samedi 20 janvier 2018 - par Claude Courty

Cause et évolution de la pauvreté dans le monde

La pensée dominante et la compassion sommaire qu’elle véhicule se soucient bien peu des causes profondes des maux qu’elles prétendent combattre, comme elles n’ont que faire des grands mécanismes démographiques structurant la pyramide sociale en multipliant les pauvres 6 fois plus vite que les riches. Il n’est donc pas inutile d’en présenter ci-après une autre idée, dénuée tout autant d’idéologie que de ces savants calculs, indices et coefficients dont usent des observateurs davantage inspirés par leurs sentiments que par les faits, au risque d’aggraver le sort des plus démunis.

Les pays pauvres, à protection sociale faible, voire quasi inexistante, sont conduits à la surnatalité du fait que leurs anciens ne peuvent compter que sur leurs proches plus jeunes, pour être assistés, comme le plus souvent les malades pour être soignés. En conséquence, plus la famille y est nombreuse mieux elle est en mesure d’assumer ces fonctions sociales de base, et ceci d’autant que des taux de mortalité infantile élevés règnent encore dans nombre de ces pays. C’est ainsi que la société y est régie par des règles sociales ancestrales vécues comme une fatalité, et que la pauvreté peut y être considérée comme cause de surpopulation, dans un environnement économique générant une richesse collective insuffisante pour qu’il en soit autrement sans aide extérieure ; sans parler de croyances, idéologies, traditions, mœurs et intérêts y faisant souvent obstacle.

Pour les pays développés, dont les citoyens bénéficient d’une couverture sociale moderne, la question se pose en d’autres termes. S’agissant de financer durablement des soins et allocations diverses ayant notamment pour buts de soutenir une natalité répondant aux besoins de leur développement économique et de garantir le meilleur niveau de vie possible à ceux qui ne sont plus en âge de travailler, la réponse est dans un équilibre entre cotisations et pensions, donc entre cotisants et pensionnés ou naissances et décès. À la différence des pays pauvres, ceci est permis par une richesse collective élevée, qui ne cesse d’ailleurs de croître jusqu’à atteindre la démesure.

Contrairement à ce qu’il en est pour les pays pauvres, la pyramide sociale des pays riches se développe verticalement, au point que c’est leur enrichissement collectif qui développe leur pauvreté (relative), par l’accroissement incessant des écarts entre pauvres et riches. Mais dans un cas comme dans l’autre, si la pauvreté a la base de la pyramide sociale (niveau zéro de la richesse) pour limite, cette même richesse n’en connaît pas d’autres que celle des ressources de la planète et la voracité insatiable de ceux qui la convoitent et qui, quand ils ne sont pas les riches d’aujourd’hui, seront ceux de demain. Et quand leur démographie n’assure plus le renouvellement de la population des pays riches, celle des pays pauvres y supplée, ce qui explique en grande partie des flux migratoires chaque jour plus importants, charriant leur misère avec eux. Transfert d’une main d’œuvre compensant les déficits des uns en résorbant une partie de la surpopulation des autres.

Trop nombreux sont les observateurs qui ne tiennent pas compte de ces différences capitales entre pays pauvres et pays riches, et négligent le fait qu’elles se manifestent dans un monde globalisé. Leur idéologie étriquée s’y refuse, préférant l’amalgame et persistant à ignorer, voire à nier, les conséquences d’une démographie planétaire galopante. Ils négligent ce faisant l’incidence d’une perméabilité sociale des états allant croissant et faisant qu’aucun pays n’échappera au creusement des écarts de richesse, dans une pyramide sociale mondiale unique et atrophiée par sa surpopulation et l’atteinte d’un niveau de richesse collective vertigineux.

Il en est comme si tous les obscurantismes religieux et politiques se liguaient avec la cupidité, l’égoïsme et l’ignorance, pour encourager partout dans le monde le développement de la pauvreté, dont le premier indicateur est le nombre de pauvres. Car que le développement de la pyramide soit vertical ou horizontal, ou une combinaison des deux, ne change rien à la relativité de notre condition sociale, ni aux pourcentages selon lesquels la population globale se répartit (mathématiquement 14 % de riches pour 86 % de pauvres), avec toutes conséquences sur l’augmentation comparée du nombre des uns et des autres.

 

 



28 réactions


  • Jean 20 janvier 2018 11:33

    et revla mr pyramides la cata smiley


    • Claude Courty Claudec 20 janvier 2018 21:54

      @Jean

      La pyramide sociale est à notre condition du même nom, ce que le doigt est à la lune.

  • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 20 janvier 2018 12:58

    Comment expliquez vous le fait que les indiens d’Amazonie qui sont loin d’être riches, n’aient que très peu d’enfants ?


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 20 janvier 2018 13:27

      @Gilles Mérivac


      Pour les africains, l’enfant est un don de dieu,....Je ne sais ce qu’il en est des indiens d’Amazonie Leurs ancêtres, si je me souviens bien, sacrifiaient des nouveaux-nés ou des vierges aux Dieux.

    • Xenozoid 20 janvier 2018 13:34

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      ceux qui sacrifiaient était les plus« civilisés »d’entre eux, et ne vivaient pas en amazonie


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 20 janvier 2018 13:38

      @Xenozoid

      Mexique, Chili. Aztèques. 

    • Xenozoid 20 janvier 2018 13:45

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      ce n’est pas l’amazonie,ou les saphires sont rares


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 20 janvier 2018 13:49

      @Xenozoid


      Le saphir. anagramme de mon nom. Mais je cherche surtout des amazonites. Superbes pour des colliers et très rares. https://www.google.be/search?q=amazonites&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwib7uHWyebYAhXGYVAKHatzBywQ_AUICigB&biw=1280&bih=675#imgrc=T6PYHGubf3aCUM :

    • JC_Lavau JC_Lavau 20 janvier 2018 13:55

      @Mélusine ou la Robe de Saphir. Ne dites plus « C’est l’Amazone ! », mais dites « C’est ici que j’habite ».


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 20 janvier 2018 14:00

      @JC_Lavau


      Exact, l’Amazone me donne la niaque. Surtout dans la Forêt d"Emeraude.

    • Claude Courty Claudec 20 janvier 2018 14:38

      @Gilles Mérivac

      Peut-être sont-ils moins cons que la moyenne.
      Moins trivialement, peut-être le milieu dans lequel ils vivent leur a-t-il enseigné et imposé les lois de la sélection naturelle. D’autant qu’ils ont longtemps vécu sans connaître les bienfaits des grandes religions et de la consigne du “croissez et multipliez”, comme la plupart de leurs voisins d’amérique centrale et du sud. Leur forêt profonde les a en quelque sorte protégés du mal dont l’humanité est en train de mourir (eux compris).

    • Claude Courty Claudec 20 janvier 2018 14:43

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.


      Il n’y a qu’à voir la situation démographique de l’Afrique, actuelle et programmée, pour voir où les mènent leurs croyances et leur évangélisation, qu’elles soient chrétiennes ou musulmanes.


    • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 20 janvier 2018 14:59

      @Claudec
      Vous voyez bien que le phénomène n’est pas seulement économique, mais aussi culturel. En choisissant uniquement l’angle économique, vous niez la responsabilité des peuples.


    • Claude Courty Claudec 20 janvier 2018 15:20

      @Gilles Mérivac


      Je vois que les indiens d’Amazonie sont, comme les autres êtres humains, des consommateurs avant tout autre considération et opinion.
      Ce qui ne signifie pas qu’ils ne soient QUE cela, comme les autres humains.
      Et qui a dit que le phénomène était seulement économique ? Il est de portée planétaire et d’ordre démographique.

    • Xenozoid 20 janvier 2018 15:21

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      bof, ton grand pêre c’était le fils de ....


    • Xenozoid 20 janvier 2018 15:23

      @Xenozoid
      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
      vous faite des petits sur avx ?


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 20 janvier 2018 15:48

      @Xenozoid


      Maia l’abeille. N’allez pas vous imaginer que je suis contre l’Afrique. J’ai conseillé de lire Renard pâle de Griaule sur les Dogons. Mais je n’ai raté aucune conférence de René Dumont qui était mon maître à penser en ma tendre jeunesse.

    • Xenozoid 20 janvier 2018 15:50

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      bon les mots de la mélusine sont aussi anonyme,que sa mise a plat....


    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 20 janvier 2018 21:19

      @Claudec
      "Je vois que les indiens d’Amazonie sont, comme les autres êtres humains, des consommateurs avant tout autre considération et opinion.« 
       
      ah non la tu te trompes sévèrement
      Ils rejettent massivement et en bloc, ils nous prennent pour des dingues.
       
      G Merivac fait certainement référence à la tres rare incursion dans leur millieu par l’homme dit »civilisé" et qui ne l’est pas du tout (entre parenthèses)
       
      C’est des peuples tres sages qui utilisent meme des plantes avortives pour réguler leurs populations, pour rester dans le sujet
      G M se refere certainement a ce superbe reportage que j’ai visionné il y a quelques années que je t’invites à regarder si tu le peut.
       
      J’ai oublié son nom , mais G Mérivac t’en donnera peut etre son nom ?
      pour que tu puisse le rechercher et le regarder sur youtube ou ailleurs ou il dois amha etre.

      bye, ouam,


    • Claude Courty Claudec 20 janvier 2018 21:52

      @Ouam

      Je ne crois pas me tromper, simplement tout est relatif. Les braves indiens sont bien des consommateurs avant tout, comme les autres humains. La différence est qu’ils ne consomment pas encore la même chose, mais ça viendra, avec tous ceux qui trouveront bien le moyen de leur faire porter des pantalons au lieu de pagnes – quand ce n’est pas déjà le cas –, ou de leur faire boire du Coca, ce qui leur arrive aussi, là où notre brillante civilisation et la parole de nos prédicateurs en tous genres les atteignent.
      Pour en revenir au propos de départ, c’est ainsi qu’ils apprendront à se multiplier plus que de raison et deviendront des consommateurs à part entière, et peut-être même des producteurs, enfin capables de contribuer à l’enrichissement de la société. Ils quitteront alors leurs cases et leur clairières pour les bidonvilles d’une quelconque métropole surpeuplée.

    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 20 janvier 2018 22:02

      @Claudec
      Essayez de trouver ce documentaire, je n’ai pas le nom et je m’en excuse, sinon vous pensez bien que je vous l’aurai indiqué.
       
      Si quelqu’un ici l’a merci de l’indiquer.
       
      Une fois que vous l’aurez visionné, si vous le désirez, nous pourrons en rediscuter.
       
      Mon deal vous va ?


    • Claude Courty Claudec 21 janvier 2018 02:42

      @Ouam


      Merci, mais loin de prétendre tout connaître, j’ai vu beaucoup de documentaires sur ces peuples d’un autre âge, exemplaires par leur sagesse et leur frugalités, en train de disparaître tant le rouleau compresseur du progrès est aveugle, comme l’est le sort qui nous dirige tous.
      Des Indiens d’Amazonie aux Inuits en passant par les Lapons Samis et autres éleveurs Mongols ou Massaïs, les exemples sont nombreux. Mais cessons d’en être les voyeurs, pour comprendre pourquoi les mœurs de ces minorités ne pourront résister autrement qu’à titre folkloriques au déferlement de la population de « tous les autres », par lesquels ils sont comme submergés, noyés. Il n’est que de voir le commerce qu’ils en font eux-mêmes, en se trémoussant pour quelques dollars devant des spectateurs parvenus jusqu’à eux dans des autocars, à bord de paquebots de luxe, en tout-terrains façon baroudeurs, à dos de chameau et même à pied.
      280 000 ! tel est le nombre – probablement supérieur à celui des représentants de certaines de ces populations – de ceux qui viennent quotidiennement augmenter celui de leurs « envahisseurs » ; touristes, chercheurs, évangélisateurs, etc. dont les paquebots viennent accoster à leurs banquises et les avions troubler leur ciel de leur fracas et de leurs fumées. Il faut aussi voir les documentaires qui nous invitent à nous joindre à cette foule de curieux irresponsables.

      Mon article n’a rien de « rousseauiste » ; il veut au contraire attirer pragmatiquement l’attention sur un mécanisme inéluctable, que notre seule chance de vaincre est de le reconnaître pour ce qu’il est. C’est de cela que j’aimerais discuter et c’est le deal que propose déjà mon article.

  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 20 janvier 2018 13:42

    Hitler n’était pas malthusien. Les juifs étant minoritaires en nombre. La confusion hélas empêche de réfléchir et de s’attaquer au problème. Non dans l’émotionnel, mais en se plaçant dans le Principe freudien de REALITE. N’oubliez jamais que les catholiques pro-natalistes étaient très discrets en quarante. Pourtant bien au courant de l’existence des camps,...


    • Claude Courty Claudec 20 janvier 2018 14:48

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      Tous les pouvoirs, qu’ils soient politiques, religieux ou autres, sont d’accord au moins sur un point : Tout faire pour que croisse le nombre de ceux sur lesquels ils se fondent et qui les nourrissent.

    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 20 janvier 2018 14:52

      @Claudec


      Obsolescence programmée. La PMA et la GPA en font partie. De là à penser qu’il y aurait un complot. Du côté des francs-mac peut-être, mais pas des des RXC. 

  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 20 janvier 2018 13:46

    Et en plus Hitler avait imaginé les lebensborn, ancêtres de la PMA et GPA,....


  • Ruut Ruut 22 janvier 2018 13:19

    Fait une comparaison richesses (salaires) - frais fixe par catégorie, tu sera surpris.
    Le pauvre n’est pas forcément celui que nous croyons.


    • Claude Courty Claudec 22 janvier 2018 14:09

      @Ruut

      C’est précisément pour des raisons de ce genre qu’il faut se garder d’étudier la question en tenant sa lunette par le mauvais bout, comme le font tous ceux qui sont animés par des parti-pris catégoriels, idéologiques, compassionnels ou autres. Toutes considérations sérieuses ne peuvent être faites que dans la relativité de la richesse et de la pauvreté, en prenant ses distances avec la simple notion de revenu, ce qui rend la moindre comparaison impossible et conduit d’ailleurs la plupart des observateurs à se perdre dans des amalgames et des détails où ils « noient le poisson », aussi honnêtes que soient leurs intentions (honnêteté ou objectivité dont il est permis de douter pour nombre d’entre eux, experts compris).
      Les calculs en rapport avec mon article, partent de la richesse collective de la société et de la part moyenne de chacun de ceux qui la composent, telle qu’elle résulte de son montant – quel qu’il soit –, divisé par leur nombre. (Pour la définition de cette richesse collective, voir mon blog).

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