De l’apartheid au génocide : l’honneur perdu de l’état d’Israël
Il n’est plus permis de le nier : sous la conduite du criminel Netanyahou, l’état hébreu se livre à Gaza à une opération de nettoyage ethnique dont le caractère génocidaire sans précédent au détriment des Palestiniens ne fait plus de doute. Chaque jour, des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards sont massacrés par l’armée israélienne. L’objectif poursuivi par l’exécutif israélien est clair : éradiquer de sa terre le peuple gazaoui...
Nul ne peut nier l’horreur des attaques terroristes perpétrées le 7 octobre 2023 sur le territoire israélien par les commandos armés du Hamas et des groupes djihadistes associés : outre des milliers de blessés, 1170 Israéliens, majoritairement des civils, ont été sauvagement assassinés ce jour-là dans les villages proches de la frontière qui sépare Israël du territoire gazaoui, ou sont décédés les jours suivants ; et environ 250 autres ont été enlevés lors de ces raids criminels pour faire pression sur le gouvernement israélien.
Cette agression barbare a, de manière parfaitement légitime, justifié la riposte de l’état hébreu et la volonté de son gouvernement de détruire le Hamas afin d’assurer la sécurité de la population israélienne. Mais elle ne justifie pas la mise en œuvre et la poursuite d’un but de guerre qui n’est plus limité à la neutralisation des combattants islamistes opposés à l’existence de l’état hébreu, mais relève de facto d’un processus génocidaire. Rappelons à cet égard que toute action visant à exterminer ou à déplacer tout ou partie d’une population est de fait un crime de génocide !
Comment nommer autrement ce qu’il se passe à Gaza ? Au moins 45 000 Palestiniens – dont près de la moitié sont des enfants ! – ont été massacrés à ce jour dans le territoire, et environ 100 000 Gazaouis ont été blessés, dont des milliers resteront handicapés à vie, à l’image de ces gamins amputés dont Tsahal a transformé les rêves en cauchemars tragiques. Sans oublier les destructions : près de 70 % du bâti de la bande de Gaza (habitations, hôpitaux, écoles, commerces, ateliers et entrepôts) ont été gravement endommagés ou totalement détruits, au point qu’en de nombreux lieux ne subsistent plus que d’hallucinants champs de ruines où tentent de survivre des personnes volontairement affamées par Benyamin Netanyahou et ses alliés d’extrême-droite.
« Entre la mer [Méditerranée] et le Jourdain n’existera qu’un seul espace de souveraineté israélienne. » En 1977, le Likoud – le parti de Benyamin Netanyahou – annonçait déjà la couleur en plaçant l’objectif d’établir le « Grand Israël » au cœur idéologique de son projet politique. Ce qui impliquait, à un horizon plus ou moins lointain, l’annexion pure et simple des territoires palestiniens de Cisjordanie et de Gaza.
Ce projet, Avigdor Lieberman – fondateur du parti d’extrême-droite Israel Beytenou et ex-titulaire de plusieurs maroquins ministériels – l’a très bien illustré en 2015 en exprimant ce que pensaient, et pensent encore, les plus extrémistes de ceux qui, dans les allées du pouvoir de Netanyahou, encouragent la dérive fasciste de l’état hébreu : « Les Israéliens arabes n’ont pas leur place ici ; ils peuvent prendre leur baluchon et disparaître ». Lieberman est même allé plus loin en affirmant : « Ceux qui sont contre nous méritent d’être décapités à la hache » !
Depuis, les partisans du Grand Israël se sont lâchés et clament ouvertement leur haine des Palestiniens, ces « animaux humains », comme les qualifiait l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant en 2023. Sans vergogne, ils assènent leur projet de les éradiquer de la nouvelle Terre promise à laquelle ils aspirent désormais sans complexe. Cela passe par un nettoyage ethnique assumé par le ministre suprémaciste de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir, lequel veut que soit mise en œuvre « l’émigration de centaines de milliers de Palestiniens de Gaza ». Une perspective approuvée par le ministre ultrareligieux des Finances Bezalel Smotrich le 6 mai : « Dans quelques mois (...) Gaza sera totalement détruite », ce qui contraindra les Gazaouis – ceux qui n’auront pas été massacrés ! – à « se relocaliser pour commencer une nouvelle vie ailleurs » (comprendre en Égypte ou en Jordanie).
Face à cette situation atroce, laissons – une fois n’est pas coutume – la parole à Dominique de Villepin dont les propos tenus ce mardi 20 mai sur l’antenne de France Info sont frappés au coin du bon sens et de l’humanité : outre la reconnaissance de l’État palestinien par la France, il faut « suspendre l’Accord européen avec Israël , mettre en place un « embargo des armes de tous les pays européens » à destination de l’état hébreu et envisager un « défèrement de l’ensemble des membres du gouvernement [israélien] devant la Cour pénale internationale ».
Puisse l’ancien Premier ministre être entendu par le président de la République et par les membres du Conseil européen !
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