mercredi 6 juin 2007 - par PELLEN

L’impasse de la mouvance idéologique de Nicolas Hulot

Nicolas Hulot ne peut à la fois se déclarer incompétent en économie et en sociologie politique et prétendre sauvegarder la symbiose « humano-écologique » en prescrivant une révolution économique et industrielle pour le moins douteuse.

Car, ne lui en déplaise, la prospérité est, ici-bas, le privilège individuel et collectif le plus difficilement accessible et le moins bien partagé. Elle l’est d’autant moins que l’optimisation de notre mode de développement s’accommode mal des expérimentations hasardeuses, a fortiori lorsqu’on imagine possible de les arrimer à une invraisemblable sobriété marchande. Pour ce qui est des expérimentations foireuses, le siècle dernier a pourtant été incomparablement riche d’enseignements.
Aussi est-ce à se demander si l’animateur télé et ses divers contradicteurs se proposent de résoudre les mêmes problèmes sociétaux. Pour le savoir, encore eût-il fallu préalablement que les uns et les autres s’entendent sans équivoque sur l’énoncé desdits problèmes, les formulent en termes simples, précis et irréfutables. Quitte à décevoir bien des ambitions déraisonnables, c’est précisément la mission essentielle qui semble devoir échoir au prochain Grenelle de l’environnement. En effet, si la table ronde ne parvenait qu’à ce résultat, ce serait déjà un progrès décisif sur la voie d’une cohésion défensive de la nation. Obtenir un large consensus sur la définition précise de la nature et des propriétés des périls menaçant la pérennité de la civilisation, c’est largement subodorer les moyens de s’en prémunir.
Il se trouve que, sauf à pérorer indéfiniment dans un énième royaume de la mauvaise foi, les termes guère contestables de cet énoncé sont largement connus.

Le constat de carences

- Sans crainte d’être contredit, on peut considérer que plus de la moitié de la population mondiale est touchée par une pauvreté allant de la précarité plus ou moins chronique à l’extrême misère et au dénuement total.

- La raréfaction de ressources naturelles vitales - comme l’eau douce ou les potentialités agricoles de notre planète - est très préoccupante, tandis que l’épuisement programmé des énergies primaires fossiles est alarmant.

- La Terre est indubitablement entrée dans une phase de réchauffement accéléré paraissant n’avoir aucun précédent dans son histoire, dont on n’identifie pas encore toutes les causes avec certitude. À court et à moyen terme, des bouleversements climatiques chaotiques aux conséquences redoutables s’en déduisent aisément, que d’aucuns affirment déjà à l’œuvre.

Les palliatifs

- Prétendre combattre la pauvreté et, dans le même temps, considérer vain de recourir à un accroissement très substantiel de la production des richesses porte un nom : le malthusianisme. De plus, se livrer à l’exercice rhétorique fumeux « du vivre autrement » ou de la nécessité « de réinventer d’urgence notre mode de développement économique » ne fait aucunement oublier son corollaire terrifiant, implicite dans le discours des nouveaux démiurges : l’employabilité de tous - garantissant à tous des revenus de subsistance - n’est et ne sera jamais requise.
Tourner le dos à cette inconséquente utopie ne peut donc que consister à privilégier le salut socio-économique de l’humanité par une amélioration constante du rendement de ses activités, que, seules, la science et la technique sont capables de procurer. Aucun autre moyen n’est raisonnablement en mesure de limiter autant que faire se peut nos inévitables prélèvements vitaux sur le milieu naturel.

- S’agissant des ressources vivrières et énergétiques de substitution - aux capacités desquelles nous serons prochainement condamnés à suspendre la prospérité, sinon la survie collective -, le diagnostic « nécessité absolue de la performance scientifique et technologique » est encore plus immédiat.

- Enfin, quelle que soit la responsabilité des activités humaines dans le réchauffement climatique, il n’est guère contestable qu’elles en constituent, a minima, un fait aggravant. C’est pourquoi vouloir à juste titre s’attaquer à la cause anthropique du réchauffement climatique ne saurait passer par autre chose qu’une radicale mutation industrielle, technologique et scientifique.

En toute rigueur, l’énoncé consensuel pourrait se limiter aux quelques considérations ci-dessus. Mais, s’en tenir à elles serait entretenir, non sans arrière-pensée, une hypocrisie servie au quotidien à nos compatriotes. Nul n’ignore que ce qui importe avant tout à ces derniers ce sont les conclusions, quelquefois ô combien implicites, d’une analyse largement suggérée par le constat. Aussi, en complément des deux précédents paragraphes, celui des conclusions pourrait-il s’intituler : Quels moyens crédibles  ?
Point n’est besoin d’approfondir le problème posé - multiforme seulement en apparence - pour avoir la révélation qu’il se ramène à un problème d’équivalence, unique, cher à Albert Einstein : un vertigineux problème énergétique... Pour s’en convaincre, il suffit de reprendre un à un les palliatifs au constat de carences, déjà énumérés.

Qui, aujourd’hui, peut sérieusement soutenir qu’il n’existe pas de lien de proportionnalité entre le besoin énergétique et un impératif aussi colossal de production de richesses ; ceci, quels que soient des progrès de l’intensité énergétique (vraisemblables) n’ayant pas, eux-mêmes, une incidence néfaste sur l’employabilité ?

La même question devient plus prégnante lorsqu’on aborde le défi du remplacement d’énergies fossiles représentant actuellement 80 % de l’énergie primaire consommée dans le monde, mais aussi lorsqu’on aborde celui de la satisfaction des besoins vitaux d’une population appelée à doubler sous cinquante ans. Personne ne conteste plus que les hommes ne couperont pas à l’obligation de produire massivement de l’eau douce par dessalement de l’eau de mer. Or, peu d’industries sont aussi « énergivores » que celle du dessalement. Quant aux substituts d’assolement et à l’accroissement des rendements phytosanitaires massifs auxquels nous condamne l’exiguïté de la planète, c’est également leur traduction énergétique qui pose le problème prioritaire.

Le nécessaire combat contre les émissions de gaz à effet de serre, singulièrement contre les émissions de CO2, n’est pertinent que dans le domaine énergétique.

Ainsi, le problème existentiel posé à l’humanité apparaît-il tout à coup plus simple et tolère-t-il d’être très grossièrement illustré en quelques chiffres : dans les trente ans qui viennent, l’Europe va devoir se doter d’une capacité de production électrique supplémentaire de l’ordre de 600 Gigawatts, le monde entier d’une capacité ne pouvant être inférieure au triple ou au quadruple de cette valeur.
La seule puissance évocatrice de tels chiffres tétanise littéralement Nicolas Hulot et la cohorte des Dessus et des Kempf, entre autres disciples, semblant croire efficace la conjuration rituelle d’une réalité déniée avec la constance médiatique que l’on sait.
En dehors d’une extravagante cure de désaccoutumance énergétique généralisée, que proposent tous ces visionnaires, en lieu et place des quelques 2 000 à 4 000 tranches thermo-électriques supplémentaires, absolument nécessaires à l’horizon 2030 ? Dans un pieux et incantatoire soupir, la réponse est toujours la même : l’émergence du sacro-saint nouveau bouquet énergétique... Ce bouquet, paraît-il en devenir prometteur, satisfaisant aujourd’hui moins de 1 % de la consommation totale d’énergie, hormis les laborieux 10 % de la biomasse ! À en croire le très écouté Benjamin Dessus, ce qui, en termes d’impacts négatifs sur les biotopes, condamnerait sans appel un nucléaire aujourd’hui à 6,8 % du total - près de 20 % en France -, ne serait aucunement rédhibitoire pour l’éolien et pour le photovoltaïque. En évitant soigneusement de caractériser les extravagantes conséquences territoriales, industrielles, techniques, écologiques et humaines de l’implantation d’un projet électrogène d’une capacité éolienne et photovoltaïque de 2 000 Gigawatts, ce monsieur se moque cyniquement du monde.

En définitive, sans en avoir probablement la totale conscience, la mouvance idéologique des Nicolas Hulot et de Benjamin Dessus s’emploie aujourd’hui à entraîner leur pays dans une impasse socio-économique et écologique funeste, avec une pugnacité qui laisse pantois. Portés par une communion médiatique quasi religieuse, ils détournent leurs concitoyens d’un péril imminent en les égarant dans la complexe dialectique d’une biodiversité, somme toute en péril différé, dont le contenu télégénique et émotionnel est inépuisable. L’auteur de ces lignes, lui-même, n’hésite pas à avouer souffrir d’un conflit philosophique interne entre le rapport prométhéen de l’homme à lanature et ce même rapport professant la centralité de cette dernière en tant qu’entité distincte de l’homme. Mais, tandis que, chez lui, l’antagonisme demeure constamment arbitré par la lucidité, chez Nicolas Hulot il semble définitivement tranché et le moteur exclusif de toute son action.



25 réactions


  • tvargentine.com lerma 6 juin 2007 10:13

    Pemettez moi ici de rendre un hommage à Nicolas Hulot qui aura su nous débarasser de ces extrèmistes verts qui avaient de l’écologie une idéologie politique.

    Quand on voit l’anarchie à la porte d’Orléans tous les matins ,on comprend que ces gens n’ont aucun avenir et que les citoyens n’en veulent pas.

    Les socialistes ont commis l’erreur de gouverner avec ces extrèmistes qui ont « niké » des villes entières avec des reductions de voies de circulation sans compenser par des parking,des transports modernes et sécurisés.

    Merci Nicolas HULOT,merci beaucoup ! smiley


    • Z Z 6 juin 2007 16:48

      Lerma > « Pemettez moi ici de rendre un hommage à Nicolas Hulot qui aura su nous débarasser de ces extrèmistes verts qui avaient de l’écologie une idéologie politique. »

      Vous serez de ceux qui cracheront encore leur fiel sur les Verts dans quelques années quand on commencera à appliquer les mesures qu’ils ont réclamées depuis des années et quand on reconnaîtra ainsi tacitement qu’ils avaient raison pendant tout ce temps et qu’on aurait dû les écouter bien plus tôt.


    • l ecolo 9 juin 2007 10:44

      « Pemettez moi ici de rendre un hommage à Nicolas Hulot qui aura su nous débarasser de ces extrèmistes verts qui avaient de l’écologie une idéologie politique. » :

      Bien avant que l’animateur de télévision en question ne commence à s’agiter, le parti politique Les Verts était forte en perte de vitesse.

      La façon dont les Français ont voté a été fatale à bien d’autres partis extrémistes et il n’y a pas lieu de le regretter.

      Mais en attribuer tout le mérite à ce seul personnage falot et sans courage dénote un manque de lucidité.


    • l ecolo 9 juin 2007 11:22

      « Vous serez de ceux qui cracheront encore leur fiel sur les Verts dans quelques années quand on commencera à appliquer les mesures qu’ils ont réclamées depuis des années et quand on reconnaîtra ainsi tacitement qu’ils avaient raison pendant tout ce temps et qu’on aurait dû les écouter bien plus tôt »

      Bien des mesures ont été imposées par le parti politique « Les Verts » au temps où ils se servaient réciproquement la soupe avec le Parti Socialiste, dont je ne retiendrais, pour l’exemple, que l’achat obligatoire par Edf de toute la production éolienne (et à un prix fabuleusement élevé).

      Cette mesure a pour effets principaux et garantis :

      1.- d’accroître les émissions de gaz à effet de serre de la France,

      2.- d’augmenter le prix de l’électricité,

      3.- d’enrichir ceux qui ont suffisamment d’argent pour spéculer sur l’éolien.

      Je tiens à rappeler que, par chance, le gouvernement d’alors, pourtant socialiste, n’a pas suivi la recommandation de son ministre de l’écologie, Mme Dominique Voynet (du parti politique « Les Verts »), qui avait déclaré que les conséquences du naufrage de l’Erika n’avaient rien d’une catastrophe écologique et qu’il faudrait plutôt s’occuper des populations des îles du Pacifique, plus intéressantes que les Bretons.

      Après cette réconfortante déclaration, Mme Dominique Voynet avait imperturbablement, et sans aucune vergogne, entrepris de continuer ses vacances sur une des îles enchanteresses du Pacifique aux populations délicieusement bronzées.

      Alors, dans quelques années, le parti politique « Les Vert » et sa dangereuse idéologie se seront probablement effacés de la plupart des mémoires, et ceux qui ont actuellement la naïveté de les soutenir préfèreront parler d’autre chose.


  • Le Chacal Le Chacal 6 juin 2007 10:44

    Effectivement, le coeur du problème est l’énergie. Comment fournir de l’énergie à nos infrastructures et industries sans pour autant aggraver, voir mieux, en diminuant le rejets de gaz à effets de serre. Le photovoltaïque peut être une solution pour les particuliers. Si chaque habitation était dotée d’un système photovoltaïque, ça limiterait les besoins en provenance du réseau général. 25% de l’énergie des foyers fournit en interne (et c’est faisable), ce serait toujours ça de gagné pour le reste (surtout si en plus l’eau par exemple était chauffée par le photothermique). Par contre, il est douteux d’espérer faire de grandes centrales solaires. Trop couteux et aléatoire.

    L’éolien peut être aussi une énergie d’appoint intéressante, mais là-aussi, les sites pour des parcs d’éoliennes sont limités en nombre, et des études récentes semblent montrer que le réchauffement climatique risque de faire baisser la quantité de vent « efficace » disponible en France, notamment.

    Si on considère que le pétrole va sur sa fin et que l’hydroélectrique a déjà utilisé la quasi-totalité des sites disponibles, que reste-t-il donc ? Le nucléaire... et le charbon.

    Il existe encore de grandes réserves de charbon à travers le monde, et je crains que certains pays ne soient tenté de l’utiliser afin de pallier au manque de pétrole. Inutile de préciser que ce serait une catastrophe pour l’effet de serre...

    Reste donc le nucléaire, n’en déplaise à certains groupes de pression. Le thermonucléaire étant encore très théorique, et loin d’aboutir, il va falloir que nous continuions de construire des centrales nucléaires pour assurer nos besoins en énergie.

    J’oublie ici volontairement la biomasse, dont font partie les « biocarburants » : avec le manque de surface arable pour les besoins des pays du sud, est-ce réellement un bonne idée d’en sacrifier davantage pour faire rouler des véhicule ?


    • LE CHAT LE CHAT 6 juin 2007 11:25

      bien vu chacal , il faudra continuer à se servir des centrales nucéaires avant de trouver mieux .On peut être écolo sans être complétement utopique . Je crains que le devellopement rapide de l’économie de l’inde et de la chine contribue à accélérer le réchauffement , ils utilisent beaucoup de charbon. si en plus on met des bâtons dans les roues de ceux qui veulent développer ce type d’énergie ( ex iran ) pour des raisons purement politiques ....


    • l ecolo 9 juin 2007 12:11

      « Si chaque habitation était dotée d’un système photovoltaïque, ça limiterait les besoins en provenance du réseau général »

      Oui, et en présentant l’estimable avantage de faire consommer l’électricité à l’endroit où elle est produite, au lieu de la mettre sur le réseau.

      Dans le même ordre d’idée, il semble que le solaire thermique n’a pas la place qu’il mérite, même en France.

      Pour revenir sur l’éolien, incontournable de nos jours dès qu’il est question d’énergie et d’écologie, il serait beaucoup moins dommageable d’en faire consommer l’électricité « au pied de l’éolienne » par un groupe de maisons situé à proximité. Cela éviterait, au moins, de perturber le réseau.


  • Philippe VIGNEAU 6 juin 2007 15:26

    il n’y a pas 36 solutions en attendant que’une hypothetique energie puisse remplacer a temps le petrole... on ne pourra pas satisfaire une population croissante, il faut absolument controler les naissances.


    • Le Chacal Le Chacal 6 juin 2007 16:05

      De toutes manières, au risque de passer pour un cynique, le contrôle des naissances s’imposera de lui-même : nous sommes à un seuil critique qui peut transformer toute maladie émergente en épidémie planétaire. Si rien n’est fait par les humains à l’échelle mondiale pour fortement réguler les choses, la planète le fera par elle-même, et certainement pas en douceur...

      C’est comme le réchauffement planétaire. On entend à droite et à gauche les media et les gens en général dire « On menace la planète (ou la nature) avec notre pollution »

      Que nenni ! La planète va très bien, et la nature survivra toujours. Si des espèces disparaissent, les niches écologiques laissées vacantes seront comblées par l’évolution, merci Darwin.

      Le véritable risque, c’est que nous sommes en tête des espèces qui disparaitront avec un trop grand réchauffement planétaire : c’est NOTRE survie qui est en jeu. Parce que la Terre, elle, ne fera rien pour nous...


    • l ecolo 9 juin 2007 12:25

      « Le véritable risque, c’est que nous sommes en tête des espèces qui disparaitront avec un trop grand réchauffement planétaire : c’est NOTRE survie qui est en jeu. Parce que la Terre, elle, ne fera rien pour nous... »

      J’approuve l’ensemble de votre message, avec une réserve pour votre dernier alinéa.

      L’espèce humaine a déjà prouvé ses capacités à s’adapter, et elle ne court pas le risque de disparaître. Pas avant très longtemps.

      C’est, plus probablement, notre civilisation et notre nombre qui ne pourront pas s’adapter à un climat continuellement bouleversé.

      Parce que - je vous rejoins - la terre vit sa vie sans s’occuper de nous.


  • Cassandre 7 juin 2007 09:15

    « La Terre est indubitablement entrée dans une phase de réchauffement accéléré paraissant n’avoir aucun précédent dans son histoire, dont on n’identifie pas encore toutes les causes avec certitude. »

    Les causes principales sont tout à fait claires. Si le GIEC ne vous convainct pas, ceci y aidera peut-être :

    1 - Sans effet de serre, la température moyenne sur Terre serait de -18°C au lieu de +15°C. Je n’ai jamais entendu, vu ou lu aucune contestation à ce sujet.

    2 - Les gaz à effet de serre responsable de ce réchauffement naturel sont la vapeur d’eau, le gaz carbonique, le méthane, le protoxyde d’azote et l’ozone. Aucune contestation non plus.

    3 - Les taux de plusieurs de ces gaz (CO2, CH4, N2O, O3 troposphérique) ont considérablement augmenté depuis 1800 et surtout depuis quelques décennies, et on y a ajouté de petits nouveaux de notre cru (CFC, HCFC, HFC, SF6...). Incontestable et incontesté : ce sont des mesures.

    4 - Le supplément de CO2 vient des combustibles fossiles pour les 3/4 et de la déforestation pour 1/4. C’est prouvé par l’analyse isotopique du carbone et le l’oxygène (p.ex. il n’y a pas de 14C dans le vieux carbone des combustibles fossiles.)

    5 - Le bon sens est donc de dire : puisque les gaz à effet de serre « naturels » augmentent de 33°C la température moyenne de la planète, si on en rajoute on va faire grimper un peu plus la température ! C’est ce raisonnement qui a permis au chimiste suédois Svante Arrhénius de prédire dès la fin du 19ème siècle, avec une simple règle à calcul, qu’un doublement du taux de CO2 dans l’atmosphère ferait monter la température moyenne d’environ 4°C. Estimation remarquable, puisqu’elle est encore dans la fourchette du GIEC à ce jour.

    On peut même affirmer qu’au train où vont les émissions de GES ces 4° de plus seront potentiellement et inéluctablement dans l’atmosphère dans peu de décennies.

    Ce qui, par contre, n’est pas intuitif est le temps que mettra la planète à exprimer ce potentiel de hausse, peut-être des siècles (mais ce n’est pas sûr, vu l’emballement constaté dans l’Arctique) ; c’est ce qui laisse un minime espoir d’échapper à un choc climatique majeur, à condition de supprimer rapidement la majorité des émissions de GES.


    • PELLEN PELLEN 8 juin 2007 08:54

      Resservir inlassablement ces éléments archi-connus ne parviendra jamais à en faire une authentique et imparable démonstration scientifique du caractère EXCLUSIVEMENT anthropique du réchauffement. La raison en est on ne peut plus évidente : l’objet de l’étude est bien trop vaste et bien trop complexe, l’échelle de temps d’observation infiniment trop démesurée pour se prêter à une quelconque approche expérimentale rigoureuse et, surtout, reproductible.

      Quelle qu’en soit la spécialité, la recherche ne saurait assimiler des présomptions - même fortes - à des preuves scientifiques. Ceci est encore plus vrai des modélisations et des spéculations, quelquefois extravagantes, auxquelles elles donnent lieu, fussent-elles élaborées à l’aide des plus puissants ordinateurs.

      La communauté scientifique mondiale n’est pour l’instant parvenue à dégager consensuellement que 2 certitudes mesurables : la planète se réchauffe à un rythme anormalement rapide depuis un siècle environ et la proportion de gaz minoritaires - pour la plupart, dits gaz à effet de serre - de l’atmosphère augmente régulièrement. Rien d’autre ! Tout le reste n’est que spéculations plus ou moins alarmistes nées du rapprochement entre ces deux constatations, que beaucoup de scientifiques n’ont pas hésité à transformer en relation de cause à effet exclusive. Beaucoup d’autres scientifiques en appellent pourtant à une très grande prudence et à se garder des conclusions trop hâtives. Ils rappellent, en effet, que 95 % de l’effet de serre sont dus à la vapeur d’eau dont on ne maîtrise pas toute la complexité du cycle naturel et dont on ne sait pas dans quelle mesure son effet compenserait ou, au contraire, aggraverait celui des gaz à effet de serre tels que CO2 et méthane.

      Les lecteurs doivent enfin savoir que le GIEC est tout sauf une équipe de recherche scientifique homogène, investie d’un programme d’investigations cohérent, dont la cohérence est garantie par un authentique directeurs de recherche et ses traditionnels collaborateurs. Le GIEC est une institution à forte connotation politique, émanant de l’ONU, dont la mission essentielle est d’agréger d’innombrables communications scientifiques, de les compiler in extenso dans des rapports fleuve et de les confronter superficiellement, de loin en loin, dans les symposiums dont il a régulièrement la charge de l’organisation. Ainsi peut-on trouver tout ce que l’on y cherche dans la très abondante littérature du GIEC...

      André PELLEN


    • Cassandre 8 juin 2007 09:20

      M. Pellen, vous me décevez : vous ne répondez pas à mon argumentaire, vous le contournez, et vous avez tort de croire que ce que j’ai écrit est râbaché, vérifiez avec des proches p.ex.

      La contribution de l’eau (vapeur ou nuages) n’est, d’après la littérature scientifique, que des 3/4 de l’effet de serre « naturel ». Si vous avez une source sérieuse qui dise 98%, merci de me dire laquelle. En cas de réchauffement, l’eau est un amplificateur (source : Chalon, « Combien pèse un nuage ? »).

      Enfin, bien sûr que, s’agissant du futur, rien n’est jamais certain et il faut prendre des décisions à partir de probabilités. En l’espèce, elle sont considérables que l’on ait déjà enclenché un processus dévastateur. Si vous avez fait de l’analyse de risques, vous comprendrez qu’il est rentable de dépenser pas mal de points de PIB pour éviter ça.


    • PELLEN PELLEN 9 juin 2007 14:36

      En effet, dans notre débat, tout n’est qu’affaire de sources qu’il serait vain d’opposer à n’en plus finir... Mais, le problème est précisément là ! Imagine-t-on aujourd’hui le plus humble ingénieur avoir encore, avec ses pairs, ce surréaliste débat à propos des conditions physiques du point triple de l’eau ?.. La vérité scientifique ne se marchande pas.

      Quant à ces probabilités qui devraient dicter aux Hommes des options sociétales majeures, l’argument n’est pas davantage recevable. Car il n’est que la version sophistiquée de ce désormais sacro-saint principe de précaution dont la forme la plus détestable est sa récente traduction légale. Essayez d’imaginer ce que serait, aujourd’hui, notre confort sanitaire si cette loi du principe de précaution était en vigueur depuis le début du 20 ème siècle.

      Cela dit, je confirme ce que j’ai écrit : quelle que soit la réalité du caractère anthropique du réchauffement climatique, continuer d’enrichir massivement l’atmosphère de gaz à effet de serre industriels et domestiques ne peut qu’aggraver ce réchauffement.

      Cordialement,

      André PELLEN


    • Cassandre 9 juin 2007 19:26

      Je comprends mal qu’en tant qu’ingénieur vous n’ayiez pas plus le sens de la précaution et du caractère souvent approximatif des règles à partir desquelles on conçoit des réalisations techniques - ne serait-ce que les marges de sécurité et coefficients itou que l’on se donne systématiquement. Dans les autres domaines scientifiques que les mathématiques, on n’est jamais totalement certain de quoi que ce soit.

      A part ça, vous ne trouvez pas contradictoire d’admettre qu’un supplément de GES anthropiques aggravera le réchauffement futur, tout en trouvant douteux que ceux qu’on y a déjà mis soient cause de l’essentiel du réchauffement déjà constaté ?

      Enfin, selon un sondage récent, seuls 16% des internautes du globe s’inquiètent du changement climatique : il y a encore de la comm. à faire et les Hulot de tous les pays ont du pain sur la planche ! La communication change peu les comportements, mais prépare à l’acceptation de mesures désagréables (p. ex. abaissement des limitations de vitesse), c’est son utilité.

      Bien à vous.


    • PELLEN PELLEN 10 juin 2007 05:07

      Ne vous en déplaise, à défaut de précision, la rigueur du raisonnement mathématique doit être souveraine dans toute approche scientifique digne de ce nom. Je n’en prendrai qu’une illustration : la part de l’oxygène contenu dans notre atmosphère ne viendrait à augmenter que de 3 à 4 % que le maintien de la vie terrestre en serait, tout à coup, très compromis à cause de la combustion spontanée de toute la végétation.

      Je le répète, la belle assurance que vous relayez, quant à la responsabilité PREMIÈRE du réchauffement climatique, ne vaut en aucune manière démonstration scientifique. Savez-vous que, sur une planète Mars totalement dépourvue d’atmosphère, on observe actuellement un réchauffement tout à fait comparable à celui de la Terre ? Savez-vous que l’énergie émise par le soleil n’est pas constante et présente des variations avec son cycle d’activité magnétique, le célèbre cycle de 11 ans, que cette activité est aujourd’hui au plus haut ?...

      Cordialement,

      André PELLEN


    • Cassandre 10 juin 2007 14:50

      Encore raté : Mars a une atmosphère, même si elle est ténue, et le Soleil est au minimum de son cycle d’environ 11 ans (cf http://science.nasa.gov/headlines/y2004/18oct_solarminimum.htm). Les estimations de la date du maximum suivant varient de 2010 à 2012 selon les sources. Il pourrait être particulièrement fort (ce qui ne va rien arranger) selon Todd Hoeksema (La Recherche, mai 2006).

      Sur le niveau de responsabilité du Soleil dans le réchauffement actuel, il y a p. ex. ceci :

      "Study acquits sun of climate change, blames humans By Alister Doyle, Environment Correspondent Wed Sep 13, 2:49 PM ET

      OSLO (Reuters) - The sun’s energy output has barely varied over the past 1,000 years, raising chances that global warming has human rather than celestial causes, a study showed on Wednesday.

      Researchers from Germany, Switzerland and the United States found that the sun’s brightness varied by only 0.07 percent over 11-year sunspot cycles, far too little to account for the rise in temperatures since the Industrial Revolution.

      « Our results imply that over the past century climate change due to human influences must far outweigh the effects of changes in the sun’s brightness, » said Tom Wigley of the U.S. National Center for Atmospheric Research.

      Most experts say emissions of greenhouse gases, mainly from burning fossil fuels in power plants, factories and cars, are the main cause of a 0.6 Celsius (1.1 F) rise in temperatures over the past century.

      A dwindling group of scientists says that the dominant cause of warming is a natural variation in the climate system, or a gradual rise in the sun’s energy output. « The solar contribution to warming over the past 30 years is negligible, » the researchers wrote in the journal Nature of evidence about the sun from satellite observations since 1978.

      They also found little sign of solar warming or cooling when they checked telescope observations of sunspots against temperature records going back to the 17th century. They then checked more ancient evidence of rare isotopes and temperatures trapped in sea sediments and Greenland and Antarctic ice and also found no dramatic shifts in solar energy output for at least the past millennium.

      « This basically rules out the sun as the cause of global warming, » Henk Spruit, a co-author of the report from the Max Planck Institute in Germany, told Reuters.

      Many scientists say greenhouse gases might push up world temperatures by perhaps another 3 Celsius by 2100, causing more droughts, floods, disease and rising global sea levels.

      Spruit said a « Little Ice Age » around the 17th century, when London’s Thames River froze, seemed limited mainly to western Europe and so was not a planet-wide cooling that might have implied a dimmer sun.

      And global Ice Ages, like the last one which ended about 10,000 years ago, seem linked to cyclical shifts in the earth’s orbit around the sun rather than to changes in solar output.

      « Overall, we can find no evidence for solar luminosity variations of sufficient amplitude to drive significant climate variations on centennial, millennial or even million-year timescales, » the report said.

      Solar activity is now around a low on the 11-year cycle after a 2000 peak, when bright spots called faculae emit more heat and outweigh the heat-plugging effect of dark sunspots. Both faculae and dark sunspots are most common at the peaks.

      Still, the report also said there could be other, more subtle solar effects on the climate, such as from cosmic rays or ultraviolet radiation. It said they would be hard to detect."

      Ou ceci :

      Changes in Solar Brightness Too Weak to Explain Global Warming September 13, 2006

      BOULDER-Changes in the Sun’s brightness over the past millennium have had only a small effect on Earth’s climate, according to a review of existing results and new calculations performed by researchers in the United States, Switzerland, and Germany.

      The review, led by Peter Foukal (Heliophysics, Inc.), appears in the September 14 issue of Nature. Among the coauthors is Tom Wigley of the National Center for Atmospheric Research. NCAR’s primary sponsor is the National Science Foundation.

      In this image from an active solar period in March 2001, colors are shifted to highlight the contrast between sunspots (black and dark red) and the faculae that surround them (bright yellow). During the peak of the 11-year solar cycle, the expansion of faculae outweighs the darkening from increased sunspot activity. The result is a net increase in solar brightness. Click here or on the image to enlarge. (Image courtesy NASA.)

      “Our results imply that, over the past century, climate change due to human influences must far outweigh the effects of changes in the Sun’s brightness,” says Wigley. Reconstructions of climate over the past millennium show a warming since the 17th century, which has accelerated dramatically over the past 100 years. Many recent studies have attributed the bulk of 20th-century global warming to an increase in greenhouse gas concentrations in the atmosphere. Natural internal variability of Earth’s climate system may also have played a role. However, the discussion is complicated by a third possibility : that the Sun’s brightness could have increased.

      The new review in Nature examines the factors observed by astronomers that relate to solar brightness. It then analyzes how those factors have changed along with global temperature over the last 1,000 years.

      Brightness variations are the result of changes in the amount of the Sun’s surface covered by dark sunspots and by bright points called faculae. The sunspots act as thermal plugs, diverting heat from the solar surface, while the faculae act as thermal leaks, allowing heat from subsurface layers to escape more readily. During times of high solar activity, both the sunspots and faculae increase, but the effect of the faculae dominates, leading to an overall increase in brightness.

      The new study looked at observations of solar brightness since 1978 and at indirect measures before then, in order to assess how sunspots and faculae affect the Sun’s brightness. Data collected from radiometers on U.S. and European spacecraft show that the Sun is about 0.07 percent brighter in years of peak sunspot activity, such as around 2000, than when spots are rare (as they are now, at the low end of the 11-year solar cycle). Variations of this magnitude are too small to have contributed appreciably to the accelerated global warming observed since the mid-1970s, according to the study, and there is no sign of a net increase in brightness over the period. To assess the period before 1978, the authors used historical records of sunspot activity and examined radioisotopes produced in Earth’s atmosphere and recorded in the Greenland and Antarctic ice sheets. During periods of high solar activity, the enhanced solar wind shields Earth from cosmic rays that produce the isotopes, thus giving scientists a record of the activity.

      The authors used a blend of seven recent reconstructions of Northern Hemisphere temperature over the past millennium to test the effects of long-term changes in brightness. They then assessed how much the changes in solar brightness produced by sunspots and faculae (as measured by the sunspot and radioisotope data) might have affected temperature. Even though sunspots and faculae have increased over the last 400 years, these phenomena explain only a small fraction of global warming over the period, according to the authors.

      Indirect evidence has suggested that there may be changes in solar brightness, over periods of centuries, beyond changes associated with sunspot numbers. However, the authors conclude on theoretical grounds that these additional low-frequency changes are unlikely.

      “There is no plausible physical cause for long-term changes in solar brightness other than changes caused by sunspots and faculae,” says Wigley.

      Apart from solar brightness, more subtle influences on climate from cosmic rays or the Sun’s ultraviolet radiation cannot be excluded, say the authors. However, these influences cannot be confirmed, they add, because physical models for such effects are still too poorly developed.

      About the article Title : « Variations in solar luminosity and their effect on the Earth’s climate. » Authors : P. Foukal, C. Frohlich, H. Spruit, and T.M.L. Wigley Publication : Nature, September 14, 2006 "


  • Cassandre 7 juin 2007 09:22

    « Le nécessaire combat contre les émissions de gaz à effet de serre, singulièrement contre les émissions de CO2, n’est pertinent que dans le domaine énergétique. »

    Ce serait trop simple ! La déforestation compte pour 1/4 des émissions anthropiques de ces dernières décennies ; l’agriculture est la principale activité émettrice de méthane (élevage de ruminants, rizières) et de protoxyde d’azote (engrais azotés naturels ou industriels).

    Pour un panorama complet, cf www.manicore.com


  • Cassandre 7 juin 2007 09:32

    Je trouve contreproductif de tirer sur N. Hulot, qui n’est pas un écologiste idéologique, mais tente d’insufler un peu de pragmatisme dans un milieu déconnecté des réalités économiques.

    Certes, ses efforts pour rester réaliste sans couper les ponts avec les ONG écologistes sont parfois pathétiques et relèvent du grand écart. Je pense qu’il n’y arrivera pas car ces gens sont pour la plupart bloqués émotionnellement sur des positions qu’ils ne peuvent renier sans avoir le sentiment de renoncer aux fondements même de leur existence sociale.

    Un jour ou l’autre, il devra choisir. En attendant, laissons le tranquille.


    • LE CHAT LE CHAT 7 juin 2007 09:52

      @cassandre

      on ne peut dissocier écologie et économie ,c’est ce qui a perdu des verts complétements utopistes et coupés du monde réel .


    • Le Chacal Le Chacal 7 juin 2007 10:26

      C’est ce qui perd aussi pas mal d’utopistes comme « sortir du nucléaire ». Parce que nous n’avons à l’heure actuelle aucune alternative énergétique non-polluante. Le problème des déchets radioactifs et de leur traitement sont à mon avis une priorité, mais renoncer au nucléaire civil parce qu’on ne sait pas encore quoi faire des déchets est suicidaire.

      Autre chose : une fois le pétrole épuisé, qu’aurons-nous comme alternative ? les biocarburants et l’hydrogène. Les deux poseront problème. Les biocarburants nous priverons d’une part conséquente de terres arables si nous voulons faire tourner tous les véhicules de part le monde, et l’hydrogène n’est qu’une forme de stockage d’énergie : pour le produire, il faut en consommer. Là aussi, nous aurons besoin de nos centrales nucléaires...

      C’est regrettable, mais nous n’avons pas d’alternative technologiquement viable à l’heure actuelle...


    • PELLEN PELLEN 8 juin 2007 11:25

      Non Monsieur ! Votre argument ne peut être acceptable, car Nicolas Hulot ne détient sa légitimité ni de la démocratie, ni des formes réglementaires de l’expertise. Il est, au contraire, la regrettable illustration de la montée en puissance d’un tropisme social ô combien inquiétant : celui de l’emprise croissante sur les consciences d’une nouvelle église ; une nouvelle église qui n’est autre... que la télévision.

      André PELLEN


    • Cassandre 8 juin 2007 23:54

      Si on ne laisse plus s’exprimer à la télévision que des élus et des experts patentés (strictement limités à leur domaine d’expertise, bien sûr), l’audience va tomber en chute libre, la publicité avec, la consommation va suivre, une crise économique mondiale embrayer et les émissions de GES avec....

      Bravo, bravissimo ! Je crois que vous avez trouvé LA solution au problème du changement climatique ! Envoyez vite un mémo à Bronson, le patron de Virgin, il y a un gros paquet de dollars à gagner !

      Ce qui précède n’est qu’à moitié ironique, la nullité scientifique de la plupart des journalistes est un problème gravissime quand les enjeux majeurs sont justement de l’ordre des sciences et techniques.

      Quant à Hulot, il réduit le temps d’antenne des verts extrémistes, c’est toujours ça de pris ! Vous devriez apprécier aussi la déculottée des écolos aux présidentielles, à laquelle il a certainement contribué.

      Je m’inquiète beaucoup plus de la présence de Rebelle auprès de S. Royal, elle-même bien plus anti-nucléaire qu’Hulot, et de la fusion de Lepage et Bayrou (si j’ose dire...)

      Allons, pourquoi tant de haine ? Avez-vous seulement lu son dernier bouquin ?


  • l ecolo 9 juin 2007 10:35

    C’est faire beaucoup d’honneur que de consacrer un aussi long article à une nullité aussi flagrante que Nicolas Hulot.

    Le livre qui l’a rendu si populaire n’est qu’un ramassis de prétentions aussi vagues que contradictoires (et, prudemment, sans chiffrage précis), ce qui permet de l’utiliser dans toutes les occasions.

    Il n’est même pas certain que les gesticulations de cet animateur de télévision aient participé si peu que ce soit à la déroute du parti politique Les Verts.

    L’article de Pellen est bon et intéressant, mais il n’avait pas besoin d’un appui si mou pour démarrer...


  • PELLEN PELLEN 30 mai 2009 08:54

     André Pellen informe ses lecteurs de la parution, le 28 mai 2009, de son dernier ouvrage, « La solidarité n’est qu’affaire de lucidité et de discipline sociales  », aux Éditions Edilivre Aparis (1).

     

    L’idée d’une civilisation planétaire cohérente – à défaut de fraternelle – demeure plus que jamais une vue de l’esprit. Même si d’aucuns veulent encore croire que les conséquences logiques de la crise actuelle sonnent le glas de l’ère prédatrice de l’économie mondiale, le caractère intrinsèque des conflits d’intérêts qui, depuis la nuit des temps, jalonnent l’histoire des sociétés animales de disettes et d’affrontements meurtriers n’est, une fois de plus, que trop souligné. Non seulement le vivant cognitif n’échappe pas à ce tropisme, mais rien n’indique qu’il soit un jour capable de juguler son puissant instinct d’appropriation au nom d’une idée supérieure de l’Humanité. N’en déplaise aux disciples de Vernadski, l’entendement humain s’accommode parfaitement d’une mentalité primaire de l’homo sapiens, immuable depuis l’origine de sa socialisation.

     

    Les héros de cette fresque contemporaine en tirent la conclusion que la garantie d’un niveau de vie élémentaire ne peut désormais plus reposer que sur la capacité des ressortissants nationaux à veiller eux-mêmes sur leur intérêt collectif, quitte à composer avec les préceptes politiques et les règles du jeu économique en vigueur. Ainsi, du choix sélectif des comportements grégaires à celui des biens de consommation, une intelligence sociale inédite découvre-t-elle le vrai périmètre d’un humanisme débarrassé de l’hypocrisie et de la démagogie du discours théologique. Elle révèle que la solidarité universelle est un leurre idéologique auquel la conscience ordinaire du concept caritatif reste indifférente. Elle a surtout fini par décomplexer ceux qui qualifient de funeste irresponsabilité le fait d’en appeler à la conscience de citoyen du Monde pour structurer une vie nationale.

     

    Plus que leurs enfants, les seniors d’aujourd’hui s’identifieront à ces deux existences emportées par la tourmente sociale, dont le caractère chaotique fut assez commun au siècle dernier. Les joies, chagrins et émotions intimes structurant leurs vies affectives n’en transcendent pas moins les générations, y compris cette exaltation toute historique, tirée de leur aventure, rapidement muée en une poignante désillusion.

    Fidèle à la vérité établie des faits, la relation d’un des évènements ayant inspiré cette fiction ne craint pas d’y décliner l’identité réelle des protagonistes ; celle des responsables du sabordage du surgénérateur Superphénix, victime sacrificielle de la conquête du pouvoir, en 1997. Témoin de son temps, parmi les moins austères, le roman reste le plus sûr moyen de faire mieux connaître cette trahison préméditée de l’intérêt national, au plan économique comme au plan écologique.

     

    (1)  Accessible dès maintenant sur le site des Éditions Edilivre, au lien http://www.edilivre.com/doc/12002

    Disponible dans 45 jours auprès des partenaires traditionnels – Amazon, Alapage… – et sur le réseau DILICOM des libraires. 

     


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