mardi 20 décembre 2011 - par Paul Villach

L’affliction des Nord-Coréens : simulée ou non ?

Une vidéo publiée par Marianne intitulée « North Koreans weeping hysterically over the death of Kim Jong-il » peut apparaître hallucinante (1) . On y voit des Coréens assemblés en divers endroits pleurer en chœur la mort de leur cher guide Kim Jong-Il. A-t-on jamais assisté à pareilles scènes collectives d’affliction ? On connaissait le rituel des chœurs de pleureuses professionnelles appelées en Grèce ancienne à mimer le désordre de la douleur lors d’un décès. Mais on ne croit pas avoir jamais assisté à ces assemblées officielles où la foule hurle sa détresse, se jette à terre et frappe le sol en libérant des râles et sanglots par chapelets.

La question qui se pose, bien entendu, est de savoir si ces manifestations ostentatoires d’affliction ne sont que simulées. Il semble bien que non. Et c’est ce qui les rend tragiques. Les larmes ne se commandent pas en principe : elles résultent d’un réflexe psycho-physiologique, par nature non maîtrisable. Quel stimuli ont donc pu les déclencher chez ces Nord-Coréens ? On propose deux hypothèses intimement liées.

1- Un peuple dressé dans la soumission aveugle à l’autorité

- Un peuple d’autoritariens

L’une serait qu’on observe un phénomène devenu rare de soumission aveugle collective à l’autorité, tel que des régimes du 20ème siècle, fascistes, nazis et communistes, en ont connu. Dressés depuis l’enfance dans la vénération du guide suprême, les Coréens seraient devenus un peuple d’autoritariens, c’est-à-dire selon la définition de Milgram, trouvant leur équilibre psychologique dans une soumission aveugle à son autorité (2).

- La perversion du paternalisme

Une relation paternaliste se serait instituée entre le peuple et son chef, qui nourrit en retour une relation « filialiste » : si le paternalisme vise à infantiliser les subordonnés d’un pouvoir en leur imposant un mode de relation calquée abusivement sur celle qu’entretient un père avec ses enfants, « le filialisme » est la réponse des subordonnés qui en viennent à nourrir des sentiments filiaux envers le patron, pris à tort pour leur père.

Quand le guide vient à mourir, un violent sentiment de déréliction peut envahir ses sujets alors submergés par un chagrin que rien ne peut endiguer dans ses manifestations, pas même la présence d’autrui, qui, au contraire, devient témoin de la profondeur de l’affliction ressentie.

2- Un peuple dressé dans la soumission aveugle à la pression du groupe

L’autre hypothèse qui est liée à la première, serait un phénomène - tout aussi rare par l’ampleur de son exhibitionnisme - de soumission aveugle de l’individu à la pression du groupe. Parallèlement à la soumission à l’autorité, le régime dictatorial a développé une soumission à la pression du groupe dans lequel l’individu est sommé de se fondre : le groupe est le parti et le parti, la famille, hors de laquelle il n’y a pas de salut.

- Un peuple de conformistes

Les manifestations d’affliction auxquelles on assiste, seraient une démonstration de l’accord profond de chaque individu avec le groupe : les sanglots, les cris, les mouvements désordonnés de corps en souffrance sont autant d’imitations de ceux des voisins qui entourent l’individu. C’est même à qui se montrera le plus affligé conformément à la pression exercée par le groupe, appelé par l’autorité à prouver son chagrin de façon ostentatoire. Chacun se doit d’être la copie conforme du groupe

- Le réflexe de la peur sous le regard des autres

À ce jeu d’adhésion au jugement du groupe, auquel, selon les travaux de Solomon Asch réalisés entre 1953 et 1955 (2), ne se plie qu’un peu plus d’un tiers des sujets étudiés, les récalcitrants ne peuvent rester ici à l’écart.

- On sait déjà que les deux tiers restants sont profondément perturbés : s’ils refusent de renoncer au témoignage de leurs sens pour adopter le point de vue du groupe, qui soutient de façon insensée qu’un segment de 10 cm est égal à un autre de 20, ils ne peuvent penser avoir raison tout seuls quand tant de gens autour d’eux se tromperaient.

- S’exerce en plus ici sur eux une surveillance de l’autorité qui instille la peur. Dans « L’archipel du Goulag  », Soljenitsyne raconte ainsi cette scène bouffonne où, après un discours de Staline, les auditeurs étaient sommés non seulement d’applaudir à tout rompre, mais ne pouvaient prendre le risque d’interrompre leurs applaudissements sans livrer aux indics à l’affût la preuve d’un attachement trop tiède au Petit Père des peuples. Les ovations pouvaient ainsi durer de longues minutes, les mains claquant jusqu’à en devenir douloureuses.

On voit, en effet, sur la vidéo des gens en pleine exhibition d’affliction jeter de furtifs coups d’œil à leur voisins : sans doute est-ce à la fois pour vérifier s’ils se montrent aussi affligés qu’eux et guetter le signal de la fin des lamentations obligatoires qu’ils ne peuvent interrompre de leur propre chef sans prendre de grands risques sous l’oeil des indics.

 

Cette vidéo présente un cas d’espèce grandeur nature dont on n’aurait jamais cru pouvoir disposer. Les travaux de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité et de Solomon Asch sur la soumission à la pression du groupe trouvent ici une confirmation hors laboratoire de leurs découvertes faites en laboratoire. Ils permettent de comprendre comment des foules peuvent se livrer à ce qui paraît être à des yeux étrangers un carnaval d’affliction simulée. Or, il n’en est probablement rien : quand elles sont ainsi conjuguées, la soumission aveugle à l’autorité et la soumission à la pression du groupe transforment tragiquement femmes et hommes en pantins entre les mains de leurs bourreaux. Ça n’arrive pas qu’aux autres ! À bon entendeur salut ! Paul Villach

(1) http://www.marianne2.fr/Kim-Jong-Il-mort-d-un-triste-clown_a213784.html

(2) Pierre-Yves Chereul, « Les médias la manipulation des esprits, leurres et illusions  », Éditions Lacour, 2006

- Stanley Milgram, pp 287 et sq.

- Solomon Asch, pp. 330 et sq.



28 réactions


  • Rounga Roungalashinga 20 décembre 2011 10:11

    On verra la même chose en France quand ce sera le tour de Johnny.


    • Gabriel Gabriel 20 décembre 2011 10:50

      Etrange comparaison quant aux regrets pour un chanteur, apprécié ou pas, avec ceux d’une population forcées par un dictateur fou et sanguinaire qui à des centaines de milliers de mort sur la conscience…. 


    • Rounga Roungalashinga 20 décembre 2011 11:11

      Etrange comparaison quant aux regrets pour un chanteur, apprécié ou pas, avec ceux d’une population forcées par un dictateur fou et sanguinaire qui à des centaines de milliers de mort sur la conscience…. 


      Ce n’est pas ça. La comparaison ne porte bien sûr pas sur les personnes de Johnny et de Kim Jong Il, mais sur les réactions. Tout le monde l’aura compris.
      La plupart des Coréens qu’on voit sur les images ne se forcent pas : ce sont des réactions conditionnées par la starification (plus la sanctification) outrée du dictateur. On voit exactement le même genre de débordements émotionnels chez nous, lorsque des chanteurs dans le vent se produisent devant des adolescentes. Ce sont des émotions fabriquées, mais qui sont réellement ressenties.


  • Aldous Aldous 20 décembre 2011 11:25

    Tous les régimes enferment la pensée de leurs concitoyens dans un monde imaginaire.

    Les nord Coréens croyaient que leur « soleil du XXIe siècle » les sauvait de l’envahisseur impérialiste.

    Les Américains se croient les plus justes.

    Les Hébreux se croient les élus de Dieu.

    Les Turcs se croient les plus forts.

    Les Européens se croient en démocratie.

    Les Français croient en BHL, bombardier de la liberté arabe.

    ...Il y a pas longtemps Sarko a voulu parader devant une chorégraphie à là Nord Coréenne imposées aux apprentis d’ile de france réunis et entrainés pour la circonstance par la chambre de commerce.

    Selon le Canard Enchainé sa voiture a fait demi tour quand on l’a appelé pour lui dire qu’à chaque fois que son nom était cité les apprentis huaient au lieu d’applaudir.

    Notre soleil du XXIe S. à nous n’a pas les mêmes arguments que le (peu) regretté Kim-il Sung...


    • Pierre-Marie Baty 20 décembre 2011 11:50

      Bonjour Aldous,

      Savoureuse anecdote, vous avez une source pour la confirmer ? smiley


    • Aldous Aldous 21 décembre 2011 11:16

      C’etait dans le canard enchainne il y a deux ans de ca.


      Mais je connaissais l’existance des preparatisf par des amis profs d’apprentissage qui etaient revoltes de ce qu’on leur impose d’organiser des repetitions de parade, dignes des defiles de la place rouge du temps de Brejniev, sur les heures de cours !

      Le pire est que personne n’a ose dire a la chambre de commerce ni aux conseillers de Sarko 1er que ca allait foirer.

      Il a fallu que tout le monde soit reuni dans la salle et que le nom de Sarko soit hue par les apprentis pour qu’ils captent !

      Enfin... Ca ne vaux pas la fois ou Sarko a regrette, en ’lorraine, que l’allemagne n’ait pas un contigent sur place pour compenser les depenses du contigent francais installe dans la Ruhr...



  • volpa volpa 20 décembre 2011 11:47

    On verra la même chose quand ce sera Sakozy pour paraphraser  Roungalashinga


  • volpa volpa 20 décembre 2011 11:48

    Nadine MORANO par exemple.


  • G.BORDES 20 décembre 2011 12:16

    Cher Paul,

    Je n’abonde pas dans le sens de votre conclusion. Peut-on parler de soumission à l’autorité dans pareil cas ? Il m’apparait clair après avoir vu les images que ces scènes de tristesse hystériques n’ont rien de sincères ni de spontanées. Je penche plus pour l’hypothèse, que vous avez entrevu, des manifestations contraintes.

    Pour ce qui est des larmes, le corps humain peut facilement être dupé. Se dire qu’on a vécu toute sa vie sous un régime dictatorial, dans la faim quotidienne, et prendre conscience qu’on est reparti pour quelques décennies de plus, je pense que moi aussi j’en pleurerais !


  • asterix asterix 20 décembre 2011 12:17

    Sans dénier le caractère à tout le moins étayé de votre prose, Mr Villach, je dois vous dire d’expérience qu’il y a trois comportements spécifiques bien distincts qui m’ont toujours stupéfié chez les asiatiques :
    - la volonté absolue de ne jamais perdre la face
    - la faculté innée de s’endormir où que ce soit après 5 minutes en retrait du monde des autres
    - celle de pleurer à chaudes larmes quasiment sur commande.
    Notez bien que si j’étais un sujet nord-coréen, je trouverais bien toutes les ressources lacrymales dont je suis capable pour donner l’impression à tous ceux qui m’entourent que ma tristesse est incommensurable. Sinon, le système tout en un ne me le pardonnerait pas, formatage qui nous est étranger et vaut toutes les motivations.
    Traître à la communauté, vous vous rendez compte ?
     


  • anty 20 décembre 2011 12:24

    Il est temps de comparer comme je l’avais écrit hier de comparer le démocrate V.Havel et le dictateur
    kim jong -il
    et en tirer les leçons...
    Certains décrivaient V.Havel comme un pantins des la oligarchie ,un atlantiste etc..
    Moi je conclue que l’image de V.Havel est bien plus sympa que celui de kim boureau de son peuple(2 millions de morts de faim) entretenant 12 goulags pour enfermer les « recalcitants »


  • PANDORERH 20 décembre 2011 12:29

    Triste mais bien réel constat. La démocratie ça se mérite !!


    • Constant danslayreur 20 décembre 2011 12:54

      Mouais, avec d’autant plus de mérite qu’on serait né dedans et accessoirement oh trois fois rien, que le premier de ses soucis quotidiens, ne soit pas mourir d’inanition ... smiley


  • Dominitille 20 décembre 2011 13:54

    Bonjour,
    Je plains sincèrement le peuple nord-coréen qui doit se plier à ce ridicule et obligatoire simulacre de tristesse.
    Je souhaite simplement que le vénéré successeur soit un peu moins cinglé que son père.
    Mais il peut l’ être encore plus et dans ce cas, dans quelques années il n’y aura plus de peuple nord-coréen.
    Nous devons en tant que peuples libres, avoir un peu de compassion pour ce peuple opprimé et maintenu dans l’imbécilité par la volonté de communistes cinglés ;
     Faire une comparaison avec Sarkozy n’est pas comparable, car Sarkozy a été élu pas imposé ;


  • easy easy 20 décembre 2011 14:05

    Vous avez raison d’évoquer cette situation et de la regarder à travers les expériences de Milgram ou de Asch

    Mais évitons d’abord de ne retenir que le suivisme de certains, de ne voir que l’image offerte. Très logiquement, les vrais et faux pleureurs se rapprochent du cerceuil alors on les y voit mais les récalcitrants qui offrent un fond de respiration aux idées, on ne les voit pas alors qu’ils existent. Ce sont les sociétés sans récalcitrants qui n’existent pas et plus une société affiche un unanimisme, plus ses récalcitrants sont radicaux et têtus.

    Evitons de ne nous en tenir qu’aux examens de Milgram et de Asch car d’autres expériences ou mesures pourraient être faites sur nos comportement. Imaginons donc qu’il puisse y avoir encore d’autres principes comportementaux.

    Evitons de considérer le cas de la Corée du Nord à travers un filtre trop racialiste. Concevons que ça puisse se produire partout ailleurs.

    Et enfin, ne nous enfermons pas dans le seul examen des cas d’incarnation. Car si dans les cas de Lénine, de Saddam Hussein, de Kim Jong Il, de Mao, il s’agit d’hystéries, vraies ou surjouées, autour d’une personne incarnant quelque cristal social, aux EU ou en France, des hystéries du même ordre peuvent se produire autour de cristaux moins incarnés.
    Il se trouve qu’en France en particulier, après des épisodes à cristal incarné par des papes, des aînés de Mérovingiens, de Carolingiens puis de Robertiens, puis de Capétiens, Valois, Bourbons et d’Orléans, et après plusieurs révolutions décapitantes, nous en sommes arrivés à un contexte où nous sommes très nombreux à détester les cristaux incarnés. Même nos élus, quand ils nous semblent trop incarner quelque idéal, ils nous agacent. Nous préférons les idéaux non incarnés (d’où notre propension à préférer les objets aux personnes)
    Pour ce qui est de pleurer vraiment ou d’en jouer la comédie, nous, les Français, les Américains, nous ne sommes peut-être plus que 50% à accepter de le faire devant une personne physique incarnant le cristal (que cette personne s’appelle De Gaulle, Delon ou l’abbé Pierre). Mais nous sommes probablement 80% à être disposés à pleurer vraiment ou en jouer la comédie devant le cadavre du paquebot France, du Franc, du camemnbert, de l’école, de la Sécurité Sociale, de l’Alsace, de la démocratie, de la liberté, du droit de vote, du Smic, du Tour de France, de l’élection de Miss France, d’Internet, du téléchargement...Toutes choses qui n’arracheraient pas une larme aux vrais ou faux pleureurs de Corée du Nord.
    Ce n’est pas parce que nous hystérisons moins autour de personnes incarnant quelque cristal que nous n’hystérisons pas.

    Qu’est-ce qui vaut mieux, qu’est-ce qui est mieux ?

    Hystériser principalement autour d’une incarnation comme Alexandre le Grand, Jésus, Mahomet, Louis XIV, Jeanne d’Arc, De Gaulle, Brigitte Bardot, Sarkozy, Carla, Napoléon, Elisabeth II, Kim Jong Il ?
    Ou hystériser principalement autour d’un objet (Ferrari, Statue de la Liberté, Tour Eiffel) ou d’un concept (l’Enfer, l’ascenseur social, l’Assemblée, le crédit bancaire, la liberté du culte) ?

    A mon sens, il vaudrait mieux hystériser ni autour d’incarnations ni autour d’objets ou de concepts mais seulement autour de la nature.


    • anty 20 décembre 2011 14:52

      - Kim Jong-Il, le dirigeant nord-coréen décédé samedi, a fait vivre « l’enfer sur terre » à son peuple, ont rappelé lundi des ONG occidentales de défense des droits de l’homme.

      Entre famine, camps de travail et exécutions massives, le régime stalinien est responsable de millions de morts, a jugé Ken Roth, le directeur exécutif de Human Rights Watch (HRW).

      « Kim Jong-Il », a-t-il déclaré, "restera dans les mémoires comme le superviseur brutal d’une oppression systématique et massive, y compris à travers sa volonté de laisser son peuple mourir de faim".

      Le « Cher leader » laisse une économie moribonde, dans un pays marqué par une famine meurtrière et de graves pénuries alimentaires à répétition. Un tiers de la population du pays souffrirait actuellement de pénurie alimentaire, tandis que des centaines de milliers de personnes, jugées par l’Etat comme des opposants, seraient sous les verrous.

      Sam Zarifi, directeur d’Amnesty International pour la zone Asie-Pacifique, a par ailleurs estimé que la préparation du transfert du pouvoir à Kim Jong-Un, le fils choisi par Kim Jong-Il pour lui succéder, a donné lieu à une purge et à l’exécution possible de « centaines de responsables ».

      Selon les informations recueillies par Amnesty, "Kim Jong-Un et ses soutiens vont essayer de consolider leur nouveau pouvoir en intensifiant la répression et en écrasant toute possibilité de dissidence...


  • LE CHAT LE CHAT 20 décembre 2011 15:28

    ils souffrent collectivement du syndrome de Stokholm , sans doute certains pleurent sincérement ! ils savent ce qu’il perdent , le prochain sera peut être pire .....


  • JulianMylo 20 décembre 2011 16:53

    Dominique Hannequin est l’un des seuls à avoir pu filmer le quotidien des habitants en Corée du Nord. Voici un article dans lequel il expose sa vision sur l’avenir de ce pays après le décès de Kim Jong-Il.
    http://www.mylorraine.fr/article/dominique-hennequin-au-cur-de-la-coree-du-nord/10147/


  • Surya Surya 20 décembre 2011 16:59

    Comment ne pas penser que tout cela n’est pas une mise en scène, ces gens alignés au garde à vous au début de la vidéo, pour pleurer en coeur, ou tous ensemble à quatre pattes en train de gémir, alors soit on leur a demandé de s’aligner ainsi (et on aurait bien voulu voir des images les montrant lorsqu’ils arrivent sur le lieu de la cérémonie : pleuraient-ils déjà ?) et donc tout est simulé, soit ils se sont alignés spontanément en arrivant, comme des robots, et leurs larmes sont sincères, mais là c’est franchement inquiétant.
    J’espère vraiment que tout est simulé, et que les gens ont en réalité gardé bien au chaud une part intacte d’eux mêmes, bien que je craigne également que le lavage de cerveau subi depuis leur naissance ait définitivement lessivé chez certains d’entre eux le sens critique et le recul nécessaire pour pouvoir faire tomber un jour le mur qui les isole du reste du monde.
     
    Certes, les Nord Coréens ont subi de durs bombardements dans le passé, mais ce n’est pas une raison valable pour se retrancher ensuite dans une dictature totalement paranoïaque. Ce régime est grotesque et d’un autre âge ! Aujourd’hui, les Nord Coréens ont froid, ils ont faim et n’ont aucune liberté d’opinion ou d’expression, mais peut être préfèrent-ils cela plutot que de subir les horreurs qu’on leur promet et qu’on doit leur rabâcher du matin au soir pour alimenter la peur et la haine de l’extérieur.
    Peut être pleurent-ils parce qu’ils sont terrorisés par ce qui va leur arriver maintenant que leur « Père à tous », qui devait sans doute jouer un rôle protecteur, est mort ? 
    Mais ce régime ne pourra pas tenir indéfiniment, c’est impossible. Tôt ou tard ca va exploser là bas, peut être dans très longtemps, mais si une répression a lieu, ca va faire très mal. Alors il vaudrait mieux que la Corée du Nord accepte de s’ouvrir peu à peu au reste du monde, et pour commencer qu’elle arrête de s’imaginer que le monde entier leur veut du mal. Cela dit, ce n’est pas non plus en imposant un embargo à la Corée du Nord qu’on les poussera à s’ouvrir à nous.


  • docdory docdory 20 décembre 2011 17:16

    Cher Paul Villach

    Si l’on venait à douter que le spectacle, sans précédent récent, de ce choeur de pleureurs et pleureuses et de cette démonstration hallucinante de deuil ne soit qu’une simple mise en scène, il est bon de se repasser cet extrait vidéo d’une oeuvre cinématographique célébrissime ( entre la 2ème minute et 4 minutes 30 de cette vidéo )
    D’autres personnages sont à genoux devant un objet, avec une bande sonore qui rappelle de façon étrange et saisissante la mélopée funèbre nord coréenne !
    Stanley Kubrick et Gyögi Ligeti, visionnaires ?
    On est devant un cas, non seulement d’intericonicité, mais aussi d’interaccousticité , si j’ose dire ...
    Il paraît que Kim Jong Il aimait beaucoup le cinéma ...



  • docdory docdory 20 décembre 2011 18:59

    @ De la hauteur

    Quelques corrections sur votre commentaire :
    1°) Il faut écrire « il ne faut pas oublier » et non pas « il ne faut pas oubliés » , car dans cette proposition, le verbe « oublier » est à l’infinitif, donc prend la terminaison de l’infinitif des verbes du premier groupe, qui est -er .
    2°) Il faut écrire « nous avons affaire à » et non « nous avons affaires à ». C’est la première personne du pluriel de la locution verbale « avoir affaire à » , locution dans laquelle le mot affaire reste toujours au singulier, même si le verbe est au pluriel.
    3°) Il faut écrire « Ils nous considèrent comme » et non « ils nous considérés comme » : en effet il s’agit de la 3ème personne du pluriel du présent de l’indicatif, et non du participe passé au pluriel du verbe « considérer ».
    Il ne faut pas dire « ils ont un sens particulier qu’est l’honneur », mais, au choix « ils ont un sens particulier de ce qu’est l’honneur », ou , plus simplement et plus légèrement « ils ont un sens particulier de l’honneur ». Dans votre version de la phrase, on a l’impression que l’honneur fait partie de leurs sens, comme la vue ou l’ouïe.
    4°) Il faut écrire « face » et non « Face » car seuls la langue allemande met une majuscule aux noms communs.
    5°) Il ne faut pas écrire « même si il ont toutes les raison d’être soulagé » mais « même s’ils ont toutes les raisons d’être soulagés . En effet, devant » ont « , on met le pronom personnel » ils « au pluriel et non au singulier. Comme c’est un pluriel, » soulagés « s’écrit avec un » s« pour marquer l’accord du participe passé avec le pronom » ils « .
    6°) Il ne faut pas dire » quelque mois à près « , mais » quelques mois après« en un seul mot .
    7°) Il ne faut pas dire » Khroutchev la accuse de tout les mots « , mais orthographier correctement » Khrouchtchev « , et ensuite dire » l’a accusé de tous les maux « .
    En effet , nous ne sommes pas en présence de l’article féminin » la « , mais en présence du verbe avoir à la troisième personne du singulier, précédé du pronom » l’ « qui remplace le mot » Staline « . Par ailleurs, » accuser « prend un accent aigu au participe passé ( » accusé « ), et enfin, les maux dont il s’agit sont le pluriel du nom commun » un mal « ( un mal, des maux ), et non le pluriel du nom commun » mot « .
    Je me permet de vous conseiller l’achat d’un cours de grammaire française type » méthode Bescherelle ". Il n’est jamais trop tard pour structurer son langage.

  • anty 20 décembre 2011 19:34

    Savez-vous qu’il existe un « Parti communiste Juchéen de France » pro-Kim : allez voir son site http://juchefrance.org/ c’est un véritable délire, on croit presque à une plaisanterie.
    Un des membres écrit « Longue vie aux idées du Duce ! » (au lieu du juche, l’idéologie nord-coréenne), un autre "vive l’athéisme et longue vie à la divine dynastie", on se pince pour y croire !..


    • Surya Surya 20 décembre 2011 23:50

      Faites gaffe si vous ouvrez votre lien : mon antivirus m’a signalé une menace lors de l’ouverture de ce site, il semble bien y avoir un virus.


  • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 21 décembre 2011 00:47

    Et dire que nous allons voir les mêmes scènes à l’UMP, en avril ou mai prochain, quand Sarko partira...

     smiley


  • Relladyant Relladyant 25 décembre 2011 20:18

    Comportement Orwellien spectaculaire en effet, ou il devient difficile de savoir si ces gens font bien les acteurs ou si c’est devenu naturel à force de lavages de cerveaux.

    Mais il existe d’autres manifestations de ces phénomènes bien plus proches de vous :
    le 22 avril 2002, tout le monde - et spécialement tout ceux apparaissant en public, s’efforçait de paraitre plus effondré que son voisin de peur d’être soupçonné de sympathies quelconques. L’échelle est évidemment différente, mais le phénomène de ré-écriture des comportements sous l’effet de la pression sociale, est bien le même.


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