jeudi 9 novembre 2006 - par Olivier Perriet

L’Education nationale prise entre deux feux (ou pourquoi rien ne change)

Depuis plus de trente ans, l’Education nationale est prise entre un discours « de gauche » plein de bons sentiments mais assez hypocrite et des vérités rationnelles malheureusement teintées d’une idéologie très « droitière ». Autant dire que la nécessaire réforme de cette institution n’est pas pour demain. Elle n’en sera que plus rude, le moment venu...

En pleine contestation anti-CPE, L’Express, donnant la parole à l’universitaire Jean-Robert Pitte -président de la Sorbonne et tête pensante de la géographie- a fait entendre un son de cloche bien différent des vérités admises publiquement dans son milieu [1] Partisan déclaré du CPE ("la loi votée doit être appliquée"), dénonçant l’université ouverte à tous ("la voiture-balai du supérieur"), alors que "tant de places ne sont pas pourvues dans les filières professionnelles, fustigeant des étudiants "habitués à tout attendre de la société et de l’Etat", c’est peu de dire que ses positions vont à contre-courant au sein de l’Université française. Par leur portée générale sur l’enseignement (le "collège unique" et les 80% au Bac ne sont pas épargnés par sa vindicte), ces propos jettent assurément une lumière crue sur les dogmatismes qui enferment "le premier secteur public de France" dans des impasses.

Ils en rappellent aussi d’autres, qui furent tenus par l’ancien conseiller à l’éducation du général de Gaulle, Jacques Narbonne, dans un ouvrage publié en 1994 [2]. En poste auprès du Général de 1962 à l’été 1967, l’auteur de ce livre raconte ainsi minutieusement l’échec de ses projets, pourtant approuvés par le président, de planification étatique des effectifs au sein des filières scolaires ("en fonction des besoins de l’économie et de la société"), contrepartie selon lui indispensable de la démocratisation de l’enseignement opérée en 1959 (scolarisation obligatoire jusqu’à seize ans, fin du cloisonnement entre la filière du lycée -pour la bourgeoisie- et celle du primaire supérieur -pour le peuple). Désapprouvée par le ministre de l’Education nationale Christian Fouchet et par le Premier ministre Georges Pompidou, cette idée ne sera jamais concrétisée, de Gaulle n’ayant jamais pesé auprès de ses ministres pour ce faire. Les conséquences de cet échec sont d’après lui toujours flagrantes : engorgement des filières scolaires et universitaires dites "nobles", préférées aux filières techniques, dévaluation des diplômes, chômage des diplômés formés sans aucun lien avec les besoins réels de l’emploi, violence scolaire en partie due à des enseignements généraux inadaptés aux élèves faibles...

Contrairement à l’opinion communément admise, poursuit-il, la filière générale n’est pas forcément une "chance", si on n’a pas les capacités pour suivre : est-il pertinent de vouloir un enseignement supérieur "de masse" ? Tout le monde est-il "supérieur" ? Finalement, il constate qu’on a étendu "une organisation scolaire conçue pour l’élite bourgeoise d’un pays malthusien [à la] quasi-totalité [de] la jeunesse d’un pays en pleine expansion"[3]. Les taux d’échec à l’Université d’avant la démocratisation n’étaient pas moindres de ce qu’ils sont maintenant. Mais "les effectifs étaient infiniment plus faibles [...] et les étudiants recalés trouvaient souvent dans les relations familiales une planche de salut".

L’Université est donc le miroir aux alouettes des classes moyennes et populaires, qui s’y sont engouffrées en faisant force sacrifices (de temps et d’argent), alors que les débouchés sont plus qu’incertains. La suite du livre est le récit jusqu’à nos jours de la poursuite (feutrée) du débat entre sélection et enseignement supérieur de masse, après que l’auteur eut quitté le sommet de l’Etat.

Si on peut globalement approuver son diagnostic sans appel, il faut aussi souligner le côté déroutant de la démonstration. L’idée d’affecter un pourcentage de chaque classe d’âge à chaque filière "en fonction des besoins de la société" est extrêmement rigide et utilitariste, mais elle a quand même le mérite de poser la question des finalités de l’école. Certes, celle-ci a pour but de donner à chacun une culture "désintéressée", mais elle doit aussi faciliter l’insertion dans la vie active...

Finalement, le principal problème posé par ce discours, qui explique largement son inefficacité mobilisatrice, est qu’il donne autant l’impression de valoriser une famille politique que de s’adresser au "bon sens" partagé par tous. Le reproche vaut aussi pour Pitte, qui articule sa critique du système éducatif avec une défense vibrante du CPE, mesure dont le caractère d’intérêt général est pour le moins contestable. Si on suit Narbonne dans ses chroniques de la politique éducative depuis les années 1960, on est ainsi surpris de voir qu’il juge les mesures non seulement pour ce qu’elles disposent, mais aussi en fonction de la couleur politique du gouvernement ou du ministère. Ainsi, à propos du collège unique, instauré par René Haby en 1974, lit-on que "le principe de l’école unique a été consacré sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. Mais ce principe n’a jamais été pour la droite un élément de doctrine. Son application fut une concession faite à l’adversaire et à ce qu’on estimait être une aspiration profonde de l’opinion publique" [4]. En revanche, François Mitterrand, recevant en 1986 les manifestants opposés à la loi Devaquet, "mit sa griffe sur toutes les formes d’action antisélectionnistes et affirma solennellement que la démagogie universitaire était bien un dogme fondamental de la gauche" [5].

En somme, la droite est vierge de tout reproche dans ce naufrage, et le péché originel vient de la gauche. On n’ose, en plus, s’attarder sur les considérations psychologico-morales qui enrobent ce discours ("La jeunesse de 68, geingnarde, irritable et convulsive, comme tous les faibles, se plaignait d’entrer dans un monde rude, agressif, impitoyable." [6]) On croirait lire la prose des écrivains contre-révolutionnaires du XIXe siècle... Comme un écho à peine affaibli, Pitte raillait ces jeunes "bercés d’illusions" tout en cautionnant le CPE et en clamant que "la France [était] le dernier refuge de Staline".

On comprend sans peine qu’avec de tels avocats, la remise en cause de "la-filière-générale-pour-tous" n’est pas près d’aboutir. Pas à cause d’on ne sait quel complot gauchiste, mais parce qu’il est bien plus facile de mobiliser une majorité plus ou moins active autour de mots d’ordre (faussement) généreux qu’en tenant de tels propos à la limite du mépris. Si le dogme de l’université de masse est si prégnant, mieux vaudrait ne pas disperser ses forces dans des directions aventureuses. À moins que le but ne soit de rester entre soi, sûr de sa vérité. Dans ce cas, le système a encore de beaux jours devant lui... ou alors sa remise à plat risque d’être pour le moins mouvementée. Pas sûr qu’il soit nécessaire d’en rajouter à la révision d’une institution si lourde, et à terme inévitable.

Notes :

[1] "Sorbonne, les vérités du président Pitte", par Delphine Saubaber, L’Express, 6 avril 2006, p. 81.

[2] Jacques Narbonne, De Gaulle et l’éducation, une rencontre manquée, Denoël, 1994

[3] J. Narbonne, p. 70

[4] p. 337

[5] p. 289

[6] p 247



25 réactions


  • argoul (---.---.18.97) 9 novembre 2006 10:24

    Très bon diagnostic. Mais qu’est-ce qui va faire changer les choses ? La biologie (une génération entière partant à la retraite d’ici 10 ans) ?


  • ZEN zen 9 novembre 2006 10:53

    « elle a quand même le mérite de poser la question des finalités de l’école. Certes, celle-ci a pour but de donner à chacun une culture »désintéressée« , mais elle doit aussi faciliter l’insertion dans la vie active... »

    L’un ne devrait pas aller sans l’autre, d’accord avec vous, mais l’appropriation d’une culture générale la plus approfondie et diversifiée possible (sans doute dans d’autres conditions) se vérifie être la condition nécessaire pour s’insérer dans les tâches professionnelles qui demandent de plus en plus initiative,créativité,adaptation ...


    • Marie Pierre (---.---.140.106) 9 novembre 2006 11:51

      Bien d’accord avec vous Zen.

      On voit bien que ceux qui ont le plus de mal à s’orienter vers de nouveaux métiers sont ceux qui ont quitté le cursus scolaire trop tôt.

      Dans les années 70, Renault et d’autres entreprises avaient créé des sortes « d’écoles ouvrières » où les salariés venaient en cours du soir dispensés par des enseignants de l’Education Nationale. Les « étudiants » étaient nombreux, assidus et pourtant, leurs conditions de travail étaient vraiment dures : la chaîne d’antan !


  • T.B. T.B. 9 novembre 2006 11:08

    Pour moi c’est vite vu. L’école, la fac ne sont pas au service du savoir pour le Savoir mais au service d’une politique économique à un instant T (pourquoi T et pas I ? ah oui Times). En ce moment c’est politique libérale / ultralibérale selon les uns ou les autres.

    Instruction civique défaillante ou inexistante (y compris sur le rôle et la fonction de nos institutions, volontairement à mon avis pour empêcher les citoyens de trop se mêler de ce qui les regarde : la vie de la Cité autrement dit, éthymologiquement, la politique), programme de philo trop tardif et trop marginalisé, cours d’astromie (c’est pourtant une discipline qui peut apprendre et faire comprendre beaucoup de choses) inexistant, langue espéranto idem (alors que c’est la solution la plus économique et qui ne ferait aucun jaloux au sein de l’Europe). Liste non exhaustive.


  • Marie Pierre (---.---.140.106) 9 novembre 2006 11:43

    Merci pour votre article.

    En 1997, Philippe Meirieu publiait « L’Ecole ou la Guerre civile » véritable réquisitoire dans lequel il tentait de redéfinir les missions de l’Ecole Publique. Cet ouvrage est toujours d’actualité.

    J’ai entendu M. Pitte, pendant les grèves anti-CPE, déclarer que la majorité des étudiants (y compris d’universités prestigieuses) ne pensaient qu’à devenir fonctionnaire.

    Mais, est-ce que fonctionnaire est un métier ? Les universités n’auraient-elles pour fonction que de préparer les étudiants à passer des concours ?

    Je suis allée en fac de Lettres en 86/87, j’y ai pris grand plaisir, soif d’apprendre etc... Bon, j’avais 45 ans, avais besoin d’une licence de lettres pour évoluer dans mon métier, et n’avais pas le Bac...


    • gem (---.---.117.250) 9 novembre 2006 11:55

      Philippe Meirieu ... Quand on cite son nom, je me souviens toujours d’une déclaration ahurissante de sa part, puisqu’il déclarait en substance qu’il n’y connaissait rien aux enfants et surtout qu’il ne fallait surtout pas essayer d’en savoir plus sur eux car ça risquait de remettre en cause les « avancées pédagogiques »... voilà le genre du gourou : un idéologue malfaiteur sans pragmatisme, un des pères des lamentables UIFM et du pédagogisme sectaire moultement dénoncé... Il fait parti de ces savants fous qui sont toujours à l’avant-garde, alors même qu’ils se sont toujours trompés, et qu’ils ont trompés les autres avec.

      et je suis surpris que vous ayez pu aller à l’université sans le bac, puisqu’il me semblait que le bac c’est justement l’examen d’entrée à l’université ; me trompais-je ? ? ?


    • Petit 9 novembre 2006 12:28

      Valisation des acquis, et DAEU.


    • Marie Pierre (---.---.75.182) 9 novembre 2006 13:05

      Sans le bac mais en passant le DAEU : examen d’entrée. Et j’avais déjà un diplôme supérieur au Bac


    • gem gem 9 novembre 2006 13:18

      se présenter comme sans le bac alors qu’on a un un diplôme supérieur au bac, c’est malhonnete.

      Il eut fallu dire que vous n’aviez pas eu l’occasion de passer le bac lors de votre scolarité initiale, ou que vous l’aviez raté.

      Et je ne connais pas le DAEU.


    • (---.---.132.252) 9 novembre 2006 14:07

      Philippe Meirieu ....

      Docteur es pédagogie, s’il vous plaît.

      Excusez du peu...


    • (---.---.74.206) 9 novembre 2006 19:50

      en gros la dame elle n’ est pas dans votre cursus donc suspecte .

      c’est un probleme de cursus ou de dame !

      votre raisonnement est etrange ?


    • Job (---.---.131.198) 10 novembre 2006 00:13

      @ Gem :

      Le D.A.E.U. est le Diplôme d’Accès aux Etudes Universitaires. Anciennement l’E.S.E.U. (je ne me souviens plus de ce que signifie l’acronyme de ce dernier).

      Le DAEU est réservé aux personnes ayant 22 ans, qui travaillent et qui n’ont pas un des bac. classiques (il y a au moins 36 ou 37 différents).

      Le DAEU a deux versions : une version « A » (Lettres) et une version « B » (Sciences). Il peut y avoir un examen à l’inscription pour vérifier le niveau des postulants avant acceptation de leurs inscriptions.

      La formation possède 4 enseignements : 2 obligatoires et 2 optionnels (choix parmi plusieurs obligatoires). Le candidat a 4 ans glissants pour passer les 4 examens.

      Le taux de réussite tourne autour de 30-40% selon les années du fait qu’il n’y a pas d’obligation politique de « donner » des notes afin de produire une statistique générale publiable au JT de 20H.

      Ensuite les candidats reçus ont les mêmes droits que les bacheliers ordinaires. Ils poursuivent des études universitaires normales. Le niveau des candidats est généralement correct.

      Si on renverse les données le taux d’échec à l’obtention du titre est supérieur ou égal à 60%. De fait les candidats sont examinés sur des critères plus universitaires que lycéens.

      Les cours ont lieu en université. Ils sont donc mieux préparés que les étudiants ordinaires malgré un handicap de contraintes de vie plus fortes.


    • Job (---.---.131.198) 10 novembre 2006 00:14

      Un docteur es quelque chose peut très bien avoir commencé ses études par un DAEU. L’important étant la qualité intellectuelle acquise au fil du temps.


    • Marie Pierre (---.---.40.87) 10 novembre 2006 06:42

      @ Job,

      Merci Job pour votre explication. Effectivement le taux de réussite en fac est bon pour ceux qui passent un examen d’entrée, même sans bac. Cela pencherait-il en faveur d’une sélection ? Ou alors, une question de motivation ?


    • Job (---.---.131.142) 12 novembre 2006 00:58

      @ Marie Pierre

      Le droit d’inscription par sélection sur examen ou titre(s) acquis est désormais de plus en plus présent à l’entrée des départements de nombreuses fac. À tous les niveaux, sous couvert de forte demande.

      Les IUT, les IUP et les BTS pratiquent beaucoup ces sortes de sélection pour réduire le taux d’échec.

      Pour le DAEU « B » (le scientifique, je crois), un examen de vérification de niveau en maths est pratiqué systématiquement avant inscription. çà revient au même que la sélection en seconde-première pour aller au Bac S .

      C’est comme çà et ce mouvement va encore s’amplifier. Le risque majeur étant une rupture culturelle entre le Lycée et les Etudes Supérieures.

      Tout est à revoir depuis la maternelle jusqu’au Bac. Programmes, pédagogie, enseignements (réduire le nombre), nombre d’heures d’enseignement, rappels des fondamentaux.

      Par exemple, certaine « classe » comme la troisième ou la seconde devrait être le moment d’une révision de tout ce qui doit être acquis. Une pause rafraîchissante. Savoir moins, mais savoir bien. On pourrait reprendre l’accumulation des savoirs ensuite sur des bases plus saines. Et çà permettrait vraiment de savoir en fin d’année quels sont les élèves en état de poursuivre dans la filière générale. C’est aussi une nouvelle chance pour les élèves en difficulté. Ils peuvent cette année là reprendre le fil perdu en accéléré au lieu de capitaliser les lacunes années après années, comme c’est le cas maintenant.


  • gem (---.---.117.250) 9 novembre 2006 11:45

    Je ne partage pas du tout ce pessimisme.

    Moralement, je le trouve contreproductif, puisqu’il nourrit un sentiment « onnéfoutu, yarinnafère » en justifiant l’immobilisme par l’échec annoncé.

    Et surtout, les FAITS dementent ce discours. Ce qui était tabou hier est aujourd’hui à l’ordre du jour (les propos qui vous semble si iconoclastes auraient été tous simplement impossible il y a quelques années). Tout le monde à bien compris que c’était la réforme ou la mort de l’université, sous l’aiguillon d’un impitoyable classement mondial des établissements. Dans ces conditions, l’issue ne fait guère de doutes, même si le « combat social » continuera, aussi bien dans sa composante réactionnaire (université gratuite pour tous, nourrit-logé) que dans sa composante progressiste (OK pour des frais de scolarité en rapport avec le cout du service, mais seulement si il y des bourses plus que suffisantes pour les pauvres).


    • Olivier Perriet Olivier Pierret 13 novembre 2006 10:38

      Quelques éléments de réponse pour Gem (concernant la fac’ de médecine, j’avoue mon incompétance en la matière) : c’est vrai que mes propos ne sont plus si iconoclastes que cela. Beaucoup pensent ce que je dis, mais en silence. Que ce soit au niveau du ministère, des syndicats, des enseignants, pratiquement PERSONNE ne le dit publiquement.

      Et j’ai vécu les choses de l’intérieur il n’y a pas si longtemps. Pendant tous les mouvements de protestation universitaires auxquels j’ai pu assister, il n’y a eu aucun débat de fond. La seule exigence collective c’est « plus de moyens pour l’école ou l’université ». Mais « plus de moyens » pour faire quoi ? Mystère.

      Les derniers ministères réformistes comme celui de Ferry voulaient « tout simplement » étendre le régime d’autonomie des établissements (qui fonctionne si bien à l’Université et dans le supérieur en général) à l’ensemble du secondaire ! Quand à Allègre, je n’ai pas trop suivi à l’époque mais il semblait vouloir à tout prix se faire haïr des enseignants. Et à part ça, rien : Lang a poursuivi « sans faire de vague » la grande oeuvre du collège unique, Fillon, Robien, rien.

      À mon avis cette situation est très dangereuse pour les syndicats : j’imagine que dans peu de temps, on leur fera remarquer qu’ils co-gèrent le système depuis plus de trente ans, donc qu’ils sont largement responsables de toutes ses faillites, donc qu’ils n’ont plus aucune légitimité. Même si leurs critiques (par exemple contre L. Ferry) sont bien fondées.


  • MrPiment MrPiment 9 novembre 2006 15:16

    Ce M. Pitte est assez consternant :

    L’idée d’affecter un pourcentage de chaque classe d’âge à chaque filière « en fonction des besoins de la société » est extrêmement rigide et utilitariste Cela me parait surtout totalitaire et que fait-on de l’orientation tout au long de la scolarité ?

    dénonçant l’université ouverte à tous (« la voiture-balai du supérieur »), alors que « tant de places ne sont pas pourvues dans les filières professionnelles, fustigeant des étudiants »habitués à tout attendre de la société et de l’Etat" Cela fait des années qu’en 1ere année de médecine il y a 1200 candidats pour 100 places et ça ne choque personne, c’est pourtant de la « sélection » ? Pour ne pas faire la même chose partout ? 1ere année ouverte à tous et après seuls les meilleurs passent suivant le nombre de poste disponible.

    Ce monsieur me parait très dangereux dans sa façon d’aborder les problèmes ! et dire qu’il occupe le poste de président de la Sorbonne !!!

    Il faut arrêter de diaboliser la sélection à l’entrée et dire que les étudiants sont des glandeurs.

    Si au lieu de dire « faites comme vous voulez » on prévient que telle filière est bouchée et qu’au bout de 3 ans ce sera direction chomâge et réorientation et que donc seul 50 places sont offertes en 2e année (au lieu d’en accepter 500 et produire 450 paumés)... peut-être que ça aidera un peu. Sans parler de la valorisation de certaines filières...

    Mais bon discuter du problème de l’éducation nationale ici est un peu vain vu l’ampleur de la tâche.


  • (---.---.37.70) 9 novembre 2006 15:55

    Les 68hart et autres gauchistes font face à l’échec complet de leur utopie éducative (prévu dés le départ par les gens de droite, comme Boudon, tant c’était évident). Cela fait bien longtemps que droite aurait dû ne pas cédé et privatiser l’éducation étatique..

    Mais peut être que le but réel de la gauche était justement d’avoir des masses incultes et ignorantes mais diplomés et futur chomeur. Cela permet de les manipuler plus facilement. D’ailleur on sait bien que les enseignants mentent à leur éleves pendant leur cours : tous (ou presque) ce qu’ils enseignent est faux, (surtout en histoire !). Car pourquoi l’Etat veut-il éduquer, si ce n’est pour imposer son idéologie ? Le lavage de cerveau Marxiste fonctionne, nous sommes le dernier pays à avoir des parti d’extréme gauche, sans évoquer le PS, le plus archaique d’europe..


  • chantecler (---.---.146.112) 9 novembre 2006 17:24

    @ IP......75:je doute que cela soit utile de répondre à de tels arguments:nul doute que le programme FN est de développer l’esprit critique et d’aboutir à des métiers rémunérateurs pour les hommes comme pour les femmes.Note bien que j’avais cru comprendre que selon vous celles-ci ne faisaient plus assez d’enfants....Cela me rappelle des événements du XXème siècle et l’on sait trop à quoi cette surnatalité était destinée.Pour terminer l’intox FN sur Avox commence à me gonfler.


  • L'Hérétique Anaxagore 9 novembre 2006 17:59

    Excellent article ! Précisément celui que je rêvais d’écrire tôt ou tard. Voilà, quelqu’un l’ a fait, merci à lui !


  • Arnes Arnes 9 novembre 2006 19:30

    « Cela fait des années qu’en 1ere année de médecine il y a 1200 candidats pour 100 places et ça ne choque personne. »

    Moi, ca me choque profondement vu le cout que cela represente pour la collectivite et les familles et plus grave encore cette selection par l’echec qui casse le moral aux 1100 candidats qui revaient de medecine ; encore plus pervers, les 100 recus sont les meilleurs en maths, matiere bien sur essentielle pour des etudes de medecine !! Et que dire du reste de l’universite ou cette selection par l’echec s’eternise sur 3 ans.

    Bien sur, il faut selectionner, mais sans perdre tout ce temps a preparer des concours, medecine ou prepa. Il suffit de faire comme l’UTC de compiegne qui integre les etudiants juste apres le bac en selectionnant sur un triptyque : dossier scolaire, resultats du bac et entretien. C’est cette meme methode qu’utilisent les facs anglaises pour selectionner leurs etudiants juste apres le bac.


    • mélimélo (---.---.146.112) 10 novembre 2006 07:21

      En 1969,le numérus clausus était le même !Si les médecins avaient l’intérêt du collectif et étaient désireux de s’investir dans les fonctions hospitalières et les dispensaires,la médecine préventive,scolaire et du travail,les choses pourraient être plus souples,mais apparemment la médecine libérale,beaucoup plus lucrative et pour l’instant sans risque, à cause de la sécurité sociale,semble les attirer.Mais cette médecine est ruineuse et peu efficace.


    • mélimélo (---.---.146.112) 10 novembre 2006 07:59

      Cela dit les choses sont plus complexes : tout est lié:comment veux-tu que quelqu’un qui a fait une dizaine d’années d’étude,qui a galéré dans certains hopitaux,ne se dise pas:je vais construire ma vie,j’ai besoin de m’acheter une maison à 500.000 euros,etc... Et roule ma poule !....


    • MrPiment MrPiment 10 novembre 2006 09:53

      Je suis d’accord que cet exemple est loin d’être le modèle parfait ; de nombreux changements sont à faire, notamment concernant le choix des spécialités tout au long du cursus (de manière à équilibrer correctement par rapport au besoin de la société) ainsi que la variable nombre de places qui se doit de varier si on a besoin de plus de medecins et inversement.

      cette selection par l’echec qui casse le moral aux 1100 candidats qui revaient de medecine
      Et les milliers qui rêvent de polytechnique, centrale, normale sup,... Désolé mais en médecine il n’y a pas que médecin, il y a des tas d’autres métiers ! Rien que l’exemple des infirmières nous montre que ceux qui rêvent d’exercer dans ce domaine ont la possibilité de le faire (on recrute des espagnoles par centaines en ce moment...). Nombre d’étudiants ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent faire alors les voies royales drainent un maximum...

      Bref l’orientation préalable au long du cursus scolaire doit permettre d’éviter d’avoir 1200 candidats en 1ère année de médecine (en les orientant vers les écoles de pharma, infirmière,... correspondant plus à leur capacités voire à la façon dont les étudiants conçoivent leur futur métier) et après un minimum de sélection pour le graal. Le mode de sélection par concours n’étant biensûr pas la méthode absolu.


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