jeudi 10 mai 2007 - par Forest Ent

Faut-il achever le PS ?

Encore une fois, les médias ont fait une élection présidentielle. Pas en 2007, en 2006. La présidentielle de 2007 n’était pas perdable pour la gauche, mais le PS a choisi de la perdre plutôt que de répondre à la demande de ses électeurs.

Les lecteurs réguliers d’Agoravox savent ce que sont les médias, et surtout qui ils sont. Les autres peuvent s’informer sur la forêt des médias. Ce sont les émanations d’un certain nombre d’oligopoles qui agissent sur la vie publique et en tirent profit.

"Le Canard enchaîné" du 9 mai 2007 : "avec qui Nicolas Sarkozy a-t-il dîné pour fêter son triomphe ? (...) Martin Bouygues, Vincent Bolloré, Alain Minc, conseiller de François Pinault, .... (...) Arnaud Lagardère n’était pas de cette fête. Il avait déjà eu le plaisir de féliciter Sarko au siège même de la campagne de l’UMP. Deux autres patrons nécessiteux avaient bénéficié de la même faveur : Antoine Bernheim et Albert Frère."

Voici une liste de gens solidement impliqués dans les médias, à qui il faudra renvoyer l’ascenseur, et qui vont bénéficier des prochaines privatisations et marchés publics. Sarkozy a déjà vendu Alstom à Bouygues. Le suivant sera-t-il Areva ? Je suppose que cela ne déplairait pas non plus à M. Frère, et que les assurances santé et retraite intéressent bien M. Bernheim, entre autres...

Mais cette république bananière n’a pas été inventée par l’UMP et fonctionnait déjà très bien du temps de Mitterrand. Rappelons que c’est à l’époque le Crédit Lyonnais qui a financé le développement d’Arnault, Pinault et Bolloré, que c’est Fabius qui a financé Arnault, que c’est Strauss-Kahn qui a offert Aérospatiale à Lagardère, qui vient de s’en débarrasser juste à temps dans EADS en disant qu’il préférait être considéré "incompétent" qu’initié.

En 1981, Mitterrand a appliqué le « programme commun » de la gauche. En 1983, il a dû choisir entre ce programme et le maintien dans le système monétaire européen. Il a choisi l’Europe, et c’est resté la plus grande constante de sa présidence, à une époque où la droite gaulliste, et Chirac en particulier, était souverainiste. Son grand oeuvre a été le traité de Maastricht, ratifié de justesse par référendum.

Puis le piège s’est refermé. L’UE, soigneusement noyautée par les oligopoles, est devenue une machine beaucoup plus libérale que l’ensemble de ses parties, et au nom de Bruxelles on a privatisé, libéralisé, figé la monnaie, bref appliqué le consensus mortel de Washington, traitement réservé jusque là par le FMI aux pays du tiers-monde. Le PS s’est alors trouvé au nom de l’Europe dans un vide idéologique absolu, et la droite libérale s’est découverte européiste.

Il y a des moments où tout peut basculer.

En 2002, à travers le vote Chevènement qui a privé Jospin de deuxième tour, et surtout en 2005, où le traité constitutionnel a été refusé a 55%, mais avec une majorité encore plus grande à gauche, les électeurs de gauche ont signifié au PS que ce qu’il avait fait ne marchait pas et ne répondait pas à leur demande. Malgré une tentative en free-lance de Fabius, peu crédible vu son bilan personnel, le PS y a opposé une fin de non-recevoir. Des « projets » se sont « affrontés » sans qu’une clarification n’en ressorte, et début 2006 le PS ne savait toujours pas où il en était.

En mars 2006, un buzz Ségo - alors illustre inconnue - est apparu dans les médias. La première semaine d’avril 2006, elle fait la une du « Parisien » (dont Lagardère est actionnaire), de « VSD » (Bertelsman), du « point » (Pinault), et a eu droit à un reportage spécial sur TF1 (Bouygues). Trop pour une inconnue. Trop pour une coïncidence. Elle commence alors à planer dans des sondages où l’on ne l’oppose qu’à des éléphants, jamais à d’autres outsiders, en particulier « nonistes ».

Qu’est-ce qui serait le plus humiliant à imaginer : que Bouygues ait choisi le candidat du PS, ou bien que le PS ait pu faire faire sa promotion par Bouygues ? Ou ne serait-ce pas simplement une convergence d’intérêts entre éléphants et mammouths ?

Attention, je n’insinue pas du tout que les médias ont choisi Mme Royal pour faciliter le travail à M. Sarkozy. J’insinue qu’ils l’ont choisie pour éviter à tout prix qu’une tendance « noniste » n’émerge au PS. Car à ce moment-là, la victoire du PS à la présidentielle apparaissait fort probable, face à une UMP totalement discréditée, au bilan catastrophique, et qui avait poussé la corruption à des niveaux vertigineux, dont le sommet restera sans doute l’aministie par M. Chirac d’un de ses ministres, M. Drut, condamné dans une affaire de financement de son propre parti. Et le « non » avait alors des chances de l’emporter à la présidentielle, ce qui n’arrangerait pas les affaires de MM Bouygues, Arnault, ... J’insinue également que les médias ont choisi Mme Royal en plein accord avec un certain nombre d’éléphants du PS, compromis par et pendant le « mitterrandisme ».

Faute de clarification idéologique, le PS n’a pas proposé de programme « noniste », et s’est rabattu sur un patchwork de mitterrandisme, social-démocratie et sarkozysme, ce qui n’a pas convaincu les « oui-istes » qui, tant qu’à faire, ont préféré voter Bayrou. Le PS n’avait aucune explication de « ce qui n’avait pas marché » et de ce qu’il fallait changer. Le résultat en a été qu’il ne disposait d’aucun axe d’attaque clair contre l’UMP, dont la défense était pourtant en miettes, avec un bilan catastrophique sur tous ses thèmes favoris. Sarkozy a même pu se payer le luxe de faire, pour les électeurs FN, la campagne du « non », sachant bien que les ultralibéraux savaient bien qu’il n’en pensait pas un mot. Ca ou la « fracture sociale » ...

Dans une crise de type « argentin » comme celle qui nous ronge depuis longtemps, la fracture principale n’est pas entre gauche et droite. Quand l’heure des comptes vient, c’est « que se vayan todos ». Elle n’est pas entre « valeur travail » et « valeur du travail », grands mots démagogiques sans conséquences. Elle ne porte pas sur des « valeurs » généralisantes comme celles qui ont porté Bush au pouvoir. Elle est, dans les actes et pas les discours, entre le fait de soutenir ou pas un système de connivence entre oligopoles et politiques qui s’enrichit au détriment de la nation, avec la participation de l’UE, système coproduit par tous les partis de gouvernement précédents, et pour lequel un quinquennat nouveau s’ouvre sous les meilleurs auspices.

Il est nécessaire que la génération Mitterrand quitte les commandes à gauche, que s’y installent des hommes et femmes qui puissent tenir sans honte un langage clair contre l’appropriation du bien public par des intérêts privés, et que la gauche admette enfin que les politiques menées par l’UE vont à l’exact opposé de ses valeurs. Si le PS n’est pas capable de cette révision, et persiste à ignorer le sentiment de ses électeurs, alors il faudra faire sans, et le mieux serait un schisme rapide entre « oui-istes » et « nonistes », que j’appelle ici de mes voeux pour que nous puissions nous compter en tant qu’électeurs.



35 réactions


  • tvargentine.com lerma 10 mai 2007 09:56

    Avec la prise du pouvoir au sein du PS par la nouvelle famille Caucescu (ROYAL/HOLLANDE) et la secte de troskiste (Cambadelis,Melanchon,Dray..) comme idéologues,nous n’avons pas besoin de les achever mais tous simplement de les ignorer aux législatives.

    Il est vraiment malheureux de voir un grand parti comme le PS devenir ainsi le pouvoir personnel de personnes qui entendent penser à la place des citoyens de gauche.

    La meilleure des leçons c’est que la gauche plurielle face un rassemblement unitaire (LCR,PC,VERT,BOVET..) sans le PS et que les anciens électeurs du PS qui ne se reconnaissent plus dans la dérive personnelle des nouveaux Caucescu (qui ne veulent pas rendre de compte à personne) aillent voter BAYROU.


  • Philippe D Philippe D 10 mai 2007 10:30

    Intéressant.

    Pourriez-vous me dire si, selon vous, cette frontière ’Oui-istes / Non-istes comme vous-dites recoupe précisémént, ou pas, ou avec quels détails et subtilités, la frontière Libéraux / Antilibéraux ?

    Désolé de mon ignorance de la subtilité des positions des uns ou des autres et de la vie interne du PS, mais à qui pensez-vous chez les Non-istes, non éléphant ou médiatisés, qui aurait(aient) pû prétendre à la course à l’investiture pour le PS ?

    Merci


    • bozz bozz 10 mai 2007 11:03

      à mon avis les non’istes principaux sont Fabius et ses collaborateurs (Bartolone, Mélanchon, etc...) Emmanuelli...


    • Forest Ent Forest Ent 10 mai 2007 11:55

      @ Philippe

      L’opposition oui/non est une opposition pour ou contre l’ultralibéralisme. Mais le mot « liberal » ayant tant de connotations, je proposerai, comme je l’ai promis à dragoncat dans un post récent, un prochain article pour tenter de définir en quoi consiste à mon avis une gauche antilibérale.

      Pour savoir qui aurait été un bon outsider noniste, je remarque que je ne connaissais pas Mme Royal il y a un an. Je ne peux donc prétendre énumérer tous les outsiders nonistes potentiels. En tout cas, pas Fabius, trop compromis, ni Emmanuelli, qui a un casier judiciaire trop rempli. Il l’a eu ’pour la bonne cause mitterandienne au nom du reste du PS’, mais c’est rédhibitoire. Il y avait 20 autres présidents de région PS. Pourquoi pas quelqu’un comme Vauzelle ? En tout cas, on a maintenant 5 ans pour se poser la question.


    • Vincent 10 mai 2007 12:00

      Je pense surtout que le « non » de Fabius était un « non » stratégique en vue de la présidentielle.

      D’ailleurs il s’est présenté à l’investiture est s’est ramassé, pour mémoire il a fait 18.54% des suffrages du PS.

      Donc si vous voulez une scission entre les oui-istes et les non-istes.

      Le PS non-iste s’associant aux anti-libéraux représenterait

      11.69%(somme des candidats anti-libéraux et verts).

      18.54% des 25.87% du premier tour soit 4.79 %.

      Soit au total, en admettant que l’on puisse unifier la gauche anti-libérale, cette force représenterait :16.48%

      Maintenant si vous prenez les 18.57% de Bayrou + 40% (électeurs Bayrou premier tour votant Ségolène au second) des 25.87% de Ségolène cela représenterait 28.91%

      Est-ce que cela pourrait constituer les bases du nouveau parti démocrate de François Bayrou exemple ?

      Rien n’est moins sur, d’autant qu’en 2012 si l’on additionne les forces centristes et les forces de gauche en gardant la même répartition ils obtiendraient 28.91%+16.48% = 45.39% des suffrages ; encore insuffisant pour prétendre à l’Elysée.

      Alors ces 45% n’ont plus qu’à espérer que le nouvel Elu se plante, sinon ça ne marchera toujours pas.

      Alors faut-il achever le PS, je pense qu’ils se scinderont d’eux même, enfin cela serait souhaitable s’ils veulent peser dans les prochaines élections.

      Maintenir une unité artificielle ne trompe personne.

      Je pense que les anciens devraient laisser la main, un p’tit gars comme Besancenot s’il adoucissait un peu son discours pourrait très bien rassembler les quelques 16% d’anti-libéraux sous son nom.

      Alors bien sur cela signifierait aussi que les partisans du oui acceptent de se fondre dans le nouveau parti démocrate de François Bayrou, donc qu’ils n’aient plus les commandes et renient leurs ambitions politiques personnelles.

      Il me semble que cette solution pourrait convaincre beaucoup de Français, mais je pense que l’ego de chacun interdira cette solution.

      Donc on pourrait conclure que s’ils ne parviennent pas à ce type de changement, c’est qu’ils agissent pour leurs propres comptes et ambitions personnelles et pas pour les Français !!!


    • Philippe D Philippe D 10 mai 2007 12:05

      @ Forest Ent

      Vous semblez donc estimer que les Ouiistes du PS sont partisans de l’ULTRA-libéralisme ?

      Dans ce cas où se situe, toujours selon vous, la frontière entre partisans du libéralisme et partisans de l’Ultralibéralisme ?


    • Forest Ent Forest Ent 10 mai 2007 12:05

      @Vincent

      Pas d’accord. Fabius a eu 18% des votes des militants du PS. Soit. Mais à mon avis le « non » a plus de 50% des votes des électeurs du PS. Le parti n’est plus du tout en phase avec ses électeurs. Une scission permettrait de se compter vraiment.


    • Forest Ent Forest Ent 10 mai 2007 12:08

      @ Philippe

      Par exemple entre M Reboul et moi. smiley

      Par exemple entre le fait de soutenir ou pas la directive UE sur la libéralisation du marché de l’énergie.


    • Philippe D Philippe D 10 mai 2007 12:22

      @ Forrest Ent

      Si je comprends bien :

      Vous êtes, vous, noniste.

      Vous vous considérez comme partisan du libéralisme mais pas de l’utralibéralisme ???

      Même question alors : Où situez vous la frontière entre libéraux et antilibéraux ? Pil poil juste à gauche du PS actuel ? Au sein de l’aile gauche du PS ?


    • Forest Ent Forest Ent 10 mai 2007 12:37

      @ Philippe

      Je voulais dire que le PS n’est pas du tout constitué comme ses électeurs. Il y a à mon avis au PS deux tiers d’ultralibéraux, alors que la proportion pourrait être inverse dans son électorat.


    • Philippe D Philippe D 10 mai 2007 14:28

      @ Forrest Ent

      Le sens de ma question était, et vous y répondez un peu de façon indirecte, que vous considériez les Ouiistes du PS comme ultralibéraux ?

      De l’extérieur cela semble assez surréaliste.

      J’avais compris qu’une partie du PS (et de ses dirigeants mais dans quelle proportion pour l’un et l’autre ?) était d’accord avec le principe de l’économie libérale. Je ne serais pas allé jusqu’à penser qu’ils puissent être ultralibéraux.

      Vous ne dites pas en revanche si vous vous considérez comme libéral ou anti-libéral.

      Je suis d’accord avec vous, et depuis longtemps, que, pour clarifier les choses, libéraux et antilibéraux (de mon point de vue) Ultralibéraux/Ouiiste et Nonistes (nonistes : libéraux ? antilibéraux ? ) du vôtre, auraient intérêt, surtout pour les électeurs, à opérer la scission.

      Quant au pourcentage des électeurs qui suivraient telle ou telle tendance je ne suis pas aussi sur que vous. C’est sans doute 1 des problèmes du PS : A force de ratisser large sans bien préciser où se situent les lignes de fractures, son électorat est devenu lui aussi un mailting-pot de tout et de son contraire.

      Ne pensez vous-pas que les partisans du Non, pour moi les antilibéraux, ont entretenu sciemment la confusion pour rester une contre-force dans un parti qui avait à vocation à reprendre 1 jour le pouvoir ? ( à la différence des petits partis d’extrême gauche)

      Vous voyez qu’il serait intéressant que vous même, vous éclairiez un peu notre compréhension pour que nous puissions apréhender où se situe, toujours selon vous, la ligne de démarcation interne au PS.


    • Forest Ent Forest Ent 10 mai 2007 20:27

      @ Philippe

      Je sais : on s’y paume dans cette terminologie « libéral », « ultralibéral », « noniste », ... Je l’ai promis et je ferai un autre article pour clarifier ces points et tenter de préciser des valeurs autour desquelles une gauche pas « ultralibérale » pourrait se reconstruire.


    • Forest Ent Forest Ent 14 mai 2007 12:55

      @ Philippe

      La suite dans un article posté là :

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24259


  • Nometon Nometon 10 mai 2007 11:42

    Quand on lui a posé la question de savoir qui serait, selon lui, son principal adversaire en 2007, Nicolas Sarkosy déclarait à l’automne dernier, devant les télévisions : « je crains que ce soit une femme ! ». Le vote interne n’avait pas encore eu lieu au sein du parti socialiste que déjà, le chef de la droite affirmait sa préférence... contribuant ainsi, avec une habileté qui lui est coutumière, à ce fameux buzz !


    • BuZardinho BuZardinho 10 mai 2007 15:14

      Hypothèse interressante que cette détermination forcée, sondages et unes à l’appui Royal était la seule à battre Sarkozy ( qui était déjà élu président dans les mêmes médias ).

      Tout rejoint à le penser, sans crier au complot, ce fameux buzz, d’ailleurs dans le Monde de lundi, une phrase de Sarko très intéressante disant qu’il fallait une année pour que les français admettent correctement une idée.


  • ExSam 10 mai 2007 12:33

    Très bon article. Pointe l’essentiel avec précision et clarté.

    Faut-il achever le PS ? Oui.

    A condition que l’on croit à une possible gauche de nouveau forte de ses valeurs et de ses troupes.

    La force de l’ultra-libéralisme à l’oeuvre, l’obstacle idéologique que lèvent tous les jours l’immense majorité des médias à la refondation d’un paradigme de gauche et, bien entendu, les ambitions carriéristes des petits et grands maîtres d’un guignol agonisant, démontrent qu’aujourd’hui la gauche véritable est dos au mur.

    Les vieux cons en ont eu pour leur argent. Ils apprécieront.


  • LE CHAT LE CHAT 10 mai 2007 13:18

    Bon constat , il faudra mettre les éléphants au cimetière et que se séparent les ouiouistes et les nonistes afin que l’electeur s’y retrouve .cela vaudra mieux que ce ramassis aux idées hétérogènes pacsés sous le le logo à la rose


  • Casimir 10 mai 2007 13:30

    Il faut surtout que le PS se débarrasse de son idéologie ultra gauchiste et assume quelques valeurs de droite. Reprendre simplement le contrôle de l’immigration, une petite once de patriotisme, bien sûr la lutte contre les violences et assumer ensuite complètement son programme de gauche. La droitisation n’est pas dû au discours mais bien aux électeurs.....


    • Pinpin 10 mai 2007 23:47

      Alors autant voter à droite. Bayrou encourageant le vote Royal, on ne peut pas croire qu’elle soit anarshivadirste de gauche.


  • Lisa 10 mai 2007 15:42

    Vu le résultat de cette élection, il semblerait plutôt rétrospectivement que la victoire du « non » au référendum de 2005 ait procédé davantage d’un repli nationaliste que du franc rejet d’une Europe ultralibérale... en tous cas la question se pose, il me semble. Sinon, 100% d’accord avec cette analyse... Plus de cent ans après la séparation de l’Eglise et de l’Etat, vivement la séparation du pouvoir politique et du pouvoir économique ultralibéral dominant, nouvelle religion de nos sociétés dites « modernes »... je ne suis juste pas sûre qu’une scission du PS permettrait, en séparant le pseudo-bon grain des « vrais » socialistes de l’ivraie supposée des sociaux-démocrates « libéraux », l’avénement et le succès de cette noble idée. D’abord parce que, toute « gauchiste » que je sois, je ne confonds pas la sociale-démocratie avec l’ultralibéralisme et que, malgré leurs divergences,il me semble que tous les courants du PS se rejoignent sur cette valeur maîtresse et constituante de la Gauche pour moi : qu’il n’est pas de progrès social et économique qui tienne s’il ne vaut pas pour TOUS, et qu’en conséquence l’égalité est un idéal qui se tire par le haut et non à boulets rouges, oranges... ou bleus.


    • Vincent 10 mai 2007 16:16

      Je dirais plutôt que le « non » était un vote sanction contre le gouvernement Raffarin, les nonistes ont largement joué la dessus.

      Mais quels qu’aient été leurs votes, la future assemblée, si elle est essentiellement bleue, votera un traité simplifié, comme ça plus de risque de se prendre un veste et de donner la parole à l’opposition.

      Et là cela risqquera d’être pire qu’avant.

      Mais bon les nonistes n’avaient qu’à tous voter Ségolène.


  • Argo Argo 10 mai 2007 15:51

    Non il ne faut pas achever le PS. La France a besoin de ce qu’on peut appeler comme on veut, le bipartisme, le clivage droite gauche, l’alternance. Bref deux grands partis du genre Républicain et Démocrate, ou Libéral et Travailleurs, comme dans toutes les démocraties modernes.

    En ce sens, le PS n’a pas su évoluer, et son premier secrétaire en est directement responsable. Entre le social libéralisme et l’anti-libéralisme, il fallait choisir, pas offrir cette mascarade de Ni Ni sortie du congrès du Mans.

    Au PS, d’autres hommes sont attendus la génération des Peillon, Hamon et d’autres. Combien de temps faudra t-il attendre ? Quoi qu’il en soit, la démocratie a besoin d’un PS et d’un UMP forts (ou d’un parti démocrate s’il existe un jour) qui jouent l’alternance. Pour éviter que le débat ne quitte les bancs de l’assemblée pour la rue. 85% de participation, c’est pas pour finir en eau de boudin idélogique d’extrêmes gauche ou droite ou en remake de mai 68 (pâle copie puisque les problèmes sont tout à fait différents aujourd’hui).

    Ce n’est pas la question d’être de droite ou de gauche, simplement le souhait d’une forte représentation démocratique de deux grands partis politiques en France.


    • Jip 10 mai 2007 16:59

      Apparemment certaines personnes ici même pensent qu’il existe des libéraux au PS. Franchement à part peut-être Jean-Marie Bockel j’ai du mal à voir.

      Si vous voulez en savoir plus sur le libéralisme je vous renvoie à mon article introductif.

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=20928


    • Argo Argo 10 mai 2007 17:23

      Bockel disait dans sa motion « « dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit » suffirait à la rénovation du socialisme français. »

      Peut être aussi arrêter de penser que le Blairisme est une politique de droite et s’en servir, le présenter comme une politique de gauche qui réussit et non comme une politique de droite qui échoue (comme le PS le fait stupidement depuis quelques années). Là, la droite serait valablement attaquée.

      Au lieu de cela, on laisse à Sarkozy lui même le culot de se revendiquer de Blair et d’opposer (notamment lors du débat du 2 mai) les exemples de Blair et des social-démocraties d’Europe du Nord à ... Mme Royal.

      Le monde à l’envers et la gauche la plus bête du monde.


    • Forest Ent Forest Ent 10 mai 2007 19:04

      @ Argo

      « la démocratie a besoin d’un PS et d’un UMP forts qui jouent l’alternance. Pour éviter que le débat ne quitte les bancs de l’assemblée pour la rue. 85% de participation, c’est pas pour finir en eau de boudin idélogique d’extrêmes gauche ou droite ou en remake de mai 68 »

      En théorie, oui. Encore que le bipartisme pur n’existe pas, et que l’histoire de la 5ème est plutôt celle d’un 2x2. Il faut qu’il y ait à droite et à gauche des « courants » ou « sous-partis » qui évitent la sclérose qui vient d’arriver au PS, qui a fait le choix de l’appareil contre les électeurs. Ce qui démontre aussi que des vraies primaires, c’est avec les électeurs.

      Si le PS ne réagit pas ou n’explose pas très vite, nous sommes partis pour quelque chose de bien pire que mai 68, qui était somme toute un évènement de gravité limitée.

      Ne nous fions pas trop à l’apparence de bipartisme et à la forte participation de ce scrutin. Les votes étaient souvent plus « contre » que « pour ».

      Pinocchio a canalisé le mécontentement à droite avec un discours de guerre contre la gauche et les immigrés. Ca tiendra combien de temps ? Et qui va calmer à gauche la colère née d’une énième trahison des clercs, et après l’extraordinaire catalogue de provocations ciblées de l’UMP ?

      J’espère que vous n’imaginiez pas que les gens de gauche sont en train de se dire « c’est pô grave, on fera mieux la prochaine fois ». Plus que vers le bipartisme, cette élection a été un pas vers la guerre civile.


  • RemiZ 10 mai 2007 16:53

    L’article est vraiment tres bon.

    Je ne peux cependant pas etre d’accord avec cette scission oui/non au sein du PS. Personnellement, j’avais vote blanc, considerant que ce traite n’etait pas bon, mais me demandant comment en faire un qui convienne a 25 pays...

    J’aurait beaucoup aime cette constitution europeenne, si elle n’avait pas compris autant de mesures economiques, qui sont pourtant deja ratifiees par de nombreux accords. Le probleme etant que de nombreuses propositions de lois de gauche seraient devenues anticonstitutionnelles et n’auraient meme plus pu etre discutees.

    Au PS, il y a les Oui-istes, les Nonistes et les Oui, mais-istes, qui ont pour beaucoup vote Non suite a la campagne pro-Non ( :-P) tres bien menee.


    • ZEN zen 10 mai 2007 18:01

      @Le Furtif, bonsoir

      « Pour faire une politique de droite , les partis de droite suffisent. »

      Bien d’accord avec toi.Dur avec Ségolène ! Mais ce n’est que l’aboutissement de longues années de pratiques équivoques...

      Je crains que nous ne soyons partis vers un bipartisme à l’américaine..

      Bien à toi.


  • Bulgroz 10 mai 2007 19:27

    L’article est honnête et sans prétention.

    Toutefois, il me semble que Forest Ent se trompe quand il dit : « Si le PS n’est pas capable de cette révision, et persiste à ignorer le sentiment de ses électeurs, sur les sentiments des »vrais electeurs du PS« ..... »

    C’est quoi, c’est qui, ces vrais électeurs et quel age ils ont ?


    • pixel pixel 10 mai 2007 21:12

      oui, mais la mondialisation permet à des pays d’emerger de la misère, et je ne comprend pas comment les gens de gauches peuvent être contre ce phénomène sauf à penser qu’ils préféraient que ces pays quand ils étaient pauvres et assistés de façon charitable par les pays riches.


    • perlin 11 mai 2007 06:43

      Très bien vu Pixel.

      C’est tout le problème de cette technocratie de gauche tellement autocentrée que ses électeurs s’en écartent inexorablement.

      Tout cet article et beaucoup de ses commentaires sont révélateurs du désarroi dans lequel se trouve le PS. Quand on est disqualifié, il ne reste plus qu’à refaire le match et c’est ce qu’ils font : oui-ouiste contre non-istes, libéraux contre les anti-libéraux, on récupère l’extrême gauche et on fusionne avec la gauche de la gauche mais exit Fabius et Emmanuelli, ils sont cramés.

      Je voudrais voir la tête de Besancenot tombant la-dessus et se tordant de rire. smiley


  • moebius 10 mai 2007 23:38

    putain ! quelle dégoulinade purulente de pue


  • chmoll chmoll 11 mai 2007 10:05

    Faut-il achever le PS ?

    pas b’soin i sont en soins paliatifs,faut laisser faire la nature

    ou alors l’heutanasie,ben non i sont heutanasié eux mème

    ben on peut plus rien faire alors


  • mathieudorville 11 mai 2007 14:24

    Il me semble que les conflits de personnalités sont toujours présents dans les groupes humains même dans les petites associations ou le pouvoir en jeu est dérisoire çà existe, je ne parle même pas des relations de voisinage entre français quand elles existent, personnellement devant cette douche froide électorale j’ai tendance à dire que nous ne sommes pas assez responsables en tant que citoyens, les responsables du parti socialiste (ou de l’udf etc..) c’est nous. Après cinq ans ou l’on a vu entre autres le démentellement des services publiques, la présence de la France au niveau européen s’effondrer etc.., nous reconduisons la même majorité celà dénote un manque de maturité et une incapacité à s’informer et à être responsable. Mathieu


  • dan 11 mai 2007 21:04

    Brillante et très juste analyse.Tout à fait d’accord avec l’auteur.


  • Schwarzenegger 14 mai 2007 11:48

    Si Sego avait passé moins de temps avec ses amants, elle aurait travaillé plus consciencieusement et plus intelligemment.


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