mercredi 22 juin 2016 - par Fergus

Je hais le football ! (Plus que jamais)

Je ne doute pas un instant que les matches de l’Euro 2016 offrent à beaucoup d’entre nous un spectacle attractif, au moins en matière de suspense à défaut de qualité de jeu. Il fut un temps où j’aurais moi-même pris du plaisir en suivant la compétition, au stade ou devant mon écran de télévision. Mais c’était avant... Avant les dérives de ce sport... Avant l’année 1998, celle de l’overdose...

Le football, je suis tombé dedans lorsque j’étais gamin. Pour être précis, le 13 juin 1956. J’avais neuf ans, et mon père m’avait emmené au Parc des Princes où se jouait la première finale de la Coupe d’Europe. D’un côté le Stade de Reims et le légendaire Kopa, de l’autre le fabuleux Real de Madrid conduit par le non moins légendaire Di Stefano. Sur la pelouse, 22 héros dont nous échangions, mes copains et moi, les effigies cartonnées dans la cour de l’école. Malgré la défaite des Rémois, j’avais quitté le stade ébloui. Le charme s’est définitivement rompu en 1998.

Pour des raisons familiales, il m’a fallu attendre d’avoir 14 ans pour enfin chausser les crampons et entamer ma première année de compétition. Je portais alors le maillot noir et violet d’un modeste club d’arrondissement parisien. J'ai ensuite joué durant 32 ans dans divers clubs et encadré pendant plus d’une décennie des jeunes footballeurs parisiens. Tout cela pour dire que le football, je connais bien. J’ai même accompagné de l'intérieur l'histoire balbutiante du Paris Saint-Germain lorsqu'il était managé par un homme chaleureux et sincère, le vice-président délégué Guy Crescent, par ailleurs pédégé de l’entreprise de transports Calberson. Ce fut l’occasion pour moi de côtoyer des joueurs professionnels exemplaires comme Jean Djorkaeff ou Jean-Claude Bras. L’occasion également de rencontrer des personnalités fédérales de premier plan comme Fernand Sastre et Henri Patrelle

Le football a commencé à me poser des problèmes avec l'arrivée en force du fric dans un milieu professionnel qui, jusque-là, privilégiait encore les valeurs sportives et l’exemplarité éducative, ou du moins affichait cette volonté et tentait d’y être fidèle. La logique commerciale et la culture du résultat à tout prix ont définitivement pris le relais de cette culture du sport pour tous vers la fin des années 70, avec pour corollaire le développement généralisé du mercenariat, l’arrivée des affairistes à la tête des clubs et, déjà, des affaires de corruption, de transferts douteux et de doubles billetteries.

Des dizaines de morts, mais le spectacle continue !

Par la suite, tout s'est accéléré. Il y a d’abord eu, le 29 mai 1985, l’effroyable drame du Heysel et l'attitude indigne de Michel Platini et de ses coéquipiers de la Juventus, euphoriques de leur victoire en finale de la Coupe d’Europe sur les Anglais de Liverpool alors que l’on venait de relever 39 morts et des centaines de blessés dans les tribunes ! Ce jour-là, un terrible pas a été franchi par des sportifs, ou prétendus tels, pour de futiles honneurs et un paquet de fric alors que l’on agonisait à quelques dizaines de mètres de la pelouse.

Puis est venue la victoire de l’ Olympique de Marseille sur le Milan AC en finale de la Coupe d’Europe le 26 mai 1993. Une triomphe sur le terrain – grâce à un but d’anthologie de Basile Boli –, mais une victoire totalement usurpée car acquise grâce à un surendettement coupable qui a permis au controversé président de l’OM, un certain Bernard Tapie, d'aligner, au mépris de l’éthique sportive et des élémentaires règles de gestion, une formation que le club phocéen n'avait absolument pas les moyens de s’offrir. Un système de fuite en avant financier qui, malheureusement, est devenu depuis cette époque la règle des grandes nations du football européen et notamment d’un football britannique qui a longtemps trusté les victoires indues avant que ne soit mise en place une structure de contrôle de gestion qui peine encore à contrôler les flux d’argent venus des pays du Golfe persique ou apportés par de sulfureux oligarques des pays de l’Est.

Or, voilà que, quelques jours plus tard, éclate la pitoyable affaire du match acheté le 20 mai 1993 par l’OM face à l’US Valenciennes-Anzin, la fameuse affaire OM-VA qui se terminera : sur le plan judiciaire, par un retentissant procès où sera démontré l’absence de toute considération morale du donneur d’ordre Bernard Tapie ; sur le plan sportif, par la relégation de l’OM en 2e division. Cette affaire a fait deux victimes : le football français et Jacques Glassmann, le capitaine valenciennois, banni du milieu pour avoir osé dire la vérité, donnant une nouvelle fois raison au poète Guy Béart : «  Il a dit la vérité, il doit être exécuté ! »

Impossible de s’étendre – l’article n’y suffirait pas – sur les multiples incidents, parfois gravissimes, causés ici et là par les hordes de hooligans. Comme lors de ce match France-Angleterre où des skinheads avaient, sous les yeux terrifiés des jeunes footballeurs que j’avais emmenés au Parc des Princes, fracassé une bouteille sur le crâne d’un paisible supporter anglais dont le seul tort avait été de se trouver isolé dans le métro avec son écharpe rouge et blanche et la casquette assortie. Cela se passait en février 1984. Depuis, les hooligans se sont mis à proliférer, la palme de la sauvagerie revenant aux Britanniques et aux Néerlandais, désormais concurrencés dans la violence et la bêtise par leurs homologues des pays de l’Est, et notamment des Russes, parfaitement organisés pour les « fights » comme on a pu le vérifier il y a quelques jours à Marseille à l’occasion du match Angleterre-Russie. Ils ne sont pas les seuls, malheureusement, et nul n’a oublié que c’est à une horde de sauvages allemands que l’on doit, en 1998, la mort du gendarme Daniel Nivel à Lens en marge du match Allemagne-Yougoslavie. Et encore ne parle-t-on là que d’évènements constatés en Europe.

Où est le football dans ces déferlements barbares ? Quel plaisir peut-on prendre aux débordements multiformes dont le football est désormais le vecteur, entre invectives racistes et banderoles insultantes ? À l’image de celle, ignoble, qu’ont déployée les abrutis du PSG lors de la finale de la Coupe de la Ligue contre Lens au stade de France en 2008 : « Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Ch’tis ».

Et que dire des tragédies qui ont marqué l’histoire de ce sport, le plus souvent sous la forme de mouvements de foule incontrôlables comme ce fut le cas à Glasgow (66 morts en 1971), à Moscou (340 morts en 1982) ou à Sheffield (96 morts en 1989) ? Sans oublier les installations défectueuses, telles celles de Furiani qui ont causé en 1996 la mort de 18 personnes. Là encore, sans quitter les limites de l’Europe.

1998 : la France perd le sens de ses valeurs

Retour sur la Coupe du Monde 1998. Cette année-là, j'ai participé au printemps à une manifestation organisée à Paris entre République et Bastille contre la précarité et l'exclusion à l'appel d'une vingtaine d'associations. Nous étions moins de 8000 dans le cortège ! Comment s’en étonner alors que, depuis des mois déjà, on ne parlait que de football dans les médias, à longueur de journée, quel que soit le thème des émissions et quelle que soit l’importance de l’actualité socioéconomique ? Avant même la compétition, j’avais atteint l’overdose, au point de me détourner des retransmissions télévisées, préférant cette année-là le vert des pâturages de l’Aubrac à celui des pelouses du Mondial.

Quelques semaines plus tard, la victoire acquise, 1 000 000 de personnes euphoriques s'agglutinaient sur les Champs-Elysées autour de l'équipe de France pour un simple trophée sportif. Parmi elles, probablement des dizaines de milliers de chômeurs et d’exclus, dramatiquement absents d’un défilé printanier qui avait été organisé pour eux. Comble de la sinistre pantalonnade qu’a été cette année 1998 : durant l’automne, 300 000 chasseurs sont venus battre le pavé dans les rues de la capitale pour sauvegarder leurs acquis. Parmi eux, là aussi des milliers de chômeurs et d’exclus, beaucoup plus concernés et motivés par leur droit de tuer que par celui de vivre décemment de leur travail !

Jamais je n'ai éprouvé un tel écœurement pour mon pays et pour ses habitants, capables de se mobiliser des mois durant pour un évènement futile, mais incapables de consacrer ne serait-ce qu'une heure de leur temps à des causes sociales essentielles comme le droit au travail et à la dignité pour tous ! Imaginons un instant ce qu’aurait pu être l’action sociale de notre pays si, entre le printemps et l’automne 1998, l’on avait dédié ne serait-ce qu’un quart du temps et de l’argent dépensés en marge d’une seule compétition sportive...

Les centres de formation : des machines à broyer

Je pourrais encore développer ici d’autres arguments concernant notamment les cas de dopage, les affaires de double billetterie, les scandales de paris truqués, ou bien encore les transferts « arrangés » qui ont touché nombre de clubs et de fédérations nationales lors des dernières décennies. Sans oublier bien entendu les malversations financières de différentes natures qui ont conduit récemment à faire le ménage à la tête de la FIFA et de l’UEFA. Des opérations « mains propres » qui ne rassurent pas pour autant les observateurs, les nouvelles têtes dirigeantes, Gianni Infantino en tête, étant suspectées d’avoir peu ou prou mis elles-mêmes la main dans le pot de confiture à l’image de Sepp Blatter, Michel Platini, Jerôme Valcke et consorts. Et que dire des affirmations du président déchu de la FIFA accusant l’UEFA d’avoir truqué des tirages au sort, notamment au moyen de... boules glacées ? Difficile de faire plus nauséabond que ces pugilats de crocodiles dans le marigot ! 

Autre sujet de rupture : les centres de formation des clubs professionnels dont j'ai pu, par le biais de joueurs dont j’ai eu un temps la responsabilité, découvrir à quel point ils cassent les jeunes (y compris naguère l’admirable AJ Auxerre de Guy Roux) ? Et cela avec le soutien actif des « conseillers techniques » des districts départementaux (les CTD) et des ligues régionales (les CTR), le plus souvent des anciens professionnels servant de rabatteurs. Un système mis en place avec la complicité de nombreux clubs amateurs d’où sont issus les joueurs talentueux. Et pour cause : ces clubs sont intéressés financièrement à l’envoi en centre de formation pro de leurs meilleurs jeunes dans l’espoir de toucher la juteuse prime dite de préformation en cas de signature de contrat pro. D’où un lobbying peu éthique de certains dirigeants et conseillers techniques en direction des parents.

Mais ce sont, sur ces différents thèmes, des dossiers complets qu’il faudrait instruire, particulièrement concernant le sujet brûlant des centres de formation qui, pour un joueur formé (comprendre apte à rapporter du fric au club) en rejette une dizaine d’autres sur le pavé avec pour bilan d’énormes désillusions sportives, un puissant sentiment de ratage, le poids des multiples vexations subies et, pour seul bagage, un vague diplôme de gestion ou de secrétariat sans la moindre valeur sur le marché du travail.

Tout cela les journalistes sportifs le savent parfaitement, mais plutôt que de parler de ce gâchis humain et a fortiori en dénoncer les effets sur les jeunes laissés-pour-compte, les grands médias préfèrent se concentrer sur les gagnants de ce système impitoyable, de cette machine à broyer : ceux qui, dans leur habit de lumière sponsorisé, font se pâmer par leurs roulettes ou leurs dribbles des millions d’anesthésiés du bulbe, incapables de mettre les choses en perspective et de redonner au football la place qui lui revient, celle d’un simple loisir à l’importance dérisoire en regard des énormes problèmes humains, économiques et environnementaux qui secouent la planète.

Dorénavant, je ne regarde plus le football à la télévision que par intermittence, quelques minutes par-ci, quelques autres par-là, sans pouvoir me défaire, au fond de moi, d’un sentiment de profond mépris pour ce qu'est devenu ce sport dans sa version professionnelle du 21e siècle. Un sport profondément gangrené par les spéculations financières de douteux oligarques russes ou les calculs géopolitiques de puissances pétrolières en mal de reconnaissance internationale.

Contrairement à ce que j’ai affirmé dans un titre volontairement provocateur, je n'en continue pas moins à aimer profondément ce sport que j’ai exercé durant 32 ans balle au pied, ou plutôt en mains (cf. Mémoires d’un gardien de but ringard). Le football reste en effet à mes yeux un jeu simple à la portée du premier gamin venu, un sport possédant de si évidentes qualités pour séduire qu’il ne faut pas s’étonner qu’il ait réussi à conquérir la planète entière. Dans ces conditions, difficile de s’en détourner totalement. C'est pourquoi il m'arrive, de temps à autre, de m'intéresser à une rencontre amateur ou à un match de jeunes lorsque mes pas m'ont poussé derrière la main-courante d'un stade comme ce fut le cas les 4 et 5 juin lors de l’Euro poussins de Pleudihen-sur-Rance (Ille-et-Vilaine). Un vrai bol d'air frais dans un environnement vicié !

Cet article est une reprise plus développée et actualisée d’un précédent article daté de mars 2009 (Je hais le football !)



148 réactions


    • solomonkane 22 juin 2016 20:11

      @Fergus
       lol, et il se trouve justement que je suis barman dans un grand etablissement de bord de mer qui retransmet les matchs :)

      Mon patron est loin d approuver toutes mes opinions, mais depuis que je lui ai dit qu aucun des revenus générés par l euro 2016 ne serait imposé, il les conteste un peu moins :D

    • Fergus Fergus 22 juin 2016 22:30

      @ solomonkane

      Le problème avec les fans est qu’ils ne veulent pas toujours voir ou entendre les vérités. La peur que l’on casse leur jouet, sans doute. Cette position d’autruche est pas absurde.


    • Fergus Fergus 22 juin 2016 22:32

      Erratum : cette position d’autruche est absurde.


  • Wakizashi Wakizashi 22 juin 2016 20:27

    Le mot « haine » est un mot très fort qui n’a pas grand-chose à faire là à mon humble avis. On parle d’un sport, d’un jeu. Je n’aime pas spécialement le golf, mais à quoi rimerait une haine à l’encontre du golf ? Et puis en tant que jeu, qu’est-ce que le foot a à voir avec les magouilles de Bernard Tapie ou de la FIFA, les violences des hooligans ou les dérives du star system ? Pas grand chose, pour ne pas dire rien.

    Le foot est à l’image de la société, il est un miroir grossissant de la folie du monde, mais à mon sens, il est victime, pas coupable. C’est à la mode de taper sur le foot, on tire sur l’ambulance, ça soulage mais ça ne demande pas le moindre courage.

    Quant à la nostalgie du foot de grand-papa, c’est un truc de vieux, le sempiternel « c’était mieux avant ». Le foot des années 70, c’est la préhistoire ; le niveau de jeu était à des années-lumières du niveau actuel, que ce soit d’un point de vue technique, tactique, physique ou mental. Surtout tactique d’ailleurs : le foot moderne est un jeu d’échecs ; tactiquement le foot des années 70 est au foot moderne ce que sont les additions au calcul tensoriel. Des progrès faramineux ont été accomplis en la matière, et l’équipe de France actuelle collerait un 15-0 à l’équipe de France des années 70 si elle pouvait la rencontrer.

    Enfin, les nostalgiques du foot d’antan ont en général le même défaut : ils confondent le foot amateur et le foot professionnel, en regrettant que le second ne soit pas comme le premier. Mais on pourrait presque dire que le foot amateur et le foot professionnel sont deux sports différents. A chacun son avis, mais pour la beauté du spectacle, je préfère mille fois assister à un match professionnel qu’à un match amateur.

    Si vous voulez prendre votre pied, allez voir Roger Federer jouer au tennis ; si vous voulez vous emmerder, allez voir votre grand-mère jouer au tennis. J’ai un peu de mal à comprendre que certains puissent promouvoir les matchs de leur grand-mère au détriment de ceux de Federer, mais si c’est un stratagème pour dégoûter les gens du foot, c’est une super idée ! Venant de quelqu’un qui hait le foot, c’est finalement très intelligent...


    • petit gibus 22 juin 2016 20:55
      @Wakizashi

      T’es un pro qui défend son bifteck
      ou quelqu’un qui a perdu toute notion des réalités ? !

    • Wakizashi Wakizashi 22 juin 2016 21:10

      @petit gibus

      Où est l’argument ?


    • Wakizashi Wakizashi 22 juin 2016 21:42

      @Porcu Nustrale

      Oui, je trouve que c’est assez symptomatique de cette génération du baby boom, cette génération qui voulait jouir sans entraves en 68, et qui une fois arrivée à l’âge adulte, a décidé de tout interdire à tout le monde.Il faut dire qu’ils ont bien profité eux...


    • Fergus Fergus 22 juin 2016 22:49

      Bonsoir, Wakizashi

      Si vous aviez lu l’article jusqu’au bout, vous auriez constaté que l’emploi de ce mot est volontairement provocateur, une manière de mieux faire ressortir mon amour pour le football, malheureusement dévoyé par les pratiques qui se sont installées durant les dernières décennies.

      « qu’est-ce que le foot a à voir avec les magouilles de Bernard Tapie ou de la FIFA, les violences des hooligans ou les dérives du star system ? Pas grand chose, pour ne pas dire rien. »

      Vrai pour le football amateur. Faux pour le monde professionnel et les compétitions internationales.

      Cela dit, j’admets bien volontiers les différences entre ces deux football. Mais le professionnalisme du foot ne justifie pas toutes les dérives de ce sport, infiniment plus gangrené que d’autres sports tout aussi professionnels. 

      Désolé, mais le débat sur la technique et la qualité du jeu est hors-sujet : je ne nie pas du tout ces évolutions.


    • Fergus Fergus 22 juin 2016 22:52

      @ Wakizashi

      Qui parle d’interdire quoi que ce soit ? Que les écuries d’Augias du football soient nettoyées et je retournerai avec plaisir sur les stades.


    • petit gibus 23 juin 2016 01:20
      @Wakizashi

      Un but pour toi,
      on prend son pied quant on veut
      avec qui on peut 
      sauf que...
      quant on l’impose comme partouze universelle
      le choix de la masturb n’est pas toujours bandant smiley


    • Wakizashi Wakizashi 23 juin 2016 10:21

      @petit gibus

      « quant on l’impose comme partouze universelle »

      Personne ne vous impose de regarder des matchs de foot. D’ailleurs, en-dehors des compétitions internationales, il faut payer pour les regarder, puisque les matchs sont diffusés par des chaînes payantes. Je n’aime pas « Plus belle la vie », et je ne regarde pas.


    • Wakizashi Wakizashi 23 juin 2016 10:52

      @Fergus

      "Si vous aviez lu l’article jusqu’au bout, vous auriez constaté que l’emploi de ce mot est volontairement provocateur, une manière de mieux faire ressortir mon amour pour le football, malheureusement dévoyé par les pratiques qui se sont installées durant les dernières décennies.« 
      Vous aimez le foot, donc vous écrivez un article titrant haut et fort que vous le détestez. C’est logique...

       »le professionnalisme du foot ne justifie pas toutes les dérives de ce sport, infiniment plus gangrené que d’autres sports tout aussi professionnels.« 
      Première nouvelle. Le basket US connaît exactement les mêmes dérives, ainsi que le baseball, le golf, le cyclisme, le hockey, les JO, et je ne parle pas de la boxe ou des courses hippiques, totalement gangrenées par les mafias en tous genres, ni du rugby qui est exactement sur la même pente que le foot depuis sa professionnalisation.

      Si vous étiez cohérent, vous dénonceriez tous les sports très médiatisés, puisqu’ils connaissent les mêmes dérives inhérentes au star system. Au fond c’est le star system que vous rejetez ; le foot n’en est qu’une victime parmi d’autres.

       »Désolé, mais le débat sur la technique et la qualité du jeu est hors-sujet : je ne nie pas du tout ces évolutions."
      Désolé de parler de foot, de technique, de tactique, et non des à-côtés uniquement comme vous le faites. C’est votre article qui est hors-sujet.

      Ceci dit, votre couplet sur votre nostalgie du foot des années 70 montre au contraire que vous niez ces évolutions. En rejetant la starisation du football, vous jetez le bébé avec l’eau du bain, en glorifiant un football préhistorique d’un niveau de jeu très faible pour mieux rejeter un football moderne qui, au niveau du jeu, est infiniment meilleur et plus beau, tout simplement...

      Le problème de votre article, comme je vous l’ai déjà dit, c’est que vous mélangez le foot et les innombrables dérives de notre société, en imputant au premier ce qui est caractéristique de la seconde. Vous mélangez les causes et les conséquences, ce qui fait que dans un article sensé avoir le foot comme sujet, vous ne parlez absolument pas de foot. Vous parlez de business, de corruption, de violences, bref... de notre société.


    • Fergus Fergus 23 juin 2016 11:25

      Bonjour, Wakizashi

      Le basket US - comme le football US ou le base-ball, est soumis à des logiques commerciales et amorales qui sont complètement déconnectées - et depuis belle lurette - des valeurs éducatives de l’activité sportive. Aux Etats-Unis, il s’agit avant tout de Fric avec un « F » géant ; et c’est pourquoi je me détourne totalement de ce qui se passe sur le territoire américain.

      Bien sûr qu’il y a des magouilles dans d’autres sports que dans le football, sans toutefois la dimension hooliganisme. Mais les dérives existantes dans d’autres sports ne justifient pas pour autant celles du football. Notamment parce que ce sport est celui qui fascine le plus les jeunes et qui porte, à cet égard, les plus grandes responsabilités en termes d’exemplarité et par conséquent de construction des jeunes dans le respect des adversaires, des arbitres et du public. Or, c’est bien cette dimension qui me préoccupe au premier chef. Libre à vous d’y être indifférent.

      Mon article est peut-être « hors-sujet », mais apparemment cet avis est très loin d’être partagé si j’en crois les relais dont il est l’objet sur les réseaux sociaux et le taux d’approbation dont il bénéficie sur le site.

      Je me fiche de la « starisation » : elle n’est pas mon problème. Ce qui l’est, c’est le contexte d’affaires en tous genres qui l’accompagnent pour les raisons évoquées ci-dessus. Et si l’on peut faire un parallèle avec la société moderne - ce qui n’est évidemment pas faux -, c’est précisément là que la bât blesse car le sport devrait, par sa dimension éducative, se démarquer des pratiques d’une société du chacun-pour-soi et de la déréglementation. Or, tel est de moins en moins le cas, et le football est à la pointe de cette perte de valeurs. Je ne dis pas autre chose !


    • Wakizashi Wakizashi 23 juin 2016 12:29

      @Fergus

      « Mais les dérives existantes dans d’autres sports ne justifient pas pour autant celles du football. »
      Évidemment, personne n’a dit le contraire. La question était de savoir pourquoi vous vous focalisez sur le football, alors qu’il est loin d’être seul dans ce cas ?

      "Notamment parce que ce sport est celui qui fascine le plus les jeunes et qui porte, à cet égard, les plus grandes responsabilités en termes d’exemplarité et par conséquent de construction des jeunes dans le respect des adversaires, des arbitres et du public.« 
      Utopie. Pourquoi les footballeurs devraient-ils être exemplaires dans un monde où, au hasard, les hommes politiques se comportent comme des mafieux ? J’ai décidément l’impression de me répéter, mais vous imputez au foot ce qui est le propre de la société toute entière. Vous dénoncez un symptôme au lieu de regarder la maladie. Pourquoi cette focalisation, c’est la question que je me pose.

      Quant aux footballeurs et leur exemplarité exigée, je mets n’importe quel jeune homme de 25 ans au défi de ne pas péter les plombs si on lui donne du jour au lendemain une notoriété mondiale et une fortune indécente. Les parangons de vertu ont beau jeu de venir faire les offusqués ensuite. Comme disait un anarchiste nazaréen, jetez-lui la première pierre.

       »Or, c’est bien cette dimension qui me préoccupe au premier chef. Libre à vous d’y être indifférent.« 
      Je n’y suis pas indifférent ; je ne mélange pas tout, c’est différent. On peut parfaitement aimer le foot et apprécier les match tout en dénonçant la corruption et le hooliganisme.

       »Mon article est peut-être « hors-sujet », mais apparemment cet avis est très loin d’être partagé si j’en crois les relais dont il est l’objet sur les réseaux sociaux et le taux d’approbation dont il bénéficie sur le site.« 
      C’est ce que je disais dans mon premier commentaire : c’est à la mode de taper sur le foot, ça ne coûte pas cher, et ça permet aux bonnes âmes de bêler tous en cœur face à l’ennemi commun. Sauf que, à défaut d’enfoncer des portes ouvertes en disant que »le hooliganisme et la corruption, c’est pas bien« , vous auriez pu par exemple vous pencher sur la sociologie du foot français pour expliquer pourquoi 80% des footballeurs en France proviennent des citées, et donc pourquoi la sociologie des footballeurs est si éloignée de la jeunesse du même âge dans le pays. Là il y aurait eu matière à discuter de façon un peu plus constructive.

       »Je me fiche de la « starisation » : elle n’est pas mon problème. Ce qui l’est, c’est le contexte d’affaires en tous genres qui l’accompagnent pour les raisons évoquées ci-dessus. Et si l’on peut faire un parallèle avec la société moderne - ce qui n’est évidemment pas faux -, c’est précisément là que la bât blesse car le sport devrait, par sa dimension éducative, se démarquer des pratiques d’une société du chacun-pour-soi et de la déréglementation.« 
      Encore une fois, vous nagez dans l’utopie. Le football comme tous les sports professionnels ne sont pas des milieux en vase clos, séparés du monde réel par une cloison étanche. Ils font intrinsèquement partie de la société, et vu les sommes folles qui sont en jeu, les milieux sportifs voient des cohortes de vautours sans foi ni loi graviter autour d’eux, avec toute les influences et pratiques négatives qui vont avec.

      C’est bien beau les pétitions de principe, »le sport devrait se démarquer des pratiques d’une société du chacun-pour-soi", mais que voulez-vous faire ? Mettre le monde du foot sous cloche, dans un aquarium séparé du reste du monde ? Il est évident que l’on ne peut pas changer le foot sans changer la société, et j’ai du mal à comprendre comment vous pouvez demandez au foot d’être exemplaire dans une société en pleine dégénérescence.


    • Fergus Fergus 23 juin 2016 13:05

      @ Wakizashi

      « vous imputez au foot ce qui est le propre de la société toute entière. »

      C’est là que vous avez manifestement un problème : le sport en général, et le football en particulier, en sont pas la société tout entière. Ils sont - ou plus exactement devraient être - porteurs de valeurs, exactement comme l’éducation en milieu scolaire, comme l’éducation dans la cellule familiale, comme les pratiques religieuses. Rien à voir avec les mœurs de l’économie débridée, ou de la politique politicienne.

      Vous parlez d’« utopie », je parle de respect des valeurs. Non en tentant de promouvoir de nouveaux idéaux - ce serait pour le coup totalement utopique - mais en restant fidèle aux fondamentaux du sport. Ces fondamentaux qui ont encore cours - fort heureusement ! - dans la plupart des disciplines, mais qui sont bafoués par certains sports professionnels, le football détenant la palme des dérives en tous genres.

      Quoi que vous puissiez dire, vous ne me ferez pas changer d’avis sur le sujet. Mais sans doute n’avez-vous pas jamais été au contact des jeunes, en charge de leur inculquer le respect des autres et celui des règles. Ces règles si allègrement et si souvent bafouées par les instances du foot et par les joueurs professionnels eux-mêmes.


    • Wakizashi Wakizashi 23 juin 2016 14:11

      @Fergus

      "C’est là que vous avez manifestement un problème : le sport en général, et le football en particulier, en sont pas la société tout entière.« 
      En même temps, comme je n’ai jamais dit que le football étaient la société toute entière (ce qui ne veut rien dire soit dit en passant), vous répondez à côté.

       »Ils sont - ou plus exactement devraient être - porteurs de valeurs, exactement comme l’éducation en milieu scolaire, comme l’éducation dans la cellule familiale, comme les pratiques religieuses.« 
      Parlons-en de l’éducation à l’école, dans les familles ou de ce qui se passe au sein des institutions religieuses : ce n’est pas glorieux non plus... Nous pourrions aussi parler des valeurs de votre génération, qui a renié toutes les siennes quand elle est arrivée à l’âge adulte, et qui après avoir défilé dans les rues pour »interdire d’interdire« , après avoir fumé sur les plateaux télé et dans tous les lieux publics, après avoir conduit à toute berzingue complètement bourrée sans le moindre flic pour l’emmerder, a subitement décidé de tout interdire, y compris faire un feu sur la plage (peut-être parce que le sable ça brûle ?), dans une obsession sécuritaire diamétralement opposée à ses valeurs passées. La jeunesse vous remercie, mais vous comprendrez que les leçons de morale venue de votre génération ont un peu de mal à passer auprès des générations postérieures...

       »Rien à voir avec les mœurs de l’économie débridée, ou de la politique politicienne.« 
      Vous avez une vision du monde réductionniste ; vous ne prenez pas la société comme un tout, mais comme une somme de parties indépendantes les unes des autres, alors qu’elles sont en interaction constante... C’est là que le bât blesse à mon avis.

       »Vous parlez d’« utopie », je parle de respect des valeurs. Non en tentant de promouvoir de nouveaux idéaux - ce serait pour le coup totalement utopique - mais en restant fidèle aux fondamentaux du sport. Ces fondamentaux qui ont encore cours - fort heureusement ! - dans la plupart des disciplines, mais qui sont bafoués par certains sports professionnels, le football détenant la palme des dérives en tous genres.« 
      Je m’inscris en faux, et je confirme le caractère utopique de vos propos dans une société où toutes les valeurs, absolument toutes, vont à vau l’eau. Au lieu d’opposer les sports les uns aux autres, vous devriez différencier le sport professionnel et le sport amateur, parce que j’ai sacrément l’impression que c’est cela qui vous dérange : vous demandez au sport professionnel d’être comme le sport amateur.

      Il y a pourtant une différence abyssale entre les deux. Le sport amateur est dans une recherche de plaisir, alors que le sport professionnel est dans une recherche de performance, à quoi s’ajoute la pression médiatique et financière, voire politique. Ça n’a absolument rien à voir.

       »Quoi que vous puissiez dire, vous ne me ferez pas changer d’avis sur le sujet.« 
      Ce n’est pas mon but, je suis là pour discuter, that’s all.

       »Mais sans doute n’avez-vous pas jamais été au contact des jeunes, en charge de leur inculquer le respect des autres et celui des règles. Ces règles si allègrement et si souvent bafouées par les instances du foot et par les joueurs professionnels eux-mêmes.« 
      Je vous renvoie à ce que j’ai dit plus haut : vous confondez le club amateur de Plouër-sur-Rance et le PSG, vous faites totalement abstraction du fait que ce sont deux univers différents. Vous ne tenez aucun compte du fait que le sport pro, c’est du business, ce qui le rapproche mécaniquement beaucoup plus des mondes politique et financier que de la sympathique ambiance campagnarde barbecue-merguez du club de Trifouilly-les-Oies.

      C’est la société du spectacle qui veut ça, mais vous allez encore me dire que ça n’a »rien à voir avec les mœurs de l’économie débridée, ou de la politique politicienne", dans un magnifique déni de réalité : le show business, le star system, ça n’existe pas !


  • Vipère Vipère 22 juin 2016 20:48


    Je comprends tout à fait que l’on ressente de la haine pour le football, moi même, je ne suis pas loin de basculer dans la détestation de ce spectacle qui nous est présenté comme un sport.

    Tous ce qui voient le football comme un sport n’ont pas idée de ce qu’est le bouzkashi autrement plus sportif :

    https://www.youtube.com/watch?v=d3HvT3gWNi4


    • smilodon smilodon 22 juin 2016 21:21

      @Vipère : ben ouais !... Mais même conscient de tout ça............................Je regarde !...Adishatz.


    • Fergus Fergus 22 juin 2016 22:56

      Bonsoir, Vipère

      Merci pour ce lien sur un sport effectivement très spectaculaire.

      En Bretagne, il y a le lancer de menhirs, mais il peine à s’implanter hors de la région. smiley


  • smilodon smilodon 22 juin 2016 21:13

    @ l’auteur : C’est le « système » qu’il faut haïr !........ Le jeu, à la base, est toujours aussi beau !..... Du temps des « platini », « Giresse » ; Tigana« , »Amoros« , »Ettori« , »Janvion« et tous les autres, y’avait moins de belles bagnoles sur le parking, mais tellement plus de »coeur à l’ouvrage« sur la pelouse !..... C’était »beau«  !... Ce »JEU«  reste beau !..... Pour autant qu’on paye suffisamment les »mecs« pour »mouiller le maillot«  !!!... Le »pognon« aura fait son oeuvre !.... Il a tout pourri !... Mais »des fois« , y’a quelques beaux matchs !...... Reconnaissez-le, même si c’est plus »exactement« comme »avant«  !.......A chaque grande occasion, je me dis » faut pas regarder«  !... Et à chaque grande occasion, connement, je regarde !...... C’est plus fort que moi !..... Avec le »vélo", mais avant, c’est le plus sport du monde, le foot !....... J’ai presque honte de l’avouer !.......Mais j’avoue !....Adishatz.


    • Fergus Fergus 22 juin 2016 22:58

      Bonsoir, smilodon

      « C’est le « système » qu’il faut haïr !........ Le jeu, à la base, est toujours aussi beau ! »

      Oui, d’accord avec vous.


  • smilodon smilodon 22 juin 2016 21:19

    ...le plus « Beau » sport du monde.. Dsl...J’écris plus vite que je ne relis !...Adishatz.


  • Antoine 22 juin 2016 22:01

       Mon pauvre Fergus, ainsi va le monde et autant s’y résigner ! Moi aussi, je voudrais que les gens s’enthousiasment à l’écoute de Bach, Mozart, Wagner, Bruckner, Rott, Mahler, Casella, Braunfels et autres pointures, mais non ils ne savent que s’esbaudir devant TF1 et autres ondes de merde musicale...


    • Fergus Fergus 22 juin 2016 23:08

      Bonsoir, Antoine

      « ainsi va le monde et autant s’y résigner ! »

      Peut-être, mais ce n’est pas satisfaisant sur le plan intellectuel. Et dans le cas du football, ce qui me gêne le plus, c’est l’influence sur les gamins.


  • Christian 23 juin 2016 07:00

    Le problème c’est que l’homme, le mâle a le goût de la bataille, ceci depuis la nuit des temps. Lisez l’Iliade, l’homme aime même la guerre pour devenir un héros quitte à se faire couper en morceaux (c’est bien décrit dans l’Iliade). Donc dans tout ce qui touche la guerre, les combats etc. on a meilleur temps de choisir, comme dans les attitudes de dirigeants en temps de guerre : le moindre mal càd choisir entre deux maux celui qui fait le moins mal et donc le sport,le football est un moindre mal par rapport à ce besoin viril de se battre.


    • Fergus Fergus 23 juin 2016 08:42

      Bonjour, Christian

      « le football est un moindre mal par rapport à ce besoin viril de se battre. »

      Sans aucun doute : le sport en général, et le football en particulier, permettent de canaliser les instincts de confrontation. Dommage que certaines dérives du football, concomitantes avec une perte des valeurs de respect, relancent hors de la pelouse le besoin d’en découdre.


  • raymonde007 (---.---.124.36) 23 juin 2016 07:49

    Aura t-on le bilan financier de ce qu a coute aux contribuables ce championnat et ses debordements en service d ordre avec debordements ? Le pays organisateur accepte et signe aupres de la Fifa et l uefa ce deal, celui de prendre en charge l organisation . Mais une association privee , l Uefa, qui genere de l argent de maniere incommensurable , ne devrait elle pas prendre a sa charge au moins le financement de son championnat ? .....a moins que le foot , opium du peuple , vaille que nos dirigeants ne s abaissent a cette futile question ?


    • Fergus Fergus 23 juin 2016 08:54

      Bonjour, raymonde007

      Le Canard Enchaîné s’est déjà penché sur les étranges conditions, notamment fiscales, consenties par l’état français à une UEFA coutumière des chantages à l’attribution des compétitions. Nul doute que cet hebdomadaire - et sans doute d’autres - reviendront sur ce dossier après la fin de l’Euro.

      Je ne crois pas qu’il faille voir dans l’attitude de l’exécutif une illustration de « l’opium du peuple », mais plutôt une conséquence de la pression des lobbies (notamment élus locaux, chambres de commerce et fédérations sportives) qui entendent tirer un profit financier des évènements, quitte à refiler à l’Etat la patate chaude des concessions faites à l’UEFA.


  • Tozzzzz (---.---.143.32) 23 juin 2016 08:19

    Fergus prend t il du café ou du thé le matin ? Ça nous interesse de savoir ce qu il aime ou pas.


    • Fergus Fergus 23 juin 2016 08:57

      Bonjour, Tozzzzz

      Café, sans hésiter ! Merci de vous intéresser à mon petit-déjeuner. smiley


  • alinea alinea 23 juin 2016 15:34

    Fergus,
    Ça n’a pas grand rapport avec le foot, en plus tu as eu comme moi quelques démêlées avec les bien-pensants pour ce genre de message, mais j’ai lu, pour la première fois de ma vie puisque d’habitude ses articles passent comme une lettre à la poste, un bon article de Gil... et qui n’est pas passé ; sur la peur du pouvoir ! étrange.. ; donc si comme moi tu ne t’attardes pas en modé sur les caciques du site mais que tu as cinq minutes, prends le temps de le lire !!
    Sinon, pour en revenir au foot, j’ai vu cinq minutes d’une vidéo donnée par Montagnais sur son article, qui n’a rien à voir avec le foot, mais qui m’a mis le moral dans les chaussettes, et j’ai pensé que c’était quand même un monde ( comme disait ma grand-mère) qu’on ait transformé un jeu, sensé unir les gens dans une confrontation amicale, un jeu répandu sur toute la planète, en une espèce de fête décadente et violente dont les enjeux n’ont plus rien à voir !
    J’ai souvenir de mon enfance où les gens se retrouvaient autour d’une télé,- tout le monde n’avait pas la télé- et c’était un bonheur de les entendre s’enflammer, s’exclamer en choeur ; mais c’était bon enfant ; bon enfant... qu’est-ce que c’est ?


    • Fergus Fergus 23 juin 2016 16:08

      Bonjour, alinea

      Je vais aller lire cet article en modération.

      Pour ce qui est du foot et ce qu’il a engendré, le constat est en effet désolant. Je me souviens des matches diffusés en noir et blanc sur un poste de télé de bistrot : ambiance sympathique et pas de prise de tête si le résultat n’allait pas dans le bon sens ; une fois sortis du bistrot, les clients retournaient chez eux et passaient à autre chose, sans médias qui leur bourraient le mou du matin au soir sur le ballon rond. De plus, comme je l’ai écrit dans un autre commentaire, aller voir un match à cette époque ne relevait pas du parcours d’obstacles : quelques flics débonnaires en lieu et place des cohortes de robocops actuels, pas de fouille de sac à l’entrée du stade ni, bien sûr, de palpation. Où est le plaisir désormais ?


    • Fergus Fergus 23 juin 2016 16:20

      @ Alinea

      Excellent, l’article de Robert Gil. J’ai bien entendu voté pour. Actuellement, le score est de +12 -8. Souhaitons qu’il passe.


    • bakerstreet bakerstreet 23 juin 2016 19:53

      @alinea
      Bonsoir

      Un parfum de bonheur.....
      Si vous trouvez ce livre, (je l’ai pris à la bibliothèque) sautez dessus. Il vous remettra le cœur et les chaussures dans le sens de la marche, pas forcément avec un ballon de foot devant. C’est l’histoire du sport, du front populaire, de toute cette génération prolétarienne, qui s’est tant battu avant qu’on l’enfonce dans la guerre de 40. De belles photos, de beaux humains, se tenant par la main, hommes et femmes rejetant les carcans de toutes sortes, à une époque oùl le sport se conjugue avec lutte, universalisme, et émancipation. Daeninkx est un écrivain précieux, et les photos sur lesquels le témoignage s’appuie font chaud au coeur
      Les livres ont la parole : « Un parfum de bonheur » de Didier Daeninckx

  • bakerstreet bakerstreet 23 juin 2016 19:44

    Bonsoir......« Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés. »...( les animaux malades du foot-Jean de la fontaine.....)Malgré tout je regarde parfois un bout de match, de façon détachée, regardant le beau geste, le bel enchaînement, guettant surtout la victoire du plus faible sur le plus fort, du plus modeste sur le plus nanti.... Bien sûr, Fergus, vous ne m’apprenez rien, comme à beaucoup d’autres, et je pense que vous le savez....Mais ça fait du bien de se soulager.... Faut il en rire ou en pleurer, comme disait Ferrat ?...On peut toujours se distraire cinq minutes, regardant la société du spectacle, qui étend ses ramifications partout. Le foot n’est que l’image exacte et hyperbole de la société dans son ensemble : Lobbys, trafic d’influence, crétinerie, exemple de réussite et de gloriole le plus con, représenté et valorisé auprès d « une jeunesse », en recherche d’identification, et qui permettra de plus aux ministres et autres élus, de justifier des salaires et des avantages, comparativement bien plus mineurs, se justifieront ils comparativement à ces « stars »..Le foot et ses salaires et ses « légendes » sont donc devenus comme l’étalon mètre du pavillon de breteuil, servant de jalon pour mesure à la société...« faits de jeu », « main de dieu », toutes les tricheries patentes sont exonérés en fonction du résultat, « qui seul compte »...Les mots seront donc abusifs, faux, révélateurs de la tromperie général.abusifs.... C’est donc non seulement un laboratoire de la pensée et de la politique,, mais aussi un formatage des valeurs morales de la société, auquel le projet « foot » s’attaque, dans une philosophie orwellienne : Il s’agit de proposer aux foules de ne plus penser, ou de ne penser qu’en rapport au résultat final, qui seul compterait, qu’importe la manière et le prix : Qu’importe qu’on combatte sur le terrain les fous de dieu, et qu’on fasse la pute face aux princes saoudiens, la plupart des gens ne voient la dedans aucune contradiction. 


    • Fergus Fergus 23 juin 2016 20:11

      Bonsoir, bakerstreet

      Très largement d’accord avec ce commentaire.

      Une réserve : le « formatage des valeurs morales de la société ». L’emploi du mot « formatage » induit une volonté délibérée, Or je ne pense pas que ce soit le cas, les autorités du football ayant progressivement construit leur modèle professionnel hors de toute éthique et en visant toujours plus de profits pour les instances dirigeantes et les investisseurs.


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 23 juin 2016 22:40

    Excellente analyse Fergus, mais .. Proprol vous suivra pas .. Pas du tout ! Heureusement ..


    Moi non plus d’ailleurs, moi non plus .. car j’ai noté que pendant l’« euro » de foute, nos routes de campagnes étaient plus calmes, tranquilles quasi .. proprol au spectron, à l’image, affriolé aux résultats, en effervescence.. en ferveur .. transe ! mais : dans sa cage ! 

    Nettement moins emmerdant en plein air.. on retrouvait un bonheur libéré des ferrailles en furie et du grouillement, libéré pour un temps de l’agitation inutile des esclaves ..

    Vive le foute donc, vive le foute ! (bien que je connais pas du tout .. sinon que Blanc va toucher 30 millions ! Bravo ! ça donne du sens à la vie des prolos ..)

    Ah ! regardez Là ! clic ! une autre belle analyse ! (comment se fait-il qu’elle ait pas été pulvérisée, anéantie .. au nom des voleurs de la « civilisation », de la République, de la Démocratie ..

    Là ! clic ! un peu d’optimisme Nom de Dieu, dans ce monde d’esclaves .. 

    Bien à vous Fergus, qu’avez connu Burrough’s, IBM, Olivetti, Sperry, Kiensley, Nixdorf, ICL, Dec, Cray ..

    • Fergus Fergus 24 juin 2016 08:50

      Bonjour, Montagnais

      Merci pour votre commentaire et pour cet intéressant documentaire.

      Une question toutefois : que signifie « proprol » ?


  • Jean Keim Jean Keim 24 juin 2016 09:45
    Sport en anglais signifie s’amuser,
    Est-il possible de pratiquer un sport sans que les règles, une hiérarchie (le meilleur joueur, les autres pas trop mauvais,les nuls, l’entraîneur, le président du club ...), le clientélisme, les affaires, l’idolatrie, la compétition, le gain matériel ou psychologique etc., interviennent ?
    Apparemment non et l’amusement passe à l’arrière plan, il n’y a plus de joie, reste le plaisir de satisfaire des désirs mesquins, vides de sens, voila tout est dit seulement encore faut-il voir l’effet destructeur qui fait des ravages sur des jeunes esprits.
    Dire tout cela n’a de sens que s’il y a un questionnement, le besoin viscéral de découvrir l’origine de tout ce cirque.
    Pour le reste, le pas suivant, si le questionnement est authentique et reste ouvert, le pas suivant ouvre un itinéraire particulier où il n’y a pas de chemin balisé ni de carte et des impasses ... pas de réponse formulable, la réponse est comme la définition du bien, personne ne la connaît sinon ça se saurait, mais nous pouvons dire ce qu’il n’est pas.
    Il ne s’agit pas de tergiverser, la recherche est celle de la vérité, si on s’attarde sur un détail et qu’on écrive un livre, alors le livre devient une vérité et la vérité est libre, un etre libre ne fait pas de choix.

    • Jean Keim Jean Keim 24 juin 2016 09:48

      La vérité n’a pas plus de définition que le bien, elle ne peut pas être un savoir, là où il y a un savoir, il y a un choix et pas de liberté.


    • Fergus Fergus 24 juin 2016 11:04

      Bonjour, Jean Keim

      « Apparemment non et l’amusement passe à l’arrière plan, il n’y a plus de joie, reste le plaisir de satisfaire des désirs mesquins, vides de sens »

      Manifestement, vous n’avez jamais joué au football dans un club car si tel était le cas vous sauriez que pour la majorité des amateurs, c’est le plaisir de jouer qui prédomine. Personnellement, j’ai fait 32 saisons comme licencié, et jamais je n’ai été mû par autre chose que par ce plaisir de jouer. Si cela n’avait pas été le cas, j’aurais arrêté beaucoup plus tôt.

      « l’effet destructeur qui fait des ravages sur des jeunes esprits »

      Sur ce point, je suis d’accord. Mais ce sont les mauvais exemples du monde professionnel qui font des dégâts sur ces « jeunes esprits », d’où l’importance pour les éducateurs de dénoncer et de mettre en perspective les dérives des clubs pro ou des instances fédérales.

      En sport, la « définition du bien », c’est à mes yeux le respect : respect des règles, respect des adversaires, respect du public, respect de l’esprit du jeu. Tel est du moins le message que je me suis efforcé de faire passer auprès des jeunes dont j’ai eu la charge. D’où ma colère contre les dérives des professionnels qui devraient assumer un rôle d’exemplarité !


    • Jean Keim Jean Keim 24 juin 2016 14:40

      @Fergus
      Je ne suis pas sûr Fergus que vous ne regardez pas le monde à travers le filtre déformant de vos projections et qui peut se targuer de ne pas le faire, je n’ai jamais rencontré un gamin qui à terme, pratique un sport pour la joie de le pratiquer, très tôt, de plus en plus tôt, les enfants attrapent les travers des adultes en les fréquentant.

      J’ai fréquenté des clubs, en fait deux, un club de judo qq, années mais il fallait participer à des compétitions alors lassé, j’ai laissé tomber, ensuite un club d’athlétisme où j’espérais apprendre des disciplines différentes comme le saut, le lancer..., j’étais bon en course de vitesse et rebelote, participation obligatoire à des compétitions, je n’ai jamais aimé la compétition, c’est chez moi viscéral, alors fini le sport organisé.

      N’est-il pas possible d’apprendre au sein de fraternités, des disciplines différentes, sans spécialisation, sans compétition sinon peut être avec soi-même, sans objectif autre que d’apprendre sans se comparer aux autres, où sport et amusement seraient une seule et même chose ?

      Il n’y a pas de définition possible du bien, enfermer le bien dans le carcan d’une définition est le limiter, bon mais je ne crois pas que vous me suiviez dans cet approche.

    • Fergus Fergus 24 juin 2016 14:58

      @ Jean Keim

      « N’est-il pas possible d’apprendre au sein de fraternités, des disciplines différentes, sans spécialisation, sans compétition sinon peut être avec soi-même, sans objectif autre que d’apprendre sans se comparer aux autres »

      Non, je ne pense pas que cela soit possible, ou alors pour une infime minorité de jeunes sportifs, et, très franchement, je n’en ai jamais rencontré dans ces dispositions d’esprit. 

      Se comparer aux autres« n’est en effet qu’un moyen de se comparer à soi-même, d’améliorer ses performances par le biais de la confrontation. Cela dit, libre à certains de privilégier la domination de l’adversaire à la satisfaction d’un beau geste ou d’une prestation pleinement réussie sur le plan technique. Que ce soit comme pratiquant ou comme éducateur, je ne me suis jamais situé dans cet état d’esprit.

      Pour ce qui est du »bien", à chacun sa définition. J’ai décrit plus haut ce que je pensais être le bien dans la pratique sportive des jeunes. C’est évidemment une approche personnelle et personne n’est obligé de me suivre sur ce plan.

      Bonne fin de journée.


  • Old Dan 26 juin 2016 23:06

    (Vu les sommes d’argent en jeu...)
    .
    Et si le Mondial 98 avait été acheté, ça étonnerait qui ????
    (Pas moi ! )


    • Fergus Fergus 27 juin 2016 09:09

      Bonjour, Old Dan

      Vous n’êtes pas le seul à émettre des doutes sur la régularité de cette compétition.

      Mais en l’état actuel des choses, il n’y a que des rumeurs, aucun élément tangible pour étayer la thèse d’un trucage.


  • Lamalif (---.---.119.68) 2 juillet 2016 07:05

    Certes,le spectacle que nous offrait le football ces dernières années n’est plus attractif et captivant comme il l’était à l’époque où presque toutes les équipes nationales regorgeaient de talentueux joueurs.Ces grands joueurs avaient développé leurs compétences, au cour d’une grande partie de leur enfance, dans des terrains libres et de proximité loin de tout contrôle .La rue et les terrains publiques ,qui ne manquaient à cette époque,étaient comme des classes préparatoires pour ces futurs stars comme Garincha,Pelé,Larbi ben M’barek,Platini,Breitner, Johan Cryff,...................Maradona.Aujourd’hui,depuis leurs jeune âge,les joueurs sont contraints de se former et se programmer dans des écoles de formations.il en résulte des joueurs médiocres contrôlés par les jougs des schémas tactiques .


  • Lamalif (---.---.119.68) 2 juillet 2016 07:10

    Certes,le spectacle que nous offrait le football ces dernières années n’est plus attractif et captivant comme il l’était à l’époque où presque toutes les équipes nationales regorgeaient de talentueux joueurs.Ces grands joueurs avaient développé leurs compétences, au cour d’une grande partie de leur enfance, dans des terrains libres et de proximité loin de tout contrôle .La rue et les terrains publiques ,qui ne manquaient à cette époque,étaient comme des classes préparatoires pour ces futurs stars comme Garincha,Pelé,Larbi ben M’barek,Platini,Breitner, Johan Cryff,...................Maradona. Aujourd’hui,depuis leurs jeune âge,les joueurs sont contraints de se former et se programmer dans des écoles de formations.il en résulte des joueurs médiocres contrôlés par les jougs des schémas tactiques .


    • Fergus Fergus 2 juillet 2016 08:45

      Bonjour, Lamalif

      Je ne suis pas trop d’accord avec vous sur le talent des joueurs actuels comparé à ceux passé. A mon avis, il n’y a guère de différence sur ce plan. Quant au jeu, il est devenu plus rapide et plus exigeant, avec beaucoup moins de temps morts.

      Mais cela a affectivement un prix, et c’est pourquoi les centres de formation sont devenus des machines à casser, sans compter les pillages de jeunes joueurs par les grands clubs dans les pays africains, avec à la clé de scandaleux déracinements.

      Entre le spectacle du jeu et le dégoût qu’inspirent certaines pratiques du monde professionnel, à chacun de voir comment se positionner.


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