mercredi 8 janvier 2020 - par finael

La connerie pour les nuls

Devant le monceau de conneries débitées chaque jour dans nos différents médias ou au café du coin il est normal de ne pas se sentir à la hauteur.

Aussi avons nous décidé de faire profiter de notre expérience les néophytes que vous êtes en vous proposant un guide afin que vous puissiez trouver votre place parmi nous et ainsi révéler la connerie qui sommeille en chacun(e).

Texte original de ma soeur Isabelle

 

Qui n’a pas senti la pointe d’admiration qui se dégage dans l’expression « quel con ! » ?

Avez-vous remarqué qu’en même temps se dégage une exaspération certaine ?

 

 Cette exaspération, nos études nous ont montré qu’elle provient d’une forme de jalousie.

En effet, un vrai con, est heureux. Tout le monde ayant droit au bonheur, nous nous proposons de vous apprendre, par quelques techniques simples et pratiquées quotidiennement, de devenir un maître (ou une maîtresse) en la matière. Attention !, un con parfait n’a rien à voir avec un imbécile heureux. Un imbécile ne se pose pas de questions, alors qu’un con fini, s’est posé des problèmes et les a résolus. Le terme de « fini » est d’ailleurs totalement impropre, car un Maître con se perfectionne chaque jour, il n’est donc jamais achevé.

 

Peut-on naître con ?

 

 De nombreux spécialistes discutent encore de la part de l’inné et de celle de l’acquis en matière de connerie. Le débat n’étant pas tranché, nous nous contenterons ici de vous faire partager notre longue expérience.

 Une part de notre compétence en matière de connerie nous vient de notre éducation. A l’adolescence, nous en abandonnons ou développons une partie, selon notre propre sensibilité. Nous pouvons pourtant parfaitement être autodidactes : pour développer notre propre connerie, il nous faut suivre trois étapes d’apprentissage, que nous allons développer dans cet ouvrage :

  1. reconnaître la connerie chez les individus
  2. imiter ces individus
  3. réutiliser cette compétence avec nos propres caractéristiques

 

 Enfin tout ce travail n’aurait aucun sens s’il doit disparaître avec la personne. Nous ajouterons donc une quatrième étape, réservée aux experts :

  1. transmettre

 

Existe-t-il un virus de la connerie ?

 

 Malheureusement, non.

 S’il semble que certains milieux présentent une forme élaborée de connerie (milieux politiques, notamment), il apparaît que ce n’est en aucun cas dû à une contamination, mais à un environnement et à une éducation similaires des individus. Il faut se rendre à l’évidence : tout comme il n’y a pas de virus du bonheur, il n’y a pas de virus de la connerie.

Retroussons donc nos manches pour atteindre la connerie idéale…..

 

 

RECONNAITRE UN CON

 

 

  • Un con compétent ne peut s’empêcher d’écrire un livre. En effet, lorsque l’on a une certaine expérience, on a envie de la partager. C’est d’ailleurs le motif qui nous pousse à vous faire partager notre propre expérience en la matière. Cela fait partie de la fonction « transmettre » des experts, que nous avons citée plus haut.
  • Un expert nous amène à nous exclamer de façon répétée la fameuse expression « quel con ! » (ou « quelle conne ! »). Attention !, il faut séparer le bon grain de l’ivraie (sachant que l’ivraie est par ailleurs une excellente herbe pour les ruminants) : un con au volant peut perdre toute compétence avec une poussette au bout des bras. Si l’exclamation « quel con ! » s’accompagne de gestes véhéments de notre part, c’est que nous avons affaire à un con cinquième dan, au moins.
  • En face d’un maître, nous nous sentons inférieurs, étranger. Cela prouve que nous avons des progrès à faire….
  • Un vrai con a fait des études en la matière, et il en a tiré des conclusions. Cela lui donne une assurance certaine dans n’importe quelle situation. Il peut aborder tout sujet en ayant une opinion. Méfiez-vous des imitations : une personne ayant des hésitations n’est pas une vrai conne, à moins que ces hésitations ne soient une manière de refus, de masque. Un vrai con doit être heureux et fier de ses opinions. (C’est notre avis et nous le partageons !). Freud s’est trompé : un con suprême n’a pas de conscience, et donc pas de remords.

 

Avant d’aborder la partie apprentissage, il est important de mesurer votre part de connerie. Cela vous donnera une indication des progrès que vous pouvez faire. Nous vous proposons donc le petit test suivant :

 

Quel est mon degré de connerie ?

 

  • Votre aspect extérieur
  • Vos attitudes
  • Votre vocabulaire
  • Vos gestes
  • Vos propos
  • Vos actes
  • Votre regard sur vous-même
  • Le regard des autres sur vous

 

 

D’où viens-je ? Qui suis-je ? Où vais-je ?

 

  • D’où viens-je ?

 

 Un con se doit d’être fier de ses origines, quelles qu’elles soient. Il serait souhaitable d’être sorti de la cuisse de Jupiter, mais d’une part la généalogie ne remonte pas jusque là (et Jupiter ayant eu une vie sentimentale agitée, cela pourrait vous nuire), d’autre part, le critère mythologique ou religieux n’est pas porteur en ce moment.

 Tout con qui se respecte se doit de s’intéresser à sa généalogie. En remontant assez loin, il trouvera tôt ou tard un nom à particule, ou pourra prouver qu’il descend du seigneur local, même si le droit de cuissage est pour beaucoup dans la descendance dudit seigneur.

 A défaut de noble, une parenté illustre fera l’affaire. Notez qu’au pays de la Littérature, il vaut mieux que votre ancêtre ait été écrivain.

 Enfin, si vous ne voulez pas vous embêter, il vous suffira de trouver un ancêtre résistant dans le Vercors ou ailleurs. La plupart n’est plus là pour vous contredire, et le terme de résistant est suffisamment vague pour englober 90% des mâles adultes de la période de la dernière guerre, les 10% restants ayant été fusillés pour collaboration à la fin de la guerre, ou se sont enfuis.

 ! Une précision : il vaut toujours mieux se référer à un ascendant mâle plutôt que femelle, cette dernière n’étant qu’un produit dérivé, comme chacun sait.

 

à suivre ...



23 réactions


  • Fergus Fergus 8 janvier 2020 11:31

    Bonjour, Finael

    Sachant que l’on est toujours le con de quelqu’un d’autre et que la connerie est la chose la mieux partagée du monde, le sujet est inépuisable. A cet égard, il faudrait être con pour ne pas vous remercier de cet article qui est tout ce qu’on veut sauf une connerie. 

    Un regret cependant : que vous ne l’ayez pas illustré par la chanson de Brassens : Quand on est con, on est con ! fort justement sous-titrée « Le temps ne fait rien à l’affaire ». Eh oui, le vieux con a d’abord été un jeune con puis un con dans la force de l’âge !


    • Fergus Fergus 8 janvier 2020 16:17

      Bonjour, Jeekes

      Vous avez parfaitement raison sur le titre. Il se trouve que je possède les albums de Brassens (vinyles et CD), y compris évidemment « Le temps ne fait rien à l’affaire » dans lequel figure la chanson éponyme. Qui plus est, j’ai vu Brassens à 3 reprises à Bobino, et je connais tout son répertoire.

      Mais le fait est que, très souvent  y compris lors des « Ballades avec Brassens » qui ont lieu tous les ans en Bretagne, cette chanson est appelée « Quand on est con, on est con », ce qui est d’ailleurs le cas sur la vidéo que j’ai mise en lien. Mon erreur a été de parler de « sous-titre », ce qui est une faite impardonnable, en effet ; j’aurais dû parler de « titre original ». smiley


    • sleeping-zombie 8 janvier 2020 18:30

      @Fergus
      ... j’ai toujours entendu « quand on nait con, on est con ».
      Ca me parait plus cohérent, considérant le parolier.


  • Rantanplan Lola 8 janvier 2020 12:05

    5 000 ans avant l’ère chrétienne, sur le Haut-Nil, dans la civilisation égypto-nubienne, existait une terre appelée terre de Khons. Ce Khons était peut-être l’arbre de la connaissance ou le serpent de l’Eden, ou le dieu Kousch qui avait des autels à Memphis, à Thèbes et à Méroé sous le nom de Khons ?

    Khon désignait le séjour des morts-vivants, le purgatoire, avant le jugement au Tribunal d’Osiris. Khonsou était aussi une divinité lunaire chez les Egyptiens, Osou signifiant la lune chez les Yoroubas du Nigeria. Plus au Sud, dans la forêt équatoriale, à la frontière du Gabon et du Cameroun, les Fangs disent que les kôns ont toujours existé.

    Alors, s’il vous plait, pouêt-pouêt avec vous khôneries.


  • Francis, agnotologue JL 8 janvier 2020 12:11

    «  La connerie, ce n’est pas grave ; ce qui est terrible, c’est la connerie militante », Boris Vian.
     

    Nous avons tous nos biais cognitifs. Ce qui est déplorable est d’être agi par les biais cognitifs d’un autre.

     
     Qu’on se le dise.


  • Gasty Gasty 8 janvier 2020 12:21

    Peut-on envier un con ?

    Généralement lorsque l’on dit « quel con » ou « quel gros con », c’est une estimation par rapport à soi.

    Mais s’estimer moins con ne serait-ce pas se dévaloriser à l’égard d’une caste supérieur de cons qui ne manque jamais une occasion pour se faire élire ?


    • Gasty Gasty 8 janvier 2020 12:32

      « Quel bande de cons » avec bande organisée...on est pas loin de la mafia dans certains hémicycle.


  • In Bruges In Bruges 8 janvier 2020 14:21

    Une réplique exceptionnelle de Dussolier dans « Tais-toi » ( par ailleurs un film très con). Il joue un psychiatre et dit à un collègue :

    « c’est un asile de fous, ici, pas un asile de cons.

    Certes, il faudrait construire des asiles de cons, mais.. Vous imaginez un peu la taille des bâtiments... »

    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18355098&cfilm=48382.html


  • eau-mission eau-pression 8 janvier 2020 14:48

    nous décidé de faire profiter de notre expérience les néophytes que vous êtes

    Vous nous croyez assez cons pour céder à la flatterie ? Ou alors, vous ne nous lisez pas.


  • Feste Feste 8 janvier 2020 18:02

    “La mort, c’est un peu comme la connerie. Le mort, lui, il ne sait pas qu’il est mort... ce sont les autres qui sont tristes. Le con c’est pareil...” Gelluck


  • troletbuse troletbuse 8 janvier 2020 18:14

    Y’en a qui sont sortis des cuisses à Jupiter. Eh bien, ils étaient bien emmerdés !


  • izarn izarn 8 janvier 2020 18:16

    C’est certain même si tu t’interesses pas à la généalogie, tu dois hériter de néerdanthal...

    Le con qui décrit les cons : Un must de la connerie universelle !


  • Le421... Refuznik !! Le421 8 janvier 2020 18:48

    Quand on sait que l’on est con, c’est toujours plus facile à vivre... Je prends mon cas comme exemple.

    Ceci dit, j’essaie de développer le concept de « la connerie intelligente ».

    Y’a du boulot mais bon...

    Comme dirait Macron, c’est assez « disruptif ».


    • Aimable 9 janvier 2020 12:22

      @Le421
      Il y a une réplique que j’ai entendue il y a très longtemps qui dit ceci , je suis un con , mais j’ai un avantage sur vous Mr , c’est que moi je le sais .


  • Armand Griffard de la Sourdière Armand Griffard de la Sourdière 8 janvier 2020 19:11

    Cependant il faut con soit en mesure de discerner le faucon du vrai con,

    Le vrai con est con.

    Celui qui n’est pas un vrai con n’est pas plus con qu’un autre .

    D’ ailleurs on reconnait le vrai con au premier coup d’œil à son regard et a son air con.

    Comme l’écrivait F.D : « moi un con ,avant qu’il ouvre la bouche , je sais qu’il est con. Et dès qu’il ouvre la bouche je me dis : Mon Dieu ! je ne savais pas que c’était à ce point »  smiley


  • finael finael 8 janvier 2020 19:29

    ATTENTION !

    Il ne faut surtout pas confondre l’imbécile et le con !

    Le con est industrieux et créatif car le con gère et le con génère, par ailleurs beaucoup trouvent le con plaisant.

    Il ne faut pas non plus se laisser prendre par les faux cons, qu’on trouve surtout dans les armées et qui sont surtout de véritables imbéciles.

    N’oublions pas non plus que « la connerie s’étend au delà des frontières c’est sans doute pour cela que les hommes sont frères » comme le chantait Bernard Lavilliers, ce qui nous permet de saluer au passage nos cons frères.


  • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 8 janvier 2020 23:14

    On dit cons ceux qui disent ou font des choses qu’on trouve bêtes, mais sans pouvoir préciser pourquoi....

    PJCA


  • L'Astronome L’Astronome 9 janvier 2020 09:47

     

    « Existe-t-il un virus de la connerie ? »

     

    Charlie a titré un jour : « Hanouna, le virus qui rend con ». Il existe donc bien un virus de la connerie, et il est très nocif.

     


  • Armand Griffard de la Sourdière Armand Griffard de la Sourdière 9 janvier 2020 09:52

    Perso, je ne souhaite pas la mort des cons ; j’aime trop mes semblables .

    D’ailleurs quand une génération de cons disparait ,la relève est assurée par la descendance .

     En plus c’est pas facile de définir le vrai con , on peut juste donner quelques exemples... smiley


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