pradesh à l’est en dans l’Aksai Chin à l’ouest de la chaîne himalayenne. En 1962, la Chine a croisé le fer avec l’Inde en raison de ces querelles frontalières. Après l’arrivée du train chinois à Lhassa, Pékin prévoit de prolonger la ligne ferroviaire jusqu’à la frontière avec le Népal. Une voie royale pour le transport de troupes. A terme, la Chine pourra, si elle le veut, envahir l’Inde. Le Népal n’est-il pas en train de tomber aux mains de "Maoïstes" auto-proclamés ? Comme le Pakistan est le meilleur allié de la Chine dans la région, l’Inde n’a qu’à bien se tenir et à serrer les fesses en contemplant l’avenir !


  • barbouse, KECK Mickaël barbouse 8 avril 2008 15:48

    si la religion boudhiste n’était pas elle même une forme de gouvernement obscurantiste,

    une caste héréditaire qui se renouvelle minoritairement par la réincarnation de quelques uns,

    trés trés loin idéologiquement des droits de l’hommes lorsque c’est elle qui domine la vie d’un tibétain,

    en pratiquant le servage à souhait, l’aliénation de l’individu des milliers de prières à répétée en peu de temps, l’idée que le souffrant paye un "mauvais karma" et que l’aider c’est l’empecher de sortir de la roue des incarnations, et autre idéologies et méthodes trés éloignées de la "liberté" fondamentale de l’homme. 

    j’avoue que la ligue des indignée professionnelles et des naifs sur l’universalité des droits de l’homme me ferait moins rire.

    amicalement barbouse.


    • Libr'Op Libr’Op 18 avril 2008 15:38

      Les Droits de l’Homme ont été consacrés par l’ONU en 1948 avec la fameuse Déclaration universelle préparée avec le concours de René Cassin à la demande du Général de Gaulle. La Chine (nationaliste)était présente à l’ONU dès cette époque. Deux ans plus tard, le Tibet était envahi puis annexé par la Chine (communiste) au mépris de ces mêmes droits. Tout le problème est là. Il n’y a plus de gouvernement bouddhiste tibétain. Le gouvernement tibétain en exil est laïc et démocratique. De part la volonté même du dalaï-lama. Par le passé aussi en France, avant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la religion catholique a imposé sa domination obscurantiste.


  • judel.66 8 avril 2008 17:40

    mon moulin ...je suis  entierement d’accord avec vous .....les irresponsables qui ont manifesté a paris hier se sont faits manoeuvrer...par qui... ? là est la question ...... quel est le pays qui a intéret a ce que la France soit mal perçue en chine ou plutot quels sont les saligauts d’ecolos qui veulent faire echouer nos livraisons de centrales nucléaires......dans quelle classe sociale se recrutent ces ecolos nantis et déconnectés du réel ....des fonctionnaires ou des pseudos intellectuels comme notre infantile rama yade detachée des réalités.......des journalistes n’ayant rien a perdre......


    • ouallonsnous 8 avril 2008 19:07

      judel66 "les irresponsables qui ont manifesté a paris hier se sont faits manoeuvrer...par qui... ?"

      Poser la question est bien, mais ne pas voir la réponse qui créve les yeux tellement elle s’impose ne peux s’expliquer.

      N’ayons donc pas peur d’affirmer haut et fort à la face des médias metteurs en scéne d’une version officielle dictée par l’Elysée, que la manipulation des citoyens européens vient des pays ayant intérêts à discréditer la Chine indépendante, souveraine et ne demandant rien à personne dans sa marche vers plus de moyens et de ressorces de vie pour ses citoyens.

      Je ne vous en dit pas plus, a vous de trouver !


  • ouallonsnous 8 avril 2008 18:54

    Tôt, dès les années 1959-60, la Commission internationale des Juristes s’était indépendamment prononcée, puis, par la suite, le Tribunal permanent des Peuples. Les Nations unies ont donc « adopté en 1959, 1961 et 1965 des résolutions sans lendemain qui demandent au gouvernement chinois de respecter les libertés fondamentales et le droit à l’autodétermination du peuple tibétain ».

    Madame Levenson, vous osez affirmer aprés ce que vous prétendez qu’on écris les Nations Unies, que c’est la Chine qui transforme le faux en vrai.

    Vous n’êtes tout de même pas sans ignorer qu’en commencant à exercer son administration sur le Tibet, et en chassant la caste d’exploiteurs qui maintenait la population en servage depuis des siécles, le gouvernement chinois a bien respecté les libertés fondamentales des tibétains en les libérant de la tyrannie de votre ami et de sa clique, j’ai nommé Sa Fourberie le Dalaï Lama.

    Combien avez vous perçu d’argent de vos commanditaires pour écrire un tel ouvrage de désinformation.


    • tulku_debunk 8 avril 2008 19:42

      @ouallonsnous : « Vous n’êtes tout de même pas sans ignorer »

      Sans *savoir*.

      « qu’en commencant à exercer son administration sur le Tibet, et en chassant la caste d’exploiteurs qui maintenait la population en servage depuis des siécles, le gouvernement chinois a bien respecté les libertés fondamentales des tibétains en les libérant de la tyrannie de votre ami et de sa clique, j’ai nommé Sa Fourberie le Dalaï Lama. »

      Non, ça c’est du copié-collé brut de chez le « Quotidien du peuple. » Un peu trop voyant.

      Trop de désinformation tue la désinformation, on ne vous a pas appris ça ?


    • Libr'Op Libr’Op 18 avril 2008 15:09

      Les Colons européens ont aussi apporté la civlisation aux peuplades arriérées d’Afrique et d’Asie. Cela n’a pas empêché les pays qu’ils avaient colonisés d’obtenir l’indépendance ! Dans le même temps, la Chine étendait son empire colonial au Tibet avec le soutien du Grand Frère soviétique.


  • DACH 8 avril 2008 20:10

    Bonjour à l’auteur, en marge du petit article que j’ai à écrire pour un N-M sur le livre, bravo pour votre présentation pédagogiques de la réalité tibétaine et des enjeux.

    Que faire ?

    D’abord une petite histoire : vous vous souvenez-vous tous du dessin danois d’un soi-disant Mahomet enturbanné d’une bombe ? Faites le suivre d’un deuxième dessin représentant un chinois complètement hilare tenant à la main un masque représentant le dessin précédent avec le commentaire suivant : « bande de couillons, vous n’avez pas été foutus de me reconnaître, je repars au Tibet... comme cela, on n’accusera pas les Chinois... »

    Plus sérieusement, quelques propositions.

    1) Sur un double drapeau chinois et tibétain, recto verso, le texte : ‘’’’le peuple tibétain et le Dalaï Lama soutiennent les JO de Pékin organisés par le peuple chinois, le peuple chinois soutient l’autonomie spirituelle et culturelle du peuple tibétain.’’’’

    En chinois, en tibétain en anglais.

    Pour notre comportement envers tout chinois : se munir d’une écharpe blanche, à défaut jaune ou rouge, et avant de serrer la main ou de parler à son interlocuteur, lui faire le salut tibétain : mains jointes sur le front accompagnées de la parole « Namasté », et éventuellement pour répondre au ‘’pourquoi’’ naturel, lui remettre la page A4 avec le texte précédent..

    Il y a lieu d’éviter les confrontations frontales qui sont en train de se manifester. Le gvt chinois a gagné son occupation du Tibet, mais se sait encerclé à l’échelle du monde par la spiritualité tibétaine. Cin d’oeil à l’un de ceux qui nous l’a fait découvrir : Arnaud Desjardin.

    Bien cordialement Namaste DACh


  • DACH 9 avril 2008 09:28

    A Jean Luc Mélenchon et l’auteur bonjour.

    Passons sur les arguments de racisme anti chinois de notre part, bien que cela puisse être perçu par les chinois comme tel, et autres chimères qui sont la traduction idéologique chez JLM de toute opposition à ses idées ou à ses points de vue.

    Dévaloriser ne peut cacher la force et la légitimité de certaines protestations.

    La libéralisation des serfs tibétains par l’armée populaire chinoise : où peut-on observer les soit disant serfs / esclaves se révolter contre leurs soi-disant libérateurs ? Au Tibet. Chercher l’erreur. Le progrès chinois mérite-t-il le génocide culturel et les massacres de Tibétains depuis 1959 ? Pourquoi les chinois n’ont-ils pas fait autrement jusqu’à aujourd’hui ?

    Que propose JLM pour le droit des peuples à l’autodétermination ? Son discours sur le Tibet rappelle celui de G. Marchais justifiant l’invasion de l’Afghanistan !

    Ces révoltes, comme celle du Kosovo sont, hélas, la démonstration que le gouvernement qui a en charge une telle province ne fait pas ce qu’il faut pour

    contenter, aider ; etc, sa population : éducation, emplois, logements, la langue, respect des traditions ancestrales. Que dit-il sur les avortements provoqués chez les femmes tibétaines ? JLM passe ce genre d’échecs par pertes et profits et oublie de mentionner que le comportement chinois actuel (depuis 50 ans) ressemble au comportement colonisateur des occidentaux à certaines époques... Là il le justifie au nom du progrès ! Et puis, si le Tibet est pleinement chinois, ce qui historiquement n’est que partiellement vrai, cela ne justifie pas que le gvt chinois se comporte chez lui de la façon dont il se comporte : en barbare. Pourquoi les tibétains se révoltent-ils et basculent-ils dans la violence, en dépit des recommandations du Dalaï Lama ? JLM ne dit rien des causes ! ! !

    Critique contre la théocratie et le gvt par les prêtres ? Sur le principe pourquoi pas, mais à la différence de l’Iran, le Dalaï Lama est non violent et ne cherche pas à « boudhiser » le monde entier, puisqu’au contraire il prône à chacun de rester dans sa religion d’origine ! Quelle tolérance ! JLM témoigne d’une sous connaissance flagrante de l’histoire du Tibet pour terminer par un souhait que je partage : ne pas faire de boycott des JO, y aller et témoigner sur place fraternellement pour aider le peuple chinois à s’informer, (aimerait-il que son gvt lui fasse subir ce qu’il fait subir aux Tibétains ?), et aides ceux du gvt chinois à changer les choses, car il y a aussi chez eux des partisans d’une autre politique.

    La colonisation par afflux de population : le Tibet n’est pas la Vendée de la Chine (cf. Europe1, 9/4/2008 chez JP Elkabach), la langue, les traditions, etc. Et puis le Dalaï Lama prône les JO à Pékin, ce que JLM se garde bien de rappeler pour ne pas affaiblir le poids de ses chimères. Je comprends mieux qu’avec de telles méthodes intellectuelles qui abusent de moins en moins de monde, la Gauche ne peut que continuer à perdre les élections qu’elle prétend gagner ! Le Tibet mérite que l’on aide ceux qui sont dans l’erreur, démontrable objectivement, à réaliser que c’est de leur intérêt de changer. Mais cela ne signifie pas de demander au gvt chinois de reconnaître frontalement son erreur, car il ne le fera jamais même au prix d’une guerre.

    Bien Cordialement Namaste DACh


    • Libr'Op Libr’Op 18 avril 2008 15:23

      Très bien. merci. On peut ajouter le raisonnement suivant. Pour la propagande communiste, le soulèvement de 1959 à Lhassa a été provoqué par les propriétaires terrains tibétains férus de leurs privilèges. Aidés par la C.I.A., ces propriétaires terriens et autres exploiteurs du peuple tibétain fuient en Inde derrière le dalaï-lama. Pourquoi pas ? Dès lors, les fuyards qui depuis 1959 se réfugient en Inde à la suite des autres ne sont plus des propriétaires terriens mais leurs anciens esclaves libérés par Mao et Pékin, alors pourquoi fuient-ils ? N’ont-ils aucune reconnaissance vis-à-vis de leurs "libérateurs" ? Pourquoi ne profitent-ils pas pleinement du Shangri-la communiste qui leur a permis d’apprendre à lire et à écrire ? Pourquoi refusent-ils de jouir des bienfaits répandus au Tibet par les milliards de yuan investis par leurs bienfaiteurs chinois ?


  • Max 9 avril 2008 10:02

     

    En ce 09/04/2008, quelques nouvelles :

    L’archevêque sud-africain Desmond Tutu, lauréat du prix Nobel de la paix, doivent participer à une veillée pour le Tibet. Tutu a dit qu’il n’appellerait pas à un boycottage des JO en réaction à la répression chinoise au Tibet, mais il a estimé que les dirigeants mondiaux ne devaient pas participer à la cérémonie d’ouverture. "Il y a des moments où les larmes vous montent aux yeux", a-t-il dit concernant les violences au Tibet.
     
    &
     
    Pour protester contre le régime de Pékin, des activistes américains ont promené une « flamme des droits de l’homme », hier, dans le centre de San Francisco. Le porteur ? Le sprinter noir américain John Carlos qui leva le poing sur le podium de Mexico en 1968…

    La révolution contre la dicature chinoise est en marche et rien ne saura l’arrêter... smiley

    Perso, je pense qu’un petit mail à l’ambassade de Chine de son pays, sans haine , ni violence, c’est une bonne action simple à faire pour agir smiley.


  • raymiondh 9 avril 2008 16:01

    MR Melanchon

    Vous "cotoyez" trop et de trop près les medias pour garder un oeil critique .

    En ce qui concerne l’ histoire du TIBET , la lecture des recits des geographes et explorateurs de la fin du 18e début 19e siecle (PRJEVALSKI / BONVALOT/ HEDIN / LEDAIN / DUTEUIL DE RHINS / DAVID MAC DONALD ) pour se rendre compte que la Chine ne controlé pas du tout ,à cette epoque,la zone actuellement dénommée TIBET .

    Lorsque le peuple chinois se reveillera , LA CHINE éclatera tout comme l ’ URSS a explosé .

    ps :les auteurs etant "d’origine "suffisamment divers pour ne pas etres considere à la solde de X ou Y.

     


    • Libr'Op Libr’Op 18 avril 2008 14:59

      Surtout qu’en 1912, le XIIIè dalaï-lama a proclamé officiellement l’indépendance du Tibet après les incursions successives des armées britannique et chinoise sur le Toit du Monde. Et qu’en 1949, les autorités tibétaines ont mis à la porte de Lhassa les derniers ressortissants chinois qui y résidaient.


    • Libr'Op Libr’Op 18 avril 2008 14:56

      L’honorable parlementaire Jean-Luc Mélanchon ignore que le Tibet a été envahi par l’Armée rouge chinoise en 1950 et non pas en 1959. Au lieu de véhiculer la propagande de Pékin, l’honorable parlementaire maoïste ferait mieux de se rendre au Tibet, d’une part, et, d’autre part, à Dharamsala en Inde, siège du gouvernement tibétain en exil. Pour un prétendu "socialiste" prendre fait et cause pour une puissance colonialiste et une dictature sanguinaire, n’est-ce pas quelque peu étrange ? Jean-Luc Mélanchon ferait meieux de prendre exemple sur son collègue du PS Bertrand Delanoë qui veut faire du dalaï-lama un citoyen d’honneur de la ville de Paris.


  • Haina 15 avril 2008 09:36

    Mais arretez ! Bon sang !

    On vous demande d’etre vigilant.

    On sait qu’il y a eu, qu’il y a toujours de la manipulation.

    La manipulation occidentale est prouvee.

    Maintenant, faites un peu attention, enfin !


    • Haina 15 avril 2008 09:38

      Agoravox se fait la tribune de la propagande des journalistes !

      Vous ne trouvez pas que c’est triste et revoltant de la part d’un media "citoyen" ?


    • Haina 15 avril 2008 09:45

      Examinez la somme totale des infos francophones concernant le 14 mars 2008. Examinez les interpretations donnees. Examinez le recent silence mediatique, post-campagne anti-chinoise, sur ce meme jour...Comprenez ! On vous a manipule et ca a marche ! 


    • Haina 15 avril 2008 09:47

      Va y avoir du sport !

       


    • Libr'Op Libr’Op 18 avril 2008 15:24

      Et la manipulation soviétique au temps de l’URSS ? Et la manipulation maoïste du temps du Grand Bond En Avant puis de la Révolution culturelle ?


    • Libr'Op Libr’Op 18 avril 2008 15:26

      La propagande, c’est surtout le fait de l’honorable parlementaire maoïste Jean-Luc Mélanchon, si je ne m’abuse !


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