mardi 5 décembre 2017 - par Aimé FAY

Bitcoin : quand cette chose va-t-elle éclater ?

Le cheminement d'une bulle 1 est bien connu. Jamais la valeur d'une chose - actif matériel ou immatériel - n'a été multipliée considérablement sans qu'elle ne revienne, un jour, à sa valeur de départ, de manière brutale et rapide.

Le bitcoin fera le même parcours. Seule la date nous manque. Elle devrait être proche !

Le bitcoin est aujourd'hui dans sa phase "d'exubérance irrationnelle" 2. Il valait quelques centimes au début de 2010. Il valait 11 000 $ il y a quelques jours, le 29 novembre 2017 !

Le bitcoin d'aujourd'hui a tout de l'oignon de la tulipe hollandaise, de septembre 1636. La bulle de ce simple oignon est si renommée qu'elle est connue mondialement sous le nom de Tulipomania 3. Elle est aussi le symbole de ce qui peut arriver à un marché quand il est d'une grande opacité. En effet, les oignons hollandais n'étaient pas visibles en fleurs. Au plus fort de leur bulle, chaque oignon valait le prix d'une maison. Puis, la bulle éclata. Ruines et suicides s'en suivirent… comme souvent lors de l'éclatement de toute grosse bulle, spéculative !

Que s'est-il passé ? Que se passe-t-il aujourd'hui pour le bitcoin ?

Le phénomène de bulle, une fois amorcé, s'autoalimente de manière spéculative 4 et, par effet de cliquet, continue de grossir, alimenté par des achats incessants, généralement soutenus par du crédit pas cher. Aucun acteur ne veut sortir de la spirale haussière. C'est l'"exubérance irrationnelle", une contagion psychologique. Chacun espère, plus ou moins inconsciemment, profiter encore de la hausse et pouvoir sortir juste avant les autres. Juste avant que tout s'écroule. "Tant que la hausse persiste, on échange les produits, personne ne perd, mais malheur au dernier détenteur ! La baisse est si rapide que, les moyens de crédit qui l'ont engagé et soutenu jusque là lui faisant défaut, la ruine est inévitable [...]." écrivait Clément Juglar (1819-1905, médecin et économiste) 5. De fait, la tendance haussière et euphorique des volumes et/ou des valeurs se poursuit, jusqu'au jour où, au plus fort de la bulle, le marché ne fonctionne plus aussi bien et des incidents commencent à alerter certains participants. Ces derniers communiquent leurs doutes et font savoir − ou plutôt essaient de faire savoir − au marché qu'il est dans l'irrationnel et qu'il serait temps de faire un point raisonné sur sa viabilité à terme, voire même à très court terme. Le marché est alors pris d'inquiétude. Il se retourne brutalement sous l'impulsion de ventes plus ou moins massives. Par effet moutonnier et émotionnel, le retournement s'accélère. La bulle éclate. Après l'euphorie, c'est la panique. Le marché a reproduit à l'inverse les comportements qui avaient créé sa bulle, son surdimensionnement… hors de toute raison.

Les origines d'une bulle sont multiples, notamment :

- d'abord l'adage courant qui veut que "le marché ait toujours raison", quitte à être irrationnel,

l'excès d'optimiste et de confiance dans un avenir afin favorable… après une crise,

le manque de transparence et d'information sur le marché ou sur l'actif concerné,

la cupidité de l'offre comme celle de demande,

le crédit pas cher (faiblesse des taux d'intérêt de la Banque centrale comme ceux des banques commerciales),

- le mimétisme comportemental, "[...] l'instinct grégaire des foules." 6, souvent alimenté par les médias 7. Beaucoup d'agents économiques veulent être de la fête et empocher la bonne affaire !

Une bulle n'est constatée qu'ex post, quand il est trop tard ! Ex ante, il est souvent reproché à ceux qui − comme nous et bien d'autres − avertissent : de manquer de confiance, d'être des oiseaux de mauvais augure, d'être contre le divin marché, de vouloir trop réglementer et donc de freiner la création de richesse de tel ou tel secteur ambitieux, innovateur et plein de vitalité économique et entrepreneuriale.

Pour la chose qu'est le bitcoin, le compte à rebours va commencer !

 

1. Pour en savoir plus sur les bulles (boursière, économique, financière, immobilière, Internet et spéculative) voir : La crise en quelques mots, Édition L'Harmattan, Paris, 2015.

2. Terme d'Alan Greenspan (président de la Fed de 1987 à 2006) dans son discours du 5 décembre 1996 : "But how do we know when irrational exuberance has unduly escalated asset values, which then become subject to unexpected and prolonged […]." (Source : federalreserve.gov/boarddocs/speeches/1996).

3. C. P Kindleberger et R.Z Aliber in Manias, Panics, and Crashes (Édition Wiley, Hoboken New Jersey, 2005), chapter : The Tulipmania, p. 115 et suivante.

4. La spéculation ne crée pas la hausse ni la baisse, mais elle l'accentue. En effet, acheter un actif alors que son marché est haussier renforce cette tendance. La spéculation est autoréalisatrice, c'est-à-dire qu'elle se nourrit d'elle-même. Mais, tout ayant une fin, les derniers spéculateurs en seront plus leurs frais… au profit d'autres ayant anticipé, avant eux, le retournement du marché.

5. Des crises commerciales et de leur retour périodique (Éd. Hachette livre BNF, 1862), p. 14.

6. Robert James Shiller (Nobel 2013) : Exubérance irrationnelle, Chap. 4, p. 125 (Valor Éditions, Hendaye, 2000)

7. Publicité : les Français se ruent sur le Bitcoin (lien).

Rappel de l'histoire  : le matin du mardi 29 octobre 1929 (le fameux mardi noir), les journaux américains publiés leur optimiste à l'instar du président Herbert Clark Hoover (1895-1972) et Le Wall Street Journal rapporta que "l'économie ne marque aucun signe de désintégration." Id. Shiller, Chap. 4, p. 115.

 

Crédits photos : l'oignon de tulipe (reddit.com), le bitcoin (coindesk.com)



29 réactions


  • Ernesto G 5 décembre 2017 09:35

    Beaucoup d’ignorance dans ce texte, notamment de toutes les raisons qui conduisent les investisseurs à placer leur argent dans la cryptomonnaie, et qui ne sont pas près de disparaître :
    - anonymat (qui veut que son banquier sache à la moindre dépense ce qu’il achète, à qui, quand, et pour quel prix.. ?),
    - sécurité par rapport aux immenses faillites aux Etats-Unis de banques et fonds de pension qui ont ruiné tant de personnes
    - frais réduits, presque nuls par rapport aux banques - le transfert d’une monnaie à l’autre est quasiment gratuit...pas comme les banques !
    - rapidité : c’est de quelques minutes à une ou deux heures pour transférer même de grosses sommes vers n’importe quel point du globe...certes les multinationales fraudeurs du fisc et autres traders spéculateurs le font aussi sans problème, mais là, c’est une facilité immense pour les particuliers honnêtes.
    - sécurité pour les citoyens de pays très pauvres ou mis en faillite par le FMI ou d’autres parasites : mettre son argent en BTC c’est aussi éviter la confiscation, comme ce qui s’est passé à Chypre.

    (liste non exhaustive)

    Et par ailleurs, comme il n’y a aujourd’hui que quelques dizaines de millions d’utilisateurs, la demande continuera encore très longtemps puisque il y a de bonnes airons que presque tout le monde utilise cette monnaie, soit disons entre cinq cent millions et deux ou trois milliards de personnes : de quoi voir venir avant que la soi-disant « bulle » n’éclate.
    Mais, réfléchissez : elle n’a aucune raison d’éclater, car contrairement aux monnaies normales, il n’y a qu’un nombre limité de BTC (21 millions), donc pas d’inflation, ni de dévaluation, ni de planche à billets.


    • francois 5 décembre 2017 09:40

      @Ernesto G

      l’anonymat est une farce. 
      L’infrastructure du net est sous le contrôle des états. 
      Les mineurs et autres valideurs de transaction doivent se signalaient sur le net.. 
      Les trames des crypto sont identifiables.

      et Le btc n’est pas représentatif fds autres crypto. Soit la transaction btc passe de 10’ à 10", soit le btc meurt.


    • Alren Alren 5 décembre 2017 16:22

      @Ernesto G

      Il est vrai que la valeur du bitcoin est spéculative ... tout comme celle de l’or !

      Le bitcoin, pour l’instant est comparable à l’or en tant que valeur refuge dans l’incertitude économique que vivent l’Europe de l’ouest et les USA.

      Et la bulle spéculative sur l’or n’a jamais éclaté. Dans de rares périodes de prospérité son cours est descendu mais très graduellement.
      Cela risque d’autant moins de se produire aujourd’hui, que la Chine et la Russie en achètent en douce contre des Bons du Trésor US en qui ces pays n’ont plus confiance.

       Demander à échanger des bitcoins contre des USD ou des euros serait très risqué financièrement !


    • laertes laertes 5 décembre 2017 17:06

      @Alren : Euh non ! Si l’or était une valeur refuge il ne vaudrait pas 1200 USD l’once mais dix fois plus. Les gens qui disent que le bitcoin est une monnaie spéculative sont des ignorants dans le sens que toutes les monnaies sont spéculatives et si l’USD se maintient à ce niveau face à certaines autres monnaies c’est seult parce que le gouvt US intervient en masse et spécule pour qu’il reste à ce niveau (politique, hégémonie etc) si le bitcoin vaut 10000 USD aujourd’hui cela veut tout simplement dire que le dollar vaut l’inverse ... Pourquoi ? parceque la monnaie spéculative bitcoin ne dépend pas de la Fed et des ses QE et de sa politique hégémonique !!! C’est aussi simple que cela ! Les spéculateurs vont toujours là où ils peuvent gagner de l’argent et je suis sûr que les banques américaines sont blindées en bitcoins !!


    • Alren Alren 5 décembre 2017 17:35

      @laertes

      « Si l’or était une valeur refuge il ne vaudrait pas 1200 USD l’once mais dix fois plus. »

      Non, il vaudra dix fois plus quand l’économie US s’effondrera. Pour l’instant, le dollar continue de faire figure de monnaie internationale malgré ses bases malsaines. La plupart des transactions internationales s’effectuent en dollars. Il faut donc posséder cette monnaie pour acheter ce qui lui assure un certain cours.

      1200 USD l’once d’or c’est énorme ! (je n’ai pas vérifié votre chiffre). Et cela explique que l’Amazonie, et en particulier la Guyane, soient l’objet d’extractions sauvages, polluantes et extrêmement violentes.


    • RICAURET 5 décembre 2017 22:00

      @Ernesto G
      LORSQUE LE BITCOIN CHUTERA A ZÉRO QUI SERA SPOLIER DE PLUS ELLE EST BASÉE SUR RIEN NADA ET NE CONTRIBUE PAS A LA PROSPÉRITÉ DE LA SOCIÉTÉ 
      CELA VA PERMETTRE AUX BANQUES D ENGRANGER DU CASCH
      FAITES VOS JEUX RIEN NE VA PLUS


    • Alibaba007 Alibaba007 5 décembre 2017 22:52

      @RICAURET

      Tiens L’ECUREUIL ROUGE, LE RETOUR !!!

       smiley 

      PS : C’EST TOUJOURS AUSSI ILLISIBLE EN MAJUSCULES  !!!


    • velosolex velosolex 5 décembre 2017 23:27

      @Ernesto G
      On reconnait tout de suite les possesseurs de ce bitcoin à la noix à ce genre de déni et d’auto persuasion, appelée vulgairement la foi du charbonnier. Un métier méprisé mais honorable, alors que curieusement celle de boursicoteur est valorisé, alors qu’il est détestable, se conjuguant avec l’esprit de faire du fric sur la valeur du travail exécuté par les autres.. 

      Pour ma part moi qui ne suit pas économiste, mais qui adore les blagues, je reconnais en lui ce jeu débile que les gamins appellent « le pouilleux »....Ou le mistigri, qu’il s’agit de se refiler au plus vite. Le dernier a perdu...Un pistolet est aimablement prêté par la direction. Prière d’amener un drap.

      -Je ne gagnerais rien avec puisque j’en ai pas je n’en veux pas mais je ne perdrais rien non plus. Ca n’a l’air de rien, mais c’est sur l’absence de stress et de passion débile que repose la sérénité. Ce en quoi je suis déjà gagnant ! De plus je garde ma propre considération. Vous savez, la loi morale de Kant ! ...« Le ciel étoilé au dessus de ma tête »....Bien sûr on ne peut pas tout connaitre. il faut cerner ses passions...

      -Ce truc est la plus vieille escroquerie du monde. C’est plus ou moins la pyramide de Ponzi, avec en prime des belles médailles qui ne sont même pas en chocolat. C’est dommage, quand demain elles ne vaudront plus rien, vous ne pourrez même plus les bouffer ! Peut être qu’il aurait mieux valu acheter des mistral gagnant....Et garder sa gourmandise, et ses passions d’enfant. Je ne parle pas de l’esprit. 

    • Zord Zord 6 décembre 2017 08:41

      @Ernesto G
      "- rapidité : c’est de quelques minutes à une ou deux heures pour transférer même de grosses sommes vers n’importe quel point du globe...certes les multinationales"

      Sur ce point là, il semble plutôt que le nombre de transactions supportées par le réseau soit ridiculement faible rendant impossible son utilisation à grande échelle.

      http://blogchaincafe.com/la-limite-des-nombre-de-transactions


  • Ernesto G 5 décembre 2017 10:17

    L’anonymat n’est pas absolu, mais en tous cas loin d’être une « farce ».
    Certes l’infrastructure est sous le contrôle des états, mais les transactions et les identités sont solidement cryptées. Avec des moyens techniques et légaux importants on peut parvenir à retracer les utilisateurs finaux, mais cela a un coût et prend du temps si on doit le faire à grande échelle.
    Par rapport à votre compte en banque, qui se lit à livre ouvert par n’importe quel employé de votre agence...votre vie privée est infiniment mieux protégée avec le BTC !

    La sécurité par rapport au Bolivar vénézuélien ou à la monnaie yéménite ou ghanéenne est bien supérieure aussi.

    La rapidité même si le « pool de transactions » est encombré reste nettement avantageuse, et les frais minime, surtout en cas de change de devises.

    Vous avez raison, chaque crypto a ses avantages, le Monero est plus anonyme, l’Ether bénéficie d’un écosystème plus versatile, etc. Le BTC n’est pas l’alpha et l’oméga des crypto.

    Mais quand on songe à la lourdeur et au cout supporté par l’humanité du fait de l’activité parasite des banques, traders, spéculateurs, qui vivent grassement sur notre dos, et sont remboursés par nos impôts quand ils sont en faillite...Et au contrôle sélectif des états sur l’argent : draconien sur celui des citoyens, complice pour les impôts minuscules des multinationales (comme Junker l’avait organisé au Luxembourg)... on comprend bien l’intérêt que suscite la monnaie cryptée, à juste titre.

    Le déni et le dénigrement sans fondement de ces nouveaux vecteurs de valeur relève largement de la résistance au changement, de l’incapacité à comprendre un nouveau paradigme, et aussi, pour certains de conflits d’intérêts assez évidents : quand on travaille pour une banque, difficile de ne pas dire du mal du BTC !


    • anomail 5 décembre 2017 10:25

      @Ernesto G
      Votre avis me semble nettement plus éclairé que ceux qui précèdent.


    • Ernesto G 5 décembre 2017 11:39

      @anomail
      Merci, merci !
      Il faut se donner un peu de peine pour comprendre comment ça marche, et ensuite un peu de réflexion.
      La plupart des blogueurs et autres commentateurs se contentent de regarder la courbe, et sans aller plus loin, affirment péremptoirement « c’est une bulle ». Ignorance et paresse intellectuelle.
      La « valeur » (au sens général) d’une telle monnaie est très évidente et élevée pour les petits usagers, en tous cas, c’est à mon avis pour cela que le succès est là, et pour des dizaines d’autres monnaies cryptées (sérieuses) aussi.


    • francois 5 décembre 2017 15:02

      @Ernesto G
      « Vous avez raison, chaque crypto a ses avantages, le Monero est plus anonyme, l’Ether bénéficie d’un écosystème plus versatile, etc. Le BTC n’est pas l’alpha et l’oméga des crypto. »


      une crypto est ou n’est pas anonyme mais en « plus anonyme » ça ne veut rien dire.

      cet article sans le copier coller Paris match

  • lharmas 5 décembre 2017 10:23

    C’est une grosse erreur d’imaginer une bulle qui se gonfle, alors qu’il s’agit d’un réservoir qui se remplit. A terme il n’y aura plus que du clapotis en surface. Le Climax. Si pour l’heure Btc est inutilisable en tant que monnaie, victime de son succès. Cela va changer dés le printemps 2018 avec l’arrivée des modules LR pour WordPress and co. Btc ne servira vraiment de monnaie que lorsque le prix se stabilisera - amha, vers 2021 et un market cap d’environ 1,5 fois celui de l’or (actuel). Ce qui n’est pas suffisant pour épargner les parties intimes de McAfee.


  • anomail 5 décembre 2017 11:08

    « Le bitcoin fera le même parcours. Seule la date nous manque. Elle devrait être proche ! »

    Soit dit en passant, on dit ça aussi du dollar et de l’Euro. D’ailleurs les unités monétaires en dollar n’ont plus que 2 ou 3% de leur valeur initiale.

    Chaque fois que les cryptos doublent leur taux de change (attention, pas leur « valeur » hein), on nous dit c’est pas sérieux, que « la bulle va éclater ».

    Sur le court terme, la spéculation donne aux bougies japonaises un aspect cahotique : Pic, effondrement, stabilisation, pic, effondrement, stabilisation...

    Je peux me tromper, mais je ne vois rien que de très classiques « pompes » utilisées par les gros spéculateurs expérimentés pour s’accaparer les unités des autres en surfant sur leurs réflexes émotionnels (euphorie/panique). Un taux de change très volatile, c’est une excellent aubaine pour faire fortune, quand on sait faire.

    Mais si on regarde les bougies sur le long terme, on se rend compte qu’en fin de compte le taux de change augmente plutôt régulièrement.

    Au passage, vous faites l’impasse sur les avantages techniques considérables de ce genre de monnaie, les raisons qui font que cela pourrait durer, à commencer par une propriété étonnante : l’impossibilité pour chaque unité de se trouver dans deux poches au même moment. Dit comme ça c’est hallucinant, mais renseignez-vous.

    Ce qui est amusant, c’est que la plupart des gens ne réalisent pas que les monnaies classiques ne fonctionnent pas du tout comme ils pensent, et que les cryptos fonctionnent à peut près comment ils pensent que les monnaies classiques fonctionnent. Les cryptos ce n’est pas de la dette, et ce que vous avez dans votre portefeuille est vraiment dans votre portefeuille. Si vous voulez tout utiliser d’un coup, aucun problème.

    Je tiens à vous rappeler également le caractère relatif d’un taux de change.
    Alors, que se passe-t’il exactement ?


  • Ernesto G 5 décembre 2017 12:04

    Un point de vue fort intéressant, pour une fois documenté, raisonné, intelligent sur le Bitcoin, ça rafraïchit : je vous conseille cette page :
    http://www.agefi.com/home/suisse-economie-politique/detail/edition/online/article/lagefi-a-pose-dix-questions-a-ses-contributeurs-sur-le-bitcoin-afin-doffrir-une-veritable-plateforme-dechange-davis-contradictoires-pour-se-faire-une-meilleure-idee-de-la-nature-du-466234.html

    Ce n’est pas le mot de la fin sur un sujet qui reste très complexe, mais ça fait plaisir de lire autre chose que des inepties. Si je ne craignais pas de paraître sexiste, je dirais : on voit que c’est une femme qui parle..mais je ne le dirai pas !


    • anomail 5 décembre 2017 17:51

      @Ernesto G

      En effet cette dame ne dit pas trop d’âneries, mais c’est peut-être aussi parce qu’elle ne dit pas grand chose. Toutefois elle ose avouer quand elle ne sait pas, ce qui me semble tout à fait respectable.


  • rogal 5 décembre 2017 12:24

    « Jamais la valeur d’une chose - actif matériel ou immatériel - n’a été multipliée considérablement sans qu’elle ne revienne, un jour, à sa valeur de départ, de manière brutale et rapide. »
     
    Pas vrai de l’once d’or évaluée en dollar, ni... d’une foultitude d’autres choses. Énoncer sentencieusement une fausse loi a l’avantage de pouvoir en tirer à peu de frais la conclusion qui nous arrange.


    • francois 5 décembre 2017 15:03

      @rogal
      Quand je coupe le courant l’or ne disparait pas. La crypto oui.


    • anomail 5 décembre 2017 17:17

      @francois

      C’est tout à fait vrai.

      Mais du coup les dollars et les euros aussi disparaissent, 90% de ces monnaies sont stockées sur des ordinateurs également.

      Si vous craignez un effondrement, stockez de l’or physique, ça peut servir, mais souvenez-vosu également que l’or se digère très mal.


    • Ernesto G 5 décembre 2017 18:55

      @francois
      Pas du tout, il y a des groupes électrogènes partout ou on utilise des moyens informatiques professionnels. Par ailleurs, les ordinateurs portables et les smartphones fonctionnent de manière autonome.
      Quand donc ne sera-t-il plus possible de recharger une batterie sur Terre, ou de se brancher sur un groupe électrogène Diesel, ou sur une cellule solaire, ou sur une éolienne ? Ce n’est pas demain, sauf catastrophe nucléaire enclenchée par le gouvernement des états-unien, et encore.


    • velosolex velosolex 6 décembre 2017 02:56

      @anomail
      Exact.....Suffit de se rappeler de la légende du roi Midas...Les Grecs, 2500 ans avant la city, avaient tout compris. L’humour en plus. 

      Le mythe de Midas - Mythologie grecque

  • francois 5 décembre 2017 15:06

    La crypto est la mode. Dans ces temps de paranoïa sociale, il est de bon temps de penser alternatif sauf que la monnaie est l’alpha de la souveraineté. les européens sont bien placé pour en payer le prix.

    Pour le moment, la crypto est vue par les états comme un jeu, Quand ils le décideront (les états), la crypto retournera dans les oubliettes de Ponzi.

    • anomail 5 décembre 2017 17:38

      @francois

      C’est ce que je suis très curieux d’observer : la déconnexion des plateformes d’échange, et l’utilisation ou non des cryptos comme monnaie, suivant la confiance qu’on continuera ou non de leur accorder qui sera surtout fonction de leurs qualités techniques.

      Les gouvernements peuvent certes fermer ces points d’échanges, mais certainement pas contrôler les transferts d’unités cryptographiques.

      Je pense que si ça arrive leur valeur intrinsèque baissera, mais que restera-t’il, les paris sont ouverts.

      En 1995 les grands acteurs disait qu’internet était une mode qui allait passer.

      Après on les a vu faire péter les milliards pour sortir du fossé.

      Le parallèle est osé, mais entre ça et la généralisation des réseaux pair à pair qui sont l’essence même du net, je suis moins facile à surprendre désormais. L’apparition de plateformes décentralisées concurrentes des GAFA n’est qu’une question de temps.

      Même si les cryptos s’effondre par effet Ponzi, le principe de décentralisation est acquis, et quelques chose d’autre leur succèdera.


    • Pere Plexe Pere Plexe 5 décembre 2017 19:02

      @francois

      Rien n’indique que des états soient en capacité d’interférer.
      La robustesse du système est une de ces grandes forces.
      Que localement il ait un pouvoir de nuisance (théorique) genre hadopi est une chose.
      Qu’il ait planétairement ce pouvoir en est un autre.
      Hors il semble exclu à cette heure qu’un consensus international, seul capable d’agir efficacement, se dessine contre le Btc. 
      Pire ou mieux il semble que cette néo monnaie soit en passe de gagner son pari de « normalité » vis à vis des états ou des grands établissements financiers qui commencent timidement à l’integrer.
      A terme il y a fort à parier que ce sont les monnaies « traditionnelles » qui adopteront certaines caractéristiques du BTC et non l’inverse.

  • Ernesto G 5 décembre 2017 19:03

    @anomail :
    elle « ne dit pas trop d’âneries », c’est assez condescendant, je trouve. Ses réponses sont très éclairantes pour ceux qui ne connaissent pas bien le sujet.
    Et surtout, elle met le doigt à mon avis sur le risque le plus important : l’intervention de ce qu’elle appelle « le régulateur », donc les états, le FMI, et autres institutions...En effet, ils ne pourront pas empêcher l’échange de cryptomonnaies, sauf à couper et détruire internet ce qui semble impossible, mais interdire les transactions en crypto, ça c’est très possible, il suffit d’une loi, injuste et arbitraire, mais ils en ont fait d’autres, et des pires - sous le manteau virginal de la démocratie, bien sûr ! Il leur faudra juste une bonne campagne de dénigrement, assortie de faits divers saignants, inventés ou créés si’l le faut, et on mettra au ban la « monnaie des criminels »...ça passera sans problème avec Pernault et Delahousse en porte-voix, sans parler de toute la presse qui appartient en France à 95 pour cent à des milliardaires et des banquiers.


  • Ernesto G 5 décembre 2017 19:21

    @Pereplexe :

    Les établissements financiers et autres parasites spéculateurs s’intéressent tôt ou tard à tout ce qui leur permet de gagner de l’argent.
    Pour le moment, ils vont encaisser les commissions sur les millions de gens qui vont vouloir faire du trading en crypto, ils n’ont pas de raison de se priver...
    Pour l’instant.
    Car ils agiront contre les crypto dès que (et ça arrivera) certains d’entre eux flaireront un vrai risque pour leur contrôle du système
     : fuite massive de capitaux privés depuis les banques vers les crypto, forte baisse de certains taux de change des monnaies faibles, développement de grandes organisations illégales ou criminelles qui ne leur conviennent pas (il y en a qui les arrangent bien..), forte baisse du trading en bourse donc baisse de la valeur des actions (et des Sociétés), et tout autre phénomène qui perturbera ou mettra en danger leur maîtrise du système économico-financier.
    Méfiance et prudence donc, car je pense que c’est le seul vrai risque, les Etats et l’oligarchie qui les dirige contre les populations et leur pouvoir. Mais ce n’est pas pour demain matin, il faudra que la masse d’argent en jeu change d’échelle. Peut-être quand on passera de environ 300 Milliards de Dollars de capitalisation des crypto...à cinq ou fois plus ...A la vitesse ou ça va, peut-être après-demain, en 2018 ?


  • wesson wesson 5 décembre 2017 23:12

    quand cela va éclater, c’est effectivement une question pour l’instant sans réponse. 


    Par contre, sur le comment, là on peut répondre. Le bitcoin fonctionne avec Internet. Les paquets échangés pour les transactions sont caractéristiques, donc filtrables. Stopper les échanges bitcoin revient donc juste à mettre en place une règle sur quelques points de passage bien choisis.

    • francois 6 décembre 2017 07:43

      @wesson
      Les disrupteurs pensent pouvoir passer au travers, l’horizon du disrupteur se limite à 24 pouces.


      Pour le moment, les états se frottent les mains, c’est la société virile qui teste et met en place. Les zétas n’auront plus qu’à se baisser sur l’interrupteur et OFF et On pour la crypto autorisée. Et OFF et ON.... Et OFF et ON...

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