vendredi 25 mai 2018 - par axalinencele

La tragédie des classes moyennes

 Les « 30 glorieuses » ont permis l'émergence d'une grande classe moyenne se traduisant par une démocratisation de la consommation et invalidant à priori les thèses de Marx sur la bipolarisation progressive de la société. C'est ainsi que dans « la seconde révolution française » le sociologue Henri Mendras évoquait une société en forme de « toupie » avec une grande classe moyenne au centre et aux extrémités les classes bourgeoise et prolétaire, le tout donnant un semblant de légitimité au système. Les classes moyennes apparaissent aujourd'hui cependant à la dérive et en voie de déclassement progressif.

Une notion floue.

La notion de "classes moyennes" émerge au début du 19 ème siècle. Si Marx l'assimilait à la petite bourgeoisie, une classe capitaliste mais qui se destinait à la prolétarisation, Tocqueville estimait quant à lui qu'elle était vouée à se développer dans l'avenir. Il s'agissait selon cet auteur des indépendants et des employés aisés, ceux disposant d'un petit capital mais pas suffisant pour vivre de sa fructification.

C'est avec la mutation d'une société essentiellement de production vers une société de consommation et l'avènement du salariat quasi généralisé après la seconde guerre mondiale que la classe moyenne acquiert ses lettre de noblesse. Le système a alors d'une part besoin de l'ascenseur social afin de se développer, la production explosant et le capitalisme monopoliste d’État manquant cruellement de cadres et de techniciens. D'autre part la menace communiste exige de donner un semblant de légitimité au capitalisme et de développer le consentement dans le bloc de l'ouest.

Au niveau du mode de vie, elle incarne bien souvent l'aspiration à la mobilité sociale, l'investissement dans l'éducation des enfants, l'aisance matérielle relative qui se traduit par la propriété, l'omniprésence de la voiture, les voyages, le tout permettant également de dynamiser le marché économique interne.

Elle se traduit bien souvent également par un vote en faveur des candidats du « système » de gauche ou droite modérée et la méfiance envers les partis contestataires du fait de son aspiration à intégrer la classe supérieure... Si le candidat Macron recueille 16 % environ chez les ouvriers, il atteint en revanche 35 % à Paris et même 40 % au premier tour chez les Français de l'étranger. Le vote pour le candidat apparaît donc comme fonction croissante de l'intégration à la Mondialisation.

Selon l'observatoire des inégalité, les classes moyennes représentent aujourd'hui environ 40 % de la population. On distingue communément les classes moyennes inférieures (professions intermédiaires) et supérieures constituées des cadres, professeurs d'université ou des professions libérales...

Une dichotomie entre son effectivité et la perception subjective des acteurs la constituant.

Les enquêtes démontrent cependant que deux tiers des Français se reconnaissent dans les classes moyennes, soit bien plus que sa part réelle dans la population active. Ceci signifie probablement qu'elles renvoient à une part d'imaginaire et de confort inconscient… leur permettant de se rassurer par rapport à leur condition dans la hiérarchie sociale tout en se déculpabilisant par rapport à l'indécence la classe dominante mais validant l'hégémonie culturelle des valeurs capitalistes.

Ces difficultés en font probablement ce que Marx appelait « une classe en soi », non homogène et non consciente de ses intérêts, dénuée de réel sentiment d'appartenance.

La Mondialisation induit la disparition inexorable des classes moyennes.

La Mondialisation actuelle remet en cause la moyennisation de la société. D'une part la société post-matérialiste se caractérise par la dichotomie entre un marché du travail primaire (les travailleurs qualifiés minoritaires) et secondaire (travailleurs non qualifiés). Il s'agit de la conséquence directe de la révolution numérique et de la robotisation, impliquant à terme la disparition d'un grand nombre d'emplois intermédiaires, de cadres, de techniciens et la polarisation de la société entre le 10 % profitant du numérique et les autres .

La fracture numérique risque donc de dégénérer en fracture sociale. C'est d'ailleurs la thèse de Tyler Cowen selon laquelle une large frange de la population (les perdants du numérique) sera totalement dépossédée, subordonnée et en contrôle intégral, abrutie de surcroît par la télé-réalité, les jeux vidéos, les drogues et l'alcool, le tout renforcé par l'omiprésence de l'ingenerie sociale. La stratégie de Lisbonne semble malheureusement valider cette analyse, du moins au point de vue du marché de l'emploi, le marché primaire devant concerner seulement 10 % des individus…

D'autre part les classes moyennes sont bien souvent immobiles sur le marché de l'emploi, ce qui produira une hausse inexorable de la fiscalité. On ne peut imposer davantage les classes populaires ni les classes dominantes dans le cadre du paradigme économique actuel, du fait de leur capacité à muter dans l'espace leur permettant d'exercer un chantage sur les décideurs politiques. Ce matraquage fiscal ne pourra perdurer éternellement, ce qui produira un désengagement toujours plus grand de l'Etat.

Il est par conséquent tout à fait impossible de concilier une baisse de la fiscalité pour les classes moyennes et de ne pas remettre en cause le paradigme économique du libre échange. Tout discours allant dans ce sens est de la poudre aux yeux démagogique visant à capter des électorats. La classe moyenne semble par conséquent vouée à la prolétarisation à terme et la société va sans doute se polariser aux deux extrémités. La mesure visant à supprimer l'ISF est assez éclairante et symbolique à ce sujet. L'ISF concernait en effet à la fois le patrimoine immobilier et financier. Or le premier pouvait concerner dans certains cas le haut de la classe moyenne, du fait d'un patrimoine acquis par l'héritage, n'impliquant pas nécessairement de haut revenus.. C'est le cas par exemple de certains exploitants agricoles. Le gouvernement a décidé de supprimer uniquement la partie liée aux revenus, envoyant ainsi un signal positif aux hautes sphères de la société.

La dichotomie métropole/ périphérie comme nouvelle grille d'analyse.

En outre, le poids croissant des multinationales, le détournement de la richesse par l'actionnariat au détriment des salaires et de l'investissement se traduisent par l'émergence d'une « upper class », composée de valets serviles de la Mondialisation, de cadres de multinationales, d'avocats d'affaires, de managers, de startupers, de traders, remettant en cause l'analyse traditionnelle en terme de classes sociales.

Cette classe se concentre géographiquement dans les métropoles, produisant de la gentrification et par conséquent l'exil des classes populaires vers la périphérie. A l'inverse des classes moyennes, il s'agit ici d'une « classe pour soi », parfaitement consciente de ses intérêts et de sa place particulière dans la hiérarchie sociale, capable par ailleurs de mobiliser ses capitaux tant économique sque culturels et symboliques afin de perpétuer leur domination et reproduction.

Ces « insiders » de la Mondialisation votent bien souvent Clinton aux USA, Trudeau au Canada, Renzi en Italie ou Macron en France, incarnant en somme le « capitalisme ou la politique cool » cassant les codes de la verticalité en apparence mais la renforçant dans la réalité, prônant la société ouverte et l'abolition frontières mais en érigeant d'autres par la pratique systématique de l'entre soi, dissimulant leur violence derrière un discours progressiste, antipopuliste et antifasciste d'opérette afin d'annihiler les revendications populaires légitimes.

Les pratiques en terme de consommation recouperont cette dualité centre/péripéhrie : vers une opposition entre une périphérie engluée dans la consommation de masse et un centre de distinguant par un mode de production socialement responsable mais ostentatoire ?

En 1899, Thorstein Veblen publiait sa célèbre "théorie de la classe de loisirs". Il y développait le concept de "consommation ostentatoire" selon lequel les classes supérieures cherchent à se démarquer par leur mode de consommation en gaspillant entre autre le temps et les biens. Les classes populaires et moyennes ayant accédé à la consommation de masse, les classes supérieures peuvent chercher à se démarquer en valorisant un nouveau mode de production, moins centré les bien matériels en apparence avec la mise en avant notamment des circuits courts, de l'alimentation biologique, des énergies alternatives, le tout en culpabilisant inconsciemment les classes défavorisées de se complaire dans la consommation de masse, tout en travaillant paradoxalement dans des secteurs dont la finalité est aux antipodes de leur comportement individuel (tertiaire....). Le mode de production valorisé pourrait donc devenir une nouvelle grille d'analyse en terme de hiérarchie sociale, une sorte de "contre-distinction" en somme. Le but ici n'est bien sûr pas de faire le jeu de la consommation industrielle mais simplement de montrer que ces modes de consommations ne sont pas neutres d'un point de vue sociologique.

La polarisation va-t-elle induire un retour de la lutte des classes ?

A priori, cette bipolarisation permettrait de renouer avec la lutte des classes, la classe moyenne nouvellement prolétarisée devenant désilusionnée et changeant de groupe de référence. Cette hypothèse apparaît cependant peu probable. D'une part, la toute puissance de l'entertainment, du numérique et des pertrubateurs endocriniens, pcb et autres pesticides induiront la poursuite de la baisse des facultés cognitives pour les individus, recul déjà en cours. D'autre part, les nouvelles formes de travail précaire ne permettront pas une mobilisation des acteurs dans le temps long. Atomisation et décérébration du corps social seront les deux mamelles de l'avenir, ne créant pas les conditions favorables pour l'émergence d'une nouvelle conscience de classe.

Ainsi la forme de la société vers laquelle nous nous dirigeons s'apparente davantage à un sablier qu'à une toupie, donnant rétrospectivement à la fois raison et tort à Marx : la société va se polariser et le mythe social-démocrate de moyennisation s'effondrer mais les capacités de prise de conscience des acteurs apparaissent malheureusement faibles.



64 réactions


  • Aristide Aristide 25 mai 2018 12:31

    D’une part, la toute puissance de l’entertainment, du numérique et des pertrubateurs endocriniens, pcb et autres pesticides induiront la poursuite de la baisse des facultés cognitives pour les individus, recul déjà en cours. 


    Voilà, voilà, maintenant on sait pourquoi la population abêtie ne comprend rien à la lutte des classes.



    • axalinencele axalinencele 25 mai 2018 12:38

      @Aristide
      il faut y rajouter les stratégies permanentes de division de la part du pouvoir.


    • eric 25 mai 2018 18:18

      @Aristide

      Oui, enfin, pas tout à fait. Pas toute la population.. Les riches et très riches qui mangent bio, eux s’en tirent intellectuellement. Mais la classe moyenne à laquelle appartient l’auteur, effectivement est considérée par lui comme abetie comme de vulgaires proli. C’est très rare cette conscience chez les gens comme lui. On comprend aussi pourquoi le bobo de base se rue sur le bio. Là aussi il est aliéné par les riches. Ce faisant, il abaisse son coût pour les riches. C’est une nouvelle confirmation du marxisme. Vaille que vaille, les vrais prolos, en mangeant des saloperies, résistent aux capitalistes...


    • gogoRat gogoRat 25 mai 2018 23:17
      ’tragédie des classes moyennes’ ? !!!

       malaise maladroitement instillé ou humour risqué dans les mots du titre ?
        - Si jamais il était encore pertinent de vouloir mettre en perspectives des ’classes’ ... resterait à rester respectueux des classes ’sous-moyennes ?’ , ’inférieures ?’ :  
       que dire de ces ’unter-mensh ?’ si déjà les ’classes moyennes’ doivent être vues comme vivant une ’tragédie’ !  ;-((
       
       Tout ça pour éviter de dénoncer le non respect de notre Constitution française qui prétend vouloir une égalité en dignité qui ne saurait souffrir cette notion de ’classes’.
        Le fond du problème n’est donc pas ces conséquences démographiques déplorées sur l’effectif de la proportion disposant du revenu médian ... mais c’est bien la non dénonciation (renforcée ici - par omission ou piège rhétorique ? ) d’une falsification-destruction méthodique de l’idéal démocratique.


    • Attila Attila 26 mai 2018 00:26

      @eric
      « Les riches et très riches qui mangent bio, eux s’en tirent intellectuellement »
      Je n’ai observé aucune relation entre le fait de manger bio et « s’en tirer » intellectuellement. Ce serait même plutôt l’inverse : les adorateurs du bio sont bien illuminés.

      Quand j’étais jeune, plus jeune que maintenant, les prolos cultivaient leur lopin de jardin et élevaient des poules et des lapins. C’était bon et pas bio.

      .


    • Ecométa Ecométa 26 mai 2018 10:12
      @axalinencele

      Effectivement diviser pour régner est vieux comme le monde et l’avènement de la « Démocratie », la voix au peuple, n’a rien changé la dessus. Il faudrait afin d’éviter ceci que le « vote blanc » comme manifestation du mécontentement démocratique, soit pris en compte ; ceci, les hommes politiques ne l’accepteront jamais. Je ne comprend pas votre photo de Macron et Attali !

      De ce point de vue, celui de la manipulation, on se croirait revenu aux temps des sophistes et des cyniques sous l’antiquité ! 

      Les difficultés, celles démocratiques, politiques, économiques, républicaines,aussi environnementales, ne sont pas de nature factuelle mais fondamentale ,car, en termes de SAVOIR, de réalité physique fondamentale, mais aussi métaphysique humaines, nous sommes totalement à côté de la plaque.

      De ce point de vue une sérieuse remise en cause épistémologique s’impose avec une science qui soit un peu plus en phase avec la « Nature » et les « états de nature », dont une nature humaine qui ne relève pas du rationnel et encore moins du rationalisme paroxysme de rationalité et plus rationalité ; à coup sûr, plus du ratio des mathématiques quand ce devrait être la « raison raisonnable », la philosophie, qui devrait régner : l’ontologique, le déontologique, l’éthique et l’altérité !

      La « Nature » et les « états de nature qui ont émergé, comme la nature humaine, ne relèvent pas du rationalisme, de ce rationalisme de la chose pour la chose, de cette civilisation des mots en »isme« qui sont comme autant de paroxysme, d’abus des choses ; c’est du paradoxal que tout ceci relève et, de ce point de vue tout est à repenser ! 

      C’est pourtant une piste : qui se soucie des acquits intellectuelles du XX è siècle qui sont issus de la physique quantique ?

      - Principe d’incomplétude du savoir ; pourtant le savoir est nécessaire... mais il doit relever de l’entendement et non de la dichotomie.
      - Principe d’incertitude de la prévision et pourtant il nous faut avoir des certitudes
      - Principe d’impossibilité : la perfection n’existe pas et serait même le signe de la fin tellement la complexité est nécessaire. 

      La physique quantique nous dit que l’Univers, qui va le l’infiniment petit à l’infiniment grand, et dont nous sommes faits,que la Nature et les »états de nature« qui ont émergés sont complexes, extrêmement complexes, et même paradoxaux ; que le rationalisme cartésien ne fait pas l’affaire bien au contraire. 

      C’est la logique des systèmes, et pour éviter l’écueil du système pour le système, du système imbécile, c’est la logique »écosystémique« , voire même celle »métaécosystémique", qui devrait présider en matière de savoir !


    • Aristide Aristide 27 mai 2018 12:06

      @axalinencele


      il faut y rajouter les stratégies permanentes de division de la part du pouvoir.

      Il faut rajouter aussi une incompréhension complète du second degré ...

    • axalinencele axalinencele 27 mai 2018 12:33

      @Aristitide

      Tu n’as visiblement pas compris non plus que j’avais compris. Mais que veux-tu que je réponde à ce genre de commentaires aussi peu constructifs. J’ai remarqué que les commentateurs les moins constructifs et les moqueurs étaient ceux qui avaient la plus grande propension à la non écriture d’articles. J’attends donc avec impatience votre article sur ce sujet et nous en reparlerons ensuite.

    • axalinencele axalinencele 27 mai 2018 12:41

      @Aristide
      ce qui d’ailleurs renforce le propos, nous partageons probablement globalement les mêmes vues, mais nous nous moquons l’un de l’autre.


  • Jean Roque Jean Roque 25 mai 2018 14:13

    USA, classe moyenne = 2000-8000$ /mois
     
    1950 : 65% de la population
    2015 : 40% en baisse
     
    Bichon de Rothschild-Trump : 2ème tour 90% dans le 93, colon reconnaissant à colonisateur, multiethniquage = assurance Finance.
     
    en-soi, pour-soi, est le vocabulaire logique de Hegel, différence entre essence(nature,capital) et substance(concept,conscience de classe), entre gogochon le branletteur sans entrave mondialisé, et souchien le gland remplacé aliéné sur pied
     
    La lutte des classes se double d’une lutte raciale, couvrant le spectre infrastructure (holisme), structure (économie) et superstructure (institution) c.a.d une idéologie totale, caractérisée par une conscience de classe du petit blanc internationale, une preuve de la totalisation de l’idéologie (comme le fut le communisme, où une religion).


  • axalinencele axalinencele 25 mai 2018 14:46

    ok je vois.


  • eddofr eddofr 25 mai 2018 15:22

    J’agrée pleinement à votre analyse.


    J’y ajouterai, peut-être, des mouvement de repli nationaliste/communautarise conduisant inévitablement les populations paupérisées à s’entre-tuer (guerres, émeutes, ...) au profit d’une classe ultra dominante dont elles espéraient justement, plus ou moins consciemment, s’affranchir.

  • axalinencele axalinencele 25 mai 2018 15:34

    Au delà des tensions ethniques qui risquent de s’accentuer au profit de la classe dominante, les divisions entre les pauvres n’ont jamais été aussi fortes je pense ; vieux contre jeune, hommes contre femmes, travailleurs à faibles revenus contre allocataires du rsa, public contre privé. L’exemple du statut des cheminots est assez parlant : le pekin de base raisonne toujours vers le bas. Ce beauf ne se rend même pas compte que lorsque l’on aura aligné le statut du public sur le privé, on lui montrera les travailleurs roumains comme exemple. Force est de constater que ces stratégies de divisions marchent pleinement


    • Jean Roque Jean Roque 25 mai 2018 20:22

      @axalinencele
       
      multiethniquage = assurance Finance.
       
       
      NoBorder, NPA, La Baudruche ex-France Soumises, des houris chéries de Soros
       
       
      « Le paradoxe, c’est qu’aujourd’hui ce sont les pauvres qui vont demander la fin de l’État-Providence  » C. Guilluy


    • axalinencele axalinencele 25 mai 2018 20:30

      @Jean Roque
      la dernière phrase de Guiluy est intéressante. En effet quand on parle avec des gens, on se rend compte que la volonté des élites néolibérales de casser l’Etat-providence trouve également un écho chez les classes populaires ou moyennes. Il y a « trop de social », « marre de l’assistanat », « mon voisin au rsa », « je ne trouve pas normal de financer la santé pour des gens qui boivent ou fument »....le café du commerce quoi. Nous sommes passés d’une domination formelle à une domination réelle par le consentement. Les chances d’un changement sont très minimes dans le sens ou les opprimés partagent globalement le système de valeur des élites (enrichissement, appât du gain, matérialisme, ascenseur social, valeur travail centrale....). Dans ces conditions les émeutes aboutiraient à la ruée dans les supermarchés comme on a pu le voir à Saint-Martin.


  • eddofr eddofr 25 mai 2018 16:05

    Comme disait Michel, « L’argent ne fait pas le bonheur de ceux qui n’en ont pas. »


  • axalinencele axalinencele 25 mai 2018 16:07

    Il y’a forcément un lien entre d’une part l’extrême concentration des richesses et de l’autre le développement de la misère ou des formes d’emploi précaires. Le problème c’est nous vivons dans un mon de où les besoins sont illimitées alors que les ressources limitées, or certains individus en bas de l’échelle manquent de ressources au pluriel Je veux dire par là que le critère économique est un paramètre mais pas l’unique, il conditionne d’autres manques. En général les classes sociales inférieures cumulent : faibles revenus et patrimoine, échec scolaire, difficultés face au logement, stress au travail, cadences infernales, espérance de vie plus faible...Ce qui induit que les classification bien que parfois partielles et subjectives ont encore leur utilité. Votre vision de la société est selon moi trop lisse et consensuelle.


  • julius 1ER 25 mai 2018 16:19

    . Le système a alors d’une part besoin de l’ascenseur social afin de se développer, la production explosant et le capitalisme monopoliste d’État manquant cruellement de cadres et de techniciens . D’autre part la menace communiste exige de donner un semblant de légitimité au capitalisme et de développer le consentement dans le bloc de l’ouest.

    @ l’auteur, 
    vous avez bien résumé l’histoire de ces 70 dernières années !!!

    un seul bémol le terme « 30 Glorieuses » qu’il faudrait remplacer par « 30 Piteuses » !
    car attendre le milieu des années 70 pour retrouver le niveau du Pib des années 30.... 
    çà n’a rien de glorieux, ce serait plutôt le contraire et cela montre d’une part que les mots ont leur importance et d’autre part que c’est un immense échec politique, social , anthropomorphique pour l’humanité et plus précisément pour le pays où l’on vit cad la France !!!

    alors il faudrait quand -même en finir avec les images d’Epinal, le 20 ie siècle a été un désastre pour notre pays et l’entrée dans le 21 ie ne semble pas du tout aller dans le bon sens tant le monde que l’on pouvait imaginer il y a 50 ans et plus n’est pas au Rendez-Vous ...
     l’exemple que l’on a sous la main avec ce conflit de la SNCF est bien l’illustration des impasses sociales et sociétale actuelles car ce dogme du tout « privatif » n’est qu’une fuite en avant et ne fait qu’ajouter à la mal vie des travailleurs et des citoyens ... 
    alors je ne dirai qu’un seul mot " vivement l’avènement d’ une véritable Démocratie !!!!!

    • axalinencele axalinencele 25 mai 2018 16:48

      @julius 1ERles 30 glorieuses ne veulent en effet pas dire grand chose, sorte de chimère à laquelle tous les économistes de rattachent mais qui furent une exception. Elles ne durerent d’ailleurs même pas 30 ans.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 25 mai 2018 19:29

      @julius 1ER

      Comparons avec la situation il y a 40 ans, avant le Traité de Maastricht.

      La France avait une industrie importante et diversifiée, une agriculture prospère, un commerce extérieur excédentaire, et n’avait pas 11 millions de sans emploi. 

      Aujourd’hui les agriculteurs se suicident, les industries ont été délocalisées, le chômage est massif, l’industrie principale, c’est le tourisme.

      Et le commerce extérieur est un désastre, principalement à cause de l’ euro

    • julius 1ER 26 mai 2018 09:06

      @oncle archibald


      un petit peu amnésique Archibald ... tu confirmes ce que je viens de dire en 56 c’était les mêmes conditions que 30 plus tôt !!!

      après 2 guerres mondiales, des guerres de décolonisation à répétition , des destructions massives des générations sacrifiés avec des Villages entiers où il ne restait plus 1 seul homme entier ...

      le fait que tu juges les méfaits de l’impérialisme à l’aune de ton chauffage central me semble assez réducteur c’est le moins que je puisse dire !!!

      tu devrais regarder « le fils de Saül » le film passé sur Arte il y a quelques jours ...après tu jugeras le 20 ie siècle différemment !!!

  • Jason Jason 25 mai 2018 16:55

    « [les classes moyennes]... leur permettant de se rassurer par rapport à leur condition dans la hiérarchie sociale tout en se déculpabilisant par rapport à l’indécence (de ?) la classe dominante mais validant l’hégémonie culturelle des valeurs capitalistes ».


    Papier assez réaliste dans son ensemble. Toute situation sociale et économique assez stable pour perdurer dans son statu quo, engendre une adhésion à des valeurs courantes « allant de soi ». En effet, peu de gens se voient, se situent sur une échelle qu’ils ne peuvent ou ne savent pas construire. Ces personnes ont grandi dans un milieu qui ne fournit pas les grilles d’analyse pertinentes leur permettant de se situer en dehors des critères fournis par les rumeurs médiatiques et les jugements simplistes.

    Je prendrai un exemple parmi tant d’autres, l’émission « Des racines et des ailes », dans laquelle nombre de châteaux, églises, monastères, etc. font l’objet de l’admiration des narrateurs. Jamais, il n’est question de la valeur, du coût humain et financier qui ont permis de construire ce qui est appelé le patrimoine (qui en fait n’appartient qu’à quelques-uns). Et il en est ainsi de tout le reste : les choses vont de soi, on n’en parle pas, et les notions de classes des économistes ou des sociologues n’atteignent que rarement ceux qui sont concernés.

  • eric 25 mai 2018 18:32

    La classe moyenne n’existe pas. C’est une illusion statistique, essentiellement idéologique. En revanche, il y a un peuple de gauche. Il comprend dès Macron fils et petit fils de fonctionnaires de gauche. Des « ouvriers » du livre, des arsenaux, de la fonction Publique. Des « intellectuels » de différents niveau. C’est la seule chose qui ressemble vaguement à une classe sociale dans notre pays. À la fin, ils votent ensemble. Ainsi la majorité des fifie’s à voté Emmanuel .... L’hypothèse de « capitalistes » extrêmement âpres au gain, qui s’entendaient pour piquer des kopecks aux SDF, alors que le vrai argent se trouverait, d’après l’auteur, entre les mains d’autres individus dans leur genre... Faut pas être très porté sur la cohérence du discours pour croire à ces bêtises...


  • Jean Keim Jean Keim 25 mai 2018 18:37

    La division de notre société tant dans le public que dans le privé en classes est une manipulation et donc une tromperie, depuis les cadres supérieurs en passant par les professions libérales aux gros revenu jusqu’aux petits métiers sans qualification (ce qui ne signifie pas pour autant sans savoir faire), il n’y a qu’une humanité une et indivisible pour le moment – et ce depuis des millénaires, victime de ses vieux démons, car elle est incapable de sortir du carcan qui a été mis en place et que tout le monde accepte tacitement car avec le temps il s’est normalisé.


    Pour régner il faut diviser ainsi a été inventés les classes qui opposent les nantis aux défavorisés, tant que durera cette division, tant que nous ne prendrons pas conscience de nos démons, rien ne pourra véritablement changer, c’est véritablement tragique.

  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 25 mai 2018 18:37

    Classe moyenne, cela fait un peu tri des déchets. On passe des heures à se demander si un emballage en carton plastifié doit aller dans les cartons ou les plastics.


  • zygzornifle zygzornifle 25 mai 2018 18:41

    La classe moyenne on peut la ratisser a mort , elle ne se casse pas a l’étranger par manque de moyens et en plus quand elle râle on peut envoyer les CRS lui péter la gueule sous les applaudissements du sénat du parlement et de l’Élysée .....


  • zygzornifle zygzornifle 25 mai 2018 18:47
    Voici une citation de Colbert et Mazarin qui n’a pas pris une seule ride ! 
    Colbert :
    « Pour trouver de l’argent, il arrive un moment ou tripoter ne suffit plus.
    J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou… » 
    Mazarin : 
    « Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison. 
    Mais l’État, lui, c’est différent. 
    On ne peut pas jeter l’État en prison. 
    Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les États font ça. » 

    Colbert : 
    Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent. 
    Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ? » 
    Mazarin : 
    On en crée d’autres. » 
    Colbert : 
    « Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà. » 
    Mazarin : 
    « Oui, c’est vrai, c’est impossible ! » 
    Colbert : 
    « Alors, les riches ? » 
    Mazarin : 
    « Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. 
    Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres ! » 
    Colbert : 
    « Mais alors, comment fait-on ? » 
    Mazarin : 
    « Colbert, tu raisonnes comme un fromage (ou comme un pot de chambre sous le derrière d’un malade) ! 
    Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches…> Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! 
    C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! 
    Ceux-là… plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser ; c’est un réservoir inépuisable. » 
    Extrait du « Diable Rouge » 



  • cathy cathy 25 mai 2018 19:25

    Axalinencele

    Vous n’expliquez pas pourquoi il y a eu les 30 glorieuses.
    Vous n’avez pas traité du sous prolétariat.

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 25 mai 2018 19:55

      @cathy

      L’expression vient de Jean Fourastié : « Les 30 glorieuses », et pas seulement en France.

      " (...) cette époque est une période de croissance exceptionnelle dans le monde dans son intégralité. Le PNB a même été multiplié par 2,7 entre 1950 et 1970. Dans l’OCDE et les PDEM, on assiste ainsi à une croissance autour de 5% par an, et ce pendant près de trente ans. La croissance en rythme annuel entre 1950 et 1970 est de 10,9% au Japon et 5,5% en Allemagne, contre 4,8% en France, 3,9% aux Etats-Unis et 2,8% au Royaume-Uni.( ...)

      Croissance, plein emploi et progrès : durant les Trente Glorieuses, la croissance est riche en emploi. Le chômage est inférieur à 5%, c’est une période de plein emploi. En France, dans les années 1950 et 1960, il est même inférieur à 2%. " (...)


      Les choses ont commencé à se gâter avec le prix du pétrole qui a flambé en 1973.


    • axalinencele axalinencele 25 mai 2018 20:01

      @Fifi Brind_acier
      les 30 glorieuses sont la conséquence à la fois de la reconstruction et du passage de la démocratisation de la consommation au sein de l’ensemble des classes sociales, le tout soutenu par l’hégémonie de l’idéologie kéynésienne chez les décideurs politiques. En fait la généralisation de ce que Ford avait pressenti avec le « 5 dollars » a day, évitant les crises de surproduction. Le 30 glorieuses ne durèrent cependant pas 30 ans, le rationnement ne s’achevant qu’en 1949 et les premiers signes d’essoufflement du mode de production fordisme furent visibles à partir des années 67 68. 


    • cathy cathy 26 mai 2018 05:49

      @Fifi Brind_acier
      hé oui, les guerres au 20e siècle, ont été mondiales.


  • Coriosolite 25 mai 2018 21:06
    Bonsoir,

    D’abord y a t il une définition précise de ce que sont ces « classes moyennes » ?
    Où se situe la limite basse et la limite haute ?
    Je crois plutôt à une définition intuitive et donc non scientifique de cette fameuse notion de « moyenneté ».
    On peut s’en tenir à la définition INSEE des « professions intermédiaires » qui vont des artisans au profs ou des techniciens, chargés de clientèle etc. aux petits patrons.
    Si on s’en tient à ces catégories, je ne vois pas en quoi ce groupe social serait menacé.
    Il peut l’être à titre individuel, principalement pour les couches moyennes inférieures, mais pas au titre de groupe social car il reste bien la colonne vertébrale des sociétés capitalistes.
    Pour s’en convaincre il suffit de quitter une perspective trop occidentaliste, et de regarder vers l’Asie ou l’Afrique où les classes moyennes sont en plein essor.
    Ce supposé déclassement des classes moyennes est avant tout un argument politique et idéologique. 
    Pour la Droite libérale c’est un angle d’attaque contre le fiscalisme et la redistribution, qui seraient la cause de cet « appauvrissement ».
    Pour la Gauche c’est un moyen de raccrocher à son socle électoral en voie d’assèchement des classes moyennes « appauvries » ou « prolétarisées » ou soit disant menacées de l’être. 

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 26 mai 2018 06:25

      @Coriosolite

      La fin de professions règlementées est imposée par Bruxelles, au nom de la concurrence. Les avocats, huissiers, chauffeurs de taxi,kinés etc, toute une catégorie de professions qui nécessitait un qualification et permettait de s’installer à son compte, va être remplacée par des grands groupes...
      •  
      Dans la feuille de route pour la gouvernement français qui vient d’arriver pour 2018/2019, cela se traduit par la phrase suivante : « réduire la charge réglementaire et administrative afin de renforcer la concurrence dans le secteur des services et favoriser la croissance des entreprises  »

      Commentaire de l’ UPR :
      Parler à cet égard de renforcement de la concurrence est se moquer du monde car on sait très bien que les milliers de pharmaciens, médecins, dentistes, kinésithérapeutes, avocats, notaires, huissiers, géologues, artisans-taxis, architectes, ingénieurs, experts-comptables, etc. seront remplacés et concurrencés par quelques très grands groupes avec, pourquoi pas, des travailleurs détachés meilleur marché. Cela marche comme cela dans l’UE !

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 26 mai 2018 19:12
      @Yaurrick
      Les grandes surfaces avec leur pain merdique ont fait disparaître des milliers de boulangeries, pareil pour les boucheries. Tous les centre villes sont désertés par les petits commerces.

      Et vous croyez que les billets de train seront moins chers quand la SNCF sera privatisée ? En France, le Pass navigo c’est 70 euros, en GB, c’est 400 euros + une baisse des salaires.



  • axalinencele axalinencele 25 mai 2018 21:15

    Il y’a une relation entre le déclin des classes moyennes occidentales et leur émergence dans des pays émergents, Les sociétés où les classes moyennes sont plutôt les « industrielles ». La société post-industrielle peut se passer de classe moyenne. Je vous invite à vous renseigner sur la stratégie de Lisbonne, selon laquelle il faut à terme seulement 10% de personnel qualifié.


    • Coriosolite 25 mai 2018 21:51

      @axalinencele

      Bonsoir,
      Vous insistez sur ce « dogme » du déclin des classes moyennes. Or ce « déclin » n’est corroboré que par rapport aux classes supérieures qui elles bénéficient à fond de la mondialisation.
      Le creusement des inégalités est une réalité mais les classes moyennes ne sont pas victimes, sinon à titre individuel à cause de l’obsolescence rapide des compétences, de ce creusement des inégalités. Les classes moyennes maintiennent leur niveau de revenu, mais leur part du gâteau diminue en proportion, en faveur des plus riches.
      Il n’y a pas là d’appauvrissement objectif, mais un sentiment diffus de perte de contact aves les « élites ».
      Les ouvriers et les employés sont eux en première ligne menacés de relégation au rang d’assistés et d’inutiles. Et là l’effondrement est dramatique.
      Je ne nie pas les risques qu’induisent la globalisation et la compétition internationale pour la classe moyenne, j’ai moi-même connu le chômage, mais il est bien plus facile de rebondir quand on dispose d’un patrimoine matériel (même réduit) et surtout d’un patrimoine disons de compétences.
      Vous évoquez la fin de « l’ascenseur social ». C’est une réalité terrible pour les classes populaires, dont les enfants n’ont plus qu’un faible espoir d’ascension sociale, même modeste.
      Ce n’est pas vrai pour les enfants de la classe moyenne, sauf à titre individuel bien entendu, qui ont toujours largement accès aux études supérieures et aux diplômes valorisés et restent le vivier de recrutement des futures classes supérieures.

    • axalinencele axalinencele 25 mai 2018 22:00

      @Coriosolite

      Bonsoir. Ils ont accès aux études supérieures soit mais pas nécessairement aux diplômes valorisés, ils se concentrent surtout à l’université. ll y’a un déclassement certain, de nombreux enfants ont peut être un diplôme supérieur à leurs parents mais paradoxalement une position sociale inférieure, les études de Peugny par exemple attestent de ce déclassement.Ces déclassés avec une certaine culture que l’on retrouve dans la fonction publique catégorie c par exemple, diplômés d’un master ou d’une licence alors que le concours est ouvert aux titulaires des brevets des collèges en théorie. I

    • Eric F Eric F 25 mai 2018 22:44

      @axalinencele

      « de nombreux enfants ont peut être un diplôme supérieur à leurs parents mais paradoxalement une position sociale inférieure »
      C’est exactement ça, il y a eu l’enfumage selon lequel il suffisait de former pour faire monter l’échelle sociale, alors que c’est la structure du tissu économique qui détermine le niveau de qualification des emplois ...et évidemment le nombre d’emplois .
      Parfois, des emplois peu qualifiés mais mal considérés ne trouvent pas preneurs, mais on a fait miroité des postes de cadre pour tout le monde, l’acceptation de déclassement a ses limites.

    • axalinencele axalinencele 25 mai 2018 22:53

      @Eric F
      ascenseur social ou déclassement sont en effet le reflet de l’infrastructure économique : en 1945 on manquait de cadres donc possibilité d’ascenseur social, de carrières internes ascendantes....


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 26 mai 2018 06:32
      @Coriosolite
      Vous avez raison, mais l’article ne porte pas sur les classes populaires, pour elles, le mal est déjà fait, ce sont maintenant les classes moyennes qui vont passer à la moulinette.

      Avec toute la propagande adéquate pour opposer les uns aux autres, comme avec les cheminots ou les fonctionnaires, présentés comme des privilégiés.
      Ce qui est assuré, c’est qu’à chaque fois, on va le voir avec la réforme des retraites, l’alignement se fera par le bas.

  • Wildbill 25 mai 2018 22:15
    Ecoutez les gens,quand on titre un article « La tragédie des classes moyennes »,la moindre de choses est de donner un défintion précise de ce dont on parle et là que dalle !
    Je peux vous dire que quand je vivais à Trappes et que mon père était ajusteur et fonctionnaire au ministère de l’équipement et que ma belle mère (la salope ! Désolé,c’est plus fort que moi) était secrétaire de rien du tout,je faisais partie de la « classe moyenne » de Trappes mais en fait j’étais un vrai prolo parfois moins « riche » que les immigrés qui touchaient des tonnes de thune à faire des chiards à la chaine.
    J’avais pas les moyens de me payer les Stan Smith,le survet’ Nike à la mode et le satellite pour avoir les chaines arabes,moi !

  • Coriosolite 25 mai 2018 22:18
    Vous trouverez toujours des exemples individuels de trajectoire sociale ou professionnelle complètement atypiques et parfois dramatiques, j’en conviens.

    Sont-ils significatifs d’un phénomène massif ou bien de tristes ratages individuels qui auraient pu être évités si il y avait de vrais professionnels de l’orientation dans les lycées, et particulièrement dans les quartiers populaires ?

    Les victimes des erreurs d’orientation à l’Université sont dans l’immense majorité des cas des enfants des classes populaires qui se retrouvent avec des diplômes non négociables sur le marché du travail, genre Lettres, sociologie, psycho etc. 

    Ne bénéficiant ni des codes ni des relations pour intégrer le monde du travail au niveau de leurs diplômes, il ne leur reste que l’obligation de rabaisser leur exigences et de tirer un trait, espérons le provisoire, sur leurs ambitions initiales.
    C’est là le triste constat de l’inadéquation de notre système éducatif à l’évolution du monde.
    Mais c’est un autre sujet.

  • Eric F Eric F 25 mai 2018 22:54
    Très intéressant article, même s’il n’y a pas vraiment prolétarisation des classes moyennes, il y a une certaine régression de leur niveau relatif dans la pyramide sociale. En outre, ils sont les plus ponctionnés fiscalement, donc par rapport aux catégories modestes, l’écart de revenu « brut » est important, mais l’écart « net » en soustrayant l’impôt des uns et en ajoutant les allocations des autres se trouve plus réduit.

    A propos de pyramides, jamais les classes moyennes n’ont été plus nombreuses que les classes populaires, l’image de la « toupie » est abusive. De même, il n’y a pas aujourd’hui autant de très riches que de classes populaires, l’image du « sablier » est également impropre. On peut dire que la pyramide sociale tend à ressembler à une tour Eiffel dont la hauteur s’accroit, et surtout l’antenne qui la surplombe -les hyper riches du top 500-.

  • axalinencele axalinencele 26 mai 2018 08:25

    comme je l’ai dit plus haut, elle permet son émergence dans les pays où l’industrie est prédominante, dans les sociétés post-industrielles elle est en déliquescence et pas qu’en France


    • chantecler chantecler 26 mai 2018 11:49

      @axalinencele

      « les sociétés post-industrielles »
      En ce qui me concerne c’est de la novlangue :
      plutôt post mondialisation où tout ce qui est productif est fermé ou délocalisé , pour raison de coût de la main d’oeuvre et refus de contribuer aux impôts.

    • axalinencele axalinencele 26 mai 2018 11:50

      @chantecler
      les sociétés qui reposent essentiellement sur le tertiaire et quaternaire.


  • gerard JOURDAIN 26 mai 2018 09:04

    Pour moi, la seule vrai différence de classe est :

    Le jeune de 20 ans sur son lit d’hôpital et le jeune de 20 ans qui bi.." avec sa copine...
    Ca c’est la véritable inégalité.
    Le reste c’est de la masturbation de jalousie...
    Faut -il encore vouloir être heureux.. ;bien plus important que cette jalousie artificielle de lutte des classes...

    • Eric F Eric F 26 mai 2018 09:32

      @gerard JOURDAIN
      Ce n’est pas une question de jalousie mais d’équité, il y a des jeunes de 20 ans à la rue, et d’autres qui pètent dans la soie.


  • Macondo Macondo 26 mai 2018 09:36
    Bonjour. Merci. Moins éduqué que la moyenne des contributeurs, j’ai apprécié cette envolée. Il n’empêche, je continue à croire que les théories les plus abouties s’effondrent toutes au cœur d’une forêt dans les montagnes avec des oiseaux survivants et quelques ruisseaux purs. Pas besoin d’être Préfet. Je vous laisse donc, dites à Karlito de préparer des mousses et des schnitzels, là-haut le capitalisme est mort-né, d’engelures, gangrénées quand on a tapé dessus avec des pierres empoisonnées. Bonne journée.

  • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 26 mai 2018 20:00
    C’est en effet une « tragédie » socio-économique comme le suggère le titre de ce très bon article. Il est intéressant de faire une comparaison avec nos voisins d’Outre-Rhin. Car là où la classe moyenne allemande reste d’un niveau de vie stable, et non en déclin comme en France où nos gouvernements calamiteux en France,n’ont de cesse de faire disparaître les classes moyennes, il n’en est rien de tel en Allemagne, où les gouvernements qui se sont succèdes ont bien compris que la clé de voûte de l’économie allemande passe d’abord par : la classe moyenne.

    La disparition de la classe moyenne en France comme dans d’autres pays européens, a permis aux ploutocrates, l’écrasement par le haut de la pyramide socio-économique, pour ne garder au final que deux classes sociales totalement antagonistes, l’une située tout en haut de l’échelle sociale, et l’autre tout en bas, classes défavorisées, auxquelles il faudra rajouter dans peu de temps, les classes moyennes paupérisées.
    Si l’on pose la question à un Allemand appartenant aux classes moyennes, s’il est satisfait de l’économie de son pays et de son statut social, il répondra que tout est loin d’être parfait, à cause de la globalisation, mais que l’Allemagne reste tout de même un des pays européen, sinon le pays européen le plus prospère, et que personne parmi les classes moyennes ne se sent menacé dans son existence et son niveau de vie.
    Il faut ajouter que le gouvernement allemand, même au sein de l’UE est toujours attentif à ce que pense le peuple allemand. Ce qui est loin d’être le cas en France.

    Pour plus d’explications sur la classe moyenne allemande : Allemagne : « clé de voûte de la société allemande ».

    • Jason Jason 27 mai 2018 10:43

      @Nicole Cheverney


      Le mythe allemand a la vie dure. Pour mémoire, la pauvreté en Allemagne, tous länder confondus est supérieure à celle de la France (de 1 point).

      La notion de classe moyenne, mise en relief depuis une quarantaine d’années, recouvre en fait ce que Marx, puis Max Weber, appellent la petite bourgeoisie, celle qui est menacée sans cesse d’être déclassée. Mais toutes ces classes n’en font qu’une, celle des salariés soumis au talon d’acier du salariat et à ce que j’appellerai à l’exploitation parfumée et enrubannée. C’est à dire cette notion de classe si critiquée qui s’appelait les prolétaires.

    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 27 mai 2018 11:36
      @Jason

      Bonjour, je suis d’accord avec vous pour la définition de la classe moyenne dite « petite bourgeoisie » menacée de déclassement. Je ne nie pas non plus que les Allemands ne soient soumis dans l’UE au « talon d’acier du salariat », mais je fais une distinction entre les « classes moyennes allemandes » et les « classes moyennes françaises ». Les Allemands s’en sortent beaucoup mieux que les Français à tout point de vue. Il ne faut pas oublier non plus un prolétariat allemand bien mieux traîté par les gouvernements allemands depuis la dernière guerre mondiale que le prolétariat français. Bien que chez nous le CNR ait fait des prouesses en 1945 pour donner à la France un programme social encore inédit dans l’Histoire contemporaine.

      Mais nous constatons avec le recul, qu’en Allemagne, les ouvriers étaient mieux respectés qu’en France, mieux payés, mieux formés, mieux organisés.Ce qui a permis à nombre d’ouvriers de s’embourgeoiser. Cela a participé peut-être du mythe de la prospérité allemande, mais il n’en reste pas moins, et nous le voyons avec le tourisme, où les Allemands ont de bien meilleures capacités matérielles de dépenses lorsqu’ils visitent les pays étrangers. Cela est beaucoup plus difficile pour les familles françaises. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

      En gros, la France est devenue un « assommoir ». l’Allemagne reste tout de même à un niveau de vie acceptable. Il y a des progrès à faire, car l’Europe sociale n’existe pas ! Mais avouons que la France représente actuellement, avec l’Espagne et l’Italie, la Grèce, etc. la concentration de toutes les décisions les plus injustes et les plus radicales dans leur violence, par les néo-conservateurs au pouvoir.
      Madame Merkel marche sur des oeufs avec le peuple allemand, Macron, lui, se fout éperdument de ce que peut bien penser le peuple français, tout en le piétinant.



    • Aristide Aristide 27 mai 2018 11:55

      @Nicole Cheverney


      Il ne faut pas oublier non plus un prolétariat allemand bien mieux traîté par les gouvernements allemands depuis la dernière guerre mondiale que le prolétariat français.

      Jobs à 1 euro, pas de salaire minimum avant 2014, un salaire minimum inferieur à la France, taux de pauvreté plus important en Allemagne, durée de l’indemnisation des chômeurs faible, ...

      Quelles seraient donc ces sources qui vous permettent d’écrire ce genre de contre-vérités.


    • Aristide Aristide 27 mai 2018 12:11

      @Nicole Cheverney


      nous le voyons avec le tourisme, où les Allemands ont de bien meilleures capacités matérielles de dépenses lorsqu’ils visitent les pays étrangers.

      Ah voilà, j’avais pas vu cette démonstration époustouflante. D’un autre coté le travailleur allemand à 1 euro de l’heure ne va pas à la plage à Marbella ...

    • Jason Jason 27 mai 2018 13:26

      @Nicole Cheverney


      Oui, d’accord avec vous sur le traitement des salariés allemands par rapport à leurs homologues français. En France, c’est une constante, les employeurs, non contents d’exploiter les salariés, il faut encore qu’ils les méprisent. Pour ma part, j’ai très peu travaillé en France, et je m’en félicite.

      Le rapport patronat-employés en Allemagne est beaucoup plus respectueux des règles obtenues par consensus et négociations.

      Le pourcentage de salariés syndiqués (y inclus les fonctionnaires) en France atteint péniblement 8%. Sans les subventions de l’Etat aucun syndicat n’existerait. Cela en dit long sur les relations des salariés avec les syndicats. Mais pour autant je n’entends pas d’améliorations à venir.

      Pour revenir à l’Allemagne, le trio Kohl, Schröder, Merkel a bien détruit les filets de protection sociale (voir la tragédie des retraités) et l’idéal de la Sozialmarktwirtschaft de l’après-guerre. Il faut dire que les Hayek, Friedman, Reagan, Thatcher, Blair, ont bien contribué à fournir des lendemains qui déchantent avec l’oeil comptable aux aguets des financiers. Et bon nombre d’Allemands y ont cru.

  • zygzornifle zygzornifle 27 mai 2018 09:23

    Dis papa dessine moi un pauvre ......


  • zygzornifle zygzornifle 27 mai 2018 10:09

    La pire des tragédie est pour ceux qui ont élus Macron , 2019 sera l’année de tous les dangers pour le sans dents .....


  • UnLorrain 27 mai 2018 12:37

    Quand je lis ou entend « les trente glorieuses » aussitôt j’entend deux libéraux extrêmement érudits dire cyniquement lors d’un de leurs assez nombreux colloques ( débats..pasqueu je suis plus sûr du sens de colloque,ma mémoire en gruyère râpé peut-être ! ) que j’ai ouï de bon appétence« les soixante-dix désastreuses » quelle ironie n’est-ce pas ?

    Le cnr adulé de Fifi en fit une sacrée henaurme connerie ce jour de 1948 en créant la ss monopolistique. Les libéraux s’en alarmeront il y a de cela...radio courtoisie avant internet donc..cela aurait pu peut-être être corrigé a temps,corriger ce qu’il faut conserver ce qui vaut. Las..le forceps pour correctif,ca va déformer huhu


  • babadjinew babadjinew 27 mai 2018 13:33
    La roue tourne mais malheureusement rien ne change. Nous vivvons aujoud’hui dans un monde globalisé, en ce monde sans frontière pour l’argent, mais avec des murs pour les gens rien d’extraodinaires de voir l’occident en phase de « dinausorisation » décliner ! La classe moyenne ce trouve aujourd’hui en asie et dans la pacifique. Demain c’est en afrique qu’elle émargera.

    Pourquoi ? Simplement car l’avidité de consomation est plus forte de 0 à 40 ans que de 40 à la tombe.... En gros le marché qui nous est si cher ne s’y trompe pas et réalise maintenant ses plus gros profits en ces Nations aux jeunes populations....

    Nous récoltons ce que nous avons nous même semé par le biais de notre arogance et notre avidité...

    Wake Up !! 

  • gaston gaston 27 mai 2018 20:59
    Éradiquons ces classes moyennes qui ne font que se plaindre.......un bon pays c’est un pays ou il n’y a que des riches et des pauvres !!!
    Ha ben oui mais merde ...... qui va remplir les caisses de l’état vu que les enculés de riches pour la plupart fraude le fisc à grande échelle , et que les pauvres n’en paient pas ????
    Donc il faut des classes moyennes , elles sont indispensable au bon fonctionnement de la société , des bonnes vaches à lait quoi ....

  • sls0 sls0 28 mai 2018 05:07

    Si on rajoute la fin de certaines ressources d’ici 2-3 décennies, la classe moyenne n’aura plus lieu d’exister.

    Le PIB mondial a fait un bon énorme avec de l’énergie disponible et pas chère, surtout le pétrole.
    L’énergie il y en aura moins et elle sera chère.
    Pour faire des projections, les années 20-30 c’est pas mal.
    Qu’en était il de la classe moyenne dans ces années là ?
    Depuis le néolitique il y a eu 1% de riches qui vivaient de leurs rentes et de l’exploitation des 99% restants.
    Un surplus d’énergie et du fordisme a rendu une classe moyenne obligatoire pour surproduire et consommer, moins d’énergie la classe moyenne réintègrera les 99%.


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