mardi 25 juillet 2017 - par Taverne

Comment cr�ons-nous la v�rit� ?

Non, il n'y a pas d'erreur ni de provocation dans le titre. La vérité se crée ; elle n'existe pas à l'état naturel. Ce qui existe à l'état naturel, c'est la réalité. Une fois que nous nous sommes mis d'accord sur ce premier point, nous pouvons commencer. Alors : comment créons-nous la vérité ? Un dessin d'enfant répond naïvement à cette question. Je l'ai mis en illustration de cet article. Il dessine le corps humain en trois parties. Eh bien, ce sont ces trois parties du corps humain qui nous serviront à montrer quelles sont les trois sources de la vérité.

I - Les trois étages de la vérité "naturelle"

Il existe trois chemins de la vérité chez l'être humain. La partie supérieure est celle de la représentation mentale du monde et de la perception. On y trouve les cinq sens, y compris le toucher, puisque, avant la bipédie, les mains étaient au même niveau que la tête. Nous portions les objets à nos yeux, à notre oreille, à nos narines ou à nos lèvres, comme font encore les primates. Donc, voilà le premier niveau : conscience et perception.

Le deuxième étage est le buste. C'est le siège des besoins et des émotions. Le buste comprend toutes les fonctions vitales relatives aux besoins, qui se manifestent par des mouvements de remplissage et de désemplissage. Les rappels ici vont sembler redondants, mais c'est pour nous remettre les évidences en mémoire. Pensons naïvement comme le dessin d'enfant. Il y a la soif et la faim, deux fonctions d'alimentation qui ont deux orifices d'élimination distincts (vessie, anus) , il y par ailleurs deux formes de remplissage qui sont permanents et se font de manière totalement inconsciente : la respiration (emplissage des poumons par de l'oxygène et éjection de gaz carbonique) et l'oxygénation du sang et sa propulsion dans l'ensemble du corps. Voilà donc les besoins. Mais le buste est aussi la partie concernée par les émotions. On sait aujourd'hui que l'estomac joue le rôle d'un second cerveau ; ce n'est pas un cerveau qui pense ou imagine mais le cerveau des émotions. Traditionnellement, c'est le coeur qui était désigné comme le centre des émotions. Quoi qu'il en soit, c'est toujours dans la partie centrale du corps humain, liée aux besoins, que l'on situe l'origine des émotions.

Enfin, la troisième partie comporte le désir et la motricité. Ici, notre schéma s'écarte quelque peu du dessin, nous rassemblons en une seule partie tout ce qui est inférieur au bassin, y compris les pieds.

Et voilà ! La vérité serait ainsi qu'une forme de trinité, elle serait tripartite. Ce qui nous dit le vrai de façon naturelle, ce sont nos sens et les représentations mentales de notre esprit, ce sont les besoins et les émotions que nous ressentons dans notre corps, et c'est enfin le désir qui se manifeste et l'action. Nous disons qu'est vrai ce que nous désirons et ce que nous faisons.

II - L'ajout de sens à la vérité naturelle

Mais l'être humain ne saurait se contenter de cette vérité-là, fut-elle triple. Il lui faut ajouter un ingrédient pour cimenter le tout, et cet ingrédient s'appelle le sens. En effet, l'être humain a conscience très tôt de sa finitude et de sa mort. Cela le distingue du reste du monde animal et cela crée l'angoisse. Pour remédier à cette angoisse, l'Homme a créé le sens. Dès la naissance de sa conscience, il se mit à voir des signes dans l'univers, des signes qui l'aident à conduire son action dans un monde très incertain. Il a créé la foi.

Aujourd'hui nos cerveaux ne privilégient plus la vérité naturelle mais ils font le tri des vérités en fonction du sens que nous donnons aux choses et à la direction que nous donnons à nos actions. Nous avons rompu le contact avec la nature et nous préférons chercher notre vérité sur Internet. La quête du sens plutôt que la quête de vérité vraie. Nos cerveaux cherchent en permanence la confirmation que ce qu'ils se représentent est juste, d'où le succès des médias grâce auxquels ils peuvent toujours trouver des informations qui les confortent dans leurs opinions. Car, là aussi, c'est un travers moderne : les opinions ont pris le dessus sur les idées.

Autrefois, les gens cherchaient le sens dans l'opposition malheur-bonheur. Mais aujourdhui, le malheur est exclu de nos vies modernes, civilisation du bonheur oblige. Mais jadis, avant cette obligation d'être heureux, les gens s'asservissaient soit au malheur soit aux plaisirs. Ils trouvaient le sens dans l'une de ces extrémités. L'esclavage du sens était dans la servitude au malheur ou dans la seritude aux plaisirs. Aujourd'hui, il se crée une sertitude au bonheur. Le bonheur est créateur de sens. Tout ce qui va dans le sens du bonheur est réputé vrai.

Le sens a une importance telle dans notre fabrication de la vérité que nous contruisons des récits pour valider ces vérités. Nous en sommes à un point que nous ne pouvons quasiment plus montrer la vérité autrement que par des récits. Voir les documentaires à la télévision, par exemple.

III - Les trois autres sources de vérité

Outre les trois origines naturelles qui nous permettent d'accéder à la vérité, enfin à notre vérité dans ce monde, l'être humain est influencé par trois sources de vérité : la confiance, le désir (au sens bien plus large que le désir sexuel), la volonté. Nous pensons qu'une chose est vraie si nous sommes en confiance, si nous le désirons, ou si nous le voulons.

Dans le premier cas, la confiance, on peut se référer à l'expérience de René Descartes, qui remit en question la confiance dans la perception des sens et dans ce que nous imaginons. Mais d'autres philosophes ont démontré après lui que la plupart de nos connaissances reposent sur la confiance expérimentale. Nous pensons comme une vérité que le jour se lèvera demain, puisqu'il en a toujours été ainsi. Ce sont là des vérités de confiance. Cette forme de vérité est celle qui occupe de très loin la plus grande place dans l'ensemble de nos vérités. Il existe aussi une vérit de confiance dans les lois établies par d'autres hommes (Thalès, Pythagore, Galilée, Kepler, Newton, Einstein et tant d'autres). En effet, chaque individu ne refait pas lui-même l'expérience nécessaire à la preuve de ces lois. Il fait confiance à ce qu'on lui a appris. Là aussi, Descartes a réfléchi et il décida, dans son Discours de la méthode, de faire table rase de tout ce qu'il avait appris par son éducation, il fit table rase pour penser par lui-même. Sont donc vraies pour nous les vérités de confiance : les certitudes de tous les jours (nous sommes certains de marcher sur un sol ferme et que la pesanteur nous maintiendra au sol) et celles qui sont apprises et validées par notre esprit.

Second point : nous croyons vrai ce que nous désirons. En premier lieu, parce que nous jugeons bonnes les choses que nous désirons et, sii elles sont bonnes, c'est qu'elles sont vraies. Rappel d'un classique : « Nous ne tendons pas vers une chose parce que nous la jugeons bonne mais au contraire nous jugeons qu’elle est bonne parce que nous tendons vers elle. » (Spinoza) C'est ici tout l'intérêt du dessin : le désir et l'action nous mènent, nous poussent vers des choses que nous considérons bonnes après coup et si elles sont bonnes, c'est qu'elles sont vraies. C'est la vérité de désir et d'action.

Troisième point : nous créons des vérités par la seule force de la volonté. Le cas le plus célèbre est la foi. La foi n'est pas une croyance naturelle, c'est l'esprit qui décide, par volonté, que telles choses seront vraies. La foi est volonté : "I want to believe" est le slogan affiché par Fox Mulder, le personnage de la série X-Files, qui veut croire aux extraterrestres. Pour avancer dans sa démonstration, Descartes lui-même a dû décider que certaines propositions étaient vraies, par pure volonté, sans quoi il n'aurait pas avancé et serait resté à l'étape du doute jusqu'à la fin de sa vie. On connaît les limites de cette création de vérité : Descartes décida du postulat de l'existence incontestable de Dieu. Quoi qu'il en soit, l'affirmation du vrai nous permet de progresser. Il existe dans le domaine des idées et de la vie sociale tout un tas de vérités qui sont vraies parce que nous en avons décidé ainsi. Par la volonté, on peut créer toutes les vérités que l'on veut : un paranoïaque peut ainsi croire que le monde entier lui en veut. Je peux fort bien me persuader que je suis Steve Mac Queen et trouver que la ressemblance dans le miroir est flagrante (n'est-ce pas ?). La vérité par volonté est aussi la source des folies...

Que pouvons-nous déduire de tout cela ?

Quels moyens pratiques pouvons-nous mettre en oeuvre pour nous approcher de la vérité et nous éloigner de l'erreur (dont les voies sont souvent les mêmes) ? D'abord, je dirais, en retrouvant la proximité de la vérité de la nature, celle de notre corps et de la Vie qui nous entoure. En acceptant de reconnaître les vérités que notre corps nous adresse : émotions, affects. Ensuite, en passant au crible nos vérités, en se demandant comment nous les avons créées ? Par pure raison, ou par besoin, par désir, par confiance, par volonté ? La question de la fiabilité des sources et de l'interprétation des faits est souvent trop négligée par notre hâte à décider ou tout bonnement notre paresse à examiner les cas. Et, pour finir, en sachant reconnaître les mensonges pour les dénoncer, les écarter. Dans le monde humain, le mensonge est légion. Nous mentons nous-mêmes et nous sommes sur ce plan nos pires ennemis. Il ne faut jamais craindre la vérité, car quelles seraient les conséquences si nous disons vrai ? Seraient-elles si terribles ? Sauf si nous vivons en dictature ou si la vérité peut produire le mal chez nos semblables. Encore doit-on juger objectivement ce mal, à l'aune de celui qui est concerné, car le plus souvent c'est à l'aune de nous-même que nous décidons, c'est pour notre propre confort que nous nous exemptons de dire la vérité en usant de l'alibi trop facile qui est de dire "je me tais pour son bien".

Enfin, il faut toujours temporiser : la réaction immédiate conduit à l'erreur. "Pas de précipitation" est la règle pour réduire la marge d'erreur provoquée par nos affects, nos émotions, nos préjugés et opinions personnelles. La pensée est dans l'écart : entre perception et réaction.

La vérité n'est jamais complètement définitive puisque le temps et l'espace sont en expansion. Elle est dans le rapport constant entre la conscience et le Réel. Elle est donc comme une résolution infinie. Elle est, je l'ai dit, dans la trinité. Comme la quadrature du cercle est une vérité qui n'atteint pas la valeur trois exacte mais se poursuit à l'infini dans les décimales. La vérité est la trinité mais la trinité à l'infini : elle tend de trois à l'infini. La vie est une résolution sans fin, la vérité l'est aussi.

49 r�actions

troletbuse 25 juillet 2017 10:36

Aujourd’hui la v�tit� sort de la bouche (d’�gout ou d�go�t) des merdias. Exemple : le 11/9

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- Taverne 26 juillet 2017 12:39
  
  On ne peut pas donner le nom de r�alit� � des repr�sentations mentales, aux images. D’une certaine fa�on, on peut dire que l’esprit humain est une caverne au sens de Platon. Nous n’acc�dons � la r�alit� que par l’image. Ces repr�sentations sont nos v�rit�s mais elles ne co�ncident pas parfaitement avec la r�alit� et, en tous cas, elles ne font pas partie de la r�alit� : je ne vois pas les images qui sont dans votre t�te et aucun scanner ni machine ne permet de les montrer. Ce n’est pas du r�el.
  
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- Fergus 26 juillet 2017 15:58
  
  @ Taverne
  
  « On ne peut pas donner le nom de r�alit� � des repr�sentations mentales, aux images. »
  
  Non, mais elles sont per�ues comme telles par les individus, et c’est ce qui importe.
  
  C’est d’ailleurs l’un des points essentiels qu’enseignent les th�oriciens du marketing pour lesquels il n’existe qu’une r�alit�, celle qui est per�ue par le client cibl�, m�me si elle est tr�s �loign�e des constats scientifiques ou sociologiques.
  
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- Taverne 26 juillet 2017 19:08
  
  @Fergus
  
  “C’est le mal seul � dire vrai qui exige un effort, puisqu’il est contre la r�alit�.” (Claudel - Le Soulier de satin)
  
  Le mal est une v�rit� humaine, pas une r�alit�.
  
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- Fergus 26 juillet 2017 19:19
  
  @ Taverne
  
  D’accord avec toi, le « mal » n’est pas une r�alit�.
  
  Mais pas non plus une v�rit� dans la mesure o� la notion de « mal » varie selon les individus, les peuples et les religions. Il n’y a rien de plus subjectif que le « bien » et le « mal ». En r�alit�, on retombe l� sur la repr�sentation que chaque individu peut en avoir, car m�me dans un cadre religieux chaque fid�le s’en construit une image personnelle.
  
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- Taverne 26 juillet 2017 19:49
  
  @Fergus
  
  La notion m�me de mal est une v�rit� humaine.
  
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lisca 25 juillet 2017 12:09

Article qui confond les mots « v�rit� » et « opinion ».
Par quels moyens physiologiques se forge une opinion ? ou : par quels moyens physiologiques s’approche-t-on de LA v�rit� ? aurait �t� acceptable comme titre.
La v�rit� n’appartient � personne, elle ne se cr�e pas, ne se tue pas, ne se d�cr�te pas, elle est transcendante.
On peut la masquer, la taire, la pr�senter de fa�on partielle, partiale, mutil�e et faire admettre � autrui un mensonge flagrant, un mensonge habile (qui contient certains �l�ments vrais), par la ruse ou la coercition. Mais on ne l’atteint pas elle-m�me, la v�rit�. Elle plane.
Vous vous pr�parez un caf�.
Vous ouvrez votre bo�te de caf� lyophilis�, m�langez un peu de cette poudre � du sucre au fond d’une tasse, versez de l’eau fr�missante.
Ce que vous obtenez est de la citronnade. Faux.
Ce que vous buvez est du caf� (reconstitu�). Vrai.
Il n’y a pas cinquante v�rit�s.
On pourrait dire, sans �tre dans le faux : ce que vous buvez est de la pisse d’�ne. C’est une m�taphore, c’est un ajout humoristique � la v�rit� omise (c’est du caf� reconstitu�) � dessein (pour rire ou protester, sans intention de tromper l’autre) que vous avez en m�moire et par vos sens (go�t, odorat, vue, toucher).
Cette m�taphore n’a aucune pr�tention � cr�er de la v�rit�. Elle ajoute un renseignement ( ce caf� n’est pas savoureux ) qui est un ressenti (donc subjectif, une opinion). La personne qui parle sait qu’elle boit du caf� reconstitu� et cette v�rit� est sous-entendue, sans �tre en aucun cas « sienne ».
Si la personne affirme que c’est de la pisse d’�ne, en croyant qu’elle boit de la vraie pisse d’�ne, elle est d�connect�e de la r�alit� : saoule, malade, drogu�e.
Si la personne affirme que c’est de la pisse d’�ne, en sachant que c’est du caf� reconstitu�, et qu’elle tente de vous faire croire que c’est de la v�ritable pisse d’�ne, cette personne est malhonn�te. Elle tente de tuer LA v�rit� (�ternelle, puisqu’� jamais cette mixture est du caf� reconstitu�). Idem quand cette personne vous pr�sente de la vraie pisse d’�ne en vous disant que c’est du caf�.
Vous, dans votre article pr�tendez que c’est SA v�rit� (la pisse d’�ne ou le caf�).
Il ne peut y avoir d’adjectif possessif pr�c�dant le mot v�rit�. Ni d’article partitif.
LA v�rit� DEMEURE dans tous les cas. Et l’unique et intangible v�rit�, c’est que le liquide pr�par� par vos soins est du caf� reconstitu�. Il n’est pas tr�s bon : ce n’est que votre opinion. Il vous fait rire : � la bonne heure.

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- Taverne 25 juillet 2017 12:43
  
  @lisca
  
  « Et l’unique et intangible v�rit�, c’est que le liquide pr�par� par vos soins est du caf� reconstitu�. » Non, �a c’est la r�alit� : une r�alit� physique. La v�rit� est autre chose que la r�alit�, la v�rit� est la fa�on dont nous percevons la r�alit� et la mani�re dont nous nous la repr�sentons.
  
  La v�rit� subjective n’est pas une opinion : c’est une r�alit� v�cue par nous. Une �motion est une r�alit� (c’est une manifestation physique et chimique). Mais elle est ressentie diff�remment selon les personnes : m�me si elle gagne tout un groupe de personnes (la peur, par exemple), elle sera v�cue par chacun comme autant de v�rit� personnelles. Chacun a sa fa�on de ressentir la peur.
  
  Enfin, il y a un gouffre entre la v�rit� et le langage qui pr�tend l’exprimer. Une phrase ne recouvre jamais une r�alit� ni m�me une v�rit�. La v�rit� et l’’expression de la v�rit� sont deux choses distinctes. Vous pouvez dire « un plus un font deux » sur n’importe quel ton, ce sera vrai. Mais si vous dites « je t’aime » sur un ton neutre ou insinc�re, ces mots n’exprimeront pas la v�rit�. Le langage n’est qu’expression et c’est pour cela qu’il co�ncide rarement avec la pleine v�rit�.
  
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- Gasty 25 juillet 2017 15:41
  
  @Taverne
  
  Oh ! Alors l�, il faut rayer v�rit� du dictionnaire parce que v�rit� n’a plus de sens.
  
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Ciriaco 25 juillet 2017 13:29

Bon titre. Car la v�rit�, on s’attendrait intuitivement � la trouver transcendante, verticale et immuable.

Les v�rit�s, on peut essayer de les approcher par facette. Mais en fait c’est toujours une chose tr�s �trange.

Prenons un cas o� on s’attend habituellement � trouver la v�rit� conforme � notre intuition, et lib�r�e de notre perception : en math�matique. Une v�rit� « froide », mais certaine. H� bien souvent, on la trouve l� encore plus bizarre.

Un exemple simple : « Le barbier d’un village rase toutes les personnes qui ne se rasent pas elles-m�mes. Le barbier se rase t-il ? »

Je vous laisse examiner la r�ponse � cette question. Si vous le faites, vous allez voir que la v�rit� est « fuyante » : elle change de camp selon votre d�duction. Elle n’est pas stable. Ce paradoxe, �nonc� par le math�maticien Russell au d�but du XX�me si�cle a eu des impacts importants sur la th�orie que l’on croyait la plus simple et la plus intuitive des math�matiques (la th�orie des ensembles). Il a fallu ensuite revoir ces choses l� (les solutions � ce probl�me ne sont pas simples), et constater que notre intuition sur la simplicit� des ensembles �tait erron�e (il y a des �l�ments dont on ne peut pas dire s’ils appartiennent � un ensemble ou non, par exemple).

On l’ignore souvent (car la science a aussi une fonction de mythe dans notre soci�t�), mais les cas « �tranges » dans les math�matiques sont nombreux. On trouve des choses que l’on peut d�montrer mais dont on ne sait pas si elles sont vraies (travaux de G�del), on trouve des infinis plus grands d’autres (travaux de Cantor), on trouve des portions d’ensembles finis qui eux sont infinis (topo�des � structure de treillis non bool�en), etc.

Je n’ai parl� que des v�rit�s « froides ». Mais le domaine des v�rit�s « chaudes » (la distinction n’est en fait pas si simple si vous y r�fl�chissez), la ph�nom�nologie regorge de choses fascinantes. Je ne m’�tendrai pas, ce serait trop long, et puis la v�rit�... ^^

Merci pour cet article !

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- Taverne 25 juillet 2017 14:09
  
  @Ciriaco
  
  La v�rit� est la fa�on dont, � l’aide de notre cerveau et de notre corps, nous nous approprions la r�alit�. L’abstraction est une des formes d’appropriations possibles : l’image mais, plus abstrait encore, les formules math�matiques ou les �nonc�s grammaticaux.
  
  Mais je permets de faire une diff�rence entre cr�er la v�rit� et fabriquer la v�rit�. Le corps qui « travaille »une �motion pour nous la faire ressentir cr�e - de mani�re naturelle - de la v�rit�. Quand nous d�signons les choses ou que nous les d�crivons de la fa�on la plus appropri�e ou exacte possible (quand l’exactitude est requise), nous cr�ons de la v�rit� encore. Mais bien souvent la tentation est de fabriquer la v�rit�. Le r�cit ou la communication fabriquent de la v�rit�.
  
  Pour ce qui est des ensembles, la seule question que j’ai examin�e est le cas du syllogisme et j’en ai conclu que sa forme n’est pas fausse, c’est son utilisation qui est dangereuse.
  
  Extrait de mon livre
  
  (Contexte : j’explique que tout fonctionne en trois temps : 1 - Enonciation (expression du sujet) / 2 - Confrontation et tension (rapport au R�el ou � l’action) / 3 - R�solution. Et donc, pour le syllogisme, la 1�re pr�misse ne doit faire qu’�noncer et jamais empi�ter sur les deux �tapes suivantes.
  
  Tout le monde conna�t ce syllogisme :
  
  Tout ce qui est rare est cher
  Un cheval bon march� est rare
  Donc un cheval bon march� est cher.
  
  Par cet exemple imparable, le syllogisme est d�finitivement rejet� comme forme logique infr�quentable. Or, le syllogisme est une forme qui fonctionne, seulement encore faut-il que la premi�re pr�misse soit un �nonc� pur (qu’il �nonce le sujet et rien d’autre que le sujet) ou qu’il exprime une proposition absolument infaillible (comme � tous les hommes sont mortels � qui donne un syllogisme correct) ou encore que l’�nonc� soit analytique et pas synth�tique (selon le vocabulaire kantien).
  
  Sans cela, il peut se trouver des cas d’esp�ce qui le contredisent. Dans l’exemple pr�c�dent, � Tout ce qui est rare est cher � n’�nonce pas un sujet pur ou une r�gle absolue. Cette proposition inclut en elle-m�me d�j� les trois lois : � tout ce qui est rare � (�nonciation) � est cher � (loi de r�solution), ce qui cr�e une imbrication de deux boucles � trois temps. Or, la r�solution ne doit �tre que l’aboutissement final du syllogisme. L’esprit comprend, d�s que la pr�misse � un cheval bon march� est rare � est avanc�e, qu’il s’est fourvoy� dans le premier �nonc�. En mati�re de manipulation d’id�es logiques, un �nonc� est dit pur s’il est indivisible (comme l’atome et la conscience), cela veut dire que l’affirmation sous forme de postulat ne doit contenir aucune exception. Car l’exception rend la r�gle divisible.
  
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- Taverne 25 juillet 2017 14:24
  
  @Ciriaco
  
  Pour votre exemple « rasant », je dirais d’un point plus pragmatique : quelle r�alit� voulez-vous exprimer ? Si vous voulez exprimer la r�alit� qui est que « le barbier rase toutes les personnes qui ne se rasent pas par elles-m�mes et se rase lui-m�me », il suffit de l’�noncer de cette fa�on. Sinon, il faut formuler avec une exclusion « � l’exception de lui-m�me qui se fait raser par un autre barbier ». Mais je suppose que cela ne vous satisfera pas, parce que vous cherchez � concevoir un syst�me de d�duction de v�rit� qui soit universel, une mod�lisation : alors, bon courage !
  
  A propos, il serait souhaitable de pr�ciser que les personnes sont des hommes non imberbes. L� on ajoute de l’exactitude par rapport � la r�alit�.
  
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- Taverne 25 juillet 2017 14:36
  
  Le barbier rase tous les autres hommes du village, qui ne se rasent pas eux-m�mes.
  OU
  Le barbier rase tous les hommes du village qui ne se rasent pas eux-m�mes.
  
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- Ciriaco 25 juillet 2017 15:05
  
  @Taverne
  Plus simplement, le probl�me vient de la port�e volontairement g�n�rale du contexte s�mantique : la pr�misse, malgr� la forme de son �nonciation, n’est en effet pas correcte dans ce contexte. Une formulation acceptable serait de dire « Tout ce qui est rare est souvent cher » (il s’agit donc de r�duire le champ d’application).
  
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- Ciriaco 25 juillet 2017 15:34
  
  @Taverne
  Pour r�pondre � vos deux autres commentaires, le paradoxe que j’�voque est celui d’une donn�e, et d’une question. C’est un ensemble � partir duquel, sans ajouter d’informations suppl�mentaires, l’enjeu est de trancher (ce n’est que de cette fa�on que l’analogie entre la formulation de Russell et celle que je donne est fonctionnelle). Les math�maticiens sont des gens humbles et rigoureux : ils ne cherchent pas de th�orie globale, mais fonctionnent tout le temps dans le cadre d’une th�orie pr�cise.
  
  Oui, votre dernier commentaire est la solution au paradoxe, exactement. Ce qu’il faut comprendre c’est la question : savoir si le barbier fait partie de l’ensemble des gens qui se rasent eux-m�mes ou non. Autrement dit, et vous le constatez vous-m�me, on ne peut pas trancher de mani�re d�termin�.
  
  Exprim� en terme math�matique (vous avez la formalisation dans lien donn�), cela signifie que la th�orie des ensembles, si simple et si intuitive de prime abord, comporte une ind�cision : il existe certains �l�ments dont on ne peut pas dire s’ils appartiennent � un ensemble ou non. Voil� le caract�re �trange que contient la th�orie des ensembles.
  
  Le g�nie des math�maticiens qui ont suivi a donn� naissance � une th�orie de remplacement plus compl�te, et math�matiquement tr�s puissante, la th�orie des types (qu’on ne peut malheureusement pas enseign� au Coll�ge).
  
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- Ciriaco 25 juillet 2017 18:13
  
  @Ciriaco
  
  D�sol� pour le pr�c�dent commentaire, j’avais lu trop vite votre r�ponse (je suis au taf et c’est speed ^^)...
  
  Je ne suis pas s�r que ayez bien compris la question. Il ne s’agit pas reformuler les propositions, il s’agit de constater que, par analogie avec la th�orie des ensembles, il existe une ind�cision.
  
  La donn�e du probl�me n’est en rien contradictoire en elle-m�me : elle suppose que des �l�ments appartiennent ou non � un ensemble ou � un autre. Il se trouve qu’en faisant cette supposition on peut trouver des cas o� il y a une contradiction.
  
  La conclusion que vous auriez d� en tirer est que la relation d’appartenance, qui est une des bases de la th�orie des ensembles, est inconsistante.
  
  Pour reprendre mon propos, cela signifie que l’on peut constater, en math�matiques, haut lieu de la v�rit� dans les opinions, des id�es tout � fait simples et intuitives (comme la th�orie des ensembles), mises en d�faut.
  
  Ceci pour souligner le caract�re parfois �trange, non intuitif, de la v�rit� : en l’occurrence, il existe des �l�ments pour lesquels on ne peut pas dire s’ils appartiennent � un ensemble ou non.
  
  D�sol� pour le manque de clart� de cette intervention en plusieurs parties, il ne faut pas que je lise AV en bossant ^^
  
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- F-H-R 26 juillet 2017 11:55
  
  @Ciriaco
  � Le barbier d’un village rase toutes les personnes qui ne se rasent pas elles-m�mes. Le barbier se rase t-il ? �
  
  Le barbier est-il un homme ou une femme ?
  
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- Taverne 26 juillet 2017 12:29
  
  @F-H-R
  
  Un barbu qui rasa tout le village en criant « Allahu ak-barbe » !
  
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- Ciriaco 26 juillet 2017 21:46
  
  @F-H-R
  Ce n’est pas une blague carambar ^^
  
  Je parlais des cas de v�rit�s « �tranges » rencontr�es en math�matiques. Ce paradoxe montre par analogie l’inconsistance d’une th�orie qu’on a enseign� aux plus jeunes pendant longtemps (la th�orie des ensembles), parce qu’on la pensait vraie tellement elle �tait simple et naturelle.
  
  En tr�s tr�s gros, on peut dire que Russell a d�montr� qu’il n’est pas tout le temps possible de mettre deux pierres chacune dans un sac.
  
  Et ne me posez la question de savoir si c’est parce que les sacs sont trop petits, c’est un probl�me de logique interne, pas de conditions additionnelles ^^
  
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- F-H-R 27 juillet 2017 10:06
  
  @Ciriaco
  Bien s�r… c’�tait une boutade.
  J’adore les paradoxes et la science en soul�ve de nombreux.
  Peut-�tre n’en sont-ils pas. Peut-�tre sommes-nous trop confin�s dans nos certitudes, trop dans un carcan intellectuel.
  En math�matique, les nombres complexes pr�sentent aussi un paradoxe. On m’a appris qu’ils avaient �t� d�couverts et non pas invent�…
  
  Merci pour vos posts int�ressants.
  
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- Ciriaco 27 juillet 2017 10:40
  
  @F-H-R
  Merci J’aime aussi beaucoup ces paradoxes... ils nous aident � remettre en cause des �vidences naturelles avec une certaine joie, ce qui est pr�cieux ^^
  
  Pour vous livrer une curiosit� de plus, i i est �gale � un nombre r�el (en fait il y a un ensemble de solutions r�elles).
  
  Pour l’une d’elle :
  
  i i = 0.20787957635
  
  Quant � savoir si les nombres imaginaires correspondent � une r�alit�, ce qui est s�r c’est que leur aide permet de r�soudre des probl�mes physiques... ^^
  
  Au plaisir !
  
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- Ciriaco 27 juillet 2017 10:43
  
  @Ciriaco
  (i i est i � la puissance i, le formatage n’ayant pas march�)
  
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petit gibus 25 juillet 2017 13:33

trois trois trois
toujours la sainte trinit�
l’auteur n’aurait il que trois neurones ? !

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eau-du-robinet 25 juillet 2017 14:30

Bonjour,
.
« Comment cr�ons-nous la v�rit� ? »
— fin de citation —
.
Premi�re remarque : « Nous » c’est qui ?
.
- les grands m�rdias ?
- les lanceurs d’alerte ?
- les m�dias ind�pendants (notamment des int�r�ts �conomiques) ?
- etc ?
.
Pour moi il existe qu’une v�rit�, celle bas� sur des faits, c’est cette v�rit� la que je cherche � trouver et qui m’int�resse.
.
Les autres formes de dits « v�rit�s reformat�es » servent � la manipulation de l’opinion publique, ceci pour contr�ler et diriger les masses ainsi et surtout pour pr�server les int�r�ts des ultra-riches !
.
Ses autres formes des dits « v�rit�s reformat�es » permettent aux riches de tirer des avantages personnelles, en d�forment les faits, en enl�vent, en ajoutent des �l�ments, c’est ce que font les grands m�rdias toute la longueur des journ�es, ils sont d’ailleurs toutes en possession de l’oligarchie financi�re.
.
« Depuis des milliers d’ann�es la bonne vieille humanit� s’applique � d�m�ler le fil de la v�rit� de ceux du mensonge sans pouvoir y parvenir. »
Citation de Antoine Claude Gabriel Jobert ; Le tr�sor de pens�es (1852)

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pallas 25 juillet 2017 14:36

Taverne
La « r�alit� » est une chose simple, la signification du mot « v�rit� » n’est que dire cela.

La r�alit� est le concret, la v�rit� n’est que l’expression.

Le reste n’est que croyance.

Salut

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- Taverne 25 juillet 2017 15:42
  
  @pallas
  
  Vous �crivez trop vite et vous faites par cons�quent des erreurs :
  
  - « La � r�alit� � est une chose simple » : la r�alit� n’est pas simple, elle est tr�s complexe, c’est plut�t nous qui la simplifions pour l’appr�hender un peu.
  
  - « La signification du mot � v�rit� � n’est que dire cela. » Non, avant de « dire », la v�rit� est du « per�u ». Vous avez donc saut� une �tape, celle de la perception et de la repr�sentation. On per�oit la r�alit�, on l’organise et on se l’approprie pour la saisir : l� cela devient la v�rit�. Et la v�rit� � se stade n’est pas encore dite. Ensuite, nous la « disons » par divers moyens dont le langage (qui ne joue qu’un r�le subalterne dans cette expression).
  
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- pallas 25 juillet 2017 16:09
  
  @Taverne
  
  La perception et la repr�sentation ne sont que des suggestions, r�sultat des informations trait� par le cerveau en cons�quence des �v�nements.
  
  Vous n’�tes qu’une machine, comme nous autres, rien de plus.
  
  Et la je fais erreur ?.
  
  Salut
  
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- kalachnikov 26 juillet 2017 15:27
  
  @ Taverne
  
  1.perception
  2.sensation et jugement (dans l’entendement, la sensation est jug�e agr�able ou d�sagr�able)
  3.cet organique devient psychologique
  4.puis il devient logique
  5.et accessoirement il est exprim�.
  
  Le cas de l’Homme diff�re l�g�rement car contrairement � la b�te sauvage qui n’agit qu’en fonction de son �go�sme (autoconservation � des fins de perp�tuation), lui est capable d’aller contre son �go�sme. C’est possible parce que chez lui entre 2 et 3, de fa�on inconsciente prend place une fonction particuli�re que je baptiserai du nom d’Anti-Moi ou de Mort. C’est une fonction psychique - je ne dis pas facult� parce que personne n’a jamais rien demand� - qui en fait prend l’exact contrepied de notre Vouloir. Et qu’est-ce que le Vouloir ? Le Vouloir, c’est la voix de la Nature en nous, au beau milieu du corps, connue de son petit nom Maman ; et l’Anti-Moi, c’est le Devoir qui n’a strictement rien de naturel, au point qu’il a fallu inventer la sornette dieu pour justifier et terroriser pour imposer et maintenir.
  Et tout �a se passe � la vitesse de l’�clair au point que la cr�ature n’y entravant rien imagine que c’est ’moi’ qui parle quand c’est quelqu’un d’autre qui fait le ventriloque. Et la vie s’�coule ainsi : ’je veux - tu dois’, ’je veux - tu dois’.
  
  Cette pseudo facult�, qui n’est en r�alit� qu’un vulgaire r�flexe conditionn� - la sonnerie retentit, le chien bave, tr�s pavlovien vous dis-je - est d’origine 100% culturelle. J’en veux pour preuve que l’individu est � la naissance tout entier dans les bras de Maman. Ce n’est que bien plus tard que l’alien s’installe, genre on s’�veille en sueur en pleine nuit, ’� l’aide, un monstre veut me d�vorer !’
  
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- Taverne 26 juillet 2017 16:35
  
  @kalachnikov
  
  Pour faire court (et sourire un peu), je dirai qu’il y a trois personnages : le bon, la brute et le truand.
  
  Le truand est la partie inf�rieure : il ne pense qu’� forniquer et utilise ses jambes pour fuir ses responsabilit�s.
  
  La brute passe tout son temps � satisfaire ses diff�rents besoins sans jamais songer � partager avec les autres sauf par int�r�t bien s�r.
  
  Enfin, le bon a d�couvert l’importance de l’Autre qu’il voit comme un �gal et il se montre moins �go�ste que les deux autres.
  
  Mais il faut quand m�me la troisi�me source de v�rit� (dieu, la morale) pour parvenir � des comportements socialement acceptables.
  
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- kalachnikov 26 juillet 2017 16:53
  
  @ Taverne
  
  Pourquoi sourire ? L’angoisse, peut-�tre ?
  
  Principes de domestication : la domestication n’est possible que si l’on prend l’animal au berceau et que celui-ci entretient un lien de d�pendance vital avec l’�leveur. Une des raisons est que le psychisme, en d�veloppement, se r�v�le plastique � ce moment.
  
  Observons un instant un fauve et son dompteur. A ma gauche, 500 kg de muscles et de nerfs ; face � lui un avorton criard en costume rigolo avec un fouet. L’avorton ordonne - des cr�tineries ! -, le fauve obtemp�re. Observons bien : le fauve rechigne, des signes montrent qu’il y a une sorte de lutte en lui, un dilemme le travaille, une sorte de question existentielle qui se r�sume � ’je le mets en pi�ces, le pantin criard l� ?’. Il jette des regards de biais sur le fouet, sursaute quand celui-ci claque.
  
  De cette observation, il s’ensuit que :
  1.le fauve pourrait � tous les coups mettre en pi�ces son ma�tre ; un coup de fouet ne lui ferait pas grand mal et au contraire d�cuplerait sa rage. Il n’y a en fait pas de raison � ce qu’il ob�isse. Ca nie la nature, �a heurte le bon sens, la logique et tout ce qu’on voudra bien.
  2. le pouvoir du dompteur forc�ment repose enti�rement sur la suggestion. C’est-�-dire que le fouet n’a aucun pouvoir en lui-m�me, il n’a que le pouvoir que l’animal lui pr�te.
  3. et bien s�r tout cela marche sur la m�moire ; par certains signes le fauve est ramen� � une exp�rience douloureuse qu’il eut autrefois et qui l’a marqu�, comme l’on marque au fer rouge.
  
  Voil� : Maman intime ’bouffe-le !’ et l’anti-Moi contredit : ’Saute dans le cerceau parce que/sinon/ou bien...’. L’imagination se met en branle et est ramen�e au traumatisme premier.
  
  Nota bene : selon les derniers progr�s de la Science, �a marche aussi avec la r�compense ; en modulant tour � tour sur le pipeau binaire (ch�timent/r�compense, plaisir/d�plaisir), on accomplit des prouesses, en particulier dans la conduite de foule.
  
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kalachnikov 25 juillet 2017 15:55

’En effet, l’�tre humain a conscience tr�s t�t de sa finitude et de sa mort. Cela le distingue du reste du monde animal et cela cr�e l’angoisse. Pour rem�dier � cette angoisse, l’Homme a cr�� le sens. D�s la naissance de sa conscience, il se mit � voir des signes dans l’univers, des signes qui l’aident � conduire son action dans un monde tr�s incertain. Il a cr�� la foi.’

N’importe quoi. Fiction, roman, conte � dormir debout. Avant d’en arriver � ce genre d’extravagances intellectuelles, l’Homme s’est aper�u � mille trucs qu’il �tait coup� du monde animal* ; enfin, je suppose qu’avant de jouer au philosophe, il a not� qu’il n’avait pas de poils et qu’il se les caillait, qu’il n’avait rien pour se d�fendre, etc. Et plut�t que bailler aux corneilles face � un ciel qui n’en a rien � secouer, il s’est surtout sorti les doigts pour se tirer d’affaire. C’est bien plus tard que... Et ce n’est pas que l’Homme est philosophe mais que le Philosophe a ancr� des sornettes dans la t�te de l’Homme...

La v�rit� est d’ordre social ; elle entre dans le cadre de la communication. Un individu seul n’aurait que faire de la v�rit� et de se pignoler � son sujet.

’ !l est vrai que quelque chose est n�cessaire ; il n’est pas n�cessaire que cette chose soit vraie’ [Nietzsche]

’Il n’y a pas d’erreur ; l’erreur, c’est la l�chet�’ [idem]

* intuitivement, la langue r�v�le que l’on oppose l’Homme (et donc soi) au r�gne animal entier. On dit �tre humain mais on ne dit pas �tre canin ou �tre chevalin. Et ce qui distingue radicalement l’Homme de l’animal, c’est l’esprit. Et non pas l’esprit tout seul mais l’esprit contre l’instinct. Donc la nature et la culture, donc le bien et le mal. Etc, etc. Toute la philosophie tourne autour de deux pauvres notes de pipeau.

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- Taverne 25 juillet 2017 16:30
  
  @kalachnikov
  
  Ainsi le bien et le mal sont des id�es qui permettent � l’homme de donner du sens � tout ce qu’il vit et � ce qu’il fait. Cela apaise son angoisse. Vous tombez ainsi d’accord avec ce que je dis et que vous critiquiez. CQFD.
  
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- kalachnikov 25 juillet 2017 16:48
  
  @ arthes
  
  Justement ; parce que le principe-m�me de toute soci�t� jusqu’ici a �t� de sacrifier l’individualit� pour le groupe.
  
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- kalachnikov 25 juillet 2017 21:58
  
  @ arthes
  
  Il me semble qu’il y a une aspiration � la libert�, que tu trouves chez l’individu parmi la foule, tout au long de l’Histoire, de fa�on continue. Une sorte d’�veil � la conscience, un processus de r�v�lation, d’av�nement. Quant au groupe, les formes que celui-ci emprunte, sous quelque angle qu’on le consid�re, ce ne sont � vrai dire que des formes interm�diaires qui disparaissent lorsqu’elles ne sont plus utiles. Car je pense que les secondes n’existent qu’en fonction du premier*.
  
  Notre �poque, tr�s chaotique, est int�ressante car elle va aboutir � la pulv�risation de quantit�s de sornettes qui emprisonnent (la religion, la politique, etc, ce genre d’inepties). Je pense qu’on va vers le tabula rasa, et c’est chouette. J’admire l’�poque que je vis pour ma part, je vois le monde comme une promesse.
  
  *il s’agit d’une sorte de dynamique irrationnelle qui se conscientise peu � peu ; quand je dis individu, il ne s’agit pas de tous les individus. C’est ce qui passe dans la culture, ce qui est transmis, me semble-t’il. ’J’ai lanc� la balle d’or, qui pour la rattraper ?’ [Nietzsche]
  
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pallas 25 juillet 2017 16:41

Taverne
l’humain n’est rien d’autre qu’une esp�ce parmi tant d’autre.

Les fourmis ce font une guerre mondial entre elles, un g�nocide d’ordre plan�taire, leurs syst�mes de communication est bien meilleur qu’internet, et leurs soci�t� c’est le summum de la n�gation de son soit (le r�ve des transhumanismes).

Il y a une multitude de soci�t� diff�rentes dans le r�gne animal et v�g�tale, innombrables.

Il y a aussi ce que l’on nomme « l’amour », avec un grand A, chez les pigeons et bon nombres de volatiles, un vrai conte de f�e « Rom�o et Juliette ».

J’ai pu �tudi� bon nombres d’esp�ces, en terme de « conscience », elles sont au m�me niveau que « l’humain ».

plus de 99% de nos actions et pens�es, ne sont que m�canique.

Vous ne connaissez pas le monde, et vous pensez faire le�on � autrui.

Mon sourire en devient narquois.

La r�alit� est simple : Survivre et manger pour se reproduire. Uniquement et rien que �a.

Salut

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Taverne 25 juillet 2017 17:15

Non, les fourmis ne connaissent ni le racisme ni la haine et ne commettent aucun « g�nocide ». Ce sont l� des sp�cificit�s humaines, ce qui contredit votre affirmation selon laquelle « l’humain n’est rien d’autre qu’une esp�ce parmi tant d’autre. »

« La r�alit� est simple : Survivre et manger pour se reproduire. » : Vous n’avez donc jamais entendu parler de l’art ni de la religion, deux autres sp�cificit�s humaines ?

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C BARRATIER 25 juillet 2017 17:17

Il est facile aujourd’hui de fabriquer des v�rit�s gr�ce aux m�dias, aux r�seaux sociaux qui remplacent le cat�chisme : La v�rit� est ce qui est r�p�t�, r�p�t�, d�clam�....c’est d’autant plus effficace qu’il n’y a pas de contrainte pour se saisir du mensonge �ventuel, le transmettre, le r�p�ter et en faire une v�rit�.
Cela a probablement toujours exist� et cohabit� avec la r�alit�

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- Ciriaco 25 juillet 2017 20:25
  
  @C BARRATIER
  �a commence par l�, 2+2 = 4.
  
  C’est r�p�t�, beaucoup.
  Et puis quand on a de la chance, on apprends que pas forc�ment : 2+2=0 dans l’anneau Z/4Z. Mais on apprend aussi qu’on ne peut pas �crire n’importe quoi si on y tient. La v�rit� est difficile � approcher. C’est un exemple. Dans le domaine du langage, ce n’est pas moins ou plus facile.
  
  Tout �a on le sait seulement si on a de la chance, si la vie nous pas �t� toute opportunit� et joie d’apprendre. Si elle nous permet d’aller au-del� de la r�p�tition, vers des terrains plus construits et plus riches.
  
  Montesquieu disait que le pouvoir devait comporter en lui-m�me des m�canismes qui le limite. Regardez d�j� comme cette phase est complexe. Elle est auto-r�f�rente. Pour l’�crire et la comprendre, il faut des mill�naires d’une civilisation. Pourtant celles-ci produisent toujours autant de barbaries. La v�rit�, on ne la connait pas bien en tant que telle, mais au XXI�me si�cle on peut dire sans trop se fourvoyer qu’elle a des caract�res de cet ordre l�, contradictoire et dynamique. Ils sont tr�s importants.
  
  La contrainte au mensonge, c’est la compr�hension.
  
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pallas 25 juillet 2017 17:43

Taverne

Les fourmis n’�taient que forme d’exemple notoire et franchement non int�ressant.

De culture n’existe pas, pas m�me l’art, absolument rien.

L’art contemporain que beaucoup de riches ach�tent � prix d’or aujourd’hui et qui ne sont que des tableaux et soient disant œuvres ne repr�sentant rien, c’ �tait � l’�poque de la Seconde Guerre Mondial un message d�guis� lors de l’occupation allemande envers la r�sistance.

Et Oui, d�g�n�rescence de l’art actuel cr�e � l’�poque de la seconde guerre mondial, n’�tait qu’une forme de communication, dont on � fait croire que cela �tait des chef d’œuvres pour tromper l’ennemi (les nazis).

La religion � �t� cr�e pour domin� les hommes, faire peur comme pens�e pour ob�dience, � l’�poque des guerres et de chaos, il n’y avait que ce seul moyen pour faire le contr�le des bandes de pillards et barbares, sa n’�tait que le seul moyen.

Nous en revenons toujours � la m�me chose, la r�alit�.

L’humain n’est rien d’autre qu’une simple machine, l’histoire ne fait que confirmer mon dire.

Salut

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- Taverne 25 juillet 2017 18:41
  
  @pallas
  « La religion � �t� cr�e pour domin� les hommes » : avant tout, elle a �t� cr��e pour que l’homme se domine lui-m�me, avec ce socle solide qu’est la famille. La pi�t� filiale et la pi�t� divine furent les deux piliers de l’ordre social.
  
  Une 4�me source de v�rit� : dieu ?
  
  L’�tre humain ne se satisfaisant pas des trois origines naturelles de la v�rit�, et ayant besoin de sens, il a cr�� une quatri�me source de v�rit� : l’origine divine. Cette quatri�me source de v�rit� vient justifier les valeurs que l’Homme s’est cr��es : le bien et le mal, en particulier. Malheureusement quelquefois au d�triment des autres v�rit�s. C’est ainsi que les v�rit�s du corps ont �t� longtemps ni�es par la religion catholique, les v�rit�s divines pr�tendant se substituer � toutes les autres, allant m�me souvent jusqu’� refuser les preuves de la science.
  
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- pallas 25 juillet 2017 19:08
  
  @Taverne
  
  Il faut revenir � la « r�alit� » et je dit la « v�rit� », vous n’�tes qu’une machine.
  
  Une belle synth�se de votre article ?, c’est hilarant !, c’est amusant !, je respecte le cadre de votre article en plus de �a (rire).
  
  Sa m’a occup� une journ�e de plus, ce fut une belle discutions, tuant mon ennuie.
  
  Que cherchez vous donc ?, votre r�alit� ou bien la n�gation de celle ci ?.
  
  La discutions s’arr�te l�.
  
  Bonne soir�e � vous
  
  Salutation
  
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- kalachnikov 25 juillet 2017 22:06
  
  @ Taverne
  
  La langue te trahit parce que tu aurais d� noter ’l’Homme cr�e la religion pour se dominer lui-m�me’
  
  Ps pour ne pas remuer le couteau dans la plaie, je tais le ’mais s’il n’�tait pas lui-m�me, qui le dominait ?’. Pas envie de re entendre jacasser autour du P�ch�, ’mais l’Homme est mauvais par nature, voyons, et dangereux avec �a !’
  
  ’Il n’y a pas de beaut� sans danger.’ [Nietzsche]
  
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- Taverne 25 juillet 2017 22:16
  
  @pallas
  
  Nous ne sommes pas des machines. Les machines sont fabriqu�es, mais nous, nous sommes cr��s.
  
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roby 25 juillet 2017 18:47

L’�nergie est la v�rit�.

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bouffon(s) du roi 25 juillet 2017 19:13

Belle d�monstration de distorsion cognitive.

La r�alit�, c’est qu’il y a 4 parties sur le dessin de l’enfant.
Votre v�rit� est que vous n’en voyez que trois.
^^

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Gnagnagna 26 juillet 2017 00:14

"Un dessin d’enfant r�pond na�vement � cette question. Je l’ai mis en illustration de cet article. Il dessine le corps humain en trois parties."

Grossi�re erreur d�s le d�part. Si la suite est aussi v�rol�e...
Pas perdu mon temps � lire plus loin !

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bonalors 31 juillet 2017 00:34

la verite a quoi ca sert ? a t elle meme une utilite quelconque ?
pourrait t elle remplacer la justice ? a condition qu elle soit entendue ?
La verite un paravent, ou miroir aux alouettes, pour seul preserver notre integrite
Finalement elle ressemble plutot a un fardeau, ds le meilleur des cas, car sinon elle peut s averer extremement dangeurese quasiment pour tous ...

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LucDolmont 31 juillet 2017 08:00

Je suis d�sol� d’avoir � vous dire que votre th�se est irrecevable : d’une part, la v�rit� est ce qui existe en soi. Sa nature est divine, et nous ne pouvons que la d�couvrir, ou l’inventer, mais l’emploi de ce verbe risque de vous induire en erreur.

D’autre part, nous sommes incapables de cr�er quoi que ce soit : la cr�ation est elle aussi un acte strictement divin ; elle consiste � faire sortir quelque chose du n�ant, ce dont l’homme est totalement incapable : que ce soit au niveau mat�riel ou au niveau intellectuel, nous ne cr�ons rien, nous ne faisons que transformer. L’usage que vous faites du mot « cr�er » est un sens d�voy� venu du monde superficiel de la publicit�.
Vous �tes donc dans le faux d�s le d�part, azimut� que vous �tes par les fables freudo-darwiniennes et les d�lires existentialistes. Certes, vous n’�tes qu’une vicitme parmi d’autres d’un syst�me �ducatif pervers ; Mais il serait pr�f�rable de vous affranchir plut�t que de propager votre folie avec cet aplomb ing�nu qui caract�rise votre prose : Cherchez la v�rit�, il n’est jamais trop tard...

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- bonalors 31 juillet 2017 08:55
  
  @LucDolmont
  Bonjour
  Dieu aurait mieux fait de cr�er un esclave plut�t qu un homme, ce qu il a d’ailleurs tente de faire, Malheureusement cela s est av�r� un �chec, car l’esclave a commence a se reproduire comme un petit lapin,
  Alors du fait de cette reproduction, il n est l esclave que de lui m�me, en quelque sorte il s’est lib�r� ....
  Le programme est anyway totalement frelate au d�part.
  Maintenant la soumission est naturelle, vous �tes dans la norme, et une certaine forme de v�rit�, celle du nombre.
  Je pressens n�anmoins qu’il vous reste une vague confusion, alors je vous l accorde les concepts de v�rit� et justice sont totalement inutiles et dangereux, ainsi que l acte de cr�er incompr�hensible pour la quasi totalit� d entre nous. Il est important de ne pas remettre en question le caract�re divin de nos ma�tres
  Il convient surtout de ne pas rechercher la spiritualit�, ds votre trinit� c’est l’esprit saint, ou l’inspiration divine pour un cr�ateur comme moi .... eh eh
  Portez vous bien Mr Lavoisier
  
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Comment cr�ons-nous la v�rit� ?

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